épargner le premier groupe où marchent les civils, tout en fauchant les
lignes suivantes. Une vingtaine d’hommes et de chevaux sont étendus
sur la chaussée. Un indescriptible désarroi se produit dans la colonne
allemande, la cavalerie remonte au triple galop jusqu’à Saint Antoine,
semant le désordre dans la colonne.
8. Pendant ce temps, les Français se replient sur la rive droite de la
Sambre, près de l’ancienne prison.
Les Allemands furieux se mirent à incendier des maisons entre le
Carrosse et Bon Air. C’est un épouvantable enfer : aux lueurs de
l’embrasement viennent s’ajouter des scènes de pillage et de meurtres,
les soldats tirent sur les fuyards qui tentent de s’enfuir par les jardins.
9. Les Allemands amènent ensuite des canons et se mettent à tirer,
depuis St Antoine, sur la barricade et sur les environs. Des coups se
perdent sur des maisons de Charleroi, près du Viaduc et du Bld Audent.
Ne voyant aucune résistance, ils décident finalement de descendre la
chaussée tout en augmentant le nombre d’otages. Brutalement, des
hommes sont arrachés brutalement à leur foyer et versés dans la masse
de civils. S’ils font mine de refuser ou tentent de s’enfuir, on tire sur eux
comme du gibier.
La colonne allemande se scinda à nouveau en deux, à hauteur de Bon
air, dans le but d’encercler la ville de Charleroi.
L’une prenant la direction de Gilly, avec l’intention de contourner les
Français à Montignies puis à Couillet, tout en incendiant, dévalisant des
magasins et brutalisant des otages sur leur passage.
La seconde descendit vers la Planche.
C’est en dispersant leurs forces, au travers un dédale de rues, que les
Allemands atteignent le Viaduc et la rue du Grand Central vers 9H, non
sans avoir tué quelques civils à Dampremy, et avoir gonflé le nombre
d’otages.
10 .Une quinzaine de Français du 119
ième
de ligne sont en embuscade
en face du pont de la Prison et tirent avec leurs mitrailleuses. Un
prisonnier crie »couchons-nous » pendant que les Allemands se jettent
contre les murs des maisons.