1.2. Le coût économique des intrants durables

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Fondements d’économie pour
l’entreprise
Bernard Ruffieux
CM3 – Notions de coûts et de taille de la firme
Plan du chapitre
• 1. Quelques notions de coûts
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1.1. Coût d’opportunité
1.2. Le coût économique des intrants durables
1.3. Coûts évitables et dépenses irrécupérables
1.4. Court terme et long terme
1.5. Coûts variables et coûts fixes
• 2. Economies d’échelle et de champ
– 2.1. Echelle
– 2.2. Champ
1.1. Coût d’opportunité
• Le coût économique de l’utilisation d’un facteur dans la
production est mesuré par son coût d’opportunité.
• Il est défini comme la valeur d’un facteur dans son meilleur
usage alternatif.
• Pour la firme, le coût d’utilisation d’une unité additionnelle
d’un input dont elle ne dispose pas encore est celui :
– de son achat au prix du marché (si elle l’achète).
– ou de son prix de location (si elle le loue).
• Dans ces deux cas, il y a une transaction de marché qui
identifie le coût d’opportunité de l’input.
1.1. Coût d’opportunité
• Le prix de marché reflète ce que les autres sont prêts à payer
pour l’input dans ses usages alternatifs.
• Le coût d’utilisation d’une unité additionnelle d’un input que
la firme détient déjà est à nouveau le prix de marché.
• Il peut être défini comme ce à quoi la firme renonce si elle
décide d’utiliser l’input plutôt que de le vendre.
• Notons que les usages alternatifs peuvent se situer au sein de
la firme elle-même : cas du travail des salariés par exemple. Le
coût d’opportunité se mesure alors en termes de coût de ce que
le salarié ne fait pas pour réaliser une tâche (aller à une
réunion contre recevoir des clients potentiels).
1.2. Le coût économique des intrants durables
• Quand une société de taxi loue une voiture, le coût
d’opportunité est simplement le prix de location.
• Mais quel est le coût d’opportunité, disons pour une
année, si la société est propriétaire de la voiture ?
• Quand une firme est propriétaire d’un actif ou d’un
input dont la durée de vie est supérieure à une période
– on dit qu’il est durable – le coût d’opportunité est
un peu plus difficile à définir.
1.2. Le coût économique des intrants durables
• Le coût d’opportunité est alors composé de deux
parties.
• La première partie est la dépréciation économique.
– C’est la réduction de sa valeur de revente liée à son usage
pendant la période.
– Cette dépréciation économique incorpore la dépréciation
physique, la perte de capacités productives liée à l’usure due
à l’usage de l’actif. La vétusté due aux innovations.
• La seconde partie est le taux de rendement du capital.
– C’est le montant monétaire qui aurait pu être gagné avec la
somme dépensée si l’input durable avait été vendu au début
de la période.
1.2. Le coût économique des intrants durables
• Exemple :
• Considérons une société de taxi qui achète une voiture en
début d’année pour 10.000 € et qui peut revendre cette voiture
pour 7.000 € en fin de période.
• Supposons que le taux d’intérêt courant est de 10% par an.
• Le coût d’opportunité de la voiture est de 4.000 € : une
dépréciation économique de 3.000 € et une perte de revenu due
à l’intérêt de 1.000 €.
1.2. Le coût économique des intrants durables
• En général, le coût d’opportunité (OC) d’utilisation d’un bien
durable pour la période t est :
OC  Pt  Pt 1  iP t
• Avec Pt le prix de l’actif en début de période, Pt+1 son prix en
fin de période et i le taux d’intérêt.
• Le coût d’usage du capital se trouve en divisant par la valeur
initiale de l’actif Pt.
r  i
• Avec δ le taux de dépréciation :
  ( Pt  Pt 1 ) / Pt
1.3. Coûts évitables et dépenses irrécupérables
• Un coût évitable est un coût qui peut être évité en
cessant de produire.
• Par contraste une dépense ou coût irrécupérable
(sunk) est un coût qui, une fois la dépense faite, n’est
plus évitable si la firme cesse de produire.
• Les dépenses irrécupérables existent lorsque les
activités productives réclament des actifs spécialisés.
• Les actifs spécialisés, dédiés ou spécifiques ne
peuvent pas, ou pas aisément, être utilisés dans
d’autres activités productives.
1.3. Coûts évitables et dépenses irrécupérables
• La portion d’une dépense qui est irrécupérable est la différence entre son
coût d’opportunité ex ante et son coût d’opportunité ex post. (souvenons
nous : le coût d’opportunité est la valeur d’un facteur dans son meilleur
usage alternatif).
• Ex post, le coût d’opportunité est la valeur de récupération (salvage value).
• C’est la portion des coûts qui ne sont pas recouvrable (recoverable) si l’on
quitte l’activité productive originale.
• On distingue le capital spécifique à l’industrie et le capital spécifique à la
firme.
– Un avion gros porteur est une dépense irrécupérable pour l’industrie
aéronautique : sa valeur hors de l’industrie est très faible.
– Mais ce gros porteur n’est pas dédié à la compagnie qui l’a initialement acheté.
Selon la conjoncture de l’industrie, l’avion peut avoir une valeur élevée en tant
qu’occasion sur le marché interne au secteur.
• En revanche, des dépenses de publicité sont irrécupérable pour l’entreprise
qui les fait.
1.4. Court terme et long terme
• Les économistes parlent de court terme pour décrire
l’horizon pendant lequel une partie des facteurs sont
fixes
• Ils parlent de long terme comme l’horizon minimal
pour lequel tous les facteurs sont variables.
• Tous les facteurs peuvent en effet être variables.
• Néanmoins, du point de vue des facteurs de
production utilisés, deux contraintes limitent la vitesse
de modification d’un processus de production.
1.4. Court terme et long terme
• Premièrement, les coûts évitables d’un processus de production
existant n’incluent pas les dépenses irrécupérables. Mais les coûts
évitables associés à un nouveau processus de production incluent
bien ces coûts irrécupérables.
– Les investissements additionnels en facteurs qui sont irrécupérables ex post
sont des coûts ex ante.
• Deuxièmement, faire les investissements associés à un
changement de processus de production et ajuster l’utilisation des
facteurs existants prend du temps.
– Par exemple, les coûts associés à l’installation d’un nouvel équipement
dépendent du temps de leur fabrication, livraison et installation.
• L’installation optimale implique ainsi un trade-off entre les coûts et
bénéfices d’un ajustement rapide et les délais de leur efficacité.
• Il est légitime de parler des coûts de long terme et de court terme
de la production d’un certain niveau de production.
1.5. Coûts variables et coûts fixes
• Les coûts variables varient avec le niveau de production.
• Les coûts fixes ne varient pas avec le niveau de production.
• Les coûts variables sont toujours évitables.
• A court terme, les coûts fixes sont soit évitables soit irrécupérables.
• Un coût fixe évitable ne fait pas partie des coûts de fermeture (shut
down costs) de la firme.
• Les coûts fixes évitables à court terme s’appellent quasi-fixes.
• Un coût fixe est totalement ou partiellement irrécupérable si tout
ou partie du coût ne peut pas être évité quand l’activité cesse.
1.5. Coûts variables et coûts fixes
• On distinguer encore les coûts fixes de court terme des
coûts fixes de long terme.
• Les coûts fixes de court terme ne concernent que les
facteurs quasi-fixes.
• Les dépenses irrécupérables associées aux facteurs fixes
de court terme ne sont pas des coûts.
• A long terme, une grande partie des inputs fixes de court
terme deviennent des coûts variables.
• Néanmoins, certains facteurs sont requis pour la
production, mais en quantité non variables en fonction de
l’output. Ces facteurs sont des coûts fixes de long terme.
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