John Maynard Keynes

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John Maynard Keynes
Pol. 1900
Christian Deblock
Keynes :
1883 - 1946
The Economic Consequences of the
Peace (1919)
A Tract on Monetary Reform (1923)
Am I a Liberal? (1925)
The End of Laissez-faire (1926)
Treatise on Money (1930)
The General Theory of Employment,
Interest and Money (1936)
John Maynard Keynes et le secrétaire
au Trésor, Henry Morgenthau jr.
Quelques opinions
• Keynes : « La raison de l’homme économique
rationnel d’Adam Smith, pondérée par l’éthique »
(Velupillai, 1990, p. 35.)
• « L’Œuvre de Keynes s’insère dans une tradition
interventionniste éclairée qui récuse et le laissez-faire,
par intelligence prudente, et le socialisme, par
conviction profonde » (Garcia, 1987, p. 30)
Citations de Keynes
1. L’équilibre
2. L’emploi et les revenus
3. Le rôle de l’État
4. L’homme d’influence
1. L’équilibre et l’autorégulation (Power in Plenty : Is
Economic System Self-Adjusting ?, 1934)
2. L’emploi et les revenus (Notes finales, 1936)
« Les deux vices marquants du monde économique où
nous vivons sont le premier que le plein emploi n'y est pas
assuré, le second que la répartition de la fortune et du
revenu y est arbitraire et manque d'équité. »
3. L’État
• « L'élargissement des fonctions de l'État (…) semblerait à un publiciste du
XIXe siècle ou à un financier américain d'aujourd'hui une horrible infraction
aux principes individualistes. Cet élargissement nous apparaît au contraire et
comme le seul moyen d'éviter une complète destruction des institutions
économiques actuelles et comme la condition d'un heureux exercice de
l'initiative individuelle. » (Théorie générale, p. 394)
• « Les régimes autoritaires contemporains paraissent résoudre le problème du
chômage aux dépens de la liberté et du rendement individuels. Il est certain
que le monde ne supportera plus très longtemps l'état de chômage qui, en
dehors de courts intervalles d'emballement, est une conséquence, et à notre
avis une conséquence inévitable, de l'individualisme tel qu'il apparaît dans le
régime capitaliste moderne. Mais une analyse correcte du problème permet de
remédier au mal sans sacrifier la liberté ni le rendement. » (Ibidem)
• « Hors la nécessité d'une direction centrale pour maintenir la correspondance
entre la propension à consommer et l'incitation à investir, il n'y a pas plus de
raison qu'auparavant de socialiser la vie économique. » (Ibidem)
4. L’homme d’influence
« Abstraction faite de cette disposition d'esprit particulière à
l'époque, les idées, justes ou fausses, des philosophes de
l'économie et de la politique ont plus d'importance qu'on ne le
pense généralement. A vrai dire le monde est presque
exclusivement mené par elles. Les hommes d'action qui se
croient parfaitement affranchis des influences doctrinales sont
d'ordinaire les esclaves de quelque économiste passé. (…) Nous
sommes convaincu qu'on exagère grandement la force des
intérêts constitués, par rapport à l'empire qu'acquièrent
progressivement les idées. »
Deux remarques
1)
Les propos et l’influence de J. M. Keynes n’auraient pas été aussi grands s’ils
n’avaient été étayés par une théorie qui, pour être convaincante, offrait également
des perspectives pratiques.
2)
« Il reste que si l'évolution du capitalisme à l'ancienne mode vers le capitalisme à
la nouvelle mode n'avait dépendu que de la conversion intellectuelle au système
keynésien, elle n'aurait eu peu de chances d'aller aussi loin. Après tout, nous
avons eu maintes fois depuis la Guerre l'occasion de constater que des gens en
place, croyant s'être pénétré des vérités économiques keynésiennes appliquaient
en toute urgence une politique différente et souvent opposée à elles... Ce qui est
caractéristique de la période d'après-guerre, c'est que diverses forces
indépendantes se sont conjuguées pour accroître les moyens de régulation de
l'économie, tout en maintenant le niveau de la demande à un très haut niveau,
les gouvernements ont aussi eu le temps d'étudier les interventions les plus
appropriées sans provoquer de désastre au cours de cet apprentissage. » (Andrew
Shonfield, Le capitalisme d'aujourd'hui, Paris, Gallimard, 1967, p. 64).
Les thèses de la Théorie
générale
• La distinction entre
•
•
les comportements individuels et le fonctionnement du système économique (Micro/Macro)
Le corpus académique (école classique) et la réalité (rigidités, comportements, habitudes,
anticipations, conventions collectives, préférences pour la liquidité etc)
• Le rejet de la loi de Say, et analyse de la demande effective
•
« En d'autres termes elle (la demande effective) est la somme des dépenses de consommation et
des dépenses d'investissement, telles que les entrepreneurs les prévoient lorsqu'ils fixent le
volume de l'emploi. (…) Elle est une demande attendue et c'est par là qu'elle se distingue du
revenu. » (Annexe, TG)
• L’épargne (propension à épargner/consommer) et l’investissement
(efficacité marginale du capital), deux fonctions distinctes
• Le salaire, à la fois un prix et un revenu. Le revenu, la pièce centrale du
circuit économique
•
« Le revenu et l'emploi varient parallèlement et sont les variables dépendantes du système. »
Annexe, TG)
Les implications (1)
(1) La distinction entre le micro et la macro permet non seulement de
montrer que le bien commun obéit à une logique différente de l’intérêt
individuel, mais également de réintroduire dans l’analyse économique le
circuit économique. On aurait ainsi deux niveaux d’analyse : le niveau
micro-économique avec ses rationalités utilitaires et le niveau macroéconomique avec son circuit et sa cohésion d’ensemble.
(2) Une fois le circuit réintroduit, la question est de déterminer comment
réaliser l’équilibre, et ce dans un contexte où les décisions de produire et
de consommer relèvent des anticipations et de la façon dont les acteurs
voient le futur. Keynes se démarquent ici des classiques, du moins du
courant classique qui voyait dans la production l’origine de l’instabilité
du capitalisme. La question demeure néanmoins posée : comment
rendre le capitalisme raisonnable ?
Les implications (2)
(3) Le système est en situation d’équilibre instable, voire de
déséquilibre permanent. Et ce du fait que ceux qui produisent ne
sont pas les mêmes que ceux qui dépensent, ou pour dire les
choses autrement du fait que ceux qui investissent ne sont pas
ceux qui épargnent. Cette façon de voir les choses permet à
Keynes d’avoir un pied dans la sphère réelle (la production et la
demande) et l’autre dans la sphère financière.
(4) Considérer que le salaire est à la fois un prix et un revenu permet
de comprendre non seulement pourquoi et comment l’argent
circule, mais aussi comment le revenu, par l’entremise du
multiplicateur, devient créateur / destructeur d’emplois.
« Rendre le capitalisme
raisonnable »
• Keynes et Commons ont en commun deux idées :
(1)Il est possible de rendre le capitalisme raisonnable
(1)L’action collective se distingue de l’action individuelle
Note : ne pas confondre la conception de Commons de l’action
collective de celle de Mancur Olson
L’approche de Keynes privilégie l’action de l’État alors que
Commons a plutôt tendance à mettre l’accent sur les
« capabilités » (Sen) et la négociation collective.
Le circuit et
la demande effective
• Économie fermée
•
Y : revenu
•
C : consommation
•
I : investissement
•
E : épargne
• Y=C+I
• C=a+c.Y
•
c : propension à consommer / s = (1 – c) : propension à épargner
• E = Y – C = Y – (a + c Y) = (1 – c) Y – a
• I dépend de l’efficacité marginale du capital (rendement anticipé)
• E=I
Équilibre de sous-emploi : I = (1 –c) Y - a
La demande effective
L’épargne et l’investissement
Relever la demande pour
atteindre le plein-emploi
Comment atteindre
le plein-emploi ?
• E=I
Équilibre de sous-emploi : I = (1 –c) Y – a
• La dépense publique (G) doit augmenter le revenu (la
demande) et permettre d’atteindre le plein-emploi
• Y* =( c Y* + a ) + I + G
• Il faut tenir compte du multiplicateur de revenu
• ∆Y ( 1 – c) = G
• ∆Y = G / (1 – c)
• Plus la propension à consommer est élevée, plus l’impact de la
dépense sur le revenu sera élevé
Le multiplicateur –
l’accélérateur
La révolution keynésienne
• William Beveridge (1879 – 1963)
• Rapport sur les assurances sociales et les services connexes
(1942)
• Du travail pour tous dans une société libre (1944)
• La thèse de Andrew Shonflield (Le capitalisme d’aujourd’hui)
• Paul A. Samuelson et l’économie mixte : les différents
modèles
• L’argument de Musgrave : les trois départements
• Allocation des ressources (croissance)
• Stabilisation
• Répartition
Le débat sur les politiques
• 1. Politique budgétaire ou politique monétaire ?
• Le mixage (policy mix)
• 2. La politique budgétaire : diminuer les impôts ou
augmenter les dépenses ?
• 3. Le fine tuning
• 4. Le budget fonctionnel
• 5. Les stabilisateurs automatiques
• 6. L’économie mixte
La stabilisation de l’économie
Inflation
PIB
Chômage
Budget fonctionnel
+
-
Le policy mix
Expansion ----
Récession ---
Surchauffe (inflation)
Sous-emploi (chômage)
Dépenses
Recettes
Freinage
Augmentation
Augmentation
Réduction
Crédit
Taux d’intérêt
Réduction
Augmentation
Augmentation
Réduction
Contrôle
Amélioration
Freinage graduel
Soutien
Politique budgétaire
Politique monétaire
Politique des revenus
Stabilisateurs automatiques
Le carré
magique de la
croissance
Nicholas Kaldor
(1908-1986)
La courbe de
Phillips
A. William Phillips (1915-1975)
La politique économique (1)
• Jan Tinbergen (1903-1994) :“La politique économique
consiste dans la manipulation délibérée d'un certain
nombre de moyens mis en œuvre pour atteindre
certaines fins”
• Les cinq phases de la politique économique
•
•
•
•
•
Phase 1 : Connaissance de la situation existante
Phase 2 : Analyse des écarts ou des problèmes
Phase 3 : Examen des interventions possibles
Phase 4 : Choix des techniques d’intervention
Phase 5 : La mise en œuvre des décisions
• La typologie de Musgrave
• Production et allocation des ressources
• Optimalité : consiste à utiliser les ressources disponibles de façon
à en tirer le maximum de satisfaction pour les individus.
• Les défaillances de l’économie de marché. deux situations :
• biens publics
• externalités : le marché produit trop ou pas assez de ces biens
selon que les externalités sont positives ou négatives.
Subvention, réglementation, taxation.
• La stabilisation économique est orientée vers l’action
contracyclique (empêcher la surchauffe de l’économie en période
de forte croissance et empêcher le glissement de celle-ci dans la
récession).
• La redistribution des revenus et des richesses
• corriger les tendances naturelles aux inégalités, par des actions
fiscales ou normatives positives.
• État se substitue aux mécanismes du marché.
La politique économique (2)
• Jack Hayward :
“ Processus qui permet aux acteurs de contribuer aux
décisions gouvernementales sur la façon dont les objectifs
économiques doivent être réalisés par les institutions
existantes (ou réorganisées, ou nouvelles) à l’aide des
moyens d’action disponibles.”
Hayward (suite)
Processus : formulation, élaboration, décision, mise en
œuvre, évaluation.
Acteurs :
responsables politiques, fonctionnaires,
organismes de gestion économique publiques ou
parapubliques (B centrale, Commission), dirigeants des
entreprises, dirigeants des syndicats, organismes de
mobilisation, légitimation des politiques économiques
Différences d’interprétation et de conciliation des divers
objectifs, à un moment donné, pays donné, et choix des
institutions et mode d’intervention = politique
économique.
Pour conclure
• 1. Le modèle hydraulique et le débat politique
• 2. Les anticipations
• 3. L’économie fermée/ouverte
• Le commerce international
• La mobilité des capitaux
• La concurrence fiscale
• 4. Intervention de l’État et économie privée
• Planification indicative, régulation directe et réglementation
• Le poids des dépenses publiques
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