RECOMMANDAT IONS Forum Med Suisse 2009;9(3):50–55 53
lué définitivement. Les glitazones restent des mé-
dicaments de 2echoix, exigeant une stricte prise
en compte de leurs contre-indications. La rosigli-
tazone est contre-indiquée actuellement chez les
patients avec maladie coronarienne. L’insuline
peut être utilisée à tout moment, sans aucune
contre-indication.
Nouveaux antidiabétiques
Les analogues du glucagon-like peptide 1, les
gliptines et les inhibiteurs des récepteurs canna-
binoïdes (rimonabant) seront en outre abordés ici
en tenant compte du marché suisse.
Selon le tableau 1, les «nouveaux» antidiabé-
tiques tels que les gliptines ou analogues du GLP-1
n’ont pas d’avantage sur la réduction du taux
d’HbA1c comparé aux antidiabétiques «tradition-
nels», avec la limitation due aux différences des
schémas d’étude (comme par ex. valeur initiale
du taux d’HbA1c, médications concomitantes, du-
rée du diabète).
Analogues des glucagon-like peptides: le gluca-
gon-like peptide 1 (GLP-1) est synthétisé par les
cellules L de l’intestin grêle. Il stimule la sécrétion
d’insuline lors d’une augmentation de la glycémie
après un repas. L’exenatide présente une struc-
ture apparentée au GLP-1 humain, mais se dis-
tingue par une demi-vie plus longue. La subs-
tance est injectée 2 fois par jour par voie
sous-cutanée. L’exenatide baisse le taux d’HbA1c
de 0,5 à 1,0%, notamment en réduisant la glycé-
mie postprandiale. En outre, l’exenatide inhibe la
sécrétion de glucagon et retarde la vidange gas-
trique, ne provoque pas d’hypoglycémie, mais est
souvent associée à des effets indésirables gastro-
intestinaux tels que nausées, vomissements et
diarrhées (dans 30 à 45% des cas au début du
traitement). Dans les études cliniques, l’exena-
tide a provoqué une perte de poids de 4 à 5 kg sur
2 ans. En Suisse, l’exenatide (Byetta®) est homo-
loguée pour une utilisation en association avec les
sulfonylurées et/ou la metformine chez des pa-
tients avec un BMI 028 kg/m2.
Gliptines: les gliptines sont des inhibiteurs oraux
de la DPP-4 (dipeptidyl peptidase IV), une enzyme
responsable de la dégradation du GLP-1 et du GIP
(glucose-dependent insulinotropic peptide). Ces
agents augmentent ainsi les taux plasmatiques de
GLP-1 et de GIP. La réduction moyenne du taux
d’HbA1c est de 0,7%. Les gliptines ont peu d’effets
indésirables connus. Januvia®(sitagliptine) et Gal-
vus®(vildagliptine) sont commercialisés en Suisse.
Les inhibiteurs de la DPP-4 n’ont pas d’effet sur
le poids corporel. Le traitement aux analogues du
GLP-1 ou aux gliptines offre une alternative aux
traitements classiques lorsqu’ils ne sont plus as-
sez efficaces ou qu’ils sont mal tolérés. En raison
des incertitudes au sujet de la sécurité à long
terme, ces agents ne doivent être considérés
qu’en 2eou 3eintention.
Rimonabant: le contrôle de l’apport alimentaire et
de la composition du corps sont influencés entre
d’hypoglycémie, mais aussi de la mortalité car-
diovasculaire (étude ACCORD [9] et étude VADT
[non significative, non publiée]). Cet objectif n’est
donc pas souhaitable ou praticable chez tous les
patients. Une appréciation clinique sur la base
des avantages et inconvénients potentiels d’un
traitementintensifié restenécessaire pourchaque
patient. Dans ce cadre, on tiendra compte en par-
ticulier de facteurs tels que l’espérance de vie, le
risque d’hypoglycémie et les comorbidités.
2. Principes applicables lors du choix d’une
intervention visant le contrôle glycémique
Les antidiabétiques seuls ou associés doivent être
évalués principalement sur la base du taux indi-
viduel d’HbA1c et de leurs contre-indications. Par
ailleurs, on tiendra compte des effets indésirables
spécifiques et des coûts. Sur le plan clinique, ce
seront surtout les différents effets des agents an-
tidiabétiques sur le poids corporel qui joueront
un rôle.
3. Adaptation des habitudes et du mode de vie
L’adaptation des habitudes de vie est une mesure
thérapeutique essentielle chez tout diabétique de
type 2. Elle doit être initiée dès le diagnostic d’un
diabète sucré et ne pas être abandonnée au cours
du suivi. L’adaptation des habitudes inclut un ap-
port calorique réduit dans le cadre d’une ali-
mentation saine et équilibrée ainsi qu’un exercice
physique régulier (au moins 150 minutes par se-
maine, réparties sur au moins 3 jours, idéalement
sur 5 à 7 jours), pour atteindre une réduction d’au
moins 5 à 10% du poids corporel initial [9, 10].
Ces mesures permettent initialement une nette
amélioration de la glycémie et une réduction de
l’HbA1c qui peut aller jusqu’à 2% [4]. L’adaptation
du mode de vie a des effets bénéfiques non seule-
ment sur la glycémie, mais aussi sur les facteurs
de risque cardiovasculaires souvent présents
chez ces patients (hypertension, dyslipidémie).
La mise en œuvre pratique de ces recommanda-
tions étant souvent difficile, nous recommandons
des programmes complets pour la réduction non-
chirurgicale du poids et la promotion des activités
physiques. Les différentes mesures d’adaptation
des habitudes ne permettent que chez 10 à 20%
de tous les diabétiques de type 2 un contrôle adé-
quat durable de la glycémie [11]. Par conséquent,
il faut y ajouter suffisamment tôt un traitement
médicamenteux.
4. Médicaments
Antidiabétiques établis
Les médicaments les plus souvent utilisés en
Suisse sont la metformine et les sulfonylurées
qui constituent le traitement combiné de base chez
la plupart des patients. Les inhibiteurs de l’a-glu-
cosidase et les glinides sont rarement utilisés.
Le profil de sécurité cardiovasculaire des glita-
zones, étudié dans plusieurs méta-analyses pu-
bliées récemment, ne peut pas encore être éva-