PARTIE 1 : INTRODUCTION A L’ANALYSE ECONOMIQUE : ECONOMIE = OIKOS / NOMOS Maison Administration L’économie étudie la façon dont les individus ou les sociétés utilisent des ressources rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins. Economie = Façon particulière de voir les comportements humains. Analyse micro-économique et macro-économique : - Micro-économie = Etude des comportements individuels. - Macro-économie = Etude des phénomènes de société. I – Nature de l’ activité économique : « La civilisation est la création indéfini des besoins dont on a besoin ». M.TWAIN La définition met en avant 2 mots clés : - Le besoin - Les ressources rares - Le besoin : De tout temps, chaque individus a éprouvés un certain nombre de besoins - Les ressources rares : Peu à peu, les individus ont connus des désirs nouveaux liés à son existence même. On peut classer ces besoins selon 3 catégories : leur nature, leur urgence, leur solvabilité. (progrès technique) permettant de transformer de simples désirs en véritable besoin. La rareté est l’état de ce qui n’existe qu’en petite quantité. Il existe des biens libres et des biens économiques. A) Analyse des besoins : 1) Qu’est-ce qu’un besoin ? Un besoin est un sentiment de frustration qui pousse au désir de posséder. Deux phénomènes ont permis la généralisation de nouveaux besoins : processus d’imitation et le développement de la publicité. La multitude des besoins nous impose d’en faire un classement pour pouvoir les étudier. 2) Classification des besoins : + Par la nature : (voir « La pyramide de Maslow ») L’individu commence à satisfaire le niveau 1. A mesure que son besoin est satisfait, l’intensité diminue jusqu’à satisfaction des autres niveaux. + Selon leur mode de satisfaction : Distinction entre besoin individuel et besoin collectif. Un besoin est individuel lorsque la satisfaction se fait par un individu et un seul. Un besoin collectif est satisfait pour une collectivité. Remarque : Les besoins individuels et collectifs sont interdépendants. La satisfaction des uns est liée à celle des autres. Dans tous les cas, le besoin est satisfait par la consommation d’un bien. Si la nature nous offre gratuitement quelques éléments, le travail nécessaire pour lutter contre la rareté est transformer en ressources naturelles. B) Analyse des biens : 1) Qu’est-ce qu’un bien ? Tout éléments matériels ou non qui permet de satisfaire un besoin. + Un bien économique = C’est un bien rare qui résulte du travail humain. Il possède une valeur d’échange. + Un bien libre = Il existe en quantité illimité (en principe) disponible gratuitement et sans travail. Remarque : Un bien n’est pas une ressource ! + le bien = Elément apte à satisfaire les aspirations des hommes. + La ressource = Elément qui permet de produire le bien. 2) Classification des biens : (voir polycopié) C) Rareté = Choix & Sacrifices : Confronté à la rareté, les individus doivent s’organiser et faire des choix afin de résoudre des problèmes économiques. L’économie est donc le lieu ou la production de biens, réultant de l’interaction constante entre les aspirations et les ressources. 1) Une dotation particulière en ressources : Il ressort que les possibilités de production d’espace économique donné dépendent prioritairement de sa dotation en ressources. - Les ressources humaines (travail) qui traduisent les capacités physiques et intellectuelles que les membres d’une société peuvent mettre au service de l’économie (production). - Les ressources naturelles. - Les ressources accumulées (capitaux). Ce sont les ressources produites, utilisées ou misent en réserve pour accompagner la production. 2) Problèmes économiques fondamentaux : Les économistes cherchent à résoudre 2 problèmes : - L’allocation des ressources : déterminer l’emploi des ressources entre les différentes productions possibles (répondre à 2 questions « Qu’est-ce qu’on produit ?, et comment ? »). - Répartition (« Pour qui ? ») : déterminer quels sont les agents économiques qui recevront les fruits de la production. Remarque : Ces 2 problèmes amènent à distinguer 3 fonctions économiques : La production La répartition La dépense (consommation + investissement) 3) Coût d’opportunité : La rareté nous oblige à renoncer à certains objectifs de production aux profits d’autres. Produire plus d’un bien implique que l’on produise moins d’un autre, on parle alors de coût d’opportunité. Ici, l’analyse économique apparaît comme la « science des choix ». Chaque société est confronté à des arbitrages sur la manière d’utiliser les ressources rares et de les répartir entre les participants. Ces problèmes et ces questions supposent préalablement l’existence d’un mode d’organisation économique (système économique). (voir polycopié) II – Le rôle de l’économie : L’économie est une science sociale qui fait appel à de multiples concepts (sociologie, culture, politique). A) Les difficultés rencontrées : 1) L’économie est une science humaine : L’Homme en tant qu’objet d’étude pose des problèmes de formalisation. Par conséquent, l’économiste ne peut que dresser des hypothèses de comportements. 2) Difficile neutralité de l’économiste : Vis-à-vis des faits économiques, il est difficile de faire abstraction de ses préjugés. La distinction entre le jugement de faits et le jugement de valeur fonde la séparation que l’on fait entre l’économie positive et l’économie normative. B) Ce qui est ? (positive) / Ce qui doit être ? (normative) : + L’approche positive analyse et décrit les faits économiques tels qu’ils existent. Ici on étudie les moyens à mettre en œuvre. C’est une démarche scientifique qui tend à vérifier les hypothèses émises et confrontées au fait. + L’approche normative est l’analyse prospective qui consiste à rechercher ce que serait les faits si on adaptait une politique économique différente. Cette tâche est plutôt du domaine politique puisqu’il s’agit de définir la meilleure situation à atteindre. III – Méthodes d’analyse : A)Micro / Macro : Les économistes néoclassiques accordent leurs préférences à une approche micro, tandis que les Keynésiens privilégient la macro. 1)Approche micro-économique : Cela consiste à expliquer les phénomènes éco. A partir de l’analyse des comportements individuels des producteurs, des consommateurs et de leur interaction sur les marchés (1870 – WALRAS, MENGER, JEVONS). 2) Approche macro-économique : Cela consiste à rendre compte des phénomènes économiques en construisant des quantités globales (elles s’appellent « agrégats », Ex : le PIB, taux de chômage,…). Il s’agit d’analyser le consommateur, le producteur, non pas en tant que tel mais à travers la consommation ou la production (1936 – Analyse proposée par Keynes). B) Comptabilité nationale : Les comptabilités nationale sont critiquées par Keynes, notamment sur le fait du manque de fiabilité des informations disponibles et exprimées par les agents économiques. 1) Critique Keynésiennes de la micro-éco. : Selon Keynes, l’approche micro est insuffisante car elle peut conduire à des « erreurs », les décisions individuelles supposées rationnelles par les néoclassiques ne sont pas nécessairement l’expression de résultats globaux satisfaisants. Les équilibres micro-éco. ne sont pas spontanés (plein emploi, croissance,…), pour les atteindre, il est nécessaire que l’Etat dispose de données globales et chiffrées de l’économie nationale. 2) Rôle de la comptabilité nationale : Elle poursuite l’objectif de rendre compte aussi exactement que possible des actions économiques effectuées par les agents (ça concerne la production, la consommation, l’investissement,…). L’INSEE (Institut Nationale des Statistiques et des Etudes Economiques) établit les comptes de la nation. IV – Les différents courants : A) Le courant libéral classique et néoclassique : Tous partagent l’idée selon laquelle l’initiative individuelle est la plus à même de permettre la réalisation de l’intérêt général (= le bien-être collectif). 1) Efficacité de l’économie de marché : L’individu libre et rationnel est le fondement de l’économie de marché. Selon les libéraux, les individus doivent être libres parce qu’il sont le plus à même de satisfaire leurs intérêts propres. Ainsi, il négocie le contenus des contrats qu’il forme et s’engage à les respecter. Le fonctionnement du marché génère une efficacité maximale pourvu que les individus soient laissés libres d’agir. Les libéraux sont partisans du libre échange entre les pays. La stimulation de la concurrence entre les producteurs entraîne une meilleure prospérité pour tous. L’intérêt général est le produit de la multitude des intérêts individuels exprimés librement sur le marché. Adams SMITH a décrit cette supériorité de l’économie de marché dans la métaphore de la « main invisible ». 2) Limitation du rôle de l’Etat : L’Etat libéral est un « état gendarme » qui a pour rôle de protéger l’exercice des libertés individuelles (liberté d’entreprendre, droit de contracter, droit de propriété). 3) En pratique : - « Le laisser-faire » = On laisse joués les mécanismes de marché (déréglementations, privatisations). - « Le laisser-passer » = Libre circulation des marchandises entre les pays. - « Les politiques de l’offre » = Stimuler la production en incitant les entrepreneurs à investir, les salariés à travailler, les épargnants à épargner plus,… (la baisse des impôts, la suppression des réglementations sont des politiques privilégiées). B) Le courant Marxiste : Cela fait référence à Karl MARX (1818-1883). Il analyse les contradictions sociales et économiques du Capitalisme aboutissant inéluctablement au Communisme. 1) La plus-value : Fondement de la lutte des classes : L’entrepreneur loue la force de travail des travailleurs et en retire la plus-value ( ici, c’est la profit). Marx privilégie une théorie de la valeur travail : chaque marchandise acquiert une valeur plus ou moins importante selon le temps qu’il faut pour la produire. Le prix de la force de travail s’établit à sa valeur d’échange, c’est à dire le temps qu’il faut pour produire cette force de travail (sommeil, nourriture,…). Par contre, le Capitalisme peut utiliser cette force de travail à sa valeur d’usage (= temps pendant lequel un individu est apte à travailler). La différence entre la valeur d’usage et la valeur d’échange correspond à la plus-value. La théorie de la plus-value est le fondement de la lutte des classes : - Le Capitalisme cherche à accroître son profit, hors ceci n’est possible qu’en entrant en conflit social ouvert avec les travailleurs (temps de travail, salaire et masse salariale). - Il est injuste qu’un homme puisse exploiter un autre homme par l’achat de sa force de travail. Le Communisme doit donc à terme supprimer cette source d’exploitation (la lutte des classes). 2) Crises économiques du Capitalisme : Les crises de surproduction sont inscrites dans le fonctionnement même du Capitalisme. Recherche du profit + Concurrence On augmente l’investissement Baisse de la modernisation - baisse du taux de profit - baisse des salaires hausse chômage sous consommation sur le marché Pour sortir de la crise et restaurer le taux de profit, les entreprises les plus puissantes accentues leurs efforts de modernisation, ce qui contribue à augmenter les crises du Capitalisme. C) Le courant Keynésien : L’œuvre de Keynes peut être analysée comme une volonté de réformer le système Capitaliste. 1) Défaillances de l’économie de marché : Keynes considère que la « main invisible » n’est pas infaillible. Les comportements individuels peuvent parfaitement aboutir à certains déséquilibres partiels sur certains marchés et pour cela il donne 2 raisons: - les salaires et les prix sont rigides à la baisse. - la baisse des prix et des salaires a des effets pervers (la baisse des prix et des salaires provoquent des anticipations pessimistes, des investisseurs notamment, ce qui est à l’origine d’une dégradation de l’activité. 2) Légitimation de l’intervention de l’Etat : Ici, l’Etat est un Etat providence. Il est désormais un acteur à part entière de l’économie de marché. En raison des déficiences du marché, la mise en place de politiques économiques s’avère nécessaire (objectif : le plein emploi, recherche de la croissance, l’équilibre du commerce extérieur,…). Keynes privilégie la politique budgétaire par l’accroissement des dépenses publiques supposée permettre une relance de la demande et ainsi créer de nouveaux débouchés pour les offreurs. 3) Keynes, en pratique : Le « pilotage » de la demande, depuis 45 jusqu aux années 70, est d’inspiration keynésienne. - Une demande « trop » dynamique (consommation et investissement) ; ici l’offre est insuffisante, ce qui entraîne une hausse des prix. Dès lors, une politique de rigueur budgétaire est nécessaire pour réduire la demande excédentaire. - Le cas d’une demande insuffisante ; ici, c’est le synonyme du chômage et d’une croissance ralentie. Une politique de relance budgétaire par le déficit va permettre de retrouver un équilibre offre-demande. Concernant Keynes, le social n’est plus considéré comme un coût pour l’ économie. La contestation de ses idées datent du début des années 80. Elle tient à l’incapacité des instruments keynésiens à lutter en même temps contre chômage et inflation.