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Les muscles peauciers de la tête et du cou
GENERALITES
Les muscles de la tête sont essentiellement attachés au squelette facial. Ils sont à
l’origine de l’expression du visage. Certains muscles assurent par ailleurs des fonctions
sphinctérienne, dilatatrice et masticatrice.
Les muscles peauciers possèdent un certain nombre de caractères communs:
¾ Tous les muscles peauciers sont innervés par le nerf facial.
¾ Ils présentent dans leur forme typique, une insertion fixe souvent osseuse et une
insertion cutanée mobile sur la face profonde de la peau, qu’ils mobilisent..
L’insertion osseuse peut être remplacée par une insertion fibreuse ou périostée.
¾ Ils sont disposés radialement ou concentriquement autour des orifices
agissant comme dilatateurs ou constricteurs.
¾ Ce sont les muscles de la mimique, responsables de l’expression du visage.
¾ De façon un peu artificielle, on classe les muscles faciaux de la tête et du cou en
deux plans, un plan profond (muscles orificiels) et un plan superficiel ou
système musculo-aponévrotique superficiel (SMAS).
La plupart des muscles faciaux n’ont pas de gaine aponévrotique bien définie, en dehors
du platysma.
L’importance de la musculature faciale est très variable d’un sujet à l’autre.
La paralysie du nerf facial est responsable d’altérations importantes et visibles de la
physionomie du visage.
Le SMAS est une structure anatomo-chirurgicale strictement superficielle dérivée du
platysma primitif ne présentant aucune insertion osseuse. Il est composé principalement
du muscle platysma, du muscle risorius et de leurs expansions.
EMBRYOLOGIE.
La musculature cutanée du visage et son fascia dérivent du mésenchyme du deuxième
arc branchial, ou arc hyoïdien, dont le nerf est le nerf facial.
Les cellules des crêtes neurales de la région rhombencéphalique migrent dans le
mésoblaste des deux premiers arcs branchiaux à partir du 35ème jour pour participer à
l’histogénèse des muscles peauciers de la face.
Le blastème musculaire , issu du mésenchyme de l’arc hyoïdien s’étend dans la région
la région céphalique en avant et en arrière du méat acoustique. L’ébauche postérieure
donnera le peaucier occipital et les muscles annexés à l’auricule. L’ébauche antérieure
est à l’origine des autres muscles peauciers de la face.
La musculature peaucière est différentiée vers le 50ème jour . Le peaucier antérieur
s’individualise en deux couches : un peaucier profond qui formera les muscles de
l’orifice buccal et un peaucier superficiel qui fournira les muscles péri-orificiels de
l’œil, du nez et le platysma .
CLASSIFICATION
Les muscles peauciers de la face et du cou se répartissent en six groupes :
¾ Les muscles épicrâniens
¾ Les muscles annexés à l’auricule
¾ Les muscles annexés à l’orifice orbitaire
¾ Muscles annexés au nez et aux sourcils
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¾ Muscles annexés aux lèvres
¾ Muscle platysma
1/Les muscles épicrâniens .
Au nombre de 2 de chaque côté, ces muscles reposent sur la calvaria, ce sont
les muscles du scalp, ils sont minces, aplatis , pair et symétriques.
Le muscle occipito-frontal arme le cuir chevelu dans le sens antéro-
postérieur, le muscle temporo-parietal dans le sens transversal.
Les muscles occipito-frontaux sont des muscles digastriques, formés par
deux parties charnues (ou ventres), réunies par une partie intermédiaire
aponévrotique: la galéa aponévrotique.
Les muscles temporo-pariétaux peuvent être considérés comme des prolongements
antéro-supérieurs des muscles auriculaires antérieurs.
Ces deux muscles reposent sur la galéa-aponévrotique et sont fixés de manière
lâche sur le périoste sous-jacent, mais par contre ils sont fortement adhérents au cuir
chevelu.
a/La galéa aponévrotique ou aponévrose epicraniennne.
C’est une lame fibreuse en forme de casque moulant la parite supérieure de la
face externe de la calvaria .
¾ Elle donne insertion à sa périphérie aux muscles occipito-frontaux,
temporo-pariétaux et auriculaires.
¾ Elle descend jusqu’aux régions mastoïdienne et infra-temporale.
¾ Elle est séparée de l’épicrâne par l’espace épicrânien rempli de tissu
celluleux lâche (dépourvu de graisse) permettant sa mobilisation;
¾ Elle adhère au cuir chevelu par des tractus fibreux qui déterminent entre
eux des petites logettes contenant des lobules graisseux sensibles au
régime alimentaire. L’essentiel des vaisseaux du cuir chevelu se trouve
dans cette zone cellulo-graisseuse, ceux-ci peuvent fortement adhérents
par leurs parois aux tractus fibreux qui les entourent.
Applications :
C’est dans l’espace épicranien que vont se développer les épanchements séro-
sanglants dans les traumatismes du crâne.
L’adhérence des vaisseaux aux tractus fibreux du cuir chevelu a pour conséquence un
saignement abondant et prolongé lors d’une plaie du cuir chevelu car les vaisseaux ne
peuvent se fermer.
Les plaies du cuir chevelu intéressant la galéa aponévrotique ont une tendance
spontanée à béer, chaque partie frontale et occipitale tirant une berge de la plaie dans
une direction différente; la galéa doit impérativement être suturée. Les hématomes ou
les abcès sub-galéaux, développés par exemple après un traumatisme fermé de la tête,
diffusent sous la galéa; comme celle-ci est fixée en arrière à la ligne occipitale
suprême et adhère latéralement à l’arcade zygomatique, ces collections de sangs ou de
pus ont tendance à diffuser vers l’avant et à s’extérioriser au niveau des paupières
supérieures et de la racine du nez.
b/Le muscle occipito-frotal.
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Il est médian et formé de deux ventres frontaux et occipitaux séparés par la galéa
aponévrotique. C’est, en fait un muscle digastrique dont la partie intermédiaire est
constitué par la galéa.
¾ Le ventre frontal se fixe d’une part sur la face profonde du derme supra
orbitaire, dans les téguments du front et du sourcil au niveau duquel, les
fibres musculaires croisent perpendiculairement les fibres de l’orbiculaire,
à travers le coussinet adipeux de cette région (insertion mobile).
D’autre part par son bord supérieur curviligne au bord antérieur de la
galéa aponévrotique sur une ligne concave en bas et en avant (insertion
fixe).
Les deux corps musculaires droit et gauche sont pratiquement confondus
sur leurs bords internes.
¾ Le ventre occipital recouvre une partie de l’écaille de l’occipital; il
s’insère sur les lignes nucales suprêmes, sur la face externe des processus
mastoïdes d’une part (insertion fixe).
Sur les deux tiers externes du bord postérieur de la galéa aponévrotique
d’autre part (insertion mobile). L’espace central, trapézoïdal, est comblé
par le fascia superficialis.
Innervation :Le nerf facial.
Vascularisation. : Elle est assurée par les branches terminales de l’artère
temporale superficielle
Action : Il est avant tout tenseur de la galéa aponévrotique. La tension du ventre
occipital permet l’obtention d’un point fixe, en haut et en arrière, pour que le
ventre frontal devienne élévateur des sourcils. Les yeux sont dits: écarquillés et le
front plissé: C’est la mimique de l’émerveillement chez l’enfant ou de
l’étonnement. Il mobilise également le cuir chevelu dans le sens antéro-
postérieur.
c/Le muscle Temporo-pariétal.
Très inconstant et très peu développé. Il joue pratiquement le même rôle dans le
sens transversal que l’occipito-frontal dans le sens longitudinal.
Il est situé dans la région temporale antérieure où il prolonge en fait le muscle
auriculaire supérieur en rayonnant vers la galéa.
En bas, il s’insère sur la face profonde des téguments en avant de l’auricule.
2/Les muscles annexés à l’auricule
On distingue deux groupes de muscles:
¾ Le groupe des muscles intrinsèque de l’auricule, ce sont, en principe, des
constricteurs de l’auricule.
¾ Le groupe des muscles extrinsèque de l’auricule, ce sont, en principe, des
dilatateurs de l’auricule.
En fait, chez l’homme, ces muscles sont très peu actifs. Chez l’animal, leur action
permet de fermer, d’ouvrir ou d’orienter l’auricule.
a/Muscles intrinsèques
Ils sont très peu développés chez l’homme et n’ont de valeur expressive.
¾ Grand muscle de l’hélix:
Il s’insère sur le pied de l’hélix et s’étend vers la partie supérieure et
arciforme de l’hélix.
¾ Petit muscle de l’hélix:
Il est situé dans la partie horizontale de l’hélix.
¾ Muscle du Tragus:
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Il tapisse la paroi superficielle du tragus.
¾ Muscle de l’antitragus:
Il tapisse la paroi superficielle de l’antitragus.
b/Muscles Extrinsèques
La musculmature extrinsèque est constituée de trois muscles pairs et symétriques:
Le muscle auriculaire antérieur.
Le muscle auriculaire postérieur.
Le muscle auriculaire supérieur.
Sur le plan expressif l’activité de ces muscles est limitée et variable selon les
individus.
¾ Le muscle auriculaire antérieur.
Il est situé en avant de l’oreille, dans la partie inférieure de la région
temporale, un peu au-dessus de l’arcade zygomatique, il a une forme
rayonnée. Sa face superficielle est recouverte par les vaisseaux temporaux
et la graisse péri auriculaire; sa face profonde repose sur le fascia temporal
d’où il naît.
Les insertions postérieures se réalisent sur la face profonde des
téguments en regard de la face profonde de l’épine de l’hélix et sur la
partie antérieure de la conque.
Les insertions antérieures sont confondues avec celles du muscle
temporo-pariétal sur la galéa aponévrotique.
Ce sont les insertions postérieures qui sont mobiles, la galéa sert de point
fixe aux insertions antérieures.
Action :
Il est protracteur de l’hélix donc théoriquement dilatateur du MAE.
¾ Le muscle auriculaire supérieur.
C’est le muscle auriculaire le plus développé, il est quadrangulaire, étalé
dans la région pariétale inférieure.
Les insertions supérieures se font sur le bord latéral et inférieur de la
galéa aponévrotique (insertion fixe).
Les insertions inférieures se font au niveau de l’auricule, dans la fosse de
l’hélix (fossette naviculaire et éminence scaphoïde).
Action :
Il est large, radié et il est élévateur de l’auricule donc théoriquement
dilatateur du MAE.
¾ Le muscle auriculaire postérieur.
C’est le seul à ne pas s’insérer sur la galéa aponévrotique.
Il est situé dans la région mastoïdienne, en arrière de l’oreille. Il a une
structure radiée en arrière. Il est constitué de deux faisceaux qui s’insèrent,
d’une part (insertion fixe) sur le processus mastoïde et la partie voisine de
l’occipital et du fascia du sterno-cléïdo mastoïdien, et d’autre part
(insertion mobile) à la face profonde des téguments de la convexité de la
conque. Il est rétracteur de l’auricule et donc théoriquement dilatateur du
MAE.
Innervation. :Le nerf facial.
Action des muscles auriculaires extrinsèques.
Ces muscles sont disposés en demi-cercle autour de l’oreille. Prenant leur
point fixe sur les os ou sur la galéa aponévrotique, ils tirent sur l’auricule
dans le sens des rayons que représentent leurs fibres.
o L’auriculaire antérieur est pro tracteur.
o L’auriculaire supérieur est un élévateur direct.
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o L’auriculaire postérieur est rétracteur.
o Tous sont dilatateurs du méat acoustique externe.
Leur action est purement théorique; tandis que beaucoup d’animaux
peuvent dilater et resserrer l’orifice de l’oreille et surtout diriger celle-ci à
la recherche des sons, au point, que le chat n’a pas moins de vingt-cinq
muscles actifs, l’homme a perdu cette faculté.
3/Les muscles annexés à l’orifice orbitaire
Les muscles des paupières et des sourcils ont tous pour action:
- Soit de rétrécir la fente palpébrale
- Soit d’agrandir cet orifice
Les premiers sont des constricteurs, ils comprennent l’orbiculaire de l’œil, le
corrugateur l’abaisseur du sourcil et le procérus.
Les seconds sont des dilatateurs de la fente palpébrale et, en dehors de la partie
palpébrale de l’orbiculaire de l’œil, font partie des muscles annexés aux organes
sensoriels innervés par d’autres paires crâniennes que le VII.
a/Muscles orbiculaire de l’oeil
C’est un muscle plat, disposé en ellipse à grand axe transversal autour de la fente
palpébrale. Pair et symétrique, c’est un muscle sphincterien, constitué de
faisceaux aplatis elliptiques se recouvrant imparfaitement à la manière des tuiles
d’un toit.
On distingue dans chaque orbiculaire trois portions fonctionnellement bien
différentes:
¾ La portion palpébrale.
La portion palpébrale du muscle est limitée la paupière même. Elle est
composée de demi anneaux charnus s’insérant par leurs extrémités sur le
ligaments palpébraux latéral et médial. Cette portion de l’orbiculaire
repose sur la convexité du globe oculaire repose sur une structure de
soutien, le tarse des paupières (tarse supérieur et tarse inférieur).
Les cartilages tarses qui constituent le squelette des paupières ont la forme
générale de 2 croissants qui se regardent par leur concavité et sont attachés
à leurs extrémités, à une bandelette fibreuse appelée ligaments palpébraux
médiaux et latéraux.
Le ligament palpébral médial se divise en deux faisceaux direct et réfléchi
s’insérant sur l’os lacrymal en arrière et le processus frontal du maxillaire
en avant. Ces deux faisceaux déterminent un espace occupé par le sac
lacrymal.
Le ligament palpébral latéral s’insère sur le processus frontal de l’os
zygomatique.
La partie palpébrale de l’orbiculaire est constituée de faisceaux
musculaires disposés en 4 lames:
1- Portion marginale pré-cillaire, borde la paupière en avant des cils.
2- Portion marginale rétro-cillaire, même trajet en retrait.
3- Portion pré-tarsale, tapisse le dessus du septum.
4- Portion pré-septale, tapisse le dessus du septum.
¾ La portion orbitaire
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