3- Les débats autour de la Comptabilité Nationale 3. 1 Analyser la conjoncture Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 1 Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 2 Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 3 3. 2 Les limites de la mesure de l’activité par le PIB 3.2.1 La question des comparaisons Comparaisons de la variation des PIB dans le temps : déflater par les prix Comparaison de la variation des PIB dans l’espace : qualité des données prise en compte de la population question du taux de change utilisé Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 4 Double interrogation : Les statistiques permettent-elles de comparer rigoureusemant la situation de pays très éloignés ? Les statistiques permettent-elles de mesurer les écarts entre pays très proches ? Débats autour de la mesure de la croissance chinoise aujourd’hui Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 5 3.2.2 Le PIB ignore certaines activités 1- La prise en compte de l’activité domestique Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 6 Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 7 2- La mesure de la production non marchande On considère qu'une unité rend des services non marchands lorsqu'elle les fournit gratuitement ou à des prix qui ne sont pas économiquement significatifs. Ces activités de services se rencontrent dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'action sociale et de l'administration. Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 8 3- La question de « l’économie non observée » Le terme "économie non observée" (ENO) fait référence aux activités économiques qui devraient être intégrées dans le PIB mais qui, pour une raison ou pour une autre, ne sont pas couvertes par les enquêtes statistiques ou fichiers administratifs à partir desquels sont établis les comptes nationaux. (…) La première, naturellement, réside dans le caractère clandestin que peuvent prendre ces activités, par volonté de se soustraire au paiement d’impôts ou de charges sociales, ou d’éviter des coûts résultant de lois sur la sécurité des conditions de travail ou sur la protection des droits des consommateurs. La plupart des transactions clandestines correspondent à la production ou à l’échange de biens et de services qui sont parfaitement légaux en soi, mais à l’évidence, les transactions portant sur des biens ou services contraires à la loi – les stupéfiants et la prostitution, par exemple – se déroulent également en secret. Outre les activités souterraines "légales", certaines formes d’activités illégales constituent donc la deuxième composante de l’ENO. Une troisième composante réside dans la production de biens pour compte propre. Ces activités sont généralement parfaitement légales et les producteurs n’ont aucune raison de les dissimuler. Elles peuvent toutefois être omises dans les comptes nationaux simplement faute de transaction observable entre un vendeur et un acheteur, puisqu’il s’agit d’une seule et même personne. Mesurer l’économie non observée - OCDE Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 9 Source : ATKearney – The shadow economy in Europe Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 10 3.2.3 Le PIB prend mal en compte certaines mutations 1-L’interprétation des activités immatérielles « Les outils comptables forgés pour l'essentiel à l'époque de l'industrialisme et du " fordisme " triomphants, rencontrent, en dépit des adaptations légères qu'ils ont subies, des difficultés croissantes (en termes de pertinence) dans des économies de biens déstandardisés, de services, d'innovation et de savoir. La vision essentiellement " volumique " de la croissance est mal adaptée à l'économie de la qualité et à la nature variable et incertaine des biens qui s'y échangent. De nombreux services, comme la santé, l'éducation, les services sociaux et les services de proximité, les administrations publiques centrales et locales, sont très mal mesurés " en volume " par les méthodes existantes. Les activités qui traitent, qui produisent et qui échangent des informations ou des connaissances, échappent largement à l'idée de croissance volumique : la valeur d’usage de leurs produits réside moins dans les volumes d’informations ou de connaissances que dans leur fiabilité et leur pertinence. Les activités commerciales et d’intermédiations diverses sont tout aussi mal loties, parce que la " valeur ajoutée en service " échappe le plus souvent à la mesure en volume. » Jean Gadrey, Florence Jany Catrice, Theirry Ribaud – Compter ce qui compte Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 11 Enjeux de la base 2010 : mieux prendre en compte des phénomènes mal observés auparavant Modification essentielle : élargissement de la notion d’investissement En base 2010, l'Insee comptabilise (…) en investissement les sommes que les agents économiques (entreprises privées, mais aussi organismes publics) dépensent pour la R&D, alors qu'elles étaient jusqu'à présent comptabilisées en consommations intermédiaires. (…) Traiter en investissement les dépenses de R&D permet par exemple de mieux rendre compte du poids de plus en plus important des actifs tirés de la propriété intellectuelle dans l'économie d'aujourd'hui. (…) Il résulte de l'ensemble des modifications apportées une révision substantielle à la hausse du niveau du PIB (+ 3,2 % en 2010, soit + 61,8 Md€) pour un impact nettement plus modeste sur les taux d'évolution. INSEE Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 12 2- La prise en compte des progrès qualitatifs Cf W. Nordhaus : évolution du prix de la lumière (1994) Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 13 3- La question de la gratuité Question dont l’importance devient croissante avec le développement de « biens informationnels » sur des réseaux Complexité des logiques de gratuité Gratuité publique (compensation par l’Etat des coûts) Gratuité coopérative (don) Gratuité marchande (financement indirect par d’autres acteurs) Lecture libérale (pas de « free lunch ») s’oppose à la vision des externalités positives permises par la gratuité (cf. débat autour des publications scientifiques) Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 14 3.2.4 Le PIB mesure-t-il ce qui est important ? Paradoxe d’Easterlin (1974) : au delà d’un certain niveau de vie, déconnexion entre indicateurs de richesse et de satisfaction Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 15 Triple débat Possibilité de mesurer le bonheur (facteur subjectif ou objectif) Explications du paradoxe (prise en compte de la position relative dans la hiérarchie des revenus) Remise en cause du paradoxe Voir : http://www.captaineconomics.f r/-l-argent-fait-il-le-bonheur-leparadoxe-d-easterlin Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 16 3. 3 Au delà du PIB, d’autres indicateurs de richesse ? Critique fondatrice : W. Nordhaus – J. Tobin (1972) Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 17 3 voies pour des indicateurs alternatifs au PIB : Indices synthétiques Indicateurs ajustés Tableaux de bord Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 18 1. Les indicateurs synthétiques La prise en compte des dimensions sociales « le PIB ne s’intéresse pas à la manière dont la contribution à la production et les revenus issus de celle-ci sont répartis entre les membres de la société (et ne peut donc pas donner de signaux sur d’éventuels facteurs de décohésion sociale) » Dominique Meda Mise en place d’indicateurs synthétiques incluant des dimensions sociales (IDH) avec élargissement aux questions de la pauvreté (IPH) et de genre (Indice sexospécifique du développement, Indicateur de la participation des femmes) Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 19 Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 20 Les indicateurs composites L’Indice de Bien Etre Economique Le better life index Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 21 La prise en compte des enjeux écologiques Calcul d’empreinte écologique : http://www.wwf.ch/fr/agir/vivre_mieux/cal culateur_d_empreinte/ Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 22 2. Les indicateurs ajustés CN « classique » se limite aux flux produits mais interrogation sur les prélèvements réalisés sur les stocks de capitaux disponibles (échelle nationale mais aussi planétaire) Selon cette approche, la durabilité suppose de léguer aux générations suivantes des stocks de ressources suffisants pour qu'elles puissent bénéficier d'un niveau de vie au moins équivalent au niveau de vie courant. Ces stocks sont de nature très diverses : le niveau de vie des générations futures dépend de ce que nous leur laisserons comme capital physique (outils de productions, bâtiments…), comme ressources naturelles, mais encore d'un certain nombre de ressources immatérielles, non seulement des connaissances et des techniques mais aussi tout un ensemble d'institutions qui permettent à la société de produire et de répartir les richesses ainsi produites. Idéalement, si l'on voulait produire un indicateur unique de soutenabilité, il faudrait tenter d'agréger l'ensemble de ces stocks et l'indicateur servirait à indiquer si on peut considérer ce stock comme globalement croissant ou décroissant. Un stock décroissant serait l'indice d'une surconsommation de ressources, empêchant par la même les générations futures de bénéficier de conditions de vie au moins aussi avantageuses que les nôtres. Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 23 Une telle tentative est conduite depuis plusieurs années par des chercheurs de la Banque Mondiale, qui ont proposé un indice de soutenabilité qualifié d'épargne nette ajustée [Banque Mondiale, 2006]. L'idée est de quantifier globalement, pour chaque pays, le sens de l'évolution de son capital « élargi », incluant à la fois son capital au sens économique usuel du terme – il s'agira donc de son taux d'épargne global net de la dépréciation du capital fixe –, son capital humain – dont la variation est estimée de manière très imparfaite par les dépenses d'éducation –, ses diverses ressources naturelles, qu'elle soient non renouvelables (ressources minérales) ou renouvelables (forêt, …). Cet indicateur est complété par un décompte des émissions dans l'atmosphère de CO2 et autres particules polluantes, considérées comme facteurs de dégradation du « capital » que constituent la qualité du climat et la qualité de l'air. Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 24 3. Les tableaux de bord Prise en compte de différents facteurs sans chercher à construire un indicateur synthétique global Ch.7 - Comptabilité Nationale - Diapo 3 25