1. Transformez le texte ci-dessus en schéma montrant le processus de création / destruction de monnaie lié aux crédits.
Crédit de la banque => création de monnaie => dépenses permettant la production de voitures => vente de voitures =>
remboursement du crédit => destruction de monnaie
2. Que se serait-il passé pour la banque si le constructeur n’avait pas réussi à vendre ses voitures ?
Le constructeur n’aurait pas pu rembourser l’intégralité de son crédit s’il avait vendu moins de 1000 voitures. La banque ne
récupèrerait pas l’argent prêté à l’échéance, ce qui pénalise son bilan et limite d’autant ses capacités d’octroi de crédits futur à
d’autres agents économiques.
3. Pourquoi peut-on dire que la monnaie est « une créance sur l’économie future » ?
La monnaie est une créance sur l’économie future c.à.d. une avance sur la production de richesses à venir, un pari sur
l’accroissement futur des richesses de l’agent économique qui s’endette, pari impossible à mener sans endettement, pari
réussi lorsque la dette a pu être remboursée c.à.d. lorsque ce que la dette a financé a permis d’accroître les richesses
produites.
Dans lesquels de ces quatre cas est-il légitime de parler de création monétaire ?
Certainement pas dans les deux premiers cas. Les moyens de paiement déposés par le commerçant sur son compte ont été
cédés par des clients qui ont vu leurs avoirs diminuer. Il en est de même pour le salarié dont le compte en banque a été
crédité en même temps qu'a été débité le compte de son employeur. Dans ces deux cas, il s'agit de transfert de moyens de
paiement et non de création monétaire.
En revanche, le dépôt de devises par des clients conduit la banque à mettre à leur disposition des moyens de paiement qui
n'existaient pas préalablement en France. Elle a donc créé de la monnaie française en échange de moyens de paiement
utilisables à l'étranger.
Mais les banques créent surtout de la monnaie lorsqu'elles accordent des crédits à leurs clients. En effet, accorder un crédit
signifie mettre à la disposition du client, qu'il s'agisse d'une entreprise ou d'un ménage, une quantité supplémentaire de
monnaie.
M. Giacobbi, A.-M. Gronier, Monnaie, Monnaies, Le Monde/Marabout, 1998.
Les limites à la création monétaire des banques commerciales sont :
Limite 1 : La demande de billets de la clientèle
Dans la réalité, le système bancaire est composé d'une multiplicité d'établissements et de plusieurs formes de monnaies. Cette
diversité tient, en premier lieu, à la coexistence de monnaie scripturale et de monnaie fiduciaire. L'émission de billets est le
monopole de la Banque centrale, souvent qualifiée pour cette raison d'« institut d'émission ».
Les banques, se leur côté, ont le monopole de la création de monnaie scripturale. Ce privilège n'est accordé qu'aux
établissements qui ont reçu un « agrément » des autorités monétaires pour la mise à disposition de la clientèle des moyens de
paiement. Ce pouvoir de création monétaire des banques n'est pas illimité ; il est contraint par les « fuites » de liquidité subies
par les banques lorsqu'elles doivent assurer la conversion de leur monnaie dans une autre forme de monnaie. Ainsi, les
banques doivent répondre aux demandes de retrait de billets et assurer la conversion de monnaie scripturale en billets.
D. Plihon, La monnaie et ses mécanismes, La Découverte, 2001.
Pour quelles raisons existe-t-il une demande de billets ?
En quoi la demande de billets de la clientèle limite-t-elle le pouvoir de création monétaire d'une banque ?
Limite 2 : L'existence de plusieurs réseaux bancaires
En pratique, il existe plusieurs banques dans une économie (Crédit lyonnais, Crédit agricole...), et la monnaie créée par une
banque peut être redéposée dans d'autres banques. [...] La banque va donc subir une fuite sous forme de transfert de fonds
dans d'autres banques au moment de l'utilisation du crédit. Ainsi, le banquier prêteur ne va conserver qu'une faible partie des
dépôts qu'il aura créés en accordant des crédits. [...]
Ainsi, une banque seule a un pouvoir de création monétaire limité au pourcentage de dépôts qui restent à son bilan, c'est-à-
dire à sa part dans la collecte de liquidités du système bancaire. Le système bancaire dans son ensemble, en revanche, a un
pouvoir de création monétaire potentiellement illimité. En effet, si les fuites d'une banque limitent sa propre création
monétaire, elles s'effectuent au profit d'autres banques, favorisant la création monétaire de ces dernières.
S. Brana, M. Cazals, La monnaie, Dunod, 1997.
Pourquoi emploie-t-on le terme de fuite ?
Quel risque court une banque qui accorderait des crédits dans des proportions trop importantes ?
Créance LCL / BNP : 20 ; LCL / SG : 150
Créance BNP/LCL : 100 BNP/SG : 30
Créance SG /LCL : 6 SG /BNP : 80
Dette LCL / BNP : 100 ; LCL / SG : 6 etc.
Question : Quel problème peut se poser à la Société Générale ? Comment peut-elle le résoudre?