INGENIERIE DE LA GESTION DES RISQUES A TRAVERS LA COMPETENCE 7 DELPHINE GUERIN – MAI 2015 Construction en transversalité sur 3 ans C 7 : Analyser la qualité et améliorer sa pratique professionnelle Qualité des soins 3 axes : La recherche de la satisfaction du client/patient La qualité en milieu de santé Démarche qualité et amélioration continue la qualité en établissement de santé est assurée par : la gestion de la satisfaction (questionnaires et enquêtes) La gestion des risques : (a priori et a postériori – votre rôle et vos responsabilités dans ce processus) la certification et la gestion de projet Projet d’unité d’enseignement S2 Soins infirmiers et gestion des risques UE 4.5 semestre 2 CM : 10h TD : 10h TP : 5h Delphine Guérin Objectifs pédagogiques A la fin de cet UE, l’étudiant devra avoir compris : La question de la sécurité dans les soins de manière systématique et sereine et savoir comment faire face à une situation présentant des caractéristiques de risque avéré ou potentiel (lien avec le risque infectieux en priorité) Objectifs pédagogiques : Identifier les principaux risques dans le domaine de la santé Intégrer les notions de danger et de risque dans les situations de soins Identifier les mesures adaptées à mettre en œuvre en situation du risque infectieux Modalités de gestion des contenus Le Programme : Les concepts: risque, facteurs de risque, prise de risque sécurité et besoin de sécurité Le risque et la sécurité dans l’activité humaine Les différents types de risque dans le domaine de la santé, le risque et la sécurité sanitaire dans les établissements de santé, le risque lié aux soins Le risque infectieux hospitalier, gestion et élimination des déchets, la circulation des personnes et des matériels, antisepsie, asepsie stérilisation (déjà vus dans l’UE hygiène) Les modalités pédagogiques Avant le stage du semestre 2 : Consignes aux étudiants (observation d’un événement indésirable) Pendant le stage du semestre 2 : Lors de la visite du formateur échange autour de l’indentification de l’événement et la chronologie des faits. Les modalités pédagogiques Les enseignements magistraux: La gestion des risques en milieu hospitalier Les concepts (risque, notion de risque ...) Les vigilances Les instances participant à la gestion des risques La classification des risques Les risques professionnels L’ HACCP Les conduites à risques Les modalités pédagogiques Les travaux dirigés: TD n°1: identification des risques dans les soins et de la responsabilité du soignant. Visionnage d’un film et exploitation en groupes TD n°2 : Cartographie des risques dans l’administration d’insuline (identitovigilance, matériovigilance…)- venir avec le CM TD n°3 :Analyse des risques à priori en lien avec la pratique soignante en EHPAD (risque de chute, risque d’escarre) - venir avec le CM TD n°4 : Cartographie des risques dans le circuit du médicament - venir avec le CM TD n°5 : Formation incendie Modalités d’évaluation Evaluation écrite de connaissances. Les critères d’évaluation : Justesse dans la compréhension des risques et/ou des dangers. Pertinence dans l’argumentation des mesures à prendre en fonction des risques encourus. Pourquoi s’intéresser à la gestion des risques ? Le risque fait partie de toute activité humaine, a fortiori dans un domaine complexe et en constante évolution comme celui de la santé. Pour faire face à la maladie, les professionnels de santé mettent en œuvre différentes actions (préventives, diagnostiques, thérapeutiques et différentes organisations) souvent innovantes, dont l’objectif est d’apporter un bénéfice aux patients. Cependant ces actions et ces organisations peuvent avoir des conséquences négatives, appelées événements indésirables, expressions possibles de risques insuffisamment maitrisés. Dans ce contexte, une démarche de gestion des risques vise à réduire ces risques d’événement indésirable à un niveau acceptable, elle cherche notamment à diminuer la fréquence et la gravité des événements indésirables qui pourraient survenir. (source : gestion des risques – HAS 2012) La gestion des risques en milieu hospitalier Lien entre gestion des risques et qualité des soins: La qualité des soins: Les soins IDE doivent répondre à des critères de qualité (...) Ces critères de qualité sont identifiés à partir d’indicateurs qui participent à l’efficacité et l’efficience des actions mises en place. Ex: pourcentage faible ou baisse des incidents signalés dans une institution , baisse de la durée des séjours, baisse des coûts par séquence de soins, satisfaction des usagers La gestion des risques en milieu hospitalier Evolution de la gestion des risques: XIX éme siècle : Arrivée des statistiques qui furent appliquées à la médecine et la biologie Les Crises sanitaires: Affaires du sang contaminé (1992) Crise de la vache folle ( 1996 ) Affaire spondylodiscite ( 1997 ) Grippes aviaires et porcines (2008-2009) Ces affaires ont ouvert un droit au non risque par l’instauration du principe de précaution et par la notion d’indemnisation des victimes La gestion des risques en milieu hospitalier L’aspect législatif et règlementaire: Circulaire DHOS/E2/2004 du 29/03/2004 Procédures de certification mises en place avec les ordonnances du 24/04/1996 HAS recommande la mise en place d’une gestion des risques liés aux soins La gestion des risques en milieu hospitalier HAS: Haute autorité de santé publique. (Succède à l’ANAES) Loi du 13/08/2004, mise en place en 2005. A pour missions: D’évaluer scientifiquement l’intérêt médical des médicaments, dispositifs médicaux et de proposer ou non leur prise en charge par l’assurance maladie De promouvoir les bonnes pratiques et le bon usage des soins auprès des professionnels de santé. D’améliorer la qualité des soins dans les établissements de santé et en médecine de ville. De veiller à la qualité de l’information médicale diffusée De développer la concertation et la collaboration avec les acteurs du système de santé en France et à l’étranger La gestion des risques en milieu hospitalier : Les concepts (1) Le risque: Probabilité d’apparition d’un évènement imprévu appelé évènement indésirable. (EI) Le facteur de risque: Il correspond à la présence chez l’individu de certains facteurs qui augmentent la possibilité de développer une maladie donnée. Elément qui modifie le niveau du risque. Les concepts : (2) Situation à risque: Contexte dans lequel une personne ou une organisation est exposée à un phénomène dangereux ou potentiellement dangereux. Cette situation est caractérisée par des signaux. Signal: Appelé également évènement sentinelle. Évènement qui parait anormal au cours d’une procédure. Les concepts : (3) Le danger : c’est une propriété ou une capacité intrinsèque par laquelle une chose est susceptible de causer un Dommage. Le dommage : détérioration d’une fonction ou d’une organisation suite à un évènement indésirable Les concepts : (4) L’évènement indésirable :appelé aussi incident critique Terme qui signifie la manifestation potentiellement nocive et non recherchée . Action qui s’écarte des procédures habituelles et qui pourrait provoquer ou a provoqué des dommages à la santé du patient, des visiteurs, du personnel ou entrainer un dysfonctionnement de l’organisation. Les concepts : (5) L’incident : Evènement fortuit n’ayant pas engendré de conséquence. (exemple, retard dans la distribution des repas) L’accident : Evènement ou chaine d’évènements non intentionnels et fortuits provoquant des dommages plus ou moins Graves. (exemple : envois de tube de prélèvement sanguins non étiquette. Le dommage : l’IDE devra reprélèver le patient.) Les instances qui participent à la gestion des risques: ANSM: Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Mise place le 29/12/2011, remplace en 2012 l’AFSSAPS COVIRIS: Comité de vigilance et de gestion des risques CLIN: Comité de lutte contre les IN ARLIN: Association régionale de lutte contre les IN CLUD: Comité de lutte contre la douleur CLAN: Comité de liaison en alimentation et nutrition COMEDIMS: Comité du médicament et des dispositifs médicaux CRUQPEC: Comité de relation des usagers et de la qualité de la prise en charge. INVS: Etablissement public . Missions de surveillance, de vigilance et d’alerte . Crée en 1998. missions renforcées avec la loi du 9/08/2004 relative à la politique de santé. Les vigilances(1) La Matériovigilance : surveillance des incidents ou risques d’incidents résultant de l’utilisation des dispositifs médicaux. L’Hémovigilance : ensemble des procédures de surveillance depuis la collecte du sang, de l’administration puis jusqu’au suivi des receveurs. La Pharmacovigilance: A pour objet la surveillance du risque d’effets indésirable résultant de l’utilisation des médicaments et des produits à usage humain. L’Infectiovigilance : surveillance au sein des établissements des infections nosocomiales (obligation pour les établissements de surveiller les BMR, et la consommation des antiobiotiques) et programme de prévention des infections nosocomiales. L’Identitovigilance : concerne le contrôle de l’identité des différents intervenants dans le système de santé (professionnels (info) et patients (anonymat, validité des identités)) Les vigilances (2) A ceux-ci s’ajoutent: La réactovigilance : surveillance des défaillances ou altérations des dispositifs médicaux (exemple bandelettes glycémies capillaires, urines..) La biovigilance : surveillance des activités de prélèvement d’éléments ou de collecte de produits du corps humain et de leur utilisation à fin thérapeutique La toxicovigilance : produits entrant dans la composition ou la fabrication des produits à usage industriel, domestique, cosmétique et pharmaceutique La cosmétovigilance: La classification des risques: 1. La gestion des risques « à priori »: Identifie les évènements redoutés ou évènements indésirables par une analyse du processus et de ses Dangers. ●● une approche dite a priori (ou proactive), qui permet d’anticiper au maximum la survenue d’événements indésirables éventuels, en se demandant ce qui pourrait mal se passer. Cette démarche préventive consiste en l’identification des points de vulnérabilité du service ou de l’établissement. On parle alors de cartographie des risques (exemple pour le processus prise en charge du patient : étiquetage des médicaments non règlementaire donc le risque est confusion entrainant une toxicité ) 2. La gestion des risques « à postériori »: ●● et une approche dite a posteriori (ou réactive), qui, en présence d’événements indésirables qui sont survenus, permet de s’interroger sur ce qu’il s’est passé. L’outil de référence est la Fiche d’Evénements Indésirable . (UE 4.5 semestre 4). Méthode a priori : analyse de processus Temps 1 Décrire le début et la fin d’un processus, ses objectifs, les étapes successives, les acteurs Décrire le processus de travail réel avec les professionnels directement impliques Temps 2 Vérifier la pertinence (étape, objectif de l’étape, contraintes locales, référentiels concernes, exigences de qualité et de sécurité a satisfaire pour remplir la mission) Identifier les dysfonctionnements et situations a risques associes a chacune des étapes du processus. Temps 3 Rechercher et identifier les causes Temps 4 Identifier et évaluer les barrières de sécurité existantes en termes de pertinence, d’efficacite, de suffisance Méthode a priori : analyse de processus La cartographie des risques permet d’identifier, d’évaluer et de hiérarchiser les risques d’une organisation, avant qu’un incident n’ait lieu. La réalisation d’une cartographie des risques répond a plusieurs objectifs : • Identifier l’ensemble des risques selon leurs impacts et leurs occurrences sur les processus stratégiques de l’établissement • Mesurer l’importance de ces risques afin de définir des plans d’actions pour les réduire ou les contrôler Pour y parvenir, il faut faire travailler ensemble les divers métiers concernes par un même sujet (en chirurgie par exemple : l’anesthesiste, l’IADE, l’IBODE, le chirurgien, l’encadrement,…) une cartographie des risques Les établissements doivent élaborer pour chaque processus. Pour chacune des étapes d’un processus la réflexion porte sur : L’identification des: Risques Causes possibles Conséquence Fréquence Degré de détectabilité Degré de gravité L’opération fréquence * gravité donne un indice de criticité qui permet de hiérarchiser les risques Cet outil visuel est à travailler en équipe dans le souci de cohérence. Il permet d’élaborer un plan d’action si besoin. (démarche préventive) Nécessite une remise à jour régulière. Limite d’une cartographie des risques L’analyse a priori est construire sur la perception que les Professionnels ont du risque (représentativité du groupe de travail, sensibilité différente) Sous ou sur estimation de certain risque (oubli des ISO superficielles, des IU, du risque environnemental…) Un temps de travail très important Cartographie a faire évoluer en fonction de la survenue des EI/des audits Cartographie a faire évoluer en fonction des activités/ de la réglementation Exemple de cartographie des risques