2ème Partie – La France de l`expansion (1958-1973)

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2ème Partie –
La France de l’expansion
(1958-1973)
• Dans le nouveau contexte institutionnel et politique :
– retour du général de Gaulle au pouvoir
– et avènement de la Ve République
la politique économique est impulsée par la président de
la République.
• Sa détermination échappe aux crises ministérielles de la
IVe Rép., durant laquelle l’administration assurait une
continuité à l’action publique.
• Une fois surmontée la crise de 1958 :
– les grands axes de la pol. éco. (modernisation et planification)
sont conservés
– et amplifiés par l’accélération de :
• l’ouverture éco internationale
• et du processus de construction européenne.
• Cette 2ème partie, va être traitée à travers
trois chapitres :
– Chap. 4 : 1958-1962 : nouveaux cadres et
nouveaux plans
– Chap. 5 : 1963-1968 : l’impératif de la stabilité
conjoncturelle
– Chap. 6 : fin des années 1960 : apparition des
premiers signes de crise.
Chapitre 4 –
De nouveaux cadres et de nouveaux
plans sont posés
(1958-1962)
• Période caractérisée par :
– un approfondissement du redressement éco.
et financier commencé à l’automne 1957
– dans un contexte d’ouverture internationale
croissante.
• Trois sections :
– S1 : La politique conjoncturelle : « stop and
go »
– S2 : Le choix de l’ouverture économique
– S3 : La modernisation des structures éco. et
sociales.
Section 1 – La politique conjoncturelle :
« stop and go »
• La politique conjoncturelle se caractérise par
l’enchaînement :
– d’une politique de lutte contre l’inflation : plan Pinay-Rueff
– puis d’une politique de relance : politique Debré.
1.1- Le plan de redressement Pinay-Rueff
• Cette politique de redressement comporte 2 étapes :
– des mesures d’urgence pour rétablir la confiance et les
équilibres macroéconomiques
– une action réformatrice pour favoriser la croissance.
1.1.1- Les mesures d’urgence du 2nd plan Pinay
• Lancement d’un nouvel emprunt (juin 1958) analogue à celui de
1952 (indexé sur l’or…), afin de :
– réduire la masse monétaire
– et couvrir les besoins de financement du Trésor.
• Hausse de la fiscalité :
– augmentation des taxes sur l’essence
– création d’une « taxe civique » sur la valeur des habitations
pour limiter le déficit public grevé par les dépenses
militaires.
• Amnistie des fuites illicites de capitaux :
– qui entraîne le rapatriement des avoirs en devises et en or
– et permet ainsi à la BdF de reconstituer ses réserves.
• Mesures classiques et rigoureuses de lutte contre
l’inflation :
– reports des hausses de traitements dans l’administration et le
secteur public
– report des hausses des prix agricoles
– blocage des prix du charbon et de l’électricité
– suppression de nombreuses subventions.
1.1.2- Le véritable plan de redressement,
inspiré par Rueff
• Jacques Rueff : économiste libéral qui présidait le comité
des experts pour la réforme éco. et financière, ou comité
Armand-Rueff dont le rapport prônait la suppression des
obstacles à l’expansion éco. (dont les recommandations
ne seront jamais entièrement mises en œuvre).
• Ce plan a 3 objectifs principaux :
– la lutte contre l’inflation
– le rétablissement et la stabilisation de la valeur du franc
– la libéralisation des échanges.
• Priorité accordée à la lutte contre l’inflation, qui pénalise
structurellement les comptes extérieurs par la hausse
des prix à l’exportation.
•
Inflation combattue par la combinaison
de quatre volets de mesures :
1. une compression des dépenses publiques :
•
•
•
Limitation à 4 % des revalorisations des
traitements des agents publics
Nouvelle réduction des subventions
Non versement des pensions aux anciens
combattants valides
2. une augmentation de la pression fiscale :
•
•
•
↑ de l’impôt sur les sociétés (passe à 50 %)
↑ des taxes sur l’alcool et le tabac
et ↑ des tarifs publics
1. des mesures visant à briser la boucle prixsalaire inflationniste :
• Interdiction de l’indexation des salaires (sauf
pour le SMIG) sur l’indice des prix à la
consommation.
2. et enfin des mesures visant à arrêter la
spéculation d’un franc surévalué :
• Dévaluation de + de 15 %
• Passage symbolique des anciens aux
nouveaux francs.
• Résultats :
– inflation effectivement maîtrisée :
• 16,2 % en 1958
• 5,7 % en 1959
• 3,5 % en 1960
– mais ralentissement de la croissance
– La dévaluation du franc et le ralentissement
éco entraînent un recul des importations.
– Entrées de capitaux qui permettent de
reconstituer les réserves de change.
1.2- La politique de relance Debré
• En 1960, après le départ de Pinay, le Premier
ministre Michel Debré met en œuvre une
politique de relance :
– abaissement du loyer de l’argent, pour permettre un
accès plus facile des ménages au crédit
– reprise des dépenses publiques civiles et militaires.
• Résultats :
– la croissance est nettement relancée jusqu’à la fin de
l’année 1963 : taux de croissance annuel de 6,6 %
– la demande est le principal moteur de la croissance.
– mais la demande augmente plus vite que l’offre
– d’où la résurgence de l’inflation : 4,8 % en 1963.
Section 2 – Le choix de l’ouverture
économique
• Au sein de :
– la CEE
– et l’OCDE (Organisation de développement et de coopération
économique) qui succède en 1961 à l’OECE
dont l’appartenance suppose une pol. d’ouverture
commerciale.
• Choix notamment préconisé par Jacques Rueff, et qui
implique :
– une dévaluation de + de 15 %
– puis, le passage au « franc lourd » le 1er janvier 1960 :
1 nouveau franc = 100 anciens francs
qui vise à rompre avec la faiblesse du franc par rapport aux
devises étrangères et donc à adopter une monnaie d’apparence
forte.
• La compétitivité de l’économie française profite
de la dévaluation du franc :
– hausse des exportations (sidérurgie, produits
agricoles et automobile)
– solde commercial à nouveau excédentaire
– redressement de la balance des paiements
– remboursement des crédits internationaux.
• La part des échanges avec les pays
industrialisés s’accroît :
– passe de 1/5 à 1/3 entre 1958 et 1962
– Ce qui s’explique notamment par la ↑ des échanges
intra-communautaires (car ↓ tarifs entre pays
membres et TEC).
Section 3 – La modernisation des
structures économiques et
sociales
• Années 50 : reconstruction grâce à une forte
croissance
• Années 60 : réalisation de grandes
infrastructures et de grands équipements
• Les politiques d’infrastructures sont favorisées
par :
– le IIIe Plan intérimaire (1958-1961)
– et le IVe Plan de « développement économique et
social » (1962-1965).
3.1- La politique des transports est
relancée
• Le plan directeur autoroutier de 1960 :
– donne enfin un essor à la politique des
transports routiers
– prévoit à un horizon de 15 ans,
l’aménagement de :
• 15 000 km de routes
• et 3 000 km d’autoroutes
– grâce à un financement public assuré par la
Caisse nationale des autoroutes, créée en
1963 et qui perçoit un droit de péage.
3.2- La politique énergétique
On distingue 2 étapes successives.
3.2.1- La recherche de l’indépendance
énergétique
• C’est l’objectif depuis 1945, pour ne pas pénaliser un
solde commercial fragile.
• Passe par le développement de la production électrique,
en équilibrant :
– la production d’énergie hydraulique
réalisation d’une dizaine de barrages
– et la production d’énergie thermique
modernisation accélérée des centrales (78 % sont rénovées en
1962).
• Hausse de 38 % de la production d’électricité entre 1950
et 1960.
• La part de la production d’énergie issue du charbon
progresse peu. La TIPP (taxe intérieure sur les produits
pétroliers), créée en 1954 pour conforter les
performances commerciales du charbon, doit être
augmentée de 29 % en 1957.
• Principe du comblement du déficit énergétique par la
production d’électricité nucléaire adopté en 1951.
• Plan quinquennal de développement de l’énergie
atomique (juillet 1952) :
–
–
–
–
conduit par EDF et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique)
vise à industrialiser la production nucléaire
objectif d’ouverture d’une centrale tous les 18 mois pas atteint
l’industrie nucléaire française bénéficie pourtant d’EURATOM.
3.2.2- La recherche d’une énergie bon marché
• Objectif qui devient prioritaire au début des années
1960, pour ne pas entraver la compétitivité de
l’économie.
• Acceptation du déclin du charbon : plan de fermeture
des houillères déficitaires en 1960 (dit « plan
Jeanneney »).
• Réorganisation de la recherche pétrolière. Face à la
concurrence des sociétés pétrolières étrangères :
– l’État crée :
• l’Union générale des pétroles en 1960
• la société nationale Elf-Erap en 1965
– et met en place une politique de filière nationale, allant de
l’exploration au raffinage.
• Acceptation d’un déficit énergétique devenu structurel,
qui résulte d’un certain choix de développement éco.
3.3- Le besoin d’ouvrages collectifs
• Période d’après-guerre marquée par un déficit de maind’œuvre. Politique d’immigration menée par l’ONI (Office
national d’immigration) depuis 1945.
• La fin de la guerre d’Algérie conduit au retour des
rapatriés d’Algérie : ↑ offre de travail.
• A partir de 1962, le « baby-boom » commence à faire
sentir ses effets sur la population active.
• Population rajeunie, d’où besoin aigu d’une offre
supplémentaire d’enseignement et de formation :
– programme de construction d’écoles
– aides publiques à l’enseignement privé (loi Debré de 1959).
3.4- Les débuts de l’indemnisation du
chômage
• Baisse du taux d’activité, qui passe de :
48,4 % en 1946
à 43 % en 1962
• Création d’un régime national d’indemnisation
du chômage, ou régime d’assurance chômage:
– qui fonctionne sur un mode paritaire : dispositif
élaboré et géré par les partenaires sociaux (patronat
et syndicats)
– qui est établi en-dehors du cadre de la Sécurité
sociale (contre le souhait de la CGT)
– l’État entérine la convention UNEDIC (renégociée
tous les 3 ans) lui donnant ainsi force de loi.
• L’accord interprofessionnel du 31 décembre
1958 crée l’UNEDIC et les ASSEDIC :
– Les ASSEDIC (ASSociations pour l’Emploi Dans
l’Industrie et le Commerce) :
• sont réparties sur le territoire national
• prennent en charge l’inscription et l’indemnisation des
chômeurs
• recouvrent les contributions patronales et salariales
– L’UNEDIC (Union Nationale interprofessionnelle pour
l’Emploi Dans l’Industrie et le Commerce) :
• fédère l’ensemble des ASSEDIC
• et est responsable du bon fonctionnement du système (en
termes financier et d’égalité de traitement)
– Allocation chômage :
• perçue pour 1 an, à hauteur de 35 % du salaire
• par les salariés de l’industrie et du commerce qui ont occupé
un emploi pendant au moins 3 mois.
3.5- La politique agricole
• Jusqu’en 1960, les pouvoirs publics s’efforcent de
garantir au producteur un prix fixe :
– soit directement
– soit indirectement, par le biais de sociétés interprofessionnelles
(stockage)
avec indexation des prix agricoles sur ceux des produits
non agricoles.
• Abrogation de l’indexation, après les manifestations
d’agriculteurs de 1960 et 1961.
• Recherche d’une adaptation de la production agricole à
la croissance globale de l’éco. [lois Debré (1960) et
Pisani (1962)] autour de 3 volets :
– encourager le développement de nouvelles cultures
– soutenir les exportations
– encourager une politique de structures en faveur :
• des jeunes agriculteurs
• du regroupement de la production et de la spécialisation
agricole (par de nouvelles formes de coopératives)
• d’une pol. de remembrement (grandes parcelles).
• Parallèlement à la réorganisation de l’économie
agricole française, la PAC (Politique agricole
commune européenne) se met en place à partir
de 1962.
• La PAC :
– repose sur 4 principes :
• la libre circulation des produits
• l’organisation de marchés par produits avec unification et
garantie des prix
• la préférence communautaire
• et la solidarité financière.
– s’appuie sur le FEOGA (Fonds européen d’orientation
et de garantie agricole) :
• financé par le principe de préférence communautaire
• Les importateurs de produits agricoles des pays tiers doivent
verser la différence de prix entre le prix mondial (inférieur) et
le prix communautaire.
• Résultats :
– Années 60 : application des principes de la PAC à la
plupart des marchés de produits agricoles
– Entre 1958 et 1960, commerce intra-communautaire
agricole multiplié par 7
– La CEE devient auto-suffisante pour la plupart des
produits.
Conclusion (Chap. 4)
• Les politiques conjoncturelles de « stop and
go » se poursuivent.
• La modernisation des structures de l’économie
passe par une politique d’infrastructures et
d’équipements soutenue par la planification.
• Acceptation d’un déficit énergétique structurel;
• Création d’un régime d’assurance-chômage
basé sur la mutualisation des risques.
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