File - L3 Bichat 2013-2014

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Urgences Chirurgicales en
ophtalmologie
Aude Couturier
Hôpital Lariboisière
Rappel anatomique
L’orbite osseuse
• Carrefour des os du crâne et de la
face, l'orbite peut être grossièrement
comparée
à
une
pyramide
quadrangulaire:
– Son sommet, postérieur, communique avec
l'étage moyen de la base du crane
– Sa base, le rebord orbitaire, épais et
solide, est largement ouvert en avant
– Ses parois sont au nombre de quatre,
presque toutes en regard d’un sinus. La
plus fine est le plancher, qui est aussi le toit
du sinus maxillaire
Le globe oculaire
• Situé à la partie toute antérieure de
l'orbite, le globe oculaire est séparé
du plan osseux par des éléments
fibreux, adipeux et musculaires.
• Organe sphéroïde, comprenant une
coque (le contenant) entourant des
milieux transparents (le contenu)
– Son diamètre moyen est de 24mm chez
l'adulte, son poids de 7g, son volume
de 6,5cm3.
Coupe sagittale du globe oculaire
Le globe oculaire
Cristallin
Sclère
Iris
Vitré
Choroïde
Cornée
Nerf optique
Corps ciliaires
Rétine
Annexes du globe oculaire : les
muscles
• Dans l'orbite, le globe oculaire, entouré d'un
matelas graisseux qui lui sert d'amortisseur,
peut se mouvoir sous l'action complexe des
muscles oculo-moteurs (4 muscles droits + 2
muscles obliques par œil)
Annexes du globe : les paupières
• Chaque oeil est protégé par
une paupière supérieure et
une paupière inférieure,
constituées d'une charpente
fibreuse, doublée en avant
par un plan musculo-cutané
et tapissée en arrière par
une membrane muqueuse
(conjonctive)
Annexes du globe : l’appareil
lacrymal
• Les larmes, produites
principalement par la
conjonctive, sont surtout
évaporées et réabsorbées
• Le reliquat ou l’excès sont
recueillis dans l'angle médial
des paupières au niveau des
méats lacrymaux puis drainés,
par un mécanisme de pompage
actif lors du clignement vers le
sac lacrymal puis les fosses
nasales (cornet inférieur)
Terrains particuliers
• Œil myope
– Sclère + fine
– Rétine + fragile
• Œil de l’enfant
– Réaction inflammatoire +++
• Œil opéré
– Point de faiblesse sur toutes
incisions
• Phakoexérèse
• Chirurgie réfractive
• Kératoplasties
• Port de lentille
– Infections à germes spécifiques
(amibes, pyocyanique)
Urgences chirurgicales
• Plaies du globe oculaire
• Corps étrangers
superficiels
• Contusions oculaires
• Plaies des annexes
oculaires
• Brûlures oculo-palpébrofaciales
• Fractures de l’orbite
Déclenchement
• Débordement des défenses
–
–
–
–
–
Réflexes d’évitement et de clignement
Rideau palpébro-conjonctival
Film lacrymal
Élasticité du globe
Amortisseur orbitaire
 Agents les plus incriminés
– impacts : balles (golf, squash), ballons
(football ++), sandows, bouchons de
champagne
– projectiles de bricolage, jardinage, armes à
feu (grenaille)
– traumatismes indirects : pétards, chutes,
airbag
– Projection de produits chimiques toxiques
– éléments iatrogènes : forceps, amniocentèse,
chirurgie...
Types de lésions
• Contusion
• Effraction :
• Plaie pénétrante : ouverture pariétale
unique, généralement par objet tranchant,
de dehors en dedans
• Plaie perforante : 2 plaies pariétales de
pleine épaisseur (entrée et sortie) par un
seul agent (objet tranchant ou projectile)
• Rupture : plaie de pleine épaisseur causée
par un objet mousse : ouverture du globe
de dedans en dehors sous l’effet de
l’augmentation de PIO
I - Plaies du globe
Effraction : mécanisme
lésionnel
– Conditions
• Energie cinétique et forme
(idéal = chirurgie)
– Lieux de rupture préférentielle
• Sous l’impact si localisé
• A distance si large
–
–
–
–
Limbe
Sclère sous insertions musculaires
Equateur
Cicatrices
Effraction
Conséquences de l ’effraction
pariétale
– dépressurisation
• vidange liquidienne
• migration du contenu oculaire
vers l’orifice de pénétration
• PIO basse
• décollement cilio-choroïdien
– ouverture au milieu extérieur
• risque infectieux :
endophtalmie
• libération d ’antigènes
« exclus »
Bilan lésionnel initial
Interrogatoire
• circonstances du traumatisme :
mécanisme, septicité
• antécédents ophtalmologiques :
chirurgie, acuité visuelle antérieure
(amblyopie…)
• vérification de l’immunité antitétanique
• traitement en cours : anticoagulants
• heure du dernier repas
Bilan lésionnel initial
– Examen ophtalmologique
• Fonction visuelle initiale ++ : intérêt
diagnostic, pronostic et médico-légal
(certificat médical initial)
• Examen biomicroscopique (lampe à
fente) bilatéral, comparatif, doux :
– annexes
– segment antérieur (pression oculaire)
– fond d’œil : examen non contact++
Miroir
mobile
Mode Mode
fente rétroillumination
Mesure de la pression intra-oculaire
Examen de l’angle irido-cornéen
Examen du fond d’oeil
Interposition d’une lentille grossissante entre le faisceau
de la lampe et l’oeil
Bilan lésionnel initial
• Diagnostic d’ouverture du globe certain
– plaie avec incarcération de tissus endoculaires
(hernie de l’iris, issue de vitré, de choroïde…)
– plaie avec signe de SEIDEL
– corps étranger intra-oculaire visible
– hypothalamie ou athalamie
• Mise en myosis en cas de CEIO irien
• Rupture traumatique du globe : plus souvent
limbique, rarement cornéenne pure, zone de
fragilité en arrière de l’insertion des muscles droits
• CE difficile à identifier au sein de l’iris
Bilan lésionnel initial
• Diagnostic d’ouverture du globe suspecté
– plaie palpébrale transfixiante
– hémorragie sous-conjonctivale
– chémosis localisé (issue de vitré ou
d’uvée)
– PIO basse
– inégalité de profondeur de chambre
antérieure
CAT ?
Prévention du risque infectieux
• Incidence de l’endophtalmie
– en l’absence de CE : dans 3 à 5% des cas
– avec CE : dans 10 à 20%
– germes incriminés
– cocci Gram positifs : 75% : Staphylococcus
epidermidis (30%), aureus Streptococcus
– germe particulier : Bacillus Cereus (30%),
responsable d'endophtalmies fulminantes (toxines),
résistant aux pénicillines et céphalosporines
– bacilles Gram négatif
=> urgence médicale dans l’urgence chirurgicale
Principes du traitement antiinfectieux
• ttt préventif
– dès que possible par voie intra-veineuse (3 j)
• fluoroquinolone (Tavanic) + C3G (Tienam) ;
• fluoroquinolone + fosfomycine si allergie Peni
• ttt maximal curatif
– AB IV + intra-oculaire (intra-vitréen)
• deux antibiotiques synergiques et complémentaires
– vancomycine (actif sur Gram+) 1mg + ceftazidime
(Fortum®) (actif sur Gram-) 1mg ou
– vancomycine + amikacine (0,2mg)
ATTENTION : Toujours penser au prélèvement local pour
antibiogramme
Principes du traitement antiinfectieux
• L’efficacité de l’injection intra-vitréenne d’antibiotique
à visée prophylactique a été démontrée sur des
modèles animaux
• IVT d’antibiotiques si au moins 2 des 3 facteurs de
risque suivants : 1
– délai de prise en charge supérieure à 24 heures
– rupture de la capsule postérieure
– septicité de l’agent traumatisant
1 Post traumatic endophtalitis; Rohan W. Essex. : Ophthalmology 2004; 111: 2015-2022
Recherche de corps étranger intra
oculaire (CEIO)
• systématique devant toute
plaie oculaire
• 2/3 des corps étrangers
restent dans la chambre
antérieure, l’iris, l’angle
irido-cornéen, et le cristallin
• 1/3 se loge dans le segment
postérieur :
– 75% se trouvent à la fin de
leur trajet en intravitréen,
– 19% sont intrarétiniens,
– et 6% sont sous-rétiniens.
Recherche de CEIO
• Métalliques radio-opaques
– fer (éclats d’outils) : le plus fréquent, magnétiques,
toxique
– cuivre (armes à feu) : non magnétique, toxique
– plomb (carabines à air comprimé, plomb de chasse,
pistolets à grenailles) : non magnétiques
– or, aluminium : non magnétique
• Non métalliques radio-transparents
– organiques : bois, cils, végétaux : septicité+++
– verres (pare brise) : bonne tolérance (PMMA)
Recherche de CEIO
En cas de corps étranger identifié
cliniquement, l’imagerie recherche les
corps étrangers passés inaperçus
Recherche de CEIO
Radiographies standards
• cliché simple de la face (blondeau)
et de profil
• clichés dans les principales
positions du regard pour préciser
l’emplacement
– mobile dans le même sens
que l’œil quand situé dans la
partie antérieure du globe
– mobile en sens inverse des
mouvements oculaires quant
situé dans la partie
postérieure
• mais
– ne dépiste que les corps
étrangers radio-opaques+++
– manque de repères précis
pour la chirurgie
Recherche de CEIO
• TDM oculo-orbitaire
– examen non contact,
– meilleure détection, retrouve et localise mieux les CE au sein des
remaniements vitréens : taille minimale détectable fonction
•
•
•
–
–
–
–
–
de l’appareillage,
de l’épaisseur des coupes (coupes fines++)
de la nature du CE (0,4mm si dense plus gros pour un fragment de bois)
localise parfaitement les CE rétro-oculaires (reconstruction 3D)
analyse de façon moins précise les lésions intraoculaires associées
analyse difficile des CE près de la sclère
surestime souvent la taille des CE
phénomènes de diffraction pouvant être gênants
• IRM contre-indiquée en cas de suspicion de
CE métallique
Recherche de CEIO
• Echographie en mode B
– Contre-indiquée à la phase aigüe
– Seulement si plaie bien coaptée, ou
dans les dépistages secondaires
après fermeture, en évitant tout appui
important sur le globe
– analyse précise des structures et
lésions intraoculaires (hémorragie
vitréenne, décollement de rétine, …)
– opérateur dépendant
– difficulté de mise en évidence du
CEIO en cas de vitré hématique
Choix du mode d’anesthésie
• Anesthésie générale
– indispensable dès que le geste envisagé est long et
complexe
• Anesthésie topique
– complétée le cas échéant d’injection de xylocaïne sans
conservateur en chambre antérieure ou d’infiltration sousténonienne
– possible sur patient coopérant avec lésions antérieures
limitées
• Anesthésie loco-régionale (péribulbaire) contreindiquée en raison des risques importants liés aux injections
rétro-oculaires sur œil ouvert (surpression postérieure pouvant
augmenter ou provoquer l’issue extra-oculaire de tissus)
Préparation psychologique
• expliquer autant que possible au patient
– le bilan lésionnel connu
– le traitement envisagé
• rester très réservé quant au pronostic
• en cas de délabrement oculaire majeur, l’éventualité
d’une énucléation d’emblée peut être évoquée, mais
le sacrifice d’un œil doit autant que possible être
réalisé dans un second temps
• Pbs juridiques et médico-légaux +++
– procédure contre le responsable présumé du traumatisme
(20%)
– examen détaillé dans le dossier médical
– CRO détaillé
Bases du traitement chirurgical
• Objectif : diagnostiquer et traiter toutes les lésions en
un seul temps opératoire
• Dans l’urgence, priorité : restauration de l’étanchéité
du globe
• Stratégie adaptée en fonction des constatations et
des difficultés per-opératoires conduisant parfois à
différer certains gestes
Plaies cornéennes
• Détermination exacte des limites de la plaie
– si atteinte du limbe scléro-cornéen, exploration
sclérale par désinsertion conjonctivale
• Nettoyage soigneux des berges
– rinçage au BSS® par canule
– parage a minima
– Recherche de brides vitréennes (spatule, bulle d’air)
• Reconstitution du volume de la chambre antérieure
– par injection de BSS ®, d’air ou de substance viscoélastique à viscosité élevée, indispensable en présence
d'une plaie importante et/ou compliquée;
– au travers des berges de la plaie ou par une voie d'abord
limbique, (athalamie avec cristallin au contact de la plaie)
Sutures de plaies cornéennes
• Principe des points
– profonds (3/4 épaisseur cornéenne),
prédescemétiques,
– non perforants
– à nœud enfoui
– fil : monofilament de nylon 10/0, monté sur
aiguille spatulée
– tendu sans excès (étanchéité sans traction)
– de 2 à 3mm de longueur
– perpendiculaires à l’axe de la plaie
• BUT : Minimiser l’ astigmatisme induit
Sutures de plaies de cornée
• Points séparés
– un point par millimètre de plaie environ
– régulièrement espacés et de taille
harmonieuse
– éviter les points au niveau de la zone
optique centrale (opacités cicatricielles
centrales supplémentaires)
• Surjet
– isocèle
– correctement tendu, ni trop lâche, ni trop
serré
– les deux extrémités une fois nouées doivent
être enfouies
Lésions de l’iris : hernie
• 1ere possibilité : réintégration
• extériorisation de tissu < 24 heures
• plaie non souillée
– lavage doux de l'iris hernié au BSS
– réintégration par pression directe douce à
la spatule
– injection de visco-élastique par la plaie,
reconstituant la chambre antérieure,
étalant l’iris à la surface du cristallin
– utilisation d’acétylcholine ou de
pilocarpine+++
Lésions de l’iris : hernie
• 2e possibilité : Résection irienne
– si hernie > 24 heures, plaie souillée, iris atone
déchiqueté
– réséquer aux microciseaux les éléments herniés ou
impossibles à réintégrer (facteurs de risque
inflammatoire et infectieux)
– selon l’importance de la résection irienne, faisant
risquer une photophobie importante et/ou une diplopie
monoculaire, effectuer des sutures iriennes ou
envisager le port de lentille à iris artificiel incorporé
Atteintes du cristallin : plaie
• Ouverture visible de la capsule et
présence de masses
cristalliniennes intumescentes en
chambre antérieure
• Traitement indispensable car :
– prévention des complications
immédiates (inflammation et
surpression oculaire)
– restauration de la transparence
des milieux nécessaire à
l'examen des lésions du
segment postérieur
Atteintes du cristallin : principe de la
chirurgie
• Nettoyage complet des masses en chambre
antérieure
– habituellement après suture de la plaie
cornéenne et abord limbique ou cornéen choisi
– régularisation et conservation capsulaires
maximales
– section éventuelle des mèches de vitré
• Insertion d’un cristallin artificiel
• parfois possible en fin d’intervention initiale,
si les conditions le permettent
• différée dans les autres cas
Plaies sclérales
• Antérieures
mêmes principes que pour les plaies
cornéennes
– monofilament de nylon plus gros (8/0 ou 9/0)
– éviter
• points perforants
• incarcération ciliaire
• inclusion de conjonctive ou de gaine du
globe (Tenon) dans les sutures
– si perte de substance, essai de comblement
par PTFE, greffon synthétique
Plaies sclérales
• Postérieures
– exploration soigneuse (dépose d’un muscle si besoin)
– résection éventuelle du tissu hernié :
• résection du vitré extériorisé avec des ciseaux fins au ras
de la sclère,
• hernie uvéale réintégrée au maximum,
• éviter toute excision ou incarcération de la rétine
– sutures au monofilament 8/0
– retinopexie préventive déconseillée (PVR++)
– pas de bénéfice prouvé d’une indentation préventive
– en cas de plaie perforante possibilité de suture uniquement de
la porte d’entrée antérieure en urgence, porte de sortie
suturée uniquement si accessible (cicatrisation spontanée en 5
à 7 jours)
Atteintes rétinochoroïdiennes
•
•
Plaie chorio-rétinienne sans décollement
– Photocoagulation endolaser autour si blessure rétinienne seule
– Pas de photocoagulation si plaie choriorétinienne avec hémorragie
sous rétinienne
Hématome sous rétinien
– drainage si rétromaculaire et récent
Atteintes rétinochoroïdiennes
•
•
Décollement de rétine avec plaie
– Mise en œuvre des techniques habituelles de traitement du
décollement de rétine
– Risque élevé de PVR secondaire -> vitrectomie aussi complète que
possible, tamponnement interne presque systématique (huile de
silicone)
Décollement Cilio-Choroïdien (DCC) important
– Mise en place d’une infusion dans la CA
– Ponction transsclérale évacuatrice
Vitrectomie
• chaque fois que la plaie, le corps étranger
ou des lésions associées (hémorragie,
infection) intéressent le segment
postérieur
Vitrectomie
Extraction du CEIO
• Intérêt d’une extraction précoce
– diminution du risque d’endophtalmie
– diminution de la réaction cellulaire
vitréenne et de son organisation à
l’origine de DR tractionnel
• Intérêt d’une extraction différée
– conditions opératoires et de visibilité
difficiles
– risque hémorragique important
– décollement postérieur du vitré
spontané
Complications des plaies perforantes
• Complications précoces
– infection
– anomalies de pression intraoculaire
– décollement de rétine : PVR,
rétraction secondaire avec
tractions sur la base du vitré et la
rétine périphérique
Complications des plaies perforantes
• Complications retardées
– Cataracte : liée au traumatisme ou aux traitements
entrepris
– Glaucome traumatique après plaie
• goniosynéchies sur athalamie
• synéchies postérieures avec séclusion pupillaire
• phakolyse
• bloc pupillaire par intumescence cristallinienne
• envahissement épithélial de l’angle
• glaucome cortisonique
– métalloses
– hyptonie oculaire et phtisie
Complications des plaies perforantes
• Ophthalmie sympathique
– uvéite auto-immune sévère atteignant en premier l’œil
blessé dit sympathisant puis l’œil contro-latéral dit
sympathysé (Ac dirigés contre Ag de la choroide)
– très rare ; surtout lorsque le corps ciliaire a été très impliqué
dans la plaie
– de quelques semaines à plusieurs années après le
traumatisme,
– traitement avant tout préventif : éviscération/énucléation de
tout œil remanié en voie d’atrophie sans possibilité de
récupération fonctionnelle et douloureux
– traitement curatif :
• atropine en collyre,
• corticothérapie locale et générale
• (+ agents cyctotoxiques ou antimétaboliques)
Pronostic
Très variable +++
• Facteurs de bon pronostic initiaux
– acuité visuelle
– absence de signe d’atteinte du nerf optique
– délai de prise en charge
– localisation antérieure de la plaie
• Lésions les plus péjoratives
• plaie cornéenne centrale
• impact maculaire
• hématome sous-maculaire
• impact sur le nerf optique
II- Corps étranger superficiel
La « poussière dans l’œil »
Corps étrangers
superficiels
Corps étrangers superficiels
• Œil
– de plus en plus rouge
– de plus en plus douloureux
• Interroger (accident de travail,
porteur de lentilles, VAT+++)
• Examiner
– anesthésie locale par collyre
oxybuprocaïne
– identifier (loupe + éclairage)
• Préparer l’ablation
– aiguille à corps étranger
– Anxiolyse …
– (Faire) penser à un éventuel
CEIO (Rx)
Corps étrangers superficiels
• Soins immédiats
– Collyre antibiotique préventif (tobramycine)
– pommade ophtalmique cicatrisante (Vitamine A) +++
– 1 goutte de cycloplégique (tropicamide (Mydriaticum),
Isopto-homatropine ou Atropine) pour diminuer les
douleurs ciliaires
– pansement occlusif
• Soins ultérieurs
– collyre antiseptique (ou antibiotique) 4 fois par jour 1
semaine
– pansement occlusif à garder tant que persistent les
douleurs +/- antalgiques
– Rappel VAT si besoin
• Faire contrôler la réépithélialisation cornéenne
(test à la fluorescéine) à 48H
III- Contusions oculaires
Contusions : mécanisme
lésionnel
Déformation complexe du globe
– Compression ->
racourcissement
antéropostérieur et étirement
équatorial
– Récupération par allongement
antéropostérieur et diminution
du diamètre équatorial
– Distension antéropostérieure
– Oscillations autour du point
de départ
Contusions oculaires
Fréquentes et le plus souvent
bénignes, mais gravité souvent difficile
à apprécier au stade initial :
TOUJOURS SE MEFIER +++ car
complications
potentielles
graves,
souvent secondaires
Vaisseaux->hémorragies (hyphéma,
hémorragie dans le vitré)
Iris et corps ciliaire
(inflammation et glaucome )
Cristallin (subluxation, luxation,
cataracte (souvent retardée))
Rétine (œdème contusif, décollement,
rupture de membranes sous-jacentes)
Association possible avec un traumatisme orbitaire
(penser à la fracture du plancher de l’orbite ->
radiographie en incidence de Blondeau)
Principales lésions contusives
Segment antérieur
– Cornée : œdème, ulcération, rupture Descemet (->
rétraction), +/- rupture kératotomie
– Angle iridocornéen : récession, déchirure
trabéculaire, cyclodialyse
– Uvée antérieure
• Iris : mydriase par sidération, rupture du
sphincter, désinsertion de la racine ->
iridodialyse, iridodonésis, déchirure stromale,
décharge pigmentaire
• corps ciliaire : sidération, rupture vasculaire
• Hyphéma (85% CC, 15% iris)
– Cristallin : opacification , rupture zonulaire, luxation,
subluxation
Hyphéma
• hyphéma
= rupture vasculaire irienne
–Mettre au repos + collyre AINS (Indocollyre*x4/j)
–Dilater d’emblée (Atropine x2/j) pour garder iris et
corps ciliaire stables et éviter la récidive hémorragique
–Résorption spontanée
• Evacuer si pas d ’amélioration notable à 48H
Contusions oculaires
Glaucome traumatique
– Mécanismes
• précoces
– lésions de l ’angle iridocornéen
– facteurs de surpression oculaire : libération de
prostaglandines, encombrement trabéculaire
• tardifs
– subluxation ou luxation cristallin
– vitré en chambre antérieure
– hyphéma massif prolongé
• après plaie
–
–
–
–
–
goniosynéchies sur athalamie
phakolyse
bloc pupillaire par intumescence cristallinienne
envahissement épithélial
métalloses
Contusions oculaires
Segment postérieur
C’est souvent pire derrière
et/ou plus tard ...
Hématome sous -rétinien
Maculopathie traumatique
Œdème de Berlin
Décollement de
rétine
Toujours contrôle ophtalmologique dès que possible
Rupture scléro-choroidienne après trauma contusif (balle de tennis)
IV- Plaies des annexes
Plaies des annexes
TOUJOURS éliminer une plaie du globe associée
• Type de plaie :
•
•
•
•
unique, multiple
franche / irrégulière
propre / souillée
perte de substance
• Localisation
• Paupières (releveur de la paupière, bord libre)
• Voies lacrymales
– Décalage entre les méats
– Sac lacrymal
• Conjonctive +/- muscle
Plaies des annexes : prise en
charge
• Délai : rapide mais pas urgent < 36H
• Anesthésie :
– AG : plaies complexes
– AL : plaies simples, limitées
• EXPLORATION ++++ (plaie du globe, muscle…)
• Traitement totalement reconstructeur
– Bords libres : affrontement parfait - ligne grise (risque kératite par
frottement)
– canalicules/méats lacrymaux : intubation par sonde monoK ou biK
(risque larmoiement secondaire) 4 à 6 mois
– Plaie par morsure : attendre 24H pour diminution de l’œdème
• Penser au statut anti-tétanique
V- Brûlures chimiques
Brûlures chimiques
• Urgences extrêmes, où l’attitude
au cours des premières minutes
axée sur le lavage joue un rôle
capital sur le pronostic
• Gravité base >> acide
(coagulation protéique différente)
• Une seule attitude :
LAVER, LAVER, LAVER !
• Idéal : sérum physiologique >
1/4H
• Evaluer ensuite les dégats après
instillation anesthésique (calme)
et fluorescéine (évalue la
profondeur des lésions)
• Collyre corticoide
Contrôle ophtalmologique dès
que possible
Le lavage oculaire
• Buts
– évacuer
• projections souillées ou contaminantes
– limiter
• quantité et diffusion des projections
chimiques
• Moyens
– Soluté de rincage oculaire (isotonique,
pH)
– Après anesthésie de contact si possible
– Lavage abondant, prolongé, avec jet doux
• éviter le jet direct sur la cornée
• éverser les paupières l ’une après l ’autre
• récupération du liquide sur compresse +/haricot
Prise en charge chirurgicale
• Greffe de membrane amniotique
– Tissu prélevé sur le placenta en post partum
immédiat
– Effet « tampon » pour neutraliser le pH
– Prévient les symblépharons
– Utile si atteinte limbique
VI- Fractures de l’orbite
Fracture de l’orbite
Le rebord orbitaire, épais et solide, ne se
rompt que lors d’un traumatisme violent.
Les parois fines qui le poursuivent en
arrière peuvent se fracturer (surtout le
plancher) par effet de cintrage lors d’un
choc moins violent
La situation de l’orbite explique
l’intrication possible à son niveau de
pathologies ORL, neuro-chirurgicales,
maxillo-faciales et ophtalmologiques.
Fracture de l ’orbite
•
Œdème et hématome orbitopalpébral souvent au premier plan
(laisser « dégonfler » sous Sterdex*
x2/j)
•
Une seule vraie urgence OPH : la
« fracture en trappe » : diplopie
douloureuse dans le regard en haut
(incarcération du corps musculaire du
muscle droit inférieur)
•
Réaliser toujours un bilan craniofacial (au moins Rx Blondeau) : les
dangers les plus importants sont
ailleurs (base du crane)
La plus fréquente :
le plancher
Un signe important : anesthésie ou hypoesthésie
infra-orbitaire (joue + 2 incisives)
Conclusion
• Traumatismes oculaires =
potentiellement graves
• Méconnaissance de lésions sévères ou
dangereuses si examen non rigoureux
• Orienter vers un ophtalmologiste pour
bilan et prise en charge
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