FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET TARV Dr BARANSAKA Elysée INTRODUCTION • Depuis l’avènement des multithérapies anti-rétrovirales, la morbimortalité des patients atteints du VIH a diminué de facon spectaculaire dans les pays occidentaux. • Parallèlement des complications métaboliques secondaires au ttt anti-rétroviral apparaissent, pouvant accélérer l’athérosclérose et favoriser les événements coronariens aigus(Idm et angor instable) • Avant 1996, la prise en compte du risque cardio-vasculaire ne faisait pas partie des priorités dans le suivi des PVVIHs • Trois classes thérapeutiques, IP, INTI,et INNTI perturbent le métabolisme lipidique mais avec un effet très différent selon les classes et variable, à l’intérieur des classes, selon les molécules. Introduction • Les altérations métaboliques résultent principalement de 2 facteurs: - le ttt ARV: qui agit sur le métabolisme lipidique hépatique - et la lipodystrophie, srt par le biais de la composante hypertrophie du tissu adipeux viscéral Parmi les autres facteurs impliqués: -Le VIH lui-meme des anomalies lipidiques -Les facteurs individuels de susceptibilité au diabète et aux dyslipidémies, ce qui va majorer le risque et la sévérité des altérations métaboliques. LES FRCV • FR modifiables: - Cholestérol total et LDL > 2,2 et 1,3 g/l - Cholestérol - HDL < 0,35g/l ou 0,9 mmol/l - HTA( TA>140/90) - Tabagisme en cours - Diabète - Sédentarité - Surpoids: IMC > 25 = L’addition de plusieurs facteurs de risque expose le patient à un risque exponentiel de survenue d’accident CV d’origine athéromateuse. Prévalence des troubles métaboliques * La mise s/s tt par INTI seuls peut donner une dyslipidémie généralement modérée, srt hyper-TG et dépendante des molécules individuels: - la d4T : plus svt impliquée: - Névirapine: modifie les paramètres lipidiques(augmentat HDL) - EFZ: augmente HDL - les autres INTI, dont le Ténofovir, ne semblent pas induire de dyslipidémie. • Les anomalies les plus sévères et les plus fréquentes ont été rapportées après l’introduction des IP avec des élévations nette : - des TG, du Cholestérol total, du LDL-C - alors que le HDL-C est peu modifié. Troubles métaboliques(suite) • Cohorte australienne: après une durée de 14 mois s/ IP: 50% d’hyper-TG (> 2,0 mmol/l 60% d’hyper-CT (> 5,5 mmol/l) sans IP 22% 11% Troubles métaboliques(suite) • La prévalence des anomalies de la tolérance au glucose augmente et passe de 17 à 27% chez les hommes entre 1 et 3 ans de ttt IP. • Ce qui signifie que la prévalence et la gravité des anomalies métaboliques augmentent globalement avec la durée du ttt. • Quels que soit les tbles métaboliques, leurs prévalences est supérieure chez les patients lipodystrophiques. Troubles métaboliques(suite) • Les principaux FR d’ hyper-TG sont: - Sexe masculin; - Index de masse corporelle(IMC), - Age; - Prise de RTV ou de Stavudine. Pour l’hypercholestérolémie, ce sont: - IMC; - Age - Prise de Stavudine Pour les altérations de la tolérance au glucose: - IMC, age, prise d’Indinavir Troubles métaboliques (suite) • Le rôle des INNTI dans les dyslipidémies a été également étudié. * Névirapine: modifie les paramètres lipidiques, avec augmentation du CT au profit du HDL- C, mais sans augmentation des TG, induisant dc un profil moins athérogène que les IP * EFV: -augmente nettement le CT -augmente aussi le HDL-C -profil moins athérogène que celui induit par le NFV Troubles métaboliques(suite) • Origine de ces troubles: (plusieurs pistes physiopathologiques= mécanismes plurifactoriels). modification du métabolisme hépatique des lipoprotéines(augmenta° de la synthèse des VLDL hépatiques; diminution de leur épuration les lipoprotéines mal épurées sont recaptées par le foie et vont encore augmenter la resynthèse de VLDL hépatiques et dc l’hyperTGémie(= risque athérogène augmenté); Troubles métaboliques(suite) • Altération du tissu adipeux: Lrsq la lipodystrophie est associée à une R à l’insuline du TA, la lipolyse est accrue entraînant une augmentat° des acides gras libres circulants mauvaise utilisation du glucose Trbles métaboliques(suite) • Sd métabolique: = association d’au moins 3 des altératins suivantes: * augmenta° PA: >88cmF;>102cmH *PA>130/85mmhg *Tg >1,5g/l *HDL<0,5g/l *Glycémie>1,1g/l RCV chez la personne infectée par le VIH • La population infectée par le VIH présente des particularités: -population jeune en moyenne; - court délai d’observation; - modification de crtns facteurs de risque comme: ( lipodystrophie, hyperlipidémie, états diabétiques, inflammation virale chronique, utilisation des IP). RCV(suite) • Il existe au fil du temps une augmentation de l’incidence de la maladie coronarienne chez la personne infectée par le VIH traitéé. • La durée d’exposition aux IP serait un facteur déterminant. • Ex.1. Etude de Mary-Krause(AIDS 2003): -Risque accru de mortalité= 3,6 chez les patients ayant >30mois d’IP -Contre 1,9 chez ceux ayant pris des IP (e) 18-29M RCV(suite) • Ex.2: groupe DAD,(NEJM 2003) portant sur 23.468 patients: le sur-risque est de 26% par année d’exposition aux IP ou aux INNTI RCV(fin) • Athérosclérose:=> angor Infarctus du myocarde ° Cardiomyopathies dilatées: - Cmp dilatée+ dysfonction VG= facteur de mauvais prono chez les PVVS, réduisant par 3 la durée de vie -Causes: myocardite virale+++ autres infections déficit nutritionnel ID PRISE EN CHARGE • 1.Prévention Les FR seront réduits au minimum: - Arrêt du tabac; - Tt optimal d’un diabète ou de troubles lipidiques; - Contrôle de la TA (< 140/90 mmhg); - Maintien d’un indice de masse corporel normal; - Pratique régulière d’un exercice physique. Contrôle de : - glycémie à jeun, - cholestérol T, HDL, LDL - Triglycérides / 3 mois PEC(suite) • Sd coronaire aigu: PEC=la même chez le VIH+ et VIH• Apprécier le RCV: - Important de réaliser une appréciation du RCV pour chaque patient, en prenant en compte tous les FR identifiés pour permettre à l’échelle individuel une réduction du risque d’événement CV. - Le risque est calculé à partir de graphiques tenant compte de l’age, du sexe, du tabac, de la PAS, du cholestérol total et du HDL-C. PEC(suite) • 2.Modification des molécules anti-rétrovirales: - Un changement des molécules anti-rétrovirales doit être envisagé en utilisant des molécules donnant moins de trouble métaboliques tout en maintenant le contrôle virologique optim la réplication du VIH. - Différentes interventions sont possibles: PEC(suite) * Les hyperTGémies et hypercholestérolémies,qui apparaissent ou se majorent s/s multithérapies comportant un IP, diminuent svt à l’arrêt de celui-ci. => le remplacement des IP (IDV, SQV, NFV, LPV, RTV) réputés lipidotoxiques par un IP (ATV) ayant un moindre impact lipidique peut être envisagé. *La substitution de l’ IP incriminé par les INNTI, en particulier la névirapine, peut entraîner une baisse des TG et une augmentation du HDL-C. *L’arrêt du ritonavir, même utilisé à faible dose, peut également entraîner une régression de l’hyper-TGémie. PEC(suite) • Plusieurs études soulignent le rôle propre de la d4T comme facteur d’augmentation des TG et du cholestérol total et LDL; • La substitution des analogues de la thymidine par le ténofovir ou l’abacavir a permis de démontrer l’impact bénéfique de l’arrêt ces molécules sur le métabolisme lipidique et glucidique. => Cet effet est en grande partie lié à l’arrêt de la stavudine. PEC(suite) 3. Hypertriglycéridémie: Si hyperTGie isolée sévère(> 4g/l), un tt par Fibrate, Fénofibrate(Lipanthyl) ou Gémfibrozil(Lipur) sera institué, en surveillant régulièrement le bilan hépatique et les enzymes musculaires, en raison du risque de rhabdomyolyse. PEC(suite) 4. Hypercholestérolémie *Le LDL-C est le paramètre lipidique pivot de la prise en charge. Les objectifs thérapeutiques sont définis en fonction du niveau de risque du patient: - risque faible: o FR associé à la dyslipidémie - risque intermédiaire: au moins 1FR associé à la dyslipid - haut risque: atcd de mldie CV avérée. * Si l’élévation du LDL-C est isolée Statine - Fluvastatine(Fractal, Lescol)) - Pravastatine(Elisor, Vasten) = les seules conseillées si TARV contenant IP PEC(suite) Seuils d’intervention thérapeutique selon les valeurs de LDL-C(AFFSAPS 2005). Intervention diététique: dès que le taux de LDL-C excède - 1,60 g/l( 4,1 mmol/l - 1,30 g/l( 3,4 mmol/l) si au moins 2 autres FR ou ayant une maladie coronaire. PEC(suite) • Intervention médicamenteuse: Prévention 1aire -sujets ayant 0 FR -sujet ayant 1 autre FR -sujet ayant 2 autre FR -sujet ayant> 2 autres FR Prévention 2aire - sujets ayant une mldie coronaire LDL-C g/l(mmol/l) > 2,2(5,7) > 1,90(4,9) > 1,60(4,2) > 1,30(3,4) > 1(2,6) PEC(suite) • Métabolisation des statines par le cytochrome P450 Statine Pravastatine(Elisor,Vasten) Simvastatine(Zocor,Lodalès) Lovastatine Atorvastatine(Tahor Fluvastatine(Fractal,Lescol) Rosuvastatine(Crestor) Métabo/Cy P450 _ ++ ++ + ++ - Indicat° VIH Oui Non Non Non Oui Oui PEC(fin) 5. Tt de l’insulinorésistance et du diabète - Modification du mode de vie - Metformine: 500 mg au début avec augmentat° progressive ===> 1 g x 2/j améliore les paramètres métaboliques, l’hypertrophie du TA les risques potentiels d’acidose lactique sont faibles - Insuline: sera proposé si HbA1c > 8% s/ thérapie orale max ou si CI aux ADO Conclusion • Le RCV doit être systématiquement et régulièrement évalué chez tte personne infectée par le VIH, srt s’il existe des FR. • La prise à lg terme de crtns ARVs comme les IP pourrait constituer un FR supplémentaire. • Néanmoins, le bénéfice des multithérapies, mesuré sur la réduction de la morbidité et de la mortalité lié au VIH, est largement supérieur aux csqces néfastes à lg terme sur l’appareil CV. • La réduction des FR classiques constituent une priorité. CCL • Il semble préférable d’utiliser un tt ARV ayant un profil de risque métabolique moins dangereux chez les patients qui cumulent des FRCV. • Cela permettra d’optimiser le rapport bénéfice/risque du tt ARV Je vous remercie