Violence dans la famille : trouble de santé mentale et variables situationnelles Suzanne Léveillée Professeure UQTR Chercheuse CRIVIFF Colloque TCVCASL 24 - 25 Janvier 2012 Plan de la présentation • 1.Introduction : Quelques définitions et l’ampleur du phénomène • 2. Deux constats retenus • 3. Quelques études sur le sujet • 4. Les cas cliniques • 5. Discussion • 6. Conclusion et vos questions • [email protected] Quelques définitions • • • • • Les types de violence dans la famille : 1. Violence conjugale (notion de continuum) 2. L’homicide dans la famille 2.1 L’homicide conjugal L’homicide de sa ou son conjoint(e) ou ex conjoint(e): Homicide conjugal commis par une femme (maricide) ou commis par un homme (uxoricide) Quelques définitions • 2.2 L’homicide d’un ou de plusieurs de ses enfants : Infanticide, Filicide masculin ou féminin, Néonaticide (homicide d’un bébé de moins de 24 heures). • 2.3 L’homicide de son père ou de sa mère (ou des deux) par un enfant (adolescent ou adulte): Parricide Quelques chiffres • Au Québec entre 1997 et 2007 (Léveillée et Lefebvre, 2008) il y a eu : • 139 homicides conjugaux commis par un homme • 17 homicides conjugaux commis par une femme • 40 filicides masculins • 28 filicides féminins Suite • 30 parricides masculins • 3 parricides féminins • 10 familicides commis par un homme; le familicide est souvent appelé « homicide masculin » et consiste à tuer sa conjointe, ses enfants et ensuite à se suicider (dans 80% des cas) Aspects juridiques • 1. CR criminellement responsable : Sentence purgée en centre de détention fédérale • 2. NCR =non criminellement responsable en raison d’un trouble mental grave : Hospitalisation dans un milieu sécuritaire, commission d’examen des troubles mentaux – avis médical avant libération (étapes à franchir avant la sortie de l’hôpital) • 3. SFB = acquittement (cas rare) Suite • Les individus reconnus non criminellement responsables pour cause de trouble mental grave : • Parricides masculins : 14 NCR et 16 CR • Parricides féminins : 3CR • Filicides masculins : 4 NCR et 36 CR • Filicides féminins : 10 NCR et 18 CR • Homicides conjugaux masculins : 3 NCR et 136 CR • Homicides conjugaux féminins : 2 NCR et 15 CR Deux Constats • 1. D’une part, le parricide = type d’homicide les plus souvent commis par des individus présentant un trouble mental grave (schizophrénie) • D’autre part, le filicide et l’homicides conjugal = plus souvent commis par des individus présentant un trouble ou des traits d’un trouble de la personnalité ; il y a souvent co morbidité avec des épisodes dépressifs ou des symptômes dépressifs significatifs Deux Constats • 2. Les déclencheurs identifiés pour le parricide sont d’une part, la décompensation psychotique et d’autre part, l’exacerbation de conflits avec les parents, mise de limites par le/les parent (s) • Tandis que pour le filicide et l’homicide conjugal la rupture amoureuse et autres types de perte = déclencheurs puissants du passage à l’acte contre la-le conjoint (e) Parricide +Troubles mentaux • Parricide et Troubles mentaux graves • Les troubles psychotiques tels que la schizophrénie = fréquents chez les parricides. • Éléments clés : Angoisse fusion/destruction ; absence de limite entre soi et l’autre, entre le rêve et la réalité; le délire de persécution ou de grandeur devient la réalité (et non plus un fantasme ou l’imaginaire) Suite • La décompensation psychotique ou alors les conflits exacerbés avec les parents ; Overkill fréquent (acharnement sur la victime) • Il est à noter qu’environ 50 % des parricides ne présentent pas de trouble psychotique ; travail à effectuer pour mieux comprendre le profil (ou les profils) de ces individus Troubles de la personnalité • Les troubles de la personnalité associés au filicide ou à l’homicide conjugal : • De facon générale nous avons tous une personnalité avec des traits et avons aussi certains traits de personnalité plus ou moins adaptés • En majorité, notre personnalité favorise notre adaptation autant au niveau des émotions que dans nos relations interpersonnelles Suite • De plus, nous avons tous une capacité de se défendre contre les émotions difficiles ; toutes personnes présentent des mécanismes de défense • Voici quelques exemples : intellectualisation, sublimation, négation, projection, déni, clivage, identification projective….(du + adapté au – adapté) Suite • Certains traits ou troubles de la personnalité ne permettent pas un ajustement émotionnel et relationnel adéquat ; c’est le cas du trouble de la personnalité limite, narcissique ou antisocial • Terrain propice aux passage à l’acte dans la famille; ensuite survient des déclencheurs, des variables situationnelles et/ou criminologiques. Trouble de la personnalité • Les comportements non adaptés présentés par ces personnes (le contrôle de l’autre ou le harcèlement seraient deux exemples) • Les enjeux intrapsychiques : Gestion des pulsions, l’identité (diffusion de l’identité), les relations d’objet, les mécanismes de défense, la faiblesses du Moi et la non intégration du Surmoi TPL • Le trouble de la personnalité limite (TPL) • Ce trouble de la personnalité limite se caractérise par l’instabilité dans les relations interpersonnelles, au niveau de l’identité et au niveau des affects • Les personnes atteintes présentent une très grande fragilité lors des rapprochements intimes = Trop proche c’est l’intrusion et trop loin c’est l’abandon … où est le juste milieu ? TPL • Ces personnes réagissent fortement lors de la rupture amoureuse ; vécue comme un abandon; l’angoisse d’abandon devient vive et au lieu de l’élaborer à l’intérieur d’eux ces individus réagissent (passent à l’acte )pour ne pas ressentir • Le contrôle de l’autre serait une stratégie fréquemment adoptée pour contrer l’angoisse TPL • Aussi ces individus présentent une identité fragile, ils se sentent abandonnés, ressentent qu’ils ne sont plus rien si l’autre (la conjointe) s’en va, et quitte… • La jalousie peut aussi être vive; jalousie associée à la perte ou à la crainte de la perte TPL • Les mécanismes de défense (surtout dans les moments de crise) sont inadaptés : • 1. Le clivage • 2. L’identification projective TPN • Chez la personnalité narcissique (TPN) il peut y avoir l’angoisse d’abandon et de contrôle de l’autre toutefois, le moteur de l’agir serait plutôt l’humiliation, la blessure narcissique, la trahison; « l’affront » vécu lors de la rupture • Aussi, la perte de la personne « utilisée » pour se sentir fort (fort/faible sous jacent) est vécue comme une blessure narcissique ; L’élan d’autonomie de la conjointe = suscite la rage TPA • Le trouble de la a personnalité antisociale (TPA) est plutôt associé à l’utilisation de l’autre ; présence de l’emprise sur l’autre (la conjointe) pourrait être présent • Aussi, l’utilisation au niveau sexuel et monétaire… • Comportements « transgressifs » autant à l’intérieur de la famille qu’à l’extérieur; Faille au niveau du Surmoi (comportements antisociaux) Comprendre ces individus • On voit donc pourquoi les personnes qui présentent un trouble de la personnalité limite, narcissique, antisocial sont à risque de réagir lors de pertes et plus spécifiquement lors de rupture amoureuse • La dépendance (« anaclitisme » ; l’accrochage à l’autre) vécue de manière agressive et déchargée sur la personne qui quitte; angoisse d’abandon vive, la blessure narcissique souvent en lien avec « l’affront » vécu Comprendre ces individus • Kernberg évoque la notion d’échelon pour mieux décrire et comprendre ces individus ; échelon supérieur intérieur :+ ou - de mentalisation selon l’échelon • Ainsi, les individus se situant sur l’échelon inférieur : présentent plus de passages à l’acte, les limites soi/l’autre + fragiles, + des traits antisociaux. Ils présentent pas ou peu d’introspection et rejettent leurs tensions/angoisses sur les autres au lieu de les gérer à l’intérieur d’eux. Ils tentent d’évacuer hors d’eux leur souffrance psychologique Autres éléments clés • Limites : + il y a de fragilité + confusion soi et l’autre • Mécanismes de défense : Archaiques tels que le clivage, le déni, la projection et l’identification projective • Traits antisociaux : rejet de la faute sur l’autre • Manque d’introspection; évitement de la souffrance psy • Faiblesse du Moi : marqué par l’impulsivité, l’intolérance à l’angoisse et le manque de développement des voies de sublimation Suite • Selon Kernberg plus l’individu présente des traits narcissiques ou antisociaux, plus il est difficile de l’aider; car il ne présente pas de souffrance psychologique (interne); soit qu’il ne la ressent pas ou qu’il ne veux pas la montrer • L’entourage de cet individu constate certains problèmes toutefois, la personne refuse (évite) de demander de l’aide; désirant démontrer sa force (évitant parfois toutes expressions de faiblesse) Suite • Fréquents comportements autodestructeurs et/ou hétéro destructeurs • Lien entre auto et hétéro : • Tuer une personne pourrait être associé à 1) tuer une partie de soi, ou à 2) se venger de sa conjointe / conjoint impliquant une rage déplacée sur l’enfant par exemple • De plus, co morbidité avec les enjeux dépressifs et avec la difficulté à faire des deuils (rage entremêlée avec les affects dépressifs) Deuil et enjeux dépressifs • Avant le délit : rage, obsessions entourant la situation (recherche d’une solution) ; activités pour contrer la dépression • Après le délit : la dépression peut s’installer • Réflexions sur le processus de deuil (suite à une perte) : • 1. Déni • 2. Colère, rage • 3. Dépression • 4. Acceptation Suite • Quelques autres éléments de compréhension en lien avec le déni ou la rage : • L’homicide = 1. la séparation n’a jamais eu lieu (effacer toute trace de la perte) 2. la solution pour en arriver au « contrôle ultime » (je te tue…tu ne me feras pas vivre cette situation) 3. la toute puissance narcissique (j’ai décidé de la solution)… Sous groupes HC masculin • Selon Dutton : • Il y a des sous groupes d’hommes qui commettent de la violence conjugale • Un des sous groupes = à risque de tuer la conjointe…ce n’est pas tous les hommes qui commettent de la violence conjugale qui seraient à risque ; notion de continuum pour un sous groupe seulement • Question de la violence conjugale antérieure à l’homicide (près de 50% des cas) Quelques auteurs clés • De plus, quelques profils HC masculins ont été identifiés : Selon 1.Dutton les « surcontrôlés » = des hommes présentant de fortes tendances au contrôle, des traits obsessionnels ou paranoides • 2.Bénézech indique que ces hommes sont égocentriques et présente « complexe d’abandon » • 3.Johnson évoque la notion de « terrorisme intime » Suite • Quelques profils de HC feminins ont été identifiés : Ces femmes présentent une faille majeure au niveau de leur identité; elles n’arrivent pas à se détacher de leur conjoint; la répétition de relation douloureuse (souvent avec violence) est proposée par quelques auteurs dans le domaine Sous-groupes de filicides • Quelques profils d’individus ayant commis un filicide ont été identifié : en fonction de la motivation à commettre le délit. 1) abus physique fatal 2) mesure de représailles 3) État mental perturbé (enjeux dépressifs / suicide élargi ou psychose) • 1. Abus physique fatal en lien avec la maltraitance ; Il n’y a pas d’intention de tuer l’enfant toutefois, il décède suite aux mauvais traitements Suite • Comment comprendre ces parents maltraitants : • L’enfant battu (maltraité) serait une partie de soi hais, qui doit subir la punition ; présence fréquente de clivage et d’identification projective Suite • 2. Les mesures de représailles : En lien avec la perte ou la rupture amoureuse • « Tu ne garderas pas mon enfant , tu ne l’auras pas » ; ce dernier devient la possession d’un des deux parents • La rage prend le dessus; ainsi évacuation du vécu de perte (tristesse). • 3. État mental perturbé : dépression majeure ou décompensation psychotique Suite • « Mon enfant ne pourra vivre heureux sur cette terre ; il est mieux de partir avec moi ». • « Mon enfant était l’incarnation du diable ». Hommes/femmes • Différence hommes/femmes : • 1. Pour le parricide • Plus d’hommes toutefois, il faut porter attention aux tentatives… • Les hommes (environ 50%) présentent un trouble mental grave; toutefois, différent pour les femmes, ces dernières présentent de l’impulsivité et de forts conflits avec le parent tué • Aussi, aucun double parricide chez les femmes. Suite • 2. Pour le filicide • Plus d’hommes toutefois, l’écart = moins grand que pour les autres types d’homicide dans la famille (28 femmes et 40 hommes) • Pour les hommes, il y a rupture amoureuse et suicide et ensuite vient l’état mental perturbé • Tandis que pour les femmes, l’état mental perturbé vient en premier et ensuite la rupture amoureuse ; rarement de suicide chez les femmes Suite • 3. Homicide conjugal • Un nombre ++ grand d’hommes comparativement aux femmes • Les hommes tuent suite à une rupture et se suicident dans 20% des cas • Les femmes tuent dans un contexte de violence conjugale subie toutefois, un petit nombre de femmes tuent par mesure de représailles (en lien avec la rupture amoureuse) Suite • De plus, le familicide souvent nommé crime masculin selon plusieurs auteurs (Wilson et Daly ; Léveillée) • Dans 80% des cas au Québec = Suicide élargi ; ainsi, apporter les autres (conjointe et enfants) dans la mort, c’est « entraîner » une partie de soi ; les limites soi/autre s’avèrent floues et les enjeux narcissiques sont à soulever Cas cliniques • Quelques cas cliniques et réflexions sur les facteurs de risque : • Le trouble mental ou de la personnalité = terrain propice aux passages à l’acte dans la famille • Ensuite des variables situationnelles (déclencheurs) et criminologiques. • Ainsi, deux éléments clés à retenir : l’état mental (trouble mental grave, trouble ou traits de la personnalité) + Contexte (incluant des caractéristiques situationnelles, criminologique, et le déclencheur) Les cas cliniques • • • • • • Choix de quelques cas cliniques : Parricide non psychotique et psychotique Familicide HC masculin avec et sans enjeux dépressifs HC féminin (3 sous groupes) Filicide masculin et féminin Le parricide-cas 1 • Un jeune homme tue son père et sa mère et ensuite maquille la scène de crime • Jeune homme de 21 ans, qui venait de trouver un emploi (technicien) et qui avait « décidé » de se marier; aurait des problèmes monétaires et de consommation de drogues (alcool?) • Suite au délit s’est présenté à l’enterrement en pleurant ; a avoué les homicides quelques mois après Suite • Trouble (traits) de la personnalité narcissique (absence de remords et d’empathie, sentiment d’avoir droit…) ; conflits avec les parents ($) • Aucun antécédents psychiatrique et de trouble mental • Sentence en centre de détention fédéral; aurait tenté de se suicider au début de la détention • Aucun remords verbalisés; souligne les conflits avec ses parents et plus spécifiquement avec son père Cas 2 • Un homme tue son père et maquille la scène de crime • Homme de 35 ans, universitaire, n’ayant jamais travaillé dans son domaine d’étude, a des antécédents psychiatriques connus; délire identifié (grandeur/persécution) • Suite au délit les gens de sa famille avaient remarqué son amaigrissement (attitude bizarre); Monsieur a avoué quelques mois après (détecteur de mensonges) • Hospitalisé dans un hôpital à sécurité maximum (IPPM) Suite • Monsieur ne verbalise aucun remord toutefois, ses idées délirantes augmentent lors de l’hospitalisation • Monsieur continue de verbaliser des propos agressifs contre son père qu’il a tué… et à pleurer sa mère décédée par suicide un an avant l’homicide de son père… • Conflits avec le père depuis des années, deuil impossible de la mère et trouble psychotique (registre de la schizophrénie) Un familicide • Monsieur B. • M.B. a tué sa femme, ses trois fils, son beaupère, un ex patron et ensuite s’est enlevé la vie dans son domicile. • M.B. a toujours travaillé beaucoup ; il a fait ++ $$; il provient d’un milieu défavorisé. Il veut tous donné à sa femme ou tout contrôler. • Un premier accident/ première blessure narcissique Suite • Une deuxième blessure narcissique; la faillite • M.B. ne dit rien à sa femme ni à ses fils ni à ses amis (connaissances) et s’enfonce dans les dettes. • Déclencheur : blessure narcissique; évite l’humiliation face à l’échec • Personnalité : traits narcissiques (forte sensibilité face à l’humiliation, contrôle, manque d’empathie, refuse l’aide…) Suite • De plus, il possédait = arme à feu • Les gens de l’entourage de cette famille ont souligné leur surprise; ils n’avaient rien vus venir et se sentent souvent coupables…ce qui est souvent le cas pour ce type d’homicide - le familicide HC masculin - cas 1 • Rupture et jalousie : • Monsieur A a tué sa conjointe • M.A travaille beaucoup et il veut tout donné à sa femme et à son fils. Madame est autonome et travaille elle aussi • Certains conflits de couple surviennent • M.A apprend que sa femme veut le quitter Suite • Les disputes augmentent et madame contacte les policiers, monsieur doit suivre un traitement et ne pas « s’approcher » d’elle ; premier épisode de violence conjugale Quelques mois plus tard M.A apprend que madame a un amant • Il veut lui parler et reprendre la vie de couple • Madame refuse et le passage à l’acte survient Suite • Déclencheur : rupture, sentiment vif de jalousie et de trahison • Personnalité : Monsieur présentent une très grande fragilité à l’abandon, une angoisse très forte ; La jalousie et le contrôle, rage face à l’autonomie de l’autre et de sa propre dépendance • M.A. commet le passage à l’acte avec un objet contondant (présence d’overkill – acharnement sur la victime) Suite • Après le délit : Monsieur tente se suicider et il est arrêté par les policiers • Lors de son incarcération, il présente des symptômes dépressifs importants et tente à plusieurs reprises de se suicider. • Monsieur ressent ++ de remords et présente de la souffrance psychologique reliée à son crime. • Passé de Monsieur : père violent (violence conjugale)…éléments traumatiques HC masculin - cas 2 • M.L. tue sa conjointe et tente de dépecer le corps pour se « débarasser » du cadavre… • M.L. vit des conflits de couple depuis plusieurs années (il est en couple depuis environ 10 ans et 3 enfants sont issus de l’union) • Suite au délit monsieur clame qu’il était victime de violence conjugale, qu’il était contrôlé par sa conjointe Suite • Monsieur n’arrive pas à élaborer sur ses propres pulsions • Il présente peu ou pas de remords • Monsieur présente des traits de la personnalité limite (ex : impulsivité, identité diffuse, tentative de suicide antérieure) et narcissique (surtout absence de remords) • Au début de l’incarcération = douleur physique, a été très malade (a été traité); toutefois, pas d’épisode dépressif Suite • Présence de colère et peu de souffrance psychologue manifestée…Malgré le décès monsieur reste en colère contre la victime • Passé de monsieur : famille d’accueil, abandon troubles de comportements à l’adolescence, tentatives de suicide à 18 ans, père criminalisé HC féminins • 1. Femme qui tue son conjoint = syndrome de la femme battue / autodéfense • Distinction à faire entre SFB et autodéfense • 2. Cas de non acceptation de la séparation et ressenti de rage et de jalousie Suite • 3. Engagement d’un tueur à gage (plutôt rare toutefois, existe) pour se procurer l’argent des assurances • Différents profils dégagés sur les 17 cas répertoriés sur la période de 10 ans au Québec Filicides masculins • Homicide de sa fille de 4 ans et tentative d’homicide de sa conjointe (cette dernière a survécue) • Cette homme n’accepte pas la séparation; il s’agit d’une mesure de représailles contre la conjointe. • Il consomme ++ d’alcool • Plusieurs tentatives de rupture et de retour en couple avant la rupture définitive… Suite • Il semble que dans ce cas tuer la fillette est le moyen de blesser la conjointe; moyen ultime de contrôle, de vengeance • Monsieur souligne qu’il était impossible de concevoir d’être séparé de sa fille, de concevoir d’être un père de fin de semaine… • Rage voire dissociation lors du délit (réflexion sur cette aspect) Suite • Traits de la personnalité limite : angoisse d’abandon, rage importante vécue au lieu de vivre la perte… • Traits narcissiques à souligner tels que le manque d’empathie • Aucun traits antisociaux • Passé de cet homme : Manque d’une figure paternelle et mère violente présentant des comportements de violence autant physiques que psychologiques Filicides féminins/masculins • Cas de dépression ou de psychose • Deux cas de figure : • 1. Dépression majeure : la vie ne vaut plus la peine d’être vécu et mon enfant ne sera jamais heureux sur cette terre.. • 2. Dépression psychotique : perte du « Testing » de la réalité ; enfant = maléfique ou démoniaque Suite • Filicide/suicide chez les hommes • Plus fréquent chez les hommes : ainsi 20% des hommes ayant commis un filicide se suicident après l’homicide… • Exemple : M. X. se retrouve au cœur des conflits entourant la garde de son fils ; loue une chambre dans un hôtel et commet un filicide/suicide… Discussion • Particularités inhérentes selon le type d’homicide dans la famille (conjoint- e ou ex; enfant (s) ou parents) et le sexe de l’agresseur • Aussi, d’une part, particularités quant à la santé mentale (trouble mental grave, trouble ou traits de la personnalité limite, narcissique, antisociale); et d’autre part, quant aux déclencheurs (rupture, décompensation, violence conjugale vécu …) Discussion • Les facteurs de risque et prévention • 1. profils de personnalité ou trouble mental grave = terrain propice • 2. déclencheurs ou variables situationnelles : rupture amoureuse, violence conjugale, disputes (conflits familiaux) • 3.variables criminologiques : possession d’une arme à feu, criminalité antérieure et violence conjugale Prévention • Prévention = selon le type d’homicide • La consultation ou la demande d’aide ; Qui ? • Hospitalisation dans la dernière année (avant délit) : 30% des parricides masculins ou féminins • Consultation dans la dernière année : • 11% des filicides masculins • + de 50% des filicides féminins Suite - Prévention • • • • • Consultation dernière année : + de 50% des familicide 20% des HC masculins + de 33% des HC féminins De plus, les femmes consultent plus et les hommes (familicide) commettent ++ un homicide/suicide (suicide élargi) Prévention-Parricide • La prévention de cette dure réalité des parents « terrorisés » par leur enfant …. • Maladie mentale et violence = pas typique • Rechercher de l’information • Briser l’isolement • Rechercher un tiers aidant Prévention- suite • Homicide conjugal et filicide • Comment « atteindre » ces personnes ? • 1. Informations sur la rupture amoureuse; groupes ou ateliers donnés à la population générale • Ligne d’écoute aussi pour la population générale • 2. Discussion de cas, formation des intervenants Poursuite des travaux • Compréhension du phénomène et prévention = vont de pair… • Les études en cours sur le sujet : Mieux comprendre les différents profils à partir d’entrevues et non seulement à partir de dossiers • Mieux comprendre les enjeux reliés à la perte chez ces individus à risque et aussi les différents types de motivation (déclencheurs) Poursuite des travaux • Facteurs de risque : élaboration de grille ; Poursuivre ce travail déjà bien amorcé au Québec • Porter attention à la complémentarité entre les comportements manifestés et les enjeux psychiques • Travailler en équipe multidisciplinaire (complémentarité entre policiers, intervenants sociaux, travailleurs sociaux criminologues, psychologues, infirmiers…) ; aussi complémentarité entre les divers organismes du réseau autant hospitalier, carcéral que communautaire… Quelques lectures • • • • • Voici quelques auteurs clés : Casoni et Brunet (2003) : Psychocriminologie Dutton (2007) : Violence conjugale Millaud (2009) : Passage à l’acte Léveillée (2010 et 2011) : Homicide dans la famille Questions • Vos questions • Et aussi vos commentaires…. Déjà la fin • Merci de votre écoute… • Pour me rejoindre (n’hésitez pas) : • [email protected]