Les troubles des conduites alimentaires Troubles des conduites diététiques Yves Simon, neuropsychiatre « Programme Anorexie-Boulimie » Centre Hospitalier « Le Domaine – ULB » à Braine l’Alleud Hôpital Erasme - Cliniques Universitaires de Bruxelles Lectures Manuels: Practice guideline for eating disorders. American Psychiatric Association. 20/5/2006 Eating Disorders and Obesity. Brownell K. and Fairburn C. Ed. The Guilford Press. 2002 Handbook of treatment for eating disorders. Garner D. and Garfinkel P. Ed. The Guilford Press. 1997 Livres Anorexie, boulimie : vous pouvez aider votre enfant. Catherine Doyen et Solange CookDarzens. InterEditions (2004). Comment sortir de l’anorexie et retrouver le plaisir de vivre ? Yves Simon et François Nef. Editions Odile Jacob (2002). Comment sortir de la boulimie et se réconcilier avec soi-même ? François Nef et Yves Simon. Editions Odile Jacob (2004). Faire face à la boulimie.Alain Perroud. Editions Retz (2002). Faire Face à l’anorexie. Alain Perroud. Editions Retz (2004). Vaincre l’anorexie mentale. Johan Vanderlinden. Editions de Boeck (2003). Site Internet: www.miata.be Histoire de l’anorexie mentale Morton, en 1694, décrit pour la première fois dans la littérature médicale un cas d’anorexie mentale. Massé, en 1860, fait la description de plusieurs cas et considère qu’il s’agit d’une affection aux caractéristiques psychologiques. En 1873, Lasègue en France et Gull en Angleterre proposent indépendamment l’un de l’autre qu’il s’agit d’une maladie que le Français appelle « anorexie hystérique » et l’Anglais « anorexia nervosa ». C’est ce terme que l’on retiendra par la suite pour nommer la maladie. Mais, le nombre de cas rapportés dans la littérature religieuse ou romanesque atteste que ces comportements existent depuis longtemps. Ils sont considérés comme des curiosités ou associés au mysticisme et la sainteté (SainteCatherine de Sienne (1347-1380)). Durant le début du 20ème siècle, l’anorexie mentale est peu fréquente. Mais depuis 1970, l’incidence des cas d’anorexie mentale et de boulimie semble en augmentation et ces dix dernières années les formes subcliniques de ces affections ont fait l’objet de beaucoup d’attention 1. 2. 3. 4. 5. Diagnostic Étiologie - Analyse fonctionnelle Alliance thérapeutique Traitement La psychothérapie Les troubles des conduites alimentaires Un trouble alimentaire peut être défini comme: un trouble persistant du comportement alimentaire ou un comportement visant à contrôler son poids. qui altère, de façon significative, la santé physique ou l’adaptation psychosociale. et qui n’est pas secondaire à une affection médicale ou à un autre trouble psychiatrique. Troubles alimentaires les plus largement reconnus : l’anorexie mentale la boulimie (bulimia nervosa) et l’hyperphagie boulimique Les troubles des conduites alimentaires La caractéristique la plus évidente de l’anorexie mentale est le refus de maintenir un poids corporel minimal. (Ce n’est généralement pas un choix) la boulimie est caractérisée par des épisodes de suralimentation suivis de comportements inappropriés visant à éviter la prise de poids comme, par exemple, des vomissements, l’utilisation de laxatifs ou encore une activité physique ou sportive excessive. Anorexie mentale: DSM IV A. B. C. D. Refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au-dessus d'un poids minimum normal pour l'âge et pour la taille (p. ex., perte de poids conduisant au maintien du poids à moins de 85% du poids attendu, ou incapacité à prendre du poids pendant la période de croissance conduisant à un poids inférieur à 85% du poids attendu). Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, alors que le poids est inférieur à la normale. Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l'estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle. Chez les femmes post-pubères, aménorrhée, c'est-à-dire absence d'au moins trois cycles menstruels consécutifs. (Une femme est considérée comme aménorrhéique si ses règles ne surviennent qu'après administration d'hormones, par exemple d'œstrogènes.) Il existe deux types d'Anorexie : Type restrictif ("Restricting type"): pendant l'épisode actuel d'Anorexie mentale, le sujet n'a pas, de manière régulière, présenté de crises de boulimie ni recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (c.à-d. laxatifs, diurétiques, lavements). Type avec crises de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs ("Binge-eating/purging type"): pendant l'épisode actuel d'Anorexie mentale, le sujet a, de manière régulière, présenté des crises de boulimie et/ou recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (c.-à-d. laxatifs, diurétiques, lavements). Boulimie (bulimia nervosa) DSM IV A. Survenue récurrente de crises de boulimie ("binge eating"). Une crise de boulimie répond aux deux caractéristiques suivantes: – absorption, en une période de temps limitée (par ex., moins de deux heures), d'une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances; – sentiment d'une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise (par ex., sentiment de ne pas pouvoir contrôler ce que l'on mange ou la quantité que l'on mange). A. Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids, tels que : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements ou autres médicaments ; jeûne ; exercice physique excessif. B. Les crises de boulimie et les comportements compensatoires inappropriés surviennent tous deux, en moyenne, au moins 2 fois par semaine pendant 3 mois. C. L'estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle. D. Le trouble ne survient pas exclusivement pendant des épisodes d'anorexie mentale. Il existe deux types de boulimie : Type avec vomissement ou prise de purgatifs ("Purging type") : pendant l'épisode actuel de boulimie, le sujet a eu régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à l'emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements. Type sans vomissements ni prises de purgatifs ("Nonpurging type") : pendant l'épisode actuel de boulimie, le sujet a présenté d'autres comportements compensatoires inappropriés, tels que le jeûne ou l'exercice physique excessif, mais n'a pas eu régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à l'emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements. Hyperphagie boulimique DSM IV A. B. C. D. Episodes récurrents de frénésie alimentaire Pendant la plupart des épisodes boulimiques 1. Manger beaucoup plus rapidement que d’habitude. 2. Manger jusqu’à en ressentir une douleur abdominale. 3. Manger de grandes quantités de nourriture en l’absence d’une sensation physique faim. 4. Manger de grandes quantités de nourriture tout au long de la journée sans repas définis. Manger seul parce que l’on est gêné de la quantité de nourriture que l’on mange. 5. Se sentir dégoûté de soi, déprimé, ou très coupable après avoir trop mangé. Au moins deux épisodes boulimiques par semaine en moyenne pendant une période de six mois. Le comportement boulimique est source de détresse marquée. 50 à 70 % des personnes souffrant d’un trouble alimentaire ne présentent pas toutes les caractéristiques cliniques suffisantes pour répondre clairement au diagnostic DSM IV de l’anorexie mentale ou de la boulimie Ces personnes sont diagnostiquées comme présentant un trouble alimentaire non-spécifié. Or, plus de 60% de ces jeunes filles et ces femmes consulteront, 10 plus tard, pour une altération significative de leur santé physique ou de leur adaptation psychosociale. Eating Disorders NOS Anorexia nervosa Not a « case » Bulimia nervosa Eating disorders « case » Not a « case » Les troubles des conduites alimentaires 1. Il n’y a pas d'évidence empirique pour valider les critères de diagnostic actuels (DSM-IV et ICD-10) des troubles alimentaires, et certains suggèrent qu'ils ne puissent pas décrire les symptômes fondamentaux 2. Les critères de diagnostics modernes utilisés pour définir ces maladies mentales ont été critiqués pour l’accent mis sur des symptômes variant avec la culture (pathoplastie), tels que la crainte de la graisse, la crainte de l’obésité, le trouble de l’image du corps qui est absente dans un bon nombre de cas Les troubles des conduites alimentaires Les troubles des conduites diététiques La tendance à lier des troubles différents peut masquer des différences importantes, comme les habitudes de consommation elles-mêmes. Par exemple, la restriction alimentaires s’observe à travers le spectre du poids de l’anorexie mentale à l'obésité. Premiers signes de l’anorexie mentale et de la boulimie Le diagnostic est difficile à poser chez le sujet qui présente une forme débutante ou d’intensité faible ou moyenne et qui n’identifie pas son comportement alimentaire comme problématique. Inquiétude des amis, des professeurs, des proches. Evitement des repas. Repas lents et fractionnement de la nourriture. Repas en secret. Préparation des repas pour la famille mais la patiente ne mange pas ce repas. Nie faire un régime. Exercices physiques quotidiens inhabituels. Vider le réfrigérateur après une période de restriction alimentaire sévère. Quitter la table immédiatement après le repas, souvent pour aller vomir ou cacher de la nourriture. Eviter les repas pris en commun. Manger des aliments peu caloriques. Travail scolaire excessif. Les troubles des conduites alimentaires Au début de l’adolescence, le trouble alimentaire est plus difficile à diagnostiquer L’évaluation des critères de poids et des règles est plus difficile Le jeune peut avoir la peur d’étouffer, d’être contaminé par les aliments, de manger des aliments mauvais pour la santé, ou avoir peur des vomissements Comparé à l’adulte, il manifeste plus rapidement un degré de dénutrition du fait de la distribution différente de la masse grasse corporelle. Il souffre des effets de la dénutrition pour une perte de poids peu sévère. The SCOFF questionnaire * 1 -Vous faites-vous vomir quand vous éprouvez une sensation désagréable de plénitude gastrique ? Do you make yourself Sick because you feel uncomfortably full ? 2 -Êtes-vous effrayée quand vous perdez le contrôle sur la quantité de nourriture que vous mangez ? Do you worry you have lost Control over how much you eat ? 3 -Avez-vous perdu récemment plus de 6 kg sur une période de 3 mois ? Have you recently lost more than One stone in a 3 month period ? 4 -Continuez-vous à croire que vous êtes trop grosse lorsque les autres vous disent que vous être maigre ? Do you believe yourself to be Fat when others say you are too thin ? 5 -Diriez-vous que l'alimentation domine votre vie ? Would you say that Food dominates your life ? * One point for every « yes »; a score of > ou -2 indicates a likely case of anorexia nervosa or bulimia. Le diagnostic peut être instable, avec des caractéristiques changeantes au cours du temps, et des passages de l’anorexie à la boulimie. Enfin la comorbidité est fréquente avec les troubles anxieux, la dépression et certains troubles de la personnalité. Les troubles des conduites alimentaires Les troubles des conduites diététiques Psychopathologie • Perfectionnisme: • Faible estime de soi: le sujet se juge négativement en tant que personne • Altruisme: la personne • Impulsivité, attachement, Besoin de contrôler certains secteurs de sa vie (en relation avec les émotions) le sujet se fixe des exigences de réussite élevées et en cas de succès, considère que l’objectif fixé était top facile à atteindre. L’échec finit par arriver et la personne, de peur d’échouer, évite des tâches accessibles et devient hésitante et inhibée est attentive à répondre aux attentes d’autrui plutôt que d’être attentive à ses propres besoins Diagnostic différentiel des TCA Somatique Affection néoplasique Tuberculose Affection gastro-intestinale Affection endocrinienne Psychiatrique Dépression Trouble de la personnalité Trouble obsessionnel-compulsif Trouble anxieux Syndrome de stress post-traumatique Co-morbidité psychiatrique dans les TCA Dépression Anxiété Phobie sociale Trouble obsessionnel compulsif Addiction Affections somatiques associées à un TCA Diabète Maladie de Crohn Mucoviscidose Hyperthyroïdie – hypothyroïdie Épidémiologie Fréquence des troubles des conduites alimentaires En fait, 0,5% des adolescentes souffrent d’anorexie mentale. 40 à 80 % de ces patientes guériront et ce taux pourrait être augmenté si les prises en charge étaient plus précoces et adéquates. Elles permettraient d’éviter l’hospitalisation dont la durée est une des plus importantes dans les maladies psychiatriques. La boulimie touche 1 à 2% de la population féminine. On estime que 9 à 10% des femmes adultes souffrent de problèmes alimentaires comportant une difficulté à contrôler la prise de nourriture et une attention exagérée au poids et à la silhouette. Les hommes ne sont pas épargnés. Ils représentent 10 à 15% de l’ensemble des personnes concernées. Épidémiologie Fréquence des troubles des conduites alimentaires Les troubles alimentaires et, plus particulièrement, l’anorexie mentale et les troubles apparentés concernent 10 à 15 % des adolescentes. Au cours des années 90, on a observé, dans le groupe d’âge des 15 à 19 ans, une augmentation de l’incidence de l’anorexie mentale répondant aux critères de diagnostique du DSM-IV. Cette incidence passe de 56,4 pour 100000 durant la période 85-89 à 109,2 pour 100000 durant la période 1995-1999. Ces résultats sont interprétés comme une augmentation de l’anorexie mentale mais semblent, également liés à une reconnaissance plus rapide des troubles, par les médecins généralistes mieux formés à ces pathologies et par les parents plus sensibilisés au danger de ce trouble. La prévalence de l’anorexie mentale dans l’ensemble de la population est de 7,7 pour 100000 et elle est d’environ 1 % chez les jeunes filles (van Son, van Hoeken, Bartelds, van Furth et Hoek, 2006). Épidémiologie Fréquence des troubles des conduites alimentaires Des formes incomplètes d’anorexie mentale sont de plus en plus souvent observées et sont tout aussi préoccupantes. Les taux de prévalence au cours de la vie chez les femmes de moins de 40 ans sont pour l’anorexie mentale de 1,4 à 2 % ; ses formes subcliniques de 2 à 4 % ; la boulimie de 1,1 à 4,6 % ; l’hyperphagie boulimique de 0,6 à 2,9 % et 5,3 % des femmes ont à un moment de leur vie des conduites purgatives. Quel que soit le trouble, 75 % de ces femmes ont une évolution favorable mais moins de 50 % sont totalement asymptomatiques au cours des 15 années suivant le début du comportement alimentaire problématique (Wade, Bergin, Tiggemann, Bulik et Fairburn, 2006). La popularisation des régimes, de l’utilisation des vomissements, des laxatifs et des diurétiques pour contrôler le poids mène les femmes à considérer ces conduites comme normales. Ces « techniques » sont, désormais présentes chez des femmes n’ayant pas de troubles cliniques. 1. Diagnostic 2. Étiologie - Analyse fonctionnelle 3. Alliance thérapeutique 4. Traitement 5. La psychothérapie Facteurs prédisposant, facteurs déclenchant et facteurs de maintien facteurs prédisposant facteurs déclenchant facteurs de maintien Classification des facteurs de risque pour les troubles alimentaires Corrélation: Facteurs biologiques Marqueurs fixes: Race, genre, adolescence, ménarche précoce Facteurs de risque variables pour les troubles psychiatriques en général: Dépression, phobie sociale, troubles anxieux, psychopathologie parentale, agression,conscience introspective basse, faible estime de soi Facteurs de risque variables spécifiques: Restriction alimentaire, préoccupations pour le poids, contexte socioculturel/professionnel, commentaires critiques à propos des formes corporelles et du poids, personnalité obsessive-compulsive, trouble obsessif-compulsif, problème alimentaire durant l’enfance. Adaptation du modèle de Paxton Préoccupations pour le poids et les formes corporelles: - des pairs - de la famille - du père Images des médias/ Pression de la culture Perfectionnisme Intériorisation du message sociétal - valorisant la minceur Affects négatifs Faible estime de soi Comparaison sociale Insatisfaction corporelle - condamnant l’obésité Alimentation malsaine Indice de Masse Corporelle Plaisanteries au sujet du poids et des formes corporelles émanant : - des pairs - de la famille - du père Troubles alimentaires Silhouette idéale pour des jeunes filles anorexiques et pour des jeunes filles d’un groupe contrôle Facteurs prédisposant, facteurs déclenchant et facteurs de maintien facteurs prédisposant facteurs déclenchant facteurs de maintien Dans quelles conditions une jeune fille est-elle amenée à faire régime et à chercher à perdre du poids ? L’influence des pairs sur les conduites de régime s’exerce de façon spécifique dans les situations de compétition. Les filles, qui développent habituellement une identité basée sur les liens sociaux, sont amenées à penser qu’il est légitime de contrôler son poids et ses formes corporelles pour être acceptée par son groupe d âge. Facteurs prédisposant, facteurs déclenchant et facteurs de maintien facteurs prédisposant facteurs déclenchant facteurs de maintien Modèle de maintien de l’anorexie mentale J. Treasure 2005 Poids Bas Poursuite de la restriction alimentaire Isolement social Interruption du développement du réseau social Stimulation cérébrale de l’appétit Conséquences physiologiques de la dénutrition Modèle de maintien de l’anorexie mentale J. Treasure 2005 Poids Bas Poursuite de la restriction alimentaire Isolement social Inhibition de l’émotivité (alexithymie) Interruption du développement du réseau social Succès lié à l’attention aux détails et au respect des règles (perfectionnisme) Stimulation cérébrale de l’appétit Prédispositions Conséquences physiologiques de la dénutrition Modèle de maintien de l’anorexie mentale J. Treasure 2005 «Grâce à l’anorexie, je contrôle mon alimentation et mon poids » Poids Bas Poursuite de la restriction alimentaire Isolement social Inhibition de l’émotivité (alexithymie) Interruption de la construction du réseau social Succès lié à l’attention aux détails et au respect des règles (perfectionnisme) Mécanismes cérébraux de la faim et de l’appétit Croyances pro-anorexiques et comportements de sauvegarde Prédispositions « Grâce à l’anorexie, mes émotions sont réprimées » «Grâce à l’anorexie, je me sens en sécurité » Conséquences physiologiques de la dénutrition Réponse des proches: anxiété, soins et/ou émotions exprimées (EE) élevées Modèle de maintien de l’anorexie mentale J. Treasure 2005 Poids Bas Poursuite de la restriction alimentaire Conséquences de la dénutrition sur les proches Réponse des proches: anxiété, soins et/ou emotions exprimées élevées « Grâce à l’anorexie je communique ma détresse » « Grâce à l’anorexie, je me rends particulière » Modèle de maintien de l’anorexie mentale J. Treasure 2005 Poids Bas Poursuite de la restriction alimentaire Croyances pro-anorexiques et comportements de sauvegarde Conséquences de la dénutrition sur les proches Réponse des proches: anxiété, soins et/ou émotions exprimées élevées « Grâce à l’anorexie je communique ma détresse » Modèle de maintien de l’anorexie mentale « Grâce à l’anorexie, je me rends particulière » J. Treasure 2005 L’anorexie comme comportement de sauvegarde Poids Bas Poursuite de la restriction alimentaire Isolement social Inhibition de l’émotivité Interruption de la construction du réseau social Succès lié à l’attention aux détails et au respect des règles Mécanismes cérébraux de la faim et de l’appétit Croyances pro-anorexiques et comportements de sauvegarde Prédispositions « Grâce à l’anorexie, mes émotions sont réprimées » «Grâce à l’anorexie, je me sens en sécurité » Conséquences physiologiques de la dénutrition Conséquences de la dénutrition sur les proches Réponse des proches: anxiété, soins et/ou emotions exprimées élevées « Grâce à l’anorexie je communique ma détresse » « Grâce à l’anorexie, je me rends particulière » Modèle de maintien de l’anorexie mentale J. Treasure 2005 Poids Bas Poursuite de la restriction alimentaire Croyances pro-anorexiques et comportements de sauvegarde Conséquences de la dénutrition sur les proches Facteur de maintien de l’anorexie par les proches Les proches qui s’occupent du patient ont un modèle de la maladie qui ne les aide pas du tout et qui pourrait être à la base de leur détresse et maintenir la maladie Théorie du maintien de la boulimie (Fairburn, 1997 et 2003) Perfectionnisme clinique Perception de soi négative Insatisfaction corporelle Influence sociale Contrôle alimentaire excessif Crises de boulimie Stresseurs psychosociaux Soulagement émotionnel transitoire Émotions négatives Comportements compensatoires 1. Diagnostic 2. Étiologie - Analyse fonctionnelle 3. Alliance thérapeutique 4. Traitement 5. La psychothérapie « Y a-t-il des guidelines pour l’anorexie mentale ?… » « Probablement pas». Fairburn C. 2005 L’évaluation initiale et l’intervention précoce réduit les risques à long terme. L’évaluation exhaustive doit inclure les aspects somatiques, psychologiques et la composante sociale. Les interventions psychologiques sont les éléments clés de la gestion de l’anorexie mentale Que connaissons nous de la prise encharge de l’anorexie mentale? Il y a très peu de traitements randomisés et contrôlés (RTC). Il est donc difficile de synthétiser les résultats et de proposer une méta-analyse, d’autant que les études incluent: (1) une variété très large de cas mixtes (2) une variété de traitements peu définis ou nonspécifiques (3) une puissance du traitement statistique très faible. Il y a beaucoup d’études naturalistiques montrant les difficultés de la motivation au changement L’information doit être disponible pour le patient, les familles et les proche. Une possibilité d’accès à des groupes de self-help ou de soutien sera proposée. L’ambivalence du patient doit être reconnue. Une recommandation de niveau B: l’implication des familles est utile dans l’anorexie mentale de l’adolescent Des considérations spéciales seront donc appliquées pour le traitement des enfants et des adolescents. L’engagement de la famille et des proches est particulièrement important. Les droits à la confidentialité de l’enfant et de l’adolescent seront respectés. Les recherches les plus innovantes L’étude des facteurs protecteurs La prévention porte actuellement sur le développement d’interventions qui embrassent le large spectre des déterminants du poids et du comportement alimentaire et proposent un environnement qui encourage une alimentation saine et de l’activité physique et visent à l’acceptation des diverses formes corporelles et silhouettes. En ce qui concerne les traitements Afin de sortir de la dichotomie, consultation-hospitalisation, la recherche porte également sur le développement et l’évaluation de programmes de soins et de traitements intensifs, à partir de structures de soins plus souples, par exemple en centre de jour, et mieux adaptées aux besoins du patient et de ses proches. La recherche porte également sur l’expertise des proches, des parents et des associations d’entraide La recherche porte également sur le développement et l’évaluation de techniques de self help à partir de manuels, de CD-Rom ou de programmes on-line sur Internet. Plusieurs études ont amélioré la compréhension «des traitements qui marchent» plus particulièrement pour les techniques de thérapie familiale ou multifamiliale dans l’anorexie mentale de l’adolescent. Complications L’amaigrissement BMI Indice de masse corporelle - Body Mass Index (BMI) P/T2 par ex.: 51,2 / 1,6 x 1,6 = 20 BMI 20 = 51,20 Kg BMI 18 = 46,08 Kg BMI 16 = 40,96 Kg BMI 14 = 35,84 Kg Les complications physiques Déshydratation et troubles métaboliques Problèmes dentaires et des glandes salivaires Aménorrhée, fertilité et grossesse Problèmes cardio-vasculaires Problèmes neurologiques Problèmes rénaux Problèmes gastro-intestinaux Ostéoporose La pharmacothérapie 1 Les traitements pharmacologiques ne sont pas utilisés comme la méthode exclusive de traitement. Ils doivent être associés à la restauration d’un état nutritionnel satisfaisant et à la psychothérapie. 2 Les mécanismes d’action des molécules pharmacologiques doivent tenir compte de l’état nutritionnel et des perturbations métaboliques rencontrées chez les patientes présentant un trouble alimentaire. 3 Prendre en compte le traitement des complications somatiques et leur traitement pharmacologique semble aussi important que le traitement psycho-pharmacologique. Pharmacothérapie dans les troubles alimentaires Anorexie mentale Aucun traitement n’a fait la preuve d’une efficacité satisfaisante. Durant la phase de reprise de poids dans l’anorexie mentale restrictive Cyproheptadine 32 mg/j Olanzapine 5 mg ? Boulimie Fluoxétine 60 mg/j Topiramate ? Traitement recommandé des trouble associés (dépression, anxiété, trouble psychotique) 1. Diagnostic 2. Étiologie - Analyse fonctionnelle 3. Alliance thérapeutique 4. Traitement 5. La psychothérapie Mise en œuvre des compétences parentales L’objectif est de développer une alliance de traitement forte avec les parents et de replacer l’adolescente anorexique dans le soussystème fraternel. Les parents reprennent le contrôle de l’alimentation. Lorsque la patiente a repris un poids normal. Les entretiens se focalisent sur les problèmes familiaux qui interférent avec les tâches parentales visant au maintien du poids normal et à l’établissement de nouvelles structures dans les relations familiales. La patiente reprend progressivement le contrôle de son alimentation. Lorsque l’adolescente a renoncé à la restriction alimentaire. Le thème central des entretiens est l’établissement de relations saines où l’anorexie ne constitue plus la base des interactions familiales. Abord des questions de l’adolescence Etapes dans le traitement de la boulimie 1. Restaurer un schéma nutritionnel équilibré 1. Aborder les distorsions cognitives concernant le poids et la silhouette 1. Gestion des états émotionnels associés aux épisodes de boulimie et aux stratégies de contrôle du poids Efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale, 20 séances. (Fairburn, 1994) 50 % d’abstinence en fin de thérapie et 60 à 70% , après la fin de la thérapie Efficacité faible si anorexie mentale, obésité et trouble de la personnalité limite