Août 2014 à Charleroi

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Août 2014 à Charleroi.
Tout au long de 2014 et 2015, les médias vont vous parler de 3 grands
événements qui ont marqué l’histoire de la Belgique, de l’Europe et du
monde. Il s’agit du bicentenaire de la bataille de Waterloo, du 70ième
anniversaire de la bataille des Ardennes et du centenaire de la guerre
1914-1918.
Nos medias vous parlent actuellement et vous parleront de la grande
guerre de 1914-1918 mais essentiellement de la sanglante bataille de
l’Yser et de la défense des forts de Liège.
Mais rien en ce qui concerne la bataille de la Sambre et en particulier, ce
qui doit nous intéresser, l’invasion de la région de Charleroi par les
troupes allemandes. Ce sera le sujet principal de mon exposé.
Il convient de savoir, que cette guerre débuta par des mouvements de
troupes et des confrontations féroces et sanglantes sur notre sol et notre
région.
Rien qu’au cours de la journée du 23.08.1914, l’armée française perdit
27000 tués en Wallonie. Ce sera une des journées les plus sanglantes
de 1914.
La population civile carolorégienne subira de nombreuses et sauvages
prises d’otages, certains seront fusillés sous le prétexte d’être des
francs-tireurs, d’autres périront dans l’incendie de leur habitation.
La région de Charleroi est d’ailleurs parsemée de monuments en
l’honneur aux martyrs de la guerre 1914-1918.
En voyageant en Wallonie, il est fréquent de découvrir ce type de
monument dédié à des militaires mais aussi à des civils tués en tant
qu’otages, fusillés, décédés lors de très nombreux bombardements ou
incendies perpétrés par les troupes allemandes.
Mais quelles sont les causes de cette guerre ?
L’élément déclencheur du conflit est l’assassinat de l’archiduc François
Ferdinand d’Autriche, en date du 28 juin 1914, par un jeune Serbe
Gavrilo Princip à Sarajevo en Bosnie, annexée à cette époque par
l’empire austro-hongrois. L’Autriche adressa le 23 juillet un ultimatum
que la Serbie refusa et le 28/07/1914 elle lui déclara la guerre. Or la
Serbie était soutenue par la Russie qui mobilisa ses troupes le
30/07/1914.L’Allemagne alliée à l’Autriche déclara la guerre à la Russie
le 1.08.1914 puis le 3/08 à la France et la Belgique .Le 4 août c’est
l’Angleterre alliée à la Russie et à la France qui déclare la guerre à
l’Allemagne.
La première guerre mondiale durera 4 longues années et les pertes
humaines s’élèveront à 18.6 millions dont 9.7 millions de militaires et 8.9
millions de civils.
Comment débuta la guerre en Belgique ?
La guerre débuta le 4/08/1914 par l’invasion de la Belgique par les
troupes allemandes à Thimister. Pourtant la Belgique était neutre face au
conflit franco-allemand. En août 14, les 117.000 soldats belges qui ne
disposaient pas d’un équipement moderne furent opposés à plus d’un
million de soldats allemands dotés d’’une artillerie lourde et de
mitrailleuses performantes.
Les troupes belges n’étaient pas aguerries, le service militaire n’était
obligatoire que depuis 1 an. Toutefois, les forts de Liège, d’Anvers et
Namur vont ralentir considérablement l’avancée des troupes allemandes.
Les troupes allemandes sont composées de 4 corps d’armées dont le
but est de s’enfoncer profondément dans le centre de la Belgique et
ensuite d’obliquer pour prendre à revers les troupes françaises. C’est la
2ième armée allemande qui aura pour mission de franchir la Sambre.
Mon exposé ne relatera que l’invasion de Charleroi et ses environs, par
les troupes allemandes et la résistance des troupes françaises. L’histoire
retiendra ces événements sous l’appellation de la bataille de Charleroi.
Celle-ci englobera les combats qui auront lieu à proximité de la Sambre.
Comment s’est déroulée l’invasion de Charleroi par les Allemands ?
1.Dès l’ultimatum lancé par l’Allemagne demandant le libre passage par
la Belgique pour attaquer la France, les troupes du 1ier et 4ième chasseurs
à pied casernées à Charleroi, s’étaient préparées au départ et c’est le 3
août qu’elles partiront vers Huy puis Liège laissant la défense de la ville
au soin d’une garde civique et de troupes françaises.
C’est précisément le vendredi 21/08/2014 à 6h du matin qu’une
patrouille de 20 cavaliers éclaireurs du 15 ième régiment de Hussards
allemands descend des hauteurs de Gosselies.
Ils sont applaudis par des civils qui les prennent pour des Anglais qui
viennent de débarquer en Belgique. Le but de ces éclaireurs est de
reconnaître l'état des ponts et les positions françaises.
2. Arrivés à Lodelinsart Bon Air, la patrouille se scinde en deux, l’une
poursuit la descente de la chaussée de Bruxelles et l’autre prend la
chaussée de Châtelet en direction de Gilly puis de Montigny sur Sambre.
3. Au niveau de Lodelinsart au lieu- dit Deschassis (garageCastin) ils
rencontrent quelques gardes civiques qu’ils désarment puis reprennent
leur progression vers la Planche.
4. Trois gendarmes de Lodelinsart, arrivent à Deschassis, ferment les
barrières du passage à niveau et amènent un train devant ce passage à
niveau. C’est alors que 6 Hussards qui ont découvert l’existence d’une
barricade dressée par les Français du 119ième de Ligne, font demi tour et
remontent la rue au galop, obliquent à droite par la rue du Chemin Vert
et par la voie ferrée. Ils sont poursuivis par nos trois gendarmes qui font
feu et tuent un des Hussards.
5.Le 2ième partie des Hussards s’est dirigée par la rue de Châtelet, la
verrerie Jonet, la rue de Lodelinsart, la porte de Waterloo, le terrain de
l’exposition, arrive au Viaduc à 6h30.Ils sont sept pour désarmer deux
gardes civiques et arrêter un train à la gare de l’Ouest. Un des gardes
civiques est parvenu à s’enfuir et va prévenir un poste français situé au
pont de la prison. Un Lt français se moque de lui, croyant à une
confusion entre cavalier anglais et allemand .Cependant il remonte la
rue du Grand Central et hèle un Hussard qui fait aussitôt demi-tour.
Celui-ci entraîne les siens vers la rue de la Montagne où ils aperçoivent
deux sentinelles françaises. Ils gagnent ensuite le Bld Audent. Un garde
civique, à hauteur du Parc, fait feu et blesse un hussard et désarçonne
un autre qui est fait prisonnier. Le restant de la troupe remonte la rue de
la Montagne sous les applaudissements des badauds qui les prennent
pour des Anglais.
Au carrefour des rues de Montignies et du Pont Neuf, ils sont aperçus
par des Français, munis de mitrailleuses. Un cavalier est tué et un autre
est blessé.Le reste s’enfuit vers Lodelinsart. Voici pour les premiers
contacts.
6. Ce même vendredi, les gardes civiques recevaient l’ordre de dispense
de prendre part au combat. Dans l’après-midi, 17 soldats du 119ième de
Ligne français élevaient une barricade à hauteur de la Planche, ils
étaient munis de 2 mitrailleuses.
7. Samedi 22/08/2014
La 19ième division de réserve du Lt Général Von Bahrfeldt avait
bivouaqué le vendredi 21/08 à Gosselies, le lendemain elle reprit son
avance, informée de la situation par les éclaireurs. L’avant-garde,
composée d’éclaireurs cyclistes et de cavaliers descendit la chaussée de
Bruxelles en direction de Charleroi. Vers 6h30, à la sortie de Gosselies,
près du Carrosse, les Allemands ramassèrent tous les civils qu’ils
trouvèrent, hommes valides et vieillards, dont ils se firent précéder, pour
affronter l’ennemi. A hauteur de Lodelinsart St Antoine, ils furent repérés
par quelques chasseurs à cheval Français qui faisaient le guet, ceux-ci
allèrent prévenir les 17 soldats du 119ième de ligne, situés à la Planche.
Près de Bon air, ce sont une cinquantaine de cavaliers et de cyclistes
allemands précédés d’otages qui avancent vers Dampremy au site la
Planche.
Mes grands- parents maternels ainsi que ma mère et ses cinq frères et
sœurs habitaient la chaussée de Bruxelles en face des actuelles pompes
Makro
Mon grand- père fut emmené de force, devant abandonner sa femme et
ses 5 enfants en bas âge, non sans pleurs et cris de la part de ceux- ci.
Ma mère fut tirée par les cheveux, elle avait 12 ans et fut profondément
marquée par cet événement. Il revint sain et sauf de la fusillade qui allait
survenir.
Soudain, les 2 mitrailleuses françaises font feu .A cause de la forte
déclivité de la colline, les Français ont pu pointer leurs armes de façon à
épargner le premier groupe où marchent les civils, tout en fauchant les
lignes suivantes. Une vingtaine d’hommes et de chevaux sont étendus
sur la chaussée. Un indescriptible désarroi se produit dans la colonne
allemande, la cavalerie remonte au triple galop jusqu’à Saint Antoine,
semant le désordre dans la colonne.
8. Pendant ce temps, les Français se replient sur la rive droite de la
Sambre, près de l’ancienne prison.
Les Allemands furieux se mirent à incendier des maisons entre le
Carrosse et Bon Air. C’est un épouvantable enfer : aux lueurs de
l’embrasement viennent s’ajouter des scènes de pillage et de meurtres,
les soldats tirent sur les fuyards qui tentent de s’enfuir par les jardins.
9. Les Allemands amènent ensuite des canons et se mettent à tirer,
depuis St Antoine, sur la barricade et sur les environs. Des coups se
perdent sur des maisons de Charleroi, près du Viaduc et du Bld Audent.
Ne voyant aucune résistance, ils décident finalement de descendre la
chaussée tout en augmentant le nombre d’otages. Brutalement, des
hommes sont arrachés brutalement à leur foyer et versés dans la masse
de civils. S’ils font mine de refuser ou tentent de s’enfuir, on tire sur eux
comme du gibier.
La colonne allemande se scinda à nouveau en deux, à hauteur de Bon
air, dans le but d’encercler la ville de Charleroi.
L’une prenant la direction de Gilly, avec l’intention de contourner les
Français à Montignies puis à Couillet, tout en incendiant, dévalisant des
magasins et brutalisant des otages sur leur passage.
La seconde descendit vers la Planche.
C’est en dispersant leurs forces, au travers un dédale de rues, que les
Allemands atteignent le Viaduc et la rue du Grand Central vers 9H, non
sans avoir tué quelques civils à Dampremy, et avoir gonflé le nombre
d’otages.
10 .Une quinzaine de Français du 119ième de ligne sont en embuscade
en face du pont de la Prison et tirent avec leurs mitrailleuses. Un
prisonnier crie »couchons-nous » pendant que les Allemands se jettent
contre les murs des maisons.
Les fusils répondent aux mitrailleuses, le combat dure une dizaine de
minutes. Puis, les Français, emportant leurs armes, s’encourent, pardelà la Sambre, rejoindre le gros de leur régiment.
Ce combat est l’occasion pour les pionniers allemands de se distinguer à
nouveau.
Pratiquant à la hache une section rectangulaire dans les portes, ils
projettent ensuite des pastilles incendiaires, des étoupes enduites d’une
matière extrêmement combustible, des grenades enflammées, qui
provoquent des incendies. Les abords du Viaduc et la rue du Grand
Central flambent de haut en bas.
La marche des Allemands ne reprit qu’à 11h.Au moment du départ, une
vingtaine d’otages sont tués et 12 sont blessés. En face de la gare de
l’ouest, cinq civils qui ont fait mine de s’enfuir sont abattus.
Précédés d’un nouveau contingent de citoyens qu’ils viennent de
dénicher, voici les Prussiens qui s’ébranlent par le le Bld Audent. Les
otages avancent les bras en l’air, au milieu de la chaussée. Les
Allemands progressent en mitraillant maisons, arrosent de balles les
rues latérales, incendient le magasin Raphael , le palais de l’industrie et
bien d’autres. Bientôt, le Bld Audent et la rue de la Montagne ne forment
qu’un seul et même brasier qui ne s’éteindra que le lendemain.
11. Arrivés au sommet de la rue du Pont Neuf, les Allemands
aperçoivent une barricade qu’ils mitraillent durant ¾ d’heure, en vain, les
Français l’ont abandonnée depuis une heure.
Dans l’histoire officielle de la guerre, publiée par les soins du Reicharchiv
allemand, l’on relate l’arrivée à Charleroi des Allemands comme suit : »
la progression de la 19ième division de réserve fut arrêtée dans la
banlieue de Charleroi pour se défendre.
Son avant-garde se vit engagée dans un acharné combat de rues, dans
lesquels les maisons, une à une, durent être prises d’assaut, avant que
pût être brisée la résistance de la population fanatisée. »
12 .Le commandement allemand imprima à ses troupes un mouvement
oblique, en gagnant Montignies et Couillet via Gilly Haies. Cette
progression fut accompagnée de pillages, d’incendies et de prises
d’otages, ils liaient les mains des civils et les attachaient ensemble par
des cordes.
A Montignies, on découvrit 33 civils tués dans les rues, les champs et les
jardins ainsi que 6 fusillés côte à côte.
Craignant que les Français ne fassent sauter le pont miné, les
Allemands obligèrent une centaine de civils à rester debout durant la nuit
entière sur le côté droit du pont situé près des usines Solvay.
A Charleroi centre, il y eut 159 maisons brûlées ainsi que d’innombrables
dégâts.
Mais les véritables combats entre Français et Allemands allaient se
dérouler en dehors de Charleroi Centre, les ponts au-dessus de la
Sambre étaient restés intacts, les français redoutant l’encerclement
mais espérant lors d’une contre-attaque les utiliser.
Une partie de la bataille de la Sambre va commencer
Elle aura lieu, sur les versants sud de la Sambre. De très durs combats
opposeront les troupes françaises et allemandes. Les forces en
présence sont de 358000 hommes et de 2164.canons pour les
Allemands et de 257000 hommes et de 1120 canon pour les troupes
françaises.
Tamines, Aiseau, Châtelet seront les champs de batailles intenses et
acharnées.
La 38ième division d’Afrique composée du 1ier régiment de zouaves et du
1ier régiment de tirailleurs débouchant du bois de Châtelet fera une
charge héroique à la baionnette dont le souvenir est resté vivace. Ils se
feront faucher par les mitrailleuses allemandes.
Le sud de Charleroi dans les directions de Philippeville et Beaumont,
connaîtra des batailles acharnées mais disproportionnées par le nombre
de combattants et la supériorité des armes utilisées.
Bataille de Couillet, Loverval
Une centaine de soldats français s’étaient installés sur Marcinelle Haies,
Couillet Queue et le bois de Loverval avec l’intention de retarder la
progression des Allemands. Mais face à la supériorité du nombre et
l’appui de l’artillerie, les Français durent se replier en direction de
Philippeville.
Près de Nalinnes, aux hameaux de La Praile-Lumsonry, la 19ième
division allemande, composée des incendiaires de Charleroi, se heurta
aux Français qui opposèrent une vive résistance.
Bataille de Gozée
Ce fut dans notre région, la bataille la plus meurtrière, la plus acharnée,
la mieux préparée par les Français car ils étaient en embuscade aux
abords des villages de Gozée.et de Marbaix la Tour.
A Gozée, le 49ième régiment d’infanterie français défendit le village face
à la 2ième division de réserve allemande. Sur le champ de bataille de
Gozée à Marbaix on recueillit 409 cadavres de soldats français et 454
allemands.
Revenons à Charleroi
En fin de la journée du samedi 22/08/1914, alors que l’incendie faisait
rage à Charleroi, craignant que les Allemands n’achèvent d’incendier les
maisons, voire ne bombardent la ville, certains canons étaient d’ailleurs
dirigés sur Charleroi, certains citoyens demandèrent à leur bourgmestre,
Emile Devreux, d’intercéder auprès des autorités militaires allemandes..
Le lendemain matin, le dimanche 23, le bourgmestre accompagné de
Emile Buisset, échevin des finances, de Mr Louis Smeysters, interprète,
et d’Albert Dulait, avocat, gagnèrent le château de Parentville à Couillet
où se trouvaient le général Von Bahrfelt et son état-major.
Sous le prétexte que des civils avaient tiré sur des soldats de la guerre
et que la ville avait dès lors violé la loi de la guerre, il imposa une
indemnité de guerre de 50 millions.
Après des protestations, démentis et explications que la ville ne saurait
faire face à pareille indemnité, ce montant fut ramené à 10 millions dont
2 millions à payer avant 6 heures du soir, sans quoi, Charleroi serait
réduite en cendres.
En outre, la ville de Charleroi, eut à fournir 120 tonnes d’avoine ,40 T de
pain, 2 T de conserves de viande fumées, 800 kg de café, 800kg de
sel,10kg de sucre, 3T de benzine, 50l de glycérine, 5 automobiles. Enfin,
la ville eut à fournir 5 versements de 2 millions de francs à intervalle de
six à 20 jours.
Les banques de Charleroi, Centrale de la Sambre, Union du Crédit,
Charles Bivort, Félix Pierlot et Cie, Crédit Général Liégeois fournirent
généreusement leur avoir disponible. Mr Paul Dewandre mit
patriotiquement au service de la ville toute sa fortune liquide.
Grâce à des promesses souscrites par les mêmes banques, les deux
millions étaient,pour six heures, prêts à être versés.
Partout dans la région de Charleroi, les « braves »soldats allemands
s’étaient emparés de la population civile, pour s’en faire un bouclier
contre l’armée française
Ils avaient massacré sans motif ni jugement, des centaines d’habitants
de tout âge, volé, pillé de nombreuses habitations.
Ils avaient incendié et dévalisé des rues, des localités entières. Ils
avaient honteusement et criminellement, violé les lois de la guerre et de
l’humanité.
Et pour masquer leurs forfaits, les « braves » soldats allemands ont jeté
la calomnie sur la population civile en prétendant des actions de francstireurs. Après la guerre, ils rédigèrent un livre blanc dans lequel ils
tentèrent de justifier leurs actes abominables. Jugés en Allemagne par
des tribunaux allemands, ils échappèrent à toutes poursuites.
A Couillet sur le site de Parentville, le 22.08.1915, les Allemands
inaugureront un monument pour commémorer le passage de la Sambre
et la bataille de Charleroi. Il fut considéré à la fin de la guerre comme
une insulte à la mémoire des martyrs et héros de la guerre et fut
dynamité
le 11.11.1919
Après ces journées tragiques d’août, ce furent quatre longues années
d’occupation avec leurs cortèges de privations, de rationnements, de
misères, de tracasseries, d’amendes et d’arrestations. Le cuivre, la laine
et chevaux furent réquisitionnés. Les habitants devaient céder une ou
deux pièces de leur maison pour loger les soldats. L’ennemi confisquait
jusqu’à 75% de la production charbonnière, le combustible était rare et
coûteux. Des œuvres d’art furent emportées enAllemagne.
Pendant l’hiver 1916-1917, la température extérieure atteignit -16°.Un
arrêté de 1917 ordonna la fermeture de toutes les écoles.
Spolié de presque toutes nos ressources et par un blocus des plus
rigoureux, le pays créa un comité national pour le ravitaillement de la
population civile.
Aidé par les Etats-Unis jusqu’à l’entrée en guerre de cette nation puis
par un comité hispano-neerlandais , le comité national distribua dans les
villes des vivres et vêtements, du lait, lard et saindoux, il organisa une
soupe populaire, des repas scolaires.
Le 8.08.1918, les troupes alliées attaquent en Picardie enfoncent les
lignes allemandes, ils lancent une offensive en Meuse Argonne, le
28.09.1918, c’est en Flandre que les troupes belges passent à l’attaque.
D’autre part, les Bulgares signent l’armistice le 29.09.1918, les Turcs
sont vaincus à la bataille de Megiddo.
En Allemagne, les marins de Kiel se mutinent et déclenchent une vague
révolutionnaire qui gagne le pays. L’Empereur Guillaume II s’enfuit en
Hollande. L’armistice est signé le 11.011.1918.
C’est la fin de 4 empires, allemand, austro-hongrois,russe et ottoman.
D’importantes modifications territoriales seront imposées aux perdants
ainsi que des compensations substantielles financières suite aux
importants dégâts provoqués.
Cependant, l’Allemagne n’a pas subi de dégâts, ses industries sont
intactes. Ses anciens militaires estiment n’avoir été vaincus que par des
civils et créent un esprit revanchard.
Bibligraphie : Charleroi-août 1914 par A.Lemaire et PH.Nonclercq
L’affaire oubliée de Charleroi-Gozée 08.1914 de Philippe
Wille
Willy Guyaux.
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