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Synthèse des enseignements
En attendant la sortie de crise…
Après un retour de confiance qui avait été très net en septembre, cette fin d’année
2010 consacre-t-elle une poursuite, voire une accélération du retour de la
confiance des dirigeants d’entreprise en France ? Le dépassement de la crise
politique et sociale liée à la réforme des retraites, les perspectives d’un retour de
l’emploi, souhaitées par l’exécutif, les occasions d’instaurer une meilleure
régulation économique et financière mondiale (G20), peuvent nourrir des raisons
d’espérer.
Pour autant, en cette fin d’année 2010, plus de deux ans après la faillite de
Lehman Brothers, les dirigeants d’entreprise en France affichent une tonalité
globale synonyme de morosité. Cette morosité se décline concrètement sur trois
registres :
- Sur un registre microéconomique : la perception de la persistance de la crise ;
- Sur un registre macroéconomique : le difficile retour de la confiance ;
- Pour le moyen terme : un scepticisme général quant àune rapide sortie de crise.
Microéconomie : la perception de la persistance de la crise
En cette fin d’année, les dirigeants d’entreprise sont toujours aussi nombreux à
s’estimer victimes de la crise : 62 % considèrent que leur entreprise est
« directement touchée par la crise », soit un score comparable à celui enregistré
en septembre (63 %). Et les manifestations de cette crise sont vécues de façon
assez stable, sans amélioration particulière : négociations sur les prix de la part
des clients (87 %), réduction du volume de commandes (79 %), réduction des
perspectives de commande (76 %).
En conséquence, les stratégies affichées pour l’avenir ne s’améliorent pas
foncièrement : une majorité de dirigeants entend toujours « limiter les dépenses
de fonctionnement » (79 %, stable) et « réduire les budgets de communication de
l’entreprise » (53 %, +4).
Macroéconomie : le difficile retour de la confiance
Qui plus est, en matière macroéconomique, la confiance des dirigeants
d’entreprise marque le pas. Après les inquiétudes du printemps (sur fonds de crise
grecque) et le retour d’optimisme àla fin de l’été avec le retour d’une croissance
dynamique, la confiance des dirigeants d’entreprise en matière de croissance
revient au niveau de janvier 2010 :37 %, contre 41 %en septembre. Ces résultats
décevants s’inscrivent notamment dans le contexte :
-De la crise financière irlandaise, et des polémiques concernant la viabilité de
l’euro ;
-Du taux de croissance économique enregistré récemment, moins important au
troisième trimestre qu’au deuxième (+0,4 %, contre +0,7%).