(y*).

publicité
Cours d’Economie Industrielle
Mlle Nezha KHALAF
2010/2011
M Yassine BOUYACOUB
Université d’Artois
Plan du cours








Introduction
Chapitre 1 : Structure de marché, pouvoir de
marché;
Chapitre 2 : Concepts de base, théorie du
monopole;
Chapitre 3 : Les caractéristiques de l’oligopole;
Chapitre 4 : La coopération entre les firmes au
lieu de relation verticale;
Chapitre 5 : Relation verticales entre les firmes;
Chapitre 6 : Contrats interentreprises;
Chapitre 7 : Théorie des jeux.
Références
DennisW. Carlton et Jeffrey M. Perloff (
1998), Economie Industrielle. Edition De
Boerck Université (Traduction française par
Fabrice Mazerolle).
 Jean Tirole (1993), The Theory of
Industrial Organization, Edition MIT Press
Version française: Théorie de
l’Organisation Industrielle, Tome 1 & 2,
Edition Economica.
 Luis Cabral, Introduction to Industrial
Organization, Edition MIT Press.

Introduction





Définition de l’économie Industrielle
La question centrale de l’économie industrielle
Méthodes et écoles de l’économie industrielle
Limites de l’économie industrielle traditionnelle
Caractéristiques de la nouvelle économie
industrielle
Définition de l’économie
Industrielle

L’´economie industrielle s’intéresse:
- au fonctionnement et à l’organisation des marchés
et des industries,
- à la façon dont les firmes se font concurrence sur
ces marchés.
Définition de l’économie
Industrielle


C’est aussi l’objet de la microéconomie, mais...
- L’´economie industrielle approfondit l’analyse de
la concurrence entre firmes en mettant l’accent aussi sur
les variables non tarifaires (stratégies de publicité, de
différenciation, investissements en R&D...).
- L’économie industrielle se concentre sur l’analyse
des situations de “concurrence imparfaite”, entre la
vision utopique de la concurrence pure et parfaite et le
contre-exemple du monopole.
Double approche positive (explicative des faits) et
normative (construction de théories, analyse du bienêtre)
Domaines d’application

L’EI est à la fois schéma et un outil de prévision et
d’action qui sert à différents acteurs:
aux entreprises, pouvoirs publics, banques et autres
apporteurs de capitaux, fournisseurs de biens et
services, syndicats professionnels, syndicats de
salariés et à toute personne intéressée.
Les méthodes d'analyse de
l’économie industrielle





Les méthodes micro-économiques
Les différentes approches de la gestion
Les modèles stratégiques
La comptabilité nationale
Le droit et notamment le droit de la concurrence.
EI : une méthode d’analyse
systémique
Deux optiques de raisonnement :
 Une optique mécanique : les firmes effectuent leurs
calcules économiques et prennent leurs décisions
stratégiques dans un milieu immuable et insensible.
 Une optique systémique : c’est un ensemble d’unités et
de relation organisé selon des finalités, doté d’un
dynamique autonome et ouvert sur d’autres système.
Les premiers développements
de l’économie industrielle

Alfred MARSHALL et la loi des rendements
décroissants :
Les premiers développements de
l’économie industrielle

La critique de Piero SRAFFA (1898-1983) : montre
que le monopole devient le cas de figure le plus fréquent
dans l'économie moderne où chaque unité
supplémentaire produite coûte moins cher que la
précédente « rendements croissants »
C’est le cas, par exemple, du local qui héberge un
restaurant : impossible d’en réduire la taille si, un soir, le
nombre de clients se réduit de moitié !
Les premiers développements
de l’économie industrielle
La révolution de la concurrence imparfaite
« SRAFFA, MARSHALL et ROBINSON »: ce
dernier, développera l’idée que la concurrence est une
situation limite et; en revanche, le monopole correspond
à la situation économique réelle caractérisée par des
rendements croissants.
Par exemple :
 Kodak a contrôlé le marché de la pellicule
photographique ;
 Xerox celui de la photocopie sur papier ordinaire
(brevet) ;
 IBM celui de l'informatique avec la maturité de
son Système 360.

Les premiers développements de
l’économie industrielle
La concurrence imparfaite est caractérisée par :
 l'atomicité des marchés n'existe pas;
 l'homogénéité des produits n'existe pas non plus car les
entreprises cherchent constamment à échapper à la
concurrence en modifiant sans cesse leurs produits (
KIA Motors est le seul constructeur automobile à
proposer une garantie de 7 ans sur l’ensemble de sa
gamme);
 les entreprises entretiennent une dynamique pour être, en
situation de leader de façon à pouvoir fixer leurs prix qui
servent alors de référence aux autres;
 accord tacite entre la firme dominante et les firmes
dominées.
Les premiers développements
de l’économie industrielle


E. CHAMBERLIN montre que la firme essaie
d'échapper à la concurrence pure et parfaite qui lamine
ses marges. Elle va différencier son produit, le présenter
comme unique et distinct des autres ; elle va segmenter
le marché pour se trouver en situation de concurrence
monopolistique,
J. ROBINSON s’intéresse davantage au développement
des économies industrielles. Elle considère que c'est la
nature même de la production industrielle imprégnée de
progrès technique qui ouvre des possibilités de
rendements croissants.
Les nouvelles théories de
l’économie industrielle


A partir de 1970, deux courants de pensée vont
s’attaquer à la logique des travaux précédents :
L’école de Chicago conduite par George J. STIGLER
(1911-1991, Nobel 1982) ;
L’école de la contestabilité.
Les nouvelles théories de
l’économie industrielle
L’Ecole de Chicago:
L’affirmation principale est que si une entreprise
prédomine, c’est qu’elle est la plus efficace. Une
innovation ou une meilleure gestion procure à la firme
des profits plus élevés et une position dominante sur le
marché.
L’école de la contestabilité:
l’efficience d’un marché ne dépend pas du nombre de
ses agents mais de la concurrence potentielle.
Les nouvelles théories de
l’économie industrielle

Les théories des asymétries de l’information:
On parle d'asymétrie d'information lors d'un échange
quand certains des participants disposent d'informations
pertinentes que d'autres n'ont pas.
Les nouvelles théories de
l’économie industrielle

Le modèle S-C-P : MASON a établi les éléments
de la chaîne de raisonnement qui sera reprise par
tous ses successeurs: dans une activité donnée,
plusieurs conditions de base caractérisent des
structures-types de marché qui induisent des
stratégies, celles-ci permettant la réalisation des
performances (modèle formalisé en 1973 par F. M.
SCHERER de l'université de Chicago). Cette
démarche est connue sous le nom de modèle SCP
(pour structure, comportement, performance).
Un premier exemple : la publicité sur les
chaînes publiques
Le contexte :
Décision de supprimer progressivement la publicité sur les
chaînes publiques et de financer la télévision publique par
une taxe sur le CA des FAI et des chaînes privées.



Après l’annonce faite par Nicolas Sarkozy le 8 janvier 2008, les cours
de bourse de TF1 et de M6 s’étaient envolés, de 10% et 4,5%
respectivement.
Cette envolée était-elle justifiée ?
Pour la presse d’alors, TF1 et M6 allaient se partager les 800 millions
d’euros environ de recettes publicitaires de France Télévision :
« L’effet d’aubaine de cette éventuelle réforme pour les deux chaînes
privées n’a échappé à personne. Elles récupéreraient, dans ce cas, une
bonne part des recettes publicitaires engrangées par France Télévisions
- 760 millions d’euros en 2007” »(Le Monde du 9 janvier 2008).
Un premier exemple : la publicité sur les
chaînes publiques
A votre avis...
Est-ce une bonne analyse de l’économie du marché de la télévision ?
 Quels pourraient être les effets de la suppression de la publicité sur
les chaînes de télévision publique ?
◦ D’autres chaînes pourraient attirer les annonceurs ? TNT...
◦ D’autres supports médias ? Presse ? Internet ?
◦ Effet sur le prix d’un espace publicitaire ?
◦ Prise en compte des « contraintes de capacité » (espaces
publicitaires limités) ?
◦ Effet de la suppression de la publicité sur l’audience du service
public ?
 L’´economie industrielle fournit des outils qui permettent d’analyser
ce type de question : modèles de concurrence, de réaction
stratégique, etc.
Un premier exemple : la publicité sur les
chaînes publiques
Un « effet d’aubaine » ?
Chapitre 1 : Structure de
marché, pouvoir de marché
LE
MODELE
SCP:
UN
MODELE
CONTROVERSE :
En vue d ’analyser le contexte concurrentiel,
l’économie industrielle s’est dotée d’un paradigme
de base dit S-C-P (structure, comportement,
performance).
Un paradigme étant une démarche organisée pour
l’accomplissement d’une tâche donnée. Dans notre
cas,
l’analyse
du
contexte
concurrentiel.
LE
MODELE
SCP:
UN
MODELE CONTROVERSE :

La démarche du modèle S-C-P (structure,
comportement, performance) consiste à
déterminer un secteur d’activité donné.

Une fois choisi, la démarche consiste à classer les
informations recueillies sur ce secteur par groupe
de catégorie et ce dans le but de déduire les
relations de cause à effet pour expliquer les
comportements et la performance de ce secteur
LE MODELE SCP: UN
MODELE CONTROVERSE :
Entre ces différents groupes, le paradigme pose des
relations de cause à effet:
1- Les conditions de base déterminent la structure:

Éléments sur lesquels l’entreprise n’a aucun pouvoir.

Il y a deux principaux types d’éléments :
◦ Conditions d’offre : limites technologiques, les prix
des facteurs de production, etc.
◦ Conditions de demande : Sensibilité aux déterminants
de la demande, taille et évolution du marché
LE MODELE SCP: UN
MODELE CONTROVERSE :

2- La structure (du marché) détermine le comportement
(des entreprises) «
Portrait d’une industrie »:
différenciation du produit, innovation, segmentation,
économies d’échelle, concentration de marché, barrière à
l’entrée/à la sortie….

3- Le comportement affecte la performance
essentiellement la rentabilité du secteur. Ce que les
firmes font et la manière dont elles le font, notamment
en terme de
◦ Prix, produit, promotion, distribution
◦ Pratiques collusives
◦ Activités de fusion et d’acquisition
LE MODELE SCP: UN MODELE
CONTROVERSE :

4- Les résultats atteint d’un point de vue privé et social.
◦ Privé : Rentabilité des firmes
◦ Social : Innovation, création de valeur, etc.

L’État peut notamment :
◦ imposer certaines normes dans le processus de
production
 Union des artistes
◦ réglementer la concurrence
 loi antitrust
◦ Loi de nature environnementale
LE MODELE SCP: UN MODELE
CONTROVERSE :

4- Les résultats atteint d’un point de vue privé et social.
◦ Privé : Rentabilité des firmes
◦ Social : Innovation, création de valeur, etc.

L’État peut notamment :
◦ imposer certaines normes dans le processus de
production
 Union des artistes
◦ réglementer la concurrence
 loi antitrust
◦ Loi de nature environnementale
LE MODELE SCP: UN MODELE
CONTROVERSE



Il est important de remarquer qu’il existe aussi des
effets de retours (ou des relations de cause à effet
dans le sens contraire) dans la mesure où le
comportement détermine aussi la structure.
En effet, le prix, la publicité, la différenciation,
l ’intégration, la R&D créent des barrières à
l ’entrée (éléments de la structure)
De ce fait, les effets de retour rendent le paradigme
nécessairement dynamique d ’où la problématique
suivante:
LE MODELE SCP: UN MODELE
CONTROVERSE

Eléments de la structure, de la conduite et de la
performance des marchés.
Structure
Comportement
Performance
-Types d’intermédiaires
-Typologie des
marchés
-Types des circuits de
commercialisation
-Nombre d’acteurs
-Instruments
de
mesures
-Infrastructures
physiques
du
marché (état des
routes, lieux de
stockage)
-Organisation
du
marché
-Relation entre les
divers acteurs
(achat/relations avec
les fournisseurs,
vente/ relation avec
les clients)
-Techniques de vente
et d’achat
-Circulation de
l’information
-Politique de prix
-Méthode de transport
-Méthode de stockage
Financement
-Evolution des prix
dans le temps et dans
l’espace
-Degré d’intégration
des marchés
-Marges et couts de
divers acteurs
-Analyse des
différences de prix
entre les différents
segments du marché
Limites de la relation SCP

Dans l ’évaluation de la performance d’un marché
ou d’une industrie, faut-il s ’intéresser aux
structures ou plutôt concentrer son attention sur les
comportements?

Il est difficile de donner une réponse qui tranche
dans un sens ou dans l ’autre dans la mesure où les
structuralistes et les béhavioristes détiennent chacun
une partie de la vérité!
Limites de la relation SCP

Industrie multi-produits et rendements
croissants:
Dietsch (1992) considère que les limites
fondamentales du modèle SCP traditionnel reposent
sur le fait qu'il échoue à rendre compte du
fonctionnement
d'une
industrie
composée
d'entreprises multi-produits et produisant en
situation de rendements d'échelle croissants
Exemple : Unilever France
Limites de la relation SCP
Les fondements de la théorie des marchés
contestables:
L'idée fondamentale de cette théorie est que la
concurrence est gouvernée par les conditions
d'entrée et de sortie de l'industrie, non pas par le
nombre d'entreprises, comme c'est le cas dans le
modèle Structure-Comportement-Performance.
Exemple : la 4ème licence mobile
Le contexte
une quatrième licence mobile a été attribuée à Free en
décembre 2009.
L’entrée d’un quatrième opérateur est vu comme une bonne chose
pour stimuler la concurrence sur le marché des mobiles, un marché
souvent considéré comme ”peu dynamique”.
 Mais ce quatrième entrant partira en retard par rapport aux 3
premiers
◦ Investissements nécessaires...
◦ Réactions des 3 premiers opérateurs pour ralentir le
développement de ce quatrième entrant ?
 En Economie Industrielle, on considère d’autres dimensions dans la
concurrence que le prix : les investissements en capitaux, en R&D, ...
 Pour « stimuler la concurrence” » on laisse se construire un 4ème
réseau : Cette duplication des équipements est-elle souhaitable ?
 Le critère d’efficacité : le bien-être social

Le marché pertinent
Définition du marché pertinent:
 Avant
toute analyse, il faut pouvoir délimiter les
contours du marché pertinent
 Pour
y parvenir, il faut analyser le marché sous deux
angles:
produit
et
territoire
(extension
géographique)
Le marché pertinent

Dimension du produit : tous les biens et services qui
constituent des substituts proches font partie du même
marché (élasticité-prix croisée)
Si la demande du bien X est caractérisée par une
élasticité-prix croisée positive et « élevée » par rapport
au prix du bien Y, alors les deux biens font partie du
même marché.
Exemple : l'augmentation du prix du ticket de cinéma
augmente la demande en lecteur DVD.
Le marché pertinent

Dimension géographique : territoire sur lequel les
consommateurs peuvent s’approvisionner;
Le bien/service produit par une entreprise dans la région
X peut-il être substitué, sans hausse excessive de coût,
par le même bien/service produit par une entreprise
située dans une autre région ?

Exemple « marché du béton »: Le coût du transport par
route devient équivalent au coût du produit au-delà de
300 km (25 t de charge utile par camion) et limite donc
le rayon utile de l’acheminement terrestre. Cette
contrainte fait du marché du ciment un marché régional.
La concentration et collusion
La concentration industrielle
La concentration recouvre deux éléments :
- Le nombre de concurrents : combien de firmes sont
présentes dans une industrie ?
- Le pouvoir des entreprises : il témoigne de leurs
performances et de leurs capacités à manipuler les
conditions de concurrence.
Il est simple et usuel d’utiliser ce que l’on appelle le CR (concentration ratio)
La concentration et collusion

mécanisme de concentration:
- La concentration technique : qui concerne avant tout les
établissements, exemple : Renault, Peugeot et Volvo passent
un accord pour concentrer la production de leurs moteurs sur
un seul établissement.
-La concentration économique : elle vise l’accroissement des
parts et donc du pouvoir du marché. La CGE, devenue
Alcatel-Alsthom, en rachetant en 1986 la plupart des filiales
européennes de ITT , pour la fabrication du matériel de
télécommunication , est passé du 7 eme rang mondiale au
2 eme et à améliorer sa position stratégique.
-La concentration financière : a pour objet la formation de
groupes financiers qui à pour conséquence la volonté de la
part des groupes d’être leur propre banquier, finançant les
activités prometteuses mais déficitaires.
La concentration et collusion

Formes et condition de collision:
« Les gens d’une même profession se réunissent
rarement, même pour s’amuser et se distraire, sans
que la conversation n’aboutisse à une conspiration
dont le public fait les frais ou à une machination
pour accroître les prix. »Adam Smith.
La concentration et collusion


Définition de la collusion
On parlera de collusion (ou de cartel) lorsque des firmes sur un
marché s’entendent pour réaliser des profits supérieurs aux profits
« normaux » qu’elles devraient obtenir en situation de concurrence.
Les profits ”normaux” sont ceux de l’´equilibre de Nash non
coopératif (Bertrand, Cournot...).
La collusion peut être :
Explicite : les firmes s’entendent explicitement sur des prix, mais aussi
des quantités, des capacités de production, des investissements en
R&D, etc.
-Tacite : comportement qui permet `a des firmes de réaliser des profits
supérieurs aux profits ”normaux”, sans qu’il y ait entente explicite.
La concentration et collusion

Pourquoi les cartels se forment-ils ?
Les firmes sur un marché sont tentées de s’entendre pour augmenter leur
pouvoir de marche (leur profit)...
On suppose qu’en situation de concurrence, les firmes « maximisent leur
profit ».

Différentes formes de collusion :
- Fixation de prix en commun
- Fixation de quantités en commun (plus rare)
- Répartition géographique
- etc. (d’autres idées ?)
La concentration et collusion

les ententes sont plus faciles à réaliser dans les industries présentant de
fortes économies d’échelle, car les gains potentiels de l’entente sont plus
importants. M. Glais signale les conditions nécessaires à des ententes :
1- un petit nombre d’entreprise
2- un produit homogène
3- une faible élasticité prix de la demande
4- indivisibilités techniques dans l’utilisation du capital
5- un processus de production avec des couts irrécupérable élevés
6- le déclin ou la fluctuation de la demande.
La concentration et collusion

La collision est elle un comportement stable ?
Selon Stigler, les situations d’entente engendrent naturellement des situations dites « du dilemme de prisonnier ».
Deux suspects sont arrêtés par la police. Mais les agents n'ont pas assez de preuves pour les inculper, donc ils les interrogent
séparément en leur faisant la même offre. « Si tu dénonces ton complice et qu'il ne te dénonce pas, tu seras remis en liberté
et l'autre écopera de 10 ans de prison. Si tu le dénonces et lui aussi, vous écoperez tous les deux de 5 ans de prison. Si
personne ne se dénonce, vous aurez tous deux 6 mois de prison. »
On résume souvent les utilités de chacun dans ce tableau :
½
Se tait
Dénoncer
Se tait
(-1/2; -1/2)
(-10; 0)
Dénoncer
(0, -10)
(-5; -5)
Chacun des prisonniers réfléchit de son côté en considérant les deux cas possibles de réaction de son complice.



« Dans le cas où il me dénoncerait :
◦ Si je me tais, je ferai 10 ans de prison ;
◦ Mais si je le dénonce, je ne ferai que 5 ans. »
« Dans le cas où il ne me dénoncerait pas :
◦ Si je me tais, je ferai 6 mois de prison ;
◦ Mais si je le dénonce, je serai libre. »
« Quel que soit son choix, j'ai donc intérêt à le dénoncer. »
Un exemple de collusion
Le cartel du diamant :

La société DeBeers, fondée en 1870, domine le marché mondial du diamant.

Plus un contrôle de la commercialisation que de la production : Central
Selling Organization (CSO).

Plus de 80% de la production mondiale passe par CSO.
Intérêt de passer par CSO pour les producteurs :

Expertise, publicité, stabilisation des prix.

Peur de représailles en cas de « déviation ».
Une déviation :

Zaire/Mobutu a essayé de d´evier (en 1981).

Deux mois plus tard, une grande quantité de diamants non identifies ont
envahi le marche : chute des prix de prés de 40%.
Les barrières à l’entrée ou à la sortie
Les barrières à l’entrée:
 Les barrières d’ordre légal;
 Supériorité absolue dans les coûts de production;
 Economie d’échelle et barrière à l’entrée;
 La surcapacité comme barrière à l’entrée;
 Différenciation des produits et barrière à l’entrée.

Les barrières à l’entrée ou à la
sortie
Les barrières d’ordre légal:
on peut distinguer :
 Accès à une profession avec numerus clausus ou
accès réglementé. En France de multiples
professions sont soumises à des numerus clausus :
médecins, pharmaciens, avocats, taxis, etc....
 Règlement technique: Ce type de barrière donne une
définition très précise d’un produit, empêchant un
producteur extérieur au marché de rentrer sur celuici.
Les barrières à l’entrée ou à la
sortie

Supériorité absolue dans les coûts de production:
 Les
entreprises implantées sur le marché, peuvent
produire dans des conditions plus avantageuses que
leurs concurrents potentiels parce qu’elles
maîtrisent mieux les techniques de production, soit
en raison de leur expérience passée (effet
d’apprentissage), soit parce qu’elles utilisent une
technique de production inconnue des entrants, ou
protégée par un brevet.
 En outre, leurs installations anciennes sur le marché
leur permet de s’approvisionner à des coûts
inférieurs que les entrants.
Les barrières à l’entrée ou à la
sortie

Economie d’échelle et barrière à l’entrée:
La barrière provient du fait que les concurrents
potentiels ne sont pas assurés d’obtenir une part de
marché suffisante pour tirer pleinement avantage
des économies d’échelle. Par conséquent, ils
connaîtront un niveau de coût unitaire supérieur à
celui des firmes en place. De fait, il existerait une
taille efficiente pour entrer sur un type de marché
donné.
Les barrières à l’entrée ou à la
sortie

La surcapacité comme barrière à l’entrée:
Un constat empirique met en lumière le fait que la
plupart des firmes n’utilisent pas leur capacité de
production à 100% et ce pour diverses raisons, au rang
desquelles la possibilité pour la firme de les utiliser en
cas d’entrée sur le marché de nouveaux concurrents, afin
d’augmenter la production et par la même de diminuer le
prix, empêchant ainsi les entreprises entrantes de réaliser
des profits.
Les barrières à l’entrée ou à la
sortie
Différenciation des produits et barrière à l’entrée:
On distinguer deux types de barrières à l'entrée :
 barrières à l'entrée naturelles (innocent barrier to entry)
qui résultent des caractéristiques de production.
 barrières à l'entrée stratégiques qui sont le résultat d'une
stratégie délibérée de la firme établie sur le marché.

Les barrières à l’entrée ou à la
sortie
« Raising Rival’s Costs » (Hausse des coûts des
entreprises rivales)
Ce type de barrière à l'entrée recouvre l’ensemble
des pratiques qui visent à créer des barrières
artificielles. Elles peuvent être de deux types
différents :
 discrimination formelle (licence spécifique, contrôle
de tous genres. Souvent de type réglementaire).
 création de contraintes verticales : entente avec les
consommateurs ou avec des fournisseurs sur des
pratiques de prix.

Les barrières à l’entrée ou à la
sortie

barrières à la sortie:
Paradoxalement la possibilité de quitter le marché
est un facteur important pour comprendre la
décision d’entrée d’une entreprise sur un marché.
S’il est couteux de quitter une industrie, les
incitations à y rentrer sont moindre. Il est onéreux
de quitter une industrie si certains coûts sont
irrécupérables. Supposons par exemple qu’une
entreprise qui souhaite entrer dans une certaine
industrie ait besoin d’équipements très spécialisés et
difficiles à revendre. L’entreprise risque de ne pas
entrer si elle à l impression que le profit
inhabituellement élevés qu’elle observe sont
transitoires.
Les barrières à l’entrée ou à la
sortie

Exemple:
Apres avoir passé onze mois et dépensé au moins 5000 $, JUST
DESSERTS a finalement décidé de renoncer à sa demande de
permis d’ouverture d’un café et d’une pâtisserie dans le district de
BERKLEY ELMWOOD. Pour obtenir ce permis, il aurait fallu que
l’administration de BERKLEY annule une loi autorisant un quota
géographique concernant le nombre autorisé de restaurants de ce
type, fixé à 9. Ce quota était explicitement destiné à protéger les 9
établissements de la concurrence des grandes chaines de
restauration rapide. l’échec de JUST DESSERTS s’explique en
particulier par l'opiniâtreté du propriétaire de NABOLOM
BAKERY, l’un des restaurateurs concerné, qui a su fédérer
l’opposition au projet de changer la réglementation.
Chapitre II: Théorie du monopole

Définition :
Le monopole est l’unique producteur d’un bien sans substituts
proches. Il détermine son prix sans concurrence. Sa courbe de
demande est décroissante et le prix fixé supérieur au coût marginal.
Par conséquent , la quantité vendue est moindre que sur un marché
concurrentiel ( ou le prix est égal au coût marginal) et la société
subit une perte sèche.

Comportement du monopole:
L’objectif d’un monopole est de maximiser ses profits. Confronté à
une courbe de demande décroissante, il peut fixer un prix supérieur
au coût marginal et réaliser ainsi des profits. La capacité de devenir
un monopole et la possibilité de le demeurer dépendant à la fois du
comportement des entreprises et du gouvernement.
Le monopole

Raisons de l ’existence d ’un monopole:
◦ législation du gouvernement
◦ brevets
◦ économies d ’échelle associées à un petit marché

Pour qu’un monopole survive il faut
◦ qu’il n ’y ait pas de substitut proche
◦ qu’il y ait des barrières à l ’entrée
Le monopole
€ par unité d’output, p(y)
Plus le niveau d’output (y)
sera élevé, plus le prix du
marché p(y) sera bas.
Niveau d’output, y
Le monopole

Supposons que le monopole cherche à maximiser son profit :
 ( y )  p( y )  y  c( y ).

Quel niveau d’output y* maximise son profit ?
Le monopole
 ( y )  p( y )  y  c( y ).
Au niveau y* qui max le profit du monopole:
d ( y ) d
 p( y )  y   dc( y )  0

dy
dy
dy
Donc pour y = y*,
d
 p( y )  y   dc( y ) .
dy
dy
Le monopole
€
RT(y) = p(y).y
y
Le monopole
€
RT(y) = p(y).y
c(y)
y
y
Le monopole
Profit-Maximization
€
RT(y) = p(y).y
c(y)
y
(y)
Le monopole
Profit-Maximization
€
RT(y) = p(y).y
c(y)
y*
y
(y)
Le monopole
Profit-Maximization
€
RT(y) = p(y).y
c(y)
y*
y
(y)
Le monopole
Profit-Maximization
€
R(y) = p(y)y
c(y)
y*
y
(y)
Le monopole
Profit-Maximization
€
R(y) = p(y)y
c(y)
y*
y
En y*, les pentes de la
courbe des recettes
et de la droite des coûts
(y)
sont égales :
Recette marginale (y*) = Coût marginal (y*).
Recette marginale
La recette marginale (MR) correspond à la recette
supplémentaire obtenue lorsque le monopoleur augmente son
output d’une unité :
MR ( y ) 
d
 p( y )  y   p( y )  y dp( y ) .
dy
dy
Recette marginale
dp(y)/dy est la pente de la courbe de la
fonction de demande inverse, donc : dp(y)/dy < 0.
Par conséquent :
dp( y )
MR( y )  p( y )  y
 p( y )
dy
Recette marginale
Exemple :
Si p(y) = a - by alors R(y) = p(y)y = ay – by²
Et donc :
MR(y) = a - 2by < a - by = p(y) pour y > 0.
Recette marginale
Représentation graphique de notre exemple :
a
p(y) = a - by
a/2b
a/b y
MR(y) = a - 2by
Coût marginal
Le coût marginal (Marginal Cost) correspond au coût
supplémentaire supporté par le monopoleur lorsqu’il produit
une unité supplémentaire d’output :
MC ( y ) 
dc( y )
dy
Exemple : si c(y) = F + αy + βy² alors:
MC ( y )    2 y.
Coût marginal
€
c(y) = F + y + y2
F
€ par unité d’output
y
MC(y) =  + 2y

y
Exemple d’une maximisation
du profit d’un monopole
UNISTAR est le seul producteur de chaussures présent
sur le marché. Sa technologie de production donne lieu à
la fonction de coût total suivante : CT(Y) = Y²/50 + 450
où Y désigne la quantité produite.

UNISTAR a 50 clients, qui ont une demande individuelle
moyenne : D = 9 – 0,5.P où P désigne le prix unitaire.
1- Déterminez la production optimale, le prix de vente,
le profit d'Ugolin, le surplus des consommateurs.
2- Représentez cette situation sur un schéma simple.
Définition des oligopoles

Un marché est un oligopole lorsqu’il comprend un petit
nombre de vendeurs.

Situation fréquente : automobile, agroalimentaire,
électronique, ciment, etc.

Par rapport au monopole, il faut prendre en compte un
élément supplémentaire: le comportement des
concurrents.
◦ Chaque entreprise doit en tenir compte. Elle adoptera
un comportement stratégique, de nature coopérative ou
conflictuelle.
Causes des oligopoles
La présence de barrières à l’entrée pour les
entreprises qui désirent entrer sur le marché (entrants
potentiels).
De nature réglementaire ou institutionnelle
 Présence d’économie d’échelle élevant la taille
minimale efficiente de l’entreprise
 Différentiels absolus de coûts (intégration verticale,
réseau efficace d’approvisionnement et de
distribution, etc.)
 Différentiation des produits et stratégies des firmes
(gamme de produits, niches, etc.)

L’équilibre coopératif
Quand les entreprises en situation d’oligopole s’entendent
entre elles, on parle d’entente oligopolistique.
Par exemple, un cartel est une organisation d’entreprise
indépendantes, créant des produits similaires, qui
collaborent pour augmenter les prix et limiter la production
(pratique souvent illégale!!)
Quand les entreprises d’un oligopole peuvent s’entendre
pour maximiser leur profit collectif, elles pratiquent un prix
et une production de monopole et obtiennent le profit d’un
monopole.
L’équilibre coopératif
Cmg
Prix
p
CM
G
Demande inverse
de l’entreprise A
Rmg
q
Quantités
L’équilibre non-coopératif
Quand les entreprises en situation d’oligopole ne
s’entendent pas, il y a «équilibre non-coopératif ».
Par rapport au monopole, Il devient difficile de caractériser
l’équilibre de marché:
 un changement de production de la part d’une
entreprise modifie les profits de ses compétiteurs, qui
vont réagir en conséquence.
La stratégie optimale de l’entreprise dépend donc des
stratégies de compétiteurs: il y a autant d’équilibres
possibles que de combinaisons de stratégie.
L’équilibre non-coopératif en
duopole
Le duopole est le cas le plus simple de concurrence
oligopolistique. Il correspond à une situation avec deux
producteurs et des barrières à l’entrée.
Exemples possibles d’équilibre de duopole

L’équilibre de Cournot
◦ Concurrence en quantités

L’équilibre de Bertrand
◦ Concurrence en prix

L’équilibre de Stackelberg
◦ Existence d’une entreprise dominante.
Le duopole de Cournot (1838)

C’est l’équilibre de duopole le plus simple: Chaque
firme considère la production de son concurrent
comme donnée.

Les entreprises choisissent simultanément ce
qu’elles vont produire en prenant le niveau de
production de l’autre comme acquis.
Le duopole de Cournot (1838)




Le profit de la firme 1 est Π1 = P(q1 + q2).q1 – c1.q1
Comme pour toute entreprise, la condition de
maximisation du profit est :
◦ δ Π1 / δq1 = 0
Principe central: cette condition permet de déterminer une
« fonction de réaction »:
◦ q1 = f(q2)
Cette fonction donne la quantité q1 qui maximise les
profits en fonction de la quantité q2 produite par le
compétiteur.
Equilibre non-coopératif et Théorie
des jeux
L’existence et la stabilité d’un équilibre de marché en
oligopole dépend des anticipations que font les entreprises
sur les stratégies de leur compétiteurs.
Plusieurs équilibres sont possibles en fonction des
situations et des stratégies possibles.
Le plus souvent les outils de l’économie classique ne
permettent pas de déterminer les solutions d’équilibre.
C’est en réponse à ce problème que s’est développée la
théorie des jeux..
Voir séance suivante
Exemple d’une maximisation
du profit d’un monopole

On suppose que la demande d'un bien et les fonctions de
coût des deux seules entreprises qui interviennent sur le
marché sont données par : P = 60 – Y, où Y désigne la
demande totale ; CT1 = 0,5. Y1²+ 270 ; CT2 = 10. Y2 +
320.
1. Déterminez les quantités, le prix et les profits
d'équilibre de Cournot.
Téléchargement