• Dr Daniel Souery • • • • Service de Psychiatrie, Hôpital Erasme Secrétariat: Mme Alberte Chevalier 02 5553741 [email protected] • Syllabus: • Crimino-Psycho-Médecine • Diapositives présentées aux cours+commentaires si nécessaire Introduction: les différents courants de la psychiatrie moderne • Europe, fin 19ème - début 20ème siècle • Théories psychanalytiques: Freud, Jung… • Basées sur l’étiologie, phénomènes inconscients • Traumatismes, mécanismes de défense - symptômes • Classification, nosographies des maladies mentales: Kraepelin, Bleuler, Schneider, Pichot • Signes et symptômes, Syndromes psychiatriques • Entités diagnostiques (schizophrénie, maniacodépression, troubles anxieux)… • Classifications modernes des maladies mentales Introduction: les différents courants de la psychiatrie moderne • « Antagonisme » des différents courants: • approches thérapeutiques différentes • Théories psychanalytiques: • Psychanalyse, phénomènes inconscients • Traumatismes, mécanismes de défense-symptômes • Classification, nosographies des maladies mentales: • Signes et symptômes: interventions «extérieures» • Traitements psychiatriques: ECT, antidépresseurs, neuroleptiques Naissance des traitements « biologiques » • Julius Wagner-Jauregg (Vienne 1917) • Traitement de la paralysie générale d'origine syphilitique en inoculant l'agent du paludisme (malariathérapie). • Manfred Sakel (1932): Cure insulinique • Coma hypoglycémique en injectant de l'insuline de façon répétée • Josef von Meduna (1936) • Choc convulsif, obtenu après injection d'une huile camphrée, le cardiazol • Cerletti et Bini (1938) • Choc convulsif par l'application d'un courant électrique. C'est la naissance de l'électroconvulsivothérapie, appelée plus communément «électrochoc» Introduction: les différents courants de la psychiatrie moderne • Naissance de la psychopharmacologie et essor des systèmes de classification des maladies mentales: • Asiles: psychiatrie sociale, convulsivotherapie, coma insulinique… • ±1950: découverte des neuroleptiques, antidépresseurs • Lithium, benzodiazépines… • Essais cliniques: nécessité de tester l’efficacité et la tolérance des psychotropes, études contrôlées • Diagnostiques standardisés • Mécanismes d’action des psychotropes: neurotransmission • Hypothèses biologiques: Sérotonine, Noradrénaline, Dopamine • Plan Objectifs didactiques • Définition - Reconnaissance - Diagnostic des principaux troubles mentaux • • • • • Dépression, risque suicidaire Maniaco-dépression, troubles bipolaires Psychoses, schizophrénie Troubles anxieux Troubles alimentaires, anorexie mentale • Principales options thérapeutiques • Usage des psychotropes • Antidépresseurs, Neuroleptiques, stabilisateurs de l’humeur • Mécanismes d’action • Hypothèses biologiques, épidémiologie CLASSIFICATION ET SEMIOLOGIE DES TROUBLES MENTAUX Historique des grandes entités nosologiques en psychiatrie APRES KRAEPELIN: USA: Meyer, courant psychanalytique dichotomies: réactif-endogène névrotique-psychotique EUROPE: Bleuler, Leonhard (1957) Sub-catégories de la schizophrénie et des troubles affectifs (Unipolaire-Bipolaire > 1960) 1980: systèmes de classifications internationaux DSM, ICD, RDC Historique des grandes entités nosologiques en psychiatrie "Psychoses et névroses" • Psychose: formes plus sévères de maladies mentales (schizophrénie, troubles affectifs). Subjectif / Réalité?, Pas d'introspection, délire et hallucinations, réponse aux antipsychotiques • Névrose: moins sévère, symptômes proches de réactions normales (anxiété). Souvent utilisé avec une signification étiologique (psychanalyse) Historique des grandes entités nosologiques en psychiatrie Place de la dichotomie "Psychoses et névroses" dans les classifications modernes: Ne correspondent à aucune entité diagnostique Psychotique: utilisé pour décrire des symptômes particuliers Névrose: n'apparaît plus ("personnalité histrionique") Solutions aux problèmes de fidélité du diagnostique • Les systèmes de classification Critères de description et de sélection: groupes homogènes de sujets. - 1970: DSM-II; APA (1999: DSM-IV) - 1977: RDC; NIMH • Questionnaires structurés spécifiques à chaque système Le concept de TROUBLE mental dans les classifications modernes Systèmes de classification actuels n'utilisent pas les termes MALADIE ou SYNDROME MALADIE: suppose connaissance de l'étiologie et de la pathogénèse SYNDROME: ensemble de symptômes, or les classifications incluent de nombreux troubles MONOSYMPTOMATIQUES Le principe des critères de diagnostic en psychiatrie contemporaine Obtention des informations nécessaires à l'application des critères Questionnaires structurés Questions et critères pour chaque catégorie diagnostique Fiabilité inter-juge Jugement clinique!! La classification du DSM-IV: Système multiaxial Axe I: Axe II: Axe III: Axe IV: Axe V: Troubles cliniques Trouble de la personnalité Retard mental Affections médicales générales Problèmes psychosociaux et environnementaux Evaluation globale du fonctionnement Organisation du DSM-IV Catégories diagnostiques: Dépression, schizophrénie….. Critères diagnostiques pour chaque catégorie (entité diagnostique) Symptômes requis, durée,... Evaluation de la sévérité et de caractéristiques du trouble Léger, moyen, mélancolique, chronique…. Catégories principales du DSM-IV • • • • • • • • Troubles de l'enfance et de l'adolescence Troubles mentaux organiques Troubles liés à une substance Schizophrénie et autres troubles psychotiques Troubles de l'humeur Troubles anxieux Troubles somatoformes Troubles factices Catégories principales du DSM-IV • • • • • • • Troubles dissociatifs Troubles sexuels et de l'identité sexuelle Troubles des conduites alimentaires Troubles du sommeil Troubles du contrôle des impulsions Troubles de l'adaptation Troubles de la personnalité Les troubles de l’humeur La classification du DSM-IV: Troubles de l’humeur TROUBLES DEPRESSIFS: Trouble dépressif majeur Episode isolé Récurrent Trouble dysthymique Trouble dépressif non spécifié Dépression Majeure Récurrente, rémission complète entre les épisodes Dépression Majeure Récurrente, sans rémission complète entre les Épisodes, surajoutée à un trouble dysthymique Dépression Majeure Récurrente, rémission complète entre les épisodes, surajoutée à un trouble dysthymique Dépression Récurrente Evolution chronique La classification du DSM-IV: Troubles de l’humeur TROUBLES BIPOLAIRES: Trouble bipolaire I Episode maniaque isolé Episode dépressif Trouble bipolaire II Episode hypomaniaque et dépressif Trouble cyclothymique Trouble bipolaire non spécifié BIPOLAIRE I BIPOLAIRE II CYCLOTHYMIE 16-18 ans Bipolar I cyclesrapides 4 episodes par an (MDD, M or m) Saisonier été printemps automne hiver été printemps automne hiver Emil Kraepelin UNIPOLAIRE Dépression Majeure isolée ou Récurrente DSM-IV Dépression Majeure Récurrente, trouble dysthymique 1856-1926 BIPOLAIRE I Bipolaire I Etat mixte Cycles rapides BIPOLAIRE II CYCLOTHYMIE 16-18 ans 4 episodes par an (MDD, M or m) La classification du DSM-IV: Troubles de l’humeur Caractéristiques • Léger • Moyen • Sévère sans caractéristiques psychotiques • Sévère avec caractéristiques psychotiques (congruentes ou non à l’humeur) • En rémission partielle • En rémission complète Troubles de la personnalité • « Traits de personnalité »: modalités durables d’entrer en relation avec, de percevoir et de penser son environnement et soi-même, qui se manifestent dans un large éventail de situations sociales et professionnelles • Troubles de la personnalité: • Mode durable des conduites et de l’expérience vécue qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu • • • • Envahissant Rigide, stable Apparaît à l’adolescence ou au début de l’âge adulte Source de souffrance et altération du fonctionnement La classification du DSM-IV: troubles de la personnalité (axe II) • Personnalité paranoïaque • • • • • Personnalité schizoïde Personnalité schizotypique Personnalité antisociale Personnalité borderline Personnalité histrionique La classification du DSM-IV: troubles de la personnalité (axe II) (suite) • Personnalité évitante • Personnalité narcissique • Personnalité dépendante • Personnalité obsessionnelle compulsive • Trouble de la personnalité NS Organisation du DSM-IV Catégories diagnostiques: Dépression, schizophrénie….. Critères diagnostiques pour chaque catégorie (entité diagnostique) Symptômes requis, durée,... Evaluation de la sévérité et de caractéristiques du trouble Léger, moyen, mélancolique, chronique…. CRITERES DIAGNOSTIQUES: épisode dépressif majeur Au moins 5 symptômes présents sur une durée de 2 semaines, avec changement par rapport à l'état antérieur - Dépressif ou irritable - Anhédonie - Perte ou gain de poids - Troubles du sommeil - Perte d'énergie - Dévalorisation, culpabilité - Troubles de la concentration - idéation suicidaire Episode Dépressif Majeur: Dépression et anhédonie Au cours de votre vie avez-vous eu une période de deux semaines ou plus, où vous vous sentiez particulièrement triste, cafardeux(se), déprimé(e), la plupart du temps au cours de la journée, et ce, presque tous les jours ? Au cours de votre vie, avez-vous eu une période de deux semaines ou plus où vous aviez presque tout le temps le sentiment de n’avoir plus goût à rien, d’avoir perdu l’intérêt ou le plaisir pour les choses qui vous plaisaient habituellement ? Idéation suicidaire •Fréquence des comportements suicidaires •Facteurs de risque •Evaluation du risque suicidaire •Tentative de suicide •Suicide Le suicide en Belgique: « Des statistiques inquiétantes » • Institut National de Statistiques (INS) • Causes de décès en Belgique: 1995 • • • • • 2155 suicides réussis (6/jour) (2302 en 1997) 1550 H, 605 F 1 enfant de la classe 5-9 ans 12 enfants de la classe 10-14 ans 181 âgés de 15 à 24 ans (contre 350 pour les accidents de la route dans la même classe d’âge) • > 75 ans: 253 Le Journal du Médecin, 19/11/2002 Institut scientifique de santé publique (http://www.iph.fgov.be/epidemio) Le suicide en Belgique: « Des statistiques inquiétantes » • Moyens utilisés: • • • • • • • Pendaison (100) Ingestion de substances (350) Armes à feu ou explosifs (300) Noyade (200) Saut dans le vide (120) Gaz ou émanations (50) Médicaments, instruments tranchants, … Le Journal du Médecin, 19/11/2002 Taux de suicide pour 100000 habitants Lituanie Total 45.50 Hommes 80.00 Femmes 15.00 Hongrie Ukraine France Suède 35.20 24.00 23.90 23.90 38.30 34.20 12.20 14.10 Danemark Belgique Japon 23.10 18.88 17.30 32.10 27.31 23.70 14.50 10.66 11.20 USA UK Turquie 12.00 11.00 2.51 19.80 21.00 4.50 7.00 OMS 1994 Modes de suicide 45 40 35 30 25 Hommes Femmes 20 15 10 5 0 pendaison Arme à feu intoxication noyade défenestration autres "Idées reçues" sur le comportement suicidaire "Les personnes qui parlent de se suicider ne le tentent jamais" En réalité, la plupart des suicidés auraient donné des signaux d'alerte précis de leurs intentions. "Les personnes qui n'expriment pas d'intention suicidaire ne sont pas à risque" En réalité, le risque suicidaire est présent dans toute une série d'affections psychiatriques (états mélancoliques, décompensation psychotique,…) indépendamment de l'expression verbale du patient sur d'éventuelles intentions suicidaires. "L'amélioration qui suit un épisode aigu psychopathologique signifie que le risque n'existe plus" En réalité, beaucoup de suicides surviennent lors d'une période de récupération, quand le patient possède les moyens et la volonté de transformer son désespoir en acte final suicidaire. Comment identifier une personne suicidaire ? • Il existe une série de signes objectifs qui sont associés à la présence du risque suicidaire et qu'il faut rechercher à travers • le comportement • la biographie et l'anamnèse du patient. • une hétéro-anamnèse auprès d'un ou des proches est nécessaire afin de compléter la récolte d'informations utiles. • Il faut différencier les facteurs de risque associés • Au suicide (suicide réussi) • Aux tentatives de suicide. Comment identifier une personne suicidaire ? • Les soignants sont parfois hésitants à poser des questions relatives au suicide, de crainte d'induire ou de précipiter des actes suicidaires. • Il n'existe aucune évidence qui étaye cette prévision. • Le contact initial avec le patient suicidaire est très important, habituellement, les personnes suicidaires ont besoin de plus de temps pour se confier. • Parler honnêtement et ouvertement à travers une écoute attentive permet souvent de comblé le fossé creusé par la méfiance, le désespoir et l'angoisse. Comment identifier une personne suicidaire ? • Facteurs de risque associés au suicide 1. • • • • • • Facteurs socio-démographiques Homme > 60 ans ou < 25 ans Divorcé ou veuf, absence de soutien social Vit seul Sans emploi ou problèmes financier Perte récente majeure : deuil, divorce, séparation, perte d'emploi Comment identifier une personne suicidaire ? • Facteurs de risque associés au suicide 2. Facteurs cliniques • Trouble psychiatrique : épisode dépressif ou schizophrénie, abus et dépendance à l’alcool, toxicomanie • Antécédent(s) de tentative(s) de suicide ou d'idéation suicidaire • Sentiment de désespoir, d'abandonnisme, de solitude, d'incurabilité • Anxiété psychique intense, attaque de panique, en particulier si associée à des symptômes dépressifs ou psychotiques • Anhédonie sévère Comment identifier une personne suicidaire ? • Facteurs de risque associés au suicide 2. Facteurs cliniques (suite) • Comportement renfermé, impossibilité de communication avec la famille et les amis, négligence vestimentaire et hygiène corporelle • Antécédents familiaux de suicide • Rédaction d'une note de suicide • Mention répétitive de mort ou de suicide • Etat somatique précaire, maladie chronique • Dates anniversaires (décès d’un proche, …) Comment identifier une personne suicidaire ? • Facteurs de risque associés aux tentatives de suicide 1. • • • • • • Facteurs socio-démographiques Femme < 30 ans difficultés relationnelles vit seul sans emploi ou problèmes financiers perte récente majeure : deuil, divorce, séparation, rupture sentimentale, perte d’emploi… Comment identifier une personne suicidaire ? • Facteurs de risque associés aux tentatives de suicide 2.Facteurs cliniques (suite) • Psychopathologie : état dépressif, même modéré • Trouble de la personnalité • Abus de substances (alcool, drogues) Comment identifier une personne suicidaire ? • La présence d'une affection psychiatrique est une variable prédictive puissante. • Près de 90% des personnes qui se suicident ont souffert d'un trouble psychiatrique, • Le plus souvent la dépression, la schizophrénie, la maniaco-dépression et l'abus d'alcool. Idéation suicidaire Avez-vous eu à plusieurs reprises des idées noires comme penser qu’il vaudrait mieux que vous soyez mort(e), ou avez-vous pensé à vous faire du mal ? Risque suicidaire Au cours du mois écoulé, avez-vous, Pensé qu’il vaudrait mieux que vous soyez mort(e), ou souhaité être mort(e) ? Voulu vous faire du mal ? Pensé à vous suicider ? Etabli la façon dont vous pourriez vous suicider ? Fait une tentative de suicide ? Au cours de votre vie, Avez-vous déjà fait une tentative de suicide ? + facteurs de risque Ernest Hemingway: Family Tree Clarence 1928: gunshot Marceline Ernest 1961: gunshot Ursula 1966: overdose John H.N. Gregory H. Patrick Margaux 1996: overdose Mariel Joan Madalaine Leicester 1982: gunshot Carol L’état maniaque • Euphorie – peut rapidement se transformer en irritabilité et agressivité • Agitation psychomotrice • Energie sans limite • Grandiosité, estime de soi +++ • Logorrhée, fuite des idées • Troubles de l’attention, distractibilité • Diminution des besoins de sommeil • « Hyper-perceptif » • Prise de risques, dépenses excessives • Désinhibition sociale et sexuelle, intrusif • Débauche • Absence de conscience morbide (introspection) • Jugement altéré CRITERES DIAGNOSTIQUES: épisode maniaque • Période délimitée d'au moins 1 semaine (ou hospitalisé) avec humeur anormalement élevée • Au moins 3 symptômes (4 si irritable) Idées de grandeur ou augmentation de l'estime de soi Communicabilité +++ Réduction des besoins de sommeil Fuite des idées Distractibilité Agitation psychomotrice Conséquences dommageables Manie: exalté ou irritable Avez-vous déjà eu une période où vous vous sentiez tellement exalté(e) ou plein(e) d’énergie que cela vous a posé des problèmes, ou que des personnes de votre entourage ont pensé que vous n’étiez pas dans votre état habituel ? Exalté ou plein d’énergie: excessivement actif, excité, extrêmement motivé ou créatif ou extrêmement impulsif. Avez-vous déjà eu une période où vous étiez tellement irritable que vous en arriviez à insulter les gens, à hurler, voire même à vous battre avec des personnes extérieures à votre famille ? Manie Aviez-vous le sentiment que vous auriez pu faire des choses dont les autres seraient incapables, ou que vous étiez quelqu’un de particulièrement important ? Aviez-vous moins besoin de sommeil que d’habitude (vous sentiez-vous reposé(e) après seulement quelques heures de sommeil ?) Parliez-vous sans arrêt ou si vite que les gens avaient du mal à vous comprendre ? Manie Vos pensées défilaient-elles si vite dans votre tête que vous ne pouviez pas bien les suivre ? Etiez-vous si facilement distrait(e) que la moindre interruption vous faisait perdre le fil de ce que vous faisiez ou pensiez ? Etiez-vous tellement actif(ve), ou aviez-vous une telle activité physique, que les autres s’inquiétaient pour vous ? Manie Aviez-vous tellement envie de faire des choses qui vous paraissaient agréables ou tentantes que vous aviez tendance à en oublier les risques ou les difficultés qu’elles auraient pu entraîner (faire des achats inconsidérés, conduire imprudemment, avoir une activité sexuelle inhabituelle) ? La classification du DSM-IV: Système multiaxial (exemple 1) Axe I: Axe II: Axe III: Axe IV: Axe V: 1- Dépression majeure, épisode isolé, sévère sans caractéristiques psychotiques 2- Dépendance à l’alcool Personnalité dépendante Cirrhose hépatique alcoolique retraite anticipée, circonstances durables, sévérité moyenne entre 40-50 La classification du DSM-IV: Système multiaxial (exemple 2) Axe I: Schizophrénie, type indifférencié, chronique avec exacerbation aiguë Axe II: Absence de diagnostique Axe III: Séquelle d’encéphalite virale Axe IV: mort de la mère, sévérité extrême, événement aigu Axe V: entre 20 et 30 Systèmes de classification en psychiatrie: Résumé des concepts • Catégories diagnostiques • Description basée sur les symptômes (pas de base étiologique) • Critères de diagnostic • Fidélité des interviews structurés pour le diagnostic des troubles mentaux • Système multiaxial Le Syndrome Dysphorique Pré-Menstruel • SPM: Syndrome Pré-Menstruel • PMS: PreMenstrual Syndrom • SDPM: Syndrome Dysphorique Pré-Menstruel • PMDD: PreMenstrual Dysphoric Disorder SPM et SDPM • PMS: trouble fréquent, symptômes physiques et/ou affectifs présents lors de la seconde partie du cycle, durent jusqu’aux règles. • PMDD: trouble sévère de l’humeur. règles Ovulation règles A Phase lutéale Phase folliculaire B 14 PMDD: • DSM-IV critères et symptômes • Période: durée d’1 an, cycles menstruels • Nature: symptômes affectifs, irritabilité… • Sévérité: handicap de fonctionnement, agravation durant la phase lutéale du cycle Symptômes 1. Forte labilité affective (tristesse, pleurs, irritabilité ou colère à début brutal) 2. Colère ou irritabilité persistante et prononcée 3. Anxiété, tension, sentiment d'être "sur les nerfs" 4. Forte dépression de l'humeur (désespoir, autodépréciation) 5. Perte d'intérêt pour les activités habituelles (travail, amis, lobbies) 6. Grande fatigabilité ou absence prononcée d'énergie 7. Sensation subjective de difficultés de concentration 8 Modifications prononcées de l'appétit, hyperphagie ou envies d'aliments spécifiques 9. Hypersomnie ou insomnies 10. Sensibilité ou tension des seins, céphalées, arthralgies, myalgies, sensation de gonflement, prise de poids prévalence (12 mois) du PMDD (N=1091, age 14-24, femmes) prévalence 12 mois(%) groupe 14-17 groupe 18-24 TOTAL 20 15 10 5,7 5,3 5 0 PMDD 5,4 Traitements A. Antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine Fluoxétine (Prozac ) 5-20 mg/j [20-40 mg] Paroxétine (Seroxat ) 5-20 mg/j [20-40 mg] Sertraline (Serlain ) 25-50 mg/j [50-100 mg] B. Autres médications Clomipramine (Anafranil ) 25-75 mg/j [100-200 mg] Buspirone (Buspar ) 25 mg/j, en prises fractionnées Alprazolam (Xanax ) 0.25-0.5 mg/j, en prises fractionnées C. Suppression de l'ovulation D. Thérapies cognitivo-comportementales centrées sur l’information Epidémiologie Psychiatrique Notions d’épidémiologie classique: Fréquence Prévalence Impact santé publique « Burden of diseases » (fardeau, poids des maladies) Coût Traitement prescrits 14% Prévalence d’affections du SNC OMS, 1998 4% 0.5% Parkinson 0.8% Alzheimer 1% Schizophrenie Troubles Bipolaires Dépression Unipolaire « Fardeau » des maladies • DALYs: Disability Adjusted Life Years • DALYs: Unités utilisées pour la mesure du fardeau global des maladies. Pour chaque maladie,au sein d’une population donnée, le DALY est calculé en tenant compte de: Pertes dues aux décès prématurés, defini par la différence entre l’âge du décès et l’espérence de vie dans une population normale Morbidité secondaire au handicap de la maladie. « Fardeau » des maladies Disease burden: Disability-Adjusted Life Years (DALYS) Estimation en 1990 Rg Cause 1 Infections respiratoires 2 Gastroentérites 3 Affections périnatales 4 Dépression majeure UP 5 Maladies cardiovasculaires 6 Maladies cérébrovasculaires 7 Tuberculose 8 Rougeole 9 Accidents de la route 10 Anomalies congénitales Projection 2020 % total 8.2 7.2 6.7 3.7 3.4 2.8 2.8 2.7 2.5 2.4 Rg Cause 1 Maladies cardiovasculaires 2 Dépression majeure UP 3 Accidents de la route 4 Maladies cérébrovasculaires 5 BPCO 6 Infections respiratoires 7 Tuberculose 8 Guerres 9 Gastroentérites 10 HIV *Dépression majeure UP No 1 chez la femme dans les pays industrialisé % total 5.9 5.7* 5.1 4.4 4.2 3.1 3.0 3.0 2.7 2.6 10 premières causes de DALYs dans les pays industrialisés en 1990 DALYs (1000) % Causes 160.944 1. Maladies cardio-vasculaires 15.950 9.9 2. Dépression unipolaire récurrente 9.780 6.1 3. Maladies cérébrovasculaires 9.425 5.9 4. Accidents de la route 7.064 4.4 5. Alcool 6.446 4.0 6. Ostéoarthrites 4.681 2.9 7. Cancers: poumons, bronches, ORL 4.587 2.4 8. Démences, troubles neurodégénératifs, affections héréditaires du SNC 3.816 2.3 9. Traumatismes 3.768 2.3 10. Anomalies congénitales 3.480 2.3 DEPRES: 78463 Adultes; 6 pays 8076 15743 14717 16132 16184 UK Espagne 7811 Hollande Allemagne France Belgique Prévalence de la Dépression Belgique Europe 10 10 8 8 6 5,7 5 4 2 8,3 6,9 6 4 1,5 0 2 1,8 0 Dépression majeure Dépression mineure Symptômes dépressifs Dépression majeure Dépression mineure Symptômes dépressifs % de consultations par pays MG Psy Autre med. Spéc. Psychologue Belgique France Allemagne Hollande Espagne UK 55.0 60.5 41.4 60.4 37.2 51.1 9.8 10.8 9.9 10.8 12.2 4.4 11.2 13.5 12.5 24.0 11.2 7.9 9.1 6.9 6.0 19.5 7.4 7.1 Total 50.6 9.2 12.3 8.3 Pays MG: médecin généraliste, Psy: psychiatre Traitement de la dépression Belgique Europe Patients dépressifs 100% 100% Consultation médicale 62% 57% Traitement prescrit 39% 31% Traitement antidépresseur 33% 25% Données belges (8076 sujets) et européennes (78463 sujets) de l ’étude DEPRESSII Nombre de jours d’absence sur 6 mois DM Dm Sympt. Depressifs Pas de dépression Belgique France Allemagne Hollande Espagne UK 16.9 10.8 12.0 26.8 8.6 11.4 7.2 10.9 7.2 26.9 6.1 7.1 2.3 4.4 4.5 6.7 3.8 3.5 3.2 2.7 3.7 4.0 2.0 2.5 Total 12.7 10.2 4.1 2.9 Pays DM: dépression majeure; Dm: dépression mineure Génétique et psychiatrie Données génétiques en Psychiatrie (troubles affectifs et schizophrénie) • Epidémiologie génétique: - Familles: risque morbide, suicide, mode de transmission - Jumeaux - Adoption • Génétique moléculaire (ADN): - Gènes candidats - Mutations Les troubles psychiatriques: affections à déterminisme complexe • • • • • • • Origine multifactorielle (Environnement×Génétique) Hétérogénéité phénotypique (« spectre ») Hétérogénéité génétique Gènes d’effets modérés ou mineurs Fréquence élevée des variants impliqués (> 10%) Modèle polygénique Modes non-mendélien de transmission génétique (ex: anticipation) Implications pratiques des études familiales en Psychiatrie • Evaluation diagnostique (histoire familiale) • Estimation du risque morbide - Affection - Degré de parenté - Caractéristiques cliniques • Mode de transmission • Risque suicidaire • Réponse au traitement Estimation du risque morbide pour le trouble Bipolaire % 80 75 75 70 60 50 40 30 25 30 25 20 20 7 10 2 0 Monozygotes 1 parent atteint Fratrie Parent Dizgotes 2 parents atteints Parent second degré Population générale Estimation du risque morbide pour le trouble Unipolaire % 80 70 60 50 50 50 40 30 20 20 20 12 10 0 20 12 5 MZ 1 parent atteint Fratrie Parent DZ 2 parents atteints Parent second degré Population générale Estimation du risque morbide pour la Schizophrénie % 80 70 60 60 46 50 40 30 20 15 13 10 10 4 6 2 0 MZ 1 parent atteint Fratrie Parent DZ 2 parents atteints Histogramme 6 Population générale Facteurs génétiques et comportement suicidaire • Risque suicidaire plus important dans les familles de patients psychiatriques • Tentatives de suicide plus fréquentes chez des patients ayant une histoire familiale de suicide - Suicide violent - Trouble Bipolaire - Troubles de personnalité ANTICIPATION Anticipation: • Augmentation en sévérité d’une affection génétique à travers les générations • Diminution progressive de l’âge de début de la maladie à travers les générations Anticipation et maladies neurologiques • • • • • • Myotonic Dystrophia Fragile X syndrome Huntington disease spinobulbar muscle atrophy spinocerebellar ataxia type 1 spastic paraplegia 38 42 Legend Male, Never mentaly ill 38 Female, Major Depression Single Episode, age at onset 38 Male, Unipolar Recurrent, age at onset 42 SA Female, Bipolar II, Suicidal attempt S Female, Bipolar I, Suicided 38 SA 42 GGCAGCAGTAGC 27 36 25 GGCAGCAGCAGTAGCCG 17 S 22 GGCAGCAGCAGCAGCAGCAGCAGAGCCG > 200 times C:Cytosine A:Adenosine G:Guanine Génétique moléculaire et Psychiatrie • Origine étiologique mal connue • Pas de marqueur biologique spécifique (produits protéiniques) identifier un gène responsable sans en connaître la fonction et le produit protéinique correspondant. Génétique moléculaire et Psychiatrie: marqueurs génétiques • Analyse de liaison génétique dans des familles (Linkage) • Etudes d’association Déséquilibre de liaison/co-transmission GENES CANDIDATS LINKAGE 1 4 1 1 3 4 1 3 1 4 1 3 2 3 1 3 2 4 1 2 Triades («contrôles internes») 2 4 1 3 1 4 4 3 2 3 2 4 Populations cas-contrôles ASSOCIATION • Déséquilibre de liaison • ! Faux positifs • Gènes candidats • Gènes d’effets mineurs 5 1 2 3 2 4 1 3 5 3 5 5 4 5 3 4 5 4 2 4 1 2 1 4 Génétique moléculaire et Psychiatrie: marqueurs génétiques • Gènes candidats Potentiellement impliqués dans l’étiologie de la maladie (catécholamines...) • Etude systématique du génome Regions du génome impliquées dans les troubles affectifs 1 2 4 5 9 6 3 7 8 10 1: tyrosine hydroxylase; 2: dopamine D4 receptor; 3: 5-HT2A ; 4: serotonin transporter gene; 5: ACTH R 6: 18q21; 7: PFLK; 8: D22S683; 9: 5-HT2C ; 10: GABRA3; 11 Serotonin Neurotransmission Serotonin Transporter : 5HTT Allelic association suggested between the serotonin transporter gene (17q11.1-12) and UPAD (Ogilvie et al 1996, Lancet 347:731-733). Les Antidépresseurs Mécanismes d’action Traitements des états dépressifs LES ANTIDEPRESSEURS • Modes d'action: NEUROTRANSMISSION Effets antidépresseurs Effets secondaires et contre indications • Bon usage des antidépresseurs: Décours des états dépressifs Phases du traitement Traitement adéquat (doses, durées...) Choix thérapeutiques Dépression résistante au traitement TRANSMISSION SEROTONINERGIQUE ANTIDEPRESSEURS IRS cellule cible 5 -HT 5-HT1A recapture 5- HT 5-HT1A 5-HT1D antimigraineux terminaison serotoninergique MAOA 5-HIAA moclobemide 5-HT4 5-HT3 motricité G-I anti-émétiques • animation Différentes Classes d’antidepresseurs • TCA - Clomipramine - Imipramine - Notriptiline - Desipramine - Amitryptiline • IMAO - Phenelzine - Isocarboxazid • RIMA - Moclobemide • SNRI - Venlafaxine • SSRI - Fluoxetine - Citalopram + escitalopram - Paroxetine - Sertraline - Fluvoxamine • Autres - Nefazodone - Mianserin - Reboxetine (NARI) - Tianeptine - Bupropion - Mirtazapine (NaSSA) PRINCIPAUX SITES D’ACTION DES «TCA» • Inhibition recapture NE • Block des récepteurs alpha 1-2 adrénergiques (pré-synaptiques) • Inhibition recapture Serotonine • Block des récepteurs Achm • Block des récepteurs H1 et H2 Principaux ES des TCA Evolution des inhibiteurs du recaptage des monoamines Sélectifs de la noradrénaline ? p.ex. desipramine Antidépresseurs tricycliques (TCA) Activité mixte p.ex. amitriptyline Sélectifs de la sérotonine p.ex. clomipramine Sélectivité accrue ? ? Evolution des inhibiteurs du recaptage des monoamines Sélectifs de la noradrénaline NARI p.ex. reboxetine p.ex. desipramine Antidépresseurs tricycliques (TCA) Activité mixte p.ex. amitriptyline Sélectivité accrue SNRI p.ex. venlafaxine SSRI Sélectifs de la sérotonine p.ex. fluoxetine p.ex. clomipramine NaSSA p.ex. mirtazapine SSRI+ S-citalopram Traitements non pharmacologiques • Luminothérapie • Dépression saisonnière • 10 000 lux à une distance d’environ 50 cm Traitements non pharmacologiques • Millepertuis (Ipericum, St John’s wort) Pratique de l’électroconvulsivothérapie: Indications, contre-indications et effets secondaires Legislation • Pas de législation en Belgique • Consentement éclairé du patient ou de sa famille pour l’anesthésie • Formation continue Evolution des techniques • Anesthésie générale • Équipe pluridisciplinaire: anesthésistes, psychiatre, infirmière • Locaux adaptés: matériel d’urgence et de réanimation (principalement risques liés à l’induction de l’anesthésie) Evolution des techniques • Appareils: Abandon des appareils délivrant un courant continu ou sinusoidal Courant bref pulsé à ondes carrées (permet de diminuer l’intensité) ES cognitifs moins importants, efficacité identique Curarisation Futur: utilisation de champs magnétiques ECT dans les états dépressifs • 85 - 90 % efficacité (APA) Mélancolie (délirante, anxieuse, agitée, stuporeuse, catatonique) Dépression du sujet agé Antécédent de bonne réponse aux ECT Souhait du patient (?) ECT: autres indications • Schizophrénie: catatonie, Tr.Schizo-affectif, psychose aigue résistante au traitement • Manie: “manie furieuse”, résistance au traitement (15 jours) • Etats mixtes: indication de choix, efficace en 4 à 6 séances • TOC: avec état dépressif surajouté • Anorexie mentale: risque vital, dépression associée Effets secondaires et complications • Complications médicales: – Mortalité: 1/10000 (cf risque lié à l’anesthésie de courte durée en général), inférieur aux AD – Complications cardio-vasculaires – Crises convulsives prolongées ou tardives – HTA Effets secondaires et complications • Complications cognitives: – Episode confusionel post-critique – Troubles de la mémoire antérograde et rétrograde parfois persistant – Perte définitive de la mémoire d’événements survenus au cours des mois précédents – Pas d’altération des capacités d’aquisition de nouvelles informations Effets secondaires et complications • Complications thymiques – Virage hypomane ou maniaque (! États mixtes) – Aggravation d’états maniaques Psychothérapies • Individuelle, analytique • Systémique, familiale • Cognitivo-comportementale Toubles dépressifs: objectifs du traitement TRAITEMENT Réduction des signes et symptômes Restaurer fonctionnement psychosocial Minimiser les risques de Rechutes er récidives DECOURS DES ETATS DEPRESSIFS • • • • • • Episode dépressif Réponse et rémission partielle Rémission (totale) Guérison (recovery) Rechute (relapse) Récidives SEVERITE - DUREE DECOURS DES ETATS DEPRESSIFS ET PHASES DE TRAITEMENT rémission rechutes "euthymie" Symptômes Syndrome Phases de trait. guérison récidive réponse DM Aigu Continuation 2-8 sem 6 mois Maintenance Thase and Kupfer 1996 Echelle de dépression de Hamilton – 24 items 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 ITEM Humeur dépressive Sentiment de culpabilité Suicide Insomnie du début de la nuit Insomnie du milieu de la nuit Insomnie du matin Travail et activité Ralentissement Agitation Anxiété psychique Anxiété somatique Symptômes somatiques gastro-intestinaux Symptômes somatiques généraux Symptômes génitaux Hypocondrie Perte de poids Prise de conscience Variations dans la journée Dépersonnalisation et déréalisation Symptômes délirants Symptômes obsessionnels et compulsionnels Sentiment d'impuissance Sentiment d'être sans espoir Sentiment de dévalorisation 0 1 2 3 4 HAM-D (17items) Total: Normal: 7 MDD: 17 Les troubles Bipolaires Emil Kraepelin Complexity of diagnosis of Bipolar disorders DSM-IV Acute and long term treatments 1856-1926 BIPOLAR I 4 episodes per year (MDD, M or m) Bipolar I Mixed state Rapid cycling BIPOLAR II CYCLOTHYMIA 16-18 years • Dysphoric mania • Psychotic, Melancolic • Seasonal, Post partum •… Prévalence d’affections du SNC OMS, 1998 14% 4% 0.5% Parkinson 0.8% SDAT (Alzheimer) 1% Schizophrenia Bipolar disorder Major depression Distribution of Age of First Episode in a Bipolar Disorder Case Registry 30 Men Women Percentage 25 20 15 10 5 0 0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45+ Age (Years) Kupfer DJ et al. J.Clin. Psychiatry. 2002;63:120-125 Complications • Tentatives de suicide (25-50 %) et suicide (10 %) • Alcoolisme et toxicomanie • Complications médico-légales (dettes, conduites irresponsables, MEO) • Dégradation psychosociale • Induction d’états maniaques et de cycles rapides (antidépresseurs) • Induction d’états dépressifs (antipsychotiques classiques) Goodwin et al. Manic-depressive illness. Oxford: Oxford University Press, 1990; Nilsson. J Clin Psychiatry 1999;60(Suppl. 2):85–8; Angst et al. Int J Psychiatry in Clin Pract 1998;2:115–9 Un diagnostic qui reste difficile ! • 50% des patients bipolaires I seraient sans traitement 1 • Durée moyenne entre l’apparition des premiers symptômes et le premier traitement: environ 10 ans 2 • Conversion d’une dépression en trouble bipolaire: 3 10–25% 1 Kessler et al., 1997; 2Lish et al., 1994; 3American Psychiatric Association. DSM-IV™. Washington, DC: American Psychiatric Association, 1994 Diagnostic delay in bipolar disorder Typical pattern First psychiatric diagnosis Definite diagnosis bipolar disorder Mania 10 Depression 20 First symptoms 30 40 First (hypo)- manic episode 50 years Résumé des principales hypothèses Etio-pathogéniques • Neurotransmetteurs: Norepinephrine, Sérotonine, Dopamine Inhibition de la recapture (antidépresseurs), synthèse, stockage, turnover, récepteurs post-synaptiques, autorécepteurs, second messagers • Imagerie cérébrale: structurelle, fonctionnelle • Perturbations neuroendocriniennes: HPA,cortisol,CRF • Génétique: familles, jumeaux, adoption, ADN • Psychosocial-Environnement: évènements de vie, stress chronique Options psychopharmacologiques conventionnelles Thymorégulateurs • Lithium • Acide valproique • Lamotrigine • Carbamazépine Neuroleptiques/Antipsychotiques • Atypiques (Risperidone, Olanzapine) • Neuroleptiques classiques (haloperidol) Antidépresseurs TCAs, MAOIs, SSRIs, NARIs, SNRI, ECT, … Benzodiazepines e.g. clonazepam (rivotril) lorazepam (temesta, IM) Conclusions Maladie chronique nécessitant adaptations du traitement aux différentes phases Multiples rechutes et récidives Psychopathologie inter-épisodes ++ Combinaisons souvent nécessaires Compliance difficile Usage difficile des Antidepresseurs Comorbidité +++ qui complique le traitement !! Rôle CBZ, VALP et NL«atypiques» Schizophrénie et autres troubles psychotiques Etiopathogénie et traitements Impact des symptômes psychotiques sur le fonctionnement global Symptômes positifs: délires hallucinations Discours désorganisé Social Occupationnel Travail Symptômes cognitifs: attention mémoire fonctions exécutives (ex: abstraction) Symptômes négatifs: émoussement des affects avolition alogie anhédonie Interpersonnel Autonomie Humeur: dysphorie suicidalité perte d’espoir La classification du DSM-IV: Schizophrénie et autres troubles psychotiques Schizophrénie • Trouble schizophréniforme • • • • • • Trouble schizo-affectif type paranoïde type désorganisé type catatonique type indifférencié type résiduel • Trouble délirant • Trouble psychotique bref • Trouble psychotique partagé • Trouble psychotique induit • Trouble psychotique NS • Catatonique: symptômes catatoniques prononcés (abstraction faite de la présence d'autres symptômes) • Désorganisé: discours et un comportement désorganisé et affect abrasé ou inapproprié sont au premier plan • Paranoïde: préoccupation par des idées hallucinations fréquentes au premier plan. délirantes ou • Indifférencié: est une catégorie résiduelle décrivant des tableaux cliniques comportant des symptômes de phase active prononcés qui ne répondent pas aux critères du type catatonique, du type désorganisé, ou du type paranoïde • Résiduel: correspond à des tableaux cliniques où on peut mettre en évidence que l'affection est toujours présente, mais où les critères des symptômes de la phase active ne sont plus remplis. CRITERES DIAGNOSTIQUES: Schizophrénie A- Au moins 2 symptômes pendant 1 mois - idées délirantes - hallucinations - discours désorganisé - comportement désorganisé ou catatonique - symptômes négatifs B- Dysfonctionnement social C- Durée: perturbations 6 mois CRITERES DIAGNOSTIQUES: Schizophrénie D- Symptômes ne sont pas imputables aux effets d'une substance ou d'une affection médicale E- Exclusion d'un trouble de l'humeur (psychotique) ou trouble schizo-affectif F- DD: trouble du développement (ex: autisme) : délire et hallucinations Etiologie et Pathogénie Facteurs socioculturels • Statut socio-économique bas (??): plutôt une conséquence que la cause • Changements du milieu culturel • • • • Urbanisation Acculturation Isolement social Migrations • Pas de variations de fréquence d’une culture à l’autre mais modes d’expression et formes de psychoses varient selon le contexte culturel. Données psychodynamiques • S. Freud: « névrose narcissique ». • Perturbation originelle des relations objectales. Mécanismes de défense contre l’angoisse issue des traumatismes précoces • Refoulement: différent des névroses classiques: rejet par le Moi des affects insupportables qui « reviennent à l’extérieur » (hallucinations) • Incapacité à établir un transfert (cf autres névroses) Données psychodynamiques • M. Klein: « Identification projective » • Echec des mécanismes d’identification: modes de relations primitifs et fusionnels • Tentative de défense contre l’angoisse: sujet projette une part de ses affects et de ses pulsions dans l’objet maternel • Relation conflictuelle à l’objet maternel, peu différenciée, souvent redoutable (cf identification projective) Données familiales • Interactions familiales • Troubles de la communication à l’intérieur des familles • Vérification expérimentale des hypothèses difficile Données familiales • Mère rigide, froide, rejetante et agressive • Mère anxieuse, hyperprotectrice et interventioniste • Mère « schizophrénogénique » • Père conformiste, passif, absent, considéré comme exclu réellement ou symboliquement Données familiales • Théorie du « double lien » (Bateson, Weakland) • Perturbations du système de communication à l’intérieur de la famille • Injonctions contradictoires • Maladie = symptômes pathologiques seraient des réponses apprises dans ce milieu perturbant • « Expressed emotions » Etudes génétiques:jumeaux Concordance Study Kringlen 1967 Pollin 1969 Tienari 1971 Fischer 1973 Gottesman and Shields 1972 Kendler and Robinette 1983 Mean Mono (%) Dizyg (%) 45 43 35 56 58 40 15 9 13 26 12 6 46.1 13.5 Marqeurs génétiques d’ADN • Récepteur à serotonine 5HT2a: chromosome 13 • Chromosome 22: (22q12) • Chromosome 6 Facteurs biologiques • Hypothèse DOPAMINERGIQUE • Action des neuroleptiques, blocage des récepteurs dopaminergiques • Agonistes dopaminergiques (L-Dopa, amphétamines) aggravent les symptômes de la schizophrénie ou créer de syndromes délirants paranoides • Hyperactivité dopaminergique: hypersensibilité des récepteurs post-synaptiques D1 et D2 Facteurs biologiques • Hypothèse immunologique: • Elévation de certaines immunoglobulines dans le serum de patients schizophrènes • Hypothèse virale: cf épidémie influenza 1918 • Anomalies morphologiques cérébrales: • Atrophie cérébrale • Hypométabolisme frontal MRI: augmentation de la taille des ventricules Atrophie cérébrale Activité cérébrale réduite au niveau des lobes frontaux Traitements des troubles psychotiques Options thérapeutiques • Traitements biologiques: neuroleptiques, neuroleptiques retard • Thérapie individuelle • Hospitalisation • Utilisation thérapeutique du milieu • Structure intermédiaires, réadaptation Neuroleptiques • • • • • « Anti-psychotiques » Largactil (1952) Halopéridol Neuroleptiques retard Neuroleptiques atypiques Profil d’occupation des récepteurs de certains antipsychotiques Multi-Acting Receptor Targeted Antipsychotics Clozapine Olanzapine Serotonin: Dopamine Antagonists (SDA) Sertindole Risperidone D1 D2 D4 5HT2A 5HT2C Musc a1 a2 H1 Ziprasidone Dopamine - 2 Antagonist Haloperidol Data From Bymaster et al., 1996 & Schotte et al., 1996 Amélioration des symptômes positifs individuels sur la PANSS: phase aigue Hostility * Suspiciousness / Persecution Grandiosity Excitement * *P < 0.05 * Hallucinations Conceptual desorganisation * Delusions 0 ZYPREXA 5-20mg/day (n=1096) 0,2 0,4 0,6 0,8 1 Haloperidol 5-20mg/day (n=526) Crawford AM, et al. Olanzapine versus haloperidol: analysis of schizophrenic patients from the multi-centre international trial, poster session at Global Medical Conference, Indianapolis, April 1997 Neuroleptiques: effets indésirables • Effets extra-pyramidaux • Dyskinésies aiguës: occulaires, bucco-linguales, axiales • Parkinsonisme: akinésie, tremblements, akathisie • Dyskinésies tardives • Effets neuro-végétatifs • • • • Hypotension orthostatique Tachycardie Hypothermie Syndrome malin: hyperthermie, tachycardie, polypnée, sueurs profuses, instabilité tensionelle, adynamie, installation rapide (36-48 heures) Neuroleptiques: effets indésirables • Effets métaboliques et endocriniens • • • • Prise de poids Aménorrhée-galactorrhée Impuissance chez l’homme Anorgasmie chez la femme • Effets digestifs • Hypersialorrhée • Constipation Neuroleptiques: effets indésirables • Effets secondaires psychiques: • Dépression • Anxiété • Etats confusionnels • Accidents allergiques ou toxiques • Sensibilisation au soleil • Retinite • Allongement espace QT Les Troubles Anxieux Principaux signes et symptômes décrits par les patients dans les troubles anxieux Signes physiques • Tremblements, fasciculations, sentiment d’instabilité • Lumbago, céphalée • Tension musculaire • ‘‘Souffle coupé‘‘, hyperventilation • Fatigabilité • Hyperactivité neuro-végétative • ‘‘Flushing’’ et paleur • Tachycardie, palpitations, sueurs, mains froides • Diarrhée, bouche sèche, difficultés de déglutition • Pollakiurie, parésthésies Principaux signes et symptômes décrits par les patients dans les troubles anxieux Symptômes psychologiques • • • • • • • Sentiment d’appréhension Difficultés de concentration Hypervigilance Insomnie Baisse de libido ‘‘Boule dans la gorge’’ Douleur épigastrique La classification du DSM-IV: Troubles anxieux • « Attaque de panique » • Trouble panique sans agoraphobie • Trouble panique avec agoraphobie • Agoraphobie sans trouble panique • Phobie spécifique • Phobie sociale La classification du DSM-IV: Troubles anxieux (suite) Trouble obsessionnel-compulsif Etat de stress post-traumatique Anxiété généralisée Etat de stress aigu Trouble anxieux induit (substance..) Trouble anxieux non spécifié «Névroses» et «troubles anxieux» Névrose d’angoisse Hystérie Avec conversion Avec dissociation Névrose phobique Névrose obsessionelle Neurasthénie Névrose de charactère Trouble panique, TAG Trouble de conversion, trouble somatoforme Amnésie psychogène, personnalité multiple Agoraphobie, phobies sociales et simples TOC -- (fatigue chronique ??) Axe II DSM-IV L'Attaque de Panique Anxiété paroxystique Symptômes somatiques (cardiaque,respiratoire, neurologique, etc...) Impression de danger imminent (mort, folie) + - 10 min. Peut survenir dans toute une série de situations (effort physique, usage et sevrage de drogues, ...), de conditions médicales (embolie, tachycardie, ...) de troubles psychiatriques (phobies, autres troubles anxieux, dépression, état psychotique, ...) Le trouble panique selon DSM-IV (1994) • • Attaques de panique récurrentes et inattendues spontanées ou suite à un facteur précipitant suivies, pendant au moins 1 mois, d'Anxiété anticipatrice, de crainte de conséquences graves (mort, crise cardiaque, folie,....) et de changement comportemental Le trouble panique: Evolution clinique • • • • • Généralement sévère, chronique et variable dans le temps 10 à 12 % de guérison complète après 5 ans; pour la majorité, chronicité d'intensité modérée Comorbidité très fréquente (dépression 35 à 91%; phobie sociale 19 à 73 %; alcool 40 %) Morbidité et mortalité (suicide) élevées, même plus qu'en cas de dépression majeure Détérioration psychosociale fréquente Le trouble panique: Données épidémiologiques • • • Prévalence (vie) dans la pop. gén. - attaques de panique 7 à 9 % - trouble panique 1.5 à 2.5 % (3.5 %) Facteurs de risque - sexe féminin (environ 2 x plus) - âge : 2 pics (15 à 24 ans et 45 à 54 ans) - séparation, divorce; trauma précoces - niveau culturel faible; villes Vulnérabilité génétique probable Traitement médicamenteux du Trouble panique SSRI Répondeurs TCA Placebo 3 6 9 (d'après Lecrubier et al., 1997) 12 sem. Traitement médicamenteux du Trouble panique (2) • Antidépresseurs sérotoninergiques (Clomipramine, Paroxetine, Sertraline…) • Benzodiazépines (Alprazolam, Diazépam) efficacité comparable choix déterminé par les effets secondaires, la rapidité d'action, les attentes du patient traitement à long terme Eviter les BZDs, risques accoutumance, dépendance Trouble anxieux généralisé (TAG) Anxiété généralisée chronique Anxiété injustifiée ou excessive Depuis au moins 1 mois • Tension motrice • Hyperactivité neurovégétative • Hypervigilance Etat de stress post-traumatique Exposition à un événement traumatique: témoin ou vécu, menace de mort, intégrité physique menacée Evénement constamment revécu: souvenirs répétitifs, rêves avec détresse, illusions, sentiment de détresse lors d’exposition à des situations évoquant l’événement Evitement persistant: des stimulis associés Symptômes persistants: sommeil, irritabilité, angoisse... Trouble Obsessionnel - Compulsif Idées envahissantes récurrentes Impulsions , pensées (obsessions) ou modes de comportement (rituels) Ego-dystoniques (prise de conscience) Induisent de l’anxiété si le sujet essaie de leur résister Types: lavage, vérification, collection CLINIQUE chez l’adulte • OBSESSIONS • COMPULSIONS - Peur de la saleté 55% - Controler 80% - Symétrie 36% - Laver, nettoyer 57% - Physique 36 % - Compter 21% - Culpabilité sexuelle 32% - Symétrie 20 % - Multiples 59% - Accumuler 18% - Absence de compulsion 4,5 % - Multiple 41% - Absence d’obsession 2% Comorbidité • • • • • Trouble dépressif Majeur: > 60% Phobies simple ou sociale: >20% Alcoolisme: >10% Syndrome de Gilles de La Tourette: >5% Personnalité obsessionnelle prémorbide: <20%!! Traitements psychopharmacologiques • Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine: • Clomipramine • «SSRI» • Autres: + Neuroleptiques + Buspirone + Fenfluramine + Lithium + Tryptophan (NB: ECT, Psychochirurgie) • Troubles anxieux rencontrés chez les enfants et adolescents • Angoisse de séparation • Trouble anxieux généralisé (trouble d’hyperanxiété de l’enfance) • Phobie sociale • Trouble Obsessionel Compulsif (TOC) Séance questions Classification et sémiologie des troubles mentaux • DSM-IV: • Concept • Déscription, système multiaxial • Exemple • Troubles de l’humeur • UP, BP I-II: critères diagnostiques • Symptômes épisode dépressif, maniaque • Evolution • Risque suicidaire • Tentatives de suicide • Suicide Epidémiologie • Fardeau des maladies • DALYs • Situer la dépression Génétique • Méthodes: • Epidémiologie génétique: familles, adoption, jumeaux • Génétique moléculaire: linkage, association • Données génétiques • Familles, jumeaux • Anticipation • Gènes candidats Antidépresseurs • Mécanismes d’action • Classes • Objectifs des traitements: • Signes et symptômes • Fonctionnement • Prophylaxie • Décours des états dépressifs et différentes phases du traitement Troubles bipolaires • • • • Le spectre des troubles bipolaires Critères diagnostiques Options psychopharmacologiques Hypothèses etiopathogéniques Schizophrénie • Définition • Différentes formes • Perturbations • Symptômes positifs et négatifs • Perturbations cognitives • Etiologie • • • • Socioculturel Familial Psychodynamique Biologique (dopamine)et génétique • Traitements Troubles anxieux • Signes physiques et psychiques de l’anxiété • L’attaque de panique • Les troubles anxieux • Troubles alimentaires • ADHD • ECT