Martine Amsili : 06 12 38 07 84
NOTE DE MISE EN
SCENE
• Mon engagement irrépressible vis à vis de cette œuvre est avant tout de suivre le
grand dramaturge en respectant son univers, son sentiment hagard, ses silences
énigmatiques et la grande détresse humaine qu’il attribue aux personnages.
• La langue claire de Harold Pinter joue l’ambiguïté. Ici l’intelligence épouse l’esprit,
l’esprit se lie avec l’émotion retenue et les fantasmes rivalisent avec la perfidie.
• Osciller entre le réalisme et l’irréalisme, tenir la balance entre deux couples établis
ancrés nulle-part, diriger les comédiens sans jamais leur donner d’appartenance,
déranger leurs obsessions humaines et inconfortables en dévoilant le
subconscient qui régie tout au long de la pièce les protagonistes : Tout cela fait
partie de mes ambitions scéniques.
• Je m’attacherai à ne pas perdre le rythme ponctué par les silences immortels.
• C’est dans ces interminables silences criblés de mots que la pensée est la plus
effroyable. Il n’y a pas de réponse précise aux questions qui s’évanouissent
brutalement.
• Ici l’auteur laisse la part belle à l’imaginaire imaginé. Stella et Bill Lloyd se sont
certes rencontrés mais ont-ils été amants ?
• Je veux démontrer, le soupçon, la trahison, la jalousie, la solitude, l’instinct,
l’incertitude, la perfidie des protagonistes qui ne doivent jamais vaciller, éclater. Ici
tout le monde avance dans une force machiavélique où la violence n’est jamais
vraiment exhortée.
• Sur fond d’homosexualité masculine, l’errance de quatre âmes sur le chemin de la
vie se croise et s’entrecroise, se tourne et se détourne, s’intéresse et se
désintéresse avec un flegme déroutant.
• C’est cette atmosphère que je veux dépeindre en restituant la pensée suggérée
plutôt qu’en imposant l’histoire aux spectateurs. Troubler le public, l’emmener sur
une fausse piste.
• La chute déstabilisante échouée ici n’est pas cadenassée, elle s’impose de manière
naturelle avec une dernière réplique qui ne conduit pas à un véritable dénouement
mais au point de départ.
• Cet auteur m’a émue dans sa vie et son œuvre, Je me sens très proche de son
histoire car tout comme lui, je suis fille d’immigrés juifs. Mon père trompettiste de
Jazz né en 1931 a été confronté pendant la deuxième guerre mondiale à un
racisme et à des persécutions qui le marquèrent de manière définitive.
•Les années trente, voire quarante me paraissent intéressantes pour situer la
période et planter le décor des deux intérieurs. Réinventer une atmosphère encore
plus troublante, encore plus incertaine face à la guerre qui gronde pourrait
enrichir cette œuvre.
• Mardochée Amsili passionné de musique de jazz se propose d’écrire la musique et
de la dédier à l’auteur. Nous serions ravis de rencontrer Harold Pinter pour parler
du projet si toutefois son emploi du temps le fait voyager dans notre pays.
•Martine Amsili