La Shoah à Lyon - Mémorial de la Shoah

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La Shoah à Lyon
Travail réalisé par les élèves de Terminale de la Cité Scolaire
Internationale de Lyon
Mémorial de la Shoah
Plan de la présentation
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1 Les grandes rafles à Lyon
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2 Deux destins individuels de déportés
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3 Des lieux pour commémorer la Shoah à Lyon
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4 Parcours de ville
1. Les grandes rafles à Lyon
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A-Historique
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B- Grande rafle d’août 1942
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C-Rue Sainte-Catherine
2. Deux destins de déportés
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Charles Méchally
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Raphaël Caracco
3 Des lieux pour commémorer la
Shoah
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A- La gare de Perrache
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B- La gare de Saint-Priest
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C- Le fort de Montluc

D- Le camp de transit de Vénissieux
4 Parcours
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Thématiques:
Parcourir les lieux de commémoration de la
Shoah dans Lyon
Les rafles:
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août 1942 (lieux de vie, d’internement et de
déportation). L’UGIF février 1943
1. Les grandes rafles à Lyon
La rafle de la rue Sainte-Catherine
A- L'UGIF : Le cœur de la communauté juive lyonnaise
L'Union générale des israélites de France (UGIF) est un
organisme créé par une loi française du 29 novembre 1941 à
la demande des Allemands.
La mission de l'UGIF est d'assurer la représentation des
Juifs auprès des pouvoirs publics, notamment pour les
questions d'assistance, de prévoyance et de reclassement
social. Tous les Juifs demeurant en France sont tenus d'y
adhérer, les autres associations juives ayant été dissoutes et
leurs biens donnés à l'UGIF.
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Les administrateurs de cet organisme appartiennent pour la
plupart à la bourgeoisie juive française, administrateurs
nommés par le Commissariat général aux questions juives, la
structure initiée par le gouvernement de Vichy à l'instigation des
nazis pour renforcer les persécutions antisémites. L'UGIF, pour
financer ses activités, peut puiser dans un fonds de solidarité
alimenté par les revenus tirés de la confiscation des biens juifs.
Le rôle de cet organisme a soulevé beaucoup de controverses,
notamment à cause de son légalisme qui a transformé les
bureaux de l'association ou les maisons d'enfants qu'elle
patronnait en véritables souricières particulièrement vulnérables
aux rafles de la Gestapo.
L'UGIF de Lyon se tenait au 12 rue Sainte Catherine, dans le 1er
arrondissement, juste derrière la place des Terreaux.
Localisation du siège de l’UGIF, rue
Sainte-Catherine à Lyon

B- Le déroulement de la rafle
Klaus Barbie en 1941

Le 9 février 1943, Klaus Barbie organise et
participe à la rafle de la rue St-Catherine, il fait
arrêter 30 personnes et se rend ensuite dans les
locaux de l'UGIF, où ils interrogent
personnellement les employés, pratiquement
tous juifs et munis de faux papiers. Il arrêta dans
cette même journée 86 personnes au total,
quand aux autres personnes, elles sont relâchés
mais sans leurs papiers.
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Elles ont pour instruction de les récupérer le lendemain
à l'hôtel Terminus à Perrache, ce qui permettrait à la
Gestapo de les arrêter et de les déporter mais tous sont
prévenus du piège. Les autres personnes ayant été
arrêtées sont ensuite transférés dans un premier temps
à Montluc, mais la prison étant déjà pleine, ils sont
casés dans deux pièces du Fort Lamothe.
Puis, ils sont transférés le 12 février, car deux d’entre
eux avaient réussi à s’évader le matin même. Le groupe
arrive gare de Bercy après plus de 12 heures de train, ils
sont dirigés vers le camp de Drancy.
Au final, presque tous furent déportés vers AuschwitzBirkenau, et 3 seulement survécurent.
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C- Liste des juifs arrêtés rue Sainte
Catherine le 9 février 1943 :
Berthe Akierman
Bronia Andermann
Israel Bach
Simon Badinter
Leizer Bleiberg
Emmanuel Bloch
Isidore Bollack
Julius Brender
Wolf Brull
Chuma Czerwonogora
André Deutsch
Sigmund Dickmann
Noel Domnicz
Gisèle Dornheim
Emmanuel Edelmann
Albert Engel
Israel Epelbaum
Jacob Esskreis
Jacob Ettlinger
Salomon Feldhandler
Pierre Freidenberg
Erna Freund
Icek Frydmann
Georg Fuchs
Osias Fuhrer
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Walter Fuhrer
Régine Gattegno
Kalman Gelber
Joseph Goldberg
Michel Gorodistan
Aurélie Gottlieb
Heinrich Grad
Esther Grinberg
Paul (Benno) Guerin (Breslerman)
Franz Hirschler
Isaac Horowicz
Gilberte Jacob
Ryfka Jelem
Samuel Kohn
Salomon Kruman
Ruchla Landau
Pierre Lanzenberg
Anna Lanzet
Malvine Lanzet
Annie Lederer
Hans Lichtenstein
Sidonie
Lichtenstein
Marcelle Loeb
Ephraim Loebel
Michael Max
Gerson Merker
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Norbert Muntzer
Chaim Peretz
Jacques Peskind
Laja Rappaport
Clara Reckendorfer
Jean Rein
Kurt Reis
Alexandre Reznik
Feiwel Ring
Marcus Rokotnitz
Herta Rosenbach
Abraham Rosenberg
Zeli Rosenfeld
Irma Rosenthal
Henri Rosencweig
Joseph Soudakoff
Betty Steigmann
Armand Steinberg
Jules Steinmuller
Menachem Safran
Madeleine Schick
Bernard Schneebalg
Simha Schkira
Joseph Sztark
Rachmill Szulklaper
Benno Taubmann
Feiwel Taubmann
Sally Taubmann
Victor Tlagarz
Juliette Weill
Hermann Weinstock
Maier Weismann
Elias Wolf
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D- Les survivants
Selon les renseignements allemands qui ont mené à la rafle, le
comité de la rue Sainte Catherine aurait aidé des juifs à passer
illégalement la frontière franco-suisse, ils étaient financés par
l’association américaine des Quakers( AFSC), par des juifs de
France et de Genève. L'un des juifs arrêté ce jour, Michel
Kroskof-Thomas en arrivant après la Gestapo dans les locaux de
l'UGIF, a réussi à feindre de ne pas parler allemand et d’être
arrivé là par erreur, feignant qu’il était artiste peintre et qu’il avait
rendez-vous, qu’il s’était simplement trompé de bureau ainsi, tout
comme lui, certains juifs qui sont libérés de l'interrogatoire
réussissent à se rendre dans les cafés que fréquentaient les
réfugiés pour les prévenir et organiser la surveillance des locaux
pour éviter à toute autre personne de tomber dans le piège de la
Gestapo. Ainsi Victor Szulklafer envoie un télégramme codé
pour avertir le consistoire de Nice que "Mr Shorban (malheur en
hébreu) est arrivé à Lyon et qu'il faut prévenir tout le monde",
grâce à son intervention, il permet à beaucoup de juifs d'être
sauver.
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On commémore tous les ans, le 9 février,
dans le 1er arrondissement de Lyon,
l'anniversaire de cette terrible rafle pour
rendre hommage à la mémoire des déportés.
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C’était exactement le 9 février 1943...
A Lyon, on commémore ce dimanche le 65e anniversaire de
la rafle de la rue Sainte-Catherine dans le 1er
arrondissement.
30 personnes sont arrêtées par la Gestapo de Klaus Barbie,
qui supervise personnellement la rafle dans les locaux de
l’UGIF ( Union Générale des Israélites de France), la
Gestapo traque pendant les quelques heures qui suivent la
rafle, tous les employés du bureau, au total 86 personnes,
presque tous juifs et munis de faux papiers, sont déportés à
Drancy suite à ce coup de filet.
Presque tous furent déportés vers Auschwitz-Birkenau, et 3
seulement survécurent.
Plaque en mémoire des 80 juifs
déportés, visible aujourd'hui au 12
rue Sainte-Catherine à Lyon.
2- Deux destins de jeunes
déportés de la Shoah à Lyon
Quelques informations retraçant le parcours de Raphaël
CARACO, jeune déporté au camp de concentration de
Auschwitz-Birkenau…
Quelques informations à
propos de Raphaël
CARACO
Né le 25 juillet 1927 à Lyon, Raphaël
CARACO a été déporté par les Nazis le
31 juillet 1944, soit à l’âge de 17 ans.
Il habitait, à cette époque, au 11 rue de
Turenne, à Lyon, et était scolarisé au
Lycée de la Martinière-Terreaux.
Ce jeune homme est malheureusement
décédé avant d’avoir pu rejoindre son
foyer et retrouver sa mère, déportée en
même temps que lui…
Nous vous proposons de retracer, au
moyen de quelques documents, le
parcours de Raphaël CARACO à partir
de son arrestation
Au lycée avant d’être
déporté
Avant d’être arrêté puis
déporté, Raphaël était
scolarisé au Lycée La
Martinière-Terreaux, comme
en témoigne cette fiche
d’inscription remplie par sa
mère le 6 mai 1943, soit un
peu plus d’un an avant son
arrestation.
D’après cette fiche, nous
pouvons voir que Raphaël
n’était pas fils unique et qu’il
avait la nationalité française.
Ses parents étaient employés
de commerce, ce qui devait
leur garantir une source de
revenus suffisante.
Une seule année au
lycée
Raphaël CARACCO a été arrêté en
juillet 1944, vraisemblablement pendant
les vacances d’été.
Ce bulletin scolaire témoigne de sa
disparition après une année seulement
passée dans son lycée. En effet, ce
bulletin, qui recense des résultats
obtenus sur plusieurs années, n’est
rempli qu’au niveau de l’année 19431944.
L’année suivante ne comporte qu’une
mention « DEPORTE EN
ALLEMAGNE »
Drancy, principal
camp de transit
français
Après avoir été arrêté, Raphaël est
immédiatement envoyé à Drancy le 13
juillet 1944. Il n’y arrivera que le 24
juillet.
Drancy était le camp de transit majeur
pour les déportés en provenance de
France et était souvent appelé l’ «
antichambre d’Auschwitz ».
Ce certificat atteste que Raphaël
CARACO a séjourné pendant une
semaine à Drancy, jusqu’au 31 juillet,
date à laquelle il quitte le camp pour sa
terrible destination…
Départ pour
Auschwitz…
Après avoir passé une semaine au
camp de transit, Raphaël doit à
nouveau partir.
Cette fois-ci, il ne s’agit pas de
parcourir les 500 km qui séparent la
rue de Turenne du camp de transit,
mais bel et bien les 1500 km entre
Drancy et le camp d’AuschwitzBirkenau…
Raphaël est parti au sein du convoi
n°77, qui est le tout dernier convoi
partant de Drancy en direction
d’Auschwitz…
D’après l’extrait de la liste des
déportés de cet ultime convoi,
Raphaël CARACO a été déporté
avec sa mère Louise
Une année loin de
tout…
Après le départ de Drancy, les faits
et gestes de Raphaël CARACCO
sont parfaitement inconnus de
tous…
Aucune information à son propos
n’a pu être obtenue concernant
toute la durée de son terrible séjour
à Auschwitz…
Survivant
d’Auschwitz…
Raphaël CARACO a, dans son funeste
destin, eu une infime part de chance.
En effet, il était toujours en vie le jour
de la libération des déportés au camp
d’Auschwitz.
Les différentes photographies connues
de Raphaël nous informent d’une
certaine forme physique chez ce jeune
homme, qui a probablement été
conservé pour le travail au camp
Sa libération a eu lieu le 7 avril 1945
d’après cette fiche de renseignements.
…mais
malheureusement
mort peu après
Si Raphaël a eu la chance de survivre à
l’extermination qui se passait dans les
camps nazis, il a malheureusement payé
de sa vie les mauvaises conditions que
tous ont subi au camp.
Raphaël a eu le temps d’écrire une
lettre deux jours après sa libération.
La principale information que nous
tirons de cette lettre est son état de
santé préoccupant.
Il se dit « malade » et affirme avoir été
envoyé deux mois avant « dans un
hôpital où on vous fait plutôt mourir
que de vous soigner ».
Il sera envoyé dans un hôpital allemand
le 3 mai 1945, et c’est probablement là
qu’il mourra…
Seule sa mère, séparée de lui, est en
effet revenue en France…
Quelques informations retraçant le
parcours de Charles MECHALLY …
Quelques informations à
propos de André Charles
MECHALLY
André Charles MECHALLY est né
le 27 octobre 1927 à Saint-Fons en
France. Il est déporté au camp de
concentration de Flossenburg, près
de la frontière tchèque, ainsi qu’au
camp de Monowitz à Auschwitz
III.
Il habitait à cette époque au 16 rue
Juiverie, à Lyon, et était scolarisé au
lycée SEPR de Lyon.
Déporté, seul, vers l’âge de 17 ans,
il meurt le 15 avril 1945, avant
d’atteindre ses 18 ans. Il est déclaré
officiellement « mort en
déportation » le 19 mars 1995.
Un élève sérieux…
Avant d’être arrêté, MECHALLY
était lycéen à la Société
d’Enseignement Professionnel du
Rhône.
Il était spécialisé dans les
vêtements. D’ailleurs, son métier de
tailleur l’a souvent aidé dans les
camps, par exemple pour avoir de
la nourriture en plus.
Cette liste de pointage de la
présence des élèves montre la
régularité de MECHALLY au
niveau scolaire : il était présent à
pratiquement toutes les leçons.
…mais néanmoins arrêté
D’après ce document, nous
apprenons que MECHALLY a été
arrêté (le motif de l’arrestation n’est
pas précisé) le 29 mai 1944, soit un
mois avant son arrivée au camp de
Flossenburg.
Il a d’abord été détenu au camp
d’internement de Drancy, où les
Juifs étaient déportés avant d’être
envoyé vers les camps
d’extermination nazis. Il arrive au
camp de Flossenburg le 30 juin
1944
Du soutien de la part de
ses proches…
Nous pouvons constater l’effort
fourni par le Directeur de la Société
d’Enseignement Professionnel de
l’école ou le jeune homme suivait sa
scolarité.
En effet, il a écrit cette lettre à
l’administration pour faire part de
son inquiétude face à l’arrestation
de MECHALLY Charles. Il a
également demandé à ce que
Charles soit rendu à sa famille.
Une vie connue par le
témoignage d’autrui…
Cette lettre a été écrite par un
camarade de déportation de Charles
MECHALLY : Robert WAJEMAN.
Dans cette lettre, celui-ci donne des
informations à la famille de
MECHALLY sur les conditions de
vie de leur fils depuis sa
déportation : sa vie dans les camps,
dans les wagons, son attitude
morale, la nourriture qu’ils avaient,
leur itinéraire, leur changement de
camp …
Dans ce témoignage, WAJEMAN
insiste sur l’attitude positive et
courageuse de MECHALLY, sur le
fait qu’il gardait toujours le sourire
malgré la fatigue, la misère et le
froid.
Plusieurs autres camarades ont écrit
des lettres à la famille de
MECHALLY pour témoigner de
son courage et de son soulagement
de les savoir en sécurité.
Ultime lettre qui témoigne
de l’insouciance du déporté
Ceci est la dernière lettre rédigée de
MECHALLY. Elle a été retranscrite
par un inconnu puis envoyée à la
famille.
On peut voir que MECHALLY a
gardé la foi. Il est content de savoir
sa famille en sécurité. Il garde
espoir sur son futur sort …
Bilan des lieux…
Voici la liste des lieux où
MECHALLY a été arrêté et
déporté.
Il est passé dans les camps
suivants :
Drancy. Montluc. Auschwitz.
Monowitz.
Méchally, victime parmi
tant d’autres
Cette feuille de témoignage
commémore les martyrs et héros
qui ont péri à l’Holocauste ou dans
la guerre avec les nazis.
On découvre ici les circonstances
dans lesquelles MECHALLY est
mort : il fut arrêté dans une rafle le
29 mai 1944 à Lyon.
3- Des lieux pour commémorer la
Shoah à Lyon
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A- La gare de Perrache
En septembre 1942 un Kommando spécial du Sipo SD s’installe
en zone libre à Lyon.
Les SS installés au Casino de Charbonnières vont rapidement se
mettre à traquer les opérateurs radio résistants et recenser les
juifs de la région. C’est à cette période que se prépare l’invasion
par la Wehrmacht de la zone Sud.
La Gestapo arrive alors à Lyon en novembre 1942 et
s’installe son quartier général à l’hôtel Terminus derrière la
gare de Perrache.
Divisée en plusieurs sections, le Service central de Sécurité du
Reich s’installe aussi à l’école de Santé Militaire (section IV),
avenue Berthelot.
L’hôtel Terminus en 1907. La Gestapo s’y installa en
novembre 1942
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L'hôtel terminus est un grand bâtiment composé de 6
étages, 140 chambres et comptant une dizaine de salons
et plusieurs salles de réceptions pouvant contenir plus
de 5000 personnes.
Durant la période où l'hôtel servait de quartier général à
la Gestapo, les SS aménagèrent deux parties dans
l'hôtel: une partie pour les logements et une autre pour
les bureaux où se déroulaient les interrogatoires ainsi
que les tortures ... Notamment Marret, a été arrêté pour
être un opérateur radio et torturé pendant trois jours
par Klaus Barbie à l’hôtel Terminus. Il reçut une
sentence de mort à la prison Montluc.
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La gare de Perrache, se situe au Sud de la
Presque-île lyonnaise, entre la Saône et le Rhône.
Les trains venant de St-Etienne, ville majeure de
la Loire, de St-Fons, de Vénissieux et des autres
villes situées au Sud de la gare de Perrache
passent par ici pour aller vers Drancy, vers le
Nord. La gare de Drancy est une gare au Nord
Paris.
Enfin, depuis Drancy, les trains se dirigeaient
vers l’Allemagne ou la Pologne (Auschwitz)
La gare de Perrache au début du XX° siècle. Son aspect n’avait
pas changé pendant la Seconde Guerre mondiale
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Les déportations en gare de Perrache
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Les premières déportations de juifs et de résistants commencèrent à Lyon en
septembre 1942. Le premier convoi emporta 545 juifs en direction des camps de la
mort à Auschwitz. Le trajet n’était pas direct et durait donc plusieurs jours, le train en
partance de la gare de Perrache se dirigeait vers Drancy en faisant halte aux différentes
gares de provinces, pour faire monter d’autres juifs arrêtés. Une fois parvenu à
Drancy, le convoi était redirigé vers Auschwitz.
Voici un tableau récapitulant les déportations au départ de la gare de Perrache entre
1942 et 1944, les chiffres donnés proviennent des registres d’entrée tenus à Drancy et
ne prennent donc pas en compte les juifs décédés lors du trajet.
Date et nombre de personnes déportés: 1/09/1942: 54522/10/1942: une dizaine. Une
rafle est organisée à la synagogue de Lyon, une cinquantaine de juifs sont arrêtés mais
sous la pression d’un membre du clergé beaucoup seront libérés.09/02/1943:
84.Descente de la Gestapo Rue Sainte Catherine.21/05/1943: 714/09/1943:
2624/09/1943: 4508/10/1943: 2920/10/1943: 4310/12/1943:
3629/12/1943/30.07/01/1944: 21.10/02/1944: 61.08/04/1944: 90 Parmi les 90 juifs
déportés ce jour, se trouvaient les enfants d’Izieu15/04/1944:77. 11/05/1944: 77
21/06/1944: 12804/07/1944:141 31/07/1944:37 Dernier grand convoi en direction
de Drancy.
Convoi n°77 : Parmi les 1300 personnes qui partirent ensuite de Drancy en direction
d’Auschwitz il a été compté 377 lyonnais.
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Nous comptons au total 1343 personnes déportés
depuis Lyon en direction de Drancy puis des camps de
la mort entre 1942 et 1944.
Ce tableau ne prend pas en compte le tout dernier
convoi de juifs qui quitta le quai de Perrache le 11 aout
1944 puisque ce dernier se dirigea directement en
direction d’Auschwitz Birkenau. Ce convoi comportait
650 personnes, dont 438 femmes, 200 hommes et 12
enfants, il eut raison de toutes les mesures de sécurité
prises par les chefs allemands contre tout acte de
résistance car ce train arriva malheureusement à
destination quelques jours plus tard.
Il est difficile de savoir si ce dernier convoi fut bel et
bien le seul convoi direct en direction d’Auschwitz, si ce
n’est pas le cas le nombre de Lyonnais déportés se
trouverait grandement sous-estimés.
LE ROLE AMBIGUE DE LA SNCF DANS LA DEPORTATION
Le rôle de la SNCF pendant la guerre s’illustre par deux images très opposées.
D’un coté, les nombreux cheminots résistants qui luttèrent contre la déportation des Juifs du mieux qu’il le
pouvaient, le plus souvent au péril de leur vie.
D’un autre coté, la collaboration partielle de la SNCF avec les Allemands dans leur projet de
déportation.
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La SNCF, coupable ou innocente ?
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Nous allons voir dans un premier temps que le rôle de la SNCF sous l’occupation n’est
pas évident et que sa culpabilité est difficile à établir.
Quel est le statut de la SNCF pendant l’occupation ?
Dès la signature de l'armistice franco-allemande du 22 juin 1940, en application
de l'article 13 de la convention d'armistice, les chemins de fer (de même que les routes
et voies navigables) sont mis à la disposition de l'occupant dans la zone occupée, soit
les deux tiers du réseau de la SNCF en juin 1940), qui fixe les priorités.
L'organisation mise en place laisse toutefois la responsabilité de l'exploitation et du
fonctionnement à la SNCF sous la surveillance d'un organisme militaire allemand, le
WVD (« Wehrmachtverkehrsdirektion ») dont le siège est à Paris. Le réseau d’alsacelorraine est à part et possède un statu spécifique.
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11 août 1944: embarquement des déportés du dernier convoi en gare de
Perrache
La SNCF est donc au cœur du processus d'occupation.
Dès leur arrivée, les Allemands sont obnubilés par la remise en état du réseau ferré pour
transporter les troupes et piller les richesses économiques du pays, c’est pourquoi les
premiers prisonniers de guerre libérés sont des cheminots.
Dès l'été 1940, l'occupant allemand effectue des prélèvements de matériel, le premier ordre
portant sur 1000 locomotives et 35 000 wagons. Dès le début de l’occupation, la SNCF
exécute donc les ordres de la WVD, Il semble donc que la SNCF ait agi sous la contrainte
car elle a été réquisitionnée et mise à la disposition des nazis aux termes de la convention
d'armistice.
Cependant avaient-ils une marge de manœuvre quand à la déportation des juifs ?
Au milieu de l’année 1942 commencent les premières déportations de juifs en direction des
camps de concentration.
La SNCF recevait les ordres directement du ministère de l’intérieur français et de la
préfecture de police. la composition des trains, leurs itinéraires et leurs horaires étaient fixés
par les autorités allemandes ou celles de Vichy.
Cependant il est certain que la SNCF n’ignorait pas la nature des convois, il a été di que la
SNCF a assuré elle-même l'organisation logistique des transports, car elle refusait
l'ingérence allemande dans l'exploitation de son réseau. Tous les salariés de la SNCF étaient
donc au courant de ce qu’il transportait.
A ce point la, il reste difficile de juger de la culpabilité de la SNCF, qui selon ses
témoignages « n’avait aucune marge de manœuvre. » Cependant de nombreux faits
semblent contredire ces affirmations…
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-B La gare de Saint-Priest
Le 29 août 1942 au matin, les Juifs raflés de la
région lyonnaise ont été embarqués depuis les
quais de la gare de Saint-Priest vers Drancy; Il
s’agissait du septième convoi parti de zone libre.
Il est arrivé à Drancy le lendemain.
La gare de Saint-Priest au
début du XX° siècle
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Aujourd’hui une plaque commémore le sacrifice
des agents de la SNCF engagés dans la résistance
mais aucune ne rappelle quel rôle a joué la gare
de Saint-Priest dans la Shoah.
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C- Le fort de Montluc
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Le Fort de Montluc est construit entre 1831 et 1835 pour servir de prison militaire.
Au cours de la Seconde Guerre Mondiale , Lyon fut un centre de la résistance
intellectuelle , Un grand nombre de résistants furent arrêtés et internés dans le Fort de
Montluc.
Après le 11 novembre 1942 , date de l’envahissement de la zone Sud , les allemands
seront particulièrement actifs dans cette région et contrôleront le Fort.
Des milliers d’hommes et de femmes, des otages , des persécutés raciaux et des
résistants seront entassées là pour un temps plus ou moins long ,dans des conditions
de vie inhumaines, en attente de déportation ou de transfert.
En 1943, il abritait 90 détenus et l'on en dénombrera 900 en mai 1944 et 1000 en
juillet. Le 12 juin 1944, 23 résistants furent extirpés du FORT MONTLUC et exécutés
à la mitraillette près de NEUVILLE-SUR-SAONE. Le 20 août 1944, 110 résistants
seront embarqués dans un car et une voiture cellulaire qui les conduiront au fort
désaffecté de ST-GENIS-LAVAL où ils seront abattus à la mitraillette et au fusil. Jean
MOULIN et ses compagnons y furent également internés après leur arrestation par
BARBIE le 11 juin 1943.
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Après l'invasion de la zone sud en novembre 1942, les
Allemands réquisitionnent les lieux pour y emprisonner
des résistants, des juifs et des otages.
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À proximité, ils installent un tribunal militaire qui cesse
de fonctionner au printemps 1944 lorsque les
événements se précipitent, surtout après le
débarquement. Mais aussitôt les massacres de détenus
s'enchaînent dans la région lyonnaise. La plupart
s'effectuent sans jugement, les victimes étant choisies
parfois au hasard. À cela doit s'ajouter le nombre de
victimes mortes au cours de leur internement ou dans
les locaux du siège de la Gestapo.
La prison de Montluc servit de lieu d’internement pour Résistants et Juifs.
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Le camp de la mort lente
Montluc, grande bâtisse en ciment armé, de trois étages, comprenant environ
deux cent cellules plus une salle commune et une baraque dans la cour,
réservée aux israélites. Chaque cellule mesure 1,80 m x 2,20 m. Elle est munie
d’une lucarne située à 2,6 m au-dessus du sol. Trois paillasses reposaient à
terre. Quand on les avait remplies de paille, elles avaient dû être assez douces
(relativement), mais comme on ne changeait jamais la paille, elles étaient
devenues aussi dures que le sol en béton. D’autre part, c’était un refuge de
premier choix pour une armée de puces et de poux. Les punaises, plus
délicates, s’enfonçaient dans les anfractuosités des murs. Dans cet espace de
1,8 x 2,20 m vivaient en général six hommes (certaines cellules en eurent
jusqu’à huit). La nuit, ils couchaient " en sardines " dans le sens de la largeur.
Le matin, ils se levaient, mettant un peu d’ordre dans la cellule, et attendaient
que le soir vint. Ils ne sortaient que dix minutes par jour. On menait cinquante
prisonniers qui devaient pendant ce temps se laver, nettoyer leur linge, et ne
disposaient que de dix robinets. L’armée allemande leur distribuait à midi une
soupe qui n’était rien d’autre qu’un brouet clair dans lequel un morceau de
rutabaga se battait en duel avec un morceau de rave, et le soir un morceau de
pain. Il était interdit de fumer, et de posséder un crayon

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La journée était terriblement longue. On se lasse vite des cartes,
surtout quand on ignore le sort que l’avenir vous réserve. Chacun
racontait ses souvenirs, ses projets. On racontait des histoires et
surtout des menus, des banquets, des recettes culinaires. La faim
qui tenait les pauvres détenus leur faisait faire des rêves
gastronomiques. On commentait les dernières nouvelles que l’on
avait recueillies le matin au lavabo, et les bobards allaient leur
train. On communiquait également avec les cellules voisines en
frappant sur les murs un nombre de coups égal à la place de
chaque lettre dans l’alphabet. Par exemple : A = 1 coup, D = 4
coups – M = 13 coups, etc. Ce procédé était long et difficile à
suivre. Il avait aussi la particularité d’énerver les allemands qui
entendaient ces conversations à travers les murailles.
Chacun vivait dans la perpétuelle angoisse du lendemain,
surtout quand on apprenait les mauvaises nouvelles : untel fusillé,
untel condamné à mort ; à qui le tour. Les puces, les poux, les
punaises ajoutaient encore à cette vie déprimante, et souvent
aussi les prisonniers étaient couverts de " gale ".
André Frossard, qui fut interné dans la « baraque aux Juifs »
de Montluc témoigna au procès Barbie
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André Frossard et la « baraque aux Juifs »

Arrêté par la Gestapo de Lyon, le 10 décembre 1943, il
est interné dans la “Baraque aux juifs” du fort Montluc.
Il fut l’un des sept rescapés de la Baraque, soixantedouze détenus sur soixante-dix-neuf ayant été
massacrés à Bron le 17 août 1944. A sa sortie de prison,
il est de nouveau mobilisé par la marine jusqu’en
décembre 1945. Il a été décoré de la Légion d’honneur
à titre militaire, et promu officier par le général de
Gaulle.
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
Ce grand témoin n'hésite pas à écrire : " J'ai vécu, mieux vaudrait
dire que j'ai survécu longtemps dans la "baraque aux Juifs" du
Fort de Montluc, à Lyon, où j'ai eu des centaines et des centaines
de compagnons, souvent livrés à la police allemande par la milice.
Pas un seul d'entre eux n'avait la moindre idée du sort qui
l'attendait en Allemagne et pourtant il y avait là, je vous le
garantis, des esprits curieux. Ils s'imaginaient qu'ils seraient
envoyés dans un camp de travail et qu'ils y seraient sans doute
malheureux, mais moins qu'en prison, et qu'en tout cas ils
échapperaient aux rafles d'otages qui dépeuplaient inopinément
la baraque, le jour ou la nuit. Je n'en ai jamais entendu aucun
mettre cette illusion en doute, et quand on les alignait dans la
cour pour les embarquer, ils avaient un dernier regard presque
compatissant pour ceux qui ne partaient pas et restaient exposés
aux représailles.
(…)
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
Son témoignage au procès Barbie date du 25 mai 1987:
" Je voudrais dire aussi un mot de Montluc et de cette "baraque aux juifs"
dont on a parlé quelquefois mais pas beaucoup, parce que le nombre des
survivants en est très faible. Je me demande même certains jours si je ne suis
pas le dernier, en tout cas je suis le dernier des derniers dans cette
baraque.[…]
Cette " baraque aux juifs ", c’est là où j’ai appris, où j’ai commencé à
apprendre ce qu’on appelle un crime contre l’humanité.
J’y ai été interné du 10 décembre 1943 jusqu’au 16 août 1994 et j’ai vécu
les pires moments de cette baraque. C’était une espèce de péniche de l’Armée
du Salut, tenue en désordre par une espèce de roulis dévastateur ; on y vivait
comme des morts en sursis. Nous avions tous l’impression d’être des cadavres
qui avaient la permission momentanée de vivre debout, car c’est dans la
" baraque aux juifs " que l’on prélevait la plus grande partie des
otages.[…]


J’ai commencé à me faire une idée de ce qu’était un crime contre
l’humanité un jour, dans la cour de l’Ecole de santé de l’avenue
Berthelot, où j’attendais un interrogatoire, quand j’ai vu toute
une famille traverser la cour : le grand-père, la grand-mère, le
père, les enfants de six à dix ans, et puis, fermant la marche, une
femme avec un bébé sur les bras, poussés par un soldat en armes,
vers la cave. Et passant devant un SS […] celui-ci avait levé les
bras au ciel en disant : " Ah ! c’est tout Israël ! "
C’était en effet tout Israël. Ils ne venaient pas de la Part-Dieu ou
de la Guillotière, ils venaient du fond des âges. Cela faisait trois
mille ans que cela durait. Ils venaient de la captivité de
Babylone ; c’était les même juifs qui, depuis le commencement des
temps, portent les péchés du monde. Aussi dans la " baraque aux
juifs ", la distinction était toujours très nette entre les juifs et ceux
qui ne l’étaient pas ou qui, comme moi, ne l’étaient pas à part
entière.[…]

J’ai commencé à comprendre vraiment ce qu’était le crime contre l’humanité
par l’exemple d’un détenu, un juif, un brave homme, le genre bonnetier de la
rue des Rosiers, enfin un homme simple et bon, qu’un sous-officier avait pris
comme tête de Turc et auquel il avait enjoint d’apprendre la phrase
suivante ; " Le juif est un parasite qui vit sur la peau du peuple aryen et il
faut l’extirper. " La phrase était à apprendre en allemand et le malheureux
ne parlait pas l’allemand. Chaque syllabe lui posait une difficulté qui lui
valait bien entendu à chaque fois des coups de poing et des coups de pied dans
le ventre. Puis, il avait fini, à force de coups, par apprendre tout de même la
phrase en entier, et il la récitait de lui-même ; et dès qu’il entendait la porte
de la baraque s’ouvrir, même quand il était tout au fond, il commençait à
dire : " Le juif est un parasite… " C’est ça, l’humiliation de l’être. Et , le
jour où on l’a emmené pour le fusiller avec d’autres otages, le même sousofficier, sur le seuil de la porte, dans la cour, devant les soldats allemands, l’a
obligé à répéter une dernière fois : " Le juif est un parasite qui vit sur la
peau du peuple aryen et il faut l’extirper. " Et il l’a récité.

« A mon avis, le crime contre l’humanité
c’est cela : c’est d’abord de tuer quelqu’un
pour le seul motif qu’il est né, qu’il est venu
au monde ; il n’y a pas d’autre grief contre
lui, il est venu au monde contre la doctrine,
il n’a pas le droit d’exister. Mais il faut
encore que cette mise à mort soit précédée
d’une tentative d’humiliation,
d’abaissement, d’avilissement de la
personne ».

Le "statut des Juifs" a été un crime contre l'honneur de la France, un crime
contre la nation, et un commencement de crime contre l'humanité. Car après
le statut viennent l'inscription dans les commissariats, le port de l'étoile jaune obligatoire dès l'âge de six ans - puis l'internement, puis la rafle, puis Drancy,
puis Auschwitz, où les enfants furent un sourire, puis une fumée.

Le crime contre l'humanité ne commence pas à la porte des chambres à gaz.
Il commence quand on l'a commis sur soi-même, en cessant d'être humain.

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Le statut des Juifs offensait la morale chrétienne. Il eût collé son étoile jaune
sur les apôtres et interdit d'enseignement le fondateur de ce christianisme
dont le régime de Vichy feignait de respecter les valeurs. Il défigurait la
France, déjà cruellement blessée et qui montrait au monde un visage que le
monde ne connaissait pas. Il violait le premier article de la Déclaration des
Droits de l'Homme que le régime tenait en abomination, mais qu'il n'avait
encore remplacée que par l'expression de ses vindictes partisanes, éructées dès
ses premiers jours d'exercice par une série de hoquets administratifs.
Une plaque commémore aujourd’hui le souvenir des
internés du fort de Montluc. Parmi eux figurent de
nombreux Juifs
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Je ne souhaite rien tant que d'être juste, je ne crains rien tant que
de ne pas l'être.
J'ai parlé, à propos du statut des Juifs, de "commencement de
crime contre l'humanité" ; je n'ai pas dit qu'à elle seule cette
ignominie suffisait à constituer le crime.
Les auteurs du statut, et ceux qui l'ont appliqué, ne savaient
probablement pas ce que serait la suite et la fin de l'histoire, et je
suppose qu'ils ne le savaient pas parce que personne ne savait
rien.
Moi-même, lorsque j'ai appris le 12 août 1944 que je serais
déporté le 16, j'ai accueilli la nouvelle avec une sorte de
soulagement. Ni en prison, ni au dehors, je n'ai entendu parler de
la "solution finale" avant le retour des rescapés et le dévoilement
de l'horreur.
Mais nous ne pouvons croire, nous autres Français - excusez-moi
- , qu'il peut se commettre du mal sur la terre sans que le pouvoir
n'en soit aussitôt informé, et, pour un peu, l'on vous dirait qu'en
ce temps-là, tout le monde savait, excepté les Juifs…
4- Des parcours
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-A La rafle de la Rue Sainte-Catherine à Lyon
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Le contexte: La rafle du mois de février 1943 à Lyon
s'inscrit dans une action de plus grande envergure.
Elle est préparée et orchestrée par le Gouvernement
de Vichy en réponse à une exigence des autorités
allemandes qui réclament l'arrestation de 2000 Juifs
étrangers en représailles d'un attentat perpétré à
Paris le 13 février 1943.
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Le trajet peut se faire presque en totalité en
métro (lignes B et D). Durée: 3 heures
1
3
22
4
5
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1. Départ:
15, rue Sainte-Catherine (1° arrondissement), siège
de l’UGIF, le 9 février 1943. Ce jour-là, 30 personnes
sont arrêtées par la Gestapo de Klaus Barbie, qui
supervise personnellement la rafle dans les locaux de
l’UGIF ( Union Générale des Israélites de France). La
Gestapo traque pendant les quelques heures qui suivent
la rafle, tous les employés du bureau, au total 86
personnes, presque tous juifs et munis de faux papiers,
sont déportés à Drancy suite à ce coup de filet.
A la hauteur du n°15, une plaque rappelle la rafle du 9
février 1943

2. Le fort Lamothe, 37, rue du repos (7°
arrondissement) : les 86 personnes furent
violentées, humiliés, entassés dans des camions
la nuit tombée, tous furent jetés au fond des
cachots du Fort Lamothe, faute de place dans la
prison Montluc déjà surchargée.

3. La synagogue du 13, quai Tilsitt (2° arrondissement)

Lea Katz, une autre rescapée de la rafle explique qu’elle s’était
rendue aux locaux de l’UGIF, car la veille lors d’un contrôle
d’identité elle entendit dire qu’une rafle allait avoir lieu à la
Synagogue, quai Tilsitt le samedi suivant ; elle alla donc voir le
Grand Rabbin pour le prévenir, mais ce dernier lui conseilla
d’aller prévenir le rabbin qui serait de service le lendemain ; le
Rabbin Schoenberg était supposé se trouver au locaux de
L’UGIF, elle s’y rendit le lendemain.
Le 13 juin 1944, la milice fait irruption dans la grande synagogue
de Lyon, arrête plusieurs personnes et saccage l’édifice.

4. L’Hôtel Château Perrache (ancien Hôtel
Terminus), siège de la Gestapo de Lyon.12, cours
de Verdun (2° arrondissement).
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Plusieurs personnes furent relâchées ce jour là mais
repartirent des locaux de l’UGIF sans leurs papiers,
qu’elles devaient aller récupérer à l’hôtel Terminus à
Perrache le lendemain matin. C’était le cas de
Jacqueline Rozenfarb, 14 ans au moment des faits et qui
avait réussi à convaincre Barbie qu’elle n’était pas juive.
Elle aura la présence d’esprit de ne pas se rendre à
l’hôtel récupérer ses papiers. Le soir même elle quitte
avec sa mère son domicile et changera constamment
d’adresse.
Jusqu’au printemps 1943, la Gestapo était installée dans l’Hôtel Terminus (actuel
« Château Perrache »). Certaines personnes arrêtées lors de la rafle de l’Ugif furent
convoquées le lendemain pour récupérer leurs papiers d’identité.
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
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5.Arrivée
La gare de Perrache, cours de Verdun (2°
arrondissement)
Le 12 février 1943, les personnes internées après
la rafle sont transférées, après un long voyage de
12 heures, vers Drancy, via Bercy.
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