Notions / Concepts / Prise de vue
A. Spinoza (1632-1677) :
i) Spinoza oppose :
• le rire (risus), expression de la joie
• et la dérision (irrisio), manifestation de la tristesse.
Cette opposition n’explique-t-elle pas la différence entre humour et ironie ?
ii) Spinoza et Epicure s’opposent apparemment lorsqu’ils disent respectivement :
• « Ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas détester, mais comprendre »
• « Il faut rire de tout en philosophant »
Pourtant, qui pourrait croire que le rire puisse suffire à Epicure et que Spinoza y ait renoncé ?
Ne serait-ce pas le rire de tristesse, la raillerie et/ou l’ironie que Spinoza condamne et non le rire joyeux ?
Les motivations du rire ne sont-elles pas ambigües ?
B. Bergson (1859-1941) :
Bergson voyait dans le rire l’expression d’un contraste entre :
•Le mécanique et le vivant.
« Nous rions toutes les fois qu’une personne nous donne l’impression d’une machine ou
d’une chose » Disait-il. Comme par exemple cet orateur qui éternue au moment le plus
pathétique de son discours.
•Le réel et le sens
« Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain » Disait-il aussi.
Serait-ce parce qu’il n’aurait de comique que par le sens et de sens que pour l’esprit ?
Comme si le corps se vengeait contre les simagrées de l’esprit ? Le réel contre les
prétentions du sens ? La matière contre l’esprit ?
Le rire est-il une explosion du sens ?
C. Freud (1856-1939) :
Pour Freud, le rire manifeste une libération de représentations refoulées (d’où le grand nombre
d’histoires liées au sexe et à la mort).
Le rire ne libére-t-il pas ?