l`urgence medico-psychologique

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L’URGENCE MEDICOPSYCHOLOGIQUE
Introduction
1. Les catastrophes
Transparent 4
2. Les types de réactions
Transparent 26
3. La psychosociologie
Transparent 33
4. Les troubles post traumatiques
Transparent 46
Les interventions
1. La psychiatrie de catastrophe
Transparent 59
2. L’intervention précoce
Transparent 69
3. La CUMP
Transparent 78
La communication
1. Le debriefing
Transparent 110
2. L’intervention immédiate
Transparent 126
L’URGENCE MEDICOPSYCHOLOGIQUE
Introduction
PLAN
1.
2.
3.
4.
Les catastrophes
Les types de réactions
La psychosociologie
Les troubles post-traumatiques
LES CATASTOPHES
définitions - données
1.1 définition
1.2 classification
1.3 conséquences psychologiques
CATASTROPHES :
DEFINITION
Événement destructeur :
• dont la survenue est généralement brutale et
imprévue
• l’origine est inhabituelle
CATASTROPHE : DEFINITION
Événement destructeur :
• Les conséquences, d’ordre matériel, humain
ou mixte entraînent à la fois une
disproportion, entre les besoins et les
moyens de secours et de soins, et un
dommage grave pour les collectivités
humaines
CATASTROPHES - CRITERES
•
•
•
•
Événement
Victimes
Destructions matérielles
Perturbations sociales
CATASTROPHES - CLASSIFICATION
• Selon l’ampleur
• Selon le mode d’installation
• Selon les facteurs déclenchants
CATASTROPHES - CLASSIFICATIONS
Selon l’ampleur
Quelques dizaines ou
centaines de victimes
300 000 morts (cyclone
tropical du Bangladesh,
Nov. 1970)
accidents (ou incidents) catastrophiques à
effets limités
CATASTROPHES - CLASSIFICATION
Selon le mode d’installation
• Inopiné, soudain
• Limité dans le temps ou progressif
• Prévu, attendu, évolution prolongée
CLASSIFICATION MULTIPARAMETRIQUE DES
DESASTRES (Quarantelli)
Survenue
Importance
des
dommages
Nombre
de
victimes
Degré
d’urbanisation
et
d’industrilalisati
on
Étendue de
la zone
d’impact
Urgences
des mesures
Imprévu
et
Soudain
Importants
> 1000
Urbanisé et
industrialisé
Plusieurs
communes
1ère
Prévu
et
Soudain
Moyens
Entre 100
et 1000
Urbanisé ou
industrialisé
Une seule
commune
2ème
Prévu
et
Progressif
faibles
< 100
Ni urbanisé
Ni industrialisé
Un quartier
ou moins
3ème
CATASTROPHES - CLASSIFICATION
Selon les facteurs déclenchants
A.
B.
C.
D.
E.
F.
Catastrophes naturelles
Catastrophes technologiques
Catastrophes de guerre
Catastrophes de société
Catastrophes socio-économiques
Catastrophes mixtes
A. CATASTROPHES NATURELLES
Événements liés à une libération inhabituelle
et excessive d’énergie par les éléments.
CATASTROPHES NATURELLES
GEOLOGIQUES :
• Séismes
• Éruptions volcaniques
• Glissement de terrain
CATASTROPHES NATURELLES
CLIMATIQUES :
•
•
•
•
•
•
Tempête, ouragan, typhon, raz de marée
Pluies diluviennes, inondations
Avalanche, fonte de glaciers
Vague de froid
Vague de chaleur
Sécheresse avec famine et incendie
CATASTROPHES NATURELLES
BACTERIOLOGIQUES :
Épidémies
ANIMALES :
• Invasion de sauterelles
• Invasion de termites
• Invasion de rats
B. CATASTROPHES
TECHNOLOGIQUES
Accidents
liés
au
machinisme,
à
l’industrialisation et à l’urbanisation,
provoquant des incendies, des explosions,
des dégagements de produits toxiques (voire
radioactifs ou bactériens), des inondations
…
CATASTROPHES TECHNOLOGIQUES
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Incendie d’habitation ou de forêt
Écroulement d’habitation ou d’édifice
Inondation par rupture de barrage ou de canalisation
Coups de grisou, éboulement dans une mine
Explosion de dépôt de carburant ou de conduite de gaz
Accident technique dans une usine
Accident technique sur une plate-forme en mer
Accident dans une usine chimique
Accident dans une usine nucléaire
Accident de circulation ferroviaire
Accident de circulation routière
Accident de circulation maritime
Accident de circulation aérienne
Accident de transport de matière dangereuses
C. CATASTROPHES DE GUERRE
• Pilonnage d’artillerie, bombardement aérien
(bombes classiques), torpillage de navires
• Invasion d’un pays
• Bombardement par arme nucléaire
• Attaque par arme chimique
• Attaque par arme bactériologique
• Action de terrorisme de guerre
D. CATASTROPHES DE SOCIETE
• Émeutes destructrices
• Paniques ou « batailles rangées » dans un
stade ou un lieu public
• Terrorisme civil
• Prise d’otage
E. CATASTROPHES SOCIOECONOMIQUES
Famines ou épidémies
Sortent du cadre inopiné ou aigu.
F. CATASTROPHES MIXTES
Résultent de l’interaction et/ou de la
potentialisation de différentes situations
comme un séisme ou un attentat survenant
dans un site industriel par exemple.
CATASTROPHES - CONSEQUENCES
Somatiques : polyagressions
Agressions psychologiques :
• Victimes
• Impliqués
• Témoins
• Familles
• Personnel de secours et de soins
CATASTROPHES – AGRESSIONS
PSYCHOLOGIQUES
Chez les victimes et impliqués :
• 12 à 25 % réagissent correctement
• 75 % pétrifiés, inhibés, hébétés
• 10 à 15 % comportements anormaux ou états
confusionnels aigus
CATASTROPHES – AGRESSIONS
PSYCHOLOGIQUES
Chez les secouristes et soignants :
• 40 % des secouristes non professionnels : graves
perturbations émotionnelles sur le terrain (prise de
risque et comportements professionnels anormaux,
refus de coopération, etc )
• 10 % de l’ensemble des acteurs : PTSD,
notamment chez ceux confrontés à des morts.
2. TYPES DE REACTIONS
•
•
•
•
•
Réactions de stress adaptatif
réactions de stress dépassé
Réactions de type « névrotique »
Réactions de types « psychotique »
Trouble de stress aigu
• Réaction de stress adaptatif
Comportements adaptés à la situation d’évacuation,
de sauvetage, d’entraînements, d’organisation des
premiers secours
• Réactions de stress dépassé
Réactions de stress exagérées, se manifestant par
une décharge émotionnelle intense accompagnée
de signes neurovégétatifs.
• Réactions de type « névrotique »
- Manifestations anxieuses
- Manifestations phobiques
- Manifestations hystériques
• Réactions de type « psychotique »
- États confusionnels
- États délirants aigus
- Troubles de l’humeur d’allure manique ou
dépressive
• TROUBLES DE STRESS AIGU
Dans les suites immédiates d’un événement
traumatique, certains individus vont manifester
des symptômes dont certains constituent ce que les
auteurs nord-américains du DSM-IV ont appelé
« stress aigu » (acute stress disorder). Il s’agit
d’un ensemble de manifestations rappelant celles
du stress post-traumatique, mais de durée
inférieure à un mois.
TROUBLE DE STRESS AIGU
• Réponse de peur intense, impuissance ou
horreur
• Symptômes de reviviscence accompagnés
de sentiments de détresse
• Symptômes d’évitement
• Symptômes dissociatifs et de repli sur soi
• Symptômes d’anxiété ou augmentation de
l’état d’éveil
3. PSYCHOSOCIOLOGIE
Fin XIXe : Lebon « l’âme collective de la foule »
Le comportement collectif est différent de la somme
des comportements individuels
Réaction collective : unité mentale de groupe
Initiative individuelle complémentaire des attentes
du groupe
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
Comportement manifesté par l’ensemble ou une
partie des individus d’une population ou d’un
groupe, en réaction à un événement catastrophique
(ou à sa menace)
Déterminés par des facteurs émotionnels qu relèvent
plus de la mentalité collective que du psychisme
individuel
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
Intéressent :
– Victimes
– Sauveteurs
– Pouvoirs publics
– Mass média
– Population avoisinante
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
Soit relationnels, émotionnels contrôlés et adaptés,
aboutissant à des conduites de sauvegarde et
d’entraide.
Soit pathologiques et inadaptés, dangereux,
augmentant le nombre des victimes et la
désorganisation sociale.
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
5 phases :
0. État préalable
1. État d’alerte
2. État de choc
3. État de réaction
4. État de résolution
5. État de post-catastrophe
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
durée
psychologie
Ordre
social
Comportements
État
Variable
Information Renforcé si
préalable selon la
- Inquiétude exercices
conjoncture - Insouciance
(semaine ou
mois)
Préparation
-Rumeurs
-Décourage
ment
-Insouciance
(L. Crocq)
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
État
d’alerte
Durée
Psychologie Ordre
social
Comportements
Brève (1
heure ou
plus)
Vigilance
-Crainte
-Tension
anxieuse
Préparation
à l’action
-agitation
anxieuse
-Refus de
l’alerte
-paniques
Très
renforcée
cohésion
(L. Crocq)
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
Durée
État de choc Très brève,
quelques
minutes
psychologie
Ordre social Compor-tements
Choc
émotionnel,
surprise, stress
-Désorientation
-Illusion de
centralité
-Impression de
vulnérabilité
Persistant
Groupes
dissociés,
inactifs,
détruits
Attention
focalisée,
préparation à
l’action
-Sidération
-Recherche de
secours
extérieurs
-Période de
sensibilité initiale
(L. Crocq)
État de
réaction
Durée
psychologie
Moyenne (1
ou plusieurs
heures)
Prise de
conscience, désir
de fuite
- Régression
- Grégarisme
-Suggestibilité
- Imitation
Ordre social
- Détruit
- Inactif
Comportements
Respect des
ordres et des
consignes
Comportemen
ts spontanés
adaptés
(entraide,
leadership)
-Inhibition,
stupeur
-Fuite
centrifuge
-Agitation
-Paniques
-Exodes
(L. Crocq)
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
État de
résolution
Durée
psychologie
Moyenne
(quelques
heures)
Retour à la
lucidité
Autocritique
Culpabilité
Ordre social Comportements
Reconstituti Entraide
on des
participation
groupes
Réorganisati
on sociale
- séquelles
émotives
immédiates
(L. Crocq)
COMPORTEMENT COLLECTIF DE
CATASTROPHE
État de postcatastrophe
Durée
Psychologie
Ordre
social
Compor-tements
Longue
(plusieurs
jours,
plusieurs
semaines,
plusieurs
années)
Désir de vivre
Retour à
l’ordre
social
normal
Deuil
reconstruction
- séquelles
émotives à
long terme
- souvenir
- régression
Manque
d’autorité
-Violence,
vandalisme
-Boucs émissaires
-Crainte de retour
-Dépendance
-revendication
(L. Crocq)
PANIQUE COLLECTIVE
Peur
extrême,
une
épouvante,
ressentie
simultanément par tous les individus d’un groupe,
d’une communauté ou d’une foule, face à une
menace réelle ou imaginaire, inspirée par une
mentalité collective régressive, archaïque et
grégaire.
Se traduit par un comportement collectif inadapté de
fuite éperdue, avec destruction sauvage et
impitoyable de tout ce qui fait obstacle à cette
fuite.
PANIQUE COLLECTIVE
4 phases :
– Préparation
surfusion du groupe, inquiétudes, rumeurs
– Déclenchement
survenue d’un signal
– Réaction
déferiement de la violence
– Résolution
retour au calme
état collectif d’inhibition et de prostation
4. LES TROUBLES
POST-TRAUMATIQUES
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUES
T
Contemporains
péritraumatiques
contigus aigus
contigus chroniques
différés aigus
Victimisation à distance,
Pathologie transgérationnelle
différés chronique
3«S»
Stupéfait au plan cognitif
Stuporeux au plan émotionnel
Sidéré au plan volitionnel et moteur
(L. Crocq, 1998)
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUES
TROUBLES CONTEMPORAINS AU TRAUMATISME
 3 « S » : stupéfait, stuporeux, sidéré
 troubles dissociatifs : dépersonnalisation
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUES
TROUBLES PERI-TRAUMATIQUES (1)
 État de stress aigu (ASD)
 Anxiété : soucis, pensées obsédantes, sursauts,
difficultés de concentration
 Troubles du sommeil
 Troubles dissociatifs : dépersonnalisation, amnésie
 Troubles somatoformes : trouble somatisation,
conversion, trouble douloureux
 Humeur dépressive
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUES
TROUBLES PERITRAUMATIQUES (2)





Psychose réactionnelle brève
États confusionnels, delirium, delirium silencieux
État hypomaniaque
Disruptive behavior : querelleur, suspicion, irritabilité, agressivité
Facteurs psychiques retentissant sur les blessures physiques,
mauvaise collaboration aux soins (incapacité à supporter la
contrainte …)
 Réponses familiales inadaptées
 Réponses institutionnelles inadaptées (staff problems)
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUES
TROUBLES POST-TRAUMATIQUES CONTIGUS (1)
 État de stress post-traumatique immédiat (PTSD), aigu ou
chronique
 Troubles dissociatifs : dépersonnalisation, amnésie
 Troubles somatoformes : trouble somatisation, conversion.
Troubles douloureux
 Troubles de l’humeur : épisode dépressif majeur. Dysthymie,
trouble dépressif bref récurrent
 Alcoolisme, toxicomanie
 Trouble anxieux généralisé
 TOC
 Phobie simple
 Troubles panique (syndrome d’hyperventilation, cardiac neurosis)
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUE
TROUBLES POST-TRAUMATIQUES CONTIGUS (2)
 Troubles de l’adaptation
 Modification durable de la personnalité après une expérience de
catastrophe (F62.0 CIM 10)
 Schizophrénie post-traumatique (??)
 Réponses familiales inadaptées
 Réponses institutionnelles inadaptées
 Violences familiales
 Augmentation de la morbidité somatique
 Augmentation de la mortalité
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUES
TROUBLES POST-TRAUMATIQUES DIFFERES
 État de stress post-traumatique différé aigu ou
chronique (PTSD)
 Épisode dépressif majeur (?)
 Troubles dissociatifs : dépersonnalisation, amnésie (?)
 Troubles somatoformes : trouble somatisation,
conversion, trouble douloureux (?)
 TOC (?)
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUES
REMARQUES (1)
La liste n’est pas exhaustive …
Sans définition « serrée » du stress traumatique, la question
devient insoluble, par extension tout trouble mental devient
post-traumatique (risque raisonnement circulaire)
Avec une définition « serrée », les seuls éléments spécifiques
: expérience de reviviscence, le numbing, l’état d’alerte.
TROUBLES MENTAUX
POST-TRAUMATIQUES
Les réponses post-traumatiques ne sont pas
exclusivement négatives ou pathologiques, elles
peuvent
être
aussi
la
traduction
de
réaménagements plus ou moins marqués de la
personnalité du sujet pouvant être perçus de
manière positive par lui-même ou les proches.
L’URGENCE MEDICOPSYCHOLOGIQUE
Les interventions
Plan
1. La psychiatrie de catastrophe
2. L’intervention précoce
3. La cellule d’urgence médicopsychologique
1. PSYCHIATRIE DE
CATASTROPHE
(DISASTER PSYCHIATRIE)
Psychiatrie de catastrophe : actions
Soins immédiats
Aide, soulagement
Information
Organisation des secours
Prévention des troubles psychologiques immédiats
ou différés
Enseignement
recherche
Effets pathogènes des traumatismes et
désastres : prévention
Prévention primaire
Préparation avant l’événement
« inoculation »
Prévention
secondaire
Identification précoce des troubles
Traitement précoce afin de limiter
les troubles
Réhabilitation afin de prévenir une
dégradation socio-professionnelle
Prévention tertiaire
Psychiatrie de catastrophe :
personnes concernées
Victimes et impliquées
Proches, attendants
Sauveteurs
Sauveteurs psy
Décideurs
public
Psychiatrie de catastrophe :
temps d’intervention
Au moment des secours
Dans les suites immédiates
À distance
Psychiatrie de catastrophe :
actions
Au moment des secours (1)
•
•
•
•
Soulagement, aide des victimes et impliqués
Information des victimes et impliqués
Recensement des victimes et impliqués
Soins des troubles psychiatriques immédiats, tri,
orientation
• Recensement des possibilités d’accueil psy (lits ou
professionnels)
Psychiatrie de catastrophe :
actions
Au moment des secours (2)
•
•
•
•
•
•
Soulagement, aide des proches et attendants
Information des proches et attendants
Soutien psychologique des équipes d’intervention
Conseils à l’équipe d’organisation des secours
Prévention des phénomènes collectifs indésirables
Participation au règlement des phénomènes
collectifs indésirables
• Information du public
Psychiatrie de catastrophes :
actions
 Dans les suites immédiates
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Soulagement, aide des victimes et des impliqués
Informations des victimes et des impliqués
Séances de débriefing
Consultations médico-psychologiques
S’assurer du suivi des victimes et des impliqués
Information des proches
Debriefing des équipes d’intervention
Debriefing de la cellule médico-psychologique
Information du public
Psychiatrie de catastrophe :
actions
 À distance
• Bilan de l’intervention
• Équipe d’intervention psy
• Équipe d’intervention psy, autres intervenants
• Élaboration de plans de recherche
• Information des victimes et du public
• Accueil et orientation des victimes porteurs de
séquelles psy
Psychiatrie de catastrophe
 En permanence
Recherche
Enseignement
Élaboration de stratégie d’intervention
Entraînement des équipes
Information du public
Entraînement du public
« lobbying » :
• État, assurances : reconnaissance et réparation
• État : reconnaissance de l’UMP et de son traitement
2. L’intervention précoce
Les doctrines de l’intervention précoce
Salmon, 1919
Marshall ST.A, seconde guerre mondiale : premiers
debriefings
Années 70 et surtout 80 : nombreuses études
Pennebaker et Susman, 1988 :
Un échec dans la révélation de l’expérience traumatique peut
avoir des conséquences graves sur la santé.
Les doctrines de l’intervention précoce
Lottus EF. 1979 : Eyewitness testimony
Les souvenirs peuvent être modifiés, pour des
années, en confrontant le sujet à de nouvelles
informations dans les suites immédiates de
l’événement. Ces souvenirs constitueront la
mémoire « réelle » de l’événement.
Psychological first aid
•
•
•
•
•
•
•
•
Mesures de bases : consoler, réconforter
Protéger la personnes d’autres menaces, danger ou faits de détresse
Fournir des soins physiques immédiats
Fournir un abris
Fournir conseils et soutiens pour des tâches concrètes spécifiques
Renforcer le monde concret
Faciliter les retrouvailles avec les personnes aimées
Faciliter les récits de l’histoire traumatique et la ventilation des
émotions
• Mettre la personne en relation avec les organismes d’aide et de soutien
• Faciliter l’instauration de sensation de maîtrise
• Repérer les besoins pour des conseils et interventions futures
D’après Raphaël (1986)
Interventions précoces : Objectifs
Traitement des premiers stades des
troubles
diminution de la détresse immédiate
Stratégie de prévention secondaire
pas de certitude d’effets protecteurs à long
terme
Stratégie de prévention tertiaire
éviter les « seconds traumatismes »
Interventions différées : Objectifs
Stratégie de prévention tertiaire
éviter les « seconds traumatismes »
Cibles psychologiques
1.
2.
3.
4.
Dyscontrôle émotionnel :
terreur, panique, tristesse, culpabilité, impression d’avoir
mal saisi les événements, détachement, stupeur
Altération cognitive :
conséquence de l’état d’alerte (rétrécissement du champ
de la conscience, incapacité à se concentrer ou à diriger
son attention …)
Ébranlement des schémas
contrôle, sécurité, invulnérabilité, monde juste …
Perte de la capacité à apprécier les attitudes chaleureuses
d’autrui
Shalev A.Y 1994
Cibles psychologiques
5.
6.
Effet de « membrane traumatique »
état de dissonance perceptuelle et cognitive résultant de
l’incapacité du sujet à se désengager de l’expérience de
catastrophe et à rétablir une continuité de signification et
d’expérience avec la vie « normale »
Conditionnement traumatique
phénomènes de répétition : réponses conditionnelles aux
stimuli, images mentales persistantes et intrusives
Shalev A.Y 1994
Cibles psychologiques
7. Douleur excessive :
incapacité à engager des processus de deuil réparateur
8. Effets traumatiques du groupe :
phénomènes de bouc-émissaire, projections, attitudes
nihilistes, attitudes antisociales
9. Informations erronées :
à propos de l’événement, ses conséquences et des réactions
normales en de telles situations
Shalev A.Y. 1994
3. La cellule d’urgence médicopsychologique
Création (1)
Au lendemain de l’attentat du RER SaintMichel (25 juillet 1995), sur instruction du
Président de la République. Création de la
« cellule d’urgence médico-psychologique »
pour les victimes d’attentas, de catastrophes
et d’accidents collectifs
Création (2)
Cellule rapidement constituée / mission en 5 points :
• Définir une doctrine (soutien psychologique et suivi des
blessés psychiques)
• Mise en place d’un dispositif étagé (sur le terrain, dans les
formations d’évacuation, dans les consultations
spécialisées)
• Assurer la formation du personnel
• Prévoir une extension du dispositif au territoire national et
à l’étranger
• Établir des contacts avec les autorités, les universités, le
réseau associatif
Mise en place et interventions
Deux équipes d’astreinte (psychiatre, psychologue,
infirmier) : une équipe de première ligne, une
équipe de renfort.
Intervention dès le 17 août 1995
Puis lors des attentats des 3 septembre, 6 octobre, 17
octobre 1995 et 3 décembre 1996 ainsi que sur
d’autres accidents collectifs, prises d’otages,
attendants en aéroport, rapatriés (Congo,1997)
Circulaire du 28 mai 1997 :
Réseau national de prise en
charge de l’urgence
médico-psychologique
en cas de catastrophe
Dispositif gradué
Prise en charge de l’urgence médico-psychologique au profit
des victimes de catastrophes ou d’accidents collectifs
impliquant un grand nombre de blessés ou susceptibles
d’entraîner d’importantes répercussions psychologiques en
raison des circonstances qui les entourent.
Un réseau de volontaires
Circulaire du 28 mai 1997
Réseau national de prise en charge de l’urgence
médico-psychologique en cas de catastrophes
Blessures psychiques
– Individuelles ou collectives
– Immédiates ou différées
– Aiguës ou chroniques
Nécessité de soins d’urgence au même titre que les
blessés physiques
Extension aux sauveteurs
Le réseau national
• Un comité national de l’urgence médicopsychologique (arrêté du 29 mai 1997) – CNUMP
• 7 cellules permanentes interrégionales d’urgence
médico-psychologique
• Dans les autres départements (93 départements
métropolitains et 4 DOM) : un psychiatre référent
départemental de l’urgence médico-psychologique
Le réseau national
Dans chaque département :
Une liste de volontaires
• Psychiatres
• Psychologues
• Infirmiers ayant une expérience professionnelle en
psychiatrie
Prioritairement choisis dans le cadre du service
public hospitalier
Le CNUMP
11 membres
3 représentants des ministères, 2 psychiatres chefs de cellule
interrégionale, 2 psychiatres référents départementaux, 2
médecins chefs de SAMU, un psychologue, un infirmier.
Missions
• Définir les objectifs de l’UMP
• Préciser les méthodes d’intervention
• Mettre en place une équipe pédagogique de formation et de
recherche
• Veiller à la cohérence de l’ensemble du dispositif
• Évaluer les actions conduites
Les CUMP : structure
Cellules permanentes
Moyens humains : un psychiatre,
psychologue, une secrétaire à mi-temps
Locaux : un bureau au SAMU
un
Les CUMP : missions
• Organisation de formations spécifiques à
l’interrégion et destinées aux différents
intervenants
• Soutien scientifique et technique des psychiatres
référents
• Centralisation des listes de volontaires
• Soutien opérationnel de psychiatres référents
départementaux
• Envoi en renfort d’équipes régionales ou
interrégionales
Les psychiatres coordonnateurs des
CUMP et les psychiatres référents
départementaux
Mission triple :
– Constituer et actualiser une liste départementale
(psychiatres, psychologues, infirmiers)
– Définir un schéma type d’intervention
d’urgence médico-psychologique, dans le cadre
du SAMU
– Organiser les formations spécifiques des
intervenants
PARADOXE
L’urgence médico-psychologique est reconnue et
doit être prise en considération lors des
catastrophes ou accidents collectifs.
Mais qu’en est-il lors des accidents, incidents non
collectifs ?
[qui en nombre représentent un problème étendu,
bien que moins médiatisé]
Actions du SAMU-PSY
Suites immédiates
Soins d’urgence
Déchocage immédiat (defusing)
Tri, dépistage
Débriefing victimes, impliqués
Suivi du suivi des hospitalisés
Debriefing SAMU, sauveteurs
Débriefing SAMU-Psy
Dans les jours qui
suivent
Consultation de psychotraumatologie
Immédiat
(d’après L. Crocq, 1998)
Déclenchement
SAMU
Plan rouge ou non
service de psychiatrie
Hôpital XXX
Liste des volontaires
Un psychiatre
(le psychiatre référent ou un autre)
Constituer une équipe (1)
Psychiatre
Evaluation immédiate
Mobilisation d’une équipe
SAMU = locaux Sce Psy XXX
• S’équiper
• S’informer
• Briefing technique / réévaluation
Constituer une équipe (2)
Psychiatre
Evaluation immédiate
Mobilisation d’une équipe
SAMU
S’informe, réévalue
SAMU = locaux Sce psy XXX
S’équiper
S’informer
Briefing technique / réévaluation
Constituer une équipe (3)
Psychiatre
Evaluation immédiate
Mobilisation d’une équipe
plus proche (Est Var ou Nord Var)
petit matériel (médicaments,
badges)
SAMU
S’informe, réévalue
Acheminement du matériel
SUR SITE
- s’équiper
- s’informer
- briefing technique / Réévaluation
Constituer une équipe (4)
Psychiatre
Evaluation immédiate
Mobilisation d’une équipe
SAMU = locaux Sce Psy XXX
- s’équiper
- S’informer
- Briefing technique / réévaluation
Appel CUMP Marseille
pour mise en alerte
pour renforts
Acheminement
Equipe suffsante
Briefée
Equipée
Mise en alerte
des services d’accueil
(plan blanc)
Mise en alerte
d’une équipe de renfort
SITE
Appel CUMP Marseille
pour mise en alerte
pour renforts
La doctrine : la chaîne médicale
Poste d’Urgence Médico-Psychologique
PUMP
•
•
•
•
À proximité du PMA
Présence d’un téléphone (filaire)
Un « secrétaire »
Des soignants
PUMP
Le « secrétaire » :
liste des victimes
remplit les fiches de triage SAMU
note leur devenir
reçoit les informations
comptabilise les possibilités d’accueil
PUMP
Le ou les soignants :
soutien, soins
information
diagnostic et tri
orientation
Toute personne passant par le
PUMP
Est répertoriée sur une liste
Reçoit (si besoin) une fiche de triage
Est évaluée (l’évaluation psychologique reportée sur
la fiche de triage et sur la liste)
Bénéficie d’une prise en charge adaptée : écoute,
ventilation émotionnelle, médicaments …
Reçoit la note d’information destinée aux victimes
Dans l’immédiat : les postes à
pourvoir
• Organisateur 1
• PUMP
secrétaire 1
soignants 1 pour 20 (?)
• Soutien attendants 1 à X
• Soutien proches des victimes, attendants (salle d’accueil des famille,
morgue) 1 à X
• Soutien téléphonique 1
• Soins psy aux urgences
l’inf psy habituel +/- renfort 1 à X
psychiatre de garde 1 (intégré d’office dans le blanc)
• Soutien sauveteurs 1 (orientés par chef d’équipe +/- après defusing)
Post-immédiat
• S’assurer de la prise en charge psy des victimes
• S’assurer du devenir à partir de la liste du PUMP
• S’assurer de la prise en charge psy des blessé
(passés au PMA, non recensés au PUMP)
• Debriefing victimes
• Debriefing sauveteurs
• Debriefing CUMP 83
• Rédaction d’un compte-rendu de l’intervention
Debriefing - Histoire
Buts :
• Obtenir une histoire orale du combat
• « dissipation of the fog of combat »
Effets :
• « psychological purge »
• Augmentation de l’estime de soi
• Soulagement
• « a morale building experience »
• Ventilation émotionnelle
Debriefing
• Operational debriefing : armée israëlienne, FBI, services de lutte
contre les incendies, unités de recherche, business (team mettings,
problem-solving meetings …)
• Didactic debriefing (Dunning, 1998)
• Psychological debriefing
–
–
–
–
–
Psychological debriefing (Raphaël, 1977-1986)
Crisis intervention (Cohen et Ahern, 1980)
CISD : critical incident stress debriefing (Mitchell, 1983)
Debriefing selon Berglann et Queen (1988)
National Organization of Victims Assistance debriefing (Young,
1988)
– « Multiple Stressor Debriefong » (Amstrong, O’Callanghan ert
Marmar, 1991 – San Francisco Bay Area earthquake)
Debriefing - cibles
J. Mitchell 1981, 1982, 1983
Charge émotionnelle
Détection des individus symptomatiques
C. Griffin 1987
Cohésion du groupe
L. Bergman et T. Queen 1986
Apprentissage d’habilités de coping
B. Raphaël, 1986
Désengagement après sauvetage
Intégration de l’expérience de catastrophe
Debriefing - cibles
• Réactions des individus exposés
• Élaboration post-événementale et attribution
• Symptômes résiduels
Debriefing - objectifs
Pour le groupe :
• Améliorer la communication
• Augmenter la cohésion
• Préparation à de nouvelles expositions
• Symbolisation, attribution de signification à
l’événement traumatique
(Shalev AY, 1994)
Debriefing - objectifs
Pour les individus :
• Diminuer l’envahissement émotionnel
• Limiter la désorganisation cognitive
• Augmenter le sentiment d’efficacité personnelle
• Faciliter la révélation des émotions et le retour du plaisir
• Se désengager de son intervention
• Apprentissage d’habilité de coping
• Initier un processus de deuil
• Admettre comme normaux les sentiments et émotions
• Correction des connaissances erronées
(Shalev AY, 1994)
Debriefing - techniques
•
•
•
•
•
Ventilation émotionnelle
Répétition cognitive
Soutien
Mobilisation des ressources
Conseil actif et éducation
Debriefing - techniques
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Post-immédiat
Sur site
Mêmes structures organisationnelles
Individus exposés au même trauma
Bases factuelles
+/- grand degré de revue cognitive de l’événement
Échanges verbaux et émotionnels
Partage de différents niveaux d’information
Réévaluation des considérations initiales
Acquisition d’informations nouvelles
Debriefing – mode d’action
• Ventilation émotionnelle
• Abréaction
• Retraitement de l’information sous forme verbale
(iconique  verbale : Greenberg et Van Der Kelk, 1987)
• Identification au groupe
• Diminution d’un intolérable sentiment d’isolement
• Destigmatisation
• Restructuration cognitive
• Apprentissage des copings
• Information – éducation
• Soutien social
CISD
Critical Incident Stress Debriefing
(J. Mitchell, 1981, 1982, 1983)
Déroulement
• Introduction : confidentialité, procédure, bénéfices
attendus
• Phase 1 : exposition des faits
• Phase 2 : les pensées initiales (phase cognitive)
• Phase 3 : les réactions (phase émotionnelle)
• Phase 4 : revue des symptômes
• Phase 5 : éducation
• Conclusion - récapitulation
CISD Phase 1 :
exposition des faits
Chaque membre du groupe doit :
• Décrire son rôle durant l’événement
• Exposer les faits survenus, selon son propre
point de vue
(Mitchell, 1983)
CISD : Phase 2
les pensées initiales
Chaque membre du groupe doit :
– Exposer les premières pensées survenues
pendant l’événement, l’amenant à
préciser sa vision personnelle des faits.
(Mitchell, 1983)
CISD : phase 3
les réactions
Exploration des moments les plus difficiles de
l’expérience :
• Les participants sont encouragés à se rendre
compte de leurs réactions émotionnelles et à
exprimer leurs sentiments.
(Mitchell, 1983)
CISD : Phase 4
revue des symptômes
Chaque participant passe en revue ses propres
symptômes, aux plans :
• Cognitif
• Physique
• Émotionnel
• Comportemental
au moment des faits et lors du présent debriefing
(Mitchell, 1983)
CISD : Phase 5
éducation
• Insiste sur le caractère normal des signes de
détresse
• Donne des informations
• Sur les manières d’y faire face
• Donne des informations sur les conséquences pour
la santé
(Mitchell, 1983)
defusing
• Plus court : 20-45 min
• Destiné aux sauveteurs
• Moins structuré
perspectives de chaque participants
conseils de coping
encouragement à se ménager
• 1 ou plusieurs séances
• Pendant le déroulement de l’intervention, si elle se
prolonge
debriefing
Avantages immédiats
•
•
•
•
•
•
Soulagement
Restauration de l’estime de soi
Information – éducation
Cohésion d’un groupe
Dépistage des individus symptômatiques
Réassurance du corps social (les victimes sont prises en
charge)
Avantages à distance
• Effets préventifs sur les pathologies post-traumatiques ?
L’INTERVENTION
IMMEDIATE
Soins d’urgence
Communiquer avec le sujet traumatisé
Plan général
• Définition de l’empathie
• Les 5 compétences de base de la communication
efficace selon R. Buckman
• Les 6 étapes de la communication avec le sujet
traumatisé
• Les « 12 erreurs » à éviter d’après Gordon
Définition de l’empathie
• Landolo : Tentative de reproduire en soi les
sentiments de l’autre afin de le comprendre
• Campbell : Plonger dans le système de référence
psychologique de l’autre
• Casnier : C’est la capacité à se mettre à la place
d’autrui et à percevoir ses affects, ses
représentations ou de partager ses actions et
réactions.
• Rogers : C’est la capacité du clinicien de percevoir
le système de référence interne d’une autre
personne avec exactitude, avec les composantes
émotives et les significations associées, comme si
on était l’autre personne mais sans perdre de vue
la condition « comme si ».
• Les limites de l’empathie, selon Landolo, renvoie
au fait de réagir à la situation de la personne avec
la même intensité que ce dernier, c’est à dire
souffrir à chaque fois que l’autre souffre.
• Egan : L’empathie est une forme de
communication qui englobe l’écoute, la
compréhension de la personne et le fait de
lui communiquer cette compréhension.
Objectif : opérationnaliser
cette notion d’empathie
La communication efficace selon
R. Buckman
Les 5
compétences de
bases
• Préparation à l’écoute
• Interrogation
• Écoute active
• Signes de compréhension
• réponses
Préparation à l’écoute
• Avoir tout le temps nécessaire
• Avoir un endroit approprié où l’on peut s’asseoir
• Pensez aux actes élémentaires de politesse (dire
bonjour, serrer la main et vouvoyer)
• Se présenter par son nom et sa fonction
• Donner le temps à la personne de s’installer
• Maîtriser
ses
propres
paramètres
de
communication non verbale
Les dix paramètres non verbaux
de la communication
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
La hauteur et l’intensité du regard
Le visage
Les gestes
La posture
La distance
Le ton de la voix
Le volume
L’articulation
La vitesse d’élocution
La quantité de mots
L’art de poser des questions
• Les questions fermées : elles ne donnent pas véritablement
la parole au patient, surtout en ce qui concerne
l’interprétation personnelle de la situation ou de ses
sentiments sur le sujet. On risque alors d’empêcher la
communication.
• Les questions orientées : elles correspondent à des phrases
prononcées sur un ton interrogatif, et révèlent votre
opinion et pas celle de la personne ce qui risque de susciter
l’animosité du malade (vous ne pensez pas qu’il serait plus
judicieux de …)
• Les questions ouvertes : on n’impose pas au malade un
type de réponse précise et on ne définit pas d’avance les
limites de notre champ d’intérêt. On s’ouvre alors à la
relation.
L’écoute active
Pendant que la personne répond aux questions
ouvertes, nous devons montrer que nous
l’écoutons activement.
Laisser exprimer le patient et ne jamais couper la
parole (sauf si la personne se perd dans ses
propres divagations).
Encourager la personne à continuer : hochement de
tête, interjections.
Soigner particulièrement le contact visuel.
Admettre des moments de silence
Guetter la question dissimulée.
Les signes de compréhension
Montrer que l’on écoute et que l’on comprend
• La répétition : reprendre les derniers mots
clés
• La reformulation : reprendre les propos du
patient en les formulant à sa propre manière
• La réflexion : comprendre la position de
l’autre (« si je comprends bien… »)
L’art de donner des réponses
Il ne s’agit pas d’avoir de réponses à tout.
Face à une question de la personne, on peut :
• Poser des questions supplémentaires
• Ne pas répondre : le silence
• Donner l’information que l’on possède
• Réponse rassurante et adaptée
• Réponse empathique : identifier l’émotion sous le
coup de laquelle la personne se trouve, identifier
les causes de cette émotion et communiquer notre
compréhension.
Communiquer avec le sujet
traumatisé
• Les préliminaires
• Que sait déjà la personne ?
•
Que
veut
savoir
la
personne
?
Les 6 étapes 
• La communication d’information
• Répondre aux sentiments
• Proposition et suivi
Les préliminaires
• Nous avons déjà parlé de la notion de temps de l’écoutant,
du choix de l’endroit, du contrôle de vos paramètres non
verbaux, des règles élémentaires de politesse, de la
nécessité de se présenter et de laisser le temps à la
personne traumatisée de « s’acclimater »
• Allez vers la sujet traumatisé (il existe à nouveau)
• Identifiez la personne traumatisée par son nom si c’est
possible (ou son numéro)
• Certains parleront spontanément ou commencer par des
questions telles que « comment vous sentez-vous ? »,
« comment allez-vous ? » ou même « est-ce que vous vous
sentez assez bien pour parler maintenant ? » (accepter les
défenses rôle de la couverture et de la boisson chaude)
Que veut savoir la personne
• Se faire une idée de ce que veut savoir la personne « est ce
qu’il y a des choses que vous voudriez savoir ? », « est ce
que quelque chose vous préoccupe particulièrement ? »
• Parfois, pourquoi eux !
• Parfois rien du tout
• Parfois l’heure, le jour, l’endroit où ils sont ! (pas
forcément désorienté : vol Moscou/Londres)
• Parfois la personne veut savoir ce qu’il s’est réellement
passé
• Parfois la personne est préoccupée par les symptômes de
stress
• Parfois la personne veut avoir des nouvelles de sa famille
ou de ses proches
La communication d’information
• Ne pas hésiter à dire ce que vous savez
• Parfois ne pas répondre
• Donner l’information « vérifiée » des
circonstances de l’événement
• Expliquer et définir les symptômes de stress
• Pour l’inquiétude par rapport aux proches assurer
que l’on va essayer de répondre à sa demande
(être le porte parole de la personne)
• (cas particulier sur l’annonce de la mort du
proche)
Répondre aux sentiments
• Mettre en avant les signes de compréhension
• reconnaître le vécu émotionnel de la personne
• Normaliser et légitimer l’émotion en lien avec ce
que vient de vivre et/ou ce que vit la personne
• Rassurer et soutenir judicieusement la personne
Proposition et suivi
• Proposer un café, une boisson chaude
• Proposer de parler si la personne le désire à nouveau ou de
rester simplement là avec elle
• Proposer l’aide médicamenteuse
• Proposer des exercices de coping de gestion du stress
• Mettre en avant le rôle des proches au retour à la maison
• Parler du debriefing, expliquer et inviter la personne à s’y
rendre dans les jours qui suivent l’événement (lieu défini)
• Parler de la possibilité d’un suivi psychologique postévénement dans des structures spécialisées et donner les
coordonnées précises (fiche)
Les 12 erreurs à éviter
•
•
•
•
•
•
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•
•
•
Ordonner, diriger
Menacer
Moraliser
Prêcher
Stéréotyper
Juger, critiquer
Désapprouver et faire la leçon
Approuver et complimenter
Analyser et interpréter
Réassurer sans savoir
Ignorer, interrompre
Enquêter, interroger
Donner des solutions précipitamment
Ordonner, diriger, commander
• Personne : Ah … je me sens pas bien … j’ai des
vertiges …
• Réponse à éviter : Venez madame, asseyez vous,
vous aller boire un verre d’eau … et vous calmer.
(réponse infantilisante)
• Réponse possible : soutenir la personne et la
conduire là où elle pourrait s’asseoir en disant par
exemple : appuyez vous sur moi, je vais vous
aider.
Avertir, menacer, mettre en garde
• Personne : Je me demande si je vais
surmonter …
• Réponse à éviter : si vous ne réagissez pas,
c’est sûr
(engendre l’hostilité)
• Réponse possible : surmonter ? Qu’est ce
que vous voulez dire par là ?
Moraliser, sermonner, prêcher
• Personne : je ne veux pas prendre ce cachet
… je vais être cassé après.
• Réponse à éviter : vous devriez accepter par
amour pour votre mari, au moins …
(dévalorisation)
• Réponse possible : si je comprend bien,
vous ne voulez pas de traitement car vous
pensez qu’après vous serez cassé.
Stéréotyper, étiqueter
• Personne : je me sens trop faible encore
pour rentrer chez moi.
• Réponse à éviter : Allez ! Vous êtes un
homme un vrai ou pas ?
(engendre la contre-attaque)
• Réponse possible : je comprends bien
Monsieur, vous pouvez rester là aussi
longtemps que vous le désirez.
Juger, blâmer, critiquer
• Personne : Je me sens coupable de n’avoir
pas pu aider les autres
• Réponse à éviter : il est un peu tard pour
changer quoique ce soit !
(dévalorisation, culpabilité, repli ou hostilité)
• Réponse possible : sur quoi vous vous basez
pour dire ça ?
Désapprouver, contredire et
faire la leçon
• Personne : j’ai bien vu … c’était une
bombe à l’arrière de l’avion …
• Réponse à éviter : mais non Madame vous
faite erreur, c’est le moteur droit de l’avion
qui a pris feu !
(ressentiment et persistance des faits erronés)
• Réponse possible : Ah bon ! Qu’avez vous
vu encore ?
Rassurer sans savoir ou trop
précipitamment
• Personne : je ne sais pas où est ma famille …
• Réponse à éviter : gardez confiance, on va les
trouver … ça va aller vous verrez …
(minimiser, nier, rejeter)
• Réponse possible : vous savez pour l’instant, on
ne sait pas grand chose sur qui et qui … Dès que
l’on aura plus de renseignements je vous tiendrai
au courant.
Ignorer, distraire, dévier,
interrompre
• Personne : est-ce que vous avez vu mon fils … il
était avec moi … un petit garçon de dix ans
• Réponse à éviter : Stop ! Avant tout dites moi
votre nom Madame.
(démontre notre manque d’intérêt, incompréhension)
• Réponse possible : je sais que c’est difficile
Madame … Pouvez vous me dire quel est le nom
de votre fils et me le décrire … Et ensuite on
pourra envisager comment faire.
Questionner, enquêter, interroger
• Personne : Vous savez je ne me rappelle pas bien
comment ça s’est passé …
• Réponse à éviter : Vous étiez dans le train ou sur
le quai de la gare ? Vous étiez seule ? Avez-vous
entendu la bombe ?
(abstraction des sentiments, manque de compassion)
• Réponse possible : De quoi vous rappelez vous au
juste ?
Conseiller, donner des solutions
au mauvais moment
• Personne : c’est inconcevable ! C’est un
scandale ! C’est qui le responsable ici ?
• Réponse à éviter : Monsieur, respirez
normalement et lentement … ça va vous
calmer.
(réponse fondée sur le pouvoir : établir avant
la relation)
• Réponses possibles ?
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