TER07 - Réaliser des façades vertes

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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE TER07 -
REALISER DES FAÇADES VERTES
Augmenter les surfaces vertes et la biodiversité en revêtant de végétaux les façades
des bâtiments, en tout ou en partie.
PRINCIPES
Chaque façade, quelle que soit sa surface, sa
composition et son orientation, a le potentiel
d’héberger une faune et une flore riches et
diversifiées.
Tout en contribuant, au même titre que les
toitures vertes, à la solution des problèmes
environnementaux et à l’intégration des
bâtiments dans l’espace public, les façades
vertes constituent le moyen par excellence
pour renforcer la présence de la nature dans
la ville (Maillage vert et couloirs biologiques).
En effet, alors qu’elles demandent peu
d’espace au sol, celles-ci sont capables de
recouvrir beaucoup de surfaces verticales.
Hotel Manos, Saint-Gilles – photo : E. Gobbo
ORIENTATION
On distingue 2 grands types de façades vertes :
o
Les façades avec revêtement végétal apposé
Les végétaux évoluent sur la façade même
du bâtiment, généralement aidés d’un
support, depuis le sol ou à partir de bacs de
plantation intégrés au bâtiment.
Ces façades vertes sont principalement
destinées à être vues de l’extérieur, et leur
accessibilité en hauteur est limitée (sauf
balcons).
Grillage vertical avec végétal grimpant, Bruxelles – photo :
B. Thielemans
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- RECOMMANDATION PRATIQUE TER07 -
o
Les façades avec paroi végétale séparée
Les végétaux évoluent sur une structure (en
bois, métal ou autres matériaux) séparée de
la façade, depuis le sol ou à partir de bacs de
plantation intégrés à la paroi même.
L’arrière de la paroi végétale peut être vu
depuis
l’intérieur
du
bâtiment,
et
éventuellement accessible à tous les niveaux.
Bâtiment Caméléon, Woluwe-Saint-Lambert – photo : B.
Thielemans
Ces deux concepts conviennent tant aux parois verticales qu’aux parois obliques (inclinaison à
partir de 45°), à surface plane ou gauche.
Ils peuvent être appliqués aussi bien dans des projets de construction nouvelle que dans des
projets de rénovation.
Le choix des végétaux, de leur fixation et de leur gestion est intimement lié au choix du type et
à la conception de la façade verte.
INDICATEURS
La fiche qui parlera du CBS est TER05 "Maximiser la productivité écologique""
OBJECTIFS
Performant:
o Façade verte apposée pour toute façade ou partie de façade non vitrée.
Optimum:
o Façade verte séparée pour tout espace disponible devant une façade.
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RECOMMANDATION PRATIQUE TER07
VUE D’ENSEMBLE DES DISPOSITIFS DE FAÇADES VERTES
Revêtement végétal
apposé
Paroi végétale séparée
Construction neuve
oui
oui
Rénovation
oui
plus difficile
Façade verticale
oui
oui
Façade inclinée
maximum 45°
maximum 60°
nécessaire
(sauf si plantes radicantes)
nécessaire
difficile sauf balcons
possible
bonne
appréciable
Matériau de façade adapté
préférable
pas nécessaire
Ecartement de la façade
1 – 15 cm
> 60 cm
Epaisseur végétale
5 – 50 cm
10 - 80 cm
maximum 30 m
> 30 m si bacs suspendus
grimpants (retombants et
autres si bacs suspendus)
grimpants (retombants et
autres si bacs suspendus)
importante sauf pour plantes
vivaces en bacs
importante sauf pour plantes
vivaces en bacs
non (sauf balcons)
oui
Impact sur le cycle de l’eau
appréciable
appréciable
Impact sur la qualité de l’air
appréciable
important
Régulation thermique du
bâtiment
appréciable
appréciable
Enrichissement de la
biodiversité
appréciable
important
Mise en œuvre
simple
plus complexe
Coût de réalisation
faible
plus élevé
Entretien
léger
plus régulier
Amendement
léger
léger
Coûts de gestion
faible
moyen
important
important
Critères de choix
Support supplémentaire
Plantation en bacs
Protection de la façade
Hauteur
Types de végétaux
Longévité des végétaux
Accessible
Impact sur la ville verte
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RECOMMANDATION PRATIQUE TER07
ELEMENTS DU CHOIX DURABLE
ASPECTS TECHNIQUES
> Protection des façades contre la chaleur et les intempéries
Les végétaux présents sur les façades vertes :
o
o
empêchent les rayons solaires (notamment les ultraviolets) ainsi que les fortes pluies
et la grêle d’atteindre le revêtement des façades
protègent les matériaux de revêtement contre l’effet corrosif des polluants
atmosphériques
Toutefois des précautions sont à prendre dans le cas de vieilles façades, car certaines plantes
peuvent participer à leur dégradation.
ASPECTS ECONOMIQUES
> Meilleure régulation thermique du bâtiment
Les façades vertes contribuent à renforcer l’isolation thermique des bâtiments contre la chaleur.
En effet la présence des végétaux peut considérablement réduire :
o
o
l’impact direct des rayons solaires sur les matériaux de la façade
les écarts de température sur les parois mêmes (jusqu’à 50%)
L’augmentation d’isolation des bâtiments sera plutôt liée au total des surfaces ombrées qu’à
l’épaisseur du couvert végétal.
L’ombre apportée par les végétaux renforce l’isolation des bâtiments contre les fortes chaleurs
estivales, ce qui réduit les coûts d’installation et d’énergie des systèmes de climatisation.. Une
réduction de 5,50°C de la température extérieure d’ une construction réduit de 50 à 70% la
facture énergétique de climatisation.
En hiver, les végétaux à feuillage caduc laissent les murs capter le rayonnement solaire, tandis
que ceux à feuillage persistant, lorsqu’ils sont apposés à la façade, permettent de réduire les
pertes caloriques en formant un écran aux courants d’air froids (Source : Dunnett & Kingsbury).
Il faut cependant préciser que le placement de végétaux grimpants en façade ne peut suppléer
au placement d’un isolant, il s’agit plus d’un complément utile à l’isolation thermique. En effet,
plus la façade est isolée, au moins la végétalisation a d’impact sur le confort thermique.
> Faible coût de réalisation
Le budget d’une façade verte dépend de nombreux facteurs (accessibilité, superficie,
demandes spécifiques d’aménagement, systèmes de support des végétaux, espèces
végétales…).
C’est pourquoi nous ne pouvons que donner ici un ordre de grandeur du budget d’une façade
verte.
Coûts (€/ m2 hors TVA)
Revêtement végétal
apposé
Paroi végétale séparée
Végétaux
0,16 - 1,60
0,16 - 1,60
Support linéaire
4,00 - 8,00
9,00 -18,00
Support bidimensionnel
10,00 - 25,00
25,00 - 55,00
Support tridimensionnel
100,00 - 200,00
Ces prix ne tiennent pas compte du ravalement éventuel dans le cas d’un bâtiment ancien.
Le prix paraît très faible pour les végétaux. Une plante coûte de l’ordre de 15 à 30 € et permet
de recouvrir 2 à 10 m² soit un prix de 1,5 à 15 €.
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> Primes
Certaines communes offrent une prime à la réalisation de façades vertes. A Schaerbeek par
exemple, le montant équivaut à 50% du coût total des travaux admis par le Collège, avec un
maximum de 50 € (par demande, par immeuble et par période de 5 ans).
Chaque année, Inter-Environnement Bruxelles lance des appels à projets « Quartiers verts »
qui s’adressent aux habitants désirant embellir leur quartier.
Pour plus de renseignements : www.ieb.be
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
La surface des façades étant toujours supérieure à celle des toitures d’un bâtiment, l’impact des
façades vertes sur l’environnement peut en être d’autant plus grand.
De plus les façades vertes peuvent se combiner aux toitures vertes inclinées, les systèmes de
support végétal (câbles, treillis ou autres) pouvant s’y prolonger.
> Retenue des eaux des précipitations
A la manière des toitures vertes, les façades vertes peuvent intercepter et retenir aussi, dans
une certaine mesure, les eaux provenant des précipitations (pluie, grêle, neige). Une partie de
l’eau retenue par les végétaux grimpants et dans le sol/substrat est restituée dans l’atmosphère
(évaporation et évapo-transpiration). Le reste de l’eau captée permet d’alimenter les végétaux
eux-mêmes, éventuellement leurs voisins, et plus en aval, la nappe phréatique.
D’une manière générale la rétention d’une partie de l’eau par les façades vertes contribue
à réduire le facteur de ruissellement ainsi que les risques d’inondation.
> Assainissement de l’air
o Effet rafraîchissant des végétaux et création de flux aériens par l’orientation et le
mouvement des feuilles
o Réduisent l’effet d’îlot thermique
o Réduisent l’effet de génération de poussière : à l’instar des arbres les végétaux
grimpants et retombants ont une grande capacité de piéger les poussières et de
concentrer certains polluants (métaux lourds tels que plomb, cadmium…) apportés
dans leurs tissus, notamment dans ceux qui sont ensuite éliminés. La quantité de
poussières captées est proportionnelle à l’étendue de la masse foliaire par rapport aux
façades.
> Enrichissement de la biodiversité
Les façades vertes représentent
développement de la biodiversité.
un
support
au
Les végétaux grimpants hébergent en effet une grande
variété d’invertébrés, source de nourriture pour les
oiseaux tels que les passereaux d’été (notamment) et
les chauves-souris.
Certains végétaux sont eux-mêmes sources de
nourriture pour les insectes, ils sont appréciés soit pour
leur feuillage par certaines larves, soit pour leur nectar
(le lierre, à floraison tardive, est particulièrement
apprécié dans ce cas), ou encore pour leurs fruits
affectionnés par les oiseaux et les insectes (exemple, la
vigne).
Façade verte à Ixelles – photo : B. Thielemans
PAGE 5 SUR 14 – REALISER DES FAÇADES VERTES –JUILLET 2010
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RECOMMANDATION PRATIQUE TER07
Les végétaux grimpants bien installés fournissent
également des abris, des espaces de repos et de
nidification pour les oiseaux (notamment chanteurs, tels
que les merles, mésanges, moineaux, troglodytes, etc.)
et les petits insectivores, ainsi que des bons gîtes
d’hibernation pour des insectes comme les chrysopes
(Chrysopidae sp.), les papillons (le Citron, Gonopteryx
rhamni, se cache derrière la feuille du lierre dont les
contours sont semblables) ou les phalènes. D’autre part
les végétaux à feuillage persistant fournissent un bon
abri aux oiseaux de petite taille, très vulnérables au
froid.
Façade verte à Ixelles – photo : B. Thielemans
En milieu urbain, où les espaces verts au sol peuvent
être relativement réduits au niveau de la parcelle et en
fonction des quartiers, les façades vertes représentent
une possibilité supplémentaire de continuité et de lien
entre les espaces verts, les allées arborées,… Ces
façades vertes participent ainsi au « Maillage vert »
bruxellois, offrant de la sorte un support au
développement de la richesse de la flore et de la faune
en ville.
Glycine en façade, Ixelles – photo : B. Thielemans
ASPECTS SOCIO-CULTURELS
La présence des façades vertes contribue, plus encore
que celle des toitures vertes (dimension verticale, vue
frontale), à l’idée de nature et au sentiment de bienêtre de la population.
De plus, la réalisation de façades vertes apporte une
plus-value esthétique aux bâtiments et peut contribuer
à l’image de marque de certains de leurs occupants.
Parking d’un bâtiment chaussée de Mons,
Anderlecht
ARBITRAGE
> Est-ce un bon investissement ?
Par rapport à d’autres aménagements verts (toitures vertes, jardins d’intérieur et d’extérieur…)
les façades vertes n’occasionnent généralement pas de grands frais, tant pour leur réalisation
que pour leur entretien. Les végétaux grimpants qu’elles contiennent sont notamment beaucoup
moins exigeants en espace au sol, en support, en substrat et en nourriture, et sont capables de
couvrir plus rapidement de grandes surfaces.
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RECOMMANDATION PRATIQUE TER07
Par contre l’implantation de végétaux grimpants sur ou devant une façade implique que l’on
prenne au préalable des mesures de protection de son revêtement.
Il est conseillé qu’une façade ancienne soit au préalable ravalée, et ne reçoive une quelconque
couche de peinture ou d’enduit supplémentaire, car leur entretien s’avère difficile après
l’implantation des végétaux.
MISE EN ŒUVRE - ASPECTS COMMUNS A TOUS LES DISPOSITIFS
PROGRAMMATION
> Conception et composition
La façade verte contient les composants de base suivants :
o
o
o
o
un support
un système de fixation du support
un système de nutrition
des végétaux
> Données préalables concernant la façade du bâtiment
Il est indispensable, dès l’élaboration du projet, d’étudier les sollicitations résultant de la
conception, de l’exécution et de la destination finale de la façade verte, notamment la
sollicitation mécanique totale (efforts de traction dus aux charges permanentes et
occasionnelles) ainsi que les charges occasionnées par le vent.
Les charges importantes (bacs de plantations p.ex.) seront placées de préférence aux endroits
où se trouvent les éléments structurants de la façade.
> Support
Le support doit permettre aux végétaux de s’y fixer, de se développer naturellement et de
former un revêtement végétal couvrant et dense.
Les matériaux constituant le support doivent avoir une texture suffisamment rugueuse afin de
faciliter l’adhérence et la progression des végétaux grimpants, et les empêcher de glisser vers
le bas sous l’effet de leur propre poids.
La disposition des éléments du support est généralement verticale, ou horizontale, ou les deux
(treillis), et l’écartement entre eux sera fonction de la grandeur de développement des
végétaux. (min. 55 mm, jusqu’à 50 cm pour végétaux à grand développement)
En outre le support doit répondre au mieux aux exigences de solidité, stabilité, légèreté,
durabilité et esthétique.
> Système de fixation du support
La distance entre la paroi de la façade et le support sera d’au moins 2 cm supérieure au
diamètre de la plus grosse tige caractéristique de l’espèce végétale prévue.
La solidité et la stabilité du système de fixation seront calculés en tenant compte du poids du
2
support et des végétaux (de 1 à 50 kg/m ), de la charge ajoutée par les précipitations (poids x 2
si feuillage caduque / poids x 3 si feuillage persistant), ainsi que de la charge du vent sur les
végétaux et la structure de support.
Contrainte globale en kN/m² selon la hauteur du support
Jusqu’à 8 m
0.5
Entre 8 et 20 m
0.8
Au-delà de 20 m
1.1
Les plantes volubiles peuvent s’enrouler autour des fixations de leur support au point de les
arracher des murs : les systèmes de fixation doivent alors présenter une texture lisse.
> Système de nutrition
Les végétaux grimpants sont généralement plantés à même le sol. Contrairement aux végétaux
ligneux (arbustes et arbres), les plantes grimpantes ne nécessitent pas une aussi importante
quantité de substrat nutritif. (trou de plantation de minimum 30 x 30 x 40 cm).Toutefois la
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vigueur des végétaux sera d’autant plus grande qu’ils auront des racines saines et un sol
suffisamment profond et frais. (On évitera les sols saturés en eau). Si les végétaux sont plantés
hors sol, les bacs de plantation doivent avoir une contenance en rapport avec leur
développement et être bien pourvus en éléments nutritifs.
Une forte proportion de matières organiques permet une meilleure rétention de l’humidité et des
fertilisants. L’épandage régulier d’un mulch (couche de matières organiques) à base de fumier
ou de compost bien décomposé, outre qu’il permet de limiter l’évaporation en période sèche,
permet de maintenir la proportion de matières organiques dans le substrat.
> Végétaux
Les végétaux grimpants, dont la tige grêle et très longue s’appuie sur divers supports, se
distinguent en deux catégories selon leur type d’accrochage. On parlera de plantes :
o
o
Radicantes = ayant leur propre système d’accrochage (racines aériennes à crampons
ou à ventouses. Elles peuvent se contenter du support déjà existant qu’est le
revêtement de la façade (lierre, vigne vierge…).
Les plantes radicantes ont tendance à croître verticalement (phototropisme). Au début
de leur plantation, il est conseillé de les aider à se fixer en installant à leur base (± 60
cm) un grillage fin qui les presse contre la surface du support.
Volubiles = dont les tiges et rameaux, plus flexibles, s’enroulent autour d’un support
constitué d’éléments linéaires (de préférence verticaux). Elles nécessitent la présence
d’une structure adaptée à leur mode de développement (clématites, passiflores…). Au
début de leur plantation, il est conseillé de les conduire le long des éléments linéaires
du support, en y fixant la tige et les premiers rameaux au moyen de liens souples.
Vu l’augmentation progressive de leur poids en prenant de la hauteur, la plupart d’entre elles
devront être attachées régulièrement à leur structure de support au moyen de liens semirigides.
Certaines peuvent être conduites horizontalement, la glycine étant considérée comme la mieux
adaptée.
D’autres peuvent devenir retombantes, notamment en l’absence de support. Elles peuvent
s’ajouter aux autres végétaux :
o
o
o
o
pour compléter le revêtement végétal
lorsque le terrain au sol offre peu d’opportunités de fosses de plantation
lorsque le passage humain ou le vandalisme risquent de les endommager
lorsque la lumière au niveau du sol est insuffisante pour leur assurer une bonne
croissance
Leur longueur en retombant peut atteindre maximum 5 m. D’autres encore peuvent devenir
rampantes et recouvrir le substrat ou le sol à leur pied.
Plus une plante grimpante est épaisse et enchevêtrée, plus elle offre refuge à une grande
variété d’animaux.
En hiver, les végétaux à feuillage persistant offrent une protection thermique appréciable alors
que ceux à feuillage caduque conviendront mieux aux façades exposées au soleil, permettant
aux murs de capter le rayonnement solaire.
Le choix des végétaux peut aussi contribuer à donner une touche distinctive aux différentes
façades, à créer des écrans et ménager des espaces privés (balcons…).
Dans la mesure du possible et selon les cas, il est préférable de diriger le choix des végétaux
vers des espèces indigènes plutôt que des espèces horticoles ou exotiques et d’éviter les
plantes invasives. En effet, les espèces indigènes, tout aussi esthétiques, peuvent être selon le
contexte urbain dans lequel les végétaux sont plantés, moins sujettes aux maladies et mieux
adaptées à leur environnement.
De même, pour un entretien facile, on privilégiera les plantes vivaces qui repoussent plusieurs
années de suite.
Afin de faire le bon choix des plantes grimpantes la consultation d’un professionnel spécialisé
(pépiniériste, biologiste, architecte-paysagiste) est vivement conseillée.
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Sélection de plantes grimpantes
1. Akébie à cinq feuilles (Akebia quinata)
ATTENTION cette plante fait partie de la liste d’alerte des plantes invasives (risque
environnemental modéré pour les espèces indigènes)
2. Clématite des haies (Clematis vitalba)
3. Lierre commun (Hedera helix)
4. Hortensia grimpant (Hydrangea petiolaris)
5. Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum belgica)
6. Vigne vierge commune (Parthenocissus quinquefolia)
7. Passiflore bleue (Passiflora caerulea)
8. Glycine de Chine (Wisteria sinensis)
9. Houblon commun (Humulus lupulus)
10. Bignone ou jasmin de Virginie (Campsis radicans)
Akébie
Clématite
Lierre
Hortensia
Chèvrefeuille
Vigne vierge
Passiflore
Glycine
Houblon
Bignone
Critères d’utilisation
indigène
horticole
radicante
volubile
+ vrilles
feuillage persistant
retombante
rampante
devient ligneuse
supporte l’ombre
odorante
fournit abri et nourriture
source de nectar
épaisse et enchevêtrée
à tige épaisse
support linéaire
supp. bi/tridimensionnel
hauteur (m)
poids maximum / m2
1
2
+
3
+
+
+
+
4
5
+
+
+
+
6
7
8
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
±
+
+
+
+
10
15
+
+
±
+
+
+
+
+
+
15
15
+
+
+
+
+
+
+
+
+
25
25
+
+
+
15
+
+
+
+
+
±
+
+
+
6
10
+
±
10
+
+
+
±
±
+
+
12
15
9
+
+
+
10
15
+
±
+
+
+
+
+
20
15
+
+
+
+
10
+
+
+
+
10
15
Source: Belgian Forum on Invasive Species BFIS (http://ias.biodiversity.be).
Des végétaux non grimpants, vivaces et ligneux peuvent compléter la façade verte au niveau
du sol ou dans des bacs suspendus, dans la mesure où les conditions de vie et de gestion le
permettent.
PAGE 9 SUR 14 – REALISER DES FAÇADES VERTES –JUILLET 2010
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RECOMMANDATION PRATIQUE TER07
> Maintenance des façades vertes
Prévoir un entretien régulier :
o
o
o
o
o
un entretien bisannuel pour les jeunes plantes.
un entretien annuel pour les plantes bien développées.
une vérification des supports et fixations tous les 5 ans. (les fils et câbles seront
retendus tous les ans).
compostez vos déchets verts ou utilisez-les comme mulch. Si vous n’en avez pas la
possibilité, contactez Bruxelles-Propreté pour les collectes de déchets verts.
pour lutter contre les parasites et maladies, limitez l’utilisation de biocides (herbicides,
insecticides, …) dont les composés sont nocifs pour votre santé et l’environnement.
Des alternatives existent (plus d’infos dans la brochure « Mon jardin et
l’environnement » – Bruxelles Environnement – IBGE - deuxième trimestre 2007).
> Problèmes éventuels des façades vertes
Problèmes généraux : Des dommages peuvent survenir si :
o
o
o
o
o
les supports sont trop petits par rapport au type de végétation, ils ne sont pas assez
solides ou sont mal fixés aux façades.
l'espace nécessaire à la pleine croissance des plantes est insuffisant (attention à
l'épaisseur du tronc et des tiges à l'âge adulte) : risque de descellement des fixations du
support.
la façade végétale n'est pas inspectée et entretenue régulièrement : croissance
désordonnée, tiges qui obstruent gouttières et fenêtres, etc.
en vieillissant certains végétaux grimpants deviennent ligneux ; lorsqu’ils atteignent
leur hauteur maximale, ils ont un port buissonnant et leur densité peut fortement
s’accroître. Ex. : vigne vierge, lierre, hortensia, glycine.
les végétaux sont trop facilement exposés au vandalisme.
Solutions :
o
o
protéger le pied des jeunes végétaux plantés (p.ex. par un fourreau en treillis
métallique).
tailler les plantes grimpantes lorsque nécessaire, la plupart s’y prêtent.
> Endommagement des surfaces
Lors des opérations de taille et d'entretien, l'arrachement des plantes à crampons mortes peut
endommager une façade en crépi, un mur chaulé ou peint. Les plantes grimpantes à racines
aériennes (ex. le lierre) peuvent pénétrer et élargir certaines fissures présentes sur une façade
en crépi dégradée ou de piètre qualité. Ce type de plantes ne convient pas aux murs maçonnés
au mortier traditionnel tendre ainsi qu’aux façades habillées de plaques, dalles et carrelages.
Ceux-ci pourraient être descellés par les racines s'infiltrant entre le mur et le matériau.
Solutions :
o
o
utiliser un support maintenant les plantes à une certaine distance du mur afin d’éviter
toute adhésion à la paroi.
préférer des plantes grimpantes possédant un système d’accrochage moins intrusif
(chèvrefeuille, vigne vierge).
Eviter :
o
o
o
o
o
les végétaux trop lourds, à gros branchages, notamment sur des structures en bois.
les végétaux trop touffus sont néfastes aux supports en bois : l’éloignement du support
par rapport à la façade favorise la circulation d’air et permet d’augmenter sa longévité.
les supports de hauteur insuffisante pour certains végétaux.
Ex. : la Renouée de Boukhara (Fallopia balsdschuanica) de taille maximale 18m, a
tendance à former une grande masse ligneuse au sommet des supports de hauteur
insuffisante, compromettant la stabilité de la construction et augmentant sa prise au
vent. Ce problème peut néanmoins être minimisé en présence d’une toiture verte sur
laquelle le végétal peut s’étaler.
les végétaux trop envahissants pour les ouvertures des façades.
les végétaux à aiguillons (rosiers) ou indisciplinés : demandent beaucoup
d’interventions pour les guider, les attacher.
PAGE 10 SUR 14 – REALISER DES FAÇADES VERTES –JUILLET 2010
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o
le lierre en association avec d’autres plantes grimpantes avec lesquelles il peut entrer
en concurrence, au point de les éliminer progressivement.
MISE EN ŒUVRE – DISPOSITIF PAR DISPOSITIF
1. FAÇADE VERTE AVEC REVETEMENT VEGETAL APPOSE
Câbles tendus avec végétaux grimpants – photo : N.
Dunnett
Détail de fixation de câbles – photo : N. Dunnett
> Composition
La façade verte avec revêtement végétal apposé contient les composants de base suivants :
o
o
o
o
un support
un système de fixation du support
un système de nutrition
des végétaux
> Support
Le support peut être de type :
o
o
linéaire : fils, câbles, barres, tubes, chaînes, profilés
bidimensionnel : câbles entrecroisés, cadres avec treillis, panneaux ajourés, treillages
Les matériaux utilisés sont :
o
o
o
l’acier galvanisé ou inoxydable, l’aluminium (parfois plastifiés) le bois (mélèze, chêne,
robinier faux-acacia, orme) pour des cadres et des treillages
le plastique pour certains supports bidimensionnels
la fibre de verre : pour certains supports
Le diamètre des fils et câbles métalliques peut varier de 4 à 30 mm. (Les câbles en fibre de
verre, plus légers, ont un diamètre minimum de 7,75 mm et une teneur de 80% de verre).
Ecartement des éléments
du support
plantes à petit
développement
plantes à grand
développement
éléments linéaires en réseau
20 – 40 cm
40 – 80 cm
treillage
15 x 25 cm
30 x 40 cm
Différents types de supports et différents matériaux peuvent être combinés dans une même
structure.
Les escaliers extérieurs et leur structure peuvent servir aussi de support, pour peu que la
croissance des végétaux n’entrave pas leur fonction et que la charge supplémentaire ne soit un
problème face au vent. Eviter que les végétaux ne s’accrochent aux rampes ou poussent entre
les marches…
Dans le cas particulier de la façade comme support (utilisation uniquement de plantes
PAGE 11 SUR 14 – REALISER DES FAÇADES VERTES –JUILLET 2010
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radicantes telles que lierre ou vigne vierge) le revêtement de celle-ci doit leur permettre un bon
accrochage afin de leur garantir un plein épanouissement.
> Système de fixation du support
Les fils et câbles d’acier sont équipés de tendeurs et sont guidés par des œillets (tous les 2 m).
Les câbles en acier inoxydable munis d’embouts de serrage offrent une tension à plus long
terme.
Différents systèmes de fixation d’un support rigide à la façade
1. Structure rigide avec points d’ancrage uniformément répartis sur toute la hauteur de la
paroi.
2. Structure rigide avec point d’ancrage principal à la partie supérieure du mur. Des points
d’ancrage secondaires empêchent les mouvements latéraux
3. Structure rigide prenant principalement appui au sol sur une fondation.
Les points d’ancrage secondaires empêchent les mouvements latéraux.
3a. Variante avec ancrage au pied de la paroi au moyen d’équerres.
4. Structure relativement flexible : câbles tendus ou fibre de verre avec points d’ancrage
principaux à leurs extrémités.
> Revêtements de façade et végétaux : compatibilité
Matériaux
plantes radicantes
plantes
volubiles
adhérence
non schisteuse / non friable
+
±
Brique
+
+
+
Mortier
si façade ravalée ou neuve
+
±
Béton
+
+
+
Bois
essences pour extérieur
+
±
Métal
+
+
- (sauf lierre)
Plastique
+
+
- (sauf lierre)
à éviter
à éviter
±
à éviter absolument
idem
+
Pierre naturelle
Bardeau en bois, ardoise,
plastique…
Enduit ou peinture
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RECOMMANDATION PRATIQUE TER07
2. FAÇADE VERTE AVEC PAROI VEGETALE SEPAREE
> Composition
La façade verte avec paroi végétale séparée
contient les composants de base suivants :
o un support
o un système de fixation du support
o un système de nutrition
o un système d’accès
o des végétaux
La paroi végétale séparée permet de maintenir une
totale indépendance entre le végétal et le bâtiment,
afin de procurer un intérêt visuel supplémentaire à
partir des fenêtres ou autres ouvertures du
bâtiment.
Bâtiment Caméléon, Woluwé-Saint-Lambert – Photo :
B. Thielemans
> Support
Le support peut être de type :
o linéaire : fils, câbles, barres, tubes, chaînes,
profilés
o bidimensionnel : panneaux ou palissades
ajourés, câbles entrecroisés, cadres avec treillis,
treillages
o tridimensionnel : structures tridimensionnelles,
éléments modulés architectoniques
Les matériaux utilisés sont pour tous types de
supports :
o l’acier galvanisé ou inoxydable, l’aluminium
(parfois plastifiés)
o le bois (mélèze, chêne, robinier faux-acacia,
orme) pour des panneaux, palissades cadres et
treillages
o le plastique pour certains supports
Maison à Hambourg – Photo : P. Hill
bidimensionnels ou tridimensionnels
o la fibre de verre : pour certains supports
> Système de fixation du support
Le support, quel que soit son type, repose généralement sur un socle de fondation ou sur un
système de fixation au sol qui sont indépendants de la structure et de la fondation du bâtiment.
L’idéal étant de ne pas rendre perceptible la fondation en l’enterrant dans la zone de plantation
des végétaux.
L’étude de résistance et de stabilité de l’ensemble demande l’aide de professionnels
spécialisés.
> Système d’accès
Etant donné que la paroi végétale est séparée de la façade, il est nécessaire de prévoir
l’accessibilité (occasionnelle ou permanente) aux végétaux ainsi qu’à leurs éventuels bacs de
plantation hors sol, et ce sur toute la superficie de la paroi.
Echelles amovibles, treuils et nacelles mobiles pour un entretien régulier.
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Passerelles d’accès permanent aux différents niveaux de la paroi végétale, généralement du
côté arrière, pour des raisons d’entretien régulier, et éventuellement pour en permettre l’accès
et l’approche par les occupants du bâtiment.
Les structures et matériaux utilisés à cette fin feront particulièrement l’objet d’une étude
d’intégration esthétique, de stabilité et de sécurité à l’utilisation.
> Végétaux
Identiques aux végétaux adoptés pour les façades
vertes avec revêtement apposé, excepté les plantes
radicantes, sauf s’il la surface d’accroche est
suffisante.
Hôpital de Hullier à Lille – photo : C. Stefulesco
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT
Voici une liste de fiches dont les thématiques ont un rapport avec les façades vertes :
o
o
o
o
o
EAU01
TER05
TER06
ENE03
ENE15
Gérer les eaux pluviales sur la parcelle
Maximiser la biodiversité
Réaliser des toitures vertes
Développer une stratégie du froid
Assurer une bonne protection solaire
Voir aussi :
o
o
o
Les conseils concernant les jardins et abords des bâtiments sur le site web de
Bruxelles Environnement – IBGE
Le folder « Embellissez votre façade – Pour un environnement plus agréable et plus
riche » de Bruxelles Environnement – IBGE
La brochure « Mon jardin et l’environnement » de Bruxelles Environnement – IBGE
(2ème trimestre 2007)
BIBLIOGRAPHIE
o
o
o
o
o
o
o
DUNNETT, N. ; KINGSBURY, N., Toits et murs végétaux, Ed. du Rouergue, Rodez,
2005
HERMY, M.; SCHAUVLIEGE, M. ; TIJSKENS, G. ; Groenbeheer, een verhaal mat
toekomst, Velt et afdeling Bos & Groen, Bercham, 2005
HILL, P., Jardins d’aujourd’hui en Europe – Entre art et architecture, Fonds Mercator,
Anvers, 2002
IEB (Inter-Environnement Bruxelles), Aménager votre habitation pour mieux préserver
le « patrimoine-eau » de la Région, Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, s.d.
LONDO G.; DEN HENGST J.; Tuin vol wilde planten, Natuur in tuin en park, Vereniging
Natuurmonumenten, In samenwerking uitgegeven door Ver. Natuurmonumenten en
uitg. Terra, 1993
STEFULESCO, C., L’urbanisme végétal, Coll. Mission du paysage, Institut pour le
Développement Forestier, Paris, 1993
VANHOOF, J.; SLOOTMAEKERS M.; Natuurlijke Tuinen, Tips voor harmonieuze en
ecologische verantwoorde tuin, Lannoo en ARGUS, 2004
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