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3.2.4.2. Formation de l'endoderme et du mésoderme
Au centre de la ligne primitive se creuse un sillon par invagination des cellules
épiblatiques : la gouttière primitive. Les cellules de l'épiblaste qui s'invaginent se
différencient en cellules mésodermiques et rejoignent la cavité blastocoelique pour constituer
une assise cellulaire séparant l'épiblaste de l'hypoblaste. Cette nouvelle assise constitue le
mésoderme. Ce feuillet mésodermique s'étale latéralement et antérieurement pour entourer
l'extrémité craniâle de la ligne primitive (figures 3.5 et 3.6). La cavité blastocoelique
disparaît progressivement.
Les cellules mésodermiques qui rejoignent l'hypoblaste le long de la ligne primitive
s'insinuent entre les cellules hypoblastiques et les déplacent vers la périphérie de la cavité
blastocoelique. Elles se différencient en endoderme embryonnaire. Les cellules
hypoblastiques refoulées deviennent l'endoderme extraembryonnaire (figure 3.7).
3.2.4.3. Régression de la ligne primitive et formation de la notochorde
La ligne primitive cesse de s'allonger par son extrémité craniâle car les cellules
épiblastiques qui s'invaginent pour former le mésoderme n'y sont plus remplacées. Le disque
embryonnaire, lui, continue de s'étendre si bien que la ligne primitive paraît régresser et le
nœud de Hensen recule.
Au cours de ce mouvement, les cellules mésodermiques du nœud de Hensen élaborent,
sous l'épiblaste, un axe mésodermique médian qui s'étire par le recul du nœud et l'allongement
du disque embryonnaire: la notochorde (figure 3.6).
La gastrulation aviaire commence quelques heures après l'ovoposition, soit 24 à 30
heures après la ponte ovulaire. La ligne primitive atteint sa longueur maximale (2 mm) 18
heures plus tard et disparaît après 2,5 jours d'incubation.
Lorsque la ligne primitive a complètement régressé et qu'aucune cellule
mésodermique n'est plus produite par l'épiblaste, la gastrulation est terminée. Les cellules
épiblastiques restées en surface forment l'ectoderme.
Les marges latérales du mésoderme constituent le mésoderme latéral. Elles s'étendent
latéralement et rostralement pour se rejoindre sur la ligne médiane en avant de l'embryon. Ce
mésoderme latéral se sépare en deux feuillets : le feuillet pariétal ou somatique et le feuillet
viscéral ou splanchnique. Ces deux feuillets délimitent deux nouvelles cavités qui
fusionneront par la suite pour constituer le coelome. Le mésoderme latéral participe à la
formation des annexes extraembryonnaires ainsi qu'au système musculaire et cutané du
fœtus. Les dernières cellules mésodermiques produites demeurent sous l'ectoderme, près de
l'axe médian et forment le mésoderme paraxial qui est à l'origine des somites (musculature,
squelette, derme). Chaque somite sera relié au mésoderme latéral par un étroit pont
mésodermique : le néphrotome. Ce dernier est à l'origine des reins et des gonades.