HIS 4668 Histoire du Maghreb Cours 11 I. Maroc : les années de plomb II. Tunisie : la prise à la légère III. Algérie : le dégoutage Stefan Winter Département d’histoire 1. 2. 3. En quête de l’ « alternance » Économie et politique de crise Les « années de plomb » Hasan II (1961-1999) 1976-77 : libéralisation politique ; élections politique d’arabisation victoire des candidats « indépendants » découpage électorale pour favoriser les campagnes pour saper la classe politique/intellectuelle ? une politique de « consensus » ? surendettement, crises pétrolière, agricole émeutes et programme d’austérité, 1981 stagnation, absence de développement accélération de la guerre au Sahara construction d’un mur de défense investissement et immigration marginalisation diplomatique du Polisario création de l’Union du Maghreb arabe (UMA), 1989 violation systématique des droits humains prisons secrets, incarcération d’intellectuels, etc. dénoncée depuis l’étranger Amnesty, D. Mitterand, G. Perrault (Le Monde) retour à la libéralisation, 1991 ? montée de l’islamisme contexte internationale : Guerre d’Irak, Palestine Mohamed VI : une libéralisation autoritaire ? II Tunisie Sidi Bou Said Tunis : siège de la Ligue Arabe, 1979 siège de l’OLP, 1982-1993 1981 : libéralisation politique 1984 : mesures d’austérité FMI émeutes 1987 : Bourguiba déposé (pour sénilité) remplacé par Zine el-Abidine Ben Ali élu 1989 avec 99,24 % des suffrages omniprésence de Ben Ali contrôle des médias, absence d’opposition dégénérescence du système éducatif, des universités istikhfaf (prise à la légère) de la population aucun progrès social mais : stabilité économique, diplomatique lent progrès de l’islamisme ouverture politique et 1989 ? islamisation de la société en douce ? 1. 2. 3. Le « printemps berbère » La crise économique L’islamisme politique d’arabisation écoles, noms de rues avril 1980 : émeutes de Tizi Ouzou (Kabylie) après annulation d’une conférence sur la poésie berbère (constitution de 1991/1996 : reconnaissance de l’héritage amazigh, mais arabe comme seule langue officielle) chômage à 30 % dans les années 1980 crise de dette dans le Tiers Monde population 10 000 000 28 000 000 70 % de la population < 30 ans chute du prix de pétrole, 1986 désespoir économique (« dégoutage ») manque de logements ; privatisations ; exil ouvrier ; « business » ... phénomène des « hittistes » : les jeunes hommes frustrés (qui s’adossent au murs) recherche de valeurs authentiques résistance contre le neo-impérialisme épuisement et délégitimation des anciens leaders, idéologies nationalistes modèle de l’Iran révolutionnaire, 1979 émeutes entre étudiants islamistes et progressistes, 1982 1984 : adoption du code de famille qui restreint les droits des femmes émeutes à Bab el-Oued (Alger), octobre 1988 1000 morts légalisation du Front Islamique du Salut (FIS), septembre 1989 juin 1990 : victoire aux élections municipales décembre 1991 : le FIS remporte le premier tour des élections législatives janvier 1992 : démission de Benjadid, création du Haut Comité d’État (HCE) 1. 2. 3. FIS - Front islamique du Salut GIA – Groupes islamistes armées DRS - Direction du Renseignement et de la Sécurité Liamine Zéroual, président 1995-1999 fondé en mars 1989 par Abbassi Madani prédication de Ali Belhadj « 10 000 mosquées » gagne le premier tour des élections de 1991 ; déclaré illégal et dissout en mars 1992 Madani et Belhadj emprisonnés AIS : branche armée (à partir de 1993) 7 000 activistes évite les actions contre les populations civiles et les étrangers origine incertaine (1991-1992) dirigé par l’« émir » « Ja’far al-Afghani » attentats spectaculaires contre les étrangers déclaration de jihad sur territoire français, 1999 actions criminelles contre les civils recrutement parmi les criminels de droit civil ? appareil de l’État-renseignements impliqué dans l’assassinat de Mohamed Boudiaf, 1992 ? infiltration du GIA pour discréditer l’islamisme politique théories de complot ; « Françalgérie » intérêt de préservation du pouvoir militaire