CERTIFICATION Je certifie que ce travail a été conduit et réalisé par ADIMI Rodrigue Olaniran sous ma supervision à la Faculté d’Agronomie (FA) de l’Université de Parakou (UP), en vue de l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Sciences et Techniques de Production Végétale (STPV). Le Superviseur Prof. Dr. Ir. Armand PARAÏSO Entomologiste Maître de Conférences des Universités du CAMES Enseignant - Chercheur à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou DEDICACE Je dédie ce travail : A mon père ADIMI Bio Salomon pour tous les sacrifices consentis afin de m’assurer une bonne éducation. Trouve en ce modeste travail un début de récompenses. A ma mère DOGNON Assiba Philomène qui a toujours su me guider et m’accompagner dans les moments les plus difficiles. Trouve ici l’accomplissement de tes prières quotidiennes et le couronnement de tes efforts. A mon oncle Lucien ADIMI et son épouse, dont le souhait a toujours été de me voir un jour titulaire du diplôme de Licence Professionnel en Agronomie. Merci pour votre soutien. REMERCIEMENTS L'aboutissement de ce travail est le fruit des appuis techniques et de plusieurs personnes et institutions. Il s’agit de la faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou et du Centre de Recherche Agricole Plante Pérenne (CRA-PP) de l’INRAB. Je voudrais remercier les responsables de ces deux institutions pour leur soutien et leur disponibilité dans la réalisation de ce travail. Je voudrais tout d'abord remercier mon superviseur Prof. Armand PARAISO (Maître de Conférences au CAMES, Directeur de Laboratoire de Parasitologie des Abeilles de l’Université de Parakou au Bénin) pour avoir accepté de diriger ce travail et pour ses orientations dont j'ai bénéficiées. Il m'a réservé des moments précieux de discussion et m'a facilité toutes les conditions pour mener à bien ce travail, malgré ses multiples obligations. A travers ce travail, je vous témoigne toute ma reconnaissance et vous remercie d'avoir été toujours là pour m'orienter et me soutenir. Merci pour tout Professeur. Dr. Alassane COFFI mon Co-superviseur (Chef Division Agronomie du Centre de Recherche Agricole Plante Pérenne (CRA-PP) à l’INRAB pour sa générosité, sa gentillesse, sa patience et ses précieux conseils pour l'établissement de ce travail. Je remercie particulièrement Ir. Hubert DOMONHEDO pour toute sa contribution respective en ce qui concerne l’analyse statistique lors du traitement des données. Mon père et ma mère dont les coups de fils pour s'enquérir de mes nouvelles et prier pour l'avancement des travaux sur le terrain à Pobè, m'ont toujours réconforté. Il m'est agréable d'exprimer ma profonde gratitude et mes plus vifs remerciements à tous mes frères et soeurs, particulièrement Sylvestre ADIMI pour ses soutiens et orientations dont j'ai bénéficiés. Il m'a réservé des moments précieux de discussion à travers des séances de travail qu’on tenait dans son bureau, malgré ses multiples obligations ; qu’il soit assuré de toute ma gratitude. Alain BALOGOUN, tu devais certainement te demander quand aurais-tu ton nom dans ce manuscrit. Et bien voilà ; j’ai gardé le meilleur pour la fin ! Ce travail ne pouvait aboutir sans ton soutien, dans les moments difficiles de la vie estudiantine. Merci pour ton soutien Que toutes les personnes que je n'ai pas pu citer dans cette rubrique de remerciement trouvent à travers ces lignes l'expression de toute ma reconnaissance pour leurs soutiens quotidiens et continus qui m'ont permis de conduire à terme ce travail. LISTES DES SIGLES ET ABREVIATION ANOVA : Analyse de la Variance l: Litre %: Pourcentage UCD : Unité de Communication et de Documentation CARDER : Centre Agricole Régional du Développement Rural INRAB : Institut National des Recherches Agricoles au Bénin CIRAD : Développement Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le CRA-PP : Centre de Recherche Agricole Plante Pérenne IRHO : Institut de Recherche des Huiles et Oléagineux INSAE : Institut National de la Statistique et d’Analyse Économique MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Élevage et de la Pêche ONG : Organisation Non Gouvernemental RGPH : Recensement Générale de la Population et de l’Habitat µl : microlitre °C : degré Celsius m.a : matière active C/SAT : Chef Service Administratif et Technique m: Mètre Km2 : Kilomètre Carré ha : Hectare mm : Millimètre PIB : Produit Intérieur Brut LISTES DES TABLEAUX Tableau 1: Répartition des doses d’engrais suivant l’âge des plants. ...................................... 24 Tableau 2: Présentation des doses administrées et de nombre des adultes .............................. 34 Tableau 3: Insectes ravageurs du palmier à huile en Afrique de l’Ouest................................. 39 Tableau 4: Durée des différents stades de développement de C. lameensis ............................ 41 Tableau 5: Complexe parasitaire de Coelaenomenodera lameensis ....................................... 44 Tableau 6: Taux moyen de mortalité en 24 heures .................................................................. 50 LISTES DES FIGURES Figure 1: Carte montrant la localisation de parcelles de collecte des insectes sur la station du CRA-PP à Pobè (département du Plateau) ................................................................................. 8 Figure 2 : Hauteur de pluie mensuelle moyenne entre 1995 et 2013 à Pobè (source : CRAPP)10 Figure 3 : Températures mensuelles moyennes, maxima et minima enregistrées entre 2000 et 2012 sur la station météorologique de POBE (Dassou, 2013) ................................................. 10 Figure Figure 4: Organigramme hiérarchique du CRA-PP Pobè ............................................. 14 Figure 5: Technique de production d’adultes de C. lameensis au laboratoire ......................... 29 Figure 6: Technique de production d’adultes de C. lameensis au laboratoire (a : Galerie larvaire, b: Nymphes, c : Adultes émergés, d : Adultes mis en condition............................................. 31 Figure 7: Origine et dispersion d’Elaeis guineensis en Afrique ............................................ 36 Figure 8: Différentes parties de la feuille du palmier à huile ................................................... 36 Figure 9: Cycle de développement de Coelaenomenodera lameensis ..................................... 40 Figure 10: Cymbopogon citratus Stapf .................................................................................... 46 Figure 11: Évolution du taux de mortalité des adultes (Ingestion forcée) ............................... 49 LISTES DES PHOTOS Photo 1 : Micropipettes de GILSON ........................................................................................ 30 Photo 2 : Palmerais sur pied ( 12 à 15 ans) .............................................................................. 36 Photo 3 : Les larves à différents stades Photo 5 : Oecophylla longinoda Photo 4 : Galerie larvaire ............................ 41 Photo 6: Pheidole megacephala .................. 43 LISTES DES ANNEXES RESUME La culture du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.), à l’instar du coton prend de plus en plus d'ampleur dans les zones tropicales où cette activité contribue pour une part importante à l'économie des pays notamment le Bénin. Afin de valider notre diplôme de licence professionnelle, un stage de fin de formation s'avère nécessaire. Ce stage s’est donc déroulé dans le département du Plateau précisément dans la commune de Pobè. Il nous a permis de comprendre le fonctionnement et les différentes activités menées, d’identifier les principales contraintes qui freinent le développement du palmier à huile, dont la plus importante est l’attaque des palmes par Coelaenomenodera lameensis (Coleoptera : Chrysomelidae- Hispinae), mineuse de feuilles du palmier à huile. Actuellement la lutte contre ce ravageur est principalement basée sur la lutte chimique. Dans le cadre de recherche des insecticides d'origine végétale comme méthode alternative de remplacement des insecticides chimiques qui présentent plusieurs inconvénients (dégradation de l'environnement, coûts élevés des pesticides, résistances, résidus toxiques), une étude portant sur Effet d’huile essentielle de citronnelle (Cymbopogon citratus) sur les insectes adultes de la mineuse de feuilles de palmier à huile (Coelaenomenodera lameensis) est réalisée. Ces insectes adultes ont été obtenus au laboratoire à partir des larves et nymphes extraits des folioles ramenées des parcelles infestées. L'étude conduite donc au laboratoire de la division Agronomie du Centre de Recherche Agricole Plante pérenne de Pobè sur l'efficacité d’huile essentielle de Cymbopogon citratus, sur l’adulte de Coelaenomenodera lameensis, mineuse de feuilles du palmier a montré que l'application d’huile essentielle par ingestion forcée manifeste un effet toxique vis-à-vis de ce ravageur. Les résultats de ces tests biologiques ont montré que les trois doses 1µl, 2µl et 5µl administrées aux insectes adultes ont engendré un fort taux de mortalité (100%) après ingestion forcée. L’huile essentielle de cymbopogon citratus est donc létale pour l’insecte à partir déjà de la plus faible dose 1µl. Mots clés : palmier à huile, Coelaenomenodera lameensis, Cymbopogon citratus, efficacité, dose, recherche d’alternatives, létale, Pobè. SUMMARY The palm – tree oil (Elaeis guineensis), like cotton, is increasing more in tropical areas where that activity contributes in a large scope, to the countries’ economy especially the one of Benin. For authenticating our professional Bachelor of Art, an in service training at the end is necessary. That in – training service took place at Plateau department mainly at Pobè. It has enabled us to understand the working and the various activities conducted to identify the different as trainings/obligations hindering the development of palm – tree oil the most important of which is palm leaves attack by (Coelaenomenodera lameensis) insect – pest of the palm – tree oil. Right now the fight against this devastor is based on the chemical one. Concerning the insect – powder research of vegetal origin like alternative method of replacement of chemical insect – powder presenting many drawbacks (environment degradation, high costs of insecticides, resistances, toxic remainings) a study basing on Effect of lemongrass oil on adults insect of the devastor of palm – tree oil (Coelaenomenodera lameensis) is achieved. Those adult insect have been obtained in chemical centre from larva and nympha extracted from folios brought from infected lands. The research conducted in chemical centre of division Agronomy of research agriculture centre permanent plant of Pobè basing on essential oil efficiency of Cymbopogon citratus on adult of Coelaenomenodera lameensis devastator of palm leaves has shown that essential oil practice by an as trained in forced ingestion proves a toxic effect towards this devastator. The results of those biological tests showed that three (3) quantity administered to adult insect begot a high rate of mortality after the astrained ingestion. Essential oil of Cymbopogon citratus is therefore lethal for insect from the weakest amount of 1µl. Key Word : Palm – tree oil, Coelaenomenodera lameensis, Cymbopogon citratus, efficiency, research alternative, lethal, Pobè. INTRODUCTION GÉNÉRALE En Afrique tropicale, l'huile de palme occupe une position prépondérante dans la production agricole, les échanges et la consommation de corps gras. Au Bénin, le secteur agricole demeure la base de l'économie nationale. Il intervient pour 40% du produit intérieur brut (PIB) et plus de 50% des recettes d'exportations pour la rentrée des devises. Il occupe environ 75 à 80% de la population active. Il faut signaler qu'au départ, la culture du palmier à huile occupait une place de choix dans le passé avant d'être supplanté par le coton (Aklé et Adjé, 1999). Dans les années 1990, l’huile de palme représentait au Bénin plus de 50% de la production en huile végétale (Djégui et Daniel, 1996) et couvrait près de la moitié de la demande nationale annuelle en corps gras (Adjé et Adjadi, 2001; Fournier et al., 2001). Le palmier à huile est la plante oléagineuse pérenne la plus productive en corps gras par unité de surface et par an dans les zones tropicales et subtropicales humides écologiquement favorables, et fait partie des cinq filières souvent essentielles à l’économie des pays des zones tropicales humides (Barcelos, 1998 ; Corley et Tinker 2003). C’est au temps du roi Guézo (1818-1858) que cette culture a connu un essor remarquable et a fait du Bénin (ex Dahomey), l’un des premiers pays exportateur d’huile de palme en Afrique. Elle a été la première culture d’exportation du Bénin jusqu’au début des années 1970 avant de connaitre un déclin malgré les recherches menées par les chercheurs (Lemeur, 1995) et les efforts fournis par les institutions de recherche comme le CIRAD. Depuis fort longtemps, les quantités d’huile exportées ont fortement chuté et seulement 40% des besoins intérieurs en huiles végétales sont couverts par la production nationale (Adjé et Adjadi, 2001). Cette chute de production est due à plusieurs facteurs dont le peuplement des insectes dans les jeunes et vielles plantations, la perturbation climatique et le caractère obsolète de la plupart des grandes unités de transformation industrielle. La volonté des gouvernements successifs a fait relancer cette culture dans le but d’accroître les superficies emblavées. C’est ainsi que les superficies plantées ont connu une nette progression et sont passées de 867 ha en 1997 à plus de 16 000 ha en 2012 (Adjadi, 2012). PARTIE I : GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE 1. Contexte : La culture du palmier à huile contribue beaucoup à l'économie de plusieurs pays en développement, et son expansion est désormais une priorité des gouvernements des régions tropicales humides y compris certains des pays les plus pauvres du monde notamment le Bénin. En effet, malgré les efforts fournis par l’État Béninois à travers l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) pour son développement, cette culture reste confronté à d’énormes difficultés dont l’une est l’attaque par les insectes ravageurs en particulier Coelaenomenodera lameensis Berti et Mariau (Coleoptera : Chrysomelidae- Hispinae). Au nombre des traitements contre ce ravageur figure en premier le traitement chimique largement utilisé au Bénin devant le traitement biologique qui également présente des résultats non négligeables. En effet le coût élevé du traitement chimique laisse entrevoir l’alternative de la lutte biologique soucieuse de la qualité des produits et du respect de l’environnement. Ainsi, notre étude intitulée : Effet d’huile essentielle de citronnelle (Cymbopogon citratus) sur les insectes adultes de la mineuse de feuilles de palmier à huile (Coelaenomenodera lameensis) s’inscrit dans le cadre de la lutte biologique contre la mineuse de feuilles du palmier à huile. 2. Objectifs de l’étude L’objectif principal est de tester l’huile essentielle de citronnelle à différentes doses sur les adultes de la mineuse de feuilles du palmier à huile (C. lameensis) pour évaluer sa toxicité vis-àvis de ces derniers. De façon spécifique, il s’agira de : OS1 : Evaluer le taux de mortalité des adultes après ingestion forcée de l’huile de citronnelle à différentes doses, 3. OS2 : Déterminer les doses létales de l’huile essentielle de citronnelle pour les adultes Hypothèse Pour parvenir à un résultat, des hypothèses ont été émises et testées : H1 : il existe dans le produit une matière active qui entrainera la mort des insectes adultes H2 : il existe parmi les trois doses administrées, une qui entraînera la mort des insectes adultes La présentation de ce travail est structurée en trois parties qui suivent l'introduction générale. La première partie est consacrée à la généralité sur le milieu d’étude qui détaille le milieu d’étude, le fonctionnement du centre et les différentes activités menées La deuxième partie est consacrée à l’étude de la problématique et à la démarche méthodologique répartie en deux chapitres 4. La troisième partie est consacrée aux résultats et discussions de notre étude Choix de la structure Le CRA-PP est une structure de recherche agricole dont la mission est d’améliorer les performances agronomiques du matériel végétal et de vulgariser les itinéraires techniques adoptés au sein du centre à l’endroit des producteurs. Ainsi pour joindre la pratique à la théorie acquise lors des cours, nous avons choisi ce centre pour mener notre étude de fin de formation dans le domaine de la protection des végétaux qui a toujours été notre centre d’intérêt dans le cadre de notre formation. 5. Milieu d’étude L’étude a été conduite au Centre de Recherches Agricole Plantes Pérennes (CRA-PP) dans la commune de Pobè (figure 1) 5.1. Situation géographique Le Centre de Recherche Agricole Plantes Pérennes (CRA-PP) est situé au Sud-Est du Bénin dans la commune de Pobè. Celle-ci fait partie des cinq (05) communes du département du Plateau (Kétou, Adja-Ouèrè, Sakété, Ifangni et Pobè) et couvre une superficie de 400 Km2. La population s'élève à 36140 habitants pour une densité de 90 habitants au Km2 (RGPH, INSAE, 2003). La commune de Pobè compte cinq arrondissements: Pobè centre, Ahoyéyé, Igana, Issaba et Towé. Elle est définie par les coordonnées géographiques suivantes : 3°55 longitude Est et 6°50 Latitude Nord (Sokpon, 1995) et une altitude de 120m, limitée au Nord par la commune de Kétou, au SudOuest par la commune d'Adja-Ouèrè et à l'Est par la République Fédérale du Nigéria. L'existence d'une route bitumée qui désert le Nigéria prédispose la zone à d'importants mouvements de biens et des personnes. (Coffi, 2006). Parcelle 273 Bénin Commune de Pobè Figure 1: Carte montrant la localisation des parcelles d’expérimentation sur la station du CRA-PP à Pobè (département du Plateau) Source : CRA-PP 5.2. Caractéristiques pédologiques La commune de Pobè située au Nord du Plateau de Sakété est recouverte de dépôts sédimentaire et alluvionnaire du continental terminal qui constitue l'unité géomorphologique la plus importante (Sokpon, 1995). Les sols de plusieurs types sont constitués par les ferrugineux tropicaux, les terres de barre sur le continental terminal profond et les sols très argileux profonds et humifères, fertiles mais souvent très difficiles à travailler. Des sols ferralitiques constitués de sols rouges éluviaux, argileux peu lessivés sur les sommets des plateaux. Ce sont des sols alluviaux rouges ou terre de barre, dans lesquels s'intercale un banc de grès qui affleure sur les pentes (Adjahossou, 1983). Néanmoins, on trouve par endroit des sols noirs avec de forte teneur en sable et limon, des sols limono-sableux/sablo-limoneux dans les bas-fonds et des vertisols argileux noirs. Le palmier à huile s'accommode aux sols profonds, meubles à bonne capacité de rétention en eau, riche en matière organique, rapport C/N de l'ordre de 10 ; rapports Mg/k et Ca/K supérieurs à 2 ; pH allant de 5 à 6 (Kossou et Aho, 1997). Les sols de Pobè s'y prêtent bien aux activités agricoles et en particulier à la culture du palmier à huile. 5.3. Caractéristiques climatiques La Commune de Pobè jouit d’un climat de type béninéen ou subéquatorial avec deux (02) saisons pluvieuses et deux (02) saisons sèches qui s’alternent. Les précipitations atteignent 1100 à 1200 mm par an. Figure : Hauteur de pluie mensuelle moyenne entre 1995 et 2013 à Pobè (source : CRAPP) Barre quadrillée : saison sèche (grande et petite) ; Barre non quadrillée : saison des pluies (grande et petite) Les températures moyennes annuelles enregistrées depuis une quinzaine d’années, varient entre 26,1°C et 29,6°C. Les maximas varient entre 28,8°C et 35°C alors que les minimas sont entre 22,6 et 24,9°C pour la même période (Dassou, 2013 ; fig 4.2) elles sont supérieures à 18°C, seuil inférieur de température pour le palmier à huile (Corley et Tinker, 2003). Les mois les plus chauds sont ceux de Février à Avril et les mois les plus frais sont ceux de Juillet et Août. Figure 3 : Températures mensuelles moyennes, maxima et minima enregistrées entre 2000 et 2012 sur la station météorologique de POBE (Dassou, 2013) 5.4. Végétation La commune de Pobè dispose d’une formation végétale composée de champs, de jachères, de forêts sacrées, de forêts classées et de plantations diverses. Floristiquement la forêt de Pobè est composée de : Terminalia superba, Triplochiton scleroxylon, Dilium guineense, Ceiba pentandra, Afzelia africana, Piptadeniastrum africana, Albizia sp. (Sokpon,1995). Les forêts classées présentes dans la zone sont celles de Pobè (115 ha) et celle d’Ichèdè-Toffo plus restreinte partagée avec la commune d’Adja-Ouèrè (Vihotogbé, 2001). Suite à la pression anthropologique, certaines formations ont disparu pour laisser place aux mosaïques de champs de cultures annuelles, de jachères et des plantations pérennes. Ces champs sont occupés par des spéculations telles que : le maïs, le niébé, le manioc, le gombo, la tomate, le piment, l’arachide, le coton, le palmier à huile. 5.5. Réseau hydrographique Le réseau hydrographique est presque nul. On rencontre quelques ruisseaux quasi permanents tels que la réserve botanique de l’ex. IRHO, l’Itchèko, Itché, Iwin, Ebé, Idi et Ikpori. On peut tout de même relever des retenues d’eau importantes pendant la saison des pluies. Pobè est une commune très peu irriguée où la pêche est pratiquement inexistante. 5.6. Caractéristiques démographiques La population de la commune de Pobè est d’environ 82910 habitants dont 53708 ruraux, 39905 hommes et 43005 femmes soit une densité de 207 habitants par km² (RGPH-3, INSAE, 2002). Elle est constituée de 14959 ménages d’une taille égale 5 ,5 dont 8992 ménages agricoles. Sa population est majoritairement jeune et représente 40400 habitants appartenant à la classe d’âge de 15 à 59 ans. On note une certaine homogénéité linguistique et culturelle dans le département. Entre autre, nous avons: les Nagots, les hollis et les gouns. La commune dispose donc de ressources humaines adéquates pour une agriculture durable et prospère 6. Caractérisation du cadre d’étude 6.1. Description du CRA-PP 6.1.1. Missions du CRA-PP Le Centre de Recherche Agricole Plantes Pérenne de Pobè a pour mission de: Mettre au point des innovations pour l'amélioration des performances du palmier à huile, du cocotier et d'autre plantes pérennes (Caféier, Cacaoyer etc...) Mettre au point des technologies en vue de l'amélioration, dans la diversification, des produits agricoles existants et de la promotion de nouveaux produits pour le marché intérieur et pour l'exportation. 6.1.2. Objectifs du CRA-PP La structure, dans le but d'accomplir sa mission s'est fixé les objectifs suivants: l'amélioration de la production d'huile à l'hectare par la recherche des hybrides donnant les meilleurs résultats dans les conditions écologiques du Bénin ; l’accroissement de la productivité des plantations villageoises en vue d’améliorer le niveau de vie des planteurs, de sécuriser et de stabiliser leurs revenus ; l'étude agronomique pour la mise au point des formules de fumure et des techniques culturales adaptées aux conditions édapho-climatiques du Bénin ; la mise au point de matériel végétal palmier hauts producteurs, à large adaptabilité résistants ou tolérants aux maladies (principalement la fusariose) et aux ravageurs ; la définition et la mise au point d’itinéraires techniques et de pratiques culturales permettant une meilleure expression du potentiel du matériel végétal, quelles que soient les conditions de culture ; le renforcement des liens de coopération avec les centres régionaux et internationaux de recherche afin de bénéficier des progrès de recherche en réseau ; la contribution à la formation des cadres de la recherche agronomique des structures d’encadrement et de production des acteurs de la filière palmier à huile. 6.1.3. Historique de la structure Créé depuis 1922 par le chercheur français GASCON Napoléon, le Centre de recherche sur le palmier à huile de Pobè a connu plusieurs réformes administratives dont la dernière qui lui a donné le nom du Centre de Recherche Agricole Plante Pérenne de Pobè (CRA-PP) remonte à 1996 avec la création de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB). En 1946, la gestion est confiée à l’Institut de Recherche pour les Huiles et Oléagineux (IRHO) dont le mandat principal était la recherche et l’appui au développement pour les cultures pérennes comme le palmier à huile, le cocotier et les cultures annuelles comme l’arachide et le ricin. Cet institut spécialisé dans le développement des Oléagineux Tropicaux relance les recherches notamment en matière de Sélection. En 1960, les activités de la station sont régies par les accords de coopérations en matière de recherche scientifique entre la république du Dahomey et la république de la France. En vertu de ceux-ci, la station dépend du Ministère du Développement Rural et de l'action Coopérative (MDRAC) par l'intermédiaire de la Direction de l'Enseignement Agricole et de la Recherche Agronomique (DEARA). Son programme de recherche est établi annuellement par le Comité National de la Recherche Agronomique (CNRA) qui assure en même temps le contrôle de sa gestion. Dans le cadre de la régionalisation de la recherche agronomique et de la révision des accords de coopération avec la république de la France de nouvelles structures seront prochainement mises en place. En 1977, la république du Bénin a pris en charge toutes les structures nationales de recherche agricole. L'IRHO s'est ensuite retiré et la station est désormais appelée Station de Recherche sur le Palmier à Huile (SRPH) avec pour mandat principale la conduite des activités de recherche et l’appui au développement pour le palmier à huile. En 1996, suite à l'adoption du plan directeur de l'Institut Nationale de Recherche Agricole du Bénin (INRAB) par le gouvernement, la Station de Recherche sur le Palmier à Huile est devenu un Centre de Recherche Agricole sur les plantes pérennes (CRA-PP), chargé en outre des activités de recherche sur deux (02) programmes : Programme de diversification qui comprend les cultures maraîchères à Agonkanmè, les cultures fruitières et le café et le cacao à Niaouli. Programme des plantes pérennes qui comprend le sous-programme de palmier à huile basé à Pobè et le sous-programme de cocotier basé à SEME. Le CRA-PP fait partie des six Centres de Recherches Agricoles de l’INRAB. 6.2. Organigramme et fonctionnement du CRA-PP 6.2.1. Organigramme Le CRA-PP gère deux programmes conformément à la mission qui lui est confiée par le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) à travers l’Institut des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB). Il est donc chargé des activités de recherche sur deux programmes comme précités : Quant au sous-programme palmier à huile, il comprend trois divisions et un service administratif technique pour permettre la réalisation de ses activités afin d’accomplir ses objectifs. Figure Figure 4: Organigramme hiérarchique du CRA-PP Pobè Source : CRA-PP, 2013 6.2.2 Relations/Coopérations/Partenariats Le centre entretient des relations avec des ONG et organismes (PalmElit USAID). Cette collaboration a permis au centre de s’équiper en matériaux performants de travail (les deux serres du centre, un laboratoire pour analyse, une chambre froide pour stockage des semences), la réfection des lieux de travail. Le CRA-PP travaille en partenariat avec le CIRAD, basé à Montpellier en France. Il collabore en particulier avec l’Unité de Recherche « Amélioration génétique du palmier à huile (UPR28) » et il traite une partie de ses activités de vente et d’achat avec l’Unité de service « Commercialisation de matériel végétal (US97) » du CIRAD. Le CRA-PP est en partenariat avec les Universités et d’autres centres de formation agronomique dont le but est d’amener les apprenants et les futurs chercheurs à associer leurs notions théoriques à la pratique afin de contribuer au développement économique du pays. Le centre est également en partenariat avec les producteurs. Dans cette relation de partenariat, les producteurs sont approvisionnés en semences et en jeunes plants de palmiers. Les diverses relations qu’entretiennent le CRA-PP avec le MAEP, l’INRAB concernent essentiellement les recherches sur le plan agricole, dans le cadre des cultures pérennes du sud Bénin. Il faut noter également la relation du centre avec d’autres centres de recherche tel que le CRA–SUD. 6.2.3. Fonctionnement du centre Le directeur Il assure la coordination des activités de recherches au sein des deux programmes et en particulier au niveau du sous-programme palmier à huile. Le secrétaire Il assure la réception et l’envoi du courrier du centre, gère l’agenda du directeur, veille à l’envoi de chaque courrier et assure la mise en œuvre des différentes instructions du directeur. Le chef service administratif et technique Il est le responsable de la bonne marche des services du centre et de la gestion du CRA-PP. Il veille à ce que les chercheurs disposent de meilleures conditions matérielles pour la réalisation de leurs travaux de recherches. Il a sous ses ordres, trois sections que sont : - Section maintenance et transport : chargée de l’entretien des bâtiments et de l’équipement du centre ; les travaux de grande envergure étant confiés aux prestataires. Elle assure également la maintenance préventive du matériel de recherches, des infrastructures et équipements et la fabrication de plusieurs matériels de recherches. Elle comprend les sous-sections : maçonnerie, mécanique auto et menuiserie / soudure - Section exploitation : elle comprend deux sous-sections Surveillance du patrimoine qui regroupe l’ensemble des gardiens qui ont pour charge de surveiller les plantations afin d’empêcher les vols de régimes et de surveiller également divers bâtiments administratifs. - Section récolte : elle s’occupe de la récolte des régimes mûrs. - Section appui technique : il a sous ses ordres deux sous-sections à savoir : La sous-section suivi phytosanitaire et fumure minérale, qui s’occupe de la protection phytosanitaire et des systèmes de fertilisation minérale. La sous-section entretien des plantations et l’irrigation, chargée de l’entretien et de l’irrigation. Le chef service financier Il encaisse les recettes tirées de la vente des produits et des prestations de services du centre, de la liquidation des dépenses engagées par le centre, de leur enregistrement et de la tenue des pièces comptables. Il dispose d’un comptable et d’un caissier. L’UCD / Unité de Communication et de Documentation Elle a pour fonction essentielle de faciliter la communication avec l’INRAB et de faciliter aux chercheurs un accès à l’information scientifique. Elle se charge également de l’organisation des ateliers scientifiques et de formations etc. Le sous-programme Palmier comprend trois divisions qui sont subdivisées en sections et en soussections de production. Ces divisions sont : 6.2.3.1. La Division Sélection Elle est dirigée par un Chef Division et a pour mission de participer à la mise au point de matériel à haut potentiel de production, dans le cadre d’un réseau international d’amélioration génétique du palmier à huile ; de produire et de diffuser du matériel végétal amélioré, aussi bien pour les régimes à écologie optimale d’Asie et d’Amérique latine, que pour les régions présentant des contraintes spécifiques (fusariose pour l’Afrique en général et sécheresse). Cette division assure la recherche et l’amélioration du palmier à huile et aussi la production de semences. Elle est subdivisée en : 6.2.3.1.1. Section fécondation artificielle et production des semences 6.2.3.1.1.1. Sous-section fécondation artificielle Principe Le principe de la fécondation artificielle chez le palmier à huile consiste, à isoler l’inflorescence femelle d’un arbre initialement choisi pour ses caractéristiques de productivité et leur apporter au moment opportun un pollen récolté après isolement de l’inflorescence mâle d’un autre arbre connu, pour son aptitude à la combinaison au premier. Pratique En ce qui concerne sa biologie florale, le palmier à huile est une plante monoïque. L’inflorescence mâle avant maturité est protégée par une spathe, il en est de même de l’inflorescence femelle mais la spathe est plus renflée avec un pédoncule fibreux. Il s’écoule au total environ 5,5 à 6 mois entre la floraison et la maturité de régimes. Choix des arbres géniteurs Pour la production de semences, les arbres qui doivent servir de parents femelles et mâles subissent un certain nombre d’années, des analyses avant leur choix. Ainsi, sont retenus les arbres qui ont un bon nombre de régimes par arbre par an, un bon poids moyen de régime et un bon pourcentage d’huile de palme sur régime. Le bon pourcentage d’huile de palme est une résultante des pourcentages de fruits sur régime, de pulpe sur fruit et d’huile sur pulpe. Fécondation artificielle proprement dite Elle consiste à isoler dix (10) jours avant floraison, l’inflorescence femelle à l’aide d’un « sac Tam » serré sur l’arbre initialement choisi pour servir de parent femelle et également l’inflorescence mâle sur le parent mâle. Le sac d’isolement de l’inflorescence mâle diffère de celui de l’inflorescence femelle par présence sur sa partie supérieure du sachet « rexon » d’une queue qui permet de recueillir le pollen après battage de l’inflorescence mâle récoltée avec le sac. Le pollen ainsi obtenu est conditionné au laboratoire selon la procédure que voici : Conservation du pollen Une fois les fleurs mâles récoltées, elles sont mises à la chambre froide pendant deux (02) heures. Il est procédé ensuite au battage de celle-ci et au recueillement du pollen dans les sachets « rexon » qui sont hermétiquement fermés par des agrafes. Le pollen recueilli est ensuite pesé et étalé sur du papier kraft le tout déposé dans un tamis en dessous duquel il y a du sillicagel. Cet ensemble est laissé au repos pendant dix-huit (18) heures pour favoriser l’aspiration de l’humidité du pollen. Nous avions procédé ensuite au contrôle de viabilité du pollen après l’avoir débarrassé des impuretés au tamis de 90 µm de maille. Les pollens ayant un pourcentage de germination supérieur à 70% sont retenus pour la conservation. Des congélateurs permettent de conserver le pollen préalablement mis dans des flacons au sein des tubes et enfermés sous vide à des températures allant jusqu’à -22°C Préparation du pollen dans les pissettes pour la fécondation Le pollen du parent mâle choisi pour la fécondation selon les plants de croisement est retiré de congélateur et mélangé au talc (poudre blanche permettant de diluer le pollen) sous milieu désinfecté. Le milieu désinfecté est obtenu sous les casiers d’isolement disposé à cet effet. Le mélange est ensuite mis dans les pissettes désinfectées 15 jours en moins à l’avance. La pissette est ainsi prête pour saupoudrer les inflorescences femelles. Fécondation artificielle Dix jours après ensachage, la fécondation a lieu. Avant de féconder la fleur femelle, le sac ayant servi à isoler l’inflorescence femelle est pulvérisé avec un insecticide, ceci permet de chasser tous les insectes susceptibles de participer naturellement à la fécondation lors de la fécondation. Les parties transparentes du sac sont essuyées à l’aide du coton imbibé d’alcool et une des parties ou les deux parties sont percées selon la grosseur de l’inflorescence femelle à l’aide du bout de la pissette qui est introduite aussitôt. Les fleurs sont ensuite saupoudrées en pressant la pissette. Le bout de la pissette a été ensuite retiré du sac et l’orifice créé est aussitôt fermé à l’aide d’un sparadrap. Une étiquette indiquant la date de fécondation et les numéros des géniteurs sont disposés sur l’ensemble. Quinze (15) jours plus tard, le sac est retiré et le régime évolue dans les conditions naturelles jusqu’à sa maturité. Par ailleurs, les régimes comportant des fleurs femelles encore non fécondées 15 jours après la fécondation, c’est-à-dire au moment des ensachages, sont éliminées. 6.2.3.1.1.2. Sous-section graine La sous-section graine de la division sélection appartient à la section fécondation artificielle. Elle réceptionne les régimes récoltés qui sont arrivés à maturité 5,5 à 6 mois après la fécondation. Elle extrait des régimes les graines qu’elle conditionne et apprête pour le stockage. Les différentes opérations effectuées sont : Réception : ces régimes arrivent dans des sacs sous-scellés au sein desquels on retrouve également deux étiquettes d’identification du régime. Le sac est ensuite ouvert et il est procédé à l’identification des étiquettes, à la détermination variétale (à travers une coupe transversale de deux fruits pris de chaque régime à l’aide d’un couteau) et à la prise du poids du régime. L’égrappage : consiste à isoler les épillets du régime à l’aide d’une hachette, l’opérateur se plaçant dans un box afin d’éviter les mélanges de fruits. L’éffruitage : consiste à enlever les fruits des épillets après le passage de ces derniers dans les bacs d’humidification pendant 3 jours où ils sont arrosés matin et soir à l’eau froide. Les fruits sont ensuite remis dans les bacs d’humidification où ils séjournent pendant 4 jours, ceci favorise le ramollissement des pulpes et évite la montée de la température au sein des fruits. Le dépulpage : consiste à enlever les pulpes ramollies des fruits à l’aide des dépulpeurs. Les graines obtenues à l’issu du dépulpage sont mises dans des bacs contenant de l’eau et une passoire grillagée. Ces graines flottantes sont retirées. Ceci permet de ne retenir que des graines contenant d’amande. Le ressuyage : consiste à exposer les graines dans les étagères après les avoir versées dans les caissettes pour les faire sécher. Le triage et la finition : le triage consiste à retirer des lots des graines ; les graines anormalement petites, cassées, perforées et blanches. La finition consiste à éliminer les fibres entourant la coque à l’aide d’un couteau. Le comptage : les graines sont comptées sur des tables de comptage à 250 loges. Le contrôle d’embryon : les graines des régimes d’une récolte sont déclarées non viables lorsque plus de 10% des embryons de 50 graines extraites du 1/5 des régimes par échantillonnage de la récolte ne sont pas viables. La non viabilité de l’embryon est observé lorsque ce dernier, extrait de la graine et mis sur du papier buvard présente d’autres couleurs, autres que le jaune et le blanc La désinfection ou traitement de la graine : consiste à traiter les graines au fongicide DithaneM à raison de 5 g pour 1000 graines. Le stockage et la conservation : les graines sont mises dans des caissettes et stockées dans une enceinte dont la température (comprise entre 20°C et 24°C) et l’hygrométrie (supérieure ou égale à 60 %) sont contrôlées. La durée de conservation des graines destinées au germoir est d’au plus 1 an tandis que celles destinées à l’expédition est d’au plus 10 mois. 6.2.3.1.1.3. Sous-section germoir Au germoir, le processus aboutissant à la germination des graines auquel nous nous sommes intéressés dure environ 4 mois. Elle commence par la réception des graines de la sous- section graine puis à leur comptage et à leur mise en petits sacs de jute à raison de 800 graines par sac. Les graines mises en sacs sont ensuite trempées dans des sacs de trempage à l’ombre pendant 7 jours, dans une eau à température ambiante renouvelée quotidiennement. Les graines sont ensuite ressuées pendant 6 heures dans une salle de ressuyage qui couvre actuellement à peine les besoins de ressuyage. Avant chaque ressuyage, les graines sont trempées pendant 15 minutes dans une solution de Dithane M (1g/l d’eau). Les graines sont ensuite mises dans des sacs de polyéthylène transparents, attachés en accordéon, à raison de 800 graines par sac et disposés sur des étagères dans une serre où le chauffage des graines se fait à température de 39±2°C pendant 80 jours avec un contrôle sanitaire hebdomadaire. Trois contrôles d’humidité se font : à la mise en serre, à l40 jours et à 60 jours pour s’assurer que les graines sont toujours à 18,5% d’humidité. En fin de chauffage, on obtient les graines préchauffées qui peuvent être soit expédiées, soit retrempées comme précédemment pendant 5 jours. L’humidité des graines passe alors à 22,5%. Les graines ensuite ressuyées pendant 3heures puis, mises dans des sacs en polyéthylène transparents fermés hermétiquement et exposées à la température ambiante pour la germination. Dès lors les graines germées sont triées par semaine. Dans de bonnes conditions, le taux de germination atteint après 3 semaines de tri varie de 85 à 90%. 6.2.3.1.1.4. Sous-section Pépinière Deux grandes étapes s’imposent pour obtenir les plants près pour la plantation : pré pépinière et pépinière. Pré pépinière Elle correspond à la culture de la plantule pendant les quatre (4) mois qui suivent la germination. La graine germée est repiquée avec une plumule et une radicule. A l’issue de quatre mois de culture en pré pépinière, elle devient une plantule à 4 feuilles lancéolées. C’est à ce stade que la plantule est transférée en pépinière. Une ombrière faite du couvert de cassia bien étalé protège les plantules en pré pépinière contre le rayonnement solaire. On remplit habituellement les sachets de polyéthylène de couleur noir avec du terreau de forêt prélevé dans les 10 premiers centimètres. Les terreaux issus des dépotoirs d’ordures ne sont plus utilisés à cause de leur forte infestation. Les bandes de sol devant accueillir les sachets sont arrosées avec un mélange de DURSBAN et d’eau (0,1l dans 10l d’eau), pour éviter les infestations ultérieures des fourmis rouges qui attaquent les bourgeons. Cinq (05) jours avant le repiquage des graines, on traite le terreau mis en sachets avec le fongicide TOPSIN-M et avec un insecticide-nématicide ONCOL à raison de 1g/ 10l d’eau pour 500 sachets. Un mois et demi après repiquage, on commence à diminuer l’ombrière et à apporter toutes les deux semaines de l’urée (25g dans 10l d’eau pour 500 plantules) ; ce dernier est appelé le forçage. A chaque apport, on arrose copieusement pour permettre la descente du produit utilisé pour un effet actif. Pépinière proprement dite Le substrat qui doit accueillir le futur plant est constitué d’un mélange de terreau de forêt et d’engrais (10g d’urée et 20g de NPK pour un pot ; un pot pouvant peser jusqu’à 25kg). On aménage ensuite l’emplacement des pots et on fait un piquetage en quinconce avec 60cm d’écartement entre les piquets. Les pots remplis de terreau sont traités au T0PSIN (1g/ 10l d’eau pour 40 pots). On procède ensuite à la trouaison dans les pots à l’aide du plantoir Richard. La plantule est ensuite repiquée dans le pot et 1 mois après, on apporte 5g de NPK et 5g d’urée alternativement (2 semaines) pendant 3mois ; du 4ème au 5ème mois, il est effectué un passage à 7,5g de chaque catégorie d’engrais ; de 6 à 8 mois et plus : passage de 10g de chaque catégorie d’engrais ; âge auquel le plant peut être mis sous terre. Compte tenu de la suppression de l’ombrière en pépinière, un paillage est fait à l’aide de tourteaux de palmier à huile en prenant soin de dégager le collet de la plantule pour éviter son asphyxie. Notons que des arrosages fréquents sont effectués en pré pépinière comme en pépinière mais les doses et les fréquences d’arrosages s’accroissent en pépinière avec l’âge des plants. La pépinière a besoin d’une surveillance continue. 6.2.3.2. Division agronomie 6.2.3.2.1. Section protection des végétaux Cette section assure la surveillance phytosanitaire des jeunes et vieilles plantations contre les insectes nuisibles en particulier la mineuse des feuilles de palmier à huile, Coelaenomenodera lameensis. En effet, depuis 2010 cette section mène des recherches sur ce coléoptère dont le but est de créer et de sélectionner des matériels du palmier à huile pouvant résister et tolérer à cette mineuse de feuilles. 6.2.3.2.2. Section fertilisation Elle consiste à mettre au point des itinéraires techniques adaptés aux systèmes de production pratique pour les producteurs. En accord donc avec le Service Administration et technique (SAT), cette section réalise toutes ses opérations. Il s’agit essentiellement de : La fertilisation Le tableau 1 ci-dessous donne la répartition en fumure dans les champs. Tableau 1: Répartition doses d’engrais suivant l’âge des plants. Année après plantation Types d’engrais Urée (g) KCL (g) 0 350 200 1 350 200 2 400 200 3 500 500 4 500 500 5 DF DF DF : Diagnostic foliaire Source : CRA-PP, 2013 Après 5 ans, les plants entrent déjà en production. A cet effet, il faut donc faire un diagnostic foliaire (DF) afin de connaître la quantité d'engrais dont la plante en a besoin. Dans les plantations villageoises, il est recommandé d’apporter 500g pour chaque type d’engrais (Urée et KCl) quand les plants entrent en productions. 6.2.3.3. Division physiologie Elle a pour mission principale d’approfondir les connaissances physiologiques sur le palmier à huile en condition de déficit hydrique et d’évaluer le comportement du dit matériel en condition de fort déficit hydrique, en privilégiant le matériel issu de parents classés tolérants à la sécheresse. 6.3. Perception sociale du CRA-PP Le CRA-PP apporte à la masse paysanne une amélioration de leurs conditions de vie, de travail à travers les nombreuses opportunités qu’il offre : le recrutement de mains d’œuvres occasionnels ou saisonniers, la mise à disposition des semences et plants aux demandeurs, une franche collaboration entre le centre et les producteurs dans le cadre des évaluations des performances agronomiques de nouvelles variétés et ainsi que de leur adoption, vulgarisation et amélioration des systèmes de production agricole en milieu paysan, soutien moral et financier à l’endroit des agents en difficultés. Dans cette structure des stagiaires sont bien accueillis. 6.4. Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces Les forces et faiblesses sont des facteurs internes qui ont un impact positif ou négatif dans le fonctionnement de la structure tandis que les opportunités et menaces sont les facteurs externes favorables ou défavorables au fonctionnement de la structure. Les éléments identifiés sont les suivants : Forces Le centre dispose de certaines ressources et des avantages qui servent d’appui pour son bon fonctionnement. la disponibilité de terres pour la production des semences de palmier à huile ; l’existence d’une serre électrique de germoir pour une accélération de la germination des graines ; le recrutement des chercheurs sur le centre pour poursuivre des recherches dans le but de créer des variétés plus performants et répondant aux conditions des différents pays de destinations ; la mise en place d’un système d’irrigation dans les plantations de palmiers à huile ; la multiplication des champs semenciers dans d’autres pays ayant pour but le gain des marchés d’expédition des semences. Faiblesses Malgré ces forces, la structure ne manque pas de faiblesses qui freinent son évolution. Au nombre de ces faiblesses, on peut citer : l'attaque des régimes destinés à la production de semences par des maladies, ayant pour conséquence, le rejet systématique de ces régimes, ce qui a de graves répercussions sur l’économie du centre ; l’inexistence de méthode de lutte contre le ganoderma ; les travaux majoritairement manuels, de nos jours, la main d’œuvre devient rare et donc couteuse. Le travail manuel assure le soin des produits mais une mécanisation des travaux augmenterait la production des semences ; le vol, c’est le cas par exemple du : Vol de régimes dans les parcelles Vol des graines germées Vol de carburant à la pompe et dans les véhicules Vol des arbres et troncs d’arbres dans les forêts Opportunités Les opportunités offertes à la structure sont : la certification des semences produites par le centre selon ISO 9001 version 2008, assurant une garantie d’un marché d’écoulement de ses produits ; une forte demande en semences par les producteurs ; la dotation du centre en outil internet au niveau du centre de wifi par l’INRAB, facilitant la communication avec les partenaires et d’autres, la signature d’accord de partenariat avec le CIRAD ; l'existence de PalmElit jouant le rôle d’intermédiaire pour l’achat et la vente des semences ; le CARDER avec le centre permettant de restituer les manques afin de satisfaire parfaitement les producteurs. Menaces Comme menaces liées à la structure, nous pouvons citer : le changement climatique ; la concurrence de plus en plus accrue avec d’autres sociétés semencières du monde ; l’intolérance de certaines variétés de palmier à huile à la sécheresse (cas de C1001F) ; la destruction du cœur des jeunes plants par l’Oryctes sp. dans les nouvelles plantations ; l’intolérance de palmier à huile africain productif Elaeis guineensis à la mineuse de feuilles (Coelaenomenodera lameensis) la piraterie des semences par les pépiniéristes formés. CHAPITRE I: PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION 1.1. Problématique et justification Le palmier à huile est l'oléagineux dont la productivité en huile par hectare est la plus élevée. Ce potentiel lui confère un avantage indéniable évoqué par Corley et Tinker (2003), et Härdter et Fairhurst (2003), pour satisfaire les besoins en corps gras d'une population mondiale en forte croissance (plus de 7 milliards en 2011). La production industrielle d'huile de palme repose presque exclusivement sur le palmier à huile africain Elaeis guineensis. En raison de l'importance du palmier à huile dans l'économie béninoise et la sécurité alimentaire des familles rurales (Adjadi, 2008 ; MAEP, 2009), des plantations modernes tant industrielles que villageoises avec du matériel végétal adapté, à haut rendement et tolérant aux attaques des nuisibles les plus dommageables ont été mises en place. Cependant malgré les divers efforts fournis par les producteurs, le palmier à huile reste toujours confronté aux attaques des insectes ravageurs. En Afrique de l’ouest, le principal ravageur de cette espèce est la mineuse des feuilles, Coelaenomenodera lameensis (Chrysomelidae – Hispinae). Lorsque ce coléoptère prolifère, ses larves causent des dégâts extrêmement importants et compromettent les récoltes pour 2 ou 3 ans. Selon Jover (1950), cet insecte, tant à l’état larvaire qu’à l’état adulte, cause en période de pullulation, des dégâts extrêmement importants aux palmiers en s’attaquant aux folioles. A cet effet, on assiste à une diminution de 50% de production. Or la production agricole actuelle doit faire face à de nombreux ravageurs résistants de plus en plus aux traitements ordinaires (Raffy et al., 2007). En effet, pour la lutte contre C. lameensis seuls les traitements chimiques sont actuellement efficaces; et la thermo-nébulisation à base de pesticide de synthèse : Spinosad (Mariau et al., 1978, 1979; Philippe et Hornus, 1993 ; Philippe et Mariau, 1983). Malheureusement, cette lutte chimique présente des limites qui sont de nature à détruire non seulement l’environnement mais également les auxiliaires de cultures qui peuvent aussi jouer un grand rôle dans la lutte contre la pullulation de C. lameensis. Ces moyens de lutte ne sont pas satisfaisants pour les producteurs du point de vue coût élevé des insecticides. Dans le cadre de recherche des insecticides d'origine végétale comme méthode alternative de remplacement des insecticides chimiques qui présentent plusieurs inconvénients (dégradation de l'environnement, coûts élevés des pesticides, résistances, résidus toxiques), l'utilisation des huiles végétales comme la citronnelle se développe de plus en plus. C’est dans ce cadre que s’inscrit le thème de notre étude intitulée : Effet d’huile essentielle de citronnelle (Cymbopogon citratus) sur les insectes adultes de la mineuse de feuilles de palmier à huile (Coelaenomenodera lameensis). En effet depuis quelques années, des études ont été menées sur l’extrait botanique de la citronnelle pour le contrôle des insectes ravageurs. C’est ainsi qu’en mars 2009, au Canada, cet extrait fût testé sur les coléoptères des produits entreposés et ont montré leur efficacité par fumigation et étuvage. C'est dans cette optique que nous aimerions proposer d'évaluer l'huile essentielle de cymbopogon citratus sur la mineuse de feuilles du palmier à huile, afin de contribuer à la protection de l'environnement et à la lutte contre l'insécurité alimentaire en milieu rural dans les pays en développement. CHAPITRE II : METHODOLOGIE D’ETUDE 2.1. Méthodologie d’étude 2.1.1. Recherche documentaire Première étape des travaux de recherche, elle consiste à consulter les documents et à faire des recherches sur internet pour élaborer le protocole de recherche avant de se rendre sur le lieu de stage. 2.1.2. Recherche sur le terrain Cette phase est repartie en quatre étapes Première étape : Un guide d’entretien contenant des questions ouvertes et fermées nous a permis d’avoir les informations sur l’historique, le fonctionnement et l’organisation de la structure ainsi que les contraintes rencontrées. Elle a permis aussi de parcourir les différentes divisions de recherche qui existent dans la structure afin de comprendre des différentes activités ainsi que des différents appareils qui sont utilisés. Deuxième étape : Durant cette phase nous avons consulté des documents au niveau de l’UCD de la structure. Il s’agit des mémoires d’étudiants, et des livres qui nous ont aidés à approfondir nos connaissances scientifiques. De plus, nous avons aussi effectué des recherches sur internet en se servant de la connexion wifi qui est installée à l’intérieur de la structure pour la recherche de solution à certains questionnements. C’est au cours de cette phase que nous avons rédigé notre revue de littérature. Troisième étape : Diverses activités ont été réalisées et qui ont permis de collecter des données relatives au thème de recherche Quatrième étape : Au cours de cette phase, les données collectées durant les phases précédentes ont été traitées et analysées pour la rédaction du mémoire. 2.2. Outils d’investigation Pour mener à terme notre étude au Centre de Recherches Agricoles Plantes Pérennes de Pobè, plusieurs outils sont utilisés pour collecter les données. Aux nombre de ceux-ci nous avons : La documentation qui a consisté en la collecte et à la lecture des rapports d’activités, des mémoires et documents de la structure en plus des recherches sur internet. Les entretiens avec les chefs sections et sous-sections de chaque division qui nous ont permis d’avoir le point sur le fonctionnement et les différentes activités menées. Ils ont été surtout utilisés pour avoir les informations concernant les échecs. Les observations sur le terrain nous ont permis de : reconnaitre la mineuse des feuilles du palmier à huile découvrir les méthodes de travail adoptées par les personnels Le but de notre essaie est de déterminer l'efficacité de l'huile essentielle contre ce ravageur du palmier à huile. 2.3. Matériels d'études 2.3.1. Matériel végétal Le matériel végétal utilisé est C1001F de palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.), installé sur la parcelle 273. 2.3.2. Matériel biologique Les matériels biologiques utilisés sont essentiellement composés d'huile de citronnelle (Cymbopogon citratus) obtenue après extraction à froid et des insectes adultes produits au laboratoire à partir des nymphes prélevées sur le terrain à l’intérieur de galeries dans les palmeraies de la station du CRAPP-Pobè (Technique de production d’insectes adultes mise au point par Coffi en 2010). Figure 5: Technique de production d’adultes de C. lameensis au laboratoire 2.3.3. Matériel technique Les boîtes de pétri destinées à recevoir les insectes (larves, nymphes et adultes) Le papier buvard La Micropipette Gilson a servi au prélèvement de l'huile de citronnelle pour l’ingestion forcée des adultes (Photo 1) Une pince souple pour prélever les insectes Le logiciel Excel pour l'analyse statistique des données Les traitements à huile de citronnelle ci-après ont été considérés. Les facteurs sont les suivants : adultes de C. lameensis ; les 3 doses d’huile de citronnelle (1 µl, 2 µl et 5 µl). Photo 1 : Micropipettes de GILSON Source : Laboratoire de la division agronomie (CRA-PP) 2.4. Méthodes de collecte des insectes Les larves et les nymphes de la mineuse de feuilles du palmier à huile sont isolées des folioles ramenées des parcelles infestées. Ces dernières sont triées séparément à l'aide d'une pince souple. Un contrôle se fait chaque jour pour séparer les nymphes et les adultes obtenus respectivement à partir des larves et des nymphes. 2.5. Production des adultes de Coelaenomenodera lameensis au laboratoire Les insectes adultes sont produits au laboratoire à partir des nymphes (Figure 6) extraites des galeries des folioles dans les palmeraies de la station du CRA-PP de Pobè (Technique de production d’insectes adultes mise au point par Coffi en 2010). En effet, la technique consiste à prélever les folioles sur les palmiers infestés. Ces folioles, présentant des galeries larvaires, sont dépouillées et on y trouve à l’intérieur des larves de différents stades et des nymphes. Les nymphes sont mises dans les boites de pétrie plastiques de dimensions 1,5cm de hauteur et 5cm de diamètre muni chacun de papiers buvards où ils séjournent 10 à 12 jours au laboratoire avant de se transformer en imagos. Ce n’est qu’après la mue nymphale que les adultes émergents. Les adultes produits sont ensuite mis dans d’autres boites de pétrie plastiques de dimensions de 2cm de hauteur et 13cm de diamètre dans lesquelles sont également disposés les papiers buvards et quelques folioles découpées qui leur servent de nourriture. Ces nouvelles boites de pétri sont couvertes de filet à maille très fine afin de créer aux insectes une bonne aération (Figure 6d). a b c e d Figure 6: Technique de production d’adultes de C. lameensis au laboratoire (a : Galerie larvaire, b: Nymphes, c : Adultes émergés, d : Adultes mis en condition Source : Coffi, 2010 2.6. Évaluation de la toxicité de l'huile essentielle par ingestion forcée Concernant l'essai, des lots de 20 adultes sont constitués. Ainsi, 20 adultes sont déposées dans une boîte de Pétri de 5 cm de diamètre et d’une hauteur de 2,5 cm tapissée de papier buvard. A l’aide d’une micropipette Gilson, 3 doses (1 µl, 2 µl et 5 µl) d’huile de citronnelle ont été appliquées. A chacun des adultes, il est appliqué avec la micropipette Gilson 1-10 µl d’extrait d’huile de citronnelle au niveau des pièces buccales (ingestion forcée) de chaque adulte; le témoin est l’eau distillée. Pour chaque dose, 3 répétitions ont été effectuées. Ainsi, pour une dose nous avons 4 boîtes de pétri y compris le témoin. Au total 12 boîtes de pétri ont été utilisées pour tous les adultes et le témoin. Tableau 2: Présentation des doses administrées et de nombre des adultes Doses Adultes Répétition 1 Répétition 2 Répétition 3 Eau distillée (Témoin) 20 20 20 1 µl 20 20 20 2 µl 20 20 20 5 µl 20 20 20 2.7. Outils d’analyse En ce qui concerne l’analyse des données, plusieurs outils sont utilisés Le logiciel Excel a servi à entrer les données, calculer le pourcentage moyen du taux de mortalité et à faire la représentation du graphe. 2.8. Revue de littérature 2.8.1. Généralités sur le palmier à huile Le palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) est une plante monocotylédone de la famille des palmacées. C'est la plante oléagineuse la plus productive en corps gras à l'hectare (Bracelos, 1998 ; Corley et Tinker, 2003). En termes de production mondiale de corps gras d'origine végétale, l'huile de palme occupe depuis 2009 la première place (28%) devant le soja (22%) (Oil World, 2010). L'épithète "guinéensis" fait référence aux origines du palmier à huile vers l'Afrique centrale (figure 7.) (Jacquemard, 1998). Malgré sa taille et son aspect, le palmier à huile n'est pas un arbre d'un point de vue botanique mais une herbe géante de la famille des monocotylédones. Dans la suite du texte nous utiliserons cependant ce terme d'arbre, communément employé et correspondant aussi à la forme anglophone <<tree>> de palm tree. Le palmier à huile est constitué d'une couronne de feuilles au centre de laquelle se situe le bourgeon terminal situé à l'extrémité d'une puissante tige appelée stipe ou tronc bien qu'il ne comporte pas de tissus secondaires (dont en particulier le xylème secondaire ou <<bois>>) (Corley, 1976). En termes de conditions climatiques, pour son développement optimale, la culture du palmier à huile exige au moins 1800 mm/an de pluie, plus de 1800 heures/an d'ensoleillement et une températures moyenne annuelle de 280 à 340 C (Nouy et al., 1999 ; Konan et al., 2008). L'expansion de la culture du palmier à huile dans le monde a commencé dans les années 1960 lorsque la plante a été importée en Asie du Sud Est, notamment en Malaisien puis en Indonésie qui détiennent aujourd'hui plus de 80% des superficies mondiales plantées (Ahoyo, 2012). Ce succès s'explique par les conditions climatiques globalement plus favorables que dans les pays de l'Afrique occidentale (Nodichao, 2008). 2.8.2. Origine et distribution géographique Le palmier à huile est une plante oléagineuse pérenne, dont le genre Elaeis comprend trois espèces à savoir : Elaeis guineensis Jacq. , Elaeis oleifera (Kunth) Cortés (Barcelos, 1998) et Elaeis madagascarensis. L’espèce Elaeis guineensis, cultivée dans toute la zone tropicale humide, est d’origine Africaine (Cortel et Tinker, 2003) tandis que l’espèce Elaeis oleifera ou Elaeis melanococa est d’origine Américaine. Son nom d’espèce guineensis fait référence à son origine qui est le Golfe de Guinée. Les peuplements de cette espèce occupent le long du Golfe de Guinée et se prolongent jusqu’en Afrique Centrale. 2.8.3. Description botanique du palmier à huile Le palmier à huile est un arbre monoïque non ramifié atteignant 30 m de haut (Ataga et Van Der Vossen, 2007). Le système racinaire Le système racinaire du palmier est également dépourvu de tissus secondaires et se compose de milliers de racines émergeant directement d'un plateau localisé à la base du stipe. Jourdan (1995) s'est basée sur des critères morphologiques pour définir quatre grands types de racines composant le système racinaire du palmier adulte. Il s'agit des racines primaires (R1), secondaires (R2), tertiaires(R3) et quaternaires (R4). Les racines primaires de 15 à 20 cm de long. Leur diamètre est très varié (4-9 mm). Elles assurent la circulation des sèves brutes et élaborées ainsi que l’ancrage du palmier. Les racines secondaires portées par les racines primaires avec un diamètre de 2 à 4 mm sont les racines absorbantes qui colonisent les cinq à huit premiers centimètres du sol. Les racines tertiaires et quaternaires plus actives que les autres, jouent le rôle essentiel d’absorption des éléments nutritifs. Le stipe Il a une forme de colonne cylindrique légèrement conique ; il est recouvert par les bases pétiolaires des feuilles élaguées (photo 2), qui disparaissent progressivement avec le vieillissement du palmier. Jusqu'à 3 ans, le stipe croît essentiellement en diamètre grâce au méristème d'épanouissement primaire (Jourdan, 1995). A partir de 4 ans, la croissance en hauteur est de 30 à 60 cm par an selon l'âge, les facteurs édapho-climatiques et l'origine génétique du matériel végétal (Ng et al., 2003a). La couronne Elle présente une phyllotaxie régulière caractéristique de la plante. Les feuilles non ouvertes sont les flèches qui apparaissent au centre du bourgeon terminal. L'épanouissement des feuilles se fait de façon centrifuge au fur et à mesure de l'apparition des jeunes feuilles. Système foliaire Les feuilles sont disposées sur une spirale, où elles occupent un rang précis à un instant donné (Ng et al., 2003b). Une feuille est composée d'un pétiole de 1.5m environ dont la base s'insère dans le stipe, d'un rachis dans le prolongement du pétiole et de folioles insérées sur le rachis (figure 8 .). Rachis et pétiole L’axe central de la feuille se compose d’une part d’un pétiole de 1,5 m de long environ et de section grossièrement triangulaire et d’autre part d’un rachis, plus long et plus effilé que le pétiole (5,5 à 7 m), qui porte les folioles (figure 8). Folioles Les folioles d’Elaeis guineensis sont réparties à peu près également de part et d’autre du rachis. Elles s’insèrent, par séries d’un à trois ou quatre folioles, sur plusieurs plans. Le rachis se termine par un bouquet de folioles coalescentes formant une queue d’aronde. La longueur des folioles varie selon leur situation sur le rachis. Celles du centre, plus longues, peuvent mesurer jusqu’à 1,2 m. Leur largeur varie entre 4 à 6 cm. La nervure centrale des folioles est très rigide et porte un renflement jaunâtre à sa base (Jacquemard, 1995). Figure 7: Origine et dispersion d’Elaeis guineensis en Afrique Source : David CROS, (Adaptation de Corley et Tinker, 2003) Photo 2 : Palmerais sur pied ( 20 à 22 ans) Source : Notre stage L3 (Adimi, 2014) Figure 8: Différentes parties de la feuille du palmier à huile Source : Notre stage L3 (Adimi, 2014) 2.9. Principaux ravageurs du palmier à huile Le palmier à huile Africain, Elaeis guineensis, est sujet aux attaques des ravageurs. Ces ravageurs dont la dynamique des populations fluctue dans le temps, appartiennent à différents ordres et diverses familles. L’attaque de palmier par ces ravageurs conduit à une diminution qualitative et quantitative de la récolte des régimes. Le tableau 3 ci-dessous présente un aperçu sur les différents insectes rencontrés sur le palmier à huile en Afrique de l’Ouest et leur importance économique. Tableau 3: Insectes ravageurs du palmier à huile en Afrique de l’Ouest Parties attaquées Ordres Familles Nom des ravageurs Nature et importance des dégâts -Platygenia barbata Scarabeidae Stipe ou -Agenius quadrimaculatus Les larves vivent dans les -Pachynoda marginella pétioles et le stipe. bourgeon -Rhynchophorus phoenicis Curculionidae -Temnoschoita quadripulata -Rinostomus afzelli Coleoptera -Coelaenomenodera elaeidis charançons minent les stipes qui sont facilement brisés par le vent. Ils vivent sous l’épiderme Chrysomelidae – des feuilles, provoquant -Coelaenomenodera lameensis Hispinae leurs dessèchements et -Cryptonychus exigus dépérissement. Scarabeidae Feuilles Les larves de ces -Adoretus umbrosus Attaque les jeunes feuilles des plants en pépinières. La larve attaque le Lepidoptera Pyralidae -Pimelephila ghesquierei faisceau central des palmiers juvéniles Homoptra Hormaphididae Coleoptera Fruits Lepidoptera -Cerataphis lataniae Attaque le bourgeon terminal. La larve vit dans la fleur Curculionidae -Prosoestus sculptilis femelle et le jeune fruit, Pyralidae -Pimelephila ghesquierei provoquant ainsi son avortement. Graines stockées Coleoptera Source : Mallamaire, 1954 Bruchidae -Pachymerus lacerdae Attaquent les noix de Scolytidae -Cocotrypes congenus palme 2.9.1. Aperçu biologique sur Coelaenomenodera lameensis Berti et Mariau Dès l'entrée en production, le palmier à huile subisse de multiples agressions de la part d'insecte mineuse de feuilles appartenant à l'ordre des coléoptères et à la famille des chrysomélidae. Cet insecte cause d’importants dégâts sur le feuillage du palmier à huile dans toute l’Afrique de l’Ouest (Philippe, 1990). Cette mineuse de feuilles du palmier à huile a été observée pour la première fois à Pobè en 1964 et décrite par Cotterelle (1925) au Ghana. Son aire d’infestation couvre l’Afrique Centrale et Occidentale (Bénin, Côte-d’Ivoire, Ghana, Nigéria et Sierra Léone). 2.9.2 Morphologie de Coelaenomenodera lameensis 2.9.2.1. Description des différents états de l'insecte Petit coléoptère de 4 à 6 mm de long C. lameensis a une coloration générale jaune roux. Les mandibules et l'extrémité des antennes sont noires. Les élytres sont près de deux fois plus longs que larges et très fortement ponctués et striés. L'œuf L'œuf est mou et cylindrique avec des extrémités arrondies. Sa couleur est jaune pâle. Il mesure 0,80 mm de longueur et 0,28-0,30 mm de diamètre (Morin et Mariau, 1972). Larves et nymphe La larve est uniformément jaune, aplatie dorso-ventralement et les segments abdominaux présentent des expansions latérales arrondies (Mariau et al., 1971). Au terme de son développement, elles mesurent de 0,8 mm (premier stade) à 6,5 mm (quatrième stade). Concernant la nymphe, sa couleur passe du jaune au rouge orangé à mesure qu'elle évolue. Elle porte deux membranes transparentes qui recouvrent la pièce buccale et une partie de son corps. Adulte L'adulte est un petit coléoptère de 4 à 6mm de longueur de couleur jaune orangée. Les élytres, brun rougeâtre, sont fortement ponctués et striés, chacun portant 3 côtes. Le bord antérieur du pronotum est arrondi et sillant en avant. Il est orné d’une carène médiane séparant deux fortes dépressions latérales. 2.9.2.2. Biologie et comportement du ravageur 2.9.2.2.1. Cycle de développement de Coelaenomenodera lameensis Le cycle de développement de ce coléoptère est de 94 jours soit trois mois (Mariau et Besombe, 1972). Lors d'une étude, Mariau et Besombe (1972) ont déterminé la durée de ces différents stades qui se présente comme suit (tableau 4). Tableau 4: Durée des différents stades de développement de C. lameensis Stades de développement Durée des stades (jours) Œufs 20 Larves 44 Nymphes 12 Adulte dans la galerie 1 Adulte sur la face inférieure des feuilles et avant la ponte 17 Source : Mariau et Besombe, 1972 La figure 9 présente le cycle de développement de Coelaenomenodera lameensis Lieu de ponte Larves à différents stades 44 jours 17 jours Jeune adulte Nymphe Figure 9: Cycle de développement de Coelaenomenodera lameensis Source: Coffi, 2009 2.9.2.2.2. Biologie L’adulte pond ses œufs sur la face inférieure des feuilles entre deux petites nervures. Ces œufs sont déposés côte à côte, en nombre variable de un à huit (Morin et Mariau, 1970). Les œufs sont déposés au fond d’un sillon creusé par la femelle, et recouverts de débris végétaux agglomérés. L’œuf étant inséré dans le parenchyme, dès l’éclosion, la jeune larve commence à creuser une galerie dans le parenchyme foliaire en soulevant l’épiderme supérieur. Elle se dégage peu à peu du chorion en pénétrant dans le limbe sans sortir à l’extérieur. Les larves de stade 1 à 4 s’alimentent demeurant au voisinage de l’épiderme supérieur. Le cycle larvaire et la nymphose se déroulant dans la galerie (Mariau et al., 1971), après émergence la mue imaginale s’effectue dans la galerie et le nouvel adulte y demeure quelques jours. Pendant ce temps, l’adulte se trouve sur la face inférieure des feuilles où il creuse de petits sillons nutritionnels de quelques dizaines de millimètres parallèlement aux nervures et des galeries entre l’épiderme supérieur et l’épiderme inferieur (Philippe, 1990). L’épiderme supérieur des folioles est donc boursouflé et desséché. La sortie de l’adulte se fait au moyen de ses mandibules qui, servent à découper un orifice circulaire à travers l’épiderme 2.9.3. Importance économique et Dégâts La mineuse de feuilles du palmier à huile représente le principal ravageur qui provoque les pertes pondérales des régimes et une détérioration de la qualité d'huile de palme. Une seule larve ne détruit en fait qu’une surface très réduite (3 à 4 cm2) à raison de 4 à 6 galeries par folioles (Philippe, 1990 ; 2003). En période de pullulation, la mineuse de feuilles du palmier à huile, C. lameensis, tant à l’état adulte qu’à l’état larvaire cause des dégâts extrêmement importants sur le feuillage des arbres. L’adulte ronge le parenchyme foliaire à la face inférieure des folioles en faisant des sillons longitudinaux de quelques dizaines de millimètres (mm) parallèlement aux nervures. Ces sillons atteignent 12 à 15cm de long et sont creusés dans toute l’épaisseur de la foliole depuis l’épiderme inférieur en respectant celui supérieur. Les dégâts les plus préjudiciables sont causés par les larves (photo 3.) qui, à raison de 4 à 6 galeries (photo 4.) par foliole, font sécher les palmiers entiers en commençant par les palmes inférieures de la couronne foliaire. Ce dessèchement généralisé résulte de la croissance et la fusion des galeries. En quelque cycle du ravageur, les palmiers infectés peuvent présenter un dessèchement généralisé. Lorsque le feuillage est complètement desséché, les palmiers peuvent perdre jusqu’à 50% de la production pendant 2 à 3 ans (Philippe, 1990a ; 2003 ; Mariau et al., 1981) Photo 3 : Les larves à différents stades Photo 4 : Galerie larvaire Source : Coffi, 2010 2.9.4. Surveillance du Coelaenomenodera lameensis et seuil critique Pour mieux contrôler la population de cette mineuse, une surveillance s'avère indispensable avant toute lutte. En effet, la dynamique de population se fait en comptant le nombre d'adultes vivants présents sur la face inférieure des folioles ainsi que les différents stades larvaires, nymphes et adultes contenus dans la galerie. Lorsque la densité est située entre 10 et 40, les contrôles doivent être plus fréquents (mensuels). Dans le cas où la densité est supérieure à 40, alors il est préférable d'intervenir afin de limiter son développement. Ce dernier contrôle, en doublant l’échantillon, permet de suivre exactement l’évolution des populations et circonscrire le foyer avec précision (Mariau et al., 1971). 2.9.5. Méthodes de lutte contre Coelaenomenodera lameensis Dans l'option de réduire ou d'éliminer la population de cette mineuse de feuilles du palmier à huile, plusieurs méthodes ont été utilisées selon différents auteurs. Au nombre de celles-ci nous avons la lutte biologique qui consiste à l'utilisation d'ennemis naturels ou de biopesticide et la lutte chimique. Lutte biologique par utilisation d’ennemis naturels Les parasitoïdes De nombreux parasites mettent un frein aux dommages causés par ces mineuses, en s'attaquant aux œufs et aux larves. Le complexe parasitaire du ravageur (Tableau 5.) comprend une espèce de parasitoïdes sur les œufs, trois autres sur les larves. Les prédateurs se composent d’une espèce de fourmis rouges et de deux espèces de fourmis noires. Cependant, cet ensemble d’ennemis naturels ne paraît pas suffisamment efficace pour réduire une explosion démographique du ravageur (Morin et Mariau, 1972). Tableau 5: Complexe parasitaire de Coelaenomenodera lameensis Parasitoïdes Hôtes Œufs Jeunes larves Larves âgées (fin L4) (L1 à début L4) Achrysacharis leptocerus Très (Hymenoptera : Eulophidae) abondant Dimmockia aburiana - (Hymenoptera : Eulophidae) - - - Ectoparasite très fréquent Pediobius sp. (P. setigerus Kerrich - - (Hymenoptera : Eulophidae) Larve interne Nymphose externe très fréquent Cotterellia podagrica - - (Hymenoptera : Eulophidae) Pediobius sp. (hyper parasitoïde) Larve et nymphose interne peu fréquent - - Hyper parasitoïde - Larve interne - (Hymenoptera : Eulophidae) Closterocerus africanus (Hymenoptera : Eulophidae) Nymphose externe rare Source : Mariau et Morin (1971) Les prédateurs Selon Mariau et Morin (1974), la couronne foliaire du palmier à huile abrite trois principales espèces de fourmis qui nidifient au niveau des palmes. L’espèce la plus connue et la plus fréquente est la fourmi tisserande, Oecophylla longinola Latreille (Hymenoptera : Formicidae). Elle est en compétition directe avec une fourmi noire, Tetramoriun (Macromischoides) aculeatus Mayr (Hymenoptera : Formicidae) qui construit des petits nids cartonneux sur la face inférieure des folioles. On rencontre également Crematogaster sp., reconnaissable par son abdomen cordiforme, qui fabrique des nids terreux. Toutes ces espèces s’attaquent aux larves de Coelaenomenodera lameensis. Elles découpent l’épiderme supérieur de la foliole constituant le toit des galeries larvaires et emportent les larves qui s’y trouvent. Photo 5 : Oecophylla longinoda Source : Coffi, 2009 Photo 6: Pheidole megacephala Lutte contre Coelaenomenodera lameensis par utilisation de biopesticides Des extraits aqueux de ricin (Ricicnus communis), de graines de neem (Azadirachta indica) et de gingembre (Officinal indica) ont été appliqués à diverses doses sur les feuilles de palmier à huile contre les adultes de Coelaenomenodera lameensis. Les résultats ont été spectaculaires. Les actions de ces bio-pesticides ont éliminé 76,31 à 77,78% des adultes introduits dans les champs d’expérimentations (Aboua et al., 2013). De plus l'extrait de neem appliqué à diverses doses sur les larves dans les conditions du laboratoire a donné des résultats de l'ordre de 100% à partir de la dose 10µl (Rovitch, 2013). Par thermo-nébulisation, la pulvérisation aqueuse de Spinosard a agit sur les adultes de C. lameensis, 4è jour après le traitement à la dose de 190g de m.a à l’ha (Mariau et al., 1978, 1979 ; Philippe et Hornus, 1993 ; Philippe et Mariau, 1983). 2.9.6. Lutte chimique contre C. lameensis Des études menées par Philippe (1990) ont conduit à cinq méthodes de lutte contre ce ravageur dont trois sont particulièrement efficaces. Il s’agit de traitements systémiques, de traitements par pulvérisation et par thermo-nébulisation. Le choix d’une méthode de traitement dépend de la superficie infestée, du type de palmeraie, de la nature du terrain et du matériel végétal dont on dispose (Coffi, 2006). Traitement systémique Il consiste à injecter dans le stipe un insecticide après avoir percé un trou de 15 à 18 cm de profondeur et de 12 cm de diamètre, incliné à 45° vers le bas et à environ 1 m du sol. Ce trou est ensuite rebouché avec un plastique (Mariau et al., 1979). Ce mode de traitement correspond à des palmiers faiblement infestés dont les palmes inférieures n’abritent que quelques galeries larvaires. Il est applicable sur de petites superficies infestées. Cependant, ce mode de traitement est très lent et est moins efficace (Philippe, 1990). Ce traitement est surtout appliqué sur les adultes avant la ponte. Traitement par pulvérisation Le traitement des palmeraies par pulvérisation se réalise selon deux procédés. Il s’agit du traitement par voie aérienne et du traitement par voie terrestre. La pulvérisation terrestre n’est applicable que sur des superficies non accidentées s’étendant jusqu’à 500 ha (Philippe et al. ,1983). Le produit utilisé pour ce type de traitement est l’Evisect (dérivé de la Néréitoxine), insecticide sélectif agissant par contact et par ingestion appliqué sur les feuilles des palmiers à la dose de 200 à 500g de m.a à l’ha mélangés dans 20 à 40 litres d’eau. Les propriétés systémiques de cet insecticide ont permis de réduire à 80%, la pullulation de C. lameensis en une seule intervention. Par voie aérienne, l’Evisect perd son efficacité (Philippe, 1990). Ce mode de traitement n’est efficace que sur les jeunes larves et sur les adultes immatures. Quant au traitement aérien, l’usage de l’Undène (Propoxur) est surtout appréciable. L’utilisation de ce produit réduit considérablement les adultes qui viennent de sortir de leurs galeries. Ce mode de traitement se fait surtout sur les grandes superficies (au-delà de 500 ha). Traitement par thermo-nébulisation. La thermo-nébulisation est une méthode qui consiste à utiliser un thermo-nébulisateur composé d’une chambre à combustion dans laquelle se produisent des explosions du mélange air-essence. Le souffle de ces explosions propulse dans le canon un courant d’air chaud, au contact duquel le mélange insecticide-gasoil se transforme en brouillard renfermant de très fines gouttelettes toxiques. Celui-ci par les mouvements ascendants de l’air entrera en contact avec les adultes se trouvant à la face inférieure des folioles (Coffi, 2006). Deux produits sont utilisés pour ce type de traitement : Evisect et Undène. La thermo-nébulisation est l’une des méthodes les plus utilisées et les plus efficaces pour le contrôle de Coelaenomenodera lameensis (Mariau et al., 1978 et 1979 ; Philippe et Hornus, 1993 ; Philippe et Mariau, 1983). 2.10. Présentation de l'espèce de plante étudiée Cymbopogon citratus Stapf 2.10.1. Description botanique Cymbopogon citatus Stapf appartient à la famille des graminées ayant pour synonyme Andropogon citratus. Il a pour nom commun, herbe citron, citronnelle de Madagascar, Verveine de l'inde ou Verveine de Ceylan. La citronnelle est une plante herbacée vivace, formée de tiges serrées pouvant atteindre 1,5 m de haut, lisses et glabres. Elles forment des touffes composées de feuilles linéaires, terminées en pointe, de 90 cm de long sur 3 à 5 cm de large ; ces feuilles sont raides, coupantes, lisses sur leurs deux faces et de couleur vert clair grisâtre dégageant en permanence un très puissant parfum citronné. Les senteurs qu’elles exhalent en font un végétal très intéressant. Les tiges sont creuses, bulbeuses à base enveloppée dans la gaine des feuilles ; elles ont une nervure centrale saillante et plus claire, un pétiole engainant et présentent une ligule parcheminée d'à peine 1 mm de long. La plante se termine dans sa partie souterraine par une base renflée comme un oignon mais qui ne correspond pas à un bulbe. Elle ne fleurit qu'exceptionnellement pour donner naissance à une inflorescence terminale, d'une trentaine de cm de long, formée d'épis disposés en panicules lâches, de 6 mm de long (Teuscher et al, 2005). Sa culture exige le plein soleil, un sol chaud et riche avec des vents froids et se propage par division. Elle se cultive aussi en appartement dans une pièce fraîche bien éclairée et dans les serres. 2.10.2. Historique, Origine et définition Originaire probablement de l'Est de l'Inde et l'Indonésie, la citronnelle n'est connue qu'à l'état cultivé. Cette espèce est très répandue sous les tropiques et plus particulièrement au sud de l'Asie (Inde, Vietnam, Sri Lanka, Java) et aussi en Australie, au Brésil, en Afrique de l'Ouest, aux ÉtatsUnis (Floride, Californie), en Amérique Centrale et en Amérique du Sud (Adimi, 2014). Le terme de citronnelle peut prêter à confusion car il s'adresse souvent, à tort, à d'autres plantes aromatiques dégageant une odeur citronnée comme la mélisse (une Lamiacée), la verveine (une Verbénacée) ou le vétiver (une autre Poacée). Figure 10: Cymbopogon citratus Stapf Source : Notre stage L3 (Adimi, 2014) 2.10.3. Huiles essentielles de la Citronnelle 2.10.3.1. Définition Les huiles essentielles sont des extraits végétaux volatiles et odorants, appelées également substances organiques aromatiques liquides, qu'on trouve naturellement dans diverses parties des arbres, des plantes et des épices, elles sont volatiles et sensibles à l'effet de la chaleur. (Evans, 1998). 2.10.3.2. Utilisation des huiles essentielles en tant que biopesticides L'utilisation répandue des insecticides synthétiques a mené à beaucoup de conséquences négatives (c.-à-d., résistance des insecticide, toxicité sur la faune auxiliaire, problèmes de résidu, pollution environnemental) ayant pour résultat l'attention croissante étant donnée aux produits naturels (Isman, 2005). Les plantes peuvent fournir des solutions de rechange potentielles aux agents actuellement utilisés contre les insectes parce qu'elles constituent une source riche en produits chimiques bioactifs. Beaucoup d'effort a été donc concentré sur les matériaux dérivés de plante pour les produits potentiellement utiles en tant qu'agents commerciaux de lutte contre les insectes (Kim et al., 2003). Les plantes aromatiques sont parmi les insecticides les plus efficaces d'origine botanique et les huiles essentielles constituent souvent la fraction bioactive des extraits de plantes (Shaaya et al., 1997). 3. RESULTATS ET DISCUSSION 3.1. Résultats Évaluation de la toxicité d’huile essentielle par ingestion forcée Sur coelaenomenodera lameensis Le tableau 6 présente le taux moyen de mortalité des insectes ayant subir l’ingestion forcée d’huile essentielle de citronnelle en 24 heures. Il montre que les doses 1, 2 et 5µl ont engendré en moyenne 100% de mortalité. Tableau 6: Taux moyen de mortalité en 24 heures Heures (h) 24 % moyen de mortalité Témoin 1µl/insectes 2µl/insecte 5µl/insecte 11,67 100 100 100 La figure 11 présente ces résultats sous forme de variations de mortalité en fonction des doses. Le taux de mortalité des adultes atteint 100% au bout de 24 heures pour les trois doses. Quant au témoin sans traitement, elle est très faible avec 11.67 comme taux de mortalité. (Figure 11) Figure 11: Évolution du taux de mortalité des adultes (Ingestion forcée) Les résultats dans le tableau 7 (annexe 1), montrent que l'huile essentielle de citronnelle a provoqué un pourcentage de mortalité de 100% au bout de 24h d'exposition et cela de la plus faible à la plus forte dose. Ces mortalités sont identiques dans le temps. En effet au bout de 24 heures elle est de 100% respectivement pour les doses 1 µl, 2 µl et 5 µl. Les trois doses ont engendré plus de 90% de mortalité selon les diverses doses létales. Chaque dose a été répétée trois fois de suite pour confirmer le résultat obtenu au niveau des doses 1, 2 et 5µl. L’huile essentielle de citronnelle devient donc létale pour l’insecte à partir de la dose 1µl. L’hypothèse selon laquelle une des doses administrées entraînera la mort des insectes est donc vérifiée. De tous les résultats obtenus il ressort que le test biologique réalisé à base d’huile essentielle de citronnelle contenant une substance très toxique peut véritablement limiter le développement de la mineuse des feuilles du palmier à huile à partir déjà de la dose 1µl. 3.2. Discussion L’essai réalisé montre que l’huile essentielle de citronnelle a un effet insecticide sur Coelaenomenodera lameensis, l’huile a provoqué 100% de mortalité au bout de 24 heures. Sur C. lameensis, on constate que l'huile essentielle de citronnelle est très efficace avec un taux de mortalité de 100%. Dans l'évaluation de l'activité d’huile essentielle vis-à-vis de Coelaenomenodera lameensis sur les folioles du palmier, toutes les doses d’huiles appliquées ont empêché leur émergence. Aucun adulte survivant n'a été dénombré, sauf dans le témoin sans traitement. Plus récemment Camara (2009) a étudié l'efficacité des huiles essentielles d'Ocimum basilicum L. et Ocimum gratissimum et de Cymbopogon citratus par fumigation et contact sur grains infestés par S.oryzae L. et T.castaneum Herbst, cet auteur a signalé que l'huile de cymbopogon citratus n'a provoqué aucune mortalité durant 6 jours d'exposition par inhalation. L’année suivante BENAZZEDDINE (2010) a réalisé des tests sur l'efficacité par ingestion de cinq huiles essentielles dont la citronnelle sur les nuisibles des stocks notamment Sitophilus oryzae et Tribolium confusum. Cet auteur a également signalé que l’huile essentielle de C. citratus présente moins de toxicité vis-à-vis de S.oryzae, en effet elle n'a agit sur S.oryzae et T. confusum qu'à la quatrième dose (0,4 µl/cm2) après 4 jours de traitement provoquant respectivement 5% et 12.5% de mortalité pour atteindre une mortalité de 31.08% et 34.67% respectivement après le sixième jour de traitement. Pour les autres doses (0,05 ; 0,1 et 0,2), les taux de mortalité sont restés inférieurs à 6,5% et 12,5%. Notre résultat obtenu sur C. lameensis sous l’effet de C. citratus a largement dépassé ceux obtenus par ces auteurs bien que les modèles expérimentaux et les insectes utilisés soient parfois différents. Ceci montre l'efficacité de cette huile contre le ravageur. CONCLUSIONS ET SUGGESTIONS L’étude menée au Centre de Recherches Agricoles Plantes Pérennes de Pobè nous a permis d’une part de cerner les diverses activités pratiquées et les contraintes rencontrées par chaque division. D’autre part elle nous a permis d’évaluer l’effet de l’huile essentielle de Cymbopogon citratus sur la mineuse de feuilles du palmier à huile afin de limiter le développement de cette dernière. Les diverses contraintes liées au développement du palmier à huile dont les acteurs enquêtés au niveau de chaque division nous ont fait part, doivent être prises en considération pour que des solutions concrètes soient appliquées, afin que cette production du palmier à huile trouve un essor. En effet, cette étude nous a permis d'obtenir les résultats suivants : L’huile de citronnelle limite le développement des adultes de C. lameensis ; Les doses 1µl, 2µl, et 5µl induisent une forte mortalité des adultes après ingestion forcée; La dose la plus faible a occasionné un taux de mortalité identique à la dose la plus forte. En perspective à cette étude, des suggestions peuvent être faites pour corriger les diverses contraintes qui freinent son développement. Nous suggérons donc au CRA-PP de : Entreprendre des recherches dans le sens de la sélection du matériel végétal du palmier tolérant à des insectes ravageurs en particulier la mineuse des feuilles du palmier à huile et à la sécheresse ; Entreprendre des recherches dans le sens de l’amélioration du processus de germination des graines à travers surtout la réduction de la durée de germination et l’augmentation du taux de germination. Ce travail basé sur l'utilisation de plante aromatique comme insecticide nous ouvre de larges perspectives d'une part dans le domaine des connaissances fondamentales et d'autres part dans le domaine appliqué, pour cela nous recommandons des recherches sur: La dilution ou la réduction de plus faible dose (1µl) de l’huile du fait de son pouvoir très toxique, La poursuite des études dans le cadre de l’utilisation de l’huile de citronnelle contre les adultes de Coelaenomenodera lameensis Berti et Mariau (Coleoptera : ChrysomelidaeHispinae. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Aboua L.R., Tano D.K.C., Badama P.S., 2013. The effect of three plants aqueous extracts on feed intake and reproduction parameters of Coelaenomenodera lameensis Berti and Mariau Coleoptera: Chrysomelidae) the pest of oil palm (Elaeis guineensis Jacq.). ‘’Journal of Animal and Plant Sciences’’; Vol. 17; pp. 2527-2539. Adjadi E. 2008. Le développement du palmier à huile sélectionné au Bénin. Rapport d'étude. CRAPP/Pobè. p. 9. Adjadi E. 2012. Le développement du palmier à huile sélectionné au Bénin. Rapport d'étude. Actualisation des superficies plantées. CRAPP/Pobè, p. 9. Adjahossou, D. F. 1983. Contribution à l'étude de la résistance à la sécheresse chez le palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.). Thèse de doctorat d'Etat. Paris VII, Paris. 203 p. Adjé A. I. et Aklé J., 1999. Etude sur l’état actuel des plantations villageoises et industrielles de palmier à huile. Perspectives de développement à court et moyen termes. Rapport d’Etude réalisée par la SPRH de Pobè. 50p. Adjé A . I. et Adjadi E. 2001. Diffusion du matériel végétal amélioré palmier à huile en milieu villageois : l'expérience du Bénin. Oléagineux Corps Gras et Lipides, 8 (5) : 529-533. Aho N. et Kossou D.K., 1997. Précis d’Agriculture tropicale : Bases et Eléments d’Applications, les Editions du Flamboyant, Cotonou, Bénin 464p Ataga, C. D. et Van Der Vossen, H.A.M., 2007. Elaeis guineensis Jacquin. [Internet] Fiche de Probase. Van der Vossen, H.A.M. et Mkamilo, G.S (Editeurs) in PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Resources végétales). Wageningen, Pays-Bas 3p. Barcelos E., 1998. Etude de la diversité génétique du genre Elaeis (E. oleifera Kunth. Cortès et E. guineensis Jacq.) par marqueur moléculaires (RFLP et AFLP) dans thèse de doctorat. Ecole doctorale : Biologie des systèmes intégrés, Agronomie, Environnement. Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier. 137p. Berti N. et Mariau D., 2000. Coelaenomenodera lameensis Berti et Mariau (Coleoptera : Chrysomelidae-Hispinae). Ravageur du palmier à huile dans ‘’Nouvelle Revue Entomologique’’ 16p. Coffi A., 2006. Etude du développement de la mineuse des feuilles, Coelaenomenodera lameensis Berti et Mariau (Coleoptera : Chrysomelidae – Hispinae) sur deux backcross de l’hybride interspécifique et quatre origines de palmier à huile. Thèse de Diplôme d’Etude Approfondie. Université d’Abomey-Calavi Corley R. H. V., Hardon J. J., Tan G. Y. 1971. Analysis of growth of the oil palm (Elaeis guineensis Jacq.). I. Estimation of growth parameters and application in breeding. Euphytica. 20 : 307-315. Corley R. H. V., Hardon J. J., Wood B. J (eds). 1976. Developments in crop science 1. Oil palm research. Elsevier Scientific Publishing Company. 532 p. Corley R. H. V., Tinker P.B. 2003. The Oil Palm (Fourth edn). Wiley-Blackwell, World Agriculture. 592 p. Cotterell G.S., 1925. The hispid leaf miner (Coelaenomenodera elaedis Maul) of oil palms (Elaeis guineensis Jacq.) on the Gold Coast. Bull. pp. 77-83. Djegui N, Daniel C. 1996. Le développement du palmier à huile au Bénin : une approche spécifique. Oléagineux Corps Gras et Lipides, 3 (2) :125–130. INSAE, 2003. Troisième Recensement Général de la population et de l’Habitat. Février 2002 : quelques résultats. MCPPD/CN/Bénin. 9p. Isman, M. B., 2005 - Botanical insecticides, deterrents and repellents in modem agriculture and an increasingly regulated world. Annu. Rev. Entomol., N° 51, pp. 45-66. Jacquemard J. C., 1995. Le palmier à huile. Le technicien d’Agriculture Tropicale. éd. Maisonneuse et Larose. Paris: 205p. Jacquemard J. C. 1998. Oil Palm. (The Tropical Agriculturalist), Macmillan Education Ltd, in cooperation with CTA, London, UK, 144p. Jourdan C. 1995. Modélisation de l'architecture et du développement du système racinaire du palmier à huile (Elaeis guineensis, Jacq.). Thèse de doctorat. Université des Sciences et Techniques du Languedoc, Montpellier II. 243 p. Jover H., 1950. Note Technique sur la lutte contre Coelaenomenodera sp. Parasite des palmiers à huile à La Mé. Oléagineux 5, pp 156-160 Konan K.E., Koné B., Adon N.B., Diabaté S., Koutou A., Ballo K. 2008. Bien cultiver le palmier à huile en Côte d’Ivoire. Fiche palmier n°1. Eds Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), Centre Technique de coopération Agricole et rurale (CTA). 4p. Lemeur P.Y., 1995. “Le palmier vue d’en bas. Etat, paysanneries et pouvoirs locaux au SudBénin». Politique africaine N° 59. pp 82-83. Mallamaire M. A., 1954. Catalogue des principaux insectes, nématodes, myriapodes et acarien nuisibles aux plantes cultivées en Afrique Occidentale, dans Congrès de la protection des végétaux et leurs produits sous les climats chauds Marseille. pp 95-119 Mariau D., et Bscombes J. P., 1972. Méthode de contrôle des niveaux de population de Coelaenomenodera elaedis Maulik. Oléagineux 27, pp. 425-427. Mariau D., et Morin J. P., 1971. La biologie de Coelaenomenodera elaeidis Maulik. Description et biologie des principaux parasites. Oléagineux Vol. 26, n°2, pp.83-89. Mariau D., et Morin J. P., 1974. La biologie de Coelaenomenodera elaedis Maulik. VI. La mortalité naturelle des larves. Oléagineux Vol 29. pp. 549-555. Mariau, D., Philippe, R. et Morin, J.P., 1979. Méthode de lutte contre Coelanomenodera lameensis Berti et Mariau (Coleoptera : Chrysomelidae-Hispinae) par injection d’insecticides dans le stipe du palmier à huile. Oléagineux, Vol.34, pp.51-58. Mielke T. 2011. The 22nd Palm and Lauric Oils Conference and Exhibition (POC 2011). In Stories by Hanim Adnan. Global demand for palm oil growing rapidly. Accessed on 04/05/2012. Avalaible at [email protected]. Monographie de la Commune de Pobè, Afrique Conseil, Mai 2006 Ng S. K., Cheong T. K., Haw K. C., Ooi H. S. H., KaYee L., Kayaroganam P. 2003a. Clonal Oil Palm: Production, Yield Performance and Nutritional Requirements, in : Fairhurst T. and Härdter R. (eds), Oil Palm Management for large and sustainable yields. Potash & Phosphate Institute (PPI), Potash & Phosphate Institute of Canada (PPIC) and International Potash Institute (IPI). 13 - 26. Nodichao L. 2008. Biodiversité racinaire, absorption potassique et résistance à la sécheresse chez le palmier à huile au Bénin. Thèse Université Cocody Abidjan, Côte d’Ivoire, 346p. Nouy B, Baudouin L, Djégui N, Omoré A. 1999. Le palmier à huile en conditions hydriques limitantes. Plantation Recherche Développement, 6 (1) : 31-45. Oil World Annual., 2010. The Independent Forecasting Service for Oilseeds, Oils and Meals. ISTA Mielke GmbH, Hamburg, Germany. Philippe, R., Desmier de Chenon, R., Lecoustre R., et Mariau D., 1979. Contribution à la mise au point d’une lutte biologique contre Coelaenomenodera lameensis Berti et Mariau (Coleoptera : Chrysomelidae-Hispinae): Introduction en Côte d’Ivoire de parasites larvaires d’Hispines. Oléagineux, Vol. 34, No6, pp.271-279. Philippe R. et Mariau D. 1983. Avantages et inconvénients des méthodes de lutte chimique contre Coelaenomenodera minuta Uhrmann (Coleoptera : Chrysomelidae-Hispinae). Oléagineux 38 : pp. 365-370 Philippe, R., 1990. Etude de l'action de l'Evisect sur Coelaenomenodera minuta (Coleoptera : Chrysomelidae -Hispinae). Oléagineux, Vol.45, No.4, pp.143-163. Philippe R. et Hornus P. 1993. Traitement des palmeraies par thermo-nébulisation. Pratique agricole Conseils 339. Oléagineux 48 : pp. 257-267 Philippe E R., 2003. Visite du centre de recherches agricoles plantes pérennes (CRA-PP). Bénin Station de Pobè. Rapport de mission. 26p. Raffy et al., 2007 Sayer J., Ghazoul J., Nelson P., Boedhihartono A.K. 2012. Oil palm expansion transforms tropical landscapes and livelihoods. Global Food Security, 1 : 114–119. Sopkon. N., 1995. Recherche écologiques dur la forêt dense semi-décidue de Pobè au Sud Est du Bénin : Groupements végétaux, Structure, Régénération naturelle et chute de litière. Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Science Agronomique ULB Belgique 350p Vihotogbe R., 2001. Diversité biologique et potentialité socio économique Ressources Alimentaire Forestière Végétale – RAFVs (Produits forestiers ligneux) de la forêt et ses zones commerce, Thèse d’Ingénieur Agronome, FSA/UNB. 102p ANNEXES Annexe 1: Efficacité de l’huile essentielle de citronnelle par ingestion forcée Doses % de (µl/insecte) Temps (h) mortalité Répétitions 1 2 100 24 100 5 100 1 100 2 24 100 5 100 1 100 2 24 100 5 100 1 15 2 5 24 15 5 R1 R2 R3 T