M1 Chimie des eaux et des sols Cours 1 / 2: Qualité des eaux chargées en MO 1) Illustration: Interdépendance entre réservoirs, transferts, processus chimique et toxicité: Cas du mercure 2) Oxygène et eau: Solubilité, O2 et substances nuisibles dans les lacs, dans les rivières Eutrophisation: Processus et indicateurs chimiques DBO, DCO, COT Fonctionnement d’une station d’épuration 3) Réactivité de la matière organique Particules et tailles Groupes fonctionnelles de la MO, et molécules modèles Acid et bases fortes & faibles, floculation de la MO Transfer et Réservoirs P1-T2: Exemple: Cycle du mercure P1-T3: Bioaccumulation P1-T4: Illustration: Orpaillage au mercure P1-T5: Resumé P1-T6: Mots-clefs & concepts La toxicité du mercure dépend : > de l’état de valence > de sa mobilité , sa volatilité , sa solubilité , sa tendance à l’adsorption ? > de sa bioassimilabilité (tendance à la bioaccumulation ), >> donc de sa SPECIATION Les conditions physiques et chimiques conditionnent la présence du mercure dans les réservoirs. On retient pour l’instant: * L’influence du potentiel oxydoreducteur (oxygénation de l’eau). * Le potentiel d’immobilisation des sulfures : >> sulfures (S-I, S-II EXTREMEMENT INSOLUBLE (Pyrite FeIIS-II, Galène PbS…) >> Sulfates SVIO4-2 TRES SOLUBLE (constituant majeur des eaux potables)… * Le potentiel de transfer par voie solide (retention sur particules mobiles > colloïdes) * Le potentiel de transfer par voie gazeux (Hg°) * Le potentiel de mobilité sous forme dissoute. P1-T7 Milieux lacustres: Dynamique de la colonne d’eau P1-T8: Genèse des Varves P1-T9: Extractions séléctives Fe(III), Fe(II), AVS #1 > Selective extraction leads to differentiation of: AVS #2 > CRS Chrom reducible sulfides (Pyrite, Marcasite, other FeS2 minerals 1904 #3 > 1885 #4 > #5 > #6 > non sulfide Fe(II) non sulfide Fe(II) CaxFe1-xCO3 #7 > #8 > #9 > Acide volatile sulfides (Mackinawite, X-ray am. Fe1-xS) Fe(III) Fe(III) (presumably bond as oxides P1-T10: Les AVS - indicateurs climatiques Comparison of three years moving averages of AVS and CRS (Pyrite) concentrations with the yearly temperature from the Bern meteorological station. Failing AVS-temperature correlation after ~1980 relates to lake aeration starting in 1982. P1-T11: Exercice Commentez ces profils verticaux de substances dissoutes et de la température dans une colonne d’eau d’un lac! P1-T12: On retient… … La dynamique des systèmes naturels Pour les lacs: * Cyclicité annuelle de l’oxygénation des milieux lacustres * L’enregistrement sédimentaire fonction de l’oxygènation * L’enregistrement sédimentaire fonction du climat * Le rôle essentiel des sulfures de Fer amorphe: Ces substances insolubles ‘piègent’ le fer dissous dans les conditions reductrices (exemptes d’oxygène). * Fe ‘sensible’ au redox: Fe(II) soluble, Fe(III) insoluble. * N ‘sensible’ au redox: N+V (Nitrate NO3-) versus N°2(g) versus N+III (NO2- Nitrites) versus N-III (Ammonique NH3 ou ammonium NH4+) * P sensible au redox: P+V (Phosphate PO43-) versus « phosphore organique » * S sensible au redox: Sulfures S-II , S-I (Acide sulfhydrique H2S toxique, Pyrite FeS2) versus états plus oxydés, notemment ion SVI (ion sulfate SO42- soluble) Deux petits exercices: 1) Donnez la formule d’un oxyde de Fer 2) Des sédiments de fonds de lacs peuvent rapidement devenir rouge une fois qu’ils sont exposés à l’air. Pourquoi ? (idem eaux de nappes, eaux de fond de lacs…) P1-T13: Cyclicité de l’oxygénation journalière et annuelle dans la Loire Cas de la Loire : rivière eutrophe (D’après Moatar, 1997) (O2h-O2moy)/(O2max-O2min) Pourquoi ? heure Cycle saisonnier Cycle journalier P1-T14: Dissolution d’un gaz dans l’eau A l’équilibre… Loi de Henry ex : de l’Oxygène O2 [aq] = KH x PO2 O2 [aq] : M KH : cste de Henry (M atm-1) PO2 : pression partielle en oxygène en atm Constante de Henry (25°C) Gaz KH (M atm-1) * 10-3 CO2 33.8 N2 0.642 O2 1.27 En déséquilibre… Sur-saturation > 100 % de saturation (02 produit par photosynthèse) Sous-saturation < 100 % de saturation (02 consommé par respiration) P1-T15: Effet de la température La solubilité de l’oxygène diminue quand la température augmente! Gaz pression partielle 0°C 10°C 20°C 30°C unité O2 0.21 atm 14.58 11.27 9.08 7.53 mg/L N2 0.78 atm 22.46 17.63 14.51 12.40 mg/L CO2 0.0003 atm 1.00 0.70 0.51 0.38 mg/L P1-T16: Effet de la pression La solubilité de l’oxygène diminue quand la pression augmente! P1-T17: Exercice N°1 Calculer la solubilité de l’oxygène de l’air dans le lac du Luitel (tourbière alpine située à 1250 m, à voir en allant skier à Chamrousse). On prendra une température de l’eau de 10°C. Sur le terrain on y mesure une concentration de l’ordre de 4 mg/L. Calculer le % de saturation. Données : >Tableau du cours ; masse molaire de O = 16 g/mol ; 1 atm = 1000 hPa N°2 (facultatif) Sur la base de la composition de l’atmosphère terrestre suivantes : 0.03% de CO2, 21% de O2 et 78% deN2 Calculer les quantités globales en moles de ces molécules? La surface de la terre est soumise à une pression de 1 atm (105 Pa). La composition de la masse de l’atmosphère en mol/cm2 résulte du poids moléculaire de l’air (4 volumes de N2 pour 1 volume de O2) égal à 29 g/mol. Surface terrestre : 5,1.1014 m2 N°3 (facultatif) L’atmosphère contient 0.2% de vapeur d’eau (en masse). S’il pleut en moyenne 100 cm par an, quel est le temps de séjour de l’eau dans l’atmosphère? Partie 2: Photosynthèse, Respiration, Eutrophisation, Demande d’oxygène, Base d’une STEP Formule simplifiée:CO2 + H2O Energie lumineuse CH2O + O2 O2 Respiration Photosynthèse production de matière organique N, P (algues, plantes) Formule de Redfield: CO2 106 CO2 +16 NO3- + 1HPO4- +122 H2O + 18H+ utilisation et dégradation de la matière organique (animaux, bactéries, champignons) énergie C106 H263 O110 N16 P1 + 138 O2 Composition élémentaire moyenne d’une algue = (Redfield Ratio, 1958) P2-T2: C, N et P : composés essentiels du vivants Carbone • Molécule organique (CH2On) Azote • • • Acides aminés Protéines Acides Nucléiques (ARN, ADN) Phosphore • • • • Transfert d’énergie (ATP) Acides nucléiques (ARN, ADN) Phospholipides (membranes cellulaires) Enzymes P2-T3: L’eutrophisation en lac et rivière Processus : 1) Apport nutritifs (N et P) par les activités humaines (agriculture, rejets de STEP) 2) Développement massif d’algues en période chaude et ensoleillée 3) Dégradation bactérienne de la biomasse algale entraînant une consommation d’oxygène Bloom algal en rivière Développement de macrophytes en rivière P2-T4: L’eutrophisation: Conséquences écologiques Impacts : 1) Colmatage des pompages des usines de production d’eau potable 2) Problème du goût de l’eau et de turbidité 3) Impacts sur les activités récréatives (baignade…) 4) Désoxygnation importante entraînant des mortalités piscicoles ou des déséquilibres écologiques Lac hypereutrophe P2-T5: Eutrophisation des estuaires P2-T6: Sources anthropiques du phosphore 1) Sources ponctuelles ou domestiques Rejets de station d’épuration Rejets industriels Sous forme dissoute 2) Sources diffuses Ruissellement sur les terres agricoles, drainage, élevage Sous forme particulaire P2-T7: Indicateurs physico-chimiques d’eutrophisation Paramètre [mg/l] Normale Pollution modérée Pollution nette Pollution importante Pollution catastroph. NH4+ < 0.1 0.1 – 0.5 0.5-2 2-8 >8 NO3- <5 5 –25 25-50 50-80 > 80 NO2- < 0.1 0.1- 0.3 0.3-1 1-2 >2 NTK <1 1–2 2-3 3-10 > 10 PO43- < 0.2 0.2 – 0.5 0.5-1 1-2 >2 P total < 0.1 0.1 – 0.3 0.3-0.6 0.6-1 >1 Chloroph. mg/m3] < 10 10 - 60 60-120 120-300 > 300 Autotrophie/hétérotrophie du cycle de l’azote Dénitrification (respiration nitrate) NO2NH4+ assimilation Fixation (cyanobac.) nitrification N organique (protéine, ac. aminés …) NH4+, NO3-, NO2- : Formes minérales dissoutes N2 : forme gazeuse N organique : forme assimilé dans le vivant NO3- ammonification N2 Assimilation réductive EVOLUTION DES NITRATES DANS LES RIVIERES DU MONDE Thames Seine Rhine Danube Mississippi Meybeck, 2003 Depuis les 1960 les nitrates ont augmenté dans la majorité des grands fleuves. Les valeurs maximums sont observées dans les petits bassins exposés à l’utilisation intensive de fertilisants P2-T8: Cycle du phosphore dans les milieux aquatiques P2-T9: Restauration des plans et cours d’eau Restauration de rivières Restauration de lacs CH Restauration du Lac Léman P2-T9b: STEP: Données Aquapol & Fontanil Mesures en chromatographie ionique (mg/L) Entrée Aquapole Sortie Aquapole Fluorure 0,67 Nitrate 2,5 Fluorure 0,22 Nitrate 0,50 Chlorure 49,7 Phosphate 4,5 Chlorure 50,7 Phosphate 4,36 Bromure 1,8 Sulfate 57,4 Bromure 2,05 Sulfate 52,7 Sortie Fontanil Entrée Fontanil Fluorure 0,179 Phosphate 15,8 Fluorure 0,20 Nitrate 0,25 Chlorure 118,2 Sulfate 31,7 Chlorure 89,8 Phosphate 17,0 Bromure 3,3 Sulfate 64,8 Isère Nappe de l’Isère proche Goncelin Fluorure 0,34 Nitrate 3,9 Fluorure 0,56 Nitrate 2,58 Chlorure 17,1 Sulfate 286,2 Chlorure 8,89 Sulfate 94,9 Bromure 1,23 Bromure 2,932 Eau de source Fluorure 1,20 Bromure 2,33 Chlorure 47,6 Sulfate 79,6 Interprétation des données ? P2-T10: DBO DBO: Quantité d’oxygène nécessaire à l’oxydation de la fraction biodégradable de la MO Exemple: CH2O + O2 => CO2 + H2O > Il faut une molécule O2 pour dégrader une molécule de CH2O * Oxydation assurée par les souches bactériennes * Durée longue: On mesure la DBO5 > côut, réactions de nitrification Equation DBO: Oxygène présent en quantité illimité, matière organique limitée * Thermostaté, 20 °C, absence lumière. DBO5 P2-T11: DBO: Particularités: Méthode ‘non exacte’ car dépendent de - Eventuelle présence de toxine -Temps d’acclimatation des bactéries au substrat > Ensemencement > Composition de la MO - pH (Activités enzymatique) > ajout tampon - Estimation DBO à partir de DBO5 incertaine P2-T12: DCO, DIO, COT DCO: Demande Chimique en Oxygène DIO: Demande immédiate en oxygène COT: mesure du carbone organique total P2-T13: Valeurs Exercices: 1) Comparez ces valeurs à la solubilité de l’oxygène dans l’eau Conclusions ? 2) Sur ce constat proposé un protocol expérimental permettant la mesure de la DBO5 P2-T14: Exercice Demande Théorique en Oxygène Une eau usée d’une usine chimique contient 50 mg/l d’acide acétique CH3COOH et 100 mg/l de NaCl. Quel est la demande théorique en oxygène ? P2-T15: La station d’épuration P2-T16: Etapes de Traitement et Efficacité P3-T1: Particules et Macromolécules Colonne de Tamis: principe sur agitateur Classification granulométrique des constituants des sols. d = diamètre des grains a) Gravier de rivière, b) gravier d’entrée de plan d’eau, c) sable marin côtier, d) sable fluviatile, e) loess, f) argiles à blocaux Vérifier les caractéristiques du sable de plage vs. celles du loess Cailloux d > 2 cm Graviers 2 mm < d < 2 cm Gros sables 0.2 mm < d < 2 mm Sables fins 0.02 mm < d < 0.2 mm Limons 2 m < d < 20 m Argiles d < 2 m P3-T2: Echelles du monde petit… Taille de filtres (ou tamis > sols) ‘standards’ en expérimentation: Eaux (Naturelles et Potables). diamètre des pores: 0.45 m Sols: a) Séparation des éléments grossiers: : tamis 2 mm b)Séparation des fines 63 m P3-T3: Techniques de séparation Rayon ionique des atomes: Roxygène = 1.4 Å ~10-10 m P3-T6: Exemples de colloïdes : Substrats microbiens et organisation Pseudomonas putida ATCC12633 Thèse Muris Myriam, ENTPE Lyon, 2004 P3-T7: Structure d’une paroi bactérienne gram-négative (Escherichia. coli K12DH5a) Exemples de réactions métalliques: COO- + Cd2+ COOCd+ PO- + Cd2+ POCd+ Glc N-acetyl-glucosamine CH2OH O OH Glc Glc Outer core CH2OH O O OH Gal N-acetyl-muramic acid O NH O NH CH3 O O NH H3C Hep GN O O Core region Kdo Kdo O OPO3 GN O O Lipid A NH Lipid A Inner core Hep O - O O O HO O NH HO O O O HO O O NH OPO3- L-Alanine O O OH D-Glutamic acid NH meso-diaminopimelic acid O NH NH O OH D-Alanine O HO Glc Guiné et al., ES&T, submitted OPO3 NH3 Surface réactive faible P3-T7b: Dégradation matière organique Sites Carboxyls majoritaires ≡R-COOH ≡R-COO- + H+ pK~3 à 5 +2 ≡R-COO + Me ≡R-COOMe+ Sites phénoliques majoritaires ≡Phenol-OH ≡Phenol-O- + H+ pK~8 à 11 ≡Phenol- + Me+2 ≡Phenol-OMe+ Surface réactive croissante Sites Phosphates minoritaires ≡R-POH ≡R-PO- + H+ pK~7 ≡R-PO- + Me+2 ≡R-POMe+ Sites Amines minoritaires ≡R-NH3+ ≡R-NH2 + H+ pK~10 ≡R2-NH2+ ≡R2-NH + H+ pK~10 ≡R3-NH+ ≡R3-N + H+ pK~12 ≡R-NH2 + Me+2 ≡R-NH2Me+2 ; etc. Macromolécules tridimensionnelles: Acide humiques & fulviques: Surface réactive très élevée (~3 mmol sites / gMS ) P3-T8: Macromolécules: Exemple Acides Humiques « Bioasse dégradée »: Faible taux d’azote. Exemples de réactions métalliques: COO- + Cd2+ COOCd+ Ligands organiques prépondérants dans les eaux superficiels: Exemple de la distribution du carbon organique dissous dans une eau de rivière d'une DOC de 5 mg/l. P3-T8a: Réactions acid-base des groupes fonctionnels organiques Réactions acid-base de substrats organiques Conceptualisation: O -1 C + H+ O H N N Carboxyls: Amines: Phosphates: H H + H+ + N-H2+ O -2 O – P -- O O H + H+ + H+ O C OH H N-H O -1 O – P -- OH O COO- + H+ COOH logK ~ 2 à 4.7 N + H+ NH+ logK ~ > 8 PO- + H+ POH logK ~ 5.5 à 8 P3-T8b: Acides et bases fortes produitsi K = --------------- ; réactifsi Acides forts: Acide Chlorhydrique: HCl H+ + Cl- ; K = (H+) (Cl-) / (HCl) = 103 -> pK = -3 i le coef. stoichiom. Cl- le ion chlorure Acide Sulfurique: I: H2SO4 HSO4- + H+ ; K = (HSO4-)(H+)/(H2SO4) = 103 -> pK = -3 II: HSO4- SO4-2 + H+ ; K = (SO4-2)(H+)/(HSO4-) = 10-1.9 -> pK = 1.9 HNO3 H+ + NO3- ; K = (H+)(NO3-)/(HNO3) = 10-1 -> pK = 1 Acide Nitrique: SO4-2 le ion sulfate NO3- le ion nitrate Bases fortes: H2O OH- + H+ ; K = (H+) (OH-) = 10-14 ; pK = 14 HS- S-2 + H+ K = (S-2) (H+) / (HS-)= 10-14 ; pK = 14 Si(OH)4 SiO(OH)3- + H+ 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Cl- HNO3 H2O Fourchette pH des eaux naturelles NO3- conc. % HCl S3-T21: Acides et Bases faibles ; K = (SiO(OH)3-) (H+) / (Si(OH)4) = 10-9.5 ; pK = 9.5 OH- ions dominants: NO3-, Cl-, H2O, SO4-2, Si(OH)4° -5 -4 -3 -2 pH = pK -1 0 1 2 pH = pK 3 4 5 6 7 pH Acide Fort: pK > 4 Acide faible: 4 <= pK <= 8 9 10 11 12 13 14 15 pH = pK 9: Base forte pK > 9 P3-T8b2: Acides et Bases faibles Acides et Bases organiques prépondérantes: R-COOH H+ + R-COO- pK ~ 2 à 5 groupes fonctionnels Carboxyls Exemples: acide acetique CH3COOH, oxalate HOOC-COOH, Protéines… OPO2OH OPO3- + H+ pK ~ 5 à 7.5 groupes phosphates : Exemples: Acide phosphorique (H2PO4- HPO4-2 + H+), phosphomonoester, … NH3+ NH2 + H+ pK ~ 8 à 10 Amines NH4+ NH3 + H+ pK = 9.3 ion ammonium Exemple: ammoniaque, Acides aminés, protéines 100 CH3COO- 90 80 CH3COOH % conc. 70 60 pK = pH = 4.7 50 Exemple acide acétique. 40 30 20 pH = 3.7 pH = 5.7 10 0 2 4 6 8 pH 10 12 P3-T8c: Courbe de Titrage des Acides Humiques et Fulviques P3-T9c2: L’ion hydrogénocarbonate L’ion hydrogénocarbonate Le ion HCO3- (ion hydrogénocarbonate, également nommé bicarbonate) est le seul ion majeur qui a la propriété d’un acide faible (eaux oxiques). C’est donc le seul composé majeur qui réagit à l’état dissout avec les protons dans la fourchette des pH ‘environnementaux’. H2CO3 HCO3- + H+ ; pK 6.3 Une eau riche en HCO3- est donc naturellement protégée d’une pluie acide par transformation progressive des ions HCO3- en ions H2CO3. 100 H2CO3 90 Une définition spécifique est donc liée à la présence de ce ion: L’alcalinité exprime la capacité neutralisante d’une eau relatif à l’ajout d’acides forts. Cette capacité correspond (sauf exception) à la concentration des ions HCO3- présents. Par ailleurs, il s’agit d’un diacide libérant son deuxième proton à pH 10: HCO3- CO3-2 + H+ ; pK 10 % C-tot (C-tot = 1 mmol/l) HCO3- CO3 2- 80 70 60 50 pK = pH = 6.3 40 pK = pH = 10.0 30 20 10 0 2 4 6 8 pH 10 12 P3-T8d: Exercice acid-base Toxicité de l’ammoniac Dans les recherches de toxicité sur les poissons on a déterminé que la présence de 0.1 mg de NH3 par litre (sous forme N) durant une heure conduit à l’empoisonnement des poissons. Quelle est la valeur de pH maximum tolérable pour une eau contenant 2 mg/L d’ions ammonium (sous forme N) jusqu’à laquelle il n’est pas observé d’empoisonnement? NH4+ = NH3 + H+, pK=9.2 P3-T9: La charge de la biomasse organique Conclusion Redfield: Rapports élémentaires: C >> N >> P * C dominant forme des « groupes fonctionnels » Carboxyls : COOH COO- + H + (pK 3 à 4.7: négativement chargé à pH ambiant) * N minoritaire fome des groupes fonctionnels Amines NH3+ : NH3+ NH + H 2 + (pK 8 à 11: positivement chargé à pH ambiant) Charge globale des biocolloïdes: Charge Q = [ COO- ] – [NH3+] < 0 : Charge NEGATIVE Exemple Charge élémentaire d’un colloïde organique: -6 + 2 -4 Nota: Signifie ‘attachement à une structure moléculaire P3-T10: Principe de la Floculation et Coagulation Principe: Association de particules individuels en flocs > sédimentation accélérée (souhaitée en station d’épuration). Forces électrostatiques: Répulsives Champ d’action à longue distance Colloïde à charge négative K Forces Van-der-Waals: Attractives Champ d’action à courte distance Limite de la double couche (contient 90% des contreions) Répulsion Ca Na Le RAPPROCHEMENT des particules permet leur coagulation. Plusieurs possibilités… 1) Neutralisation des charges négatives – adsorption spécifique de cations multivalents 2) Piégeage sur précipités positivement chargés – ajouter Al(OH)3 ou Fe(OH)3 3) Compression de la double couche - augmenter force ionique 4) Pontage des colloïdes - ajouter des polymères naturels ou synthétiques P3-T11: Neutralisation des charges par Adsorption Spécifique(=en sphère interne) O -1 C O O C COO- + Al+3 COOAl+2 ; Al O LogK O -1 C >> Neutralisation de la charge négative >> Problème de surtitrage (inversement de charge) +2 O P3-T12: Compression de la double couche Force ionique faible > Importante épaisseur de la double couche > Pas de rapprochement des colloïdes Force ionique élevée > Faible épaisseur de la double couche > Rapprochement > floculation Fond ionique Charges colloïdales, et contre charges longue - Distance entre particules - courte Limite de la double couche (contient 90% des contre ions) P3-T13: Adsorption sur précipités et polymères Al(III) et Fe(III) Polymères Al(OH)x et Fe(OH)x métastables - positivement chargés. Particulièrement efficace pour élimination des colloïdes. Précipitation des hydroxides Al(OH)3(s) et Fe(OH)3(s) positivement chargés – adsorption et entraînement des colloïdes. P3-T14: Pontage des Colloïdes Efficace à faible dose de floculant ajoutée - Côut important P3-T15: Resumé et concentrations d'adjuvents comparées Changement de Force ionique: D'autant plus efficace que le cation est chargé Adsorption Spécifique: Optimum de dosage à rechercher: Précipitation à [Altot] élevée: P3-T16: Question: 1) Qu’est-ce qui est plus réactif: Un kg de sable ou un kg de biomasse ? Quel est le paramètre essentiel qui entre en jeux ? 2) Comment éliminer (a) le sable et (b) la matière organique d’une eau usée ? P3-T17: Formation d'un gel Particules hydrophiles avec charges permanentes > large nuage de contre ions > Stabilisation" des contre ions par liaisons hydrogènes, Van der Waals et/ou covalentes. Gel: Formé par eau emprisonnée entre colloïdes. > dépend sensiblement de T (mouvements thermique) > Important volume d’eau enfermé - jusqu’à 100 fois le volume du colloïde. > Gélatine: ponts d'hydrogène > Gel de silice : liaisons covalentes : plus stable am.Fe(OH)3 : bon pour formation de gels >> Boues des stations d'épurations >> Épaississement des boues. P3-T18: Loi de Stokes * Séparation de particules < 20 m par tamisage (sèche ou humide) impossible. * Alternative: Sédimentation par voie aqueuse: La vitesse de ‘chute’ (ou montée) dans un champs gravitaire est d’autant plus importante que la particule est grande, et que sa densité est différente de celle de l’eau. * Illustration: Nous observons tous que les bulles d’air dans une eau gazeuse (de boisson en exemple) monte d’autant moins rapidement qu’elles sont petite. vP = g (P - W) d2 / (18) vP vitesse de chute (ou de montée) de la particule en cm / s. g: accélération de la pesanteur: 981 cm/s2. P = masse volumique de la particule. ‘Standard’ = 2.7 g / cm3. W = masse volumique de l’eau : ~ 1 g / cm3 d = diamètre de la particule [cm] : viscosité dynamique de l’eau: 0.01 g cm-1 s-1 (à 20 °C). Masse volumique sèche ‘standard’ (i.e. communément utilisé dans les calculs): 2.7 g / cm3 Ce ‘standard’ s’explique par la même densité du Quartz et de la Calcite, sauf exception composés minérales majoritaires des sols. Or de nombreux constituants sont > moins denses (matière organique: 1.5 à 2.5 g/cm3 ), ou > plus dense (sulfures de Fer, minéraux contenant du plomb… ~ 3 à 5 g/cm3.). P3-T19: Exercices 1) Votre opinion sur la taille standard des filtres utilisés en laboratoire ? 2) Vous dimensionnez un bassin de sédimentation dans une carrière à ciel ouvert (mines d’or en milieu alluvionnaire guyanais par exemple. Les fines sont exportés par voie aqueuse vers les rivières. Pour ne pas trop charger les rivières avec des fines vous prévoyez de faire sédimenter les particules > 10 m dans un bassin de sédimentation. Le flux des eaux chargées en particules entrant dans (et sortant du) bassin est de 0.1 m3 / s. Pour des raisons techniques la profondeur du bassin est fixée à 2 m, sa largeur est de 10 m. Dimensionnez le bassin (i.e. calculez sa longueur). 3) La charge de mercure dissout dans les rivières de la Guyane Française est de 2 ng/l. La concentration des MES (= matière en suspension) est de 20 mg/l et on sait que sur les MES il y a environ 1 ppm de Hg fortement fixé. a) Sous quelle forme (solide ou dissout) le mercure est-il véhiculé ? b) en fonction de a), quels sont les compartiments à risque pour l’homme ? Ouvrages recommandés Ouvrages de référence du cours. La plupart des figures du polycope sont extrait de ces ouvrages sans qu’il y ait à chaque fois mention complète de la citation: Sigg Laura, Behra Philippe, Stumm Werner Chimie des milieux aquatiques Chimie des eaux naturelles et des interfaces dans l’environnement 3ème édition, Editions Dunod Paris, ISBN 2-10-004723-6 567 pages Commentaire : Livre de base pour l'enseignement. Gil Michard, Chimie des eaux naturelles – Principes de Géochimie des Eaux. Edition Publisud, Paris, ISBN 2-86600890-1 455 pages. Commentaire : Ouvrage synthétique, bien structuré. Monique Tardat-Henry Chimie des Eaux Edition les Griffons d’argile, Québec, Canada, 2ème édition, 1992, ISBN 2-920922-87-4 540 pages Commentaire : Livre du ‘practicien-généraliste’. Traite de façon compréhensible les paramètres de l’eau et les méthodes de mesure, la DBO, la DCO, alcalinité, les interactions solide-solution etc. en incluant les protocoles d’analyses pour les eaux de consommation, eaux usées etc. Werner Stumm & James J. Morgan, Aquatic Chemistry, 3d edition, Wiley Interscience, 1996 ISBN 0-471-511846 ou ISBN 0-471-51185-4 Commentaire : La bible… 1022 pages. Très complet, pour spécialistes avertis. Ramade François, Dictionnaire encyclopédique des Sciences de l'Eau EDISCIENCE 1998, ISBN 2-84074-152-0 Ouvrage très complet, très utile, illustrations de qualité.