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Chapitre 3 : Les complexes
ISupposé connu, admis
Cest un ensemble contenant R, et muni des lois de composition interne +et ˆqui prolongent les
lois +et ˆusuelles sur R.
On suppose connues les règles de calcul :
+et ˆsont commutatives, associatives.
ˆ est distributive sur +.
0est neutre pour +.
1est neutre pour ˆ.
Tout élément xde Cest symétrisable pour +, son symétrique est noté ´x(opposé)
Tout élément xde C˚est symétrisable pour ˆ, son symétrique est noté x´1(inverse)
Il y a dans Cun élément itel que iˆi=´1
Tout complexe zPCs’écrit de manière unique sous la forme z=a+iˆb, où a, b PR(écriture
algébrique). aest la partie réelle de z(Re(z)), et bsa partie imaginaire (Im(z)).
(Les six premières règles sont communes à Ret C, et dénissent un corps commutatif)
Interprétation graphique :
Soit Pun plan muni d’un repère orthonormé R= (O,
i,
j). On peut mettre Pen bijection avec Cen
associant à tout point Mde Ple complexe z=x+iy, où (x, y)est le couple de coordonnées de Mdans
R. Ce complexe est l’axe de M.
On parle alors du plan complexe.
II Conjugaison et module
Soit zPC. Alors zs’écrit de manière unique z=x+iy, avec (x, y)PR2(c’est-à-dire x=Re(z),
y=Im(z)).
Le module de zest, par dénition, |z|=ax2+y2
Remarque :
Si zPR, alors |z|=ax2+y2=?x2=|x|.
Le conjugué de zest, par dénition, ¯z=x´iy
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1 Ismaël Bouya
II. CONJUGAISON ET MODULE CHAPITRE 3. LES COMPLEXES
1x
i
y
´y
|z|
z=x+iy
¯z=x´iy
|z|: distance
de Oàz;¯z: symétrique de zpar rapport à l’axe réel.
Propriétés :
¯z=zðñ zPR
¯z=´zðñ zPiR
¯z=z
z+z1= ¯z+¯
z1
zz1= ¯z¯
z1
Re(z) = z+¯z
2
Im(z) = z´¯z
2i
‚ |Re(z)| ď |z|
‚ |Im(z)| ď |z|
‚ |z|2=z¯z, d’où 1
z=¯z
|z|2
‚ |zz1|=|z||z1|
‚ |zz1|2=zz1¯z¯
z1=|z|2|z1|2
si z0,|1
z|=1
|z|
‚ |z+z1| ď |z|+|z1|(inégalité triangulaire)
Démonstration (du dernier point) :
On a
|z+z1|2=z+z1(z+z1) = z¯z+z1¯z+z¯
z1+z1¯
z1=|z|2+|z1|2+z1¯z+z¯
z1(3.1)
Et (|z|+|z1|)2=|z|2+ 2|z||z1|+|z1|2.
Or, z1¯z+z¯
z1= ¯zz1+ ¯zz1= 2 Re(z¯
z1)ď2|z¯
z1| ď 2|z||¯
z1|.
Donc |z+z1|2ď(|z|+|z1|)2, d’où l’inégalité voulue.
Conséquence :
Le module d’un complexe a les propriétés suivantes :
‚ @zPC,|z| P R+
‚ @zPC,|z|= 0 ðñ z= 0
‚ @z, z1PC,|zz1|=|z||z1|
‚ @z, z1PC,|z+z1| ď |z|+|z1|
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CHAPITRE 3. LES COMPLEXES III. EXPONENTIELLE COMPLEXE
‚ @z1, z2, . . . znPC,|řn
k=1 zk| ď řn
k=1 |zk|
‚ @z, z1PC,||z|´|z1|| ď |z´z1| ď |z|+|z1|
III Exponentielle complexe
Dénition :
On note U=tzPC,|z|= 1u(c’est le « cercle unité »).
Pour θPR, on pose eiθ=cos θ+isin θ.
Interprétation géométrique :
On oriente Cde sorte que le repère naturel (0,1,i)soit direct. eiθest l’unique point Mdu cercle unité
tel qu’une mesure de l’angle orien(Ox, ÝÝÑ
OM)soit θ.
Propriétés :
‚ |eiθ|= 1
eiθ= 1 ðñ θP2πZ
ei(θ+θ1)=eiθeiθ1
Proposition :
Tout complexe de module 1s’écrit sous la forme z=eiθ.
Démonstration :
z=a+ib, où a, b PR.
|z|= 1. Donc a2+b2= 1. Donc a2ď1, soit aP[´1,1].
Il existe donc θPRtel que cos θ=a.
Alors b2= 1 ´a2= 1 ´cos2θ=sin2θ
Donc :
Si b=sin θ, alors a=cos θet b=sin θ, soit z=eiθ.
Si b=´sin θ, alors a=cos(´θ)et b=sin(´θ), soit z=e´iθ.
Conséquence :
L’application φ:RÝÑ C
θÞÝÑ eiθ
est un morphisme de groupes de (R,+) dans (C˚,ˆ), dont le noyau est
2πZet l’image U.
Autres formules :
‚ @nPZ,(eiθ)n=eniθ(formule de Moivre).
(Démonstration par récurrence pour N, puis pour Zavec m=´n)
cos θ=eiθ+e´iθ
2, sin θ=eiθ´e´iθ
2i(formule d’Euler)
Proposition (Argument d’un complexe – module) :
Soit zPC˚, soit ρ=|z|.
1. Il existe θPRtel que z=ρeiθ. Un tel réel est un argument de z.
2. Si θ0est un argument de z, alors l’ensemble des arguments de zest l’ensemble tθ0+ 2kπ, k PZu.
3. zadmet un unique argument dans ]´π, π], c’est l’argument principal de z, noté Arg(z)
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IV. RACINE N-IÈME DE L’UNITÉ CHAPITRE 3. LES COMPLEXES
Démonstration :
1. z
ρest un complexe de module 1:z0, donc ρ0et |z
ρ|=|z|
ρ= 1.
Il s’écrit donc sous la forme eiθ.
2. Soit θ0tel que z=ρeiθ0, soit θPR.
On a les équivalences :
z=ρeiθðñ ρeiθ=ρeiθ0ðñ ei(θ´θ0)= 1 ðñ θ´θ0P2πZ(3.2)
d’où le résultat.
3. Soit θ0un argument de z. Les autres arguments sont les θ0+ 2kπ, k PZ.
On a les équivalences :
´πăθ0+ 2kπ ďπðñ ´πď ´θ0´2kπ ăπ
ðñ 2kπ ´πď ´θ0ă2kπ +π
ðñ 2kπ ď ´θ0+πă2(k+ 1)π
ðñ kď´θ0+π
2πăk+ 1
ðñ k=E´θ0+π
2π
(3.3)
D’où l’existence et l’unicité.
Propriétés (pour z0) :
Arg(zz1)Arg(z) + Arg(z1)mod 2π. En eet, zz1=ρeiθρ1eiθ1=ρρ1ei(θ+θ1).
Arg 1
z=Arg(¯z)” ´Arg(z)mod 2π
Arg (´z)π+Arg(z)mod 2π
IV Racine n-ième de l’unité
A) Détermination
On cherche les zPCtels que zn= 1, où nest un entier naturel non nul.
D’abord, si zvérie zn= 1, alors |z|n=|zn|= 1.
Donc |z|= 1 (un seul réel positif vérie xn= 1, et c’est n
?1 = 1).
On cherche donc les zsous la forme eiθ, avec θP[0,2π[.
Soit θP[0,2π[. On a les équivalences :
(eiθ)n= 1 ðñ eniθ= 1 ðñ P2πZ
ðñ DkPZ, nθ = 2
ðñ DkPJ0, n ´1K, nθ = 2kπ (θP[0,2π[,donc P[0,2[)
ðñ DkPJ0, n ´1K, θ =2kπ
n
(3.4)
Conclusion :
Les racines n-ièmes de 1sont les e2i
n, k PJ0, n ´1K. Il y en a exactement ncar les 2
npour kPJ0, n´1K
sont nréels distincts de [0,2π[, et θÞÑ eiθest injective sur [0,2π[puisque deux éléments de [0,2π[ne
peuvent jamais diérer d’un multiple entier non nul de 2π.
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CHAPITRE 3. LES COMPLEXES IV. RACINE N-IÈME DE L’UNITÉ
Représentation :
On note Unl’ensemble des racines n-ièmes de 1. On a alors :
Un=!e2ik
πn, k PJ0, n ´1K)=ωk, k PJ0, n ´1K(,ω=e2iπ
n(3.5)
Soit :
Un=ω0, ω1, . . . ωn´1(=$
&
%
ω0, ω1, . . . ωn´1, ωn
loomoon
=ω0
, ωn+1
loomoon
=ω1
, . . .,
.
-
=ωk, k PZ((3.6)
Ainsi, on coupe le cercle trigonométrique en nparties égales (et en prenant 1). Unest de cardinal n.
Notation :
Pour kPZ,ωkest aussi noté ωk.
Ainsi, pour tout p, q PZ, on a ωq
p=ωpq =ωp
q=ωpq
1.
Proposition :
Les racines n-ièmes de l’unité sont représentées sur un polygone régulier à ncôtés inscrit dans le cercle
unité et dont l’un des sommet est 1.
Ce polygone est symétrique par rapport à Ox car Unest stable par la conjugaison. (En eet, si zP
Un,¯zn=zn=¯
1 = 1).
En revanche, Unest stable par zÞÑ ´zsi et seulement si nest pair. (En eet, (´z)n= (´1)nzn=zn= 1
si nest pair, et (´z)n=´zn=´1sinon).
Proposition :
Unest un sous-groupe du groupe (C˚,ˆ), c’est-à-dire :
Unest stable par ˆ, par passage à l’inverse, et 1PUn
B) Calcul de certaines sommes
Soit nPN˚.
Pour tout kPZ, on note ωk=e2i
n.
Soit pPN.
On s’intéresse à S=ωp
0+ωp
1+¨¨¨ +ωp
n. (somme des puissances p-ièmes des racines n-ièmes de 1).
On a :
S=ω0
p+ω1
p+¨¨¨ +ωn
p=$
&
%
nsi ωp= 1
1´ωn
p
1´ωp= 0 si ωp1
(3.7)
Si p= 1,ω0+ω1+¨¨¨ +ωn= 0.
C) Racine n-ième d’un complexe quelconque
Soit ZPC; une racine n-ième de Z, c’est un complexe zPCtel que zn=Z.
Si Z= 0,Zn’admet qu’une seule racine n-ième, à savoir 0.
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