EN ORL

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LA PRISE EN CHARGE
DU HANDICAP
EN ORL
ET
EN OPHTALMOLOGIE
LE HANDICAP
La nouvelle classification, votée et adoptée en mai
2001 par l’O.M.S., a été reconnue par 191 pays
comme la nouvelle norme internationale pour décrire
et mesurer la santé et le handicap.
Selon l’O.M.S., « cette classification modifie notre
vision du handicap, qui n’est plus le problème d’un
groupe minoritaire et ne se limite plus à des êtres
humains atteints de déficiences visibles ou assis dans
des fauteuils roulants ».
Le handicap est la conséquence sociale d’une déficience
ou d’une incapacité : le patient ne tient plus son rôle
normal, il est inadapté. Cela correspond, par exemple, à la
perte du travail.
Les séquelles fonctionnelles qu’elles soient postchirurgicales (cataracte), tumorales (laryngectomie),
lésionnelles (surdité) peuvent avoir un impact important
sur le mental, le physique, l’émotionnel et la
communication.
Elles rentrent donc dans la cadre du handicap car il va y
avoir un retentissement sur la vie professionnelle et
sociale d’un individu. Ces séquelles vont engendrer une
blessure narcissique avec des troubles de l’image et de
l’estime de soi. Certains patients décrivent des
sentiments dépressifs, de culpabilité, d’anxiété et de
rejet des autres.
Une évaluation précise de l’ensemble des troubles liés
au handicap semble nécessaire pour mettre en place
une prise en charge qui tienne compte des plaintes du
patient, de ses attentes , de ses difficultés qui ne
correspondent pas toujours à celles perçues par le
médecin ou l’équipe soignante. Cela permet de
connaître le trouble qui gêne réellement le patient, celui
qui crée un handicap et de lui proposer une
prise en charge adaptée à ses doléances.
EN ORL
LA LARYNGECTOMIE
La laryngectomie totale consiste à supprimer
le larynx et de ce fait les cordes vocales
chez une personne atteinte d’un cancer .
Cette chirurgie très mutilante emporte un organe essentiel
de la communication.
Les hommes sont plus touchés que les femmes,
le plus souvent dans un contexte d’éthylotabagisme .
LE DIAGNOSTIC INFIRMIER
Le diagnostic infirmier est une fonction spécifique, une évaluation des
manifestations des problèmes de santé du patient qui permet de mettre en œuvre
des actions de soins appropriées, en utilisant un système de classification
dans le cadre d’un tronc commun de référence
( identification des problèmes, mise en place des actions).
Contrairement au diagnostic médical qui ne s’ intéresse qu’à la pathologie ellemême, le diagnostic infirmier prend en compte les répercussions physiques
,affectives, sociales de cette pathologie sur la personne et son entourage .
(d’après L. Carpenito)
EN ORL
En regard des pathologies rencontrées, nous sommes souvent amenés à établir le
diagnostic de l’altération de la communication liée à la perte de la voix chez un
patient ayant subi une laryngectomie totale , ou liée à un déficit auditif dans le
cadre de la pathologie de la surdité.
LA MISE EN PLACE DES
ACTIONS
Répercussions / Problèmes
Sur le langage
► perte de la voix entraînant une altération de la
communication sans déficit de l’audition.
(Un laryngectomisé ne peut pas parler mais entend, il est inutile
de parler fort ou de crier)
Actions
► se présenter, se mettre en face de la personne
► réduire le bruit ( TV, radio, fermer les fenêtres…)
► poser des questions par lesquelles le patient peut répondre
par oui ou non
► être attentif à la communication non verbale (mimiques,
gestes…)
► faire répéter le patient sans avoir l’air agacé, ne pas faire
semblant de comprendre
► prendre le temps qu’il faut et revenir à un autre moment si
besoin, demander l’aide d‘une tierce personne
► proposer une ardoise effaçable ou un bloc-notes en lui
demandant d’écrire des phrases simples et courtes en allant à
l’essentiel
► si la personne a des difficultés à écrire, proposer un imagier
ou des pictogrammes
► encourager la lecture labiale (parler lentement et articuler)
► donner les consignes de la voix chuchotée (articuler sans
utiliser les cordes vocales) en collaboration avec l’orthophoniste
► inclure un membre de la famille lors des séances
d’orthophonie dispensées durant l’hospitalisation
Répercussions /Problèmes
Actions
Sur le comportement
► nervosité, tension dues à la confrontation avec la
réalité de leur état
► risque d’agressivité et d’énervement car le patient
est persuadé qu’il ne pourra plus communiquer sans
la parole
► révolte exprimée par de l’agitation souvent
gestuelle
► instabilité due aux problèmes d’attention et de
mémoire (éthylisme, difficultés de concentration)
► prendre le temps d’établir une relation d’aide (ne
pas materner, ne pas infantiliser)
► le rassurer en lui disant que nous savons qu’il
traverse une épreuve difficile de sa vie et que nous
sommes là pour l’aider
► assurer des transmissions orales et écrites au sein
de l’équipe concernant la méthode de communication
la mieux adaptée pour une prise en charge commune
qui mettra le patient en confiance
► faire appel à la psychologue, l’orthophoniste, au
membre de l’Association des Mutilés de la Voix
► possibilité de rééducation par la voix
oesophagienne au centre André Allimann
► importance de la consultation pré et post opératoire
réalisée par une IDE éducatrice de santé devenant une
personne de référence pour le parient et sa famille
LA REEDUCATION VOCALE
3 OPTIONS
LA VOIX OESOPHAGIENNE
LA VOIX PROTHETIQUE
La prothèse phonatoire
L’ELECTROLARYNX
Répercussions / Problèmes
Actions
Sur le plan affectif
► perturbation de l’estime de soi par rupture du schéma
corporel
► proposer au patient de se voir dans le miroir pour réintégrer
le nouveau schéma corporel
► éducation de soins de canule pour autonomiser le patient et
l’aider à accepter sa nouvelle image
► repli sur soi et risque d’isolement social
► inciter la personne à ne pas rompre les relations extérieures (
amis, collègues, famille)
► possibilité de reprendre la plupart des activités (sport,
activités culturelles, jardinage…)
► encourager l’utilisation du téléphone, en mettant en place un
code avec la famille et l’entourage proche
► employer les moyens de communication modernes (Internet,
Webcam, fax, SMS sur portable…
LA SURDITE
Selon Le Robert, c’est un affaiblissement ou une
abolition complète du sens de l’ouie.
Selon Aimard, la surdité est la seule infirmité initiale
dont les organes phonateurs sont intacts et aptes à
émettre les sons de la parole.
Un sourd n’entend pas mais peut parler.
LES CONSEQUENCES DE
LA SURDITE
Sur le langage
- voix monotone
- timbre rauque
- débit lent
- cassures anormales
- perturbation de la mélodie et de l’intensité, le sourd
n’adapte pas sa voix aux circonstances  obstacle
principal : l’entendant accorde trop d’importance à la voix
du sourd et pas assez au message.
Sur le comportement
- démarche lourde, bruyante et mal contrôlée
- problèmes d’équilibre
- difficultés pour apprécier les distances et les directions
- manque du sens d’alerte d’où insécurité et angoisse
- fatigabilité rapide
- distraction et instabilité.
Sur l’affectif
- troubles de l’attention et de la stabilité car privation du
sens d’alerte et de l’état de vigilance
- anxiété car privation de l’apaisement des peurs
- gêne sociale et repli sur soi car privation du plaisir
d’entendre
- agressivité car ne pas comprendre et ne pas être
compris engendre une double frustration dont la tension
s’exprime par des réactions violentes et des colères.
LA MISE EN PLACE DES
ACTIONS
La lecture labiale
- se mettre en face de la personne mal entendante
- visage éclairé
- gestes naturels
- pas de gestes amples qui dispersent l’attention
- pas de lèvres encombrées (barbe, moustache,…)
- pas de bruits extérieurs (télé, …)
- articuler lentement et distinctement
- parler du côté de l’oreille saine
- intonation pas perçue d’où difficultés pour les questions et
les formes interrogatives.
L’apport gestuel et graphique
- utiliser les gestes (communication non verbale)
- passer par l’écrit (communication graphique).
La langue des signes
- contacter un traducteur en français signé
- savoir qu’il existe un dictionnaire des signes.
Les technologies actuelles
- téléphone graphique : peut être branché sur n’importe quel
appareil téléphonique accompagné d’un flash lumineux
(perception visuelle) ou d’un vibrateur (perception vibrotactile)
- télévision : possibilité de sous-titrages, diffusion de pages
écrites, émissions pour mal entendants en français signé
- autres : fax, Internet, sms, …
La prothèse auditive
- vérifier son bon état de fonctionnement
- inciter son utilisation.
Les repères spatio-temporels
- ne pas laisser la personne sourde seule trop longtemps
car absence de bruit est angoissant angoisse d’abandon
- donner des repères précis dans le temps
(repas, visites, soins, …) et dans l’espace
- répéter les consignes.
EN OPHTALMOLOGIE
Une personne mal voyante est une personne dont la déficience
visuelle entraîne une incapacité dans l’exécution d’une ou des
plusieurs activités suivantes
Lecture et écriture ( vision de près)
Activités de la vie quotidienne
Communication
Appréhension de l’espace et déplacements
Poursuite d’une activité exigeant le maintien prolongé de
l’attention visuelle
Définition de La mal voyance, Union européenne des
aveugles, Athènes, novembre 2003
Les différentes pathologies concernées




L’atteinte de la vision centrale ou DMLA
L’atteinte de la vision périphérique , telles que les rétinites
pigmentaires
Les atteintes globales de la vision comme la cataracte
Les atteintes d’origine cérébrale
Répercussions et problèmes Actions possibles
Sur la vie quotidienne à l’hôpital
 A l’accueil
Noter l’altération de la capacité visuelle sur tous les
supports de transmissions, les dossiers et transmettre aux
différents membres de l’équipe ( ASH, Kiné,etc..)
 Se présenter par le nom , le prénom et la fonction
Focaliser votre attention sur la personne et non sur son
handicap , pour captez son attention appelez par son nom
 Parler dans un vocabulaire précis ( ne pas utiliser des
expressions ici ou là, mais gauche, droite, droit devant
vous )
Adressez vous directement à la personne pas à son
compagnon/ sa compagne
 Visualiser la chambre par un affichage sur la porte
 Faire faire le tour de la chambre en localisant la porte à
chaque fois
 Dire combien il y a de lits dans la chambre
 Présenter l’éventuel voisin de chambre
 Faire passer la main sur le mobilier, et le situer dans
l’espace
 Lui expliquer le fonctionnement de la sonnette,du
soulève dosseret de lit, éventuellement de la lumière




A chaque passage dans la chambre , il
faut impérativement signaler sa
présence
A chaque fois que l’on sort de la
chambre il faut impérativement le
signaler au patient, cela lui évitera de
parler dans le vide
Ne jamais laisser de portes
entrouvertes
Répercussions possibles
Actions possibles
Ranger ses vêtements dans le placard selon un
ordre précis et le type de vêtement en le lui
expliquant
 Ne pas changer de place les vêtements sans
prévenir
 Donner au moment des repas des repères, en
utilisant par exemple le principe du cadran horaire
quant à la disposition des mets, des couverts
Proposer de mettre une protection
Proposer de couper la viande
 Donner des couverts de couleur ( assiette blanche,
sur set noir )
Donner une carafe et un verre de couleur ou
scotcher sur la carafe une bande de couleur
 indiquer comment se servir de la boisson ( doigt
dans le verre, ou goulot de la bouteille sur le rebord
du verre ou T° du verre qui augmente en versant)
Choisir des serviettes de toilette de couleur
Prévenir les glissades
Mettre les affaires de toilette ( savon,
dentifrice,etc) dans un petit support ( récipient en
plastic) sur la tablette du lavabo


Les soins d’entretien de la vie ( toilette, repas)

Lui proposer une protection

Lui indiquer comment se servir ( doigt
dans le verre, ou goulot sur le verre,
ou température du verre qui
augmente)
Lui faire prendre ses médicaments
L’informer du déroulement de sa
journée d’hospitalisation







En ce qui concerne les mal voyants, se
positionner physiquement de manière
à ce qu’ils puissent nous voir.
Lors des déplacements : ne pas tirer la
personne, lui prendre l’avant bras et le
guider
La montée et descente des escaliers: le
mal voyant se met du coté de la rampe
et met la main sur l’épaule; annoncez
la 1ère et la dernière matche se met
devant la personne mal voyante qui lui
met les
Lors des soins, au moment du ménage,
dire et expliquer ce que l’on est en
train de faire.








Lors du ménage des chambres, être
très attentif à éviter les chutes, vérifier
avant que la personne ne se déplace
que si le sol est sec et que le mobilier
et le matériel est remis à la même
place.
Si intervention sur un œil unique,
enlever le pansement le plus vite
possible
A la sortie :
Solliciter la famille pour mettre en
place une installation adaptée
Au besoin solliciter l’aide de l’HAD
(03/89/12/70/27) ou de l’assistante
sociale
lui donner les coordonnées du
« Phare » au besoin
Informer le patient des possibilités
d’aide et des associations existantes.
Nous avons choisi d’exercer une profession où le soin
relationnel fait partie intégrante de nos fonctions .
Quels que soient la forme et le degré du handicap des patients que
nous soignons, pour que la relation puisse s’établir de façon
satisfaisante, nous devons nous efforcer de trouver des moyens de
communication efficaces et adaptés à chaque situation qui reste
unique, avec une prise en charge globale de la personne, dans le
respect de ses croyances et de ses valeurs .
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