(21) Marie travaille dans une menuiserie et Pierre est secrétaire.
(22) P ∧ Q
P = Marie travaille dans une menuiserie
Q = Pierre est secrétaire
Nous savons que (21) est nécessairement vrai si la première et la seconde proposition sont
vraies et que (21) est faux en toute autre circonstance, c’est-à-dire si l’une au moins des deux
propositions P et Q est fausse.
(23) Table de vérité de la disjonction : ∨
La disjonction de deux propositions est fausse seulement si les deux propositions disjointes
sont fausses. Cela signifie que la disjonction est vraie si l’une au moins des deux propositions
est vraie.
En français, ou possède en beaucoup de ses usages la même signification. Ainsi, considérez le
dialogue (24) :
(24) A : Il nous faut quelqu’un qui parle une langue romane. Jean parle-t-il italien, ou
espagnol ?
B : Oui, pas de problème.
B, en répondant « oui », affirme que la disjonction des deux propositions est vraie :
« Jean parle italien ou Jean parle espagnol » est vrai.
On en déduit que Jean parle au moins une de ces deux langues, et peut-être les deux.
En revanche, il y a beaucoup d’autres contextes, où l’on emploie « ou » avec une signification
différente :
(25) Jean a pris le train ou il a pris l’avion.
Dans ces emplois, on admet que les deux termes de l’alternative ne peuvent pas être vrais tous
les deux. Le ou de la phrase (25) ne peut donc pas être représenté par la disjonction logique
«
∨
» dont (20) donne la table de vérité.
Autrement dit, la conjonction ou du français exprime parfois la disjonction logique
∨
, et
exprime parfois une autre fonction de vérité, qu’on appelle le plus souvent disjonction
exclusive, que nous notons w.
Des formes telles que soit … soit en français sont spécialisées dans cette interprétation dite de