Le cours sur les artérites oblitérantes de l`aorte et des

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Artérite oblitérante de l’aorte et des
membres inférieurs
Maria BALICE PASQUINELLI, HOPITAL BROUSSAIS HEGP
Cours IFSI 2è année
Artériopathie oblitérante de l’aorte et des
membres inférieurs - Plan du cours
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Définition
Facteurs de risque et causes
Facteurs de risque CV
Causes cardiaques
Causes générales
Causes locales
Physiopathologie et répercussions
Signes cliniques
L’ischémie aiguë de membre : urgence médico-chirurgicale
Diagnostic
Traitement
Des FDRCV
Médicamenteux
Mesures hygiénodiététiques
Interventionnel
Surveillance
Education et suivi
Définition
L’artérite des membres inférieurs correspond à une atteinte de la paroi des
artères des membres inférieurs, le plus souvent en rapport la maladie
athéromateuse (responsable de la formation de plaques au niveau de la paroi
de l’artère).
Cette atteinte est responsable de la diminution du diamètre des artères qui vont
ainsi finir par se boucher.
L'artérite des membres inférieurs est une des localisations préférentielles de la
maladie athéromateuse avec les localisations cérébrales en particulier
carotidiennes, cardiaques (coronariennes) et aortiques.
Cette maladie est due à l'athérosclérose dans plus de 90% des cas et se
manifeste préférentiellement après 50 ans chez un sujet masculin tabagique.
Siège des lésions préférentiel au niveau des courbures et des bifurcations:
région aorto iliaque et bifurcations fémorales fémorales et carotides
Facteurs de risque et causes
Facteurs de risque CV
l'athérosclérose du sujet âgé ou jeune quel que soit le sexe
prédominance masculine et TABAC ++++
elle entraîne progressivement la sténose serrée qui se complique de thrombose
l'évolution ultime des sténoses serrées athéromateuses.
Les thromboses peuvent s'étendre en aval de la plaque d'athérome mais aussi en
amont jusqu'à la bifurcation importante rencontrée.
Les facteurs favorisants sont:
- l'hypovolémie relative ou absolue (infarctus du myocarde, insuffisance
ventriculaire gauche, deshydratation...)
- hypercoagulabilité (polyglobulies, hyperplaquettose, déficit en protéines
inhibitrices de la coagulation, allergie à l'héparine...)
- ulcérations intimales ou anévrysmales
Facteurs de risque et causes
Causes générales
taux élevé d’homocystéine dans le sang ou une anomalie de la coagulation.
Chez le sujet de moins de 35 ans
- la maladie de Takayashu est rencontrée chez la jeune femme et est évoquée
devant des lésions proximales surtout localisées au niveau de l’aorte. Le tableau
est celui de la 'femme sans pouls'. Il existe un syndrome inflammatoire observé à
la prise de sang.
- la maladie de Buerger se rencontre chez l'homme jeune, tabagique. Les lésions
y sont distales aux 4 membres avec gangrène et phlébite superficielle.
L'artériographie fait le diagnostic en montrant des artères distales présentant un
aspect en "tire-bouchon". Le pronostic en est grave par la succession de crises
très douloureuses dont le traitement à terme repose sur l'amputation.
- La périartérite noueuse, le lupus érythémateux disséminé et la maladie de
Horton peuvent déterminer des lésions artérielles responsables d’obstacles à
l’éjection du sang.
Facteurs de risque et causes
causes cardiaques par embolie
L'artère est saine et le caillot provient fréquemment du coeur:
- oreillette gauche: fibrillation auriculaire, prothèse mitrale
- ventricule gauche: infarctus du myocarde récent ou ses séquelles, que ce soit
une zone akinétique ou un anévrysme
- myocardiopathie obstructive et myocardiopathie non-obstructive
- Les causes d'embolies plus rares: endocardite infectieuse et ses embols
septiques, myxome de l'oreillette, rétrecissement aortique calcifié et prothèse
aortique
Au niveau périphérique, ce peut être:
- les lésions athéromateuses de l'aorte et des gros vaisseaux qui peuvent
emboliser ou thromboser
- lors d'une phlébite, un caillot peut passer dans la circulation systémique à
l'occasion d'un foramen ovale reperméabilisé. C'est l'embolie paradoxale.
Facteurs de risque et causes
Causes locales
réaction artérielle faisant suite à une phlébite (phlébite bleue)
radiothérapie.
Traumatismes par compression: Une fracture déplacée peut comprimer une
artère des membres inférieurs.
Une contusion, une plaie artérielle avec hémorragie artérielle extériorisée ou
non sont des causes fréquentes d'ischémie localisée.
Une artériographie ou un cathétérisme cardiaque sont les causes iatrogènes.
Lors d'une dissection aortique, la membrane flottante ou le cylindre interne
peuvent venir obstruer un orifice artériel.
L'ergotisme est une étiologie classique.
Physiopathologie et répercussions
lésion d’abord asymptomatique ou infraclinique (stade 1)
quand réduction significative du calibre artériel
 ischémie d’effort = claudication intermittente (stade 2)
sténose sévère
Ischémie de décubitus ou repos = ischémie critique (stade 3)
Stade de sub occlusion artérielle
 puis troubles trophiques ou gangrène = occlusion artérielle
(stade 4)
CLASSIFICATION DE LERICHE ET FONTAINE
STADE 1 ASYMPTOMATIQUE
STADE 2 CLAUDICATION NON GENANTE OU GENANTE
STADE 3 DOULEUR DE DECUBITUS
STADE 4 GANGRENE, ULCERE, ISCHEMIE
Signes cliniques
1.Palpation des pouls = disparition
Chaleur locale, pâleur, cyanose, troubles trophiques, ulcère, gangrène
2. Claudication = crampe à l’effort localisée au mollet , cuisse, fesse ou
Hanche , qui cède à l’arrêt en 1 à 3 minutes, répétitive
Notion de périmètre de marche, aggravation dans le temps avec
limitation progressive des capacités physiques
Si atteinte poplitée, tibiale ou fémorale douleur des mollets
Si atteinte aorto iliaque hanche, fesse, cuisse
Si atteinte sous poplitée douleur plante des pieds
3. Douleur de décubitus= ischémie permanente ou critique
Améliorée par station débout ou jambes pendantes. Brûlures des
orteils et avant pied, cyanose, pâleur, froideur ,
œdème =début des troubles trophiques
4. Impuissance
Syndrome de LERICHE: claudication des jambes, douleur des fesses
et fatigue et impuissance = oblitération aorto iliaque
Signes cliniques
5. Ischémie aiguë= urgence
Brutale par embole ou thrombus
Pied froid cyanosé ou pâle , absence de pouls
Douleur ++++
6. Troubles trophiques
Ulcère artériel: douloureux, suspendu, arrondi, profond, creusant, bords
pales cyanosés, nets, peau froide
Gangrène :peau noire cartonnée insensible, fragile, oedème
Diagnostic positif
Palpation des pouls artériels
Recherche de souffles artériels
Mesure de la pression artérielle distale = IPS (index de pression
systolique)
IPS = pression systolique cheville
pression systolique bras
valeur normale : 0.9 à 1.3
Valeur IPS
>1.3
0.9- 1.3
0.75 – 0.9
0.40 – 0.75
<0.40
signification
A incompressible (diabète, IRC,
maladie de Mönckeberg
A normale
Artériopathie compensée
Artériopathie moyt compensée
retentissement sévère
Diagnostic positif
Test de marche sur tapis roulant
Vitesse constante 3.2km/h, pente 12%
Évaluation périmètre de marche max pour arrêt de la
marche
Mesure de l’IPS à l’arrêt de l’effort (s’effondre alors
qu’au chez sujet normal)
Mesure transcutanée de la pression en Oxygène =tcpO2
Valeur tcp 02
signification
> 60mmHg
normal
>35 mmHg
AOMI compensée
10-35 mmHg
Hypoxie continue
<10 mmHg
Ischémie critique
Diagnostic positif
Les ultrasons=échodoppler artériel
Localisation lésions
Etendue
Etat paroi
Caractère de la sténose
% sténose
Circulation collatérale présente ou absente
Réseau d’aval
Nature de la lésion: athérome , embole, thrombus
Après test de marche
Artériographie
KT artériel par voie fémorale rétrograde
Angiographie par résonnance magnétique (ARM)
Scanner multibarettes
Cas particuliers
Les diabétiques :
=médiacalcose, atteintes distales et atteinte des artères profondes
Manifestation d’abord par troubles trophiques, claudication de la
plante des pieds
Neuropathie sensitive et motrice
Moindre résistance aux infections
Traumatismes mineurs
Le sujet âgé:
Étiologies multifactorielles et 50 à 90% des patients atteints ne se
plaignent pas
Les embolies de cholestérol:
Migration de cristaux de CTL par les lésions athéromateuses
Spontané ou déclenché: KT  ATL
Intervention articulaire ou cardiaque
Anticoagulants, fibrinolytiques
Diagnostic différentiel
Rhumatologie
Neurologie
Vasculaire
Neuropathie
Ulcère de jambe autre qu’artériel
Bilan d’extension
recherche des autres sites atteints car pathologie polyvasculaire
troncs supraortiques, coronaires, A digestives, A rénales,
AORTE
Doppler , ARM et angioscanner= examens de pratique courante
évaluation du terrain/ de l’état général
autres tares
état respiratoire
comorbidités
Traitement
Au stade 1 et tous les stades
- Correction de tous les FDRCV
- exercice physique : quotidien marche 30 minute min
Antiagréggants plaquettaires:
-acide acétyl salycilique: aspirine 75 à 300 mg/j
-tiénopyridines: clopidogrel : 75mg/j
-vasoactifs artériels: buflomédil (fonzylane 150 ou 300mg ), ginko
biloba (tanakan), naftidrofuryl(praxileèe 200 mg),pentoxyfilline
(torental 400mg)
Augmentent le périmètre de marche de 50 à 60% par rapport au
placebo
Surveillance tous les ans ou 2 ans
Stades 2
Au traitement précédent s’ajoute la possibilité de revascularisation
par
-ATL  stent (artères iliaques et fémorales)
-Thromboendarteriectomies (bifurcations fémorales ou TSA)
-Pontages (veineux , dacron, téflon expansé)
traitement
Stade 2
Lésion fémorale ou distale qui:
*s’améliore sous traitement alors surveillance deux fois par an
* Si non amélioration ATL
Lésion iliaque qui
* s’améliore sous traitement alors surveillance deux fois par an
* Si non amélioration ATL puis surveillance à 1, 3, 6, 9, 12 mois
* Si d’emblée claudication avec IPS<0, 75 et baisse TcpO2 d’effort de 50% alors
ATL d’emblée
Stade 3 et 4
La possibilité de revasculariser dépend de l’état général du paient et de la nature
des lésions
Si revascularisation possible à l’imagerie artérielle, tcpO2>10mmHg
Sinon amputation la plus petite possible et appareillage
Surveillance à 1, 3, 6, 9, 12 mois puis 2 fois par an
Diminution de plus de 20% de IPS= complication
Dépister infection, resténose,complication veineuse (OMI post
procédure),lymphocèle, faux anévrysme
Ischémie aiguë =
urgence médico chirurgicale
DEFINITION
Interruption brutale de la vascularisation d'un membre inférieur et ses conséquences
locales et générales. Le terme d'ischémie aiguë ne tient pas compte de l'étiologie de
l'ischémie. Le traitement est une véritable urgence médico-chirurgicale destinée à
reperfuser le territoire ischémié.
CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE
La douleur est le maître-symptôme, crampe ou de coup de fouet, le plus souvent
unilatérale et distale. Il faut en préciser l'heure de début exact car elle apparaît de façon
brutale. paralysie avec anesthésie du membre. Les troubles sensitifs apparaissent
avant les troubles moteurs.
affaissement des veines superficielles, pâleur,le membre est froid en aval de
l’obstruction
palpation des masses des muscles est douloureuse, mais anesthésie cutanée. Les
pouls et réflexes ostéo-tendineux sont abolis en aval de l'obstruction. Déterminer
niveau obstruction
savoir établir la gravité de l'ischémie.
* L'ischémie modérée est caractérisée par une atteinte sensitivo-motrice partielle
* L'ischémie constituée est marquée par une atteinte sensitivo-motrice complète avec
palpation douloureuse des masses musculaires
* L'ischémie dépassée rassemble les éléments précédents mais s'y ajoutent des plages
de lividité, de marbrures, de phlyctènes ou de nécrose cutanée.
TRAITEMENT
Artériographie systématique à condition qu'elle ne retarde pas le geste chirurgical. Sa
place se situe après la mise en condition du patient: héparinothérapie,
vasodilatateurs/antispasmodiques, Anti-inflammatoires non stéroidiens,
antalgiques/sonde à demeure, rétablissement d'une hémodynamique stable.
L'héparinothérapie est ici urgente: dose de charge de 0,5 à 1mg/kg, puis 5mg/kg/j au
pousse-seringue électrique à adapter au TCA qui doit être compris entre 2 et 3X le
témoin
L'institution de la naftidrofuryl (Praxilène) est habituelle: 5 à 10ampoules/j, en IV
continue
artériographie:
- affirmer le caractère unique ou multiple des occlusions
- en préciser le siège exact (caractère essentiel dans les ischémies traumatiques)
- caractériser le type d'oblitération: arrêt cupuliforme en regard d'une bifurcation dans
l'embolie, arrêt effilé et irrégulier, de siège variable dans la thrombose. Les 2 types
sont parfois associés: embolie distale sur lésions d'athérome plus proximales.
+ de caractériser l'axe d'amont et le lit d'aval ce qui est important dans les ischémies
athéromateuses car un pontage est associé à la thrombectomie
Le bilan général
rechercher une autre localisation de la maladie athéromateuse, des arguments en
faveur d'une étiologie (thrombose ou embolie?) et une pathologie associée.
radiographie pulmonaire et electro-cardiogramme sont obligatoires, ainsi que les
enzymes cardiaques si le patient est coronarien connu ou si l'on retrouve des signes
d'ischémie sur l'electro-cardiogramme
bilan préopératoire
TRAITEMENT
reperméabilisation de l'artère
- thrombolyse: l'urokinase ou la streptokinase peuvent être utilisées par voie veineuse
ou surtout par cathétérisme artériel au contact du thrombus. Elle est isolée ou associée
à la chirurgie de désobstruction.
-chirurgie: 2 modalités. L'embolectomie est pratiquée par la sonde de Fogarty sous
anesthésie générale (AG) ou sous anesthésie locale (AL). L'abord est l'artère fémorale
commune. L'ablation du caillot par la sonde de Fogarty doit absolument être associée à
l'endartériectomie ou à un pontage veineux ou prothétique dans les lésions d'athérome.
Le traitement médical est débuté et suivi d'heure en heure. L'amélioration franche fait
pratiquer un bilan dans le but d'une intervention à froid.
En cas de doute entre un embol et une thrombose, la désobstruction à la sonde est
prioritaire et une intervention plus complète est faite dans le même temps après
artériographie peropératoire.
Si ischémie dépassée
amputation avec réanimation intensive pré-, per et postopératoire. Il est souvent
difficile de déterminer la viabilité d'un territoire ischémié: la PO2 percutanée peut
parfois aider =Inférieure à 10mmHg, aucune revascularisation ne doit être tentée du fait
des complications à distance.
surveillance
Dans tous les cas, le résultat du traitement de revascularisation est contrôlé par
l'artériographie peropératoire
Education et suivi
Marche
Soins des pieds
Suivi médical
Réadaptation vasculaire
Surveillance
Clinique
Echographique
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