Stratégie des établissements PNL Dialyse: expérimentation IRC LFSS 2014 AG Dialyse FEHAP ORLEANS le 6 juin 2014 Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 1 Des objectifs de la stratégie nationale de santé aux expérimentations de la LFSS 2014 La stratégie nationale de santé (SNS) a été présentée par la Ministre des affaires sociales et de la santé le 23 septembre 2013. La LFSS 2014, promulguée le 23 décembre 2014, est inspirée de la SNS. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 2 Des objectifs de la stratégie nationale de santé aux expérimentations de la LFSS 2014 Parmi les objectifs de la SNS figurent : la structuration des parcours de soins autour du médecin traitant (art. 165-5-3 du CSS), qui sera le pivot du parcours de soins des personnes, en lien avec l’hôpital et les soins spécialisés ; Le médecin traitant aura la responsabilité et les moyens de garantir un parcours de soins adapté aux différentes étapes de la prise en charge, avec l’appui de coordinateurs et d’animateurs de parcours. la réforme de la tarification des établissements de santé pour la mettre au service d’une logique de parcours. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 3 Des objectifs de la stratégie nationale de santé aux expérimentations de la LFSS 2014 En Mars 2014, a été publié le rapport DEVICTOR sur : le service public territorial de santé (SPTS) ; le service public hospitalier (SPH). Le rapport DEVICTOR justifie le besoin du SPTS notamment au regard : des difficultés de compréhension par les patients du système de santé ; des ruptures dans le processus d’accompagnement. Selon Mme DEVICTOR, l’objectif prioritaire du SPTS est de permettre la coopération des professionnels de santé. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 4 Des objectifs de la stratégie nationale de santé aux expérimentations de la LFSS 2014 Selon le rapport, le SPTS est : une garantie que le premier professionnel contacté (le point d’entrée quel qu’il soit) saura orienter au mieux le demandeur en fonction de ses besoins réels. la mise en mouvement d’une chaîne d’acteurs, l’entrée de la personne en besoin d’offre de santé dans un circuit solidaire et maillé, garantissant dès le premier contact, et quel qu’il soit, l’orientation pertinente de cette personne, dans une perspective de prise en charge et d’accompagnement dans la globalité. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 5 Des objectifs de la stratégie nationale de santé aux expérimentations de la LFSS 2014 Le SPTS devrait être organisé à deux échelons : un territoire de proximité : niveau opérationnel un territoire stratégique : territoire de supervision et de soutien aux territoires de proximité. Selon le rapport, le territoire stratégique est le territoire de mise en place des expérimentations PAERPA (personnes âgées en risque de perte d’autonomie). Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 6 Des objectifs de la stratégie nationale de santé aux expérimentations de la LFSS 2014 Enfin, la mise en place du SPTS suppose : une reconnaissance du temps passé à la coordination ; une sortie du mode de rémunération du tout à l’acte et du tout T2A. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 7 Des objectifs de la stratégie nationale de santé aux expérimentations de la LFSS 2014 Les expérimentations prévues par la LFSS 2014 doivent se comprendre comme étant les premiers déploiements de la stratégie nationale de santé et de la mise en œuvre du SPTS. Dans cette perspective, les expérimentations les plus significatives ayant un impact sur les établissements de santé sont : le déploiement de la télémédecine en ville et dans les structures médico-sociales (art. 36 de la LFSS) ; l’expérimentation relative au parcours de soins IRC (article Cabinet CORMIER - BADIN 43 de d'avocats la LFSS). 8 L’expérimentation télémédecine Article 36 de la LFSS 2014 Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 9 Expérimentation télémédecine L’objectif de l’expérimentation est de déployer la télémédecine pour des patients pris en charge en ville et dans les structures médico-sociales, par télé-expertise, téléconsultation et télésurveillance. L’expérimentation concernera quelques ARS pilotes et durera 4 ans. Elle pourra notamment s’appliquer au suivi des plaie chroniques ou aux consultations dans les structure médico-sociales. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 10 Expérimentation télémédecine L’instruction du 17 janvier 2014 relative à la sélection des ARS pilotes dans le cadre de l’expérimentation de télémédecine indique que l’objectif est de déployer les projets de télémédecine hors les murs de l’hôpital. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 11 Expérimentation télémédecine La sélection des ARS répond à 3 critères : caractéristiques des projets existant dans la région (sont notamment visés les actes de télésurveillance de l’insuffisance rénale, du diabète et l’hypertension artérielle…) ; caractéristiques des territoires ou les projets sont implantés ; gouvernance régionale proposée par l’expérimentation. Ce critère prend en compte : l’ARS pour les ressources des ARS dédiées à l’expérimentation ; l’organisation des instances de gouvernance régionale de télémédecine ; les modalités de concertation en place ou en projet Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 12 Expérimentation télémédecine 9 régions ont été sélectionnées et vont pouvoir expérimenter des tarifs préfigurateurs : l’Alsace, la Basse-Normandie, la Bourgogne, le Centre, la Haute-Normandie, le Languedoc-Roussillon, la Martinique, les Pays-de-la-Loire , la Picardie. Le cahier des charges est prévu pour l’automne 2014. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 13 Fondement de l’expérimentation IRC Article 43 de la LFSS 2014 Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 14 Article 43 de la LFSS 2014 Fondement juridique de l’expérimentation L’article 43 de la LFSS 2014 prévoit la possibilité de conduire des expérimentations destinées à améliorer le parcours de soins et la prise en charge des personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique. Ces expérimentations pourront être mises en place à compter du 1er juillet 2014, pour une durée maximale de 4 ans. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 15 Article 43 de la LFSS 2014 Fondement juridique de l’expérimentation L’expérimentation ne concernera que des projets pilotes. A titre de comparaison, les expérimentations PAERPA (personnes âgées en risque de perte d’autonomie) sont pilotées par 9 ARS. Les projets pilotes sont proposés par les ARS sur la base d’un cahier des charges arrêté par le ministre de la santé. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 16 Article 43 de la LFSS 2014 Les contours du cadre législatif Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 17 Les contours du cadre législatif l’article 43 de la LFSS permet au pouvoir réglementaire de prévoir des expérimentations dérogeant aux règles de financement des établissements de santé prévues : par l’article L. 162-22-10 du CSS (tarifs de prestation, forfaits ATU/FAU, CPO, FAG, coefficient prudentiel, coefficient géographique) par l’article L. 162-22-13 du CSS (dotations MIGAC) par l’article L. 174-1 du CSS (DAF). Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 18 Les contours du cadre législatif De même, les expérimentations pourront déroger aux règles de facturations des honoraires, rémunérations et frais accessoires : des médecins, prévues par les articles L. 162-5 et L. 162-141 du CSS ; des laboratoires privés d’analyse médicales, prévues par l’article L. 162-14 et L. 162-14-1du CSS ; des pharmacies d’officine prévues par l’article L. 162-16-1 du CSS (sans remise en cause du prix des médicaments remboursés par l’assurance maladie) ; des centres de santé, prévues par l’article L. 162-32-1 du CSS. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 19 Les contours du cadre législatif L’expérimentation permettra de déroger aux règles de financement par l’assurance maladie des frais : de médecine ; pharmaceutiques et d’appareillage ; de biologie médicale ; d’hospitalisation ; de transports ; des actes et traitements à visée préventive dispensés dans le cadre de programme de santé. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 20 Les contours du cadre législatif Il pourra encore être dérogé aux modalités des paiements des honoraires et du ticket modérateur par les assurés. Ces dérogations concernent : la règle du paiement direct des honoraires par le malade ; les règles relatives au calcul et à l’exonération du ticket modérateur. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 21 Les contours du cadre législatif S’agissant des établissements médico-sociaux, seuls les EHPAD pourront déroger aux règles de tarification et de facturation prévues par le Code de l’action sociale et des familles (article L. 314-2 et L. 314-9). Enfin, il sera permis aux distributeurs de dialysat de dispenser les dialysats directement au domicile des patients, sous la responsabilité d’un pharmacien d’officine ou d’un pharmacien adjoint d’officine. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 22 Article 43 de la LFSS 2014 Un cadre expérimental à préciser Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 23 Article 43 de la LFSS 2014 Un cadre expérimental à préciser L’article 43 de la LFSS précise qu’un décret en Conseil d’Etat devra définir les modalités de mise en œuvre des expérimentations, notamment : les conditions d’accès des patients au dispositif prévu ; les modalités du suivi sanitaire, médico-social et social des patients ; les modalités de financement susceptibles d’être mises en œuvre ; la nature des informations qui peuvent être transmises entre les différents acteurs de l’expérimentation et les conditions de leur transmission. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 24 Article 43 de la LFSS 2014 Un cadre expérimental à préciser L’expérimentation pourra concerner : des établissements de santé ; des établissements médico-sociaux ; des professionnels de santé ; des prestataires de services et distributeurs de matériels destinés à favoriser le retour à domicile et l’autonomie des personnes malades. Le cahier des charges fixé par arrêté ministériel devra préciser parmi ces catégories, les professionnels et structures pouvant participer à l’expérimentation IRC. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 25 Article 43 de la LFSS 2014 Un cadre expérimental à préciser Aujourd’hui, ni le décret en Conseil d’Etat, ni le cahier des charges arrêté par le Ministre de la santé n’ont été publiés. Le contenu des expérimentations reste donc à définir. Cependant, les travaux préparatoires à l’article 43 de la LFSS permettent d’identifier les principaux objectifs de l’expérimentation. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 26 Article 43 de la LFSS 2014 Les objectifs initiaux de l’expérimentation Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 27 Les objectifs initiaux de l’expérimentation L’expérimentation prévue par l’article 43 de la LFSS trouve sa source dans le rapport des états généraux du Rein de juin 2013. Sur le fondement de ce rapport, le gouvernement a proposé un article 34 au PLFSS 2014. Cette insertion a été motivée au regard : des difficultés de suivi des patients atteints d’IRC, notamment de ceux en phase 4 de la maladie, confrontés : au risque d’une défaillance rénale aggravée ; au besoin d’une technique de suppléance (dialyse ou greffe rénale). du manque d’organisation des parcours de soins des patients, de la discontinuité des soins ; des prises en charge en urgences évitables ; des défauts d’orientation et d’accompagnement vers le meilleur traitement possible. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 28 Les objectifs initiaux de l’expérimentation En outre, l’étude d’impact du PLFSS réalisée par Gouvernement, précise les objectifs de l’expérimentation : le réduire le nombre de nouveaux arrivants au stade 5 (IRC terminale ou phase de suppléance) ; limiter le nombre de dialyses en urgence ; organiser la phase d’aggravation pour préparer le traitement de suppléance en orientant le patient vers la modalité la plus efficiente ; développer les prises en charge de proximité (UDM, autodialyse et DP). Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 29 Les objectifs initiaux de l’expérimentation Enfin, selon Christian Paul, rapporteur pour la Commission des affaires sociales à l’assemblée nationale sur le PLFSS, plusieurs éléments plaident en faveur de la mise en place de parcours de soins adaptés aux patients souffrant d’IRC : la coordination des nombreux intervenants de la prise en charge transversale des malades atteints d’IRC ; l’importance de la qualité des prises en charge d’amont, permettant de retarder l’évolution vers le stade terminal, nécessitant un traitement de suppléance ; un coût de prise en charge annuel correspondant à 4 mds €/ an (80 % correspondant à la Dialyse) ; l’existence d’inégalités en terme d’accès au différentes modalités de prise en charge (inégalités géographiques, inégalités liées à l’âges des patients ou à leur poids…). Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 30 Article 43 de la LFSS 2014 L’organisation juridique probable Comparaison avec le PAERPA (Personnes âgées en risque de perte d’autonomie) Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 31 L’organisation juridique probable Comparaison avec le PAERPA L’expérimentation portant sur PAERPA permet d’identifier certaines modalités de fonctionnement qui pourraient être reproduites dans le cadre de l’expérimentation IRC, notamment : S’agissant du financement ; S’agissant de l’organisation. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 32 L’organisation juridique probable Comparaison avec le PAERPA Les projets PAERPA sont essentiellement financés par le FIR (fonds d’intervention régional) qui : est considéré comme l’instrument le plus adapté pour lancer les projets pilotes (cahier des charges PAERPA) permet de financer l’ensemble des professionnels et structures de santé impliqués dans le parcours de soins des malades atteints d’IRC (art. L. 1435-8 du CSP). Le FIR pourrait logiquement être financement de l’expérimentation IRC. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN utilisé pour le 33 L’organisation juridique probable Comparaison avec le PAERPA Dans le cadre du projet PAERPA, les ARS, les organismes de sécurité sociale, les établissements et les professionnels de santé participant à l’expérimentation sont liés par une convention de mise en œuvre de l’expérimentation. Cette convention prévoit les engagements et missions des établissements sanitaires : La nature des engagements des établissements est également prévue par le cahier des charges. Il est probable que les participants à l’expérimentation IRC s’engagent réciproquement par voie de convention. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 34 L’organisation juridique probable Comparaison avec le PAERPA Dès lors que la participation des établissements de santé à l’expérimentation est financée, les établissements devront signer un avenant au CPOM précisant: les engagements de l’établissement (pour le PAERPA, ces engagements sont prévus par le cahier des charges) ; la contrepartie financière (que le financement soit versé au titre des MIGAC ou du FIR, comme pour le PAERPA). Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 35 L’organisation juridique probable Comparaison avec le PAERPA Dès lors qu’un avenant au CPOM est signé : les établissements participant à l’expérimentation devront impérativement préciser que les conditions dérogatoires d’exercice de l’activité d’IRC ne constituent pas des conditions de mise en œuvre des activités de soins autorisées de l’établissement ; Parce que : Le non-respect des conditions de mise en œuvre de l’activité constitue un motif de refus de renouvellement de l’autorisation (art. R. 6122-34 du CSP). Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 36 Synthèse Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 37 La Stratégie nationale de santé, le service public territorial de santé et les expérimentations prévues par la LFSS 2014 doivent guider la stratégies établissements de santé PNL vers : une intensification des relations avec les médecins traitant (en priorité) et les établissements et services médico-sociaux ; le développement prévention ; la mise en place, ou le cas échéant, la participation aux instances de coordination territoriale, en lien avec les Agence régionale de santé (dont le rôle d’animation tend à croître) ; la participation ou le suivi des expérimentations prévues par la LFSS 2014, dans chacune des régions ; la participation à la réalisation de l’objectif d’amélioration du parcours de soins des insuffisants rénaux inscrit dans les PRS (notamment en Aquitaine, Ile-de-France et Languedoc-Rousillon, où les PRS prévoient l’amélioration des parcours de soins des insuffisants rénaux). des Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN actions d’éducation thérapeutique et de 38 Que les établissements FEHAP intègrent ou non les expérimentations, il est impératif qu’ils anticipent le changement de paradigme de prise en charge tel qu’il est décrit par la SNS et les expérimentations LFSS 2014. L’exclusion d’un établissement du service public territorial de santé ou d’un parcours de soins coordonné le privera probablement : des futures sources de financement ; de la file active des patients. Enfin, il faut rappeler que les autorisations peuvent aujourd’hui être conditionnées à la mise en œuvre de coopérations. Elles pourraient, demain, être conditionnées à la participation des établissements aux parcours de soins coordonnés. Cabinet d'avocats CORMIER - BADIN 39