UN GUIDE POUR LES
AMATEURS
DE JARDINS D’EAU ET
D’AQUARIUMS
Châtaigne d’eau
Trapa natans
Famille: Trapaceae
Autre nom commun: Châtaigne
Identification:
Les feuilles flottantes sont triangulaires avec des
bords dentelés et forment une rosette sur la surface
de l’eau
Les feuilles submergées sont semblables à la plume
et s’entourent autour de la tige
Des fleurs blanches se forment dans l’axe des
feuilles
Le fruit est semblable à la noix et a l’aspect du
bois avec 4 épines pointues distinctes
Originaire des régions
tempérées de l’Europe et de l’Asie,
la châtaigne d’eau (non comestible) a été observée pour la première
fois en Amérique du Nord au milieu des années 1800. Cette plante
annuelle à feuilles flottantes est agressive et cause maintenant des
ennuis dans les lacs d’eau douce, les étangs et les rivières à faible
débit dans plusieurs endroits au nord-est des États-Unis, incluant le
Connecticut, le Delaware, le Maryland, le Massachusetts, le New
Hampshire, la Pennsylvanie, le Vermont, la Virginie et Washington
D.C, ainsi qu’au Sud de la Rivière Richelieu dans la province de
Québec.
Une vraie annuelle, la châtaigne d’eau ne se reproduit que par des
graines d’hiver. Cependant, la production de graines est si significative
qu’il a été évalué qu’un acre de châtaigne d’eau peut produire assez de
graines pour couvrir 100 acres l’année suivante. La châtaigne d’eau
peut se propager en de grandes nattes presque impénétrables sur les
baies entières des lacs. Ces nattes flottantes limitent sévèrement la
pénétration de lumière du soleil dans l’eau, réduisent les niveaux
d’oxygène et peuvent ainsi augmenter le potentiel pour les décès
massifs de poissons. Elle peut éliminer la végétation indigène et ne
fournit qu’une valeur d’habitat marginale pour la faune aquatique et
le poisson. Ses graines, avec leurs quatre épines dures posent aussi
un sérieux danger et peuvent limiter l’utilisation des plages.
Des millions de dollars sont dépensés annuellement pour des pro-
grammes de contrôle de la châtaigne d’eau. Pour aider à contrôler sa
distribution, la vente de toute espèce de châtaigne d’eau est interdite
dans la plupart des États-Unis.
L. J. Mehrhoff, University of Connecticut Randy Westbrooks, U.S. Geological Survey
Salicaire pourpre
Lythrum salicaria
Famille: Lythracée
Autre nom commun: Salicaire
Identification:
Feuilles: Les feuilles sont descendantes avec des rebords
lisses, arrangées en paires opposées descendant en
alternance, à 90 degrés les unes des autres tout au
long de la tige
Tiges: Les tiges ont 5 ou 6 cotés et ont l’aspect du bois.
Elles mesurent plus de deux mètres
Fleur: Longue tige (10 à 30 cm) avec plusieurs
fleurs individuelles rose pourprées avec 5 ou 6
pétales
Sur les plantes matures, les tiges des racines sont
fournies et peuvent avoir plus de 50 chutes
Le salicaire est une des plantes
envahissantes les mieux connues associées
aux jardins ornementaux. Un bel envahisseur, toutefois agressif, il est
apparu en Amérique du Nord au début des années 1800. Les plantes ont
été apportées par les premiers colons et des graines se trouvaient dans
les ballasts des navires européens. Depuis son arrivée, le salicaire s’est
propagé vers l’ouest et on le trouve partout au Canada et aux États-Unis.
Il est aussi un vivace coriace qui peut endommager rapidement les
marécages, diminuant leur valeur habitable pour la faune et la flore aqua-
tique, ainsi que pour les poissons. Plus de 190,000 hectares de marécages,
de marais, de pâturages et de prés riverains sont affectés en Amérique du
Nord chaque année, avec un impact économique de millions de dollars. Le
salicaire envahit aussi des sites plus secs et peut empiéter sur les récoltes
agricoles et les terres de pâturage.
Dépendamment de l’importance de l’infestation, plusieurs options de
contrôles efficaces sont disponibles. L’utilisation d’équipement mécanique
(creusage, coupe, etc.) peut contrôler de petites infestations. Pour les
problèmes plus sérieux, les contrôles biologiques, utilisant les coccinelles
Galerucella, est l’option de choix. Plusieurs provinces et états ont utilisé
ces insectes avec succès et ont su restorer les plantes indigènes dans les
marécages. Les contrôles chimiques (utilisation d’herbicides) ont connu
plus ou moins de succès dans quelques états américains mais sont
interdits au Canada. Informez-vous auprès de vos autorités locales pour
obtenir plus d’informations sur les différentes formes de contrôle
disponible dans votre région.
Autres espèces envahissantes
Poisson rouge (
Carrasius auratus
)
En raison de sa facilité d’adaptation à diverses conditions, le poisson
rouge est un ajout standard aux aquariums et aux jardins d’eau partout en
Amérique du Nord. Malheureusement, en raison de sa vaste relâche dans
les cours d’eau, le poisson rouge est devenu omniprésent dans les divers
tributaires des Grands Lacs. Le poisson rouge se nourrit surtout de
plantes aquatiques et menace les populations de poissons indigènes en
dégradants leurs habitats et en offrant une compétition féroce pour la
nourriture.
Carpe de roseau (
Ctenopharyngodon idella
)
Originaire de l’Asie de l’est,
la carpe de roseau a été
importée en Amérique du
Nord dans les années 60.
Se nourrissant uniquement
de végétation aquatique, et
s’ajustant facilement à une
grande variété de températures et de conditions, la carpe de roseau a été
abondamment relachée pour le contrôle des plantes aquatiques partout en
Amérique du Nord (45 états Américains et dans les provinces de l’Ontario
et de l’Alberta). Pouvant atteindre jusqu’à 1 mètre de longueur et peser
jusqu’à 50 kg, la carpe de roseau peut déraciner de larges populations de
végétation, augmentant la turbidité de l’eau et réduisant sa qualité.
Des inquiétudes sur les impacts environnementaux de ces poissons
ont mené plusieurs états Américains et l’Alberta à exiger que seules les
carpes stériles soient relâchées. Malgré ces précautions, des populations
capable de se reproduire se sont établies aux États-Unis. Les jardiniers
d’eau devraient prendre soin de ne pas utiliser ce poisson dans leurs
étangs et prendre note que la relâche d’espèces exotiques dans les eaux
est illégale. En Ontario, il est désormais illégal d’acheter ou de vendre la
carpe de roseau à l’état vivant. On peut reconnaître la carpe de roseau par
ses écailles grises argentées avec un rebord foncé qui leur donne une
apparence hachurée unique.
La gambusie
(
Gambusia holbrooki
)
L’une des espèces les plus envahissantes
du monde, la gambusie a été introduite
dans les cours d’eau partout aux États-
Unis. Malgré la croyance populaire, la gambusie (mosquitofish) n’offre
pas plus de contrôle sur les populations de moustiques que les espèces
indigènes. Une fois établis, ces poissons sont de féroces compétiteurs
pour la nourriture et l’habitat.
Vivipare chinoise ou Vivipare japonaise
(
Cipangopaludina chinensis
)
Originaire de l’Asie, ces gros escargots (6 cm) sont vendus dans les
marchés et les fournisseurs d’aquariums partout en Amérique du Nord.
Observé pour la première fois dans le bassin hydrographique des Grands
Lacs dans les années 40, on le retrouve maintenant en abondance dans
plusieurs lacs des terres intérieures. Les impactes environnementaux de
cet escargot sont toujours inconnus.
USDA, APHIS-Oxford, North Carolina Archives
U.S. Geological Society
Aider à prévenir
la propagation!
Avant de construire votre jardin d’eau ou de
planifier votre aquarium:
Familiarisez-vous avec les espèces envahissantes qui sont une menace
nationale ou régionale. Consultez votre agence locale pour une liste.
Assurez-vous de bien connaître les plantes que vous prévoyez acheter
ainsi que leur nom scientifique et leur famille. Les noms communs des
plantes sont souvent utilisés d’une plante à l’autre et il est facile de
confondre les espèces.
Considérez l’utilisation de plantes régionales indigènes non-
envahissantes.
Choisissez un site qui est loin des cours d’eau naturels et à l’abris des
zones inondables.
Lorsque vous achetez des plantes aquatiques, des
poissons ou des invertébrés:
Ne jamais utiliser de plantes, poissons ou invertébrés provenant de
milieux naturels. (Cette pratique est illégale dans plusieurs régions).
Choisissez un fournisseur réputé.
Assurez-vous que les plantes que vous achèterez soient libre de para-
sites (autres plantes, invertébrés, poissons, etc. qui peuvent se trouver
dans l’eau ou le sol). Rincez les plantes dans un sceau de couleur claire
rempli d’eau douce jusqu’à ce qu’elles soient débarrassées de toutes
traces de sol.
Utilisez une solution de chlore à 10% et trempez-y votre plante pendant
une trentaine de secondes pour la débarrasser des parasites. Rincez bien
votre plante à l’eau claire. Cette méthode n’endommagera pas les plantes
émergeantes mais n’est pas recommandée pour les plantes submergées.
Lorsque vous débarrassez des plantes aquatiques,
poissons ou invertébrés:
Ne jamais relâcher les plantes, poissons ou invertébrés dans la nature
(c’est illégal partout).
Débarrassez-vous immédiatement des espèces de jardins d’eau si elles
sont dans un habitat où elles pourraient se propager dans les cours
d’eau.
Débarrassez -vous des plantes en:
a. Les faisant sécher complètement ou en les congelant
b. Les jetant aux poubelles. Evitez le compostage puisque les graines
peuvent survivre au gel et à la sécheresse.
Retournez les poissons devenus trop gros pour leur aquarium là où
vous les avez achetés (pour la revente) ou offrez-les aux écoles, à la
société protectrice des animaux ou à des clubs d’amateurs d’aquariums.
En Ontario, contactez le programme de sauvetage des poissons au
1-800-563-7711 pour trouver un nouveau foyer aux poissons non désirés.
Adapté avec la permission de l’Illinois-Indiana Sea Grant College Program à l’Université de
l’Illinois et l’Université Purdue.
Pour plus
d’informations…
Si vous désirez plus d’informations
sur les espèces envahissantes,
leurs impacts, les règlements les
concernant, ou les méthodes
et permis pour leur contrôle,
contactez:
LIGNE D’INFORMATIONS SUR LES
ESPÈCES ENVAHISSANTES
1-800-563-7711
(En Ontario)
ou 705-748-6324
Site Web: www.invadingspecies.com
Vous pouvez aussi contacter:
“This publication is also available in English.”
Couveture: Burt Klassen, OFAH, M. Malchoff
Toutes les illustrations, hormis l’hydrocharide grenouillette sont la propriété
exclusive du Centre universitaire de la Floride pour l’étude des plantes
aquatiques envahissantes (Gainnesville). Utilisé avec la permission de l’artiste.
L’illustration de l’hydrocharide grenouillette par: Andrea Bauman,
Fédération des Pêcheurs et Chasseurs de l’Ontario
Cette brochure a été produite en
collaboration avec: Les Espèces
Aquatiques
Envahissantes
Jardiniers aquatiques et
amateurs d’aquariums...
attention aux plantes et aux
animaux envahissants!
De nos jours, les amateurs de jardins d’eau et d’aquariums peuvent choisir
à travers des milliers d’espèces et de variétés de plantes, d’invertébrés
(escargots), et de poissons, facilement disponibles chez les producteurs,
dans les magasins spécialisés, par la poste ou sur l’Internet. Plusieurs de
ces espèces sont “exotiques” et proviennent d’habitats et d’écosystèmes
d’autres régions du monde. Ces espèces exotiques ajoutent beauté et
variété à un aquarium ou à un jardin d’eau.
Il y a cependant un faible pourcentage d’espèces exotiques qui peuvent
devenir envahissantes et qui, si elles sont mises en liberté dans la nature
peuvent se multiplier et avoir des impacts dévastateurs sur les plantes et
les espèces indigènes. Qu’elle soit volontaire ou accidentelle, la mise en
liberté de plantes ou d’espèces aquatiques dans les écosystèmes des lacs,
des rivières ou des milieux humides partout en Amérique du Nord est en
voie de devenir un problème d’envergure.
Plusieurs de ces envahisseurs aquatiques sont extrêmement coriaces
et s’adaptent à une grande variété de conditions environnementales. En
l’absence de prédateurs naturels ou de contrôles, les espèces envahissantes
peuvent se répandre agressivement et prendre le dessus sur les espèces
indigènes. Certaines plantes telles l’hydrocharide grenouillette forment de
denses tapis flottants impénétrables qui restreignent la navigation de plai-
sance, la pêche et les activités aquatiques. Elles réduisent aussi l’oxygène
contenu dans l’eau, changent la chimie de l’eau et diminuent la qualité de
l’eau pour les poissons et les autres organismes aquatiques. Des millions
de dollars sont dépensés annuellement par les divers paliers de gouverne-
ments, les industries et les citoyens, dans le but de contrôler la proliféra-
tion de ces espèces envahissantes et de renverser leurs impacts.
Les poissons, plantes et invertébrés identifiés dans ce guide de terrain
sont des espèces populaires dans les aquariums ou les jardins d’eau et
sont envahissantes. De plus, on considère qu’elles représentent une
menace sérieuse pour les environnements aquatiques. Les informations
offertes dans cette brochure donneront aux jardiniers d’eau et aux
amateurs d’aquariums les connaissances nécessaires dans la planification
et l’appréciation de leur activité favorite tout en prévenant la relâche
volontaire ou accidentelle de ces espèces envahissantes dans nos cours
d’eau naturels.
L’hydrocharide
grenouillette
Hydrocharis morsus-ranae
Famille: Hydrocharitacée
Autre nom commun: Grenouillette
Identification:
Fleur blanche simple (1,5 cm) avec 3 pétales et un
centre jaune
Feuilles lisses flottantes, en forme de coeur, ayant
l’aspect du cuir (2-3 cm de superfécie) avec un dessous
rouge pourpre spongieux
Groupe (rosette) de feuilles au centre de la plante
Les stolons ou les coulants émanant du centre de la
plante, ainsi que les turions, produisent de nouvelles
plantes
Longues racines (10-20 cm), non ramifiées et
pendantes (ne s’ancrent pas au fond)
L’hydrocharide grenouillette est une plante flottante originaire d’Europe.
Introduite comme plante ornementale dans un étang d’Ottawa en Ontario
en 1932, elle s’est échappée et propagée dans le Canal Rideau en 1933. En
2003, on pouvait la trouver dans les marécages isolés, dans de nombreux
tributaires du Fleuve Saint-Laurent, dans le Lac Champlain, le Lac Saint-
Clair, le Lac Ontario, ainsi que dans les bassins de drainage du lac Erié et
le nord-est des États-Unis. On a aussi rapporté des observations dans
certains lacs de Washington, de New-York et du Michigan.
L’hydrocharide grenouillette envahit les eaux riches en calcium des
marécages et des baies tranquilles et pousse souvent seule ou parallèle-
ment avec la salicaire pourpre ou les quenouilles. Elle forme de denses et
impénétrables tapis de végétation flottants, empêchant la lumière du soleil
de pénétrer la surface de l’eau et d’atteindre les plantes aquatiques
indigènes submergées. A l’automne, les épais tapis d’hydrocharide
grenouillette se décomposent et tombent au fond du lac. La décomposition
de cette matière végétale peut épuiser les réserves en oxygène dissoutes
dans l’eau et affecter négativement les poissons et les autres organismes
aquatiques.
En se reproduisant tant de façon végétale que sexuelle, de nouvelles
populations d’hydrocharide grenouillette peuvent se développer à partir
d’un simple fragment de plante ou d’un turion. Cette population peut
ensuite se propager sur les coques des embarcations, avec les courants
ou la faune aquatique.
D.A. Sutherland, NHIC Archives
Cabomba de Caroline
Cabomba caroliniana
Famille: Nénuphar, Cabombacée
Autre nom commun:
Cabomba Pinnata
Identification:
Fleur flottante blanche à centre jaune avec
6 pétales blancs (1,3 cm de diamètre)
Fines feuilles submergées en forme
d’éventail de chaque côté de la tige
Feuilles étroites flottantes arrangées
en alternance (1,3 cm de longueur
et 0,8 cm de diamètre)
Le feuillage submergé
luxurieux et vibrant de la
cabomba de Caroline est
coriace et a fait d’elle un choix
populaire parmis les amateurs
autour du monde. A une
échelle globale, la cabomba a
envahi l’Inde, la Malaysie, le
Japon et l’Australie. Même si elle provient des climats sub-tropicaux et
tempérés du sud, la cabomba de Caroline peut tolérer le froid et les
températures sous zéro degrés Celcius, facilitant son invasion des habitats
aquatiques du nord des États-Unis, dont les états de la Nouvelle
Angleterre, du Michigan, de Washington et de la province de l’Ontario.
Une fois établie, la cabomba de Caroline est une plante nuisible extrême-
ment persistante et compétitive, qui forme de denses groupes qui peuvent
étouffer les plantes indigènes, boucher les drains, et restreindre l’usage
récréatif des cours d’eau.
La cabomba de Caroline pousse dans une variété d’habitats incluant les
lacs, les petites rivières, les ruisseaux, et les fossés, préférant les eaux
acides au pH se situant entre 4 et 6, ce qui facilite son invasion dans les
lacs du bouclier Canadien. Même si la cabomba de Caroline ne peut
produire de graines viables dans les climats du nord, une population peut
s’établir à partir d’une seule tige par la reproduction végétative.
D.A. Sutherland, NHIC Archives
Roseau
Phragmites australis
Famille: Poacée
Autres noms comuns: Roseau
commun, Roseau à balai
Identification:
Peut atteindre une hauteur de 4 m
Larges feuilles rigides arrangées de part et d’autre
Tige creuse
Groupes de fleurs minuscules, plumetées et tombantes de
couleur violacée (juillet – octobre)
Fruits de couleur blanc, gris ou brun
Le roseau, une grande plante vivace qui peut
atteindre quatre mètres de hauteur, pousse le long
des autoroutes dans les fossés d’écoulement ou les
marécages adjacents. Il est présent en Amérique du Nord depuis plus de
3000 ans mais ce n’est qu’au 19ième et 20ième siècle qu’il a commencé
à se propager agressivement, remplaçant la diversité de plantes
marécagères par ce qui peut se rapprocher d’une monoculture. Les
perturbations humaines telles le dragage et les changements dans les
bassins hydrographiques, ainsi que les changements dans le climat ont
peut-être facilité la propagation du roseau mais les scientifiques ont
maintenant établi attribué cette invasion récente à l’introduction de
variétés de génomes européens plus agressifs.
L’expansion récente du roseau commun dans plusieurs marécages
autour des Grands-Lacs est la cause d’inquiétudes environnementales. Se
propageant par rhizomes (tiges souterraines), il peut facilement déplacer
les espèces indigènes des marécages pour former de vastes colonies con-
tinues. Les colonies sont souvent denses et impénétrables, réduisant ainsi
la valeur habitable du marécage pour les animaux, particulièrement la
faune aquatique. Le roseau affecte le cycle nutritionnel du marécage en
stockant des substances nutritives dans des tiges tant vivantes que mortes
(elles peuvent prendre 3-4 ans pour se décomposer). Le roseau n’est pas
une source de nourriture importante pour la faune même si occasionnelle-
ment, la faune aquatique et les rats musqués mangent ses graines et ses
rhizomes.
Le roseau est souvent utilisé dans des jardins d’eau et a été utilisé dans
le passé pour la stabilisation de littoral et des projets de naturalisation.
James H. Miller, USDA Forest Service
Hydrille verticillé
Hydrilla verticillata
Famille: Hydrocharitacée
Autres noms communs: Hydrocharis,
Elodée du Canada, Hydrocolyte à
pétales blancs
Identification:
Plante vivace submergeante enracinée poussant à des
profondeurs allant jusqu’à 30 mètres
Tiges droites lourdement fournies avec des spirales
de 3 à 8 feuilles qui se joignent directement à
la tige
Le dessous des feuilles a une ou plusieurs
pointes, les rebords des feuilles sont dentelés
Les fleurs sont petites, blanches et atteignent
la surface de l’eau
Tubercules jaunes (2-3 cm) à la fin de tiges
souterraines
Souvent appelée “la mauvaise
herbe aquatique parfaite”, l’hydrille verticillé est
l’une des plantes parasites envahissantes les plus
fougueuses en Amérique du Nord. Originaire d’Asie et de l’Afrique
centrale, cette plante vivace a d’abord été introduite dans les eaux de la
Floride à la fin des années 50. S’adaptant facilement et capable de survivre
dans une variété de conditions environnementales et de climats (tropical
et tempéré), l’hydrille s’est propagé à tous les cours d’eaux publiques
de la Floride et à plus de 14 états incluant des états du nord comme le
Connecticut et Washington. On ne retrouve toujours pas l’hydrille au
Canada, bien que des introductions accidentelles par les amateurs
d’aquariums et de jardin d’eau soient toujours une possibilité.
Un colonisateur vigoureux, l’hydrille déplace agressivement les plantes
aquatiques indigènes au détriment des populations de poissons. Les infes-
tations denses de l’hydrille peuvent affecter la qualité de l’eau, limiter le
débit et causer des inondations. Les activités de loisir telles que la naviga-
tion et la baignade deviennent souvent impossibles. Les mesures prisent
pour contrôler l’hydrille sont souvent inefficaces.
Vic Ramey, University of Florida
Jonc fleuri
Butomus umbellatus
Famille: Butomacées
Identification:
La tige de floraison simple atteint des hauteurs de plus de 1 mètre
Grand groupe de fleurs blanches ou roses
Longues feuilles étroites et charnues
Le jonc fleuri est une plante vivace originaire d’Europe et des régions tempérées de
l’Asie. Plante émergeante, son grand parapluie de fleurs roses blanches assure sa
popularité chez les amateurs de jardin d’eau depuis plus d’un siècle. Le jonc fleuri
est apparu en Amérique du Nord en 1897 poussant le long du Fleuve Saint-Laurent
au Québec. Depuis, sa popularité dans les jardins d’eau et son grand potentiel de
reproduction (graines et bulbes de racines) ont mené à sa propagation partout dans
des marécages et le long des littoraux de rivières, des lacs et des étangs, sur le
Fleuve Saint-Laurent, dans l’est et le sud-ouest Ontarien et au Michigan. On observe
aussi une présence sporadique dans les provinces du Manitoba, de la Nouvelle-
Écosse, de l’Alberta, de la Colombie britannique et les états du Dakota du Nord et
du Sud, du Minnesota, du Montana, de l’Idaho et de l’Ohio.
Les impacts environnementaux du jonc fleuri sont toujours relativement incon-
nus, bien que plusieurs scientifiques aient décrit la plante comme agressive et
capable d’éliminer les plantes indigènes des marécages.
Iris jaune
Iris pseudacorus
Famille : Iridacées
Autres noms communs: Iris faux acore,
Iris des marais
Identification:
Peut atteindre entre 0,9 et 1,2 m de hauteur
Larges feuilles rigides en forme de lance d’une longueur de 0,5 à 1 m et d’une largeur de 3 cm
La plante fleurit d’avril à juin et la couleur des fleurs (d’une largeur de 7 à 9 cm) varie du blanc au
jaune, en passant par le beige
Le fruit, mesurant de 4 à 8 cm, peut contenir jusqu’à 120 graines
Les rhizomes ont une couleur rosée et ont entre 1 et 4 cm de diamètre
Les fleurs éclatantes de la plante vivace herbacée iris jaune la rendent
omniprésente dans les jardins ornementaux Nord-américains depuis plus d’un
siècle. Originaire d’Europe, d’Afrique et d’Asie, il s’est échappé des jardins Nord-
américains et se trouve maintenant sur les berges peu profondes (jusqu’à 25 cm
de profondeur) de lacs d’eau douce, d’étangs, de rivières, de ruisseaux et de
marécages au Canada (de Terre-neuve à la Colombie britannique) et partout aux
États-Unis, à l’exception de quelques états de l’ouest. La propagation de cette
espèce a pu être facilitée par son utilisation dans les usines de traitement des eaux
et pour le contrôle de l’érosion. Une fois l’iris établi, il peut aussi s’étendre par la
dispersion de ses graines et rhizomes.
Pouvant pousser jusqu’à 1,2 mètres de hauteur avec de grandes feuilles en
forme de lance, l’iris jaune forme de denses populations clonales qui peuvent
déplacer les plantes indigènes. Il est difficile de reconnaître l’iris jaune de variété
indigène bleue lorsqu’il n’es pas en fleur. Il est toujours vendu dans les pépinières
partout en Amérique du Nord.
K. Kohout,Wisconsin State Museum
Robert H. Molenbrock
USDA-NRCS Plants Database
Mini-nénuphars
Nymphoides peltata
Famille: Gentianacées
Autre nom commun:
Limnanthème faux nénuphar
Identification:
Fleurs brillantes, jaunes d’environ 3-4 cm de diamètre
Deux à cinq fleurs sur chaque tige. On compte cinq pétales par fleur
Feuilles flottantes en forme de coeur avec des marques légère-
ment onduleuses et un dessous violacés
Le mini nénuphar est une plante vivace ressemblant au lys d’eau et peut
couvrir la surface des lacs et des marécages avec ses feuilles flottantes en
forme de coeur. Originaire de l’Eurasie et de la Méditerranée, ses jolies fleurs
jaunes l’ont rendu populaire auprès des jardiniers d’eau de l’Amérique du
Nord depuis les années 1800. Le mini nénuphar pousse en dense tapis dans
les rivières à faible débit, les lacs, les réservoirs et les étangs. Ces “tapis”
produisent de l’ombre qui réduit la pousse des autres plantes aquatiques
indigènes, réduit les niveaux d’oxygène dans l’eau et nuit aux activités
nautiques. Capable de se reproduire par ses graines, stolons et fragments de
tige, les populations de mini nénuphar sont arrivées en Ontario et se trouvent
dans au moins 15 états américains incluant le Vermont, New York et
Washington.
M. Malchoff, Sea Grant-
Lake Champlain
Myriophyllum
variété verte
Myriophyllum aquaticum
Famille: Haloragacée
Autre nom commun:
Myriophylle du Brésil
Identification:
Fleurs: Les fleurs sont petites et blanches et elles sont situées à l’embranchement des feuilles
émergeantes
Tiges émergeantes: Tiges sans branche qui ont plus de 25 cm de longueur avec des groupements de
petites feuilles distinctes
Les feuilles submergées: Sont habituellement présentes seulement en hiver, elles ont la forme de
plumes, sont rougeâtres, et plus finement découpées que celles qui sont émergées
Le myriophylle, une plante vivace originaire de l’Amérique du sud, est présente
ici et là, partout aux États-Unis. Sa popularité dans les aquariums et les jardins
d’eau est sans doute la cause de sa vaste distribution et propagation. Celle-ci est
due à son luxuriant feuillage vert qui pousse au dessus de la surface de l’eau.
Lorsqu’il est présent dans un écosystème naturel, le myriophylle peut se
développer en larges groupements qui dominent la flore des ruisseaux et des
lacs peu profonds. Même si le myriophylle est originaire des climats tropicaux
et ne s’est pas développé aussi fougueusement que le myriophylle à épi, il y a
quand même de sérieuses inquiétudes quant au fait que cette plante nuisible et
facilement adaptable, puisse devenir un grand problème, même dans les
climats plus froids des États-Unis et du Canada. Les amateurs d’aquariums et
de jardins d’eau doivent prendre les précautions nécessaires lorsqu’ils
disposent de cette plante.
Alison Fox, University of Florida
OFAH
Burt Klassen
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