6 - SIGNES D`ALERTE (suite)

publicité
FORMATION
« Actualisation des connaissances
sur l’autisme »
sommaire
1- Définitions
2- Comorbidité
3- Prévalence
4- Etiologie
5- modes de début
6- Signes d’alerte
7- Signes à la phase d’état
8- Formes cliniques
9- diagnostic différentiel
10- conduite à tenir
11- Spécificités sensorielles
12- Spécificités émotionnelles & affectives
13- Spécificités cognitives
14- Différents types de prise en charge institutionnelle
15- La place des parents
16- Les approches structurées
1
1 - DEFINITIONS

L’autisme est un concept purement clinique

Pas de marqueur biologique connu à ce jour

C’est un SYNDROME susceptible d’apparaître et de se développer dans des contextes variés.

C’est un TROUBLE DU DEVELOPPEMENT
qui fait partie d’un ensemble hétérogène plus vaste appelé
« Troubles envahissants du DEVELOPPEMENT » (C.I.M. 10)

Trois caractéristiques fondamentales des T.E.D. :
 Perturbations qualitatives dans les domaines des interactions sociales réciproques et
de la communication
 Répertoire d’intérêts et d’activités restreint, stéréotypé et répétitif
 Caractère envahissant (permanent) de ces troubles sur le fonctionnement du sujet

« Utiliser au besoin un code supplémentaire pour identifier toute affection médicale
associée, de même que le retard mental. »
C.I.M. 10: TROUBLES ENVAHISSANTS DU
DEVELOPPEMENT
(F84)


F84 0 autisme infantile
≡ début manifeste avant 3 ans
≡ présence éventuelle d’autres signes (non spécifiques) : phobies, troubles du sommeil & de l’alimentation,
crises de colère, gestes auto-agressifs
F84 1 autisme atypique
≡ par l’âge de début apparent,
≡ par le caractère incomplet du tableau,
≡ fréquente association à un retard mental profond et/ou à des troubles sévères du langage

F84 2 Syndrome de Rett
≡ trouble « désintégratif » : développement initial apparemment normal
≡ uniquement chez les filles
≡ ralentissement du développement crânien
≡ perte des mouvements volontaires des mains, hyperventilation, apraxie puis apparition de mouvements
choréo-athétosiques

F84 3 Autre trouble désintégratif de l’enfance
≡ développement normal au moins jusqu’à 2 ans
≡ régression, qui débute en moyenne vers 3 ans ½
≡ évolution vers un retard mental sévère

F84 4 Hyperactivité associée à un retard mental et à des mouvements stéréotypés
C.I.M. 10: TROUBLES ENVAHISSANTS DU
DEVELOPPEMENT (suite)
F84
5 Syndrome d’Asperger
≡ même clinique que dans l’autisme, mais
≡ niveau de langage normal ou subnormal
≡ efficience intellectuelle globale normale avec hétérogénéité des résultats partiels
F84
8 Autres troubles envahissants du développement
F84
9 Trouble envahissant du développement sans précision
C.I.M. 10: définition internationale de l’autisme



Énumération de 12 items regroupés en 3 principaux « chapitres »(trépied de Rutter)
6 réponses positives dont au moins 2 dans le 1er et 1 dans chacun des deux autres
1 - altérations qualitatives des interactions sociales réciproques:





absence d’utilisation adéquate des interactions du contact oculaire, de l’expression faciale,
de l’attitude corporelle et de la gestualité pour réguler les interactions sociales
Incapacité à développer des relations avec des pairs impliquant un partage mutuel d’intérêts,
d’activités et d’émotions ( bien qu’existent de nombreuses occasions, et en tenant compte de
l’âge)
Manque de réciprocité émotionnelle, ou manque de modulation du comportement selon le
contexte social, ou faible intégration de comportements sociaux, émotionnels et communicatifs
Ne cherche pas spontanément à partager son plaisir, ses intérêts ou ses succès avec
d’autres personnes
2 - altérations qualitatives de la communication




retard ou absence totale de développement du langage oral sans tentative de communiquer
par le geste ou la mimique
Incapacité relative à engager / à maintenir une véritable conversation
Usage stéréotypé & répétitif du langage, ou utilisation idiosyncrasique de mots ou de
phrases
Absence de jeu de « faire semblant » varié et spontané ou (dans le jeune âge), absence de jeu
d’imitation sociale
C.I.M. 10: définition internationale de l’autisme (suite)

3 – caractère restreint, répétitif & stéréotypé des comportements, des intérêts
et des activités

Préoccupation marquée pour un / plusieurs centres d’intérêts stéréotypés et restreints,
anormaux
- par leur contenu ou leur focalisation,
- ou par leur intensité ou par leur caractère limité

Adhésion apparemment compulsive à des habitudes ou à des rituels spécifiques non
fonctionnels

Maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs, par exemple battements ou torsion des mains
ou des doigts, ou mouvements complexes de tout le corps

Attirance particulière vers certaines parties d’un objet ou vers des éléments non fonctionnels
notamment sensoriels
2 – COMORBIDITÉ
Les syndromes autistiques surviennent dans des contextes variés:

une anomalie génétique connue ( Tr 21, Xfra, Sclérose Tubéreuse de Bourneville, duplication
15q11q13, Sd de Williams, Sd d’Angelman, maladies métaboliques rares …)

des arguments en faveur d’une implication de facteurs génétiques (dysmorphies, consanguinité…)

une encéphalopathie, convulsivante ou non, répertoriée ou inconnue (anomalies E.E.G. présentes
dans plus de 30% des cas)

des antécédents de souffrance cérébrale anté, ou péri natale, de prématurité importante ou de soins
hospitaliers prolongés

des déficiences sensorielles (auditivesprévalence=11%, visuelles sévères 3,7%, visuelles
modérées19,3%)
une maltraitance psychologique sévère (discuté)


souvent (70 à 80% des cas) les bilans actuels n’objectivent rien de précis sur le
plan étiologique.
3 – PREVALENCE

Prévalence exacte : inconnue

Prévalence  des T.E.D. : 3 à 7/1000 1 11,6/1000 2
 de l’autisme infantile : 1,7 à 4/1000 1 2,5/10002
sources : 1 rapport de juin 2005 de la F.F.P. en partenariat avec la H.A.S.
2 revue Lancet, juillet 2006



Si 2,5/1000150 0000 personnes autistes en France (et non 80 000)
en augmentation ? estimation ancienne = 0,4/1000
1 fille pour 3 à 4 garçons
écart variable selon l'efficience intellectuelle:
 pour les autistes déficients sévères : 1 fille / 2 garçons
 pour les autistes "de haut niveau" : 1 fille / 10 à 15 garçons

Prévalence supérieure à celle de la spina bifida ou de la trisomie 21
4 - ETIOLOGIE

Aucune certitude

(quasi)consensus actuel sur :
 causalité plurielle et complexe
 implication de plusieurs facteurs génétiques
- risque génétique au sein de la fratrie : 2 à 9 %
- risque génétique pour jumeaux hétérozygotes : 2 à 9 %
- risque génétique pour jumeaux homozygotes : environ 65 %
 notion de « bébés à risque » (problèmes périnataux, déficiences sensorielles…)

Hypothèses plus discutées :
 facteurs psychogénétiques
 facteurs toxiques ( vaccins, métaux lourds…)
 intolérances alimentaires (gluten, caséine…)
infections virales, troubles du système immunitaire
anomalies du placenta (Yale, juin 2006)
5- modes de début





précoce dans tous les cas : classiquement < 3ans
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; dans 85% des cas avant 2 ans
brutal ou progressif
d’emblée ou après un début apparemment normal (autismes « secondaires »
ou « régressifs » )
si début brutal, on retrouve parfois une circonstance possiblement
déclenchante (séparation ++, problème neurologique)
existe-t-il des « signes prémorbides » très précoces ?
troubles du sommeil
troubles de l’alimentation
troubles du tonus, notamment prédominance du tonus des extenseurs,
repérable dès 6 mois (tiré-assis, suspension ventrale)
troubles de la réactivité et du contact
absence de geste anticipateur (ne tend pas les bras)
manque d’imitation
difficultés dans l’attention conjointe
absence de pointage
6 - SIGNES D’ALERTE
n°1 = inquiétude des parents par rapport à une difficulté
développementale ++
 survenue, quel que soit l’âge, d’un arrêt brutal et surtout d’une
régression dans le développement.
entre 12 et 18 mois, parfois avant :



troubles de la communication et de la socialisation
troubles sensori-moteurs
autres troubles du comportement
6 - SIGNES D’ALERTE (suite)
A troubles de la communication et de la socialisation ::
- faible réactivité/anticipation aux stimuli sociaux : ne tourne pas la tête à l’appel de
son prénom, peu ou pas de réaction quand on lui parle (9 mois)  donne
l’impression d’être sourd
- hypo-expressivité mimique,
- difficultés dans l’accrochage visuel
- difficultés dans l’attention conjointe
- absence de pointage
- manque d’imitation
- manque d’intérêts pour les autres enfants, préférence pour les activités solitaires
- difficulté à reconnaître les émotions d’autrui
- relation étrange avec les adultes : indifférence ou familiarité excessive
- n’initie pas des jeux simples
- troubles dans le développement du langage : retard ou utilisation inappropriée
6 - SIGNES D’ALERTE (suite)
B troubles sensori-moteurs :
-
difficulté d’ajustement postural voire aversion du contact corporel
hypersensibilité tactile, auditive, olfactive
maniérisme moteur, marche sur la pointe des pieds, bras « en chandeliers », ataxie
motrice…
présences de stéréotypies : balancements, gestes répétitifs d’auto stimulation
sensorielle, déambulations…
activités répétitives avec les objets (alignements, allumer/éteindre la lumière, faire
tourner les roues….)
C autres troubles du comportement :
-
-
intolérance aux changements
agressivité, conduites oppositionnelles ++
enfant très difficile à rassurer/à consoler
passivité, repli « dans son monde »
utilisation atypique de certains objets
absence de jeu de « faire semblant » (18 mois)
6 – (suite) signes d’alerte absolus :
 absence de babillage, de pointage ou
d’autres gestes sociaux à 12 mois
 absence de mots à 18 mois
 absence d’association de mots (non
écholaliques) à 24 mois
 perte de langage ou de compétence
sociale quel que soit l’âge
6 –(suite) la « CHAT »
Check-list for autism in Toddlers)
S. BARON COHEN, 1992 - examen à 18 mois – passation  10 minutes
Spécifique, mais relativement peu sensible
Etude anglaise :
Nombre d’enfants inclus : 16 000 suivis pendant 7 ans
nb d’enfants dépistés +à 18 mois: 12 (0,75/1000)
DEVENIR (7 ans + tard) des enfants dépistés + :10 autistes, 2 retard de dvpt
devenir de l’ensemble des enfants suivis: 50 autistes, 44 autres T.E.D.
soit 3,1/1000 (autisme)
et 5,8/1000 ensemble des T.E.D
7 – SIGNES A LA PHASE D’ETAT
description type : autisme d’intensité moyenne-sévère, à 4 ans :

troubles de la communication :
• langage verbal : absent, franchement retardé, confusion pronominale, écholalie,
•
•
•

présence d’un « jargon » personnel, questions insistantes et stéréotypées…
difficulté à répondre aux questions, conversation impossible
si langage verbal absent, ne cherche pas à se faire comprendre à l’aide de signes
peu ou pas de vrai contact visuel, ou contact intense mais fugitif
troubles des interactions sociales :
• peu ou pas d’interaction avec les autres enfants
• absence d’empathie : semble indifférent aux sentiments et aux états des autres
• impossibilité de se mettre à la place de l’autre, d’imaginer ou de déduire ce que
l’autre a perçu ou vécu
7 – SIGNES A LA PHASE D’ETAT (suite)

répertoire restreint et répétitif des intérêts & des activités
• présence de stéréotypies, d’auto-stimulations sensorielles
• jeux répétitifs et sans imagination, pas ou peu de « faire semblant »
• intolérance aux changements, aspect « obsessionnel » ++
• retentissement sur les apprentissages

troubles « tonico-émotionnels » :
•
•
•
•
•
•
frayeurs intenses sans motif évident et sans réassurance possible
grande intolérance à la frustration : enfant explosif et tyrannique
troubles du tonus, majorés par l’angoisse
troubles du sommeil, notamment insomnie d'endormissement
troubles alimentaires
« phobies » spécifiques intenses
8 –FORMES CLINIQUES
 Selon la sévérité
autismes légers, moyens, sévères  évaluation = C.A.R.S.
autismes dits de « haut niveau » = ( ?) Sd d’ASPERGER
 Selon le caractère complet ou non du syndrome
autismes typiques
autismes « atypiques »
 Selon l’âge de début apparent
autismes « primaires » (35 % des débuts repérables avant 1 an)
autismes « régressifs » ou « secondaires » : semblent plus fréquents ( >50%
des débuts repérables entre 1 et 2 ans)
·
8 –FORMES CLINIQUES (suite)
 Selon l’existence ou non d’une « comorbidité »
autismes intriqués ou « associés »
à une déficience mentale (75%)
à une dysmorphie (22%), une macrocéphalie (20%)
à une déficience sensorielle sévère
à des troubles psychomoteurs importants
à des anomalies paroxystiques de l’E.E.G., avec ou sans comitialité clinique
à un Syndrome de Tourette, à d’autres troubles neurologiques
à une anomalie génétique/ métabolique connue etc…
autismes infantiles « purs »
 Selon l’évolution
autismes évoluant vers un tableau de dysharmonie évolutive
autismes précoces évoluant vers des tableaux évocateurs d’ « Asperger »
autismes évoluant vers une déficience mentale sévère
autismes compliqués par un processus de « schizophrénisation » àl’adolescence
9 – Diagnostic différentiel
Autres troubles développementaux & psychologiques

Déficiences mentales sans autisme
Dépressions précoces : mais une comorbidité est possible
Psychoses infantiles  début après 3 ans
 facteurs environnementaux + repérables
 relation à l’autre présente, mais perturbée
Troubles du langage isolés : audi-mutité, dysphasie …
Troubles psychomoteurs spécifiques : dyspraxies…

Déficiences sensorielles

Déficiences auditives : mais une comorbidité est possible (11% des autistes en
présenteraient une)
 risque de retard diagnostique dans les 2 sens !
Déficiences visuelles : mais une comorbidité est possible…






·
N.B. L’identification d’une maladie neurologique connue ou d’une
anomalie génétique repérable ne constitue pas un diagnostic différentiel, mais
un diagnostic associé
10- Conduite à tenir











1 penser à l’autisme
2 considérer a priori les inquiétudes des parents comme légitimes
3 ni banaliser ni dramatiser
4 reconstitution soigneuse de l’anamnèse & des ATCD familiaux
5 examen clinique, notamment appréciation du niveau verbal (selon l’âge), du contact
oculaire, des possibilités d’attention conjointe, de « pointer », de jeu de faire semblant, de
réaction à l’appel du nom et à des consignes simples. Examen cutané, mesures poids,
taille, P.C., appréciation du dvpt psycho-moteur
6 au moindre doute examens de 1ère intention :  bilan auditif
 bilan visuel
 dépistage intoxication au plomb (au Canada)
 avis d’un neuro-pédiatre (E.E.G. ? I.R.M. cérébrale?…)
7 revoir l’enfant régulièrement, et si les doutes se précisent…
81 prendre contact avec professionnels spécialisés (si possible) et justifier auprès des
parents de l’intérêt d’une intervention aussi précoce que possible
99 pas de diagnostic formel d’autisme en principe avant 2 ans. Avant 2ans, il vaut mieux
parler de « trouble du développement » et renvoyer à l’évaluation spécialisée pour plus
de précisions : idem après 2 ans en cas de doute diagnostique ou si les parents ne
semblent pas prêts
10 rester extrêmement prudent, dans un sens comme dans l’autre sur le pronostic ++
11 ne pas oublier la fratrie
11 - SPÉCIFICITÉS SENSORIELLES
 1. Persistance d’une utilisation prédominante de voies nerveuses
archaïques ou mauvaise intégration entre les systèmes récents et
archaïques (Bullinger)
conséquences sur les différents sens :
Visuel : persistance d’une utilisation prédominante de la vision périphérique
Olfactif : persistance d’une utilisation intensive de ces voies d’exploration et d’analyse
Auditif : la voix humaine parlée ne serait pas traitée par la zone de projection corticale
normale (sillon temporal supérieur)
Sensibilité cutanée :"intolérance" à certains contacts
kinesthésique : défaut de perception et de conscience d’un corps unifié  défaut
d’enveloppe
« flux irritatifs », défaut de « pare-excitation »
défaut de filtration
manque de hiérarchisation des perceptions
perception des détails, sur-utilisation compensatrice de la mémoire pour pallier aux
difficultés de synthèse
11 - SPÉCIFICITÉS SENSORIELLES
(suite)
 2. Utilisation « perverse » des stimulations sensorielles :
autostimulations répétitives, stéréotypies
fonctions de ce système auto-sensuel : appui, limite, continuité, refuge
conséquences sur le fonctionnement psychique : transe hypnotique,
confusion des différents systèmes perceptifs

3. Conséquences thérapeutiques et éducatives :
simplification de l’environnement, découpage des séquences perceptives
notions utilisées dans les approches "structurées" type TEACCH
intérêt des stimulations multimodales…notions utilisées dans les approches
"sensori-motrices"
intérêt de fournir des "contenants" : packs & holding
12 - SPÉCIFICITÉS
ÉMOTIONNELLES & AFFECTIVES
 Paradoxe : contraste entre une indifférence apparente à l’égard des états affectifs,
des opinions et des désirs d’autrui, et une hyper sensibilité à « l’ambiance
émotionnelle » de l'environnement proche. Mais absence de capacité à manifester de
l’empathie : cf théorie de « l’esprit » (test de Sally Anne 1985, Baron Cohen, Leslie, Frith)
 Angoisse importante, se manifestant sur un mode explosif ou sous la forme de
préoccupations obsédantes
 Grandes difficultés à supporter les contraintes, les limites, les interdits 
fortes tendances à l’omnipotence tyrannique, réactivité explosive
 intolérance aux changement, mais capacité à se contenir et à fonctionner de
façon adaptée dans un environnement prévisible et structuré,
12 - SPÉCIFICITÉS ÉMOTIONNELLES &
AFFECTIVES (suite)

Profondes difficultés à la subjectivation
 mise en œuvre de différents systèmes adaptatifs : confusion entre soi et l’autre, mise en place
d’un « service minimum » d’être au monde, "clivages" divers…

Profondes difficultés pour comprendre et analyser les aspects non
verbaux de la communication: l'implicite, le contexte, le "sens commun"
 grande difficultés dans les interactions sociales  distance, indifférence ou bizarrerie,
familiarité excessive et indifférenciée

Intolérance à la demande
surtout si elle est pressante  conduites actives d’évitement, mais une soumission
mécanique & caricaturale est possible

Impact de la dynamique familiale
13 - SPÉCIFICITÉS COGNITIVES

"faiblesse de la force de cohésion centrale" (UTA FRITH)
N.B. cette force = capacité innée, chez les personnes non autistes, à organiser les
perceptions et les informations, à y repérer une structure, à les hiérarchiser
en fonction du contexte.
Le cerveau des autistes ne se servirait pas de ses noyaux associatifs
pour filtrer, trier, et surtout hiérarchiser les informations

Perception d'un monde incohérent, fait d'expériences fragmentées

Sur-utilisation (compensatrice) de la mémoire pouvant créer des îlots
d'aptitude surprenante
13 - SPÉCIFICITÉS COGNITIVES (suite)

Profondes difficultés de synthèse, de généralisation, de
transposition

Le raisonnement analogique est difficile

La compréhension repose sur des schémas rigides,
étroitement dépendants des détails
(--> aspect obsessionnel ++)

L'absence de souplesse barre la route à la compréhension de
la métonymie et de la métaphore, du double sens, du mot
d'esprit etc…
14 – DIFFERENTS TYPES DE PRISE EN
CHARGE INSTITUTIONNELLE
Selon la population accueillie
institutions non spécifiques
institutions non spécifiques disposant d’une unité spécialisée
institutions spécifiques
Selon les référentiels théoriques
institutions privilégiant l’abord psycho-dynamique (=le thérapeutique)
institutions privilégiant l’abord éducatif, spécifique ou non
institutions mixant thérapeutique & éducatif
14 – DIFFERENTS TYPES DE PRISE EN
CHARGE INSTITUTIONNELLE (suite)

1.


Référentiels théoriques : psychanalyse, approche sensori-motrice,
psychothérapie institutionnelle, art-thérapie…
Types d’institution : C.A.T.T.P., Hôpitaux de jour, parfois I.M.E.

2.

Référentiels théoriques : approches cognitives, T.E.A.C.C.H., approches
comportementales, systèmes de communication augmentée (P.E.C.S.,
MACATON), psychologie développementale…
Types d’institution : certains I.M.E., certains internats (surtout belges)




Abord psychodynamique
Abords éducatifs spécifiques
3. Abords « syncrétiques »
Référentiels théoriques : combinaison variée de repères psychanalytiques,
cognitivistes, phénoménologiques, sensorimoteurs, développementaux
Types d’institution : certains I.M.E. , certains hôpitaux de jour, certains
foyers « occupationnels » ou médicalisés…
15 – LA PLACE DES PARENTS
·
·
·
·
·
·
1 impact des troubles autistiques sur les interactions parents-enfants
-
2 relations parents-professionnels : 1ers contacts
·
·
·
·
·
culpabilité – dysqualification – impuissance – blessure narcissique
persistance d’une relation « symbiotique », anticipation excessive,
retentissements sur le couple parental
dépression, abandon de la communication, « chosification »
surstimulation défensive inadaptée
cercles vicieux ++
le problème du « diagnostic » : valorisation des informations données, recherche des
représentations étiologiques de la famille
co-construction d’une représentation partageable, partage des savoirs (et des
ignorances)
recherche des émergences
« être ou ne pas être …autiste » ≠ « en avoir un peu, beaucoup… »
guidance et partenariat
15 – LA PLACE DES PARENTS(suite)
3 - relations parents-professionnels : les prises en charge
institutionnelles
impact des lois de 2002 et de 2005
notions clés de partenariat, autour du projet individuel, du contrat de séjour et du
« projet de vie »
prises en charge plurielles, articulation avec l’école, les centres d’apprentissage, le
milieu du travail, protégé ou non
aides à la personne, séjours relais…
intérêt des réseaux, formalisés ou non
problèmes du droit à compensation
16 – LES APPROCHES
« STRUCTUREES »
-1 T.E.A.C.C.H.
(Treatment & Education of Autistic & related Communication Handicapped Children)
Bref rappel historique
Objectifs généraux :
- compenser les déficits spécifiques de chaque personne,
- miser sur ses compétences et émergences
- réduire les stimulations inutiles et perturbantes, mettre l'accent sur les informations pertinentes,
- permettre à la personne de donner un sens à son environnement, et de comprendre ce que l'on attend d'elle,
- mieux gérer les comportements et atteindre une plus grande autonomie dans les domaines suivants : les
habiletés de travail, l'autonomie à la vie quotidienne, les loisirs, les habiletés sociales et les gestions des
comportements
Notions clés
adaptation de l’environnement aux particularités des autistes
Personnalisation du projet individuel avec des temps d’accompagnement
individuel
Utilisation de supports visuels
Ritualisation, prévisibilité
16 – LES APPROCHES « STRUCTUREES »
(suite)
-2 A.B.A. (Applied Behavioral Analysis)
S’appuie sur les écrits d' Ivar LOVAAS (1960)
- notion de conditionnement opérant
- 30 à 40h/semaine
- implique équipe formée et parents
- problème de coût financier
Téléchargement