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Économie Internationale 2
Chapitre 3
Économie d’échelle et
concurrence imparfaite
1
Références
 Krugman, P. R., Obstfeld M., (2009), Économie internationale,
chapitre 6 (les économies d'échelles, la concurrence imparfaite et
le commerce international), 8ième édition, Pearson Education.
 Krugman, P. R. (1979), « Increasing returns, monopolistic competition,
and international trade ». Journal of International Economics 9: 469479.
 Krugman, P. R. (1981), « Intraindustry specialization and the gains
from trade », Journal of Political Economy 89: 959-973.
et l'ouvrage encore aujourd'hui de référence
 Helpman E., Krugman P. (1995), Market structure and foreign trade,
Cambridge, MIT press
2
Plan du chapitre
 3.1. Introduction
 3.2. Rappels sur les structures de marchés de
concurrence imparfaite
 3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 3.4. Le dumping
 3.5. Économies externes et commerce international
3
3.1. Introduction
 Les pays font du commerce pour 2 raisons :
 Ils diffèrent en termes de technologie ou de
ressources.
 Le commerce permet d’obtenir des économies
d’échelle.
 Deux modèles de commerce dans lesquels on
retrouve des économies d’échelle :

Le modèle de la concurrence monopolistique

Le modèle du dumping
4
3.1. Introduction
 Dans les modèles classiques du commerce international, on
suppose qu’il y a des rendements d’échelle constants et une
concurrence parfaite : ainsi, les profits de monopole sont
toujours éliminés.
 En pratique, il y a souvent des économies d’échelle c’est-à-
dire des rendements croissants à l’échelle.
 une augmentation de l’échelle de production réduit les
coûts unitaires.
 Si rendements d’échelle croissants:

L’output augmente plus que la quantité d’inputs.

Le coût moyen diminue avec la taille du marché.
5
Les rendements d’échelle
Rendements croissants
Rendements décroissants
Rendements constants
Si  est le facteur multiplicatif des inputs
Q
Q
0
Q
0


0

Evolution des coûts
€
€
€
CT
CT
CT
0
Q
€
Cm
0
0
€
Q
Cm
0
Q
€
CM
CM = Cm
CM
Q
0
Q
0
Q
3.1. Introduction

Le graphique ci-dessous reprend les données d’une étude sur les abattoirs en Norvège (van den
Broek et al., 2006). Il montre que ces établissements réalisent des économies d’échelle du fait de
l’existence de coûts fixes élevés, liés notamment aux investissements dans l’infrastructure, les
assurances et le personnel pour assurer le respect des normes d’hygiène.
Rendements d’échelle
croissants et coûts de
production moyens
(en couronnes
norvégiennes par kg)
Source : OMC (2008), rapport sur
le commerce mondial

Plus un établissement est grand, plus ses coûts moyens sont faibles. En particulier, les industries a
forte intensité de capital, comme l'industrie aéronautique ou électronique, ont généralement des
coûts fixes élevés et des économies d'échelle importantes, de sorte qu'il n'y a bien souvent qu'un
petit nombre de producteurs dans le monde.
7
3.1. Introduction

Des rendements d'échelle croissants sont également possibles dans le secteur des services,
notamment lorsque la numérisation des transmissions permet de centraliser certaines activités.
8
Source : OMC (2008), rapport sur le commerce mondial
3.1. Introduction
 Les économies d’échelle peuvent être :

Internes



le coût unitaire dépend de la taille de la firme individuelle.
quelques grandes firmes (concurrence imparfaite).
Externes


le coût unitaire dépend de la taille de l’industrie.
concurrence parfaite (plusieurs petites firmes).

Les 2 types d’économies d’échelle peuvent expliquer le commerce
international.

On débute l’analyse avec l’analyse avec des modèles d’échange
basés sur des économies internes avant de traiter dans la section 3.5
des modèles d’échanges basés sur des économies externes.
9
3.2. Rappels sur les structures de marchés de
concurrence imparfaite
 Concurrence imparfaite
 La concurrence imparfaite est caractéristique
d’industries où il y a un petit nombre d’offreurs et
d’industries dans lesquelles le produit de chaque firme
est considéré par les consommateurs comme très
différencié des produits des firmes rivales.

Les firmes ne sont donc pas des ‘price-takers’ mais
‘price-makers’.

Le modèle le plus simple est celui du monopole pur.
10
3.2. Rappels sur les structures de marchés de
concurrence imparfaite
 Recette marginale (MR) et prix (P)
 MR < P.
 Le MR dépend de:
 Q (quantité)
 Élasticité de la demande
Supposons une demande linéaire :
Q = A – B.P
ou encore:
P=(A-Q)/B
Alors MR est: MR = P – Q/B
(3-1)
(3-2)
11
3.2. Rappels sur les structures de marchés de
concurrence imparfaite
 Recette marginale (MR) et prix (P)
Démonstration de (3-2):
Recette totale (TR) = P.Q =
D’où:
Recette marginale (MR):
A -Q
AQ 1 2
Q=
- Q
B
B B
dTR A 2Q A Q Q
Q
= - = - - = PdQ B B B B B
B
12
3.2. Rappels sur les structures de marchés de
concurrence imparfaite
 Coûts moyen et marginal
 Le coût moyen (AC) est le coût total divisé par Q.

Le coût marginal (MC) est le coût additionnel d’une
unité produite de plus.

Lorsque le coût moyen diminue, le MC lui est inférieur.

Supposons une fonction de coût total de la forme :
C = F + cQ
(3-3)
 Le coût fixe crée des économies d’échelle.

Le coût moyen est :
AC = C/Q = F/Q + c
(3-4)
13
3.2. Rappels les structures de marchés de
concurrence imparfaite
Figure 3-1: Coût marginal et coût moyen
Coût unitaire
6
5
4
3
2
Coût moyen
1
AC = F/Q + c
c
Coût marginal
0
2
4
6
8
10 12 14 16 18 20 22 24
Output
14
3.2. Rappels sur les structures de marchés de
concurrence imparfaite
Figure 3-2: La fixation du prix pratiqué par le monopole
Coût, C et
prix, P
Profits de monopole
1
PM
AC
2
AC
MC
D
MR
0
QM
Quantité, Q
15
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Objet : déterminer la nature du commerce en concurrence
monopolistique.

L’oligopole

Cause :économie internes.
Petit nombre de grandes firmes.

Interaction stratégique.
Chacun tient compte des réactions probables des autres.

Un cas particulier d’oligopole : la concurrence monopolistique

Trois hypothèses :
Différentiation des produits.
Rendements croissants
On tient le prix des rivaux comme une donnée (Cournot).

La concurrence monopolistique existe-t-elle ?


Certaines industries s’en approchent (industrie automobile en Europe)
Simplicité du modèle.
16
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Hypothèses du modèle

Plusieurs firmes (n) symétriques (les firmes font face aux
mêmes fonctions de coûts et aux mêmes fonctions de
demande) produisent un bien différencié.

On peut s’attendre à ce que la production de chaque firme :

soit positivement reliée à la demande de l’industrie et aux prix
des rivaux.

soit négativement reliée au nombre de firmes dans l’industrie et à
son propre prix.
17
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Une telle demande pourrait être :
Q = S .[1/n – b.(P – P)]
(3-5)
 où :

Q représente les quantités vendues par la firme représentative

S représente les ventes totales de l’industrie

n représente le nombre de firmes dans l’industrie

b mesure la sensibilité des ventes à une variation du prix de la firme

P représente le prix de vente de la firme représentative

P représente le prix moyen des rivaux
On suppose que les ventes totales S de l’industrie ne sont pas affectées par le prix
moyen P imposé par les entreprises
18
3.3. Concurrence monopolistique et commerce

Équilibre de marché (n? P?)

Toutes les firmes sont identiques.
Pour trouver le nombre de firmes et le prix, il y trois
étapes:
1. Il faut trouver la relation entre le nombre de firmes et
le coût moyen (courbe CC).

2. Il faut trouver la relation entre le nombre de firmes et
le prix de vente de chaque firme (courbe PP).
3. Il faut trouver le nombre de firmes à l’équilibre et leur
prix de vente (à l’équilibre de long terme, le prix est
égal au coût moyen).
19
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
1. Le nombre de firmes et le coût moyen
– La symétrie implique P = P. L’équation (3-5) dit que
Q = S/n mais l’équation (3-4) montre que le coût moyen
est inversement proportionnel à l’output de la firme.
– Conclusion : le coût moyen dépend de la taille du marché
et du nombre de firmes:
AC = F/Q + c = n.F/S + c (3-6) soit la courbe CC
Plus il y a de firmes, plus le coût moyen est élevé car la production
de chacune d’entre elles sera plus faible.
20
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
2. Nombre de firmes et prix

Le prix dépend du nombre de firmes.
plus de firmes = plus de concurrence = prix plus faible.

On prend le prix des rivaux comme une donnée
(Cournot).

On peut réécrire la fonction de demande (3-5) :
æS
ö
Q = ç + SbP ÷ - SbP
èn
ø
(3-7)
Cette équation est du type Q = A – B.P cf (3-1)
21
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 On détermine la recette marginale de la firme représentative :
MR = P -
Q
Sb
Car on sait que MR est du type: MR = P – Q/B
cf (3-2)
 Maximisation des profits : on égalise MR et MC (égal à c).
 On sait qu’à l’équilibre le coût marginal est égal à la recette marginale.
Ceci permet d’obtenir l’équation concernant le prix fixé par l’entreprise
représentative :
Q
P = c+
Sb
 Chaque firme vend un montant S/n si toutes fixent le même prix. Dès
lors, la relation entre le prix et le nombre de firmes est donné par :
P = c + 1/(bn)
(3-10) , soit la courbe PP.
Plus il y a de firmes dans l’industrie, plus le prix est faible.
22
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
3. Le nombre de firmes à l’équilibre

La courbe PP montre que plus il y a de firmes, plus
le prix est faible.
plus de firmes, plus de concurrence.

La courbe CC, à pente positive, montre que plus il y
a de firmes, plus le coût moyen de chacune est
élevé, car chacune produit moins.
CC : AC = F/Q + c = n. F/S + c
23
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
Figure 3-3: Équilibre en concurrence monopolistique
Coût C, et
prix, P
CC
AC3
P1
E
P2, AC2
AC1
P3
PP
n1
n2
n3
Nombre
de firmes, n
24
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 On peut analyser l’effet d’une augmentation de la taille du marché
(assimilable à l’ouverture au commerce, la demande totale est alors
égale à la somme des demandes des deux pays) :
1/bn + c = Fn/S + c soit n 
S bF
En raison des rendements croissants, une augmentation de la taille du
marché entraînera une augmentation du nombre de firmes moins que
proportionnelle.
 A l’équilibre, le prix est égal à
p 1 bn  c  c  F Sb
Le prix pratiqué par chaque firme est fonction décroissante de la taille
du marché.
 Enfin, les ventes par firmes sont :
Q  S n  SbF
25
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Équilibre et ouverture à l’échange

L’échange accroît la dimension du marché

Les pays se spécialisent dans la production d’une partie des
variétés produites : chaque variété est produite à plus grande
échelle pour laisser d’autres variétés à l’autre pays pendant
que les consommateurs consomment l’ensemble des variétés
grâce à l’échange.

Avec l’ouverture, la courbe PP ne change pas (l’équation de prix
est indépendante de la taille de la demande)

La courbe CC a été donnée par l’équation 3.6 :
AC = F/Q + c = n x F/S + c
 L’accroissement des ventes totales S réduit le coût moyen pour tout
nombre donné d’entreprises n.
 Si nous comparons deux marchés avec S plus grand dans l’un que
dans l’autre, la courbe CC relative au grand marché sera en
26
dessous de la même courbe relative au petit marché
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Le modèle précédent permet de montrer que le commerce
international peut mener à :

Un prix plus faible en raison :

d’une exploitation des économies d’échelle (la quantité produite
par une firme augmente et que par conséquent le coût moyen
diminue)

de la réduction des parts de marché des firmes qui pratiquent
des prix plus agressifs (p = 1/bn + c)

d’un gain de rationalisation (le nombre total de firmes après
ouverture est inférieur au nombre cumulé avant ouverture)

Un plus grand choix de biens (différenciation)

Importations et exportations intra-industries
27
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
Figure 3-4: Effets d’une augmentation de la taille du marché
Coût C, et
prix, P
CC1
CC2
1
P1
2
P2
↑taille du marché  ↑
ventes de chaque firme
 ↓coûts moyens
PP
n1
n2
Nombre
de firmes,
n
28
3.3. Concurrence monopolistique et commerce

Exemple de l’importance des effets décrits par le
modèle:
A.
Effets liés à une plus grande variété

L’étude de Broda et Weinstein (2004) sur les importations des Étatsunis indique:


une multiplication spectaculaire des variétés importées, dont le nombre est
passé d'environ 75 000 en 1972 (soit une moyenne de 7 731 variétés provenant
de 9,7 pays en moyenne) a presque 260 000 en 2001 (soit environ 16 400
variétés provenant de 15,8 pays en moyenne).
Cette évolution est à relier à l’entrée en vigueur de l’Accord de Libre
échange nord américain : le nombre de variétés importées du Canada
et du Mexique a fortement augmenté et la Chine a joué un rôle de plus
29
en plus important en tant que fournisseur de produits différenciés.
3.3. Concurrence monopolistique et commerce

En classant les partenaires commerciaux des États-unis en fonction du
nombre de produits exportés dans le temps, Broda et Weinstein (2004) ont
remarqué que les pays exportent non seulement plus de produits existants
mais aussi une plus large gamme de produits différenciés, à mesure qu'ils se
développent et qu'ils libéralisent.
 Par exemple, avant 1990, les États-unis ont réalisé des gains importants du fait
de la plus grande variété des produits importés d'Asie de l'Est, notamment de la
République de Corée.

D’autres études confirment les effets de la libéralisation des échanges sur la
variété des exportations du Mexique et de la Chine vers les États-unis
(Feenstra et Kee, 2007).
 Elles montrent que la variété des exportations est plus importante dans les
secteurs ou la libéralisation du commerce était plus prononcée.
 Par exemple, dans le cadre de l'ALENA les États-unis ont fortement réduit
leurs droits de douane à l'égard du Mexique dans le secteur de
l'électronique, mais beaucoup moins dans l'agriculture. En conséquence, la
variété des exportations mexicaines a augmenté davantage dans
l'électronique que dans le secteur agricole.
30
3.3. Concurrence monopolistique et commerce

Exemple de l’importance des effets décrits par le
modèle:
B.
Effets liés à une concurrence accrue

Plusieurs études empiriques montrent que la libéralisation des
échanges a réduit les marges prix – coûts



Harald (2007) étudie l’effet de la création du marché unique
européen
 Baisse des marges de 31% dans le secteur manufacturier après
l’intégration (baisse marquée dans la chimie, le caoutchouc et
matières plastiques, métaux et produits métalliques.
 Mais hausse des marges dans le secteurs des services.
Krishna & Mitra montrent pour l’Inde une baisse des marges prix coûts à partir des années 90 suite à des politiques de libéralisation des
échanges
Résultats similaires pour la Côte d’Ivoire (Harrison, 1990)
31
3.3. Concurrence monopolistique et commerce

Exemple de l’importance des effets décrits par le
modèle:
C.
Effets liés à la hausse des économies d’échelle

Si l’on a pu démontrer de manière empirique l’importance des gains
découlant du commerce en termes de variété et de concurrence, les
études semblent, au mieux, partagés sur le point de savoir si la
libéralisation des échanges entraîne une augmentation d’échelle nette.
Néanmoins, Head et Ries (1999) analysent les conséquences de l’accord de libreéchange entre le Canada et les États-unis pour 230 industries canadiennes (au
niveau des positions à quatre chiffres de la CTCI). Après la conclusion de
l’accord, presque toutes les industries manufacturières canadiennes ont été
rationalisées entre 1988 et 1994, ce qui s’est traduit par une diminution du
nombre d’unités de production et par une augmentation de la production par
unité.
32
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Limites du modèle

Deux types de comportement sont exclus du
modèle :

Collusion

Comportement stratégique
33
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Le modèle précédent ne permet pas d’analyser la structure
des échanges qui résulte des économies d’échelle.
 Il y a en fait une relation entre économies d’échelle et
avantage comparatif qui permet de déterminer la structure
des échanges

Hypothèses:

Deux pays: Nation (abondant en capital) et Étranger (abondant
en terre).

Deux industries: Bien Manufacturé (BM), intensif en capital et
Nourriture (F), intensif en terre.

En raison des économies d’échelle, aucun pays ne peut
produire toute la gamme des biens manufacturés
34
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
Figure 3-5: Le commerce sans rendements croissants
BM
Nation
(abondante en capital)
Nourriture
Étranger
(abondant en terre)
35
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Si BM est en concurrence monopolistique, il y
a deux types de commerce international :

Commerce intra-industrie


BM contre BM
Commerce inter-industrie

BM contre Nourriture
36
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
Figure 3-6: Le commerce avec rendements croissants
et concurrence monopolistique
Nation
(capital abondant)
Étranger
(terre abondante)
BM
Nourriture
Commerce
Inter-industrie
Commerce
intra-industrie
37
3.3. Concurrence monopolistique et commerce
 Différences entre le commerce inter-industrie et intra-industrie :

Le commerce inter-industrie est le reflet des avantages
comparatifs, ce qui n’est pas le cas du commerce intra.

La structure du commerce inter-industrie dépend des
différences entre les pays. Celle du commerce intraindustries ne peut être prédite.

L’importance des 2 types de commerce dépend du degré de
similarité entre les pays : le commerce entre deux
économies similaires, présentant des avantages comparatifs
peu marqués, sera dominé par les échanges intra-branches
Remarque : cf. chapitre 1 pour la situation de la France
 avantages comparatifs peu marqués (données de 2003 sur la base du TCC)
 taux de commerce intra branche sur la période 1996 – 2000 : 77.5% (taux le plus élevé
38
de tous les pays industrialisés présents dans l’étude citée – tableau 1.11)
3.3. Concurrence monopolistique et commerce

L’importance du commerce intra-industrie (cf: section 1.3.2 du chapitre 1)




Évalué par l’indicateur de Grubel & Lloyd
Environ ¼ du commerce total entre les pays ; mais très important entre les pays
développés, qui représentent la majeure partie du commerce mondial.
On constate de plus en plus, notamment au niveau du commerce intra européen, que
la croissance du commerce intra branche est de plus en plus liée par une
différenciation verticale des produits. Ainsi, les pays de l’UE produisent et exportent
les mêmes biens mais les pays les plus riches développent une spécialisation dans
les produits haut de gamme laissant les autres pays de l’UE produirent les variétés
de qualité plus faible. On assiste donc à un mouvement de spécialisation des
économies nationales non pas entre les biens mais au sein de chaque secteur le long
des échelles de qualités.
Pourquoi le commerce intra-industrie est important ?

Permet aux pays de profiter de marchés plus grands.


Gains particulièrement importants lorsque importantes économies d’échelle et
produits fortement différenciés.


Pacte de l’auto de 1964 : gains substanciels.
Autos, électroniques, etc…
Le commerce intra branche induit des conséquences plus limitées sur la
distribution des revenus que le commerce interbranche (cf.chapitre 2)
39
3.4. Le dumping

La discrimination de prix


Vendre à différents consommateurs à différents prix
Le dumping

Discrimination de prix internationale
Une firme vend moins cher à l’exportation que sur son marché national
ou en l’absence d’un marché intérieur pour le produit en question :
 vente sur un marché d’exportation à un prix inférieur à celui pratiqué sur
un autre marché d’exportation
 vente sur un marché d’exportation à un prix inférieur au coût unitaire.


Pratique controversée et souvent considérée comme injuste.


Conditions pour le dumping :



Exemple: développement des droits de douane anti dumping (cf. chapitre 4)
Concurrence imparfaite
Marchés segmentés
Le dumping peut alors être profitable pour une firme.
40
3.4. Le dumping
Figure 3-7: Dumping
Coût, C et
prix, P
3
PDOM
MC
PFOR
1
2
DFOR = MRFOR
DDOM
MRDOM
QDOM
Ventes locales
QMONOPOLE
Quantités, Q
Exportations
41
Output total
3.4. Le dumping
a) Dumping simple
Coût, C et
prix, P
Augmentation des bénéfices
sur les quantités vendues
sur le marché national
demande
p0
Coût moyen
c0
px cx
Coût marginal
q0
MR
qx
Quantités, Q
42
3.4. Le dumping
b) Dumping aggravé
Coût, C et
prix, P
Augmentation des bénéfices
sur les quantités vendues
sur le marché national
Demande
Pertes réalisées sur les marchés à
l’exportation
p0
Coût moyen
c0
c’x
Coût marginal
P’x
q0
MR
qx
Quantités, Q
43
3.4. Le dumping
 Dumping réciproque

Le dumping mène à du commerce dans les deux sens pour
les mêmes biens.

Ainsi, on peut s’attendre à trouver du « dumping réciproque »
dans les industries à faible différentiation des produits : produits
primaires par exemple, mais aussi aéronautique civile, où dans
un certain créneau de capacité et de rayon d’action deux
avions sont très semblables.

Augmente le volume du commerce des biens presque
identiques.

Effet net ambigu sur le bien-être:


Gaspillage de ressources dans le transport et pollution
Crée une certaine concurrence qui se traduit par une baisse
des prix moyens et une augmentation de la production totale.
44
3.5. Les économies externes

Pourquoi l’activité
économique n’est pas
répartie de manière
aléatoire entre de
nombreuses régions ?

On observe que de
nombreuses industries
ont tendance a se
concentrer dans certains
endroits, ce qui semble
indiquer qu’il est
économiquement
avantageux pour les
entreprises de
s’implanter à proximité
les unes des autres.
45
Source : OMC (2008), rapport sur le commerce mondial
3.5. Les économies externes
 Les économies d’échelle qui se produisent au niveau de
l’industrie sont appelées économies d’échelle externes.
 Trois raisons pour lesquelles une grappe de firmes peut être
plus efficace qu’une firme isolée :
 Fournisseurs spécialisés
 Pool de main-d’oeuvre
 Retombées en matière de connaissances
 Économies externes et rendements croissants

Les économies externes peuvent donner lieu à des
rendements croissants au niveau de l’industrie nationale.

Une courbe d’offre à pente négative

Plus une industrie produit, plus le prix est faible.
Alfred MARSHALL (1842-1924)
46
3.5. Les économies externes
 Économies externes et structure du commerce
 Un pays (ou une région) qui produit beaucoup d’un
bien aura des coûts faibles.

Les pays qui sont importants dans la production d’un
bien tendent à le rester, même si certains autres pays
pourraient potentiellement produire le bien à meilleur
coût.
47
3.5. Les économies externes
Figure 3-8: Économies externes et spécialisation
Prix, coût
(par
montre)
C0
P1
1
ACSWISS
2
ACTHAI
D
Q1 Quantité de montres
48
3.5. Les économies externes
 Commerce, bien-être et économies externes

Les échanges basés sur les économies externes ont des
effets sur le bien-être plus ambigus que les échanges basés
sur les avantages comparatifs ou ceux basés sur des
économies d’échelle au niveau de la firme.

D’un coté :


La concentration de la production de certaines industries en
vue de réaliser des économies externes peut engendrer des
gains au niveau de l’économie mondiale
D’un autre côté :


Ce n’est pas forcément le pays le plus approprié qui va
produire le bien sujet à des économies externes
Le pays producteur peut alors se retrouver dans une situation
pire que celle qui aurait prévalu en l’absence d’échange.
49
3.5. Les économies externes
Figure 3-9: Économies externes et bien-être
Prix, coût
(per watch)
C0
1
P1
P2
ACSWISS
2
ACTHAI
DWORLD
DTHAI
Quantité de montres 50
3.5. Les économies externes
 Les rendements croissants dynamiques

Courbe d’apprentissage



Lien entre le coût unitaire et l’output cumulé.
Pente négative en raison des effets de l’expérience
sur les coûts.
Rendements croissants dynamiques

Lorsque les coûts unitaires diminuent avec la
production cumulée dans le temps, plutôt qu’avec le
niveau de production actuel.
51
3.5. Les économies externes
Figure 3-10: La courbe d’apprentissage
Coût
unitaire
Les économies
d’échelle dynamique
apportent une
certaine justification
au protectionnisme.
Une protection
temporaire permet de
gagner de
l’expérience
(argument de
l’industrie naissante).
C*0
C1
L
L*
QL
Output
cumulé
52
Conclusion
chapitre 3
Économie d’échelle et
concurrence imparfaite
53
Conclusion et illustration (exemple de
la Suisse)
 La présence d’économies d’échelle externes se traduit par la constitution
de centres économiques dont l’attractivité est durable dans le temps.
 En mettant l’accent sur les phénomène de polarisation, la nouvelle
économie géographique développée par P. Krugman va donc à
l’encontre des conclusions développées dans les théories classiques du
commerce international de E. Hecksher et B. Ohlin, par exemple.
 Trouvant ses origines dans les thèses d’A. Marshall, elle explique que
l’attractivité des territoires résulte de la combinaison

de forces centripètes qui font converger le capital vers le capital déjà présent
dans un espace donné (forces d’agglomération)

de forces centrifuges qui éloignent au contraire l’installation de nouvelles
entreprises des localisations existantes (force de dispersion).
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Conclusion et illustration (exemple de
la Suisse)
 Les forces centrifuges sont essentiellement dues à une concurrence plus forte sur
les marchés des biens et sur celui de travail et à des effets d’engorgement.
 A l’inverse les rendements d’échelle croissants et les effets externes associés à la
multiplication des firmes créent des forces centripètes qui favorisent leur
concentration sur un même territoire (externalité pécuniaires comme les
externalités de demande et des externalités de coûts et des externalités non
pécuniaires comme les spillovers technologiques et les externalités
informationnelles)
 Le libre-échange et la libre circulation des personnes, en abaissant fortement les
coûts de transaction, modifient le rapport des forces centrifuges et centripètes et
favorisent les effets d’agglomération, c’est-à-dire les forces centripètes.

Les grandes firmes et en particulier leurs sièges sociaux n’ont plus la nécessité de
se rapprocher de leurs marchés.


Elles s’installent là où elles peuvent maximiser leurs rendements d’échelle et
bénéficier d’un maximum d’effets externes.
L’ouverture des marchés des biens et des facteurs de production donne, dans
cette logique, une impulsion supplémentaire à la concentration des activités
économiques.
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Conclusion et illustration (exemple de
la Suisse)
 Exemple de la Suisse

La Suisse a conclu avec l’UE un accord sur la libre
circulation des personnes qui est entrée en vigueur en 2002
mais n’a produit ses effets qu’à partir de 2004.

Cet accord fait partie d’un paquet comprenant aussi des
dispositions sur la fiscalité de l’épargne, la participation de
la Suisse aux programmes de recherche européen et la
soumission des grandes firmes multinationales aux règles
communes de la fiscalité entre États dans l’UE.

Comme le peuple suisse a dû se prononcer sur la
confirmation de l’accord sur la libre circulation en 2008, un
bilan en a été tiré par les économistes helvétiques pour la
période 2004-2007 qui est marquée par une forte croissance
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Absence de libre circulation :
immigration sélective qui se
limiterait au postes vacants
pour lesquels la Suisse ne
possèdent pas suffisamment
de travailleurs qualifiés
Etat effectif qui inclut une
ouverture de l’ensemble
du marché du travail
Source : STADLER P., [2008], " Les
effets de la libre circulation des
personnes sur le marché de l’emploi
et la croissance ", La Vie
Economique, SECO, Berne.
Conclusion et illustration (exemple de la Suisse)
Trois résultats sont marquants à ce niveau :
- le supplément de croissance accompagné par l’accroissement de la productivité du travail et l’extension du
commerce extérieur ;
- l’accroissement de l’emploi correspondant. Grâce à la libre circulation l’économie helvétique a surmonté
les problèmes de pénurie de main d’œuvre qualifiée en période de forte croissance ;
- la pression à la baisse sur les salaires nominaux et sur les prix à la consommation liée à l’ajustement de
l’offre à la demande de main d’oeuvre.
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Conclusion et illustration (exemple de la
Suisse)
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Conclusion et illustration (exemple de la
Suisse)
 L’abaissement des barrières quant à la circulation des
marchandises et des services producteurs renforcent les forces
centripètes qui différencient centre et périphérie.
 La préférence pour la polarisation caractérise toujours les
mouvements de capitaux
 Elle implique que les incitations financières et les surenchères
entre régions pour attirer les activités économiques sont
largement improductives à long terme.
 L’exemple récent de certains pays de l’Union Européenne,
comme l’Irlande, le confirme.
 Pour intégrer une perspective de développement, l’analyse doit
dépasser la vision restrictive de l’attractivité fondée sur les
coûts et la qualité des infrastructures pour intégrer la notion de
construction des capacités (se reporter aux travaux de SEN)
59
Conclusion et illustration (exemple de
la Suisse)
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Pour approfondir
 KRUGMAN P., [1991], « Increasing Returns and Economic
Geography », Journal of Political Economy, vol. 99, no 3, p.
483-499.
 KRUGMAN P., [1994], "Competitiveness: A. Dangerous
Obsession", Foreign Affairs, vol. 73, no 21, mars-avril.
 GAFFARD J.L., [2005], "Développement local et globalisation,
Nouveaux regards sur la croissance, le bien-être, les inégalités
interrégionales et l’attractivité des territoires ", Revue de
l’OFCE, no 94, Paris, p. 7 à 44.
 SEN A., [2000], Development as Freedom, Trad. française, Un
nouveau modèle économique: développement, justice, liberté,
Paris, Ed. Odile Jacob.
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