Il ne s’agit plus d’examiner ce qui fait question pour y
apporter une réponse, mais de se formuler un problème à
soi-même, en vue d’y chercher une solution. Cette solution
n’est pas d’ordre matériel et concret (une difficulté
résolue) mais d’ordre intellectuel (une sorte d’énigme
élucidée). Si la solution d’un problème pragmatique
conduit à la recherche de conditions maximum pour que
«ça marche », la réponse au problème scientifique identifie
l’action d’un facteur minimum (ou d’un petit nombre de
facteurs) qui explique les observations, qui me fait dire
«eurêka » : « j’ai compris ». Au premier cas correspond
une diversité de recettes et de techniques qui changent
pour chaque situation, au second le repérage d’un
invariant, qu’on retrouvera inchangé dans un grand
nombre d’exemples et qui fournira une explication
générale.
Jean-Pierre Astolfi, Brigitte Peterfalvi, Anne Vérin