Ministère de la Santé Publique Direction de la Pharmacie et du médicament Centre Collaborateur de l’OMS en matière d’enregsitrement et de réglementation Pharmaceutique SEMINAIRE SUR LES POLITIQUES PHARMACEUTIQUES NATIONALES OMS-Genève 14-18 juin 2010 Dr Kamel IDDIR Directeur Général de la Pharmacie et du Médicament 1 LA PHARMACOVIGILANCE EXEMPLE « LA TUNISIE » 2 SYSTÈME D’ASSURANCE QUALITÉ Un système d’assurance qualité (S.A.Q) a pour objectif de mettre à la disposition du citoyen des médicaments de qualité, sûrs et efficaces. Ce système doit garantir une maîtrise rigoureuse de toutes les phases de la vie d’un médicament depuis l’acquisition de la matière première jusqu’aux produits finis mis sur le marché. La mise en place de ce S.A.Q. repose essentiellement sur: - Un cadre juridique - Des structures - Des procédés 3 LES PRINCIPALES FONCTION D’UN S.A.Q. • Homologuer la fabrication, l’importation, l’exportation, l’expérimentation clinique, la distribution, la promotion et la publicité des médicaments • Evaluer l’innocuité, l’efficacité et la qualité des médicaments • Inspecter et surveiller la fabrication, l’importation, la distribution en gros et en détail des médicaments • Contrôler la qualité des médicaments présents sur le marché • Veiller sur la promotion et la publicité des médicaments • Surveiller les réactions indésirables dues aux médicaments 4 STRUCTURES • DIRECTION DE LA PHARMACIE ET DU MÉDICAMENT (DPM) • LABORATOIRE NATIONAL DE CONTROLE DES MEDICAMENTS (LNCM) • LA DIRECTION DE L’INSPECTION PHARMACEUTIQUE (D.I.P) • LE CENTRE NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE (C.N.P.V) • AGENCE NATIONALE DE CONTRÔLE SANITAIRE ENVIRONNEMENTAL DES PRODUITS (ANCSEP) 5 LE CENTRE NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE (C.N.P.V) • Le Centre National de Pharmacovigilance a été créé par la loi n° 84-84 du 31 Décembre 1984. • Le décret du 27 Juillet 1993, a fixé les activités et les structures fonctionnelles du centre. • Les services du Centre sont chargés de recueillir, d’étudier et d’analyser tout effet indésirable lié à l’utilisation des médicaments; son laboratoire de pharmacologie chimique est notamment chargé du dosage des médicaments dans le sang. La mise en place d’un réseau national permettra de recueillir systématiquement les informations sur les effets indésirables des médicaments observés sur tout le territoire national. Le Centre National de Pharmacovigilance est membre du Centre International du Suivi des Médicaments de l’O.M.S. d’UPSSALA en Suède. 6 OBJECTIFS / MISSIONS Déceler, aussi précocement que possible, les effets indésirables (EI) des médicaments. Chercher à établir les relations de causalité entre prise médicamenteuse et EI, ainsi que la fréquence et la gravité de ces derniers. Donner des avis techniques motivés aux personnalités et aux organismes ayant pouvoir légal de décision sur l’autorisation et la réglementation des médicaments. 7 PHARMACOVIGILANCE DEFINITIONS : Toute activité tendant à obtenir des indications systématiques sur les liens de causalité probable entre médicament et réactions adverses dans une population (OMS 1972) La branche de la pharmacologie consacrée à l’étude et à la prévention des effets indésirables des médicaments. 8 PHARMACOVIGILANCE Ensemble des procédures : – d’identification, – d’évaluation du risque d’effet indésirable des médicaments, – de prévention. 9 QUI DOIT NOTIFIER ? Tout le personnel de la santé Le malade ? Modalités : Téléphone, Fax (0021671571390) Courrier, Consultations+++ Site web. (pharmacovigilance.rns.tn) 10 EVENEMENT INDESIRABLE Définition : Tout signe, symptôme, syndrome ou maladie qui apparaît ou aggrave l’état du malade. Sans nécessité de relation causale avec le produit. 11 EFFET INDESIRABLE Définition : Réaction nocive et non voulue à un médicament, se produisant aux posologies normalement utilisées chez l’homme pour la prophylaxie, le diagnostic ou le traitement d’une maladie ou pour la restauration, la correction ou la modification d’une fonction physiologique ou résultant d’un mésusage du médicament ou produit. (Art. R. 5121-153 du code de la santé publique.) BPPV 2005 12 EFFET INDESIRABLE Définition : Tout évènement indésirable où la responsabilité du médicament est suspectée. Nécessité d’une enquête de pharmacovigilance. 13 EFFET INDESIRABLE ATTENDU Définition : Tout effet indésirable décrit dans le résumé des caractéristiques du produit. 14 EFFET INDESIRABLE INATTENDU Définition : Un effet indésirable non mentionné dans son type, sa gravité ou sa fréquence dans le résumé des caractéristiques du produit. 15 EVENEMENT INDESIRABLE GRAVE Définition : Entraîne le décès. Met en jeu le pronostic vital. Impose ou prolonge l’hospitalisation du patient. Entraîne une invalidité ou une incapacité permanente ou significative. Entraîne une anomalie congénitale. 16 MECANISMES (1) Toxicité par accumulation du médicament - tableau proche de celui de l'intoxication aiguë ou d’administration inappropriée ex: chez l’insuffisant rénal et/ou le sujet âgé Toxicité cumulative : - concentration-seuil d'apparition - dose totale reçue (ex. certains anticancéreux) au-delà, ne plus prescrire le médicament. 17 MECANISMES (2) Thésaurismose accumulation du médicament (ou ses métabolites), plus ou moins réversible, dans un tissu ou organe (ex. tétracyclines et coloration jaune des dents chez l’enfant) Interactions médicamenteuses pharmacodynamique ou pharmacocinétique 18 MECANISMES (3) pharmacogénétique polymorphismes génétiques -> variations interindividuelles pharmacocinétique ou pharmacodynamique -> effets indésirables 19 NOTIFICATION DES EFFETS INDÉSIRABLES Sources de notification diversifiées. Constante progression en 1999 : 636 en 2009 : 1950 Comme c’est le cas dans tous les Centres de Pharmacovigilance, le personnel médical notifie essentiellement les effets graves et inattendus des médicaments. 20 VACCINOVIGILANCE Début : 2000 50 à 100 observations par an En collaboration avec la DSSB, le recueil et l’analyse des effets indésirables (MAPI) des vaccins. 21 COSMÉTOVIGILANCE Nouvelle activité Début : fin 2008 En collaboration avec l’ANCSEP: recueillir et analyser les effets indésirables des produits cosmétiques. 22 GROSSESSE ET MÉDICAMENTS Evaluation du risque fœtal / femme enceinte - suite à la prise de médicaments - avant exposition Indiquer au praticien des informations sur la tératogénicité et la toxicité fœtale des médicaments Etablir base de données de tératovigilance 23 MATÉRIOVIGILANCE Activité à développer Prévue : fin 2010 24 ENREGISTREMENT DES MÉDICAMENTS L’enregistrement des médicaments est une procédure fondamentale du système national d’assurance- qualité AMM Mise en place depuis 1990 d’une procédure informatisée pour intégrer toutes les informations du dossier d’enregistrement . Développement d’un logiciel SIAMED d’enregistrement informatisé avec le concours de l’OMS. vingt pays ont pu bénéficier de cette action (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Guinée, Mali, Niger, Tchad, Togo, Sénégal, Mauritanie, Afrique du Sud, Tanzanie, Ethiopie, Ghana, Nigeria, Madagascar, Egypte, Haïti, Jordanie et Maldives). 25 ENREGISTREMENT DES MÉDICAMENTS Intérêt thérapeutique / Effet Indésirable 1 Rapporteur Clinicien Evaluateur du dossier Clinique Evaluation du risque : Commission spécialisée Comité Technique Comité Ad hoc Information sans délais de tout Effet Indésirable Adresse et contact du responsable de la pharmacovigilance et du responsable du retrait du lot 26 SÉCURITÉ D’EMPLOI ET VIGILANCE Contrôle à l’importation Contrôle post-marketing Pharmacovigilance Veille sanitaire AFSSAPS – EMEA – FDA - MCA 27 LA COMPÉTENCE ET LA VIGILANCE DES CADRES MÉDICO-PHARMACEUTIQUES Arrêt de la commercialisation de la glafenine (Glifanan) ; Triazolam (Halcion) ; Anti Cox2 ROFECOXIB(Viox) Retrait du marché Tunisien de la spécialité ISOMERIDE Dexfenfluramine en Août 1995, retiré du marché International et des USA en 1997 Retrait des AMM des médicaments contenant des extraits et des tissus Bovins (BSE – Vache folle) Retrait du marché Tunisien des Biberons et tetines à base de latex (présence de taux de nitrozamine élevé) 28 CONCLUSION Tels sont les principaux éléments de la pharmacovigilance qui s’intègre dans le système d’Assurance Qualité des Médicaments instauré en Tunisie. Ce système a permis à notre pays une reconnaissance internationale et notamment au niveau de l’Organisation Mondiale de la Santé, ce qui nous invite à être plus vigilants et à fournir plus d’efforts afin de renforcer davantage la qualité de la Santé Publique.