013
05
Vaccination de la Rougeole
Quelques interrogations concernant
cette vaccination
www.promed-lab.ch
promed SA ancienne papeterie 131 tél. 026 347 45 00
case postale 224 1723 marly 1 fax 026 347 45 05
Quelques diagnostics d’une adénopathie unique auxquels on ne pense pas toujours !
La présence d’un ganglion lymphatique palpable est une constatation fréquente au cabinet médical qui est due à un proces-
sus infectieux (infection locale ou générale), ou non infectieux (principalement les lymphomes ou métastases).
Les principales étiologies infectieuses d’une adénopathie périphérique localisée sont résumées dans le tableau ci-dessous
(adapté de ref.1).
Voici les caractéristiques principales de 3 germes moins fréquents, mais auxquels il faut aussi penser.
1. Bartonellose : griffe du chat
Les Bartonella sont des bactéries intracellulaires facultatives qui infectent les cellules endothéliales et les globules rouges.
Parmi les 24 espèces de Bartonella, la moitié sont considérées comme pathogènes pour l’homme. Les 2 plus courantes sont
B. henselae et B. quintana.
Le réservoir naturel de B. henselae est le chat et cette zoonose est mondialement distribuée. Il est transmis à
l’homme principalement par griffure/morsure de chat (transmission par leurs puces aussi possible).
Présentation clinique : la maladie causée par B. henselae touche généralement des personnes en bonne santé, principa-
lement des enfants (plus exposés aux griffures). Une papule ou pustule apparaît au site d’inoculation en moyenne 3-10 j.
après la blessure et persiste pendant 1-3 semaines. Une ou plusieurs adénopathies apparaissent dans le territoire de drainage
de la griffure. La maladie est généralement bénigne ou modérée (myalgies, anorexie, asthénie) et la plupart des patients
présentent un état fébrile. Les enfants sont plus facilement griffés au niveau du cou et du visage et peuvent présenter des
adénopathies cervicales.
Diagnostic : l’immunofl uorescence indirecte est la méthode de référence, mais est réservée aux laboratoires spécialisés. La
sérologie est le test diagnostique le plus utilisé ; il présente une bonne sensibilité (env. 90%), mais une spécifi cité variable
selon le fabricant. La culture des Bartonnella dans des tissus ganglionnaires est peu sensible (env. 10%), mais la PCR, à partir
de ces biopsies tissulaires, a une meilleure sensibilité (50-100%).
Une autre Bartonnelose est la B. quintana (réservoir humain, contexte socio-économique très pauvre, SDF). Elle est beaucoup
plus rare et a été cité comme causant la fi èvre des tranchées.
2. Tularémie : Francisella tularensis
La tularémie est une zoonose due à la bactérie Francisella tularensis, un petit cocco-bacille Gram négatif, aérobie, à tropisme
intracellulaire. Le réservoir de
F. tularensis
est principalement des petits mammifères comme les rongeurs et les lièvres (espèces
sensibles à la maladie), mais aussi d’autres mammifères (sanglier, chat, chien,…), ainsi que des vecteurs insectes et arthro-
podes (tiques !). La répartition géographique de
F. tularensis
se limite principalement à l’hémisphère Nord où il existe 4 sous-
espèces. Les sous-espèces
tularensis
et
holarctica
sont les plus importantes du point de vue médical. La première est principale-
ment présente en Amérique du Nord alors que l’on trouve la seconde sur l’ensemble de l’hémisphère Nord, y compris en Europe.
Adénopathies
spéciales
02
Causes infectieuses Fréquentes Rares
Bactéries
– Staphylocoques ou streptocoques – Brucellose
– Angine à Streptocoque A – Diphtérie
Tréponèmes : Syphilis (T. pallidum),
maladie de Lyme (Borrélia spp.)
– Rickettsiose
Maladie des griffes du chat (B. henselae)
– Tularémie (F. tularensis)
M. tuberculosis – Mycobactéries atypiques
Protozoaires/autres Toxoplasmose (T. gondii) – Cryptococcose
– Leishmaniose
013
05
Vaccination de la Rougeole
Quelques interrogations concernant
cette vaccination
www.promed-lab.ch
promed SA ancienne papeterie 131 tél. 026 347 45 00
case postale 224 1723 marly 1 fax 026 347 45 05
L’incidence est très faible (10 cas depuis le début de l’année 2013 en Suisse), mais augmente progressivement depuis l’ins-
tauration de la déclaration obligatoire de la maladie et touche environ 40 personnes par année en Suisse.
Nous avons eu un cas de tularémie en 2011 chez une jeune patiente griffée par un animal qui présentait une adénopathie
au coude. Les sérologies et biopsie étaient revenues positive pour F. tularensis.
Présentation clinique : une faible quantité de bactéries (10-50 bactéries) suffi sent à provoquer une maladie
sévère chez l’homme. La contamination directe peut s’effectuer par voie cutanée (à travers la peau saine), par voie respira-
toire, digestive ou conjonctivale. La maladie débute brutalement après 3 à 15 jours d’incubation (forte fi èvre, grande fatigue,
céphalées). Par la suite, les formes cliniques dépendent essentiellement de la porte d’entrée.
La forme séro-ganglionnaire représente environ 80% des cas. Elle débute par une lésion papulaire, puis une ulcération
généralement indolente qui se forme au point de pénétration cutanée en même temps que débutent les symptômes géné-
raux. Une adénopathie régionale apparaît 2-3 jours plus tard et évolue vers l’abcédassions.
Diagnostic : la sérologie est l’élément clé du diagnostic biologique. En effet, la culture est diffi cile et a une sensibilité moyenne
(env. 60%) et n’est réalisée que dans des laboratoires spécialisés (sécurité élevée). Les PCR sont réalisées directement à partir
de sérosités prélevées au niveau de l’ulcération cutanée et conservées dans un milieu de transport (sensibilité env. 75%).
3. Mycobactéries atypiques
Les mycobactéries sont des germes aérobes, non motiles, possédant une paroi cellulaire épaisse et hydrophobe (bacilles
acido-alcoolo-résistants, BAAR). Ces microorganismes sont répartis en trois groupes : le complexe Mycobacterium tuberculo-
sis (MT, essentiellement M. tuberculosis et M. bovis), Mycobacterium leprae et les Mycobactéries Non Tuberculeuses (MNT)
ou atypiques, dont il existe plus de 120 espèces.
Parmi les MNT, citons par exemple M. marinum, qui peut provoquer des infections opportunistes chez l’homme (connue
sous le nom de « granulome des aquariums ») ou encore M. abscessus et M. chelonae, qui provoquent des infections des
tissus mous et broncho-pulmonaires.
Présentation clinique : en plus des pathologies pulmonaires, les MNT sont responsables d’infections de la peau et des
tissus mous ou de lymphadénites. Les signes cliniques sont peu marqués, mais une adénopathie unilatérale peut toucher
les ganglions sous-mandibulaires, sous-maxillaires, cervicaux ou pré-auriculaires. Si les causes des adénopathies les plus
fréquentes ont pu être écartées avec des sérologies négatives et si l’évolution sous traitement antibiotique est défavorable,
une infection à MT ou NTM peut être évoquée.
Diagnostic : le diagnostic repose sur la mise en culture d’une biopsie ganglionnaire. La recherche par PCR a été principale-
ment développée pour les MT, mais pas pour les MNT. Il faut passer par une étape de séquençage pour déterminer le genre
et l’espèce.
Références :
1) Docteur, j’ai un ganglion, Rev Med Suisse 2009; 5 : 710-715
2) Maladie des griffes du chat et autres bartonelloses, Rev Med Suisse 2008; 4 : 901-907
3) Infections pulmonaires dues aux mycobactéries non tuberculeuses, Rev Med Suisse 2011; 7 : 1982-1987
4) Tularémie, guerre bactériologique et bioterrorisme, RFL, vol 2009, 415, p. 57-69
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !