COMPTE-RENDU PETIT-DEJEUNER A FONTAINE-L’EVEQUE 6 FEVRIER 2004 Etaient présents : Nathalie Ars, Sophie Brochtoren, Léon Cassaert, Dominique Decoster, Amélie della Faille, Martine Fievet, Didier Fransolet, Michel Genet, Véronique Huens, Georges Léonard, Marc Minneboo, Angelo Quarta, Eric Rocher, Georges Rovillard. CONTEXTE Le thème du petit-déjeuner du vendredi 6 février 2004 était « L’économie sociale, un partenaire à part entière de développement local ». Le château sur les hauteurs de Fontainel’évêque a accueilli de nombreux acteurs de terrain, ainsi que de très nombreuses personnalités politiques. Nous avons eu le grand plaisir d’assister à un véritable échange entre les propositions du terrain et les réflexions menées au sein de la commune. Le débat était sincère et constructif. REPERES Les repères posés au début de la rencontre visaient le contexte local, le rôle de l’économie sociale et du développement local. Le contexte de la commune est spécifique car il n’y a pas de zoning industriel sur son territoire, contrairement aux entités environnantes. La commune a donc dû développer des formes d’activités économiques alternatives. C’est ainsi que l’économie sociale doit être considérée comme un partenaire fiable et à part entière de l’économie locale. Ses caractéristiques sont : économie qui permet la proximité, l’insertion et vise la démocratie locale active. Ses buts premiers sont sociaux et d’insertion avant la répartition des bénéfices liés à l’activité. Quant au lien entre l’économie sociale et le développement local, on constate qu’aujourd’hui plus que jamais, l’approche locale a toute sa pertinence dans l’économie sociale. Les acteurs locaux sont pris dans une réflexion globale de développement local, dans laquelle l’économie sociale est un vecteur. La ville désire mener une action cohérente et durable en la matière. CONSTATS Les partenariats sont à renforcer notamment en matière de collecte de papier et cartons, entre d’une part les entreprises d’économie sociale qui ont fait de ce secteur leur spécialité et d’autre part, les intercommunales ainsi que les gros groupes financiers. La situation vécue par Tri-terre est à la base de ce premier constat. Le partenariat ne peut pas reposer pas sur l’exploitation d’une main d’œuvre peu onéreuse émergeant de l’économie sociale, mais sur la reconnaissance réciproque des qualités et atouts complémentaires des acteurs en jeu. Le cas de ce secteur particulier est également valable pour d’autres types d’activités. Un partenariat extrêmement positif et inédit s’est noué entre les villes de Charleroi et Fontaine-l’évêque et la province du Hainaut, lors de la création de l’ASBL Sherpa, dans le cadre du programme Interreg II Transfrontalia. Cette entreprise d’économie sociale a vu le jour non sans embûches juridiques et financières : problème du statut juridique et désir de s’autogérer. PISTES DE REFLEXION Dominique-Paule Decoster propose des pistes de réflexion pour associer économie sociale et développement local. Tout d’abord, l’introduction de clauses sociales dans les marchés publics locaux et l’extension à des banques d’économie sociale lors de recherche de fonds. Ensuite, les ALE sont des créneaux potentiels pour le développement de l’économie sociale. Finalement, la Communauté urbaine de Charleroi pourrait mener une réflexion globale et de fond sur le développement local. Monsieur le Bourgmestre Georges Rovillard appuie la démarche d’intégration de projets d’économie sociale dans une politique de développement de ville. Il faut qu’il y ait de la part des élus, une volonté politique forte de mettre en place une politique budgétaire de développement qui soit viable et dynamique. C’est dans cette optique que s’est engagée la Ville de Fontaine-l’évêque : décision d’entrer dans une démarche de développement local en créant un échevinat des affaires économiques, adhésion au processus d’économie sociale en offrant des aides aux petits entrepreneurs et jeunes investisseurs. Une ville avec une telle réflexion ainsi qu’une volonté de cohérence et de durabilité dans son développement économique peut attirer les investisseurs potentiels. C’est là un atout indéniable. Le dynamisme d’un élu ne peut suffire mais contribuer à insuffler une dynamique globale qui se pérennise au-delà du mandat. Michel Genet propose une piste de réflexion autour de l’autonomie des entreprises d’économie sociale. Au départ celles-ci étaient des collectivités et l’autonomie était un critère primordial. Or avec l’investissement des villes, se pose la question de l’autonomie du secteur. Il semble pourtant que les entreprises et les pouvoirs publics soient assez matures à présent pour établir un partenariat constructif. Par ailleurs, des fonds et moyens à destination du secteur restent inutilisés : le Fonds d’économie sociale, agences-conseils et financements existent pour aider les entrepreneurs d’économie sociale. Le partenariat est à renforcer et chacune des parties prenantes devrait profiter pleinement des moyens réciproques mis à sa disposition. Monsieur l’Echevin Léon Cassaert constate que le Ministre wallon Jean-Claude Van Cauwenberghe s’investit pleinement dans l’économie sociale depuis 2001, tandis que persiste le débat autour de la concurrence dite déloyale faite par l’économie sociale. L’investissement se marque, entre autres, par quatre actions. Tout d’abord, la ville de Charleroi fait la promotion du secteur car elle considère que le public défavorisé a une chance d’y faire ses preuves et de s’insérer. Le Salon d’ES en septembre à Charleroi est la manifestation promotionnelle la plus frappante. En outre, l’opération Coup de pouce, en collaboration avec les ALE et SAW notamment, offre aux candidats une étude de tout projet novateur et créateur d’emploi. Egalement, les journées découvertes proposent aux citoyens de faire la connaissance du secteur par la visite d’entreprises. Ensuite, une étude réalisée sur les titres-services a contribué à la renommée et l’essaimage dans le Hainaut de la société coopérative à finalité sociale Sinet. Des vrais emplois ont été ainsi créés : les travailleurs ont un statut et une dignité. CONCLUSIONS En guise de conclusion, sont reprises des dernières réflexions qui sont autant de tremplin pour développer les initiatives de développement local et la démarche d’économie sociale, et faire collaborer les deux dans le but d’une amélioration d’un territoire. Davantage bénéficier des fonds et aides disponibles, soit ils sont méconnus soit inutilisés. Aller dans le sens d’un partenariat accru entre l’économie sociale d’une part, et d’autre part les entreprises d’économie dite classique, les pouvoirs publics, des initiatives dans d’autres pays d’Europe ; un partenariat également entre les localités elles-mêmes ; un partenariat finalement entre les initiatives qui visent un même but. Ainsi, les Régies de quartier doivent pouvoir être en contact régulier avec des entreprises d’économie sociale afin de leur proposer les stagiaires, car jusqu’à présent le maillon est manquant entre la formation et la mise à l’emploi. L’économie sociale vise à (re)donner une dignité aux travailleurs, vise la proximité en réduisant les effets de la mobilité difficile vécue par les personnes isolées, malades, handicapées, âgées. Amélie della Faille