Des siècles après sa disparition, lempire aztèque
fascine toujours. Sa riche mythologie, sa violence,
sa fin brutale alimentent bien des fantasmes.
Les historiens aujourdhui encore semploient à
démêler mythes et réalité.
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50 ScienceS HumaineS Novembre 2009
Soleil et sang
Le destin des Aztèques
Selon la légende, c’est le dieu Huitzilo-
pochtli qui guida les Aztèques
durant la longue migration qui les
mena des zones sertiques du nord du
Mexique jusquà la vallée de Mexico. C’est
également lui qui leur indiqua le terme de
cet exil, le cœur de leur puissance future :
là où ils verraient un aigle se poser sur un
cactus. À cet endroit, ils construisirent un
premier et fruste sanctuaire, centre pré-
curseur de l’immense cité Tenochtitlan,
nom qui signifie : « près du figuier de Bar-
barie ». Mais la métaphore va plus loin
puisque l’aigle est une des représentations
Reconstitution du grand temple
Tenochtitlan, xve scle.
DR
Références
fondation de la ville une victoire du soleil
sur les ténèbres, comme cétait le cas pour
les Azques, trouvait là une illustration
frappante.
Mais la région avait déjà connu une pre-
mièreriode de stabilité et dépanouisse-
ment du ive au xe siècle. Des centres urbains
étaient s (notamment Teotihuacan),
abritant des sociétés développées qui pos-
daient des clers ts hiérarchis et
une activité artistique raffinée. Pour des
raisons qui restent encore mal connues,
ces cités connaissent un déclin brutal vers
900. S’ensuivent des déplacements et bras-
sages de populations, en particuliers avec
des nouveaux venus, des nomades du nord
parlant la langue nahuatl. Notamment les
Toltèques. Ceux-ci fondent leur ville, la
« légendaire Tula », vers 856, et leur civilisa-
tion brillante rayonnera sur toute la région
jusquau but du xiie siècle. Sous les pres-
sions migratoires, affaiblie par des luttes
intestines, Tula s’effondre. Elle restera
néanmoins un modèle mythique pour ses
successeurs (et surtout les Aztèques) qui
Novembre 2009 ScienceS HumaineS 51
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du soleil et de Huitzilopochtli et que le fruit
du cactus (ici un nopal) a la forme d’un
ur humain, l’offrande même faite au
dieu par les Aztèques (encadré p. 52).
Tenochtitlan, cette « Venise des Améri-
ques », s’étendra sur 31 k (cinq fois plus
que Londres à la même époque) comptera
jusqu’à 300 000 habitants à l’arrivée de
Hernán Cortés (encadré ci-dessus) et résulte
d’un colossal travail de drainage et de ter-
rassement oré en quelques dizaines
d’années seulement.
Parmi eux, une petite tribu :
les Aztèques
Le récit aztèque des origines est cependant
une combinaison perpétuelle de mythe et
de alité. Tout le travail historiographique
depuis la fin du xixe siècle a consisté à
démêler l’un de lautre. Tout d’abord,
Tenochtitlan n’a certainement pas été
cée ex nihilo. La date retenue pour sa
création, 1325, coïncide, selon l’archéolo-
gue Eduardo Matos Moctezuma, avec une
éclipse solaire, le 13 avril 1325. Voir dans la
Hernán Cortés (1485-
1547) est issu d’une
famille noble et pauvre
d’Estrémadure. Après de
brèves études, il travaille
sans conviction chez un
notaire. Mais dès 1504, il
part chercher fortune et
embarque pour les Indes.
Il combat les Indiens à Haïti
puis à Cuba où il obtient la
protection du gouverneur
Diego Velázquez. Celui-ci
confie à H. Cors le
commandement d’une
expédition au Mexique
dont le but est seulement
de commercer par troc et
de se procurer de l’or.
Lambition de H. Cortés lui
fait voir plus loin et,
engageant ses deniers
personnels, il part le
18 février 1519 de Cuba à la
tête de 11 navires, 500
soldats, 16 chevaux et une
quinzaine de canons.
Sa stratégie est, au départ,
fondée sur la diplomatie et
le refus du combat sauf à y
être contraint. Percevant
rapidement, au cours de
discussions avec les
Totomaques, que l’empire
aztèque suscite des
rancœurs, il cide de
partir à sa conquête. Afin
de décider les plus
sceptiques parmi ses
hommes, il fait saborder
ses navires, les
contraignant ainsi à aller
de l’avant avec lui. Après
s’être allié avec Tlaxcala, il
entre pacifiquement à
Tenochtitlan le 8 novembre
1519 où Moctezuma le
reçoit fastueusement. La
ville le laisse pantois
d’admiration.
Mais H. Cortés s’empare
de l’empereur et se sert de
son otage pour imposer
ses volontés.
Diego Velázquez ayant
dépêché une expédition
contre lui, H. Cortés revient
sur la côte et réussit à
convaincre son chef de se
joindre à lui. Lorsqu’il
revient à Tenochtitlan, la
brutalité de ses troupes
conduit au soulèvement
des Aztèques et il subit une
défaite (la Noche triste du
30 juin 1520). Mais le
recrutement d’auxiliaires
lui permet d’entamer un
siège de Mexico qui résiste
durant trois mois à tous les
assauts. À la fin, il ne resta
que des ruines de la
splendeur de
Tenochtitlan. n t.j.
Hernán Cortés
conserveront ses coutumes, son langage et
son organisation sociale militarisée jus-
quà l’arrivée des Espagnols.
Les nouvelles vagues de peuples barbares
venus du nord se mêlent alors aux popula-
tions sédentaires disperes, ce sont les
Otomis, les paques et surtout les
Chichimèques. Peuples du désert à l’orga-
nisation sociale rudimentaire, ils ont tout
à apprendre et soif de conquêtes. Parmi
eux, une petite tribu : les Aztèques.
Depuis un demi-siècle, nos connaissances
sur la Mésoamérique des Aztèques ont été
considérablement enrichies. Comme le
rappellent Danièle Dehouve et Anne-Marie
Vié-Wohrer dans le maître ouvrage quelles
ont fait paraître récemment (1), cest dabord
larchéologie qui a permis de réviser un cer-
tain nombre de théories jusque-là admises
sur la civilisation aztèque.
Ceci permet de relativiser les récits indiens
et aide à faire la part du mythe. Héritiers
d’un pasdéjà riche, les Aztèques don-
naient d’eux-mêmes une image issue dune
réécriture permanente, d’un ajustement
DR
Références
Les sacrifices humains sont
attestés en Mésoamérique
aussi loin qu’on puisse
remonter. Alibi tout trouvé pour
les esclavagistes, voire
argument supplémentaire pour
justifier la « mission
civilisatrice » de l’Occident, le
sacrifice chez les Aztèques est
avant tout un « fait social total ».
Le roi notamment pratiquait
l’autosacrifice et offrait son
sang, tout comme les prêtres à
certaines périodes.
Scarifications, mortifications et
automutilations étaient
courantes. Des animaux étaient
également immolés en toute
occasion.
Tout repose sur la vision
tragique qu’ont les Aztèques de
l’existence, sur leur vision d’un
monde « instable et menacé ».
Les dieux ont créé le monde.
Mais ils ont également créé le
soleil, grâce au sacrifice de l’un
d’eux qui, se jetant dans un
brasier en ressortit transformé
en astre. Cependant il fallait du
sang pour que ce soleil se
mette en mouvement. Les
autres dieux se sacrifièrent
alors pour lui permettre de
débuter sa course. Pour que ce
soleil continue à apporter la vie,
les hommes, engagés dans un
rapport de ciprocité, ont la
responsabilité de le nourrir de
« l’eau précieuse » (chalchiuatl).
Il existait de multiples formes de
sacrifice mais toutes étaient
extrêmement ritualisées. Celui
des guerriers était organisé
ainsi : maintenue sur la pierre
sacrificielle au sommet du
temple pyramidal, la victime
avait le cœur arraché par le
prêtre avant que son corps soit
jeté au bas de l’escalier. On
récupérait la peau par
écorchement puis celui qui avait
apporté le prisonnier ramenait
son corps afin de le manger avec
sa famille. Il faut noter que les
futurs sacrifiés pouvaient rester
vivre plusieurs années dans
cette famille et en devenir
comme un membre, entoude
tout le respect à sa condition.
Le sacrifice humain chez les
Aztèques nétait donc pas une
pure barbarie sur laquelle il
suffirait de porter un jugement
moral. C’était une pratique
complexe, et comme l’écrivent
Danièle Dehouve et Anne-Marie
Vié-Wohrer « une activité sacrée
et dangereuse dont
pendaient leur vie et leur
mort ». n t.j.
Nourrir les dieux : les sacrices humains
constant à leur mythologie d’une part, à
leurs conquêtes d’autre part : il fallait bien
une origine merveilleuse à ce destin
singulier.
Ainsi les avis des historiens divergent au
sujet de ce modèle de sédentarisation de
nomades guerriers. Au cours des années
1990, un vif débat eut lieu entre, dune part,
les tenants de l’origine chichimèque des
Aztèques et, dautre part, ceux pour lesquels
les Aztèques sont originaires de Mésoamé-
rique, cultivateurs parmi d’autres, dont
lascendance nomade serait pure légende.
209
52 ScienceS HumaineS Novembre 2009
dentale par exemple, les demi-dieux fon-
dent des cis (l’exemple le plus fameux
étant celui de Rome, fondée par Romulus et
Remus, fils de Mars et d’une mortelle).
Ensuite ils convolent plus ou moins pacifi-
quement avec les femmes autochtones (les
Sabines pour poursuivre sur le me exem-
ple), s’imposant comme le nouveau pouvoir
aps avoir détrôné l’ancien. D cette dua-
lité que l’on retrouve chez les Aztèques entre
le Chichimèque, guerrier nomade venu du
nord, et l’agriculteur sédentaire ritier de
la civilisation de Tula.
C’est sans doute l’anthropologie qui permet
den savoir plus sur la question. Dans Les Îles
dans l’histoire (2), Marshall Sahlins expose
lexistence d’un « me scme fondamen-
tal du pouvoir, depuis les îles Fidji et les Amé-
riques jusquà l’Inde et lAntiqui classique »,
celui de la « royauté sacrée ». Le roi est le
représentant des forces cosmiques et, par sa
fonction rituelle, assure la survie du groupe
social. Et l’un des traits marquants de cette
royauté sacrée, c’est son extériori, sa diffé-
rence d’essence, provenant de son rapport
direct avec le divin. Dans l’Antiquité occi-
Sacrifice humain au dieu Huitzilopochtli, miniature tirée d’une page du Codex Magliabecchi,
xvie scle, Archives nationales, Florence.
Aisa/Leemage
les les organismes indiens étaient sans
défense. On estime ainsi que la population
du Mexique est passée de 25 millions d’ha-
bitants en 1519 à 1 million au but du
xviie siècle.
Selon l’archéologue Dominique Michelet,
quand bien même H. Cortés t été vaincu,
la conquête aurait été poursuivie par
d’autres et en définitive, c’est de leur pro-
pre système de pensée que les Aztèques
ont évictimes. Trop gémoniques, ils
ont nalement repoussé les alliés poten-
tiels. Il demeure que cette civilisation,
frappée en plein essor, navait pas exau
toutes ses promesses. Elle reste l’objet de la
même fascination que celle que ressenti-
rent les conquistadores entrant dans
Tenochtitlan. n
thierry jobard
(1) Danièle Dehouve et Anne-Marie Vié-Wohrer,
Le Monde des Aztèques, Riveneuve, 2008.
(2) Marshall Sahlins, Des Îles dans l’histoire (1985),
trad. Jacques Revel, Gallimard, 1989.
Références
Il nen demeure pas moins que peu de civi-
lisations ont à ce point tendu vers la guerre.
C’est que la guerre (yaoyotl) représente un
devoir sacré pour les Aztèques. Intégrée
dans une cosmogonie complexe (encadré
p. 54), expression de la volondes dieux,
elle est très ritualisée. Et si des motifs plate-
ment économiques pouvaient la déclencher,
la guerre devait respecter tout un ensemble
de conventions. Lentrée en campagne sup-
posait un casus belli précis, certes plus ou
moins sincère, suivi de la notification offi-
cielle au récalcitrant de l’affrontement
imminent. Affrontement sur le lieu et la date
duquel tout le monde se mettait d’accord
avant de prier les dieux de leur accorder la
victoire. Celle-ci se manifestait par la prise
du temple de la cité adverse, dont l’incendie
marquait la domination de Huitzilopochtli
(dieu tribal des Mexicas et divinité guerrière
par excellence) : les dieux avaient parlé. Le
versement d’un tribut par le vaincu était
désormais l’expression de sa soumission.
Pour autant, celui-ci, à condition qu’il
reconnaisse la suprématie de Huitzilo-
pochtli, conservait ses rites, ses coutumes et
ses institutions.
Une ligue de cités autonomes
Quant au tribut, il était adapté aux particu-
larités de chaque province. Tenochtitlan-
Mexico étant située à plus de 2000 tres
d’altitude, beaucoup de produits lui fai-
saient défaut. Céréales, tissus, vêtements,
peaux, plumes doiseaux (dont les Aztèques
étaient friands pour leurs parures), pierres
précieuses mais aussi main-d’œuvre
affluaient sur le plateau central en énormes
quantités.
Lempire aztèque, bien que dominateur, est
en fait (sauf exceptions) une « ligue de cis
autonomes », selon l’expression de Jacques
Soustelle. Son territoire nest d’ailleurs pas
continu à son apogée, des enclaves indé-
pendantes subsistent. Dans les gions
frontalières ou stratégiquement essentiel-
les, des « gouverneurs » azques étaient
nommés et des contingents installés.
Mais du fait même de cette ritualisation de
la guerre, il importait davantage de faire
des prisonniers que de tuer ses ennemis, les
Azques seront totalement déstabilis
par la façon de combattre des Espagnols et
ne sauront, malgré leur vaillance et leur
entraînement, leur opposer une résistance
adéquate.
Le retout du serpent à plumes
H. Cortés arrive au Mexique l’ane « 1-
roseau » du calendrier aztèque. Or, pour les
Aztèques, cette année correspond au retour
éventuel du dieu Quetzalcoatl (« serpent à
plumes de quetzal ») annoncé dans les pro-
pties mythologiques. Quetzalcoatl, juste-
ment crit comme portant une barbe
noire, devait venir un jour réclamer son
royaume. Il y eut comme une soumission
au destin, tout à fait propre à la culture aztè-
que, mais aux conséquences fatales.
La rencontre de H. Cortés avec Malintzin
(La Malinche), esclave noble et fort intelli-
gente, allait également lui permettre d’ac-
quérir un précieux avantage. Celle qui
devint sa maîtresse parlait maya et nahuatl,
elle favorisa les contacts avec les autochto-
nes et resta l’alliée la plus fidèle de
H. Cortés.
Celui-ci sut également jouer des
dissensions entre la Triple
Alliance et ses vassaux.
Les Tla xca ltèques
notamment qui, après
des combats meur-
triers et vains contre les
Espagnols, laissèrent
parler leur hostilité vis-à-
vis des Aztèques et se ran-
gèrent aux côtés des Euro-
péens. Tout comme les
Otomis, les Totonaques ou
les tribus d’Uexotzinco et du
sud de la vallée de Mexico.
Vinrent ensuite les épidé-
mies : grippe, variole, rou-
geole, typhus, face auxquel-
Vaisselle
rituelle :
masque de
Tlaloc,
Tenochtitlan,
1400-1521.
Museo del Templo Mayor, Mexico
209
54 ScienceS HumaineS
Cest autour de l’empereur (tlato-
ani, « celui qui a la parole ») que
tout sorganise. Celui-ci concen-
tre en lui, à la fois la perfection due à ses
fonctions (guerrier, juge, prêtre et protec-
teur de son peuple) et la garantie de la
bonne marche de lunivers. Il est un exem-
ple et un gardien. Mais, sil était lincarna-
tion du soleil (et des différentes divinités
qui s’y associaient), le tlatoani devait égale-
ment représenter la partie obscure, froide
et lunaire du monde. Dcette particula-
rité, le cihuacoatl (le « serpent-femme »), qui
consacre une forme de dualité au sommet
de l’État. Le cihuacoatl, sorte de vice-roi,
assurait l’intérim du pouvoir, exerçait les
fonctions de juge suprême, dirigeait la ges-
tion du tribut et organisait les opérations
militaires. Il assurait également la régence
enriode d’interrègne.
Car le roi, chez les Aztèques, n’est pas un
souverain héréditaire, il est élu. Du moins
est-il désigné, au sein d’une famille prin-
cière, par un conseil permanent et après
l’accord (de plus en plus formel) des deux
autres rois de la Triple Alliance. Après lui et
le cihuacoatl viennent les quatre plus hauts
dignitaires : le tlacochcalcatl (« chef de la
maison des javelines »), chargé de larsenal,
le tlacateccatl celui qui commande les
guerriers »), autre chef militaire, l’ezuauacatl
(« celui qui pand le sang ») et le tlillancalqui
(« seigneur de la maison de la noirceur »), aux
fonctions moins clairement définies.
Une noblesse fondée sur
le mérite
La noblesse aztèque ne constitue pas un
état au sens on pouvait l’entendre en
Europe à la même époque. Ce sont les
mérites qui fondent les honneurs et non
l’inverse. Ainsi tout « homme du commun »
(macehualli), s’il se conduisait avec bra-
voure sur le champ de bataille, faisant un
ou plusieurs prisonniers, était honoré par
son peuple et pouvait connaître une ascen-
sion sociale, voire devenir noble et entrer
dans des ordres militaires d’élite, avec le
droit de s’habiller différemment, de porter
Références
Une société pyramidale mais ouverte
Le panthéon aztèque est
varié (144 dieux selon
certains) et complexe. Il
résulte à la fois de
l’évolution millénaire de
divinités de Mésoamérique
et de l’intégration
progressive des dieux des
peuples vaincus.
Un couple primordial incréé
est à la source de tous les
êtres : Ometecuhtli le
seigneur de la duali») et
Omeciuatl la dame de la
dualité »). « » de ce couple
(mais immortel et pouvant
mourir et renaître à l’infini),
Tezcatlipoca Miroir
fumant noir »). Il est
omniprésent, invisible et
peut tout voir grâce au
miroir qu’il porte. Il est donc
redouté. Dieu ancien des
Mexicas, il symbolise
également le ciel nocturne
et apporte souvent le
trouble, le désordre et la
peur chez les hommes.
Quetzalcoatl serpent à
plume de quetzal ») est son
frère. Dieu bienfaisant, déjà
honoré à Tula, il a participé
à la séparation du ciel et de
la terre et à la création de
l’humanité. Inventeur du
calendrier et de lécriture, il
représente l’ordre et la
mesure et apparaît comme
le modèle du prêtre. Mais il
possède de nombreuses
autres facettes qui font de
lui une divinité de premier
plan dans toute l’aire
mexicaine.
Tlaloc est le dieu de l’eau et
de la pluie. Lun des deux
sanctuaires du Templo
Mayor lui était consacré,
l’autre à Huitzilopochtli,
dieu tutélaire des Aztèques.
Se trouvaient ainsi réunis le
culte ancien des
sédentaires/agriculteurs et
celui, récent, des nomades/
guerriers.
Quant à Huitzilopochtli,
guide des Aztèques durant
leur longue errance, c’est le
dieu du Soleil à son zénith.
Dieu guerrier par
excellence, son culte
nécessite de grandes
quantités de sang humain.
Certains chroniqueurs
avancent le chiffre, sans
doute exagéré de 80 000
victimes pour
l’inauguration de son
temple en 1487. n t.j.
Des dieux nombreux et protéiformes
des bijoux et de participer à certaines dan-
ses rituelles. Les avis divergent sur lévolu-
tion supposée de la noblesse aztèque.
Selon certains historiens, elle était sur le
point de se constituer en caste réditaire.
Il est vrai qu’on avait commencé de distin-
guer à leur naissance les ls de ceux qui
s’étaient illustrés au combat en les appe-
lant pilli (« prince »). Jacques Soustelle parle
de véritable « action aristocratique » au
moment du gne du dernier empereur
Montezuma II (1502-1520). Michel Grau-
lich y voit un effet doptique dû au modèle
révolutionnaire français. Selon lui, lexem-
ple le plus proche serait « louis-quator-
zien ». Montezuma aurait souhaité conso-
lider lempire grâce à une noblesse unifiée,
gagnée à la puissance de l’État, plutôt que
d’agrandir encore les territoires, plus loin-
tains, plus difficiles à contrôler.
Bibliothèque de l’Assemblée nationale
Tlaloc, dieu de l’eau et de la pluie.
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