Les antiparkinsoniens - IFSI Charles-Foix

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LES ANTIPARKINSONIENS
Nadine OBOA – Pharmacien
GH Charles FOIX- Jean ROSTAND
LES ANTIPARKINSONIENS
I- GENERALITES
A- DEFINITION
B- HISTORIQUE-EPIDEMIOLOGIE-PREVALENCE
C- PRINCIPALES FORMES CLINIQUES
D- DIAGNOSTIC
II- STRATEGIE THERAPEUTIQUE
A- CLASSIFICATION DES ANTIPARKINSONIENS
123456-
La lévodopa (L-Dopa)
Les agonistes dopaminergiques
Les anticholinergiques
Les Inhibiteurs de la catéchol-O-methyltransférase (ICOMT)
Les Inhibiteurs de la mono-amine oxydase de type B (IMAO-B)
STALEVO
B- PRINCIPAUX MEDICAMENTS UTILISES
C- SOINS INFIRMIERS
CONCLUSION
LES ANTIPARKINSONIENS
I- GENERALITES
A- DEFINITION
Les antiparkinsoniens sont des médicaments utilisés dans le traitement
de la maladie de Parkinson.
Cette affection neurodégénérative se traduit par un ensemble de
signes cliniques (appelé Syndrome parkinsonien) dû à une destruction
relativement sélective des neurones dopaminergiques de la voie nigro
striale, responsable du déficit en Dopamine dans le striatum.
La principale lésion est une dégénérescence très localisée du locus
niger (zone où sont situés les corps cellulaires des neurones
dopaminergiques; les axones se dirigeant dans le striatum = noyau
caudé + Putamen).
LES ANTIPARKINSONIENS
B- HISTORIQUE - EPIDEMIOLOGIE – PREVALENCE
La maladie de Parkinson fut décrite pour la
première fois par Sir James Parkinson en 1817
sous le nom de « paralysie agitante ».
Cette maladie touche environ 80 000 personnes en
France, soit une prévalence de 1,4 pour mille.
L’étiologie de la maladie reste mal connue à
l’exception des traumatismes crâniens répétés chez
les boxeurs.
C- PRINCIPALES FORMES
CLINIQUES
La maladie de parkinson est caractérisée par la triade
Symptomatique suivante :



l’akinésie, se caractérise par la rareté et la lenteur des
gestes automatiques des malades
le tremblement, prédomine au niveau des doigts au repos
et cessent au cours des mouvements volontaires
la rigidité, c’est une hypertonie qui touche
essentiellement le tonus de posture
Cette triade peut être associée ou non à des troubles dépressifs
ou cognitifs.
D- DIAGNOSTIC
La maladie de Parkinson est évaluée par différentes échelles
d’invalidité :

La WBS ( Webser Rating Scale) qui correspond à une évaluation
physique

L’ ERFC, évaluation rapide des fonctions cognitives

L’ENPI, l’échelle nycthémérale de l’invalidité Parkinsonienne

L’ehelle de Zerssen qui exprime la dépression

Le Test à la L-dopa, utilisé pour confirmer le diagnostic.
STRATEGIE THERAPEUTIQUE
Le traitement de la maladie de Parkinson
s’appuie sur la physiopathologie de la
Voie dopaminergique nigrostriée et vise
à compenser la baisse de la dopamine
dans le striatum due à l’atteinte présynaptique
A- CLASSIFICATION
1- La levodopa (L-dopa)
C’est le précurseur immédiat de la dopamine, elle est rapidement et
facilement transformée en dopamine, qui restaure le déficit de la
synthèse de la dopamine au niveau du striatum.
Elle est systématiquement associée à un inhibiteur de la dopa
décarboxylase (qui permet d’éviter la transformation de la L-dopa en
dopamine dans le sang circulant)
L-dopa + Benzérazide
MODOPAR® 62.5 (gélules 50 mg/12.5mg)
MODOPAR® 125(gélules 100 mg / 25 mg)
MODOPAR® 250 (gélules 200 mg / 50mg)
MODOPAR® 125 dispersible (comprimé sécable dispersible à 100 mg/ 25mg)
MODOPAR® LP 125 (gélule LP 100 mg / 25 mg)
L-dopa + Carbidopa
SINEMET® 10/100 (comprimé à 100mg /10 mg)
SINEMET® 25/250 (comprimé à 250 mg / 25 mg)
SINEMET® 50/200 LP, (comprimé à 200 mg / 50 mg)
2- Les Agonistes dopaminergiques
Ils stimulent directement les récepteurs dopaminergiques post-synaptiques
situés sur les neurones cholinergiques du striatum (en mimant l’action de la
dopamine).
a/- Les dérivés ergotés
Bromocriptine
PARLODEL®
Comprimé sécable à 2,5 mg
Gélule à 5 mg et 10 mg
BROMO-KIN®
Comprimé à 2,5 mg
Gélule à 5 mg et 10 mg
Peut être utilisé :
En monothérapie ( avant 60 ans)
En association avec la L-dopa
Associations déconseillées : Macrolides (sauf spiramycine), vasoconstricteurs dérivés de l’ergot
de seigle.
2- Les Agonistes dopaminergiques
Lisuride
DOPERGINE®
Comprimé sécable à 0,20 mg, et 0,50 mg
AROLAC® Comprimé sécable à 0,20 mg
Utilisé en association avec la L-dopa
2- Les Agonistes dopaminergiques
b/- Les dérivés non ergotés
Ropinirole REQUIP®
Comprimé à 0,25 mg, 0,5 mg, 1 mg, 2 mg, 5 mg
Utilisé :
En monothérapie
En association avec la L-dopa, en début de maladie
Associations déconseillées : Théophylline, Cimétidine, Fluvoxamine,
Ciprofloxacine, Oestrogènes
Pergolide CELANCE®
Comprimé à 0,05 mg, 0,5 mg, 1 mg et 2 mg
Utilisé :
En monothérapie
En association avec la L-dopa
2- Les Agonistes dopaminergiques
b/- Les dérivés non ergotés
Apomorphine APOKINON® voie sous cutanée
Stylo injecteur pré rempli avec cartouche de 3 ml =30 mg
Utilisé dans le traitement d’appoint des fluctuations sévères
(phénomène ON-OFF)
Pirébédil TRIVASTAL®
Comprimé à 20 mg et 50 mg LP
Utilisé :
En monothérapie
En association avec la L-dopa
3- L’Amantidine MANTADIX®
Gélule à 100 mg
Elle n’est pas véritablement un agoniste dopaminergique.
Son usage dans la maladie de Parkinson a été découvert
de façon fortuite, chez des patients atteints de la maladie
de Parkinson traités en prophylaxie de la grippe à virus A.
Son mécanisme d’action reste inconnu ; un effet antiglutaminergique est suspecté.
Les équivalents de dose des agonistes dopaminergiques :
10 mg de Bromocriptine (PARLODEL®) = 1 mg de
Pergolide (CELANCE®) = 5 à 6 mg de Ropinirole
(REQUIP®) = 100 mg de Pirébédil (TRIVASTAL®) =
1 mg de Lisuride DOPERGINE®
4- Les anticholinergiques
Ils diminuent l’hyperfonctionnement des récepteurs cholinergiques
(dont l’activité, à l’état physiologique, est freinée par la dopamine).
Trihéxyphénidyle ARTANE®
Injectable IM 10 mg/5 ml
Gouttes buvable à 0,1 mg /goutte
Comprimé LP à 15 mg
Comprimé à 2 mg et 5 mg
PARKINANE® LP
Gélule à 2mg et 5 mg
Tropatépine LEPTICUR®
Comprimé sécable à 10 mg
LEPTICUR® Park
Comprimé sécable à 5 mg
Bipéridène
AKINETON®
Comprimé LP à 4 mg
Utilisés :
En monothérapie en première intention
En association avec la L-dopa ou aux agonistes dopaminergiques
5- Les ICOMT
Les ICOMT (Inhibiteurs de la catéchol-O
methyltransférase) agissent en périphérie.
Ils freinent la dégradation de la dopamine
circulante.
Entacapone COMTAN®
Comprimé à 200 mg
Utilisé en association à la L-dopa + IDC
chez les patients avec fluctuation d’efficacité
de fin de dose.
6- Les IMAO de type B
Les IMAO de type B (inhibiteur de la mono-amine-oxydase)
s’opposent à la destruction de la dopamine recaptée par
l’extrémité pré synaptique, ils renforcent la transmission.
La ségéline DEPRENYL®
Comprimé à 5 mg
Utilisée :
Seule en première intention
En association avec la L-dopa dont elle renforce l’action et
permet parfois de réduire les doses.
Associations déconseillées :
Antidépresseurs sérotoninergiques,
Péthidine
La levodopa ou L-Dopa
+ IDC
Principes actifs
L-dopa + Benzérazide
MODOPAR®
MODOPAR®
dispersible
MODOPAR® LP
Posologies
Effets indésirables
Contre-indications
Posologie initiale:
S1 : 1 gélule à 125 mg
matin et soir
S2 : 1 gélule à 125 mg
matin, midi et soir
Troubles digestifs
Infarctus du myocarde
Nausées, vomissements,
Désordres psychotiques
graves
S3 : 1 gélule à 125 mg
matin, midi, après midi et
soir
S4 : 2 gélules à 125 mg
matin, 1 gélule à 125 mg
midi, après midi et soir
S5-S6 :
2 gélules à 125 mg matin,
midi et 1 gélule à
diarrhée, anorexie,
constipation, sécheresse
buccale
Troubles psychiques
Somnolence, délire, confusion
mentale
,
agitation,
hallucination,
épisodes psychotiques
Troubles du rythme
Hypotension orthostatique
125mg après midi et soir
Posologie d’entretien
Troubles du sommeil
Insomnie, cauchemars
Glaucome à angle fermé
Ulcère gastro-duodénal en
poussée
La levodopa ou L-Dopa
+ IDC(2)
Principes actifs
L-dopa + Carbidopa
SINEMET®
SINEMET® LP
L-dopa + Carbidopa +
Entacapone
STALEVO®
Posologies
Effets indésirables
Progressive :
125 mg x 2/j, augmentation
par paliers de 125 mg tous
les jours ou tous les 2 jours
jusqu’à 3 -6 comprimés à
250 mg à la fin des repas
Posologie de relais
Si traitement en cours =
L-dopa + IDC
(100mg/25mg)
avec ou sans ICOMT
STALEVO®
100
(100mg/25mg/200mg)
Idem
Idem
Contre-indications
Idem
Idem
LES AGONISTES DOPAMINERGIQUES
Principes actifs
Posologies
Effets indésirables
Contre-indications
Bromocriptine
PARLODEL®
J1 :1,25 mg/j au repas du
soir
J2 : 2,5 mg/j puis
augmentation progressive
par paliers d’1 comprimé à
2,5 mg tous les 2 jours,
jusqu’à 20 à 40 mg/j en
moyenne
Nausées (début de traitement)
Hypotension orthostatique
Somnolence
Sécheresse buccale
Epanchement pleural
Confusion mentale
Alcool
Antécédents psychiatriques
Enfant
Grossesse
Hypotension
Nausées (début de traitement)
Hypotension orthostatique
Somnolence
Confusion mentale
Insuffisance coronaire (reste
encore à discuter)
BROMO-KIN®
Lisuride
DOPERGINE®
AROLAC
Posologie initiale:0.1 mg
le soir, puis augmentation
progressive par paliers de
0,1 mg/ semaine à répartir
en 3 à 4 prises/j au
moment
des repas
Posologie d’entretien:
A partir de 2 mg (on passe
aux cpr 0,5 mg), à répartir
en 4 prises/j
LES AGONISTES DOPAMINERGIQUES (2)
Principes actifs
Posologies
Ropinirole
REQUIP®
En monothérapie et en 1ère
intention : S1 :0,25 mgx3/j
au cours des repas puis
augmentation progressive
par paliers de 0,25 mgx3/j
et /semaine jusqu’à 24 mg/j
Pergolide
CELANCE®
Apomorphine
APOKINON®
0,75 mg à 3mg/j
Administration discontinue
de 20µg/kg
Si inefficacité,
augmentation progressive
par paliers de 1 mg jusqu’à
de l’effet
Effets indésirables
Contre-indications
Idem lisuride
Grossesse Allaitement
Hypersensibilité connue à la
ropinirole
Insuffisance hépatique
Insuffisance rénale sévère
Idem lisuride
Idem ropinirol
Idem lisuride
Etat de choc
Alcool
Altération de la conscience
Hypersensibilité connue à la
ropinirole
LES AGONISTES DOPAMINERGIQUES (2)
Principes actifs
Posologies
Effets indésirables
Contre-indications
Pirébédil
TRIVASTAL®
TRIVASTAL 20 mg
Posologie initiale:
20 mg/j à J1, J2, J3
40 mg/j à J4, J5, J6
60 mg/j à J7, J8, J9
80 mg/j à partir de J10
Posologie d’entretien:
80 à 140 mg/j en 3 à 5
prises
TRIVASTAL LP 50 mg
En monothérapie : 150-250
mg en 3 à 5 prises/j
En complément à la dopa
thérapie :
80 à 140 mg/j en 3 à 5
prises
Idem lisuride
Collapsus cardiovasculaire
En monothérapie : 100
mgx2/j jusqu’à 400 mg/j en
répartissant les doses.
En association avec
d’autres antiparkinsoniens
(sauf lesanticholinergiques) :
100 à 200 mg/j
Insomnie
Œdème des membres
inférieurs
Confusion mentale
Amantidine
MANTADIX®
Infarctus du myocarde
Insuffisance rénale
(> 65 ans)
LES ANTICHOLINERGIQUES
Principes actifs
Trihéxyphénidyle
ARTANE®
PARKINANE® LP
Posologies
4 à 10 mg/j
Tropatépine
LEPTICUR®
LEPTICUR® Park
2,5 mg puis augmentation
progressive par paliers de 2,5
mg tous les 3 à 4 jours
jusqu’à la dose optimale
(10 mg/j)
Bipéridène
AKINETON®
4à 8 mg/j en une prise
unique le matin
Effets indésirables
Contre-indications
Centraux :
Troubles de la mémoire
Délires avec confusion
Périphériques :
Sécheresse buccale
Constipation
Troubles de l’accommodation
Rétention d’urine
Glaucome à angle fermé
Adénome prostatique
Détérioration intellectuelle
Idem Trihexyphénidyle
Idem Trihexyphénidyle
Idem Trihexyphénidyle
Idem Trihexyphénidyle
Principes actifs
Posologies
Effets indésirables
Contre-indications
Les ICOMT
Jusqu’à 200mg x10/j en
association à la L-dopa
Dyskinésie
Nausées
Diarrhées
(En cas de surdosage)
Hypersensibilité connue à
l’entacapone
Insuffisance hépatique
Phéochromocytomes
En monothérapie : 10 mg/j
en
2 prises.
En association à la L-dopa : 5
mg/j
Réduire simultanément la
posologie de la L-dopa de
30% par paliers de 10% tous
les 3 à 4 jours
Insomnie
Irritabilité
Nausées
Triptans
Tramadol
Péthidine
Hypersensibilité connue à la
ségéline
Entacapone
COMTAN®
Les IMAO – B
La ségéline
DEPRENYL®
SOINS INFIRMIERS
ADMINISTRATION
–
Les médicaments à base de L-dopa doivent être pris à distance des repas
(interférences avec les aliments)Par contre, les médicaments tels que :
Bromocriptine, Lisuride, Ropinirole, Pirébédil doivent être pris au milieu.
–
L’arrêt brutal d’un traitement antiparkinsonien en cours est fortement déconseillé (il
doit être progressif car risque de déséquilibre du syndrome parkinsonien)
–
Bromocriptine : Fractionner les prises au moment des 3 repas (Le fait de fractionner
évite les fluctuations)
–
Éviter de donner les formes LP dans la journée (recommander le soir ou la nuit)
–
Ne jamais ouvrir les gélules, ne pas écraser les comprimés : en cas de problème de
déglutition, utiliser les autres formes galéniques disponibles (dispersible, gouttes …)
SOINS INFIRMIERS (2)
SURVEILLANCE
– La tension artérielle : En général il faut la surveiller pour tout traitement
antiparkinsionien instauré.
Bromocriptine : surtout si Traitement antihypertenseur
– Prise de la L-dopa : Rechercher les mouvements anormaux de la face ou
des membres (inférieurs ou supérieurs), signe d’un surdosage
– L’Amantidine doit être utilisée avec prudence chez l’épileptique
– On peut retourner à une monothérapie par la L-dopa en cas de
complications psychiques (Hallucinations, confusion). Pour cela, on
retirera un par un et progressivement les autres traitements associés
– Un régime pauvre en protéines améliorerait la période « OFF » (régime =
astreignant et peut entraîner un amaigrissement)
CONCLUSION
La maladie de parkinson est la deuxième cause d’affection
neuro dégénérative derrière la maladie d’Alzheimer.
Le traitement de cette maladie repose essentiellement sur
l’administration d’un précurseur de la dopamine ou d’agonistes
dopaminergiques, l’objectif étant de maintenir un confort à long
terme et de prévenir les complications motrices.
La prise en charge de la maladie de Parkinson doit être
individualisée en prenant comme guide non seulement la
symptomatologie du patient, mais également son degré
d’invalidité et le rapport bénéfice/rapport des médicaments
disponibles.
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