Le système de récompense (1)

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Les comportements de consommation de
substances psychoactives (1)
L’usage
L’abus (DSM)
ou l’usage nocif (CIM)
de substances psychoactives
La dépendance
Les comportements de consommation de
substances psychoactives (2)
L’usage
• Consommation de substances
psychoactives n’entraînant ni
complications somatiques, ni
dommages
- ne relevant pas d’une
problématique pathologique
- substance illicite  critère
de pathologie
• Non consommation
• Consommation socialement réglée
Les comportements de consommation de
substances psychoactives (3)
L’abus (DSM)
ou l’usage nocif (CIM)
de substances psychoactives
• Consommation induisant des
dommages dans les domaines
somatiques, psychoaffectifs ou sociaux
- soit pour le sujet lui-même
- soit pour son environnement proche
- ou à distance, les autres, la société
• Caractère pathologique de
cette consommation défini
par
la
constatation
de
dommages induits pour la
santé ou pour la société
Abus de substances psychoactives (DSM IV)

Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative,
caractérisée par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois.
 Utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de remplir
des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
 Utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela peut être
physiquement dangereux (conduite automobile / maniement de machine).
 Problèmes
judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
(arrestations pour comportement anormal).
 Utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou
sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de
la substance.

Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance, les
critères de la dépendance à une substance.
Les comportements de consommation de
substances psychoactives (4)
La dépendance
• L’impossibilité de s’abstenir de
consommer
- existence d’une tolérance
- existence d’un syndrome de sevrage
• Dépendance psychique ou
« craving »
- dysfonctionnement
durable
des systèmes dopaminergique,
mésolimbique et opioïde
• Dépendance physique ou
« syndrome de sevrage »
- liée au dysfonctionnement
d’autres systèmes
neurobiologiques
Dépendance (DSM IV)
Mode d’utilisation inapproprié d’une substance, entraînant une détresse
ou un dysfonctionnement cliniquement significatif, comme en
témoignent trois (ou plus) des manifestations suivantes, survenant à
n’importe quel moment sur la même période de douze mois :
• Existence d’une tolérance, définie par l’une ou l’autre des
manifestations suivantes :
– Besoin de quantités nettement majorées de la substance pour obtenir une
intoxication ou l’effet désiré
– Effet nettement diminué en cas d’usage continu de la même quantité de
substance
• Existence d’un syndrome de sevrage, comme en témoigne l’une ou
l’autre des manifestations suivantes :
– Syndrome de sevrage caractéristique de la substance
– La même substance (ou une substance apparentée) est prise dans le but de
soulager ou d’éviter les symptômes de sevrage
Dépendance (DSM IV)
• La substance est souvent prise en quantité supérieure ou sur un laps de
temps plus long que prévu.
• Un désir persistant ou des efforts infructueux sont faits pour réduire
ou contrôler l’utilisation de la substance.
• Un temps considérable est passé à faire le nécessaire pour se procurer
la substance, la consommer ou récupérer de ses effets.
• D’importantes activités sociales, occupationnelles ou de loisirs sont
abandonnées ou réduites en raison de l’utilisation de la substance.
• L’utilisation de la substance est poursuivie malgré l’existence d’un
problème physique ou psychologiquement persistant ou récurrent
déterminé ou exacerbé par la substance.
La dépendance à une substance




Ce terme ne correspond pas simplement à la tolérance ou à
l’existence d’un syndrome de sevrage.
Désignant un « usage compulsif », il est plus l’équivalent de notre
classique « toxicomanie » ou du terme actuel d’addiction.
Les critères de la dépendance tiennent en effet compte d’un
élément primordial : le sentiment de perte de contrôle, l’aliénation
subjective, qui donne au sujet la conviction d’être aux prises à un
processus qui échappe à sa volonté. Cette dépendance devient
envahissement, au détriment des investissements affectifs ou
sociaux.
La « drogue » n’est pas seulement devenue un besoin, mais le
centre de l’existence du sujet.
La dépendance physique
le syndrome de sevrage
Ce sont des troubles physiques intenses qui
apparaissent lorsque la consommation de la
substance est suspendue.





Troubles neurovégétatifs : sueurs, tremblements, tachycardie, HTA.
Troubles digestifs : anorexie, nausées, vomissements.
Troubles de l’humeur / troubles anxieux / troubles su sommeil :
anxiété, agitation, irritabilité, insomnie, réveils fréquents, cauchemars
(cocaïne, amphétamines, opiacés, nicotine).
Démence, troubles amnésiques (alcool, sédatifs, solvants).
Troubles psychotiques (cocaïne, amphétamines / alcool, sédatifs).
Une conséquence de la dépendance
la dangerosité sociale
• Toxicomanies et délinquance :
– La drogue, quelle qu’elle soit, peut entraîner une perte de contrôle, une
facilitation du passage à l’acte.
– Malades, les toxicomanes sont conduits à la délinquance par la nécessité
impérieuse de se procurer leur drogue (héroïne, cocaïne).
• Le cas de l’alcool :
Traumatismes
Accidents mortels de la route
Accidents du travail
Accidents domestiques
Accidents dus au sport
Rixes
Suicides
Délits
Criminalité
Prévalence
30-40 %
10-20 %
20 %
3%
50 %
5-25 %
20 %
50-60 %
Les différents facteurs de risque des drogues
Héroïne Cocaïne Ecstasy Psycho- Alcool
opiacés
stimulants
Dép.
physique
Très
forte
Faible
Très
faible
Faible
Dép.
Très
psychique forte
Forte
?
Neuro
toxicité
Faible
Forte
Très
forte
Forte
Toxicité
générale
Forte
Forte
Très
forte
Dangerosité
sociale
Très
forte
Très
forte
Traitem.
Substitut.
Oui
Non
Très
forte
BZD
Cannabis Tabac
Moyen
ne
Faible
Forte
Forte
Faible
Très
forte
Forte
0
0
0
Forte
Forte
Très
faible
Très
faible
Très
forte
Faible
Faible
Forte
Faible
Faible
0
Non
Non
Non
Non
Non
Oui
Moyenne Très
forte
recherché recherché
Rapport (Pr Bernard Roques)
17/06/98
• 1er groupe :
– héroïne, opiacés, cocaïne, alcool
• 2ème groupe :
– psychostimulants, hallucinogènes, tabac
– benzodiazépines (anxiolytiques et hypnotiques)
• 3ème groupe :
– cannabis
Le système de récompense (1)
Le système de récompense (2)

Système limbique (cerveau des émotions)



Lieu de naissance des réactions cérébrales
primaires,
Lieu de naissance des désirs et besoins vitaux
Système de récompense (dopaminergique)



Rôle = récompenser les fonctions vitales par une
sensation agréable ou de plaisir
Hypothalamus, hippocampe et amygdale
Aire tegmentale ventrale / nucleus accumbens
Mise en jeu du système de récompense


L’arrivée d’un signal annonçant une récompense,
après traitement sensoriel par le cortex, modifie
l’activité de certains neurones de l’aire
tegmentale ventrale.
Ceux-ci libèrent de la dopamine



Dans le nucleus accumbens, qui intervient dans
l’activation motrice,
Dans le cortex préfrontal, qui est impliqué dans la
focalisation de l’attention.
Ces différentes zones sont interconnectées et
innervent l’hypothalamus, l’informant de la
présence d’une récompense.
La synapse chimique
 Arrivée du message nerveux
Vésicule synaptique 

Recapture secondaire 
Neurotransmetteur

libéré
 Fixation sur un récepteur
 Transmission du message nerveux
Les synapses excitatrices et inhibitrices

Excitatrices




DOPAMINE
SEROTONINE
NORADRENALINE
Inhibitrices (GABA)


Récepteurs GABA [inhibition de la voie dopaminergique]
(Alcool, Benzodiazépines, Barbituriques)
Récepteurs opioïdes, qui court-circuitent l’inhibition et
augmentent la libération de DOPAMINE
(Alcool, Morphine, Héroïne)
Activation de la voie dopaminergique
ETHANOL
NICOTINE
AMPHETAMINES
ECSTASY (MDMA)
AUGMENTATION
DE LA
LIBERATION
Vésicule synaptique 

Recapture secondaire 
Neurotransmetteur

libéré
 Fixation sur un récepteur
Activation de la voie dopaminergique
Vésicule synaptique 

Recapture secondaire 
Neurotransmetteur

libéré
 Fixation sur un récepteur
COCAÏNE
AMPHETAMINES
INHIBITION
DE LA
RECAPTURE
Le mécanisme de dépendance (1)
approche comportementale
Un comportement motivé repose sur :
•

•
Une motivation,
motivation, ou
outonalité
tonalitéémotionnelle,
émotionnelle,
Des
informationsnécessaires
nécessaires
Des informations
auau
déclenchement
déclenchement
du comportement,
du comportement,
 Un apprentissage,
• Un apprentissage,
 Une étape de modulation et de décision
• Une étape de modulation et de décision
volontaire autorisant et commandant la
volontaire autorisant et commandant la réalisation
réalisation du comportement

du comportement
Le mécanisme de dépendance (2)
approche comportementale
Ce comportement est contrôlé par ses conséquences :
• Si celles-ci sont plaisantes, agréables, elles
provoquent une récompense et un renforcement
positif, et elles facilitent la reproduction du
comportement.
• Au contraire, des conséquences négatives
provoquent un renforcement négatif, et
l’extinction du comportement.
Le mécanisme de dépendance (3)
le modèle de renforcement positif
Substance consommée pour ses effets positifs
Reproduction du comportement pour en retrouver les effets
Apprentissage, mémorisation, renforcement (mois, années)
Développement de la dépendance psychologique
Dépendance psychique liée aux effets positifs sur le système de récompense
Le risque de dépendance
C’est la résultante de l’interaction entre 3 facteurs
:
V

La vulnérabilité

Les caractéristiques liées au produit

L’exposition
E
DEP = V . P . E
P
La vulnérabilité (1)
Chez la majorité des sujets, la consommation produit des effets agréables, mais ils peuvent
en consommer de façon contrôlée (régulière ou épisodique). D’autres ressentent peu
d’effets, parfois même la sensation est désagréable. Dans ces cas, le comportement est
contrôlé, ne provoquant pas de dépendance, ni de problèmes.
Pour un petit nombre de sujets, dès les premières rencontres avec le produit, les effets sont
intenses, conduisant rapidement à la perte de contrôle de la consommation.

Facteurs individuels :
 psychologiques
 génétiques

Facteurs environnementaux :
 famille
 facteurs socioculturels
 évènements douloureux de la vie
La vulnérabilité (2)
les facteurs individuels

Psychologiques





Personnalité dépendante, difficulté à dire non, suggestibilité,
sensibilité à l’environnement, faiblesse du moi.
Manque de confiance en soi.
Recherche du danger, d’expérience, de sensations fortes
(sensation seeking).
Désinhibition, susceptibilité à l’ennui.
Génétiques
 Etude de jumeaux (Pickens, 1991)
 Etudes d’adoption (Cadoret, 1978)
 Etudes de marqueurs génétiques (Smith, 1992 ; Blum,
1995)
Facteurs génétiques et addictions

Les études de jumeaux :



Les études d’adoption :



Analyse de la concordance chez les jumeaux monozygotes et dizygotes pour la
dépendance à l’alcool et aussi aux autres toxiques.
Lorsqu’un sujet souffre de dépendance (alcoolisme ou autre toxicomanie), le risque de
dépendance chez le frère (ou la sœur) augmente. On note un excès de concordance chez
les monozygotes (par rapport aux dizygotes) pour l’alcoolisme (76% vs 61%) comme pour
les autres toxicomanies (63% vs 44%).
Les parents biologiques d’enfants adoptés toxicomanes sont plus fréquemment atteints que
les parents adoptifs, et ce quel que soit le produit.
L’O.R. de toxicomanie chez les parents biologiques est au moins égal à 2.
Les études de marqueurs génétiques :


Forte association entre l’allèle A1 (codant pour le récepteur D2 de la dopamine) et les
comportements addictifs.
Pour Blum, cet allèle représenterait un facteur de risque pour un syndrome de « déficit des
systèmes de récompense » plutôt que pour telle ou telle addiction.
L’hétérogénéité de la maladie alcoolique a conduit à abandonner l’idée
d’un simple gène de l’alcoolisme.
La vulnérabilité (3)
les facteurs environnementaux

Facteurs familiaux :




Facteurs socioculturels :





Acquisition d’habitudes alimentaires
Influence de l’usage parental d’alcool ou d’autres drogues sur le comportement
des enfants
Education (trop rigide / trop permissive)
Patrimoine culturel voire religieux (vin en France, cannabis au Moyen –Orient)
Enjeux économiques (alcool et tabac en France, pavot en Colombie, …)
Apprentissage à consommer en groupe
Métiers à risque (métiers pénibles, peu qualifiés, en contact avec le public)
Evènements douloureux de la vie :
= Facteur déclenchant du recours au produit
Sensibilisation, fragilisation de l’individu, adaptation du comportement
SUBSTANCE PSYCHOTROPE
Fragilisation
personnelle
Satisfaction éprouvée
Evitement de la souffrance
Evitement du sentiment d’incompétence
Conséquences cognitives,
émotionnelles,
comportementales et sociales
ADDICTION
Situation
déclenchante
Les caractéristiques liées au produit

Ses potentialités toxicomanogènes (capacités à induire plus ou
moins rapidement une dépendance)
 Opiacés (morphine, héroïne, opium, codéine)




Tolérance dès la première administration, significative cliniquement au
bout de 2-3 semaines
Dépendance psychologique et physique
Cocaïne (syndrome dépressif majeur)
Tabac (dépendance dans les 12 mois)

Les quantités consommées

Les durées de consommation

Les modes de consommation (ivresse, conduite auto)
Les facteurs d’exposition à un produit
dans une société ou une micro-société



Plus l’exposition est élevée (alcool), moins il est
nécessaire d’avoir une forte vulnérabilité. A
l’inverse, lorsque l’exposition est faible (héroïne),
on retrouve d’importants facteurs de vulnérabilité.
Lorsque le facteur produit est important (tabac,
qui induit une dépendance rapidement), les
paramètres sociaux ou personnels passent au
second plan.
La loi de Ledermann (lien entre la consommation
moyenne et l’importance des problèmes liés à
l’alcool)
Le pouvoir addictif des drogues
Héroïn
e
Cocaïn
e
Amphét
amines
absente
18
14
57
47
59
13
faible
9
10
18
14
18
27
moyenne
9
10
11
12
13
40
forte
64
57
15
27
10
20
Dépendanc
e
G.E. Woody, Addiction, 1993.
(Selon les critères du DSM IV)
Alcool Cannabi
s
Tabac
L’alcool (éthanol)
Dépendance psychologique
L’alcool, produit psychotrope, peut modifier le psychisme d’un individu.
L’alcool, au début, est un objet de plaisir : plaisir du groupe, plaisir intérieur organique, impression de moindre fatigue,
sensation de bien-être etc …
L’alcool est un produit désinhibiteur : il lève les barrières psychologiques que nous avons tous, à des degrés divers en nous,
et qui à la fois nous protègent et nous gênent.
L’alcool provoque l’inflation de la pensée : il rend euphorique, permet de vivre dans l’imaginaire ce qui ne peut être vécu dans
la réalité.
Surtout, l’alcool est un médicament, le meilleur connu actuellement contre l’anxiété et la dépression, et que l’on peut s’offrir en
société pour le moindre prétexte.
Petit à petit, cet alcool qui ne résout pas les problèmes mais ne fait que les éluder dans les situations difficiles : les problèmes
non résolus vont s’accumuler, et la prise d’alcool va augmenter pour toujours faire face en éludant.
Le syndrome de dépendance se caractérise par une combinaison plus ou moins complète des
symptômes suivants :
- désir compulsif de boire de l’alcool qui rend le sujet incapable de maîtriser sa consommation,
- recherche de la consommation d’alcool qui prend le pas sur la plupart des activités du sujet,
- phénomène d’évitement : le sujet consomme de l’alcool, souvent dès le matin, dans l’intention de
prévenir ou de supprimer les symptômes de sevrage,
- fixation progressive des modalités de consommation de l’alcool, dictée par la nécessité de maintenir
une alcoolémie suffisante,
- augmentation de la tolérance amenant le sujet à consommer des quantités croissantes d’alcool (pour
obtenir un même effet).
L’alcool (éthanol)
La dépendance physique
C’est un état d’adaptation tel qu’apparaissent des troubles physiques
intenses lorsque la consommation d’éthanol est suspendue ; ces
troubles constituent le syndrome de sevrage :
- troubles subjectifs : anxiété, agitation, irritabilité, insomnie,
réveils fréquents, cauchemars,
- troubles neurovégétatifs : sueurs, tremblements,
tachycardie, HTA,
- troubles digestifs : anorexie, nausées, vomissements,
- à un degré plus prononcé : signes confusionnels,
hallucinations, delirium, convulsions, hyperthermie.
Ce syndrome est rapidement résolutif, spontanément ou sous
traitement, en deux à cinq jours. L’apparition plus tardive ou la
persistance de ces troubles au-delà de ce délai doit faire évoquer
d’autres addictions associées, aux benzodiazépines en particulier.
Le questionnaire D.E.T.A.
D (Pour C) : avez-vous déjà eu besoin de Diminuer votre
consommation d’alcool (...Cut down your drinking),
E (Pour A) : votre Entourage vous a-t-il déjà fait des
remarques au sujet de votre consommation d’alcool
(have people Annoyed you ...),
T (Pour G) : avez-vous l’impression que vous buvez Trop
(...Guilty about your drinking),
A (Pour E) : avez-vous le besoin d’Alcool le matin pour
vous sentir en forme (Eye opener).
A partir de 2 réponses positives : consommation “à
risque” (abus et/ou dépendance)
Les sujets D.E.T.A. 2+
Baromètre Santé (C.F.E.S.) 15-65 ans
• 8.7 % en 1993-1994 (14.4% hommes / 3.2 % femmes)
• 8.3 % en 1995-1996 (13.9% hommes / 2.9 % femmes)
• 8.4 % en 2000 (13.3% hommes / 4.1% femmes)
Enquêtes auprès des Médecins généralistes
• 20 % des consultants adultes (30% hommes / 11 % femmes) buveurs à risque
• 5 % alcoolo-dépendants (1,5 à 2 millions de patients)
Enquête en milieu hospitalier (1999 – BEH)
• 14.9 % des consultants adultes (18.2% hommes / 6.5 % femmes)
• 34.5 % en psychiatrie (41.3 % hommes / 24.3 % femmes)
Le questionnaire short-MAST
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
Pensez-vous que vous consommez de l’alcool en quantité plus importante que la
normale ?
Vos parents ou amis vous considèrent-ils comme un buveur normal ?
Avez-vous déjà assisté à une réunion des Alcooliques Anonymes (A.A.) ?
Avez-vous déjà eu des ennuis au travail à cause de la boisson ?
Vous est-il arrivé de négliger vos obligations, votre famille ou votre travail pendant
deux jours de suite ou plus pour vous adonner à la boisson ?
Avez-vous jamais recherché de l’aide auprès de quelqu’un à cause de votre habitude
de boire?
Avez-vous jamais été hospitalisé à cause de la boisson ?
Avez-vous déjà été arrêté pour ivresse au volant ou pour conduire après avoir bu ?
Vous êtes-vous déjà senti coupable au sujet de votre consommation d'alcool ?
Vos proches vous ont-ils déjà fait des reproches au sujet de votre consommation
d'alcool?
Arrivez-vous toujours à stopper votre consommation d'alcool quand vous le voulez ?
L'alcool a-t-il déjà créé des problèmes entre vous et votre conjoint ?
Avez-vous déjà été inculpé d'ivresse au volant ?
1 point ; 2 points ; 5 points
Score de 5+ : alcoolodépendance
Prise en charge thérapeutique du
malade alcoolique

Médicale :



Produits de substitution :



Hospitalisation
En ambulatoire
Acamprosate (Aotal)
Naltrexone (Revia)
Psychothérapie (pendant et après)
Le tabac et le confort psychologique
Confort psychologique
Baisse du niveau
de nicotine
Augmentation de la
consommation de cigarette
et du niveau de nicotine
Manque
= inconfort psychologique
Le tabac (nicotine)
La dépendance tabagique est triple :
- pharmacologique (vis à vis de la nicotine), en agissant sur le système cortico-méso-limbique,
- physique, comportementale, et
- psychologique.
Le DSM IV nous propose les critères suivants :
- utilisation quotidienne de nicotine pendant au moins plusieurs semaines.
- arrêt brutal de l’utilisation ou réduction de la quantité de nicotine utilisée, suivie dans les heures d’au
moins des signes suivants (syndrome de sevrage)
 humeur dysphorique ou dépressive
 insomnie
irritabilité, frustration, colère
 anxiété
 difficulté de concentration
 fébrilité
 diminution du rythme cardiaque
 augmentation de l’appétit ou prise de poids
- les symptômes ci-dessus causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du
fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
- les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale et ne sont pas mieux expliqués
par un trouble mental.
Le tabac (nicotine)
Le tabagisme est un comportement : il s’acquiert et se maintient renforcé par de nombreux
stimuli internes (émotions) ou environnementaux (pression sociale).
Il fait intervenir à la fois un renforcement positif (recherche d’effets liés à la pratique tabagique)
procurant du plaisir, de la détente et du lien social, et un renforcement négatif (pour éviter
l’inconfort du manque).
Ce comportement est évolutif et il passe par plusieurs stades : préparation, action, et
maintenance.
Prochaska et Di Clemente ont proposé une identification du stade de maturité d’un patient :
• Je fume et je n’ai pas l’intention d’arrêter de fumer dans
les 6 prochains mois (indétermination / non motivation)
• Je fume, mais j’envisage sérieusement d’arrêter de fumer
dans les 6 prochains mois (intention / expectation)
• Je fume, mais j’ai décidé d’arrêter de fumer dans les 30
prochains jours (préparation)
• J’ai arrêté de fumer il y moins de 6 mois (action / arrêt)
• J’ai arrêté de fumer il y a plus de 6 mois (consolidation /
maintenance).
2.
Test de Fagerström
Combien de cigarettes fumez vous par jour ?
•Moins de 15
•De 15 à 25
•Plus de 25
Quelle est la teneur en nicotine de la marque que vous fumez ?
•Faible < 0.6 mg
•Moyenne 0.6 à 1 mg
•Elevée > 1 mg
Avalez-vous la fumée ?
•Jamais
•Parfois
•Toujours
Après le réveil, vos premières cigarettes sont-elles plus rapprochées que celles du reste de la journée ?
•Oui
•Non
Quand fumez-vous votre première cigarette ?
•Dés le réveil
•Après le petit déjeuner
Quelle est pour vous la meilleure cigarette de la journée ?
•La première
•Une Autre
Fumez-vous également lorsque vous êtes malade et alité (grippe, angine, etc.) ?
•Oui
•Non
Avez-vous du mal à ne pas fumer lorsque c'est interdit ?
•Oui
•Non
aucune dépendance (score 0-2)
dépendance forte (score 7-8)
dépendance faible (score 3-4)
très forte dépendance (score 9-10)
dépendance moyenne (score 5-6)
Prise en charge thérapeutique
du patient tabacodépendant

Médicale = substitut nicotinique

Score de Fagerström 5+ ou consommation 20+/j


Score de Fagerström < 5 ou consommation < 20/j


Dosage moyen 1 mois / faible 1 mois
Psychocomportementale



Dosage fort 1 mois/ moyen 1 mois / faible 1 mois
Troubles anxio-dépressifs, troubles du sommeil, …
Modifications du comportement
Cas de la double dépendance alcool-tabac (80 %)
Le cannabis (T.H.C.)




L’existence d’une dépendance au cannabis prolonge l’usage
du cannabis et augmente donc le risque de voir advenir les
autres effets nocifs sur la santé.
L’apparition de cette dépendance est corrélée avec les
quantités consommées, la fréquence de consommation et la
durée de consommation.
Le risque d’installation de cette dépendance est également
corrélé avec les facteurs de vulnérabilité suivants : sujet
jeune, sujet présentant une comorbidité dépressive.
La consommation régulière (10 fois par an et plus) concerne
2% des garçons et 1% des filles de 14 ans, et 29% des
garçons et 14% des filles de 18 ans (ESPAD99).
Le cannabis (T.H.C.)




Connu depuis 1990, le syndrome de sevrage
cannabique est bien décrit. Il associe agitation,
troubles du sommeil, irritabilité, nausées,
troubles digestifs, diminution de l’appétit.
Ce syndrome est léger et disparaît rapidement
(Wiesbeck, 1996). Il concerne 16% des gros
fumeurs réguliers.
Cependant, ce syndrome (qui traduit la
tolérance)
favorise
le
maintien
de
la
consommation.
Il peut s’accompagner de comportements
d’agressivité (J3 – J7).
L’héroïne (Diacétylmorphine)
et les opiacés




Les dépendances psychique et physique s’installent rapidement.
La tolérance est rapide pour l’analgésie, la dépression respiratoire
et les vomissements.
Le sevrage («état de manque») se caractérise par des frissons,
des bâillements, un larmoiement, des pupilles dilatées, des
douleurs musculaires, de la diarrhée, des vomissements et de
l’anxiété.
Il survient 6 à 10 heures après la dernière prise d’héroïne , atteint
un pic autour de 36-48 heures et disparaît au bout de 5 jours
(Jaffe, 1990).
Le syndrome de sevrage du nouveau-né (insomnie, irritabilité,
tachypnée, tachycardie, hyperréflexie, diarrhée, détresse
respiratoire, apnée, perte de poids, alcalose, larmoiement).
La prise en charge des héroïnomanes





L’héroïnomane qui le désire peut bénéficier de soins : sevrage,
suivi psychologique et social, traitement de substitution.
Les traitements à la méthadone ou à la buprénorphine (Temgésic,
Subutex) sont administrés par voie buccale.
Ils sont prescrits soit dans les centres de soins spécialisés en
toxicomanie, soit par un médecin de ville.
Ces traitements de substitution ont pour objectif de stabiliser la
dépendance de manière médicale et légale.
Le bilan de ces programmes montre une amélioration notable de
l’état de santé des personnes qui favorise leur stabilisation sociale
et leur insertion professionnelle.
La cocaïne et le crack



La cocaïne est l’une des drogues les plus addictives.
On estime que 10 % des personnes qui ont débuté
une
consommation
récréationnelle
seront
consommateurs compulsifs (Roques, 1998).
La dépendance est essentiellement psychique et le
sevrage ne semble pas produire de symptômes
physiques. Il produit un état dépressif avec adynamie,
un sommeil prolongé, des réaction paranoïaques. Cet
état dépressif associé à l’état de manque est amplifié
chez le consommateur régulier et peut conduire au
suicide.
La durée de ce syndrome varie de 4 heures à 6 jours.
Gérer les envies de fumer après l’arrêt

Contrôle du stimulus

Stratégies cognitives d’opposition
(vue du tabac, vision des autres fumeurs,
situations associées à la prise du tabac)





Stratégie cognitive d’accompagnement


Se souvenir que les envies vont par vagues et sont brèves,
Dédramatiser ces difficultés « passagères » au regard des grandes souffrances
Se répéter la liste de ses motivations (bénéfices liés à l’abstinence, inconvénients de fumer)
Penser à autre chose de plaisant
Il s’agit de contrôler toutes les manifestations (physiques et psychologiques) en faisant
l’inventaire, mesurant l’intensité, l’augmentation-stabilisation-diminution-disparition des
symptômes
Stratégies comportementales



S’engager dans une activité brève (d’autant plus efficace que l’activité est plaisante)
Les activités physiques sont particulièrement efficaces pour réduire ou prévenir les envies
Faire des exercices de relaxation respiratoire
Gestion efficace
du risque
Augmentation de la
confiance en soi
Réduction du risque
de rechute
Intra-personnelles
Situation
à risque
Inter-personnelles
Baisse de la
confiance en soi
Pas de gestion
efficace
Attente d’effets
positifs de la
consommation de
produits
Première
consommation
Idée fausse de
l’inéluctabilité
de la rechute
Culpabilité
Sentiment de
perte de contrôle
Modèle de Marlatt et Gordon (1985) – Risque de rechute.
Augmentation
du risque de
rechute
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