Centre Liégeois des très hauts risques de cancers mammaires et

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Centre Liégeois des très hauts
risques de cancers
mammaires et pelviens.
Valérie Bleret, Joëlle Desreux, Eric
Lifrange, Fréderic Kridelka
et Frédéric Goffin.
JLGO 09.
Introduction.

cancers du seins :
– Sporadiques
– 10% de prédisposition familiale
– 5% de prédisposition génétique (mutations BRCA1 et BRCA2)
Introduction.

mutation BRCA1 (Antoniou Am J Hum Genet 2003; Brose JNCI 2002):
– risque cumulé pour le cancer du sein à l’age de 70 ans = 55 à 85%
– risque cumulé pour le cancer de l’ovaire = 40%

mutation BRCA2 (Antoniou Am J Hum Genet 2003; Brose JNCI 2002):
– risque cumulé pour le cancer du sein à l’age de 70 ans = 37 à 85%
– risque cumulé pour le cancer de l’ovaire = 11 à 27%

Le syndrome de Lynch ou HNPCC (Boyd J JCO 2005, Gark K J Clin Pathol 2009):
– risque accru de cancer colorectal
– risque accru de cancer de l’endomètre
– risque accru de cancer ovarien
Introduction.

Risque de cancer du sein chez les patietes mutées BRCA (Chen
JCO 2007, 25 (11), 1329 – 1333)
30 ans
40 ans
50 ans
60 ans
70 ans
BRCA1
20 ans
30 ans
40 ans
50 ans
60 ans
1,8 (0,05)
-
12 (0,44)
10 (0,40)
-
29 (1,89)
28 (1,85)
20 (1,47)
-
44
44 (4,56)
38 (4,21)
22 (2,84)
-
54 (13,47)
54 (13,48)
49 (7,53)
37 (6,25)
12 (3,67)
BRCA2
20 ans
30 ans
40 ans
50 ans
60 ans
1 (0,05)
-
7,5 (0,44)
6,6 (0,40)
-
21 (1,89)
20 (1,85)
15 (1,47)
-
35
35 (4,56)
30 (4,21)
18 (2,84)
-
45 (13,47)
45 (13,48)
42 (7,53)
32 (6,25)
17 (3,67)
Introduction.

Risque de cancer de l’ovaire chez les femmes mutées BRCA
(Chen JCO 2007, 25 (11), 1329 – 1333)
30 ans
40 ans
50 ans
60 ans
70 ans
BRCA1
20 ans
30 ans
40 ans
50 ans
60 ans
1
-
3,2
2,2
-
9,5
8,7
6,7
-
23
22
20
15
-
39
39
38
34
22
BRCA2
20 ans
30 ans
40 ans
50 ans
60 ans
0,19
-
0,7
0,52
-
2,6
2,4
1,9
-
7,5
7,4
7
5,2
-
16
16
16
14
9,8
Problématique.

Mieux définir cette population à hauts risques de cancers
mammaires et pelviens.

Afin de lui offrir une prise en charge spécifique qui doit être:
–
–
–
–
–
–
–
–
–
pluridisciplinaire.
personnalisée.
effectuée en étroite collaboration.
expliquée à la patiente.
évolutive selon les étapes de la vie des patientes.
évolutive selon les progrès médicaux.
évolutive selon les souhaits de la patiente.
assortie d’un accompagnement psycho-social.
encodée dans une banque de données.
Questions.








Evaluation du risque individuel ?
Surveillance des seins et des ovaires ?
Vie reproductive ?
Hormonoprévention ?
Chirurgies prophylactiques ?
Qualité de vie ?
Outils de communication et d’aide aux choix ?
Gestion de la survenue de cancers ?
Réponses.

Création d’un Centre Liégeois Multisite réunissant des
représentants des différentes spécialités concernées.

Désir d’ouverture de ce centre et de collaboration avec tous
ceux qui souhaiteraient s’impliquer personnellement,
impliquer leur service ou leur institution dans ce projet
humain et scientifique.
Réponses.

Lors de notre première réunion du 4 juin 2009 étaient
présents:
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Médecin coordinateur sénologue ( Service du Pr. Lifrange: Valérie Bleret CHU-NDB,
Joëlle Desreux CHR-Sainte Rosalie).
Généticien (Service du Pr.Bours: Vincent Bours, Nicolas Janin).
Gynécologue spécialisé dans la gynécologie fonctionnelle et l’endocrinologie (Service
du Pr. Foidart: Aude Béliard, Axelle Pintiaux).
Chirurgien ou gynécologue spécialisé dans la chirurgie oncologique mammaire (
Service du Pr. Lifrange: Valérie Bleret, Pino Cusumano, Eric Lifrange).
Chirurgien ou gynécologue spécialisé dans la chirurgie oncologique pelvienne (Service
du Pr. Foidart: Frédéric Goffin et service du Pr.Kridelka: Frédéric Kridelka).
Chirurgien plasticien (Service du Pr. Nizet: Daniele Nardella).
Radiologue spécialisé dans l’imagerie mammaire et pelvienne (Service du Pr.
Dodelinger: Alain Thille, Nadine Remacle et du Dr. Rausin: Olivier Burlet).
Oncologue médical (Service du Pr. Jérusalem: Joëlle Collignon et du Dr. André:
Chantal André, Annelore Barbeaux).
Psychologue: Fabienne Clausse.
Objectifs.

Rédiger un manuel multidisciplinaire de guidelines
régulièrement actualisé.

Offrir aux médecins généralistes ou spécialistes concernés
par ces patientes la possibilité:
–
–
–
–

d’une évaluation du risque.
d’une concertation multidisciplinaire.
de la mise à disposition d’outils de communication.
d’une prise en charge intégrée dans le centre uniquement sur
demande expresse du médecin référent.
Construire une base de données.
Concrètement.

Pas de recrutement dicrect des patientes.

Avis multidisciplinaire indicatif.

Importance du dialogue.
Réalisation: Guidelines.

Population cible:
– Mutations BRCA1 et 2 avérées.
– ATCD familiaux de cancer du sein et de l’ovaire au 1er degré sans
mutations génétiques identifiées.
– Lifetime risk très élevé (> 50 % selon modèle IBIS de Tyrer-
Cuzick).
IBIS Risk Evaluator.
W oman' s age is 26 y ears .
Ris k after 10 y ears is 10.29%.
Age at menarche was 11 y ears .
10 y ear population ris k is 0.278%.
Pers on is nulliparous .
Lifetime ris k is 59.94%.
Pers on is premenopaus al.
Lifetime population ris k is 10.25%.
Height is 172 m.
Probability of a B RCA1 gene is 46.17%.
W eight is 63 kg.
Probability of a B RCA2 gene is 3.526%.
W oman has nev er us ed HRT.
?
?
53
42 65
Ov 49
Ov 63
41
32
?
?
?
36
26
58.5%
46.8%
35.1%
Personal risk
Population risk
23.4%
11.7%
0.0%
26
36
46
56
66
76
?
Réalisation: Guidelines.

Evaluation du risque:
– existence éventuelle d’un syndrome de prédisposition:





contexte personnel de cancer.
contexte familial de cancer évoquant un risque de transmission
autosomique dominante.
âge de diagnostic < âge habituel (en générale).
cancer multifocal ou bilatéral.
cancer du sein chez l’homme.
– consultation de conseil génétique.
Réalisation: Guidelines.

Surveillance mammaire:
– Schéma idéal:
 IRM 2X/an.
 bilan sénologique conventionnel 1X/an.
 autopalpation régulière.
– Début:

5-10 ans avant l’âge de survenue du cancer le plus précoce dans la
famille.
– Considérer toute lésion mise en évidence comme potentiellement
cancéreuse jusqu’à preuve du contraire.
Réalisation: Guidelines.


Surveillance ovarienne.
Salpingo-ovariectomie prophylactique.
– impact :

diminue le risque de cancer de l’ovaire de 95%
(Kauff et al . ASCO 2006 -
Abstract 1003: N=886)

diminue le risque de cancer du sein de 50%
(Kauff et al . ASCO 2006 -
Abstract 1003: N=886)

diminue le risque de mortalité par cancer du sein de 90%
Lancet Oncology 2006 - 7, 223: N=426)
– Pas d’ovariectomie seule
– âge idéal = 35 - 45 ans.
(Callahan MJ: J Clin Oncol 2007: n=122)
(Domchek S .
Réalisation: Guidelines.

salpingo-ovariectomie prophylactique.
– association d’une hystérectomie à la salpingo-ovariectomie
prophylactique:

population mutée BRCA:
– pas obligatoire.
– permet l’introduction d’un THS par estrogènes seuls.
– sinon, s’assurer de la normalité de l’endomètre.

syndrome de Lynch:
– recommandée.

patiente mutée avec cancer du sein:
– hormonothérapie par anti-estrogènes.
Réalisation: Guidelines.

salpingo-ovariectomie prophylactique.
– Nécessite une discussion avec la patiente :


risques chirurgicaux.
risque d’une éventuelle conversion en laparotomie (6,5% de lésions
ovariennes occultes) (Rabban JT et al. Am J Surg Pathol. 2009. Ahead of
print).

caractère généralement plus sévère des symptômes post ménopausiques
(Shuster LT et al. Menopause Int 2008 ; 14(3) : 111-6.).

risque accru d’ostéoporose, de Parkinson et de démence en cas de
ménopause précoce non substituée (Shuster LT et al. Menopause Int 2008 ;
14(3) : 111-6.).
Réalisation: Guidelines.

Mastectomie prophylactique et reconstruction.
– mastectomie bilatérale prophylactique.
– mastectomie « skin-sparing ».
– consultation en chirurgie plastique avant toute mastectomie
prophylactique.
Réalisation: Guidelines.

Hormono-prévention.
– SERM:




Étude IBIS I et étude STAR .
Indications: femmes à haut risque de cancer du sein à partir de 35ans
(Tamoxifène) ou en post ménopause (Raloxifène) surtout s’il y a risque
d’ostéopénie ou d’ostéoporose
Contre-indications: antécédents de AVC, AIT, thrombophlébite profonde,
embolie pulmonaire, cataracte ou THS.
Cette hormonoprevention NON remboursée en Belgique (l’ESMO ne
recommande pas la prévention contrairement aux américains) doit faire l’objet
d’une évaluation soigneuse du risque/bénéfice et d’une discussion avec la
patiente.
Réalisation: Guidelines.

Hormonoprévention.
– Inhibiteurs de l’Aromatase:



IBIS II DCIS .
IBIS II prévention .
Modification du style de vie des patientes.
réduction de la consommation d’alcool
– diminution de la surcharge pondérale (Lahmann Ph.: Br J Cancer 2005,
–
Eliassen AH: JAMA 2006, Prentice RL: JAMA 2006)
–
augmentation de l’activité physique (Irwin ML: JAMA 2003, Mac Tiernan A:
JAMA 2003)
–
compléments alimentaires tels que la vitamine D
Réalisation: Guidelines.

BRCA et vie reproductive.
– Pas d’études prospectives randomisées sur un grand nombre de
patientes.
BRCA1
Contraception

BRCA2

BC (1)
 Cancer ovaire (2-3)
ou non BC (1)
 Cancer ovaire (2-3)
Grossesse
= (4-5)
 BC > 4 gss (4-5)
 BC (4-5)
Allaitement
 BC Si > 1 an (6)
BC = (6)
PMA
Pas d’effet CC
FSH? (7)
Impact ovarien?
Pas d’effet CC
FSH? (7)
Impact ovarien?
THS
Ok court terme
Ok court terme
1. Brohet el al, J Clin Oncol 2007
rétrospective, N=1593
2. Walker et al Am J Obstet
Gynecol 2002
case controle, N=764/1367
3. McLaughlin et al, Lancet Oncol
2007
case controle, N=799/2424
4. Cullinane et al, Int J Cancer
2005
ccase contrôle, N=1260
5. Andrieu et al, JNCI 2006
retrospective, N=1620
6. Jernström et al JNCI 2004
case contrôle, N=965/965
7. Kostsopoulos Cancer Causes
Control, 2008
case contrôle, N=1380
Réalisation: Guidelines.

Annonce du risque.
– La première difficulté réside dans la perception du risque:
 communiquer en terme de risque absolu.
 utiliser des « images » positives.
 réaliser des parallèles avec d’autres pathologies.
– La seconde difficulté réside dans la divergence entre les
informations objectives données par le clinicien et les informations
subjectives désirées par la patiente:

consultation psychologique
Réalisation: Guidelines.
Risque moyen d’une femme de 50 ans
Lésion non proliférative
Hyperplasie épithéliale
atypique
Elmore, NEJM 2005, 353 (3), 297 - 299
Réalisation: Guidelines.

Gestion spécifique des cancers mammaires chez les femmes
mutées BRCA.
– IRM systématique.
– traitement conservateur/ mastectomie controlatérale prophylactique:
augmentation du risque de récidives locales/ cancer controlatéral, mais pas
d’impact sur la la survie globale des patientes mutées BRCA1/2 (Schmutzler
ASCO 2007) .
– Les traitements adjuvants chez les patientes mutées devraient tenir
compte de leur mutation BRCA : intérêt des inhibiteurs PARP,
chimiothérapies à base de Cisplatine.
Conclusion.

Actuellement, les gynécologues sont de plus en plus confrontés à la
gestion de patientes présentant un haut risque de cancer mammaire ou
porteuses de mutations BRCA1/2 avérée nécessitant une prise en charge
spécifique pour laquelle il n’existe que peu de données scientifiques.

Il est donc important pour ces patientes de leurs offrir une prise en charge
optimale en unissant nos efforts et nos connaissances.

Voici nos adresses de contact:
– [email protected][email protected][email protected]
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