Jawaharlal Nehru est issu d'une famille de brahmanes hindous originaires du Cachemire. Fils de Motilal
Nehru, un leader important du parti du Congrès, Nehru reçoit une éducation à l'occidentale et étudie au
Royaume-Uni, à Harrow School et à Trinity College (Cambridge), où il subit l'influence du courant issu de
la Fabian Society. Avocat en 1912, il s'inscrit dès son retour en Inde au parti du Congrès et participe à la
lutte pour l'indépendance. En 1916, il fait la connaissance de Mohandas Karamchand Gandhi et devient
l'un de ses collaborateurs les plus proches. De profonds désaccords séparent néanmoins les deux
hommes : Gandhi restant plus traditionaliste avec une volonté d'autonomisation du peuple indien,
Nehru, plus « moderniste » et athée, rêvant de réformes profondes et d'intégration de l'Inde dans le
« concert des nations », d'où son désir d'intégration du modèle industriel et capitaliste anglais, modéré
par ses options pour le socialisme.
Devenu secrétaire général du parti du Congrès, Nehru donne au mouvement une audience
internationale.
Plusieurs fois emprisonné par les Britanniques (entre 1920 et 1945, il passe dix années en prison), il
soutient néanmoins l'effort de guerre allié durant la Seconde Guerre mondiale, en échange d'une
promesse de l'indépendance de l'Inde à la fin du conflit. Il participera cependant à la défense des officiers
indiens de l'Armée nationale indienne inculpés de trahison par les Britanniques pour avoir combattu aux
côtés des Japonais.
Chef du gouvernement intérimaire chargé de préparer l'indépendance en 1946, tout comme Gandhi, il
ne peut empêcher le conflit avec le futur Pakistan en 1947. Il devient premier ministre à partir d'août
1947, et après l'assassinat de Gandhi en 1948, il est le chef incontesté du nationalisme indien.