Évaluation des pratiques professionnelles Évaluation de la prise en charge de la colique néphrétique La conférence de consensus d’Avril 1999 tenue à Marseille Fixe les modalités de prise en charge d’une colique néphrétique au SAU S’inscrit dans une démarche qualité, visant à proposer une procédure unique de prise en charge pour tout urgentiste Les questions posées 1 Quelle est la fréquence et la présentation clinique de la CN de l’adulte au service d’AU 2 Quelle est la prise en charge thérapeutique initiale ? Quel est le rôle infirmier ? 3 Quels examens d’imagerie ? 4 Quels indications pour une prise en charge urologique en urgences ? 5 Quelle orientation ? 1 Quelle est la fréquence et la présentation clinique de la CN de l’adulte au service d’AU 1 à 2 % des admissions dans les services d’urgences prédominance masculine, pic entre 30 et 40 ans, facteur héréditaire possible Présentation : douleur brutale, d’emblée maximale ou très rapidement progressive Examen : signe positif = signes de Giordano et surtout Signes négatifs Intérêt de la BU Formes compliquées : fébrile, oligo anurique,hyper algique, chez une femme enceinte, avec des comorbidités 2 Quelle est la prise en charge thérapeutique initiale ? Quel est le rôle infirmier ? hyper ou hypo hydratation ? AINS=> diminution de filtration glomérulaire, diminution du tonus musculaire lisse, réduction de l’œdème Antalgiques : paracétamol seul, uniquement en cas de douleur d’emblée modérée. La morphine en titration est l’antalgique de choix a condition d’en connaître les règles d’administration Chez la femme enceinte, chez l’insuffisant rénal pas d’AINS Rôle de l’infirmière : reconnaître une symptomatologie typique Prioriser la prise en charge en salle d’examen afin de traiter au plus vite la douleur Réaliser une anamnèse Relever les paramètres cliniques : EVA, PA, Freq Resp, Freq Card, Temp, heure et qtité de miction. Grossesse !? 3 Quels examens d’imagerie ? ASP:prescrit seul, apparaît inutile au regard de sa spécificité trop basse L’UROGRAPHIE INTRAVEINEUSE : considérée comme l’examen de référence; la position de cet examen (n’)est (qu’)historique. LE COUPLE ASP-ECHOGRAPHIE : peut se substituer à l’UIV comme examen de première intention LE SCANNER HELICOÏDAL SANS INJECTION: Les données récentes de la littérature convergent pour montrer la supériorité de cet examen COLIQUE NEPHRETIQUE SIMPLE : Le couple ASP-échographie ayant fait ses preuves sera proposé de première intention COLIQUE NEPHRETIQUE COMPLIQUEE : scanner spiralé sans injection. 4 Quels indications pour une prise en charge urologique en urgences ? 1. La colique néphrétique apparaît compliquée : 2. La colique néphrétique survient sur un terrain particulier : Colique néphrétique fébrile Rupture de la voie excrétrice Insuffisance rénale aiguë obstructive Colique néphrétique hyperalgique Insuffisance rénale et uropathie préexistantes Rein unique fonctionnel ou anatomique Grossesse Rein transplanté 3. Il existe des facteurs de gravité liés au calcul : Diamètre supérieur ou égal à 6 mm Calculs bilatéraux Empierrement de la voie excrétrice après lithotripsie extracorporelle (LEC) 5 Quelle orientation ? L’HOSPITALISATION EST INDIQUEE EN SERVICE D’UROLOGIE • colique néphrétique hyperalgique • colique néphrétique fébrile • colique néphrétique avec insuffisance rénale aiguë ou chronique EN SERVICE DE GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE • en cas de grossesse DANS L’UNITE D’HOSPITALISATION DE COURTE DUREE (UHCD) : • en cas de doute diagnostique pour consultation spécialisée et réalisation des examens complémentaires nécessaires, ainsi que pour surveillance • si le patient est incomplètement soulagé, et requiert un ajustement du traitement antalgique • en attendant le résultat d’examen direct de l’ECBU demandé en urgence • en cas de bandelette urinaire positive pour les leucocytes ou les nitrites chez un malade sans fièvre, ni hypothermie, ni choc. Ce malade peut indifféremment attendre son résultat à l’accueil du SAU ou à l’UHCD • en cas de vomissements persistants • en cas de contexte social ou de compliance incertaine ne permettant pas : une imagerie retardée à 24 heures lorsqu’elle est prévue, un traitement ambulatoire. Notre étude Évalue l’adéquation de la prise en charge au SAU de Clermont-Ferrand par rapport aux recommandations de la conférence de consensus Rétrospective sur 3 mois => 12 308 dossier => 100 coliques néphrétiques Épidémiologie Fréquence un peu moindre (0.81 conter 2) Formes compliquées beaucoup plus nombreuses (25 contre 6) Aspect bimodal de la courbe selon l’age Clinique Prise en charge initiale Très hétérogène Évaluation de la douleur quasi inexistante 11% seulement de morphine en titration IV Non respect des précautions d’emploi et des CI des AINS Bilan d’imagerie ASP seul dans bon nombre de cas Peu de TDM par rapport au nombre de CN compliquées Orientation Part importante de formes « pseudo » hyper algiques Excès d’hospitalisation en urologie Suivi En cas de non hospitalisation, moins du tiers des patients auront une consultation de suivi En cas de non réalisation immédiate du bilan d’imagerie, celui-ci ne sera pas complété en externe Conseils écrits et lettre au médecin traitant semblent exceptionnels Conclusion 1 Nombreuses divergences entre les recommandations et la pratique quotidienne Élaboration de protocole de service permettant (sans doute) une meilleur adéquation Conclusion 2 Problème « culturel » à la mise en place d’une démarche qualité aux urgences Problème de temps et de moyens Les protocoles existent parfois, le problème est de permettre leur mise en œuvre et de vérifier régulièrement cette mise en œuvre L’intérêt serait de pouvoir proposer des actions correctives aux intervenants et des modifications de protocoles si nécessaire Intérêt possible de l’informatisation du dossier urgence