Qui suis-je ? L’aspiration endotrachéale Exposé présenté le 12/01/2011 dans le cadre de la formation IFPM module Urgence-réa Marine MERCIER Laureen LHOPITEAU Mathieu BRISSET Elodie LEBERRE Estelle TRIQUET Sommaire Objectifs et pré-requis Définition Cadre législatif Décret de compétences Objectifs du soin Indication Matériel Précautions particulières Réalisation avec le Protocole du CHRO Le système clos Critères de qualité du soin IV- Education à la santé V- La pratique… Objectifs de l’intervention Définir l’aspiration endotrachéale Avoir les connaissances théoriques de la technique d’aspiration trachéale avant les ateliers cliniques du 14/01 Découvrir le matériel utilisé Intégrer le soin dans le décret du 29 juillet 2004, relatif au rôle propre de l’IDE Règles d’hygiène et d’asepsie : lavage des mains, manipulation du matériel Connaissance de base sur l’intubation et la trachéotomie grâce aux cours du module Urgence-réa Quelques rappels d’anatomie et de physiologie… Les voies aérienne supérieures Os frontal Os sinusal 1? Cartilages du nez Sinus sphénoïdal Sphénoïde 2? 3? 9? 4? Caroncule sublinguale Vertèbres 5? Os hyoïde 6? 7? Cartilage thyroïde Cartilage cricoïde 8? 10 ? La respiration La respiration consiste à absorber de l’O2 et a rejeter du CO2. C’est grâce aux mouvements du diaphragme que l’air entre dans la cavité thoracique. Les deux poumons se gonflent d’air, et les alvéoles pulmonaires peuvent ainsi commencer leur travail d’échange gazeux avec le sang. Définition L'aspiration consiste à introduire une sonde d'aspiration, reliée à une source de vide, dans l'arbre trachéobronchique chez un patient porteur d'une sonde intubation, d'une trachéotomie, voire d'aucun appareillage afin d'aspirer des sécrétions qui l'encombrent et de maintenir la perméabilité de ces voies aériennes Petit Larousse médical Abréviation AET = aspiration endotrachéale On parle souvent aussi d’aspiration trachéobronchique. On retrouve ce soin le plus souvent dans les services de réanimation, en ORL et en pneumologie ; mais on peut être amené à l’effectué dans n’importe quel service hospitalier voir même à domicile. Cadre législatif Décret du 29 juillet 2004 articles R. 4311. 5 : dans le cadre du rôle propre « aspiration des sécrétions d'un patient qui soit au nom intubé ou trachéotomisé » 15 – aspiration des sécrétions des patients, qu’il soit ou non intubé ou trachéotomisé. 36 – surveillance des cathéters, sondes et drains. (nott sonde intubation) diagnostic infirmier : - libération inefficace des voies aériennes supérieures - Encombrement Bronchique Décret de compétences 1- Evaluer une situation clinique et établir un diagnostique infirmier 4- Mettre en œuvre des actions à visées diagnostiques et thérapeutiques 5- Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et thérapeutiques. Objectifs du soin Désobstruer les voies aériennes supérieures afin d'améliorer la ventilation Eliminer les sécrétions normales ou en excès chez un patient en incapacité de tousser ou d'expectorer efficacement Prévenir les affections broncho-pulmonaires en évitant la stase bronchique du mucus qui risque de s’infecter. Accumulation de sécrétions bronchiques Assurer un passage efficace de l'air inspiré et expiré afin de permettre une hématose correcte (au niveau artériel : PO² = 100 mm Hg, PCO² = 40 mm Hg) Indications Le patient peut être : Patient Intubé sous respirateur artificiel Patient Trachéotomisé en air ambiant ou sous respirateur artificiel Indications (suite) -toux productive mais expectoration inefficace - difficulté à l'inspiration signe d'hypoxie : sueurs, agitation, bleuissement des lèvres, ongles... - Avant et après chaque séance de kiné respiratoire - augmentation des pressions de ventilation -bruit et sécrétions dans les tuyaux -toux, patient désadapté du respirateur -agitation, désaturation -Avant de désintuber le patient, après avoir dégonflé le ballonet -A chaque changement de canule Matériel Précautions standards : Masque Gants Surblouse lunettes Désinfection des mains au SHA Matériel aspiration Il faut qu’il y ait une source de vide avec un nanomètre basse pression (prise murale à l’hôpital) Un bocal d’aspiration pour récupérer les sécrétions, qui doit être jeté toutes les 72h ou au ¾ plein. Tuyaux d’aspiration à usage unique Zone de couleur qui définit la bonne pression du ballonnet de la sonde d’intubation L’aiguille du manomètre doit être dans cette zone de couleur. Si besoin regonfler ou dégonfler grâce à la poire... Pince ou valve coupe-vide A brancher aux tuyaux à usage unique A changer au moins une fois par semaine. La pince coupe-vide porte parfois le nom de « souris » dans certains services. Surnom donné à cause de sa forme. A connecter à la sonde d’aspiration Matériel pour l’AET (suite) Sondes d’aspiration à usage unique. Plusieurs tailles possibles : Un grand flacon d’eau stérile avec un bouchon adapté pour la souris. Afin de rincer la souris et le tuyaux d’aspiration. Le flacon de sérum-phy est en général changé une fois par équipe ou toutes les 24h pour éviter l’accumulation de germes. Il vous faudra aussi : Des compresses STERILES Des gants NON-STERILES Sans oublier le sac DASRI pour jeter la sonde d’aspiration et ce qui a été en contact avec les sécrétions bronchiques du patient.. Précautions particulières -Prévenir le patient et lui expliquer le déroulement du soin même s’il est sédaté. Car l’AET est un geste provoquant une stimulation importante : toux, réflexe de vomissement, sensation douloureuse et désagréable. - Si le patient est sous assistance-respiratoire, mettre le respirateur hors alarme pour éviter d’alarmer tout le service. Précautions particulières (suite) L’hygiène L’environnement du patient, le personnel soignant, les autres patients et le matériel abondants sont de nombreux facteurs de risques d’infections. L’asepsie doit être rigoureuse lors de l’AET afin d’éviter tout risque de contamination du système respiratoire et de limiter l’apparition de PNEUMOPATHIES. Voici quelques germes responsables de pneumonies précoces : Moraxella catarrhalis Streptococcus pneumoniae Staphylocoque aureus Haemophilus Influenzae Bacilles gram négatifs D’autres germes peuvent se déclarer plusieurs semaines voir plusieurs mois après leur premier contact avec le patient : Klebsiella pneumoniae Pseudomonas aeruginosa Acinetobacter Précautions particulières (suite) Des soins de bouches doivent être réalisés au moins une fois par équipe. Contrôler régulièrement la SAT 02. Ne pas oublier de rassurer le patient avant, pendant et après le soin. Réalisation du soin Protocole du CHRO Quand aspirer ? Chez le patient trachéotomisé : Minimum 2 fois par jour Chez le patient intubé-ventilé : Toutes les 2 à 4 h Si le patient montre des signes décrits dans les indications (revoir plus haut) -Désaturation -Toux -Bruit anormal … etc. Préparation du soignant : Commencer par s’équiper d’une surblouse et d’un masque Se laver les mains à la solution hydro alcoolique. Ne pas oublier les lunettes, même si on le voit rarement dans les services… Préparation du patient : Certains anesthésistes demandent de mettre le patient en position demi-assise (à 30 ou 40° d’inclinaison) TOUJOURS VERIFIER QUE LE BALLONET DE LA SONDE EST BIEN GONFLE Réalisé avec un nanomètre : Que l’on insère ici Ballonnet non gonflé Système entrée d’air avec seringue S’assurer que la sonde d’intubation ou la canule de la trachéotomie soient bien fixées Mémoriser le chiffre repère de la sonde pour s’assurer à la fin du soin de son bon placement. Mettre les gants NON-STERILES Ouvrir l’emballage de la sonde d’aspiration et des compresses STERILES Adapter la sonde d’aspiration sur la souris, et tenir la partie stérile de la sonde, avec la compresse stérile. De l’autre main, désadapté le respirateur. Eventuellement instiller du sérum-phy dans la sonde d’intubation (en très légère quantité) permet de fluidifier le mucus. = grande Polémique entre les anesthésistes-réanimateurs… Désadaptez ICI Puis avec la souris dans une main, et la compresse stérile qui entoure la sonde dans l’autre main… Descendre la sonde SANS ASPIRER Compter 20 cm pour une canule, 30 à 40 cm pour une sonde d’intubation Attention de ne pas butter sur la carène Rester 2 secondes en place en aspirant Puis remonter doucement en aspirant. On peut aussi effectuer des mouvements rotatifs : Proscrire les mouvements de va et vient Puis après le soin : Jeter la sonde d’aspiration avec la compresse dans la poubelle à risque infectieux. Rebrancher le patient au respirateur et remettre l’alarme en marche. Vérifier le chiffre repère de la sonde d’intubation. Surveillance des paramètre vitaux, et de la bonne réadaptation au respirateur. Evaluation du soin Vérifier la saturation en 02 Y – a-t-il un graillonnement dans la sonde d’intubation ou dans la canule de la trachéotomie ? Quelle est la coloration du patient ? Y – a-t-il eu beaucoup de sécrétions aspirées ? Etaient- elles propres ? Sales (type purulentes) ? Sanglantes ? Noter quantité et aspect. Ne pas oublier les transmissions Systèmes clos La majorité des services de réanimation sont équipés de systèmes aspiratifs dit « clos ». Comme leur nom l’indique, le système est fermé et permet ainsi de limiter l’entrée de germes dans les voies respiratoires. Les critères de qualité Asepsie Rapidité Douceur Dextérité Efficacité IV- EDUCATION Lorsque leur état leur permet, certains patients trachéotomisés rentrent à domicile. Ils doivent désormais confier leur prise en charge à leur conjoint, à leur famille, à un ami ou une tierce personne bénévole extérieure à leur entourage. Sans personnel médical et moyens de réanimation d’urgence, la connaissance et l’acquisition de la technique d’aspiration endotrachéale deviennent alors indispensables. Que prévoit la législation ? -Un décret parut le 27 mai 1999, donne l’habilitation à certaines personnes extérieures aux métiers de la santé, d’effectuer des AET -L’arrêté, parut à la même date, prévoit aussi une formation OBLIGATOIRE pour les proches des patients nécessitant des aspirations. La formation durée : 5 jours dont 2 jours d'enseignement théorique et 3 jours d'enseignement clinique dans le service prenant en charge des patients trachéotomisés lieu de formation : IFSI validation des acquis : évaluation des connaissances théoriques et pratiques acquises avec une appréciation écrite et motivée transmise au candidat lors d'un entretien délivrance d'une attestation par l'IFSI concernée en cas de non validation, la formation peut être recommencée une fois Aspi-portable : V- La pratique… Conclusion L’aspiration endotrachéale reste un soin angoissant pour le patient, il est donc nécessaire d’informer celui-ci sur le déroulement et l’importance de ce soin afin de limiter l’appréhension et ainsi d’optimiser la prise en charge. Question 1 : L’aspiration endotrachéale relève t-elle du rôle propre ou du rôle prescrit ? Quel décret le précise ? Elle relève du rôle propre, précisée par le décret du 29 JUILLET 2004. Question 2 : Quel est l’objectif de l’aspiration endotrachéale ? Evacuer les sécrétions bronchiques afin de désencombrer Rétablir la perméabilité des voies respiratoires Question 3 : Quels sont les risques d’une AET mal réalisée ? Extubation Lésions de la muqueuse avec possible hémorragies si brutalité dans le geste Bronchospasmes Désaturation en O2 si aspiration trop longue (avec hypoxémie) Question 4 : Quelles sont les précautions standards à respecter pour une AET ? Trouver l’intrus …. Port de gants non stériles Masque Lunettes Surblouse Désinfection des mains au SHA Charlotte L’intrus est donc…. La CHARLOTTE Avez-vous des Questions ? Merci de votre attention !