Le sommeil, une Histoire à dormir debout

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Objectifs :
• Identifier les mécanismes physiologiques
du sommeil (phases du sommeil)
• Enoncer et décrire les différents troubles
du sommeil
• Citer les facteurs favorisant la survenue de
troubles du sommeil
• Expliquer les moyens à mettre en œuvre
auprès d’un patient souffrant de troubles du
sommeil
Le sommeil, une Histoire à
dormir debout !
De tous temps, l’homme s’est posé des questions sur
cet état d’inconscience quotidien nécessaire. Vécu
autrefois comme une "petite mort", émaillé de rêves
dont nous nous souvenons plus ou moins, il fut sujet à
toutes les interprétations, au cours des siècles.
DORMIR, UN BESOIN VITAL ET
UNIVERSEL
• VITAL : on a besoin de dormir pour vivre. Si on
ne dormait pas, on finirait par mourir… de
fatigue
• UNIVERSEL : tout le monde dort, les êtres
humains (les enfants comme les adultes), les
animaux, les plantes aussi, à leur façon
• TOUT LE MONDE DORT PARCE QUE TOUT
LE MONDE A BESOIN DE DORMIR POUR
VIVRE
• Dormir et se reposer font partie des besoins
fondamentaux de l’être humain comme nous
l’avons vu au travers du cadre conceptuel de
V.H
• Selon le Petit Robert , le sommeil est « un état
physiologique normal et périodique caractérisé
essentiellement par la suspension de la
vigilance, la résolution musculaire (abolition
ou diminution de la contractilité musculaire), le
ralentissement de la circulation et de la
respiration, et par l’activité onirique (relatif
aux rêves) »
DORMIR, A QUOI CA SERT ?
• Quand on dort, on récupère. C'est important
pour être en forme
• Quand on dort, on grandit, car on produit
beaucoup d’HORMONE DE CROISSANCE
• Quand on dort, on rêve. Et le rêve contribue à
notre équilibre en nous libérant de certaines
frustrations
• Quand on dort, notre mémoire s’organise. C’est
important pour avoir de bons résultats…
I-PHYSIOLOGIE DU SOMMEIL
1) Généralités
Facteurs internes influençant le sommeil
La capacité à rester éveillé ou à s’endormir
résulte de l’action combinée de deux forces :
l’ homéostasie :
« c’est le maintien à leur valeur normale les différentes constantes
physiologiques de l’individu »
le système circadien : « rythme dont la durée est de 24H » Dictionnaire des termes de médecine Garnier Delamarre
Facteurs externes influençant le sommeil
Les synchroniseurs externes :
 Facteurs physique de l’environnement : obscurité, bruit,
température, lumière
 Facteurs sociaux : activité -repos
 Facteurs culturels: rituels, peluche, massages…
Les désynchroniseurs :
 Horaires alternés de travail
 Voyages, décalages horaires
 Stress
• L’E.E.G (électroencéphalogramme ) permet de
réaliser un hypnogramme (graphique pour
étudier le sommeil) en visualisant les
différentes phases du sommeil selon les
caractéristiques des ondes manifestant
l’activité électrique du cerveau
L’E.E.G
• Le sommeil occupe environ un tiers de notre
existence !
• Succession de cycles, qui s’enchaînent tout au
long de la nuit (4 à 5 cycles de 90 à 100mn)
• Un cycle comporte plusieurs phases et est
précédé d’une période d’éveil calme, plus ou
moins longue, préparant l’endormissement
2) L’éveil
Il existe des neurones de l’éveil qui diminuent ou arrêtent
leur activité pendant le sommeil
les signes précurseurs du sommeil :
• bâillements
• clignement des paupières
• inattention à l’environnement
Si la personne résiste au sommeil, l’envie de
dormir passe
4) Le sommeil lent
- Stade I : endormissement
- Stade II : sommeil léger
- Stade III : sommeil profond (sommeil établi)
- Stade IV : sommeil très profond (sommeil lent profond)
Le sommeil lent est indispensable à la restauration de
l’intégrité physique
Une dépense énergétique détermine une forte
augmentation du sommeil lent profond
Il est responsable de la sensation de bien être au réveil
Cette phase prédomine pendant la première partie de la
nuit et elle représente 80 % du sommeil total.
Durant le sommeil lent, le sujet est :
• calme
• les yeux sont immobiles
• la respiration et le pouls sont réguliers, la tension
artérielle diminue
• un tonus de base reste présent
Deux hormones sont sécrétées lors de cette phase:
- l’hormone de croissance STH
- la prolactine
Ce sommeil dure 60 à 75 minutes
5) Le sommeil paradoxal
D’une durée moyenne de 15 à 20 mn, l’activité cérébrale
est plus intense, le rêve est présent pendant cette phase
En plus de réparer de la fatigue psychique et nerveuse, il
a un rôle dans la maturation du cerveau chez l’enfant et
dans l’apprentissage de la mémoire restituant aussi
l’équilibre émotif et de l’humeur
Le sommeil paradoxal prédomine dans la seconde partie
de la nuit et représente environ 20% du sommeil total
Lors du sommeil paradoxal le sujet présente :
• des mouvements oculaires rapides
• une atonie musculaire (diminution de la tonicité
normale d’un organe contractile)
• des secousses musculaires de la face et des
extrémités
• une irrégularité neurovégétative (variations de la
TA, respiratoires)
6) sommeil intermédiaire
Bref, avec des micro réveils débouchant sur un
nouveau cycle ou, à la fin de la nuit, sur le réveil
complet
II-LES TROUBLES DU SOMMEIL
1) Les dyssomnies
"dys" = difficulté
"somnie" = sommeil
soit trouble du sommeil
a) L’insomnie
On distingue l’insomnie occasionnelle (inférieur à 3
semaines) de l’insomnie chronique plus complexe à
prendre en charge
Insomnie occasionnelle :
Elle est le plus souvent secondaire à des causes repérables
 mauvaise hygiène de vie :
- sorties tardives
- un repas copieux
- le stress
- L’alcool
- Le café
 environnement défavorable :
- le bruit
- la température
- la lumière
- L’altitude
 Maladies associées :
- la fièvre
- des douleurs
- gène physique (toux, régurgitation, prurit…)
- insuffisants cardiaques et respiratoires
 Certains médicaments :
- les corticoïdes
- les médicaments de l’asthme (ventoline, théophylline …)
- les hormones thyroïdiennes
- certains antidépresseurs, les hypnotiques en prise chronique
Insomnie chronique
lorsque les troubles durent au delà d’un mois avec
altérations du sommeil qui surviennent au moins 3 fois
par semaine
•
•
•
•
Les signes sont :
une sensation de fatigue
une irritabilité
une tension physique et psychique
des difficultés de concentration et une humeur morose
b) Les hypersomnies :
Le temps de sommeil augmente, il n'est pas
récupérateur et s'accompagne de réveils fréquents avec
angoisse
Les personnes atteintes ont également une tendance à
la somnolence diurne
c) Narcolepsie :
Trouble de la vigilance entraînant des endormissements
fréquents et soudains en l'absence de stimuli externes
(maladie génétique)
d) Syndrome des apnées du sommeil :
C’est une répétition de pauses respiratoires de plus de
10 secondes survenant plus de 5 fois par heure ou plus
de 30 fois par nuit
Lors du relâchement musculaire pendant des phases
dites de sommeil profond, le voile du palais, la luette, la
langue et les amygdales bloquent le passage de l’air
Cet étouffement provoque le réveil du dormeur
Si elles sont sévères, ces apnées sont un risque de mort
subite, car elles peuvent provoquer un trouble du rythme
cardiaque
2) Les parasomnies
C'est un ensemble de manifestations accompagnant le
sommeil, elles peuvent être pathologiques comme
physiologiques
a)
Les cauchemars :
rêves effrayants du sommeil paradoxal en deuxième
partie de nuit
favorisés par le stress ou par des facteurs physiques
(fièvre, alcools, psychostimulants ou médicaments
hypnotiques)
Ils accompagnent le développement psychologique
normal et les expériences de vie de l'enfant (angoisse
de séparation, rivalité fraternelle, pulsions...)
b) Le somnambulisme :
S'observe surtout chez le garçon de 7 à 12 ans, de
façon occasionnelle chez 15 à 45% des enfants
Habituellement 2 à 3 heures après l'endormissement,
l'enfant sort de son lit, marche dans sa chambre,
dans la maison, voire à l'extérieur
Il a les yeux ouverts, le regard vide, effectue des
activités habituelles ou parfois insolites
La durée de l'accès peut varier de quelques minutes à
une demi- heure
Ces accès de somnambulisme disparaissent vers la
puberté
c) La terreur nocturne :
1 à 6% des enfants entre l'âge de 3 à 6 ans au cours des
3 premières heures de la nuit
L'enfant crie, s'assoit dans son lit, hurle, a les yeux
ouverts et fixes
Il peut tenir des propos incohérents et gesticuler
Des phénomènes neuro-végétatifs sont toujours
présents :
- sueurs
- pâleur ou rougeur du visage
- tachycardie, tachypnée
d) L'énurésie nocturne :
Mictions involontaires pendant la nuit après l'âge de 5
ans pour les filles et de 6 ans pour les garçons
e) Le bruxisme :
C’est le fait de grincer des dents pendant le sommeil,
fréquent et banale chez l’enfant
f) La somniloquie :
Parler pendant son sommeil
III- SOMMEIL ET HYGIENE DE VIE
Cinq règles pour bien dormir
1 - Respectez votre sommeil, ne pas ratez votre «train»
2 - Trouvez la bonne température
3 - Dînez léger
Ecartez les excitants
Ne pas manger trop, ou trop tard
4 - Aménagez votre nid
Mettre immédiatement de coté votre télévision …
5 - Ne vous "prenez pas la tête"
Bonne nuit les petits
De leur naissance à l'adolescence, les enfants sont de gros
dormeurs
A la naissance : un cycle de sommeil court (de 50 à 60 minutes) mais un
bébé dort entre 16 et 20 heures par jour
De trois à six mois : le rythme jour/nuit s’installe
De 6 mois à 4 ans : La quantité globale de sommeil diminue lentement
entre 6 mois et 4 ans pour atteindre 12 heures entre 3 et 5 ans
De 4 à 12 ans : La durée globale de sommeil devient progressivement
inférieure à 12 heures
Un adulte : dort environ 6 à 8 heures
Une personne âgée : entre 5 et 6 heures
Les troubles du sommeil de l'ado
Selon une étude de l'Institut national de la santé et de
la recherche médicale, 40 % des adolescents
scolarisés se sentent souvent fatigués
Quelle est la durée idéale du sommeil ?
La durée idéale est celle qui ne vous laisse pas
fatigué le matin ou somnolent la journée. A vous
de trouver votre rythme
IV- CAT AUPRES DES PATIENTS
Quand un patient est hospitalisé, son environnement
change et son sommeil s’en trouve perturbé
• S’informer sur les habitudes de vie du patient
(heures, tisane, lecture, musique, lumière…)
• Installer confortablement votre patient pour la
nuit (attelles, dentiers, coussins, draps tirés…)
• Mettre la sonnette et affaires personnelles à
proximité
• Respecter les règles de sécurité (barrières,
vérifier que le matériel de soins fonctionne bien
(perfusion, sonde…)
• Proposer une boisson, le bassin avant le
coucher
• Vérifier que les somnifères sont bien pris
• Si le patient est anxieux, lui faire verbaliser ses
peurs (écoute active)
• Eviter de faire du bruit après 21 heures
• Regrouper les soins
Diagnostics infirmiers
PERTURBATION des HABITUDES
DE SOMMEIL
I- DEFINITION
• Perturbation pour une durée limitée, de la quantité et de
la qualité du sommeil (suspension normale ou
périodique de la vigilance)
II- FACTEURS FAVORISANTS DES
TROUBLES DU SOMMEIL
a) facteurs psychologiques:
Prise de décision difficile dans la vie professionnelle ou familiale
Conflits, séparation, deuil
Rumination
Stress, anxiété,
Perte d’emploi, retraite
Usage de drogues, d’alcool
Dépression, maladie psychique
L’état de santé (maladie évolutive, invalidante, annonce d’un
diagnostic)
Appréhension de l’avenir
Manque d’information : anxiété par rapport à l’inconnu, à l’hôpital
b) facteurs environnementaux
Bruit, éclairage, température, odeurs…
Literie, changement de lieu
Soins infirmiers (paramètres vitaux, soins, matériel…)
Médicaments (corticoïdes, antidépresseurs…)
c) Facteurs physiologiques
Habitudes, rituels d’endormissement
Décalage horaire, non respect de l’horloge biologique,
désynchronisation du rythme circadien
Fièvre, douleur, gène respiratoire (apnée du sommeil)
Enurésie
d) Facteurs parentaux
Nouveau-né n’ayant pas la notion jour, nuit
Enfants malades
III- SIGNES
a) Données objectives
Somnolence diurne
Irritabilité, manque de concentration,
agressivité
Cernes
Pauses respiratoires
b) Données subjectives
Plaintes de difficultés à s’endormir ou de ne
pas être reposé
IV- OBJECTIFS
Le patient comprendra son problème de
sommeil et prendra des mesures favorables
pour récupérer un bon sommeil
V- INTERVENTIONS INFIRMIERES
• Retrouver les facteurs favorisants (ronflements, changements de
rythme, signes de fatigue, l’anxiété…)
• Evaluer les habitudes de sommeil (habitudes, rituels…)
• Aider le patient à rétablir une bonne qualité de sommeil (faire le
moins de bruit possible lors des soins, créer un climat serein, faire le
tour de tous ses besoins avant l’endormissement)
• Donner les antalgiques, somnifères sur PM une heure avant de
dormir
• Lui conseiller de ne pas dormir dans la journée
• Inciter le patient à lire ou regarder une émission agréable avant de
se coucher
• Diminuer l’intensité de la lumière
• Echanger avec le patient sur ses difficultés
• Conseiller au patient de consulter un service spécifique des troubles
du sommeil
CONCLUSION
Le sommeil est un vaste domaine d’investigation
dont nous ne connaissons pas encore grandchose
Le manque de sommeil a une incidence sur
notre corps et constitue un véritable problème
de santé publique
BIBLIOGRAPHIE
• Dossier « la nuit » l’aide-soignant n°79 septembre 2006
• Dossier « le sommeil » l’aide-soignant n°69 septembre
2005
• Dossier « préparation au sommeil » l’aide-soignant n°67
mai 2005
• Cours AS 2005 sur le sommeil
• Doctissimo, le sommeil, comment ca va?
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