Une douleur pour ne pas penser
et ne pas se souvenir
Louis Ploton
Professeur émérite de gérontologie
Université Lyon-2
Loubli, du point de vue psychologique
Une situation n’est jamais appréhendée de façon neutre,
elle est toujours corrélée à des réactions affectives, qui
peuvent être source de souffrance (angoisse etc.,).
Rôle du fantasme (trace d’explication infantile?):
qui s’associe à la situation, consciemment ou inconsciemment:
qui est responsable de réactions affectives, à première vue
inexplicables (lien entre cognition et affectivité?).
Trois cas de figure:
le déni: il n’y aura rien à mémoriser;
le refoulement: mais le souvenir reste actif dans la vie psychique
inconsciente;
s’appuyer sur un travail psychique rendant, « fréquentables » les
émotions suscitées par la situation qui s’est révélée plus ou
moins traumatique.
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Le travail psychique
Tenter de s’approcher de ce qui fait problème dans un
cadre rassurant (un espace relationnel « prévisible »)
qui permet:
l’investissement de la relation par le thérapeute et le
patient;
une renarcissisation suffisante du patient.
Avec pour moyens:
mettre des mots sur des émotions
développer les capacités de travail associatif (dit de
mentalisation)
à la marge, la recherche mutuelle d’explications
potentielles (« ce que vous dites me fait penser à ça »)
pour introduire une cohérence dans ce qui se passe.
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Mais
Il arrive que des patients au lieu de se présenter
avec un problème émotionnel, consultent pour
une douleur, sans support organique décelable:
douleur de la tête, du dos, du corps tout entier.
Les antalgiques et les psychotropes sont
inefficaces (sujet thargique et néanmoins
douloureux)
Le malade est orienté vers le psychiatre, ce qui
l’humilie;
Que penser alors et que tenter de faire ?
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Un problème clinique
Ce sont des patients avec qui il est impossible de parler
de leur vie, de leur enfance, de leurs souvenirs;
Tout leur discours ramène à une demande répétée,
lancinante, exaspérante, portant sur la douleur;
Au mieux la douleur change provisoirement de siège;
Mise en échec des soins et risque de rejet du patient
par le thérapeute et les autres soignants,
Vagabondage médical, inutile, coûteux, voire même
dangereux pour le patient soigné à contre-emploi.
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