BMR_sans_photos2007

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Lutte contre les Bactéries MultiRésistantes aux Antibiotiques
(BMR):
Dr. S. Malavaud
UOH - Toulouse Rangueil
FELIN, 2007
Bactéries et antibiotiques
• Chaque espèce bactérienne est naturellement
sensible à une ou plusieurs molécules d’une même
famille ou de familles différentes: profil de
sensibilité de l’espèce aux AB
– Ex: souches « sauvages » de S. doré sont sensibles aux
pénicillines V et M
• Chaque molécule d’AB est active sur les souches
sauvages d’un certain nombre d’espèces
bactériennes: spectre d’activité de l’AB
• Une bactérie peut donc être naturellement
résistante à un AB (résistance naturelle) ou
devenir résistante à un AB (résistance acquise)
FELIN, 2007
Les Bactéries MultiRésistantes aux AB
Accumulation des résistances
naturelles et acquises
Ne sont plus sensibles qu ’à un petit nombre
d ’AB ou familles d ’AB habituellement
actifs
FELIN, 2007
La résistance bactérienne aux
antibiotiques
• Résistance naturelle
– chromosomique
– Transmise à la descendance
(« souches sauvages »)
FELIN, 2007
La résistance bactérienne aux
antibiotiques
• Résistance acquise
– Support
– Chromosomique par mutation
– Plasmides, transposons, intégrons
– Transférable à la descendance mais aussi à
d’autres souches
FELIN, 2007
• Résistance acquise
Par mutation de gènes préexistants
–
–
–
–
Chromosomique
Rares 10 -6 10 -9
Stables
Héréditaires, transmission
verticale
– Le + svt, 1 AB ou famille
d’AB
– Bactérie malade, ne persiste
que grâce à la pression de
sélection des AB
FELIN, 2007
Par acquisition de gènes
extérieurs
– Éléments génétiques
mobiles conférant des
propriétés additionnelles
– Instables
– Transmission horizontale et
verticale
– xx AB
– Bactéries
physiologiquement
normales, persistent
longtemps après après arrêt
des AB
Se traduit par:
– Inactivation de l’AB
– Imperméabilité
– Modification de la cible
– Efflux actif
FELIN, 2007
Colonisation et infection
• Infection: présence de BMR avec des signes
d’infection, cliniques ou biologiques dans un site
anatomique, qu’il soit normalement stérile ou non
Il y a des lésions tissulaires correspondant à l’invasion par
les germes + la réaction inflammatoire
• Colonisation: présence de BMR, sans signes
cliniques ou biologiques d’infection dans un site
anatomique où l’espèce bactérienne est soit
habituellement absente, soit présente sous sa
forme « sauvage »
Il n’y a aucun signe histologique associé
• Porteur: personne infectée ou colonisée,
susceptible de participer à la diffusion de la
FELIN, 2007
souche, à plus forte raison lorsqu’il est méconnu
Staphylococcus aureus
 Infections
nosocomiales et
communautaires
• Cutanées (furoncles,impétigo…)
• TIAC
• ISO, IU, PP, bactériémies
 Prévention
Isolement si SARM
FELIN, 2007
 Réservoirs
• Environnement: air, eau,
surfaces, matériels…
• Homme (portage)
• SasM:Rhinopharyngé stable
20%, intermittent 60%; DID,
dialyse, toxicoIV, lésions
cutanéees chroniques, SIDA
• Portage cutané% nasal
• Cutané: mains, cuir chevelu,
périnée
• Intestinal (20-30%)
Hygiène mains, AS peau, DSF
matériel et surfaces, entretien
environnement
• SARM
– Résistent à toutes les  lactamines
– Souvent R aux aminosides (nouveau clone avec
70% restitution de la sensibilité)
– ±macrolides, FQ
FELIN, 2007
Virulence et pathogénicité
• Moyens de défense de l’organisme
– Barrière cutanéo-muqueuse
– Cellulaires non spécifiques: polynucléaires,
quantitatif et qualitatif
• Moyens d’agression de S.aureus
– Constituants de paroi
– Enzymes: coagulase, fibrinolysine,
hyaluronidase
– Exoprotéines: hémolysines, leucocidines
– Toxines: entérotoxines °Tst, exfoliatines, TSST1
FELIN, 2007
Physio-pathologie
 microthrombi vasculaires septiques
nv foyer initail
Fibrinolysine fragmentation, bactériémie
Protéine A, peptidopglycane, acide téchoïque,
coagulase
 s’opposent à l’opsonisation
Adhésines, exopolysaccahrides (slime)
 adhésion aux épithéliums et
matériel étranger favorisent le
passage à la chronicité, +++ sur
matériel étranger
toxines superantigènes
staphylococcies non suppuratives
• Coagulase
•
•
•
•
FELIN, 2007
(ex: leucocidine de Panton et Valentine)
Facteurs de risque chez les patients
•
•
•
•
•
Diabète +++
Plaies chroniques
Dialyse
Immuno-dépression
Toxicomanie
FELIN, 2007
SARM en chiffres…
• Portage: 1 à 8% de la population,  personnel
soignant
• 25-40% porteurs de BMR dès leur admission
• 50-75% porteurs asymptomatiques en période
épidémique
• Portage prolongé: durée moyenne: 40 mois
• 5-12 % des IN bactériennes
FELIN, 2007
• USA 1990 : 20-25% des Sa; 1999, USA: >50%
• Prévalence (2006)
– 57% des Sa sont des SARM
–  38% prévalence des patients infectés par un SARM
• Dans les différentes régions: 34 à 42%
0,45 à 1,05 /100 admis
• Réseau BMR
– 0.62/1000j hosp
– 62 à 68000 nouveaux cas/an (prélèvements à visée
diagnostic); 5000 bactériémies/an
• GISA: 1 à 2% des SARM; existence de SARM Van R, par
acquisition du gène VanA-entérocoque
FELIN, 2007
Escherichia coli
 Infections
nosocomiales et
communautaires
• urinaires (adhésines)
• intestinales (toxines)
• bactériémies
 Prévention
Isolement si R (EBLSE,
EBCASE)
FELIN, 2007
 Réservoirs
• Végétaux, terre, eau
(témoin de contamination
fécale)
• Tube digestif humain
• Matériels et produits
contaminés
Lavage des mains,
sondage aseptique,
désinfection du matériel
Pseudomonas aeruginosa
 Infections
nosocomiales
(10 % des IN)
• Cutanées: escarres, ulcères,
brulûres
• pulmonaires: noso ou
non (BPCO, mucoviscidose…)
• IU, bactériémies, IGI
 Prévention
Isolement si MR
Pyo MR: 22% en France
2007
10FELIN,
à 17%
Europe du Nord
 Réservoirs
• Environnement humide:
eau, plantes, légumes,
surfaces…
• Matériels humides ou
avec réservoirs, AS
solutions contaminées
Lavage mains, suppression
réservoirs humides, eau
stérile pour aérosols et
humidificateurs, gestion AS,
DSF matériel
FDR PyoMR:
• AB préalable: carbapénems, FQ, C3G
• Ventilation
• Durée d’hospitalisation
• Comorbidités: diabète, suppurations
pulmonaires chroniques
En cas d’épidémie:
• Contamination environnement +++
rapportée dans 75% des publications
– Robinets, source humides,
– Mains
FELIN, 2007
Les Entérocoques Résistants à la
Vancomycine ERV
• Résistance naturelle chez E. gallinarum,
casseliflavus et flavescens (gène VanC, R de bas
niveau)
• Résistance acquise chez E. faecium et parfois E.
faecalis (acquisition gène VanA, R de haut niveau
à tous les glycopeptides; ou gène VanB, plus bas
niveau à la Vanco, teico respectée)
• ERV= résistance acquise
• Risque majeur: transfert du gène Van A au SARM
en cas de co-portage SARM ERV
FELIN, 2007
• USA: 1990<1% des entérocoques, 15% en 1997,
28.5 en 2003 en USI
• Europe du Sud: 10%
• Co-portage ERV SARM: 55%???
• France:
– depuis 2004,  signalements (96 signalements entre
1/8/01 et /06/06), sur 56 ETS, total 716 cas, dont 142
infections; 19 épisodes de cas groupés
– 6 épidémies d’ampleur inhabituelle en 2005
– ONERBA: <2%d ’ERV sur l’ensemble des
entérocoques, 5% parmi les E.faecium
– Services + à risque: néphro-dialyse, réa, hémato-onco
– ATCD glycopeptides et C3G, IMP, mtronidazole
– Forte proportion de portage digestif
– 9% portage digestif en population générale (chaîne
alimentaire)
FELIN, 2007
• Transmission: mains, matériel et environnement,
facilitée par la diarrhée, incontinence fécale et
suppurations
• Outre précautions contact, intérêt pour maîtriser
une épidémie:
– Tenir une liste de patients porteurs à jour: en cas de
réadmission, isolement immédiat + dépistage selles
– Lorsque 3 prélèvements hebdomadaires sont revenus (): transfert possible du(s) patient(s), mais en maintenant
l’isolement et le dépistage hebdomadaire
– En SLD: lorsque l’épidémie est maîtrisée, espacer le
dépistage (1 à 2x/mois); en cas de traitement AB ,
repasser à une fréquence hébdomadaire
FELIN, 2007
Acinetobacter MR
• USA: 53%
• VEB, IMPR
• FDR
–
–
–
–
AB préalable: carbapenems, C3G, FQ, aminosides
Ventilation mécanique
Durée hospitalisation en USI
Trachéo, CVC, CA
• Contamination de l’environnement
– Toujours +++
– Respirateurs, systèmes d’aspiration, AMBU, pompes à
perfusion, matelas, pourtour de lavabos, souris
d’ordinateur…
– mains
FELIN, 2007
Autres BMR
• EBLSE et EBCASE
– USA: K.pneumoniae: >10% en 1997 à 20% en 2003
– Europe:
• France, Italie, Espagne: 36%
• Belgique: 13%, Pays-Bas: 12%; Allemagne: 5%
– France: réseau BMR 2004:
•
•
•
•
DI: 0.15 p 1000JH
Variations régionales+++ (0.04-0.26)
2x + élevé en court séjour
13% dans pvts respiratoires, 62% urines; 5% hémos; 5% pus
profonds
• 33% médecin, 29% SSR, 17% chirurgie, 14% réa
FELIN, 2007
Clostridium difficile
• Le problème n’est pas pour l’instant MR aux AB
mais la production de toxine par certaines souches,
voire l’hyper-production (O27)
• 15 à 25% des diarrhées post-AB, 95% colites
pseudo-membraneuse
• 1ère cause de diarrhée nosocomiale chez l’adulte
• Les infections à Cd diagnostiquées à l’hôpital sont
nosocomiale dans 70% cas
• Évolution:
–  incidence x8 an CND, x3 aux USA depuis 1996
–  formes sévères létalitéx3 depuis 1990
– échecs au Flagyl, et rechutes
FELIN, 2007
– Émergence O27 (prévalence 51% des CD en 2000-2003
• Épidémies services à risque: réa, hémato, géronto
• 1 à 10 nouveaux cas/1000 admissions
• Clone O27 très virulent: 10 à 20% de formes
sévères, létalité 14% (x3),  sensibilité au
métronidazole; clone France-sud
• Germe anaérobie, sporulé
– Toxine A (entérotoxine)
– Toxine B (cytotoxine)
– Toxine binaire
• Hôte: >65 ans enfants<6 ans, rare <2ans
• FDR: patho digestive chronique,
immunodépression, ATCD diarrhée après AB,
hospitalisation (durée, réa, LS), gestes sur le
FELIN, 2007
tractus digestif
• Portage
– Adulte: 1-3%; adulte hospitalisé: 10-20%; adulte après
AB: 45% ; enfant<2ans: 70%
– asymptomatique 2/3
• Seules les souches toxinogènes sont pathogènes
• Habitat:
– Sol 20%
– Eau 50-80%
– Tube digestif de nombreux mammifères
• Contamination par voie oro-fécale, transmission
manuportée directe ou à partir de l’environnement
contaminé (spores persistent dans l’environnement
xx mois)
– Prélèvements d’environnement (+) dans 50% des
FELIN, 2007
chambres des patients symptomatiques
Prévention
• Précautions contact: patients symptomatiques,
jusqu’à 72h après disparition de la diarrhée
• Pas de dépistage chez les patients non
symptomatiques; pas de traitement systématique
des porteurs asymptomatiques
• Hygiène des mains:
Lavage simple + FHA OU lavage antiseptique
Enlève les spores
(action mécanique)
Désinfecte
(formes végétatives et
autres germes)
• DSF surfaces: détersion+ rinçage+ eau de javel
0.5% (dilution 1/5), temps de contact 10mn min
FELIN, 2007
BMR et hôpital: et après?
Une fois introduit dans une structure de soins,
persistance et transmission d’une BMR dépend
 Concentration de malades à haut risque infectieux
(procédures invasives, immunodéprimés, âgés, débilités, sévérité…)
 pression de colonisation: malades infectés (pus,
émonctoires) et colonisés
VRE: >50% présents en USI, risque d’acquisition pour les
autres 
 Pression de sélection des AB: utilisation intempestive
et/ou massive d ’AB sélectionnants
 Niveau d’observance des mesures de prévention
FELIN, 2007
• Transmission croisée: manuportage+++
– À l’occasion des soins
– Par contact avec des surfaces contaminées dans
l’environnement du patient porteur
• Accrue par la présence d’une diarrhée pour les
bactéries à portage digestif
• Rôle du personnel dans la diffusion
– Colonisation persistante ou intermittente
– Rôle modeste sauf si:
• Sinusite chronique
• Infection respiratoire
• Dermatose surinfectée
FELIN, 2007
Rôle respectif
transmission croisée/pression de sélection?
Hygiène des mais
Précautions particulières
Environnement
FELIN, 2007
Adéquation des
prescriptions d’AB:
molécules, doses durées
Conséquences des BMR
 manifestations cliniques ne diffèrent pas
  morbidité : fréquence parmi les IN (2/3 à 3/4 des
patients avec BMR sont infectés); BMR responsables de
25 à 30% des IN.
Patients colonisés à SARM font plus souvent des
infections que ceux colonisés à Sasm
  Mortalité
• virulence?
Mortalité plus élevée si bactériémie, médiastinite post-op
et ISO à SARM;  mortalité si GISA
R vanco facteur prédicitif de décès dans les bactériémies
à entérocoque
• Pb du retard à l’AB thérapie adaptée,
• Pb du délai d’action des AB restant actifs
FELIN, 2007
…voire impasse thérapeutique!
 coût du traitement:
type de molécules, voie d ’administration,
allongement durée de séjour (4 à 8j pour SARM)
- Surcoût de 74% des infections à SARM par rapport aux infections à
Sams;
- coût imputable à une infection à SARM: 10 000 à 36 000 euros
 indicateur de (non) qualité
Transmission exogène +++ pour le SARM
Aggravation de la multirésistance
Diffusion extra-hospitalière
FELIN, 2007
BMR
Réservoir
• humain pour les SARM,
EBLSE, ERV
• Contamination de
l ’environnement
immédiat du patient
Transmission
colonisé ou infecté
• Manuportée +++
• Matériel
contaminées
• Surfaces
• Air (Acineto)
FELIN, 2007
Prévention et contrôle des BMR
• Programme national de maîtrise de la diffusion des
BMR, CTIN 99 (mise à jour en cours)
Fréquence élevée
Potentiel pathogène
Caractère commensal
clonalité
SARM
EBLSE
Les autres BMR:
selon conditions
locales
• 100 recommandations, 1999 (mise à jour annoncée
pour 2008)
• Plan de lutte contre les infections nosocomiales
2005-2008
– Tableau de bord: Taux de SARM/1000 journées
d’hospitalisation (fin 2007)
– Objectif: le taux de SARM a baissé de 25% dans au moins
75% des établissements
FELIN, 2007
• Management of multidrug-resistant
organisms in healthcare settings, CDC,
2006
• Guidelines for control and prevention of
MRSA in health carefacilities, by the Joint
BSAC/HIS/ICNA working party on MRSA
Journal of Hospital Infection, 2006, 63S, S1-S44
• Guide de bonnes pratiques pour la
prévention des infections liées aux soins
réalisés en dehors des établissements de
santé, Ministère de la santé, DGS, 2006
FELIN, 2007
• Les entérocoques résistants aux glycopeptides:
– Situation en France en 2005, BEH n°13/2006, 28 mars
2006
– Avis du CTINILS relatif à la maîtrise de la diffusion
des entérocoques résistants aux glycopeptides, dans les
établissements de santé français, 6 octobre 2005
• Les Acinetobacter baumanii, multi-résistants
– Recommandation CCLIN paris Nord, octobre 2003
– Mesures de contrôle et de prévention, InVS 2004
FELIN, 2007
• Clostridium difficile
– Avis du CTINILS relatif à la maîtrise de la
diffusion des infections à Clostridium difficile,
dans les établissements de santé français, 21
aôut 2006
– Circulaire n°2006-404 du 15 septembre 2006…
dans les établissements hébergeant des
personnes âgées et dans les unités de soins de
longue durée
– Avis du CTINILS concernant la désinfection
des endoscopes vis à vis de Clostridium difficile
4 décembre 2006
FELIN, 2007
Prévention des Infections
• Bonnes pratiques de pose et gestion des
dispositifs invasifs (DIV, sondes vésicales);
de prévention à l’occasion des gestes
invasifs; de prévention des pneumoptahies
• Diagnostic en temps utile des infections
• Choix judicieux et bonne utilisation des AB
FELIN, 2007
Prévention de la transmission des BMR
Contrôler une épidémie
2 circonstances
Réduire la transmission
endémique
• Hygiène des mains
• Précautions contact jusqu’à négativation
• Dépistage (voire mesures préventives en attendant
les résultats du dépistage à l’entrée
• Formation, voire obligation de formation
• Renforcement du nettoyage de l’environnement
• Amélioration de la transmission de l’information
aux structures et/ou professionnels de santé
FELIN,
2007
assurant
la prise en charge
Dans tous les cas:
appui de l’administration
bonnes pratiques d’utilisation des AB
existence d’une surveillance
précautions standard et précautions contact
environnement
formation, éducation; évaluation par des
audits
mesures de décolonisation
FELIN, 2007
1. Appui de l’administration
• Amélioration des outils de communication
• Adéquation personnel/charge en soins
• Outils informatiques ex: alertes informatisées pour
identifier patients porteurs:
– connus dès la (ré)admission,
– à partir du labo, dès identification et caractérisation de
la souche
• Équipements
Ex: postes de DSF des mains
FELIN, 2007
2. La surveillance
 des BMR isolées dans les prélèvements
« cliniques »
Intérêt
– Individuel: étiologie d’un état infectieux +
traitement AB adapté
– Collectif: écologie microbienne d’un service,
d’une spécialité
• Analyse de tendances, mesurer l’impact d’une
intervention
• Détecter une émergence ou une transmision
• Adéquation des prescriptions AB
FELIN, 2007
Indicateur: taux d’incidence:
/1000 d’hosp dans le secteur, l’ETS; /mois; /an…
Limites:
– Pas de distinction colonisé/infecté
– Pas de distinction acquis/importé
– Possibilités de prélèvements cliniques (-), chez
un patient colonisé
FELIN, 2007
Dépistage de certaines BMR ciblées, prélèvements
à visée « écologique »
intérêt:
– Recherche de cas additionnels lors d’épidémies
– Faciliter la maîtrise de la transmission endémique
•Dans certaines unités à haut risque
–En préopératoire, chir cardiaque et
orthopédique avec implantation
matériel étranger
–À l’entrée en réanimation, puis 1x/s
•De certains patients
–En provenance de réanimation,
gérontologie, unité à forte endémie ou
en période épidémique
–Lésions cutanées chroniques
Adaptation AB prophylaxie
pré-opératoire
Mise en place précautions
contact précoces, jusqu’à
l’assurance d’un résultat négatif
– Améliorer les connaissances épidémiologiques face à
FELIN, 2007
un pathogène émergent
VRE:
dépistage seul: améliore la transmission de 39%
Dépistage + isolement préventif: 65%
Perencevich et al: Clin Infect Dis,2004
SARM
Dépistage + isolement > pvts cliniques+isolement
Bootsma et al,Proc Natl Acad Sci USA 2006
Dépistage ou pas dépistage? Ssi:
–
–
–
–
Pvts faits, et correctement
Labo analyse et répond vite 7j/7
Comm rapide et efficace au personnel soignant
Qui déclenche les bonnes décisions concernant
les précautions particulières
– Suivies, bien et par tous!
FELIN, 2007
• A l’heure actuelle, l’indicateur taux de SARM
dans le tableau de bord réglementaire en
France
– En complément de l’ICSHA
– Mesure les effets de la lutte contre la transmission
croisée
– Incidence annuelle des patients atteints d’une IN à
SARM, en se limitant aux seuls prélèvements à
visée diagnostique, en excluant ceux à visée
écologique (dépistage)
– Sans distinction des souches importées ou
acquises
FELIN, 2007
• outil interne, opérationnel, de maîtrise des
BMR à potentiel épidémiogène
Rôle +++ du laboratoire: information/alerte
• Au jour le jour
– S’assurer que les précautions pour éviter la
transmission croisée sont mises en place dès le
diagnostic fait
– Distinguer les cas acquis des cas importés
– Élaborer des courbes, transmises aux services
les plus exposés
FELIN, 2007
SARM: bon indicateur d’hygiène des mains
• Détecter tout « dérapage sur un mode
épidémique »
–  du nombre habituel de cas de colonisation et
infections
–  cas acquis/cas importés
– Raccourcissement du délai d’acquisition
–  des BMR en situation d’infection
(bactériémies)
FELIN, 2007
Au total, identification précoce des porteurs
Détection
- Prélèvements à visée diagnostic/syndrome
infectieux, écoulement…
- Dépistage à titre systématique
- « en routine », dans les secteurs à haut risque ou patients à
risque, chez les patients
- En période épidémique
- Recherche de cas supplémentaires chez les patients
- Recherche chez le personnel soignat
Notification
Au service et à l’EOHH
Porte
Signalisation
Dossiers de soins
Par tout moyen approprié
FELIN, 2007
Bons de demande
d’examens, Cs, EF…
BMR
portage
Transmission
croisée
Prélèvement
dépistage
Contamination
environnement
SARM
++
Nez, peau
Tube digestif
+++
Nez, ± gorge,
peau
±périnée
+
EBLSE
++
Tube digestif
+++
Gorge,
Selles ou
écouvillon rectal
+
EBCASE
++
Tube digestif
+
ERV
++
Tube digestif
++
Selles ou
écouvillon rectal
+
++
Oropharynx, peau,
tube digestif
++
Gorge, peau
Selles ou
écouvillon rectal
+++
+
FELIN, 2007Oropharynx, tube
digestif
+
Selles ou
écouvillon rectal
++
Acinetob
TICR
PYOMR
+
3. Précautions
Pourquoi?
• Précautions standard: seule réponse aux portages non
détectés (non recherchés, et faux négatifs)
• Précautions particulières: +++ en période épidémique
– Pour tous les colonisés ou infectés
– Préventif pour les entrants dépistés en attendant le résultat
• Risque de transmission croisée à partir d’un patient
colonisé SARM+
– isolé: 0.009 (Jenigan, 1996, Am. J. Epidemiol)
– non isolé: 0.14
x 16 à 38
• ERV
– Risque x 1.8 (Byers, 2001, Infect.Control.Hosp.Epidemiol)
– x 4 (Austin, 1999, Proc. Natl. Sci.USA)
FELIN, 2007
Comment?
Précautions standard
– Prévention des Accidents par Exposition au Sang:
bonnes pratiques, port de gants
PROTECTION DES SOIGNANTS
– Prévention de la transmission croisée par
manuportage (flore commensale et flore
transitoire – seule solution adaptée aux portages
méconnus!): hygiène des mains, avant et
après port de gants
PROTECTION « universelle » DE
TOUS LES MALADES
A RESPECTER
POUR TOUS LES MALADES, QUEL QUE SOIT
FELIN, 2007
LEUR STATUT INFECTIEUX, CONNU OU NON
 Précautions particulières
Se surajoutent aux précédentes, en fonction
– Des voies de transmission
– Des voies de pénétration
pour un micro-organisme donné
dans des circonstances données
« ISOLEMENT SEPTIQUE »
• Isolement septique. Recommandations pour les établissements
de soins,CTIN, SFHH, 1996
• 100 recommandations pour la lutte …, 1999, n°52, 53 et 54
FELIN, 2007
Principes
 Sur prescription médicale (dossier)
 La mesure et ses modalités d’application
s’imposent à l’ensemble du personnel
– de l’unité
signalisation (porte, dossier,
planification de soins…)
– et hors unité, se déplaçant au lit du malade, ou
l’accueillant en plateau technique (Cs, EF, imagerie…)
signalisation sur les bons
de demande…
– Des établissements d’accueil
fiches régionales?
 Information des visiteurs
FELIN, 2007
support et message adaptés
Toujours mise en œuvre et levée des précautions
particulières, mais problème des porteurs ex: SARM 1/2
vie estimée du portage: 40 mois
(Sanford, CID, 1994)
 (MacKinnon, JHI, 2000)
En pratique:
-jusqu’à la sortie OU
- VRE: 3 selles ou
écouvillonnages rectaux (-) à 1
semaine d’intervalle
- SARM: 3 pvts (-) sur 1 à 2
semaines, en l’absence d’AB
depuis plusieurs semaines
et que,FELIN,
s’agissant
d’une épidémie,
2007
celle-ci est contrôlée
Temps après la 1ère
admission (mois)
SARM+ (n/N)
0-1
5/10
1-3
8/18
3-6
9/16
6-9
9/11
9-12
5/8
12-18
5/11
18-24
5/9
>24
1/1
VRE: portage intermittent> 1 an
Deux volets
Volet géographique
– Chambre seule (ou
cohorte de porteurs
d’un même germe)
– Porte fermée
– Entrées et sorties
contrôlées
– signalisation
Volet technique
– Précautions standard:
hygiène des mains +++
– Barrières
vestimentaires de
protection, choix et
combinaison selon le
type d’isolement
L’isolement géographique facilite
l’observance des mesures techniques
FELIN, 2007
Précautions standard
Précautions « C » contact
+
Colonisations ou infections à BMR
Mesures « C »
Infections entériques: C.difficile, ECECP, rotav
Infections cutanées: herpès, zona, gale, impétigo…
Volet géographique
– Chambre seule, porte
fermée
– Signalisation
– Déplacements limités, soins
ou visites en dernier
– Matériel et instruments à
UU ou dédié
– Linge sale: sac fermé
2007 poche fermée
– FELIN,
Déchets:
Volet technique
chambre
– DSF des mains entrée et
sortie
– Port de gants dès l’entrée
dans la chambre
– Port de surblouse ou tablier
en cas de contact patient,
draps, surfaces
– Masque selon le cas
– Renforcement bionettoyage
• Parfois:
–
–
–
–
Cohorte de malades porteurs
Équipe soignante dédiée et sectorisée
Secteur géographique réservé
Fermeture totale ou partielle d’un service!
FELIN, 2007
Rappels: Hygiène des mains
– Lavage avec un savon antiseptique
– Friction hydro-alcoolique
entre deux patients, deux activités
avant et après port de gants
Après soins donnés à des patients ERV (+), 39%
mains gantées ERV (+); retrait des gants: 29%
mains ERV (+)
intérêt SHA +++
FELIN, 2007
• Rentabilité des stratégies d’isolement
Plusieurs études relatives à des stratégies
ciblées d’isolement de porteurs de SARM
en réanimation concluent à un rapport
bénéfice-risque favorable
Chaix, 1999, JAMA
Papia, 1999, Infect.Control.Hosp.Epidemiol
FELIN, 2007
Effets pervers des précautions
particulières
 des visites, des examens cliniques: impact
sur la qualité des soins
Anxiété des patients, des scores de
dépression, de l’insatisfaction
À gérer avec prudence…
FELIN, 2007
Cas particulier en gérontologie et LS
• Adaptation+++ pour préserver le lien social
• Traiter les infections cliniques et les maintenir
dans leur chambre pendant la phase aigüe
• Décontamination (SARM): en cas d’échec,
nouvelle tentative, puis stop
• Patients colonisés: autoriser les lieux de vie
– En insistant sur leur hygiène des mains (FHA)
– En recouvrant les plaies (pansements secs, resserage du
bas des pantalon…)
– Informer + SHA visiteurs
FELIN, 2007
• Environnement+++
– Échantillonnage de zones en contact avec les mains en
SLD (zones de soins, zones d’activité du service hors
soins, tenues du personnel, espaces communs des
patients
– Sur 435 échantillons: 17% SARM+ dans
l’environnement, 28% au niveau des tenues, 30 à 50%
pour bips, portables, stylos, chariots de soins
– Biocontamination liée au degré de dépendance (Gir)
– Rôle FHA: conso myenne 6.4Ml/patient/jours,
biocontamination SARM moyenne: 6.8% (vs 2ml
22.8%)
Meunier O. et al, TH 693, sept-oct2005
FELIN, 2007
4. Décontamination
Décontamination des porteurs
•Nez: pommade nasale
•Nez: pommade nasale
FUC ou MUP selon ABg
3x/j pdt 5j
FUC ou MUP selon Abg
3x/j pdt 5j
•Peau, cheveux:
toilette/douche
•Peau, cheveux: toilette/douche
savon chlorhexidine 5j
OU Savon doux + Pulvérisations
Chlorhéxidine (Biseptine°) 5j
Traitement adapté des infections cliniques
Réduire l’inoculum bactérien et la circulation du SARM dans l’unité
 maîtrise AB: bonnes pratiques d’utilisation
• Posologie, durée
• 2007
Pas de traitement local des plaies surinfectées à SARM
FELIN,
(éviter la sélection de résistances)
5. Environnement
• surfaces, équipements, literie  nettoyage et
désinfection, pendant le séjour, au départ du
patient
• petit matériel médical : à UU ou dédié
• Flacons et sachets de consommables utiliser de
petits conditionnements, limiter le stockage dans
la chambre (24h d’utilisation, par ex)
• Attention à l’entretien des pièces techniques et de
stockage
• Renforcer le bionettoyage, pluriquotidien (!)
• Pas de prélèvements d’environnement en routine
(parfois utiles en cours d’épidémie, mais pb délai
attente
résultats)
FELIN,
2007
6. Formation
• Formation : information sur les
recommandations, adéquation des
protocoles pour certains secteurs à haut
risque
• Information des visiteurs
• Les épidémies sont d’excellents prétextes
aux formations para-médicales et médicales
• Evaluation de l’observance par des audits
FELIN, 2007
7. Signalement
 SARM: en situation d’infection, si décès ou cas graves,
souches particulières, VISA, ou selon contexte
épidémiologique
 Acinetobacter MR en situation d’infection, si décès ou cas
graves, souches particulières, ou selon contexte
épidémiologique (± colonisations)
 ERV, tout cas d’infection ou colonisation, au titre de
« résistance rare ou particulière », à plus forte raison, tout
épisode de cas groupés d’infections et colonisations
 EBLSE, EBCASE: en situation d’infection, si décès ou
cas grave, souches particulières, ou selon contexte
épidémiologique
 Cl difficile: si infection grave, ou épisode de cas groupé
d’infections
FELIN, 2007
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