CORRIGE :
1/ Remplissez le tableau. Montrez que le système de paiement est fermé (fonctionne en vase clos, en circuit fermé).
Montrez que le système est fermé : le total de la monnaie qui circule est de 800. Il fonctionne en vase clos = les gains des uns
sont les pertes des autres). ∑ gains = ∑ pertes = 125
Au cours de la première partie du mois d’avril, Jonathan, un bon joueur habituellement, perd presque la totalité de ses gains
(il a perdu 198). Ce sont les trois autres qui empochent des gains : Kévin a gagné 168, Maxime 25, Xavier 5
2 / Remplissez la ligne solde de la semaine dans le tableau ci-dessous.
Que devrait-il se passer pour Jonathan au 06/04 ?
Il ne lui reste que 2 euros et risque donc vite de ne plus pouvoir jouer et de quitter la table.
Il propose alors discrètement à Xavier la combine suivante :
« -Tu me rajoutes 80 € sur la feuille de compte et dès que j’aurai gagné suffisamment tu m’enlèves les 80 € comme ça je peux
me refaire et continuer à jouer jusqu’à la fin du mois. » Xavier accepte.
3 / A quelle opération bancaire la « combine » ressemble-t-elle ?
A un crédit : Xavier accepte de « croire » (l’origine latine du mot crédit = credere, qui signifie croire) que Jonathan
pourra rembourser le 80 € qui lui sont momentanément prêtés.
Est-il nécessaire que des euros supplémentaires soient ramenés pour que la combine fonctionne ? Pourquoi ? (A quelle
forme de monnaie correspondent les comptes tenus par Xavier ?).
Il n’y a pas besoin de monnaie papier supplémentaire, car la monnaie qui circule est une monnaie écrite (on dit
« scripturale) qui correspond aux inscriptions que Xavier note dans les comptes de chacun.
A partir de quoi Xavier a-t-il créé de la monnaie ?
A partir de « rien », grâce à sa capacité de pouvoir tenir les comptes et autoriser Jonathan à faire des dettes, à jouer à
crédit.
Remplissez les lignes : avec la « combine » et Total en jeu. A la fin de la première semaine d’avril quelle est la quantité
d’euros en jeu ? Pourquoi ?
Remplissez les lignes : avec la « combine » et Total en jeu.
A la fin de la première semaine d’avril la quantité d’euros en jeu a augmenté de 80 à cause du crédit consenti par Xavier. Il y
a bien 880 de monnaie qui circule.
Dans quelle situation se retrouve Jonathan ?
Grâce au crédit, Jonathan dispose de 80 € supplémentaires qui lui permettent de continuer à jouer. Il a donc un
« pouvoir d’achat supplémentaire, mais, il est toutefois endetté et devra renoncer à un pouvoir d’achat ultérieurement
pour rembourser sa dette.
A la partie suivante (13/04), Jonathan gagne 160, Xavier gagne 40. Les 2 perdants sont Kévin et Maxime qui perdent chacun
100 €.
Jonathan rembourse les 80 euros qu’il devait (voir ci-dessous le compte de Jonathan pour le mois d’avril).
A la fin de la deuxième semaine d’avril la quantité d’euros en jeu est revenue à 800 parce que Jonathan a remboursé
son crédit et que Xavier a réduit ses gains de la semaine du 13/04 en débitant son compte de 80 €. Au lieu d’avoir
gagné 160, il n’a vu son compte augmenter de 160 80 = 80. Il a ainsi remboursé le crédit en réduisant ses gains (=
« pouvoir d’achat ») de la 2ème semaine.
La création de monnaie a donc été annulée par le remboursement du crédit.
Kévin
Jonathan
Maxime
Xavier
Total
Mars
200
200
200
200
800
05/03
+50
-20
-25
-5
0
12/03
+10
+10
-20
0
0
19/03
+90
-40
+50
-100
0
26/03
-45
-20
+15
+50
0
Opérations du mois
+105
- 70
+20
-55
0
Solde du mois
305
130
220
145
800
Kévin
Maxime
Xavier
Total
Avril
200
200
200
800
06/04
Solde de la semaine
Kévin
Maxime
Xavier
Total
Avril
200
200
200
800
06/04
+168
+25
+5
0
Solde de la semaine
368
225
205
800
La monnaie créée se concrétise par une inscription- au compte (DAV, pour dépôts à vue) du client emprunteur
qui figure au passif
du bilan bancaire ; la contrepartie est inscrite à l'actif à un poste créance sur le client. Le
remboursement du crédit aboutira, de façon symétrique, à une destruction de monnaie en
diminuant à la fois l'actif et le passif du bilan bancaire. La masse monétaire - constituée essentiellement par
la monnaie scripturale - s'accroît lorsque les flux de remboursements sont inférieurs aux flux des crédits
nouveaux, de la me manière que le niveau d'une piscine s'élève lorsque le flux d'écoulement est inférieur au
flux de remplissage
Document :Remboursement des crédits et « destruction monétaire »
Si le ménage Dupont rembourse par exemple 2000 euros à la banque X, son avoir sur son compte diminue d'autant. Son
endettement se réduit, ce qui constitue pour la banque X, une réduction de 1a créance qu'elle détient sur le ménage Dupont.
Il y a cette fois-ci destruction de monnaie, c'est-à-dire que les avoirs monétaires du secteur détenteur de monnaie se
réduisent. L'agent non IFM qu'est le ménage Dupont possède 2000 euros de moins. La quantité de monnaie, mesurée par les
agrégats comptabilisant les avoirs des agents non IFM, a diminué de 2 000 euros. La « masse monétaire »(... ) s'accroît donc
lorsque le montant des crédits distribués aux agents non IFM excède celui des remboursements.
Gilles Jacoud, Le système monétaire et financier européen, « Circa », Armand Colin, Paris, 2003.
5 / La « combine » a-t-elle été utile à tous ? La création de monnaie par Xavier (=banque) a donné du pouvoir
supplémentaire à J. Qui a ainsi pu continuer à jouer (= produire, consommer, investir..). Si J peut rembourser son crédit,
l’économie a pu tourner plus vite : on a consommé, produit, investi davantage. Des échanges supplémentaires ont eu lieu, qui
n’auraient pas pu se produire sans ces nouveaux moyens de paiement. Une croissance économique a été possible grâce à ce
financement supplémentaire.
6 / Présente-elle des dangers ?
Toutefois, si les projets financés par les crédits sont de « mauvais » projets (ex. surconsommation, investissements hasardeux,
production non vendue...) alors plusieurs cas sont envisageables :
- La demande a été trop stimulée (cas d’une surconsommation par exemple) et la production n’a pas pu suivre ; les prix vont
augmenter. 1er risque = inflation
- La production autorisée par le crédit n’a pas trouvé preneur et les dettes contractées par l’entreprise ne pourront pas être
remboursées. Le créancier (la banque) doit alors faire figurer une perte à son bilan. 2ème risque = surendettement et risques
d’insolvabilité et de faillite.
Imaginez une fin moins heureuse : Jonathan le 13/04 au lieu de gagner 160, perd 82 (au profit de Maxime qui gagne
aussi 60 sur Kévin ; Xavier gagne 40 sur Kévin). Modifier le tableau et analysez. Conséquences pour Jonathan et pour
Xavier (ou Maxime) ?
Exercice d’application
Kévin
Jonathan
Maxime
Xavier
Total
Avril
200
200
200
200
800
06/04
+168
-198
+25
+5
0
Solde de la semaine
368
2
225
205
800
avec la « combine »
+168
- 118
+25
+5
+ 80
Total en jeu
368
82
225
205
880
13/04
- 100
+ 160
- 100
+ 40
0
Régularisation
- 100
160-80 = + 80
- 100
+ 40
- 80
Solde des deux semaines
+268
+162
125
245
800
Kévin
Jonathan
Maxime
Xavier
Total
Avril
200
200
200
200
800
06/04
+168
-198
+25
+5
0
Solde de la
semaine
368
2
225
205
800
avec la
« combine »
+168
- 118
+25
+5
+ 80
Total en jeu
368
82
225
205
880
13/04
- 100
-82
+ 142
+ 40
0
Solde des deux
semaines
+268
0
J. a perdu ses 200
€ de mise
367
245
720
Régularisation
-80 (dette)
Le total a diminué, car J. n’a pas
pu rembourser sa dette. Ce sont
les autres (ses créanciers) qui
doivent faire face à cette dette.
(insolvabilité de J.)
1. Transformez le texte ci-dessus en schéma montrant le processus de création / destruction de monnaie lié aux crédits.
Crédit de la banque => création de monnaie => dépenses permettant la production de voitures => vente de voitures =>
remboursement du crédit => destruction de monnaie
2. Que se serait-il passé pour la banque si le constructeur n’avait pas réussi à vendre ses voitures ?
Le constructeur n’aurait pas pu rembourser l’intégralité de son crédit s’il avait vendu moins de 1000 voitures. La banque ne
récupèrerait pas l’argent prêté à l’échéance, ce qui pénalise son bilan et limite d’autant ses capacités d’octroi de crédits futur à
d’autres agents économiques.
3. Pourquoi peut-on dire que la monnaie est « une créance sur l’économie future » ?
La monnaie est une créance sur l’économie future c.à.d. une avance sur la production de richesses à venir, un pari sur
l’accroissement futur des richesses de l’agent économique qui s’endette, pari impossible à mener sans endettement, pari
réussi lorsque la dette a pu être remboursée c.à.d. lorsque ce que la dette a financé a permis d’accroître les richesses
produites.
Dans lesquels de ces quatre cas est-il légitime de parler de création monétaire ?
Certainement pas dans les deux premiers cas. Les moyens de paiement déposés par le commerçant sur son compte ont été
cédés par des clients qui ont vu leurs avoirs diminuer. Il en est de même pour le salarié dont le compte en banque a été
crédité en même temps qu'a été débité le compte de son employeur. Dans ces deux cas, il s'agit de transfert de moyens de
paiement et non de création monétaire.
En revanche, le dépôt de devises par des clients conduit la banque à mettre à leur disposition des moyens de paiement qui
n'existaient pas préalablement en France. Elle a donc créé de la monnaie française en échange de moyens de paiement
utilisables à l'étranger.
Mais les banques créent surtout de la monnaie lorsqu'elles accordent des crédits à leurs clients. En effet, accorder un crédit
signifie mettre à la disposition du client, qu'il s'agisse d'une entreprise ou d'un ménage, une quantité supplémentaire de
monnaie.
M. Giacobbi, A.-M. Gronier, Monnaie, Monnaies, Le Monde/Marabout, 1998.
Les limites à la création monétaire des banques commerciales sont :
Limite 1 : La demande de billets de la clientèle
Dans la réalité, le système bancaire est composé d'une multiplicité d'établissements et de plusieurs formes de monnaies. Cette
diversité tient, en premier lieu, à la coexistence de monnaie scripturale et de monnaie fiduciaire. L'émission de billets est le
monopole de la Banque centrale, souvent qualifiée pour cette raison d'« institut d'émission ».
Les banques, se leur côté, ont le monopole de la création de monnaie scripturale. Ce privilège n'est accordé qu'aux
établissements qui ont reçu un « agrément » des autorités monétaires pour la mise à disposition de la clientèle des moyens de
paiement. Ce pouvoir de création monétaire des banques n'est pas illimité ; il est contraint par les « fuites » de liquidité subies
par les banques lorsqu'elles doivent assurer la conversion de leur monnaie dans une autre forme de monnaie. Ainsi, les
banques doivent répondre aux demandes de retrait de billets et assurer la conversion de monnaie scripturale en billets.
D. Plihon, La monnaie et ses mécanismes, La Découverte, 2001.
Pour quelles raisons existe-t-il une demande de billets ?
En quoi la demande de billets de la clientèle limite-t-elle le pouvoir de création monétaire d'une banque ?
Limite 2 : L'existence de plusieurs réseaux bancaires
En pratique, il existe plusieurs banques dans une économie (Crédit lyonnais, Crédit agricole...), et la monnaie créée par une
banque peut être redéposée dans d'autres banques. [...] La banque va donc subir une fuite sous forme de transfert de fonds
dans d'autres banques au moment de l'utilisation du crédit. Ainsi, le banquier prêteur ne va conserver qu'une faible partie des
dépôts qu'il aura créés en accordant des crédits. [...]
Ainsi, une banque seule a un pouvoir de création monétaire limité au pourcentage de dépôts qui restent à son bilan, c'est-à-
dire à sa part dans la collecte de liquidités du système bancaire. Le système bancaire dans son ensemble, en revanche, a un
pouvoir de création monétaire potentiellement illimité. En effet, si les fuites d'une banque limitent sa propre création
monétaire, elles s'effectuent au profit d'autres banques, favorisant la création monétaire de ces dernières.
S. Brana, M. Cazals, La monnaie, Dunod, 1997.
Pourquoi emploie-t-on le terme de fuite ?
Quel risque court une banque qui accorderait des crédits dans des proportions trop importantes ?
Situation créditrice
Situation débitrice
LCL
B.N.P
SOCIETE
GENERALE
TOTAL DEBIT
LCL
/
100000
6000
106000
B.N.P
20000
/
80000
100000
SOCIETE GENERALE
150000
30000
/
180000
TOTAL CREDIT
170000
130000
86000
386000
Créance LCL / BNP : 20 ; LCL / SG : 150
Créance BNP/LCL : 100 BNP/SG : 30
Créance SG /LCL : 6 SG /BNP : 80
Dette LCL / BNP : 100 ; LCL / SG : 6 etc.
Question : Quel problème peut se poser à la Société Générale ? Comment peut-elle le résoudre?
La Société Générale un problème de liquidité.
Pour cela elle peut utiliser la monnaie centrale qu'elle détient déjà : les billets de banque, son compte courant auprès de la
banque centrale s'il est créditeur. Sinon elle doit se procurer de la monnaie centrale, c'est-dire se refinancer en obtenant un
financement auprès de la banque centrale ou dune autre banque commerciale « exdentaire », en « revendant » des
créances qu’elle détient.
Les banques ayant un excédent de liquidité peuvent donc « prêter » à celles qui ont un déficit moyennant paiement d'un intérêt. Tel est l'objet
du marché monétaire interbancaire… En cas d'insuffisance, il est toujours possible d'emprunter auprès de la Banque centrale par diverses
procédures de refinancement : Celle-ci fournit la liquidité et agit en tant que prêteur en dernier ressort. La quantité de créances (titres)
rachetée et leur nature (titres de dette publique ; créances privées etc.) sont du domaine de la politique monétaire de la Banque Centrale (
BCE Mario Draghi)
Limite 3 : Réserves obligatoires à la Banque centrale
Une banque doit détenir de la monnaie centrale pour trois opérations : 1) retraits au guichet manuel ou automatique; 2) règlements aux autres
banques car la monnaie bancaire ne les intéresse pas puisqu'elles en « fabriquent » gratuitement; 3) réserves obligatoires à la Banque centrale
(BC). Le coût de la création monétaire est quasi nul, la tentation est donc grande d'en abuser car le crédit est la principale source du revenu
bancaire (intérêts). Malgré sa faible part, c'est la monnaie centrale qui garantit la sécurité car les autres monnaies lui sont liées par une
obligation de convertibilité. En créant artificiellement sa rareté, la BC impose une contrainte aux banques commerciales : la monnaie qu'elles
créent doit en effet rester une proportion stable de la monnaie centrale, ce qui permet à la Banque centrale de contrôler leur activité.
J.-P. Delas, Économie contemporaine, Ellipses, 2001.
*Monnaie centrale Monnaie créée par la Banque centrale. Chaque opérateur financier dispose d'un compte courant à la Banque centrale. Pour
créer de la monnaie centrale, il suffit de le créditer: un peu plus de la moitié de ces avoirs sont transformés en billets quand les banques tirent
sur ce compte pour approvisionner leurs guichets. Avec le reste, elles règlent leurs dettes mutuelles.
Que représente la monnaie centrale ?
Pour quelles raisons une banque doit-elle détenir de la monnaie centrale?
Cherchez la signification du terme « réserves obligatoires ».
Pour renforcer la pendance des banques à lgard de la Banque centrale, les autorités monétaires agissent sur les
réserves obligatoires. À chaque fois qu'une banque accorde un crédit ou reçoit un dépôt, elle doit constituer une
réserve obligatoire bloquée à la Banque centrale. [...] La Banque centrale peut donc faciliter la création monétaire
en diminuant le taux desserves obligatoires ou au contraire la décourager en relevant ce taux. J. Généreux,
introduction à l'économie Seuil 92
Que peut faire la Banque centrale si elle veut restreindre la capacité des banques à créer de la monnaie ?
Quelles sont les opérations qui conduisent une banque à créditer le compte d'un client ?
Parmi ces opérations, quelles sont celles qui entraînent une création de monnaie scripturale ? Justifiez votre réponse.
Conclusion :
Les limites de la création monétaire
« Si un banquier n'a besoin que de son stylo pour créer de la monnaie, on peut se demander ce qui empêche une création
infinie de monnaie. En fait, la création monétaire est limitée par la demande de monnaie, par les besoins des banques
en billets et par les interventions de la Banque centrale.
La contrainte de la demande de monnaie
Les banques ne créent pas de la monnaie pour le plaisir, mais en réponse à une demande de monnaie. La création monétaire
est donc bornée par les besoins de liquidités des agents non financiers, et ces besoins eux-mêmes sont élevés durant les
périodes de forte activité, mais réduits dans les périodes de ralentissement de l'activité. [...]
Les besoins des banques en billets
Les clients des banques font circuler une partie de la monnaie créée par les banques, non sous sa forme initiale de monnaie
scripturale, mais sous forme de billets. Or, les banques ordinaires ne peuvent pas émettre de billets ; elles des virements
d'autres banques qui lui doivent de l'argent en règlement de chèques émis au profit de ses clients. Enfin, elle peut emprunter
de la monnaie Banque centrale sur le marché monétaire. [...1
Le contrôle de la Banque centrale »
Jacques Généreux, Introduction d l'économie, 1e Seuil, collection « Points économie », 1992.
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !