REactif 67 - Energie Wallonie

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Belgique / België
RD
LIEGE X
P601197
N°67
Le point énergie de la Wallonie pour les professionnels et décideurs
Trimestriel : mars, avril et mai 2011
Retour : DGO4-SPW - Avenue Prince de Liège, 7 - B-5100 Jambes (Namur) - Photo : Investsud
Passif et basse énergie dans
les bâtiments industriels et tertiaires
Sommaire
Cahier général
Edito p. 2
THEMA : Passif et basse
énergie dans les bâtiments
industriels et tertiaires
Le bâtiment tertiaire passif
en quelques mots p. 3-4
Investsud
ouvre la voie p. 5
À pas comptés
vers le zéro énergie p. 6
Entre logique de performance
et logique de responsabilité p. 7
L'école passive
de Louvain-La-Neuve
premier bilan p. 8-9
Agenda p. 16
Cahier technique
Le Bois-Énergie :
maître achat p. 10-12
État des lieux de la
biométhanisation en Wallonie p. 13-14
Le développement éolien en 2010 p. 14
- Cahier général
Produire vapeur, eau chaude et
électricité avec la même machine :
c’est possible grâce à la
cogénération ! p. 15
Des bâtiments tertiaires et
industriels passifs et basse énergie
On assiste actuellement à une flambée des coûts de l'énergie. À lui seul, le
gasoil de chauffage a augmenté de 43% en un an. Le gaz et l’électricité suivent
la même trajectoire à la hausse. Un surcoût pour les ménages comme pour les
chefs d’entreprise, contraints de revoir leurs prévisions budgétaires, à l’heure où
la Wallonie tente de sortir la tête hors de l’eau.
Conscients de la nécessité de réduire leur consommation énergétique autant
que leur empreinte écologique, certains patrons des secteurs tertiaire et
industriel n’ont pas attendu cette nouvelle crise de l’énergie pour s’inscrire dans
une démarche de construction ou de rénovation durable. Ils ont opté pour des
normes de consommation plus basses : basse énergie, très basse énergie ou
passif. Pour les concepteurs de ces bâtiments de demain, le défi est immense.
Mais l’objectif est rencontré si on en croit les expériences des pionniers dans
le secteur. Vous le découvrirez au fil des pages, nos témoins se réjouissent de
leur investissement puisque, pour eux, confort de travail rime désormais avec
économies d’énergie.
Les bâtiments tertiaires certifiés passifs et les halls industriels “basse énergie”
se comptent encore sur les doigts d’une main aujourd’hui. Mais leur nombre
devrait exploser dans les prochaines années, dopé par la crise de l’énergie et
les incitants publics.
Ghislain Geron
Publication réalisée par
le Service public de Wallonie,
Direction générale opérationnelle
Aménagement du territoire,
Logement, Patrimoine et Energie.
Avenue Prince de Liège, 7 - B-5100 Jambes
Directeur général a.i.
DGO4 – Département de l’Energie et du Bâtiment durable
Comité de rédaction :
Cathy Delaunois, Manuel De Nicolo, Céline Léonard,
Valérie Martin, Carl Maschietto.
Ont collaboré à ce numéro :
Monique Glineur, Patricia Denis, Marny Di Pietrantonio,
Jean Cech, Guillaume Abeloos, Jacques Claessens,
Francis Flahaux, Christophe Haveaux, Philippe Hermand,
Delphine Robinet, Dimitri Eggermont
Mise en page :
Caudalie Communication
© HMS Bausysteme
Edito
Abonnements :
- Via le site : http ://energie.wallonie.be
- Par courriel : [email protected]
- Par courrier postal, demande d’abonnement :
Service Public de Wallonie
DGO4 - Département de l'Energie et du Bâtiment durable
7, avenue Prince de Liège - 5100 JAMBES
Imprimé sur papier 100 % recyclé
2
2
Toute reproduction, même partielle, est autorisée et
encouragée, sous réserve de la mention précise :
“RÉactif n°… - Service public de Wallonie - mois année - auteur(s)”
Les degrés-jours
Novembre 10
266,3/ * 2,3
Station d’Uccle – Dj 15/15
Editeur responsable :
Ghislain GERON - Service public de Wallonie
Avenue Prince de Liège 7 - B-5100 Jambes
Décembre 10
492,7/ * 126,9
* écart par rapport à la normale
Janvier 11
336,1/ * -54,5
Le bâtiment tertiaire passif
en quelques mots…
Arrêtons-nous un moment, prenons le temps quelques minutes pour faire le point…
Nous cherchons tous à investir dans le concret, à réaliser nos rêves, à nous projeter loin,
bien loin. Le passif… Certains disent qu’il faut de la conviction et de la détermination,
d’autres vous diront que c’est de la folie et d’autres encore que ce n’est que le début
d’une belle et grande aventure…
Ici, nous tenterons de vous apporter
des éléments objectifs pour vous aider à
comprendre le concept passif. Que vous
soyez investis de près ou de loin dans un
projet…
Alors allons-y !
Le bâtiment tertiaire est dit passif s’il respecte les conditions suivantes :
• des besoins en énergie de chauffage
inférieurs ou égaux à 15 kWh/m².an ;
• des besoins en énergie de refroidissement inférieurs ou égaux à
15 kWh/m².an ;
• une étanchéité à l’air inférieure ou égale à 0,6 vol/h (sous 50 Pa) ;
• des besoins en énergie primaire (EP)
inférieurs ou égaux à 90 - 2,5 x Compacité ;
• le confort intérieur estival vérifié par simulation dynamique ; actuellement, il
est demandé de ne pas dépasser 5 %
du temps d’occupation au-delà de
25°C.
Lors d’une certification, d’une demande
de primes ou pour toute autre analyse de
bâtiment que l’on souhaite passif, il sera
obligatoire de l’encoder dans le logiciel
PHPP 2007 ou plus récent. C’est un outil
d’aide à la conception qui sert également
à la certification des bâtiments ou partie
des bâtiments passifs.
En parallèle au PHPP, il y a les logiciels
édités par le Service public de Wallonie.
Ces derniers sont mis à disposition des
auditeurs, certificateurs, architectes et
bureaux d’étude qui souhaitent établir
un bilan énergétique standardisé des bâtiments (logiciels PEB, PAE, PACE). Ils
sont à considérer comme des outils réglementaires (demande de permis d’urbanisme ou de certification permettant
une comparaison entre bâtiments).
Il est important de souligner qu’à l’heure
actuelle, les méthodes implémentées
dans le logiciel PHPP et dans le logiciel
PEB sont différentes. Les hypothèses de
calcul (comme la température intérieure
ou encore la valeur des apports internes) sous-jacentes à ces deux logiciels
conduisent à des résultats non comparables. C’est pourquoi l’utilisation d’un logiciel adéquat en fonction de ce que l’on
souhaite évaluer est primordiale.
Et le concept “basse énergie” ?
Il est également important d’éviter les
amalgames… un bâtiment passif n’est
pas “une évolution” du bâtiment basse
énergie ou très basse énergie. En effet, si
les critères du passif sont clairement annoncés, ceux du concept basse énergie
sont plus flous. On parle d’un bâtiment
“basse énergie” quand ses besoins en
énergie de chauffage sont compris entre
30 et 60 kWh/m².an. C’est un concept
qu’on utilise beaucoup dans le cadre
du résidentiel. Dans le domaine tertiaire, le concept “basse énergie” devrait
être étoffé de critères ou recommandations portant sur les besoins de froid, le
confort, les consommations électriques.
À suivre…
- Cahier général
© Investsud
thema
Notons qu’actuellement une étude est
menée de front par les trois Régions afin
comparer ces deux méthodes.
3
thema
Concept révolutionnaire
ou aboutissement des
techniques connues ?
Certains parleront de révolution, les
autres d’une adaptation des connaissances. Difficile alors de vous annoncer une
vérité “universelle” sur l’état de l’art et son
applicabilité sur le terrain. Elle n’existe
certainement pas d’ailleurs…
© photo : Estif - www.estif.org
Toujours dans un but d’objectivité, le
mieux est encore de lister les points d’attention :
Enveloppe :
• Gestion des nœuds constructifs
Gestion ne veut donc pas dire “suppression”. Dans tout projet de
construction neuve ou de rénovation,
la présence des ponts thermiques est
pratiquement inévitable. Il s’agit alors
de les évaluer, de les comptabiliser, de
les optimiser et d’assurer une mise en
œuvre correcte des jonctions des différentes parois.
- Cahier général
• L’étanchéité à l’air
L’étanchéité à l’air doit être étudiée afin
de limiter au maximum les pertes par
infiltration involontaire. Tout comme
pour les ponts thermiques, des détails
de raccords devront être étudiés par le
bureau d’architectes.
4
Confort estival
• Protections solaires efficaces.
Dans certains projets, les protections
solaires seront des éléments indispensables pour assurer un confort intérieur estival voire de mi-saison. Ces
protections seront placées à l’extérieur
et auront des caractéristiques différentes en fonction des orientations (protection fixe pour l’orientation sud et
protections mobiles pour les orientations est ou ouest)
• Intégration de systèmes de refroidissement passifs ou peu énergivores (freecooling, night cooling, etc.)
Ces systèmes de refroidissement passifs sont indispensables pour limiter les
besoins de froid du bâtiment. Ils permettent “d’écraser” considérablement
le poids énergétique d’un système
de refroidissement actif. L’expérience
montre qu’un bâtiment tertiaire intègre généralement une combinaison
de deux systèmes de refroidissement
passifs.
• Gestion des apports internes
Le projet doit intégrer une réflexion
globale sur les installations électriques
mais également sur la bureautique.
Ainsi, les puissances installées devront
être étudiées pour être minimisées et
assurer un niveau d’éclairement suffisant.
Les coordonnées de la Plate-forme Maison Passive :
Le confort intérieur, essentiel…
Même si actuellement la certification passive de bâtiments tertiaires n’aboutit pas
à une réduction fiscale ou à une prime
régionale, elle est un gage de qualité et
de savoir-faire qui est connu et reconnu
dans le secteur de la construction.
L’enjeu majeur dans le secteur tertiaire est
la gestion du confort intérieur estival. En
effet, les apports internes sont concentrés en journée et des stratégies passives
doivent être mises en place afin d’assurer
un confort de travail. C’est là que la simulation dynamique trouve tout son sens. Il
s’agit donc de simuler le bâtiment, heure
par heure, d’analyser l’évolution de la
température intérieure zone par zone et
de calculer ainsi le nombre d’heures audelà duquel le bâtiment dépasse la température de consigne.
Nous insistons sur la nécessité de ce
type d’outil et pas uniquement pour les
bâtiments passifs mais bien pour tous les
bâtiments tertiaires de moyenne et grande taille ayant un niveau d’efficacité énergétique élevé (très basse énergie, passif
ou encore zéro énergie).
L’intérêt de la simulation dynamique est
de pouvoir quantifier de manière fiable le
confort intérieur, ce que ne peut pas réaliser actuellement le PHPP ou tout autre
logiciel statique (qui ne permet pas une
simulation horaire).
Les aides
Et puis n’oublions pas que la Wallonie
met à disposition une plate-forme, La
Plate-forme Maison Passive a.s.b.l., qui a
pour but de vous aiguiller tout au long de
votre projet passif, que ce soit pour du résidentiel, du tertiaire, de la rénovation ou
encore une nouvelle construction.
Cette aide peut se matérialiser sous forme de guidance individualisée ou bien par
une assistance téléphonique ou “électronique” pour des questions plus ponctuelles. Le but est bien de définir la faisabilité
du projet passif et de déterminer les axes
de direction. En aucun cas, la Plate-forme Maison passive a.s.b.l. ne remplace
le bureau d’étude ou l’architecte.
Plate-forme Maison Passive a.s.b.l.
98, rue Nanon
B- 5000 Namur
Tel. : 081 390 650 - Fax : 081 390 619
Mail : [email protected]
ou [email protected]
Le passif tertiaire en quelques
chiffres
Actuellement, la PMP a.s.b.l. a assuré
des guidances pour une cinquantaine de
projets tertiaires. Elle a certifié 3 bâtiments
tertiaires sur le territoire wallon. 4 projets
sont en demande de certification. Une
vingtaine de projets sont en cours et ne
devraient pas tarder à se concrétiser. On
parle bien évidemment de bureaux passifs
mais également d’écoles, de crèches, de
résidences pour personnes handicapées,
d’hôtels ou encore de salles polyvalentes.
Bref, nul doute que cet engouement est
un signe encourageant vers une amélioration énergétique considérable du parc
immobilier et une réappropriation du
bâtiment comme lieu où la performance
énergétique côtoie savoir-faire du secteur de la construction, qualité de vie et
confort intérieur.
liens utiles
http://www.maisonpassive.be
http://www.passiv.de
http://energie.wallonie.be
Marny Di Pietrantonio,
pour le service du Facilitateur tertiaire
Thema
Investsud
ouvre la voie
Voici deux ans, Investsud inaugurait à Marche-en-Famenne, le premier bâtiment tertiaire
passif de Wallonie. Que du bon, jusqu’ici, pour cette société de Capital à Risque qui
revendique n’en avoir pris aucun dans cette ‘aventure’.
Valeur d’exemple
L’initiateur de ce premier bâtiment tertiaire passif de la Région wallonne, Benoit
Coppée, estime en effet que le fait d’ouvrir
une voie urbanistique nouvelle lui donne
un devoir de pédagogie. Et il s’y prête
avec un plaisir évident. Coppée n’a pourtant rien d’un moine soldat converti à la
cause climatique. Il considère seulement
avoir eu la chance d’être bien conseillé
et a pris le temps de peser sereinement
le pour et le contre parmi les options qui
lui étaient proposées. Il se défend même
d’avoir pris le moindre risque inconsidéré
avant de se lancer dans cette aventure
qui, à ses yeux, n’en est pas une, puisque
nombre d’entreprises de pays voisins l’ont
précédé dans une démarche similaire et y
ont largement trouvé leur compte. En tant
que responsable d’une entreprise dont la
vocation est d’avancer des capitaux aux
PME après s’être soigneusement assuré
de leur bonne gouvernance et de leur
saine gestion, il n’était évidemment pas
question pour lui de donner l’exemple
contraire à travers la construction d’un
bâtiment luxueux et dispendieux sur le
plan énergétique.
Quel bilan, concrètement ?
qui sont intervenus dans l’élaboration du
bâtiment concèdent néanmoins (dans le
n°4 du trimestriel spécialisé be-passive)
deux ‘bémols’ : l’un concerne le manque
de modularité des locaux et l’autre le
night cooling qui s’est révélé insuffisant
dans certaines conditions extrêmes
(quelques nuits d’orage).
Des enseignements dont ils se promet­
tent de tirer les leçons au bénéfice du
deuxième bâtiment similaire (on en
prévoit quatre) qui sera prochainement
construit sur le site.
Jean Cech
Quoiqu’il en soit, Investsud se déclare ravi
du choix réalisé dans une fourchette de
prix – moins de 1250 euros/m² hors TVA
et hors honoraires - très proche du coût
d’une construction traditionnelle similaire.
Et son patron ne se prive pas de lister les
avantages induits : “L’assurance d’abord
d’être protégé des fluctuations futures
du baril et d’avoir construit un bien immobilier qui ne risque pas de perdre de la
valeur, tout en restant dans un standard
reconnu et éprouvé dans de nombreux
pays voisins. (...) Le fait aussi de pouvoir
offrir un environnement de qualité susceptible d’attirer des collaborateurs de
qualité dans un endroit où les sollicitations culturelles et autres sont plus rares
qu’à Bruxelles, Mons ou Liège.”
Même si les occupants considèrent que
les inconvénients sont négligeables, les
spécialistes des techniques spéciales
La gestion du refroidissement est en
effet un défaut dont souffrent certains “bâtiments passifs de première
génération”. Les guidances assurées
aujourd’hui par la Plate-forme Maison Passive montrent une évolution
et une meilleure prise en compte du
critère de confort.
Il n’en reste pas moins que le bâtiment de Marche confère un (très) bon
confort de travail et que la démarche
proactive est à encourager !
- Cahier général
Depuis son inauguration en septembre
2008, ce premier bâtiment wallon à consommer moins de 1,5 litre de mazout au
mètre carré (15 kWh/m².an) a vu défiler
quelques poignées de journalistes, des
dizaines de visiteurs d’un peu partout
dans le monde, la plupart des conjoints et
enfants des collaborateurs de l’entreprise
et même des grands-parents pressés
de tâter les murs du bâtiment, histoire
de vérifier que l’absence de radiateur ne
condamnait pas leurs descendants à une
vie professionnelle trop spartiate. Sans
compter les quelque sept-cents jeunes de
la région venus découvrir le phénomène
et contribuer à la rédaction d’un syllabus
sur le sujet pour contribuer à l’information
de leurs pairs dans les écoles du pays
(www.passif-en-marche.be).
Nivelles Invest est également en
cours de demande de certification
pour un de ses bâtiments à Louvainla-Neuve.
5
thema
À pas comptés
vers le zéro énergie
Ce que Bageci a réalisé à Naninne (Namur) dans le but
de proposer une véritable vitrine de la rénovation tertiaire
tournée vers l’avenir, gagnerait à en inspirer d’autres aux
ambitions bien plus modestes...
- Cahier général
Des bâtiments comme celui-là, nos parcs
industriels en comptent par milliers. Deux
gros parallélépipèdes parfaitement impersonnels, posés à angle droit en bordure
de voie d’accès. La seule différence, c’est
que ceux-ci constituent le siège namurois
d’une importante société de construction du groupe CFE : Bageci. Et en ces
temps de réflexion sur la performance
énergétique du bâtiment (PEB), l’idée de
profiter d’une nécessaire rénovation pour
démontrer les talents de l’entreprise en la
matière tombe sous le sens. Tout comme
le choix d’un bureau d'architecture, A2M,
connu pour ne penser qu’à cela à travers
sa spécialité, la construction passive.
6
6
D’emblée, celle-ci fait un constat : ce bâtiment préfabriqué, datant d’une vingtaine
d’années, très simple dans sa conception, bénéficie surtout d’une très bonne
ossature. Son besoin annuel en chauffage se situe autour de 200 kWh/m².an.
On est loin des 15 kWh/m2.an exigés
d’un bâtiment passif.
Un simple calculateur Excel
Sur cette base, les architectes vont utiliser
un simple calculateur pour se livrer à un
petit exercice rapide : identifier les rénovations qui seraient susceptibles d’amener
la structure vers ce fameux seuil ‘passif’.
À chaque modification, la consommation
spécifique en kWh/m2.an diminue : remplacement des anciens châssis double vitrage
par des châssis U=1.1, on passe de 200 à
171 kWh/m².an, isolation de 10 cm dans la
toiture on passe de 200 à 185 kWh/m².an.
Les deux, mais avec cette fois des triples
vitrages U=0.5, on tombe à 135 kWh/
m².an. Et ainsi de suite (voir schéma). Peu
à peu, on arrive ainsi aux fameux 15 kWh/
m2.an du passif qui reste pour les années
à venir l’objectif ultime pour les nouveaux
bâtiments tertiaires.
Mais on n’est pas forcément obligé d’aller
jusque-là dans l’immédiat.
Comme les prix courants des aménagements sont posés en regard, on peut
à tout moment évaluer la ‘charge’ de la
rénovation et arrêter les frais lorsqu’on
estime que le budget est dépassé.
Une démarche intégrée
Le raisonnement de l’architecte, Sebastian
Moreno Vacca, est simple : tant qu’à s’engager dans une rénovation jugée indispensable, autant la conduire de manière
globale et intégrée, comme une opération
unique étalée dans le temps, avec comme
vision centrale les contraintes qui, on le sait
désormais, viendront forcément s’imposer
au fil du temps pour amener l’immobilier
vers le zéro énergie. Cela évitera, comme
c’est le plus souvent le cas jusqu’ici, de
devoir démonter à la prochaine rénovation, les éléments posés à grands frais lors
des précédentes. Une démarche intégrée
et phasée beaucoup plus économique
et rentable que la somme de plusieurs
opérations non intégrées.
“Dans le tertiaire, quand on décide de
rénover, l’élément déclencheur c’est tantôt
la nécessité d’agrandir les locaux ou de
revoir l’organisation, tantôt de faire face à
des pathologies comme des toitures qui
souffrent, des groupes de refroidissement
à mettre à niveau. L’erreur, c’est souvent
d’aborder la question à travers un élément
problématique du bâtiment : les vitrages, le
chauffage, l’isolation, et de se focaliser sur
des investissements symboliques comme
la dernière chaudière mise sur le marché
ou les triples vitrages dernier cri... et finalement de s’en tenir là pour se retrouver à la
case départ quelques années plus tard”.
Le nouveau siège rénové de Bageci bénéficiera à la fois de la certification ‘passive’ et
de la cote britannique ‘BREEAM excellent’
qui intègre outre l’énergie, de nombreux
autres éléments d’excellence au niveau
de l’environnement, du management, de
la santé, de la mobilité, de l’aménagement
du territoire, etc.
Jean Cech
thema
Entre logique de performance
et logique de responsabilité
Fin de l’an passé, cette PME de Manhay recevait le Prix de l’empreinte écologique 2010.
Une façon de rappeler que la maîtrise énergétique des bâtiments ne se limite pas à des
normes et à un alignement de chiffres, mais reflète avant tout un état d’esprit.
Par contre, des bâtiments passifs, HMS
en conçoit depuis peu et en produit
désormais les éléments en kits, dans
sa nouvelle unité de production. Il s’agit
de constructions en bois massif (certifié
PEFC) contrecollé. Jusqu’ici l’entreprise faisait venir ses panneaux d’Allemagne (agrément technique européen
ETA-08/0242). Mais si elle a investi près
de 2,8 millions d’euros – un prix fort pour
une surface de production de 2200 m² pour les produire sur place, ce n’est pas
seulement histoire de se passer d’un intermédiaire et de gagner sur le transport.
L’investissement s’inscrit dans le droit
fil de la philosophie affichée par l’entreprise depuis sa création, en 2002,
et résolument focalisée sur l’empreinte
écologique. Son cheval de bataille, la
construction écologique basse consommation en bois massif contrecollé pointé,
telle qu’elle se pratique notamment en
Autriche. Normal donc que cette logique
ait également inspiré la conception
du nouveau hall de production et pas
uniquement en termes de performances
énergétiques. Non seulement toute l’ossature et la structure du nouveau bâtiment sont entièrement en bois - ce qui
lui confère d’emblée de hautes qualités
thermiques et acoustiques – mais dans
la foulée, chaque fois que c’est possible,
l’entreprise a été attentive aux économies d’énergie et d’émissions de CO2
réalisables mais aussi plus globalement
à l’environnement. Ainsi, les déchets de
bois sont stockés et servent au chauffage
- par le sol - du bâtiment, via une chaudière basse température, les calories
perdues par le système d’air comprimé
sont récupérées dans l’air du local
compresseur pour assurer un appoint de
chauffage, les ouvertures sont conçues
pour limiter l’éclairage artificiel lui-même
assuré par des LEDs au niveau des
bureaux et de lampes basse consommation pour le hall lui-même, un système de
covoiturage ‘rentabilise’ les déplacements
du personnel, etc. Autant d’éléments qui
ne sont pas toujours pleinement pris en
compte par les normes techniques en
vigueur pour les entreprises, mais qui
rendent compte d’un souci permanent
de responsabilité vis-à-vis de l’environnement. Tout comme le système de recyclage des déchets de colle ou de traitement des eaux usées.
Jean Cech
Dans le cadre des Belgian Building
Awards qui ont été remis le 2 mars
2011, la Confédération Construction
a décerné le prix de l'Innovation à
la société HMS Bausysteme pour
son système de construction en bois
massif contrecollé pointé. Le jury
a apprécié ce concept qui s'inscrit
dans l'évolution verte du secteur de la
construction.
- Cahier général
L’usine que HMS Bausysteme vient
d’achever sur le parc d’activités de
Vaux-Chavanne (Manhay, province de
Luxembourg) ne peut revendiquer la
norme passive. Mais son K20 n’est déjà
pas banal pour un site de production
industrielle !
7
thema
L’école passive de Louvain-La-Neuve,
un premier bilan
En janvier 2010, les élèves de maternelle du collège du Biéreau ont emménagé dans les
classes de leur toute nouvelle école passive. Le projet de construction de cette école a été
baptisé METIS pour “Maîtrise Energétique et Technologique d’une Institution Scolaire”.
Ce projet a été réalisé dans un esprit de forte collaboration entre
l’architecte, Pierre Somers, les entreprises et les futurs occupants du bâtiment. L’école a été conçue selon le standard passif
afin de limiter la pollution et de réaliser de fortes économies sur
la facture énergétique. Mais ces économies sont-elles réelles et
le confort thermique est-il au rendez-vous ?
Une forte isolation de l’enveloppe
- Cahier général
Pour répondre à cette question, il faut d’abord examiner les
principes constructifs mis en application lors de la conception
du bâtiment.
Tout d’abord, l’isolation importante du bâtiment permet de
garder la chaleur à l’intérieur du bâtiment en hiver et de se
protéger des fortes chaleurs en été. Des flocons de cellulose (de
30 à 40 cm dans les murs et de 36 à 50 cm dans la toiture) ont
été insufflés dans des caissons recouverts d'un freine-vapeur
et de plaques de plâtre à l’intérieur et de panneaux de fibre de
bois à l’extérieur. En ce qui concerne les portes et fenêtres, les
châssis placés sont munis de triple vitrage.
Mais une bonne isolation implique de faire la chasse à tous les
ponts thermiques possibles afin d’éviter qu’une grande partie
de la chaleur du bâtiment ne s’échappe par une faiblesse dans
l’enveloppe extérieure. La conception de la structure du bâtiment en est un bon exemple. En effet, celle-ci est constituée de
poutres et de colonnes en acier emballées dans les caissons de
cellulose, évitant ainsi tout risque de pont thermique.
forte inertie du bâtiment qui permet une évolution très douce
des températures.
Enfin, des stores motorisés et des “casquettes architecturales”
permettent de se protéger des rayons du soleil lors des périodes
plus chaudes.
Un réseau d’air qui porte le chauffage et
génère le rafraîchissement
En ce qui concerne la ventilation des classes, elle est assurée
par un système double flux représenté à la figure 1. L’air neuf
puisé à l’extérieur passe tout d’abord par un puits canadien :
l’air, en passant dans le sol à deux mètres de profondeur, se
réchauffe en hiver et se refroidit en été. Il passe ensuite dans
un échangeur récupérateur de la chaleur de l’air sortant. L’air
est alors pulsé dans les classes au moyen de ventilateurs.
En cas de besoin, l’air est chauffé à 30°C par une batterie de
chauffe terminale placée à l’entrée de la classe. Une sonde de
présence actionne l’ouverture d’un clapet à l’arrivée des élèves.
Une sonde de température dans chaque classe régule la température. L’extraction se fait par les couloirs et l’air repasse dans
l’échangeur avant d’être expulsé en toiture.
Une excellente étanchéité à l’air des parois extérieures (résultat
du Blower Door Test : n50 = 0,45) permet de contrôler totalement les flux d’air entrants et sortants du bâtiment.
La structure intérieure de l’école est composée de dalles de
béton armé et de murs maçonnés en blocs de béton. Ce choix
apporte au bâtiment une très bonne acoustique et surtout une
8
Figure 1 :Schéma du système
de ventilation et de chauffage
thema
Pendant les nuits d’été, l’air frais extérieur est pulsé dans les
classes, en court-circuitant alors l’échangeur !
Voilà pour les principes. Mais cela fonctionne-t-il en réalité ?
Première analyse du fonctionnement
Pour le savoir, examinons le résultat des mesures effectuées
dans l’école. Sur le graphe de la figure 2 sont représentées quatre
courbes prises sur une durée de quatre jours. La courbe noire
représente la température extérieure de l’air prise à l’entrée du
puits canadien. La courbe verte représente la température de l’air
prise à la sortie. L’air est donc réchauffé de 5 et 10°C par son
passage dans le puits canadien. Les courbes mauve et jaune
représentent respectivement l’évolution des températures de
pulsion et d’extraction du système par le couloir. L’air pulsé est ici
fortement réchauffé par l’air extrait du bâtiment, entre 8 et 12°C,
ce qui prouve la grande efficacité de l’échangeur de chaleur.
Figure 2 : Fonctionnement en hiver du puit canadien et de l’échangeur de chaleur
20
15
10
5
Cette installation de ventilation et de chauffage fonctionne donc très
bien en hiver mais qu’en est-il de son fonctionnement en été ?
Sur le graphe de la figure 5 sont représentées quatre courbes
prises sur une durée de quatre jours de canicule. La courbe noire
représente la température extérieure. La courbe verte représente
la température de l’air prise à la sortie du puits canadien. L’air est
donc rafraîchi durant la journée et légèrement réchauffé durant
la nuit. On peut se demander s’il ne serait pas intéressant de
prendre l’air directement à l’extérieur pour refroidir le bâtiment
la nuit sans passer par le puits canadien mais une telle stratégie
empêcherait aussi le refroidissement de ce puits durant la nuit.
Les courbes bleue et jaune représentent respectivement l’évolution des températures de pulsion et d’extraction dans une autre
classe au fond du couloir. On constate que l’air entrant dans
la classe est nettement plus chaud que l’air qui sort du puits
canadien. Cela est dû à la chaleur apportée par le ventilateur de
pulsion et l’impact de la chaleur du couloir autour de la conduite
d’amenée de l’air… La courbe jaune ne montre qu’un léger
refroidissement du bâtiment durant la nuit. Mais malgré tout, par
une température extérieure de 35°C, la température intérieure ne
dépasse pas 27°C, ce qui montre la bonne inertie du bâtiment.
0
-5
-10
T° extérieure
T° sortie puits
T° couloir
T° air pulsé
Les courbes de la figure 3 représentent l’évolution de la température dans une classe orientée au nord sur une durée d’une
semaine en hiver. La courbe noire représente les températures
extérieures. La courbe rouge, représentant la température de
pulsion d’air dans la classe, montre que des pulsions ponctuelles
d’air à une température entre 30°C et 35°C suffisent à réchauffer
l’air de la classe dont la température d’extraction est représentée
par la courbe jaune.
Figure 3 : Fonctionnement en hiver de la ventilation de la classe nord
Ce refroidissement mécanique de nuit consomme de l’électricité. Peut-être un refroidissement naturel direct par ouverture
de fenêtres dans les classes combiné à l’action d’un extracteur
mécanique ou à un effet cheminée naturel au dessus du couloir
aurait-il été plus efficace et moins énergivore ?
Figure 5 : Fonctionnement en été du puits canadien et de l’échangeur de chaleur
35
30
25
20
40
15
35
30
10
25
15
T° extérieure
extraction clase N 709
pulsion classe N 676
extérieur puits canadiens 189
10
5
T° air pulsé SO
T° air
extrait SO
Quel bilan des consommations ?
0
-5
T° sortie puits canadien
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
Les courbes de la figure 4 donnent l’évolution de la température
dans une classe orientée au sud durant la même semaine hivernale. La courbe rouge, représentant la température de pulsion
d’air dans la classe, montre que la chaleur fournie par les enfants
et le soleil suffit à chauffer cette classe, la température de pulsion
étant, aux heures d’occupation du local, plus fraîche que celle
d’extraction, représentée par la courbe jaune.
Figure 4 : Fonctionnement en hiver de la ventilation de la classe sud
25
20
15
extraction clase S 576
pulsion classe S 843
extérieur puits canadiens 189
10
5
La consommation en gaz mesurée y est très faible : 3000 m³ en
un an pour 1600 m² chauffés, soit l’équivalent de la consommation d’une maison d’habitation traditionnelle… pour un volume
10 fois plus grand ! Par contre, la consommation de 40.000 kWh
électriques pourrait être améliorée car elle reste encore dans la
moyenne de consommation des écoles traditionnelles. Des optimisations sont en cours…
Il serait dommage de conclure sans mentionner l’avis unanime
des enseignants : la vie dans cette nouvelle école passive est
vraiment très agréable ! La grande qualité d’air intérieur, le
confort thermique des parois chaudes et le confort acoustique y
sont très appréciés.
- Cahier général
20
Guillaume Abeloos,
dans le cadre de son travail de fin d’études
comme ingénieur civil des constructions à l’UCL
0
-5
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
9
ÉNERGIES RENOUVELABLES
Le Bois-Energie :
“maître achat” pour réduire les coûts énergétiques
au Domaine de Beauplateau
- Cahier technique
L’ASBL Domaine de Beauplateau est située au cœur de l’Ardenne sur la commune de Sainte-Ode.
Elle s’occupe de jeunes en difficultés dans le cadre de l’aide à la jeunesse.
Si l’humain est au centre de leurs préoccupations, il n’en reste pas moins que les gestionnaires
doivent aussi se préoccuper de la gestion financière et technique du site afin de lui assurer sa
pérennité. Le chauffage, qui représente 50% des dépenses énergétiques, n’est pas négligeable. Il
fait partie des postes qui doivent sans cesse être surveillés, gérés et surtout provisionnés… C’est
dans ce contexte que la gestion énergétique, le recours aux mesures URE et aux sources renouvelables d’énergie (SRE), dont le bois, sont passés d’une priorité… à une réalité !
Lorsqu’il contacte le Facilitateur bois-énergie en octobre 2008, le
gestionnaire technique et conseiller en énergie de l'ASBL, Daniel
Vincent, avait déjà dressé le cadastre énergétique du site grâce
à une série de mesures et de relevés systématiques. À l’époque,
suite au diagnostic du conseiller en énergie, la direction du groupe
Beauplateau, dont fait partie l’ASBL, avait déjà pris des options sur
des mesures URE à mettre en œuvre pour réduire les consommations énergétiques du site - isolation extérieure de certains
bâtiments, remplacement des châssis simples vitrages par des
doubles vitrages performants – ainsi que sur le recours aux SRE
avec notamment le placement de panneaux solaires thermiques
pour la production d’eau chaude sanitaire (ECS) pour les bâtiments
de résidence des jeunes. Par ailleurs, l’évaluation du parc des
11 chaufferies du site montrait que nombre d’entre elles étaient
vétustes et parfois peu performantes. L’âge du matériel (datant de
1983 à 1994) y était pour quelque chose mais une gestion non
optimale des circuits de chauffage contribuait aussi au manque
de performance de l’ensemble. L’idée de renouveler ces chaufferies ou, plus astucieusement, de faire un réseau de chaleur au
départ d’une chaufferie centralisée - notamment pour sa facilité de
gestion - est donc venue assez naturellement à l’esprit des gestionnaires. Mais fallait-il repartir pour 20 ou 30 ans avec du mazout…
ou d’autres solutions plus durables et écologiques étaient-elles
envisageables ? Et pourquoi pas le bois-énergie ? Il fallait réfléchir
mais aussi aller vite car la Wallonie proposait des aides “UREBA
exceptionnelles” qui concernaient précisément ce type de porteur
de projet.
La visite du site avec le Facilitateur bois-énergie a rapidement
permis de se rendre compte qu’avec quelques astuces et petites
10
10
modifications d’un hangar, il serait tout à fait possible d’intégrer
une chaufferie centralisée et un silo de stockage des plaquettes de
bois parfaitement fonctionnels et ergonomiques. Pour des raisons
budgétaires, le projet a été limité, dès le départ, à un réseau ne
regroupant, dans un premier temps, que 5 des 11 chaufferies.
L’étude de pertinence du Facilitateur, réalisée gratuitement dans
le cadre du Plan Bois-Energie et Développement Rural (PBE&DR),
a rapidement permis de montrer la faisabilité technique et économique du projet.
A peine un mois plus tard, on était passé de l’idée au dépôt d’un
dossier en bonne et due forme auprès de la cellule technique
UREBA de l’Université de Mons. Peu de temps après, le dossier
était accepté et financé… L’adjudication (marchés publics) a eu lieu
en novembre 2009 et la chaufferie et le réseau de chaleur ont été
mis en service en novembre 2010 !
Un peu de technique...
La chaufferie centralisée
La chaufferie centralisée est composée d’une chaudière automatique à plaquettes de bois d'une puissance de 240 kW (adaptable
électroniquement à 300 kW) et d’une chaudière backup au mazout
de 256 kW. Quatre ballons accumulateurs de 1500 litres chacun
complètent le dispositif en chaufferie centralisée. Le principe
général de fonctionnement et de régulation donne la priorité au
bois par rapport au mazout. Le mazout devrait venir en appoint du
bois lors des pics hivernaux et assurer les faibles besoins estivaux.
Depuis la mise en service et malgré quelques mois assez froids cet
ÉNERGIES RENOUVELABLES
La chaufferie centralisée, les ballons accumulateurs et l’amenée du combustible à la chaudière. La chaudière backup au mazout. Les illustrations montrent que toute l’installation doit encore être calorifugée.
La réduction de la puissance totale nécessaire s'explique notamment par une réduction des besoins de chauffage grâce à l’amélioration de l’enveloppe de certains bâtiments et par l'installation
d'une chaudière centralisée. En effet, en profitant du foisonnement
de la demande (non concomitance des pics d’appels de puissance) due aux usagers de profils différents (bureau, logement…)
raccordés au réseau et en installant des ballons de stockage thermique qui réduisent les pointes de puissance, il est possible d'éviter
un surdimensionnement fondé sur l'appel de puissance maximal,
qui n'est généralement nécessaire que pendant quelques heures
dans l'année. Le principe bi-énergie et le backup (mazout ou autre
combustible, dont le bois !) contribue aussi à réduire la puissance
de la chaudière maîtresse, à réduire le coût et à améliorer le fonctionnement global de l’installation.
Le silo
Comme la chaufferie, le silo a été aménagé - par de “simples” cloisonnements en blocs de béton - dans un espace récupéré dans
un grand atelier. Cet endroit bénéficiait d’une situation privilégiée
en contrebas d’une voie d’accès pour venir livrer - par gravité
- les plaquettes de bois. Le maître d’ouvrage a donc juste eu à
créer deux locaux (silo et chaufferie), à aménager une petite voie
d’accès au silo, et à modifier la toiture de l’atelier en y intégrant
une trappe coulissante pour permettre le déversement aisé des
Le silo avec trappe coulissante intégrée au toit.
plaquettes dans le silo, comme cela avait été suggéré et dessiné
lors de l’étude de pertinence !
Le silo de stockage d’environ 65 m³ utiles est équipé d’un dessileur
rotatif à bras articulé. Il autorise une autonomie d’environ 10 à 12
jours en période de pointe, la consommation annuelle en bois étant
estimée à environ 6 à 700 m³ apparents. Il peut être alimenté par
camion porte conteneur. Dans un même souci de rationalité mais
aussi afin de permettre des retombées économiques locales, c’est
un fournisseur local, situé à moins de 25 km de Beauplateau, qui
livre les plaquettes forestières sèches (environ 25 % d’humidité) à
la plus grande satisfaction des gestionnaires.
Le réseau de chaleur et les sous-stations
Le réseau de chaleur a 350 m de longueur et comprend 4 branches indépendantes (de 20 à 150 m de long) qui alimentent autant
de sous-stations. La cinquième sous-station qui alimente le bâtiment où se situe la chaufferie est directement raccordée à la chaufferie centralisée. Le réseau a été réalisé en tuyaux “souples” préisolés de type PE Xa. Les tranchées et la pose n’ont nécessité que
2 jours de travail (hors sous-stations) !
Les sous-stations comprennent chacune un échangeur thermique
qui sépare le réseau primaire du secondaire (utilisateurs finaux).
Outre la fonction d’échange, c’est aussi une sécurité qui protège
le réseau primaire d’actes inconsidérés au niveau des utilisateurs.
Chaque sous-station est par ailleurs équipée d’un ou de plusieurs
ballons accumulateurs additionnels de 800 litres chacun. Ce choix
de conception permet d’une part de stocker de l’énergie sur le lieu
final d’utilisation pour assurer un confort et une réactivité accrue
du réseau et, d’autre part, il permet, pendant une bonne partie
de la journée, de couper complètement les pompes de circulation
du réseau primaire, ce qui réduit les consommations énergétiques
Le dessileur rotatif et la vis de transfert des plaquettes.
Opération de remplissage.
- Cahier technique
hiver, la chaudière au mazout n’a pas encore fonctionné alors que
la chaudière au bois a très majoritairement fonctionné à entre 60
et 100 % de sa puissance nominale. Normalement, le bois devrait
couvrir de l’ordre de 90 à 95 %, voire plus, des besoins thermiques du site. Les 5 chaufferies mazout substituées avaient pourtant une puissance installée totale de 696 kW pour une consommation annuelle moyenne (après amélioration de l’enveloppe) de
500.000 kWh !
11
ÉNERGIES RENOUVELABLES
Sous-station
avec ballon accumulateur (800 litres)
Échangeur thermique (60 kW)
(électricité et calories) globales du réseau. Les ballons “mixtes”
sont équipés d’une résistance électrique et sont aussi raccordés
aux panneaux solaires thermiques si bien que, quand la chaufferie
centrale est à l'arrêt, la production d'ECS reste possible indépendamment sur chaque site d’utilisation.
Des compteurs intégrateurs ont aussi été installés chez tous les
utilisateurs finaux et en chaufferie centralisée pour vérifier et comptabiliser les consommations de façon individuelle. Des compteurs
Collecteur et compteurs divers
intégrateurs ont aussi été installés chez tous les utilisateurs finaux
et en chaufferie centralisée pour vérifier et comptabiliser les
consommations de façon individuelle.
Enfin, il faut aussi noter que les 11 circuits hydrauliques du réseau
ont tous été équipés de circulateurs électroniques à débit variable
régulés par la chaudière au bois et asservis à des sondes d’ambiance intérieure et extérieure.
Quelques chiffres :
Investissement total Efficience énergétique à Beauplateau
314.000 a
Investissements URE et panneaux solaires
75.254 a
Bois-Energie : Investissement total
238.746 a
Bois-Energie : Génie civil chaufferie, silo et toiture
226.746 a
Financement RW (UREBA Exceptionnel) pour Efficience énergétique à Beauplateau
250.000 a
Financement fonds propres ASBL
64.000 a
Bois-Energie : Cash flow annuel pour le bois-énergie
22.600 a
Bois-Energie : Temps de retour simple sur investissement
- Cahier technique
12.000 a
Bois-Energie : Chaudière-bois, réseau de chaleur et sous-stations
2,2 ans
NB : Ce bilan économique succinct ne tient pas compte des dépenses qui auraient été nécessaires pour le remplacement des 5 anciennes
chaudières au mazout, ce qui améliorerait encore le bilan de ce beau projet.
En substituant environ 50.000 litres de mazout par an, ce projet
évite le rejet de 135 tonnes de CO2 et de 260 kg de SO2 chaque
année.
Dans un avenir proche, d’autres bâtiments du site pourraient
être raccordés (environ 150.000 kWh supplémentaires par an) au
réseau sans rien devoir modifier. Des départs sont en attente et la
chaudière, combinée aux ballons, peut voir sa puissance adaptée
pour répondre à ces nouveaux besoins.
Les premiers constats, plus que positifs, devraient en tout cas
pousser les gestionnaires à généraliser le réseau de chaleur au
bois-énergie à l’ensemble du site… Exemple à suivre !
Francis FLAHAUX
Facilitateur bois-énergie – Secteur public
Coordonnateur PBE&DR
12
ÉNERGIES RENOUVELABLES
Etat des lieux de la
biométhanisation en Wallonie
La biométhanisation d’effluents d’élevage, de déchets de l’industrie agroalimentaire, de plantes
énergétiques et de résidus de culture présente de nombreux avantages en termes à la fois agronomiques, environnementaux, économiques et énergétiques.
Il est toutefois opportun de rappeler les facteurs limitants à la mise
en œuvre de certains projets et dont il y a lieu de tenir compte,
à savoir :
• une valorisation optimale de la chaleur toute l’année et 24h/24h
est indispensable pour assurer la rentabilité des projets ;
à cet effet, des solutions existent aujourd’hui pour valoriser
la chaleur produite en été ou les week-ends voire la nuit.
Celles-ci visent le séchage du digestat lui-même, de céréales,
de luzernes, de sciures, de maïs grains ou de plaquettes de
bois, lequel donne droit à l’obtention de certificats verts sur la
chaleur produite conjointement à la production d’électricité et
valorisée en bon père de famille ;
• l’utilisation directe du biogaz en chaudière ne donne actuellement pas droit à l’octroi de certificats verts, ce qui rend la filière
de la biométhanisation difficilement rentable dans ce cas. On
évitera dès lors d’orienter directement le biogaz en chaudière ;
• sur le plan technique, l’injection de biogaz dans le réseau
nécessite un traitement préalable car le biogaz ne contient
que 55 à 70 % de méthane, présente des teneurs gênantes
en soufre et en CO2 et est produit à une pression trop faible
pour pouvoir être injecté directement sur le réseau. Sur le plan
économique, grâce notamment à l’octroi de labels de garantie
d’origine, l’injection du biogaz dans le réseau est une filière qui
pourrait se développer. Le label de garantie d’origine assure
en effet une traçabilité des gaz issus de renouvelables et une
valorisation de ces gaz pour une production d’électricité verte
localisée sur un autre site ;
• les unités de petite puissance (inférieure à 150 kWél installés)
sont actuellement rarement rentables. La taille minimale de
rentabilité, bien que variable, est, dans les conditions actuelles,
de l’ordre de ± 300 à 350 kWél installés ;
• pour les grosses puissances, supérieures à 1,5 voire 2 MWél
installés, des difficultés d’approvisionnement en matière
méthanogène fermentescible se présentent fréquemment.
Il s’avère dès lors opportun de s’assurer dès le départ un
approvisionnement pérenne en matières biométhanisables de
qualité.
Ceci dit, dans des conditions optimales d’approvisionnement et
de valorisation de chaleur, la filière apparaît comme rentable et
pleinement intégrée dans la notion de développement durable.
Afin d’établir au mieux un projet de biométhanisation, les informations suivantes s’avèrent utiles :
Etude d’incidences ou pas ?
A ce jour, c’est essentiellement sur base des rubriques 90.23.15.01
et 90.23.15.02 d'une annexe de l’arrêté du Gouvernement wallon
du 4 juillet 2002 arrêtant la liste des projets soumis à étude d’incidences et des installations et activités classées qu’est définie la
nécessité de réaliser ou non une étude d’incidences.
Si une installation de biométhanisation permet de traiter quotidiennement plus de 100 tonnes de sous-produits animaux dont
les effluents d’élevage ou plus de 500 tonnes de déchets autres
que des sous-produits animaux et notamment les déchets d’origine végétale et les boues de station d’épuration, celle-ci est
considérée de classe 1 et est soumise à la réalisation d’une étude
d’incidences.
Durée de décision sur l’octroi ou non d’un permis
unique
En classe 2, après introduction du dossier de demande de permis,
la durée de la procédure est de 90 à 120 jours.
En classe 1, outre la période nécessaire à la réalisation de l’étude
d’incidences proprement dite qui varie entre 3 à 6 mois, la procédure de décision sur la demande de permis est de l’ordre de 130
à 160 jours.
- Cahier technique
L’intérêt pour la filière biométhanisation est sans cesse croissant
tant au niveau du monde agricole que du secteur industriel. En
outre, les projets présentés s’avèrent de plus en plus intéressants
et soucieux des aspects agricoles et environnementaux.
Le cautionnement
Afin de permettre la remise en état d’un site de biométhanisation en
cas de cessation d’activité ou de faillite, l’Office Wallon des Déchets
fixe pour toute nouvelle installation un cautionnement établi sur les
quantités de déchets ou de matières stockées sur le site.
13
ÉNERGIES RENOUVELABLES
Pour information, le montant est calculé comme suit :
• 10 € par m3 de capacité de stockage pour les déchets en
attente de biométhanisation ; il est à signaler que les cultures et
les lisiers de l’exploitation n’entrent pas dans ce calcul ;
• 10 € par m3 de capacité de la préfosse et de la cuve de biométhanisation ;
• 1,5 € par m3 de stockage final de digestats liquides ou solides.
Les aides
Les aides à l’investissement dites “UDE” (pour utilisation durable
de l’énergie), octroyées aux PME et aux agriculteurs disposant
d’un registre de commerce, sont respectivement de 22,5 % pour
les puissances supérieures à 1 MWél installé, 27,5 % pour les puissances comprises entre 100 kWél et et 1 MWél et de 32,5 % pour
les puissances installées inférieures à 100 kWél.
Une aide supplémentaire Feader de 6,75 % à 9,75 % peut également être octroyée en sus et ce, moyennant certaines conditions,
à savoir présenter un statut de micro entreprise et créer un emploi
à temps plein supplémentaire.
Aux aides à l’investissement, il y a lieu d’ajouter la déduction fiscale
sur l’investissement de 13,5 % et la suppression du précompte
immobilier sur les investissements éligibles et ce, pendant 3 à
5 ans selon le type de société.
Il est en outre conseillé de contacter durant l’établissement du
projet, le Facilitateur en biométhanisation. Celui-ci apportera
gratuitement, en toute confidentialité et en toute indépendance,
un appui technique, agronomique, économique, administratif et
juridique avisé.
Ph. Hermand, Ir
D. Robinet, Ing
Bureau d’études IRCO Facilitateur Biométhanisation
- Cahier technique
Le développement
éolien en 2010
Wallonie
Europe
Au 31 décembre, la Wallonie comptait 204 éoliennes en fonctionnement réparties dans plus de trente parcs (voir carte ci-dessous),
soit 56 éoliennes en plus que fin 2009.
Les statistiques annuelles d’EWEA confirment le sain développement de la filière européenne avec un taux de croissance annuel de
11 %. Fin 2010, la puissance installée cumulée au sein de l’Union
européenne se situait autour des 84 GW, soit 9,3 GW de plus que
l’année dernière.
La puissance installée est ainsi passée de 279 MW à 442 MW,
soit une progression de 58,6 % par rapport à 2009 (la progression
2008-2009 était de 54,9 %).
La puissance moyenne installée, elle aussi, a augmenté en
2010, puisqu’elle avoisinne actuellement les 2,9 MW par turbine
(2,25 MW par turbine en fin 2009). Ce chiffre reste néanmoins à
relativiser car les 11 éoliennes de 6 MW installées à Estinnes ne
sont pas représentatives du type d’éolienne généralement installé
en Wallonie (situé autour des 2,3 à 2,5 MW).
Source : Facilitateur Eolien de la Wallonie
www.eolien.be
Belgique
Au 31 décembre, la puissance installée éolienne belge était de
886 MW répartis sur la Wallonie (442 MW), la Flandre (249 MW)
et le territoire maritime fédéral (195 MW). En 2010, bien que la
Flandre ait fortement ralenti le développement éolien, il est attendu
un nouvel essor en Flandre, par l’ouverture des zones agricoles à
l’installation de parcs éoliens.
Source : APERe + ODE Vlaanderen.
Alors que les installations éoliennes off-shore ont augmenté de
51 %, passant de 582 MW en 2009 à 883 MW en 2010, les
nouvelles installations (8,4 GW) ont été en baisse de 13,9 % par
rapport à 2009 (9,7 GW).
Source : Wind in power – EWEA
Monde
C’est en 2010 que la Chine a détrôné les États-Unis de leur place
de leader, avec 42 GW en fonction dont 16,5 installés en 2010,
ce qui représente 46 % de croissance annuelle ! Les Etats-Unis
se retrouvent deuxièmes avec 40 GW (+ 14 % en 2010, soit
5 GW). L’Allemagne se classe au troisième rang avec 27 GW
installés (+ 4,2 %).
Globalement, la puissance totale installée dans le monde se chiffre
à 194 GW, dont près de la moitié est installée en Europe, un quart
en Amérique du Nord et un quart en Asie (principalement en Chine,
Inde et Japon).
Source : Global Wind Energy Council
Suivez l’actualité du développement éolien en Wallonie et dans le monde dans la revue Renouvelle : www.renouvelle.org
14
14
COGÉNÉRATION
Produire vapeur, eau chaude et électricité avec la même machine :
c’est possible grâce à la cogénération !
La cogénération est une technologie efficace de production simultanée de chaleur et d’électricité.
Par une meilleure valorisation de l’énergie contenue dans le combustible, elle contribue à réduire
les émissions de dioxyde de carbone. L’entreprise Dumoulin a franchi le pas et profite, sur son
site d’Andenne, des énergies produites par cogénération depuis fin 2009. Elle voit ainsi sa facture
énergétique globale diminuer et participe activement aux objectifs environnementaux et d’efficacité
énergétique de la Wallonie !
Le Groupe Dumoulin est actif dans la production d’aliments pour
bovins, porcs, chevaux, volailles, ovins et lapins. L’environnement
et la santé aussi bien humaine qu’animale sont au cœur des priorités de la société. Soucieuse d’une agriculture durable, celle-ci
a adopté une démarche proactive visant à réduire son impact
environnemental et ses consommations d’énergie, notamment en
participant à l’accord de branche signé entre le Gouvernement
wallon et leur fédération, FEVIA Wallonie. Diverses améliorations
ont ainsi été apportées à différents niveaux : utilisation accrue du
transport par voie d’eau (60 % des matières premières arrivent
par bateau), système de décantation des eaux usées performant,
intégration d’équipements à brûleur modulant, valorisation de
sous-produits des biocarburants…
C’est dans ce contexte qu’en 2009, Dumoulin investit dans une
unité de cogénération pour son site de production d’Andenne.
Un moteur au gaz naturel pour produire simultanément chaleur et électricité
Conscient de ses importantes consommations de chaleur et
d’électricité 24h/24 durant cinq jours par semaine, Dumoulin
se tourne vers le bureau d’engineering Coretec pour réaliser le
dimensionnement et l’intégration d’un cogénérateur alimenté au
gaz naturel.
Divers séchoirs sont utiles à la fabrication des aliments produits
à Andenne et nécessitent d’importants apports thermiques pour
porter l’air soufflé à des températures supérieures à 100°C. Le site
ne dispose initialement que d’un circuit de distribution de vapeur
produite par une importante chaudière capable de produire 5 tonnes de vapeur par heure. Cette chaudière vapeur étant déjà fortement sollicitée, Coretec propose d’installer un moteur d’1,1 MWél
sur lequel différents échangeurs permettront la récupération de
chaleur sous forme de vapeur et d’eau chaude. La vapeur est
donc produite en valorisant l’énergie thermique des gaz d’échappement qui sortent du moteur à une température voisine des
400°C. Celle-ci sera injectée dans le circuit de distribution existant. Quant à l’eau chaude, elle est produite via des échangeurs
au niveau de l’intercooler, du circuit d’eau de refroidissement du
bloc moteur et par valorisation de l’énergie thermique résiduelle
des gaz d’échappement.
Faire preuve d’ingéniosité pour surmonter les
difficultés
Diverses difficultés ont été surmontées par le bureau d’engineering pour intégrer le cogénérateur de manière efficace : l’absence
apparente de besoins d’eau chaude, la variabilité de la consommation thermique, l’environnement particulier, l’impact sur la
consommation électrique.
Le site n’avait a priori pas de besoins d’eau chaude. Toutefois, les
séchoirs nécessitant de l’air très chaud, l’idée avancée est d’utiliser l’eau chaude produite par cogénération pour alimenter des
batteries dans lesquelles elle cèdera ses calories pour préchauffer
l’air utilisé par lesdits séchoirs.
Pour faire face à la variabilité de la consommation d’eau chaude,
il est habituel de placer une cuve de stockage. La taille de celle-ci
a été définie de manière à ce que le volume d’eau puisse stocker
l’énergie thermique nécessaire au fonctionnement du cogénérateur durant une heure et trente minutes. Dans le cas présent,
pour un régime de températures départ-retour proche des 90°C
- 40°C, cela représente une cuve d’environ 25 m3.
Afin de garantir un apport d’air adapté au bon fonctionnement du
moteur dans une atmosphère de production alimentaire, des filtres à air ont été placés. Une des difficultés réside dans le fait qu’il
faut trouver une bonne adéquation entre le maillage de ces filtres
et la qualité de l’air nécessaire à la combustion, tout en évitant
d’obstruer les filtres trop rapidement.
Installer une cogénération permet de réduire sa consommation
d’électricité et peut, par conséquent, engendrer une variation de
la puissance active (et réactive) appelée sur le réseau électrique
par les équipements du site. Cela se traduit souvent pour le site
par une détérioration du cosinus phi (qui s’éloigne de 1). Pour
pallier cet éventuel problème, il s’avère généralement judicieux de
placer des équipements complémentaires (batteries de condensateurs) destinés à maintenir le cosinus phi à une valeur proche
de l’unité. C’est ce qu’a préconisé et mis en œuvre Coretec pour
le site d’Andenne.
Un investissement rapidement rentabilisé
Une cogénération est un investissement supplémentaire qui ne
remplace généralement pas une chaudière et qui demande plus de
suivi pour un bon fonctionnement. Toutefois, la dépense consentie peut souvent être rentabilisée assez rapidement à condition
d’avoir correctement dimensionné le cogénérateur de manière à
ce qu’il fonctionne à un régime constant un maximum d’heures
par an et que l’énergie thermique puisse être entièrement valorisée. Maximiser la part de l’électricité produite autoconsommée
participe aussi fortement à assurer un temps de retour sur investissement attractif. Chez Dumoulin, l’électricité et la chaleur produites par cogénération sont entièrement valorisées sur le site,
ce qui, combiné à la revente des certificats verts octroyés par la
CWaPE, leur a permis d’obtenir un temps de retour simple inférieur à 4 ans.
- Cahier technique
Une démarche environnementale globale
Dimitri Eggermont
Service du Facilitateur en Cogénération pour la Wallonie
[email protected]
15
AGENDA
évènements
évènements
Mars 2011
•Appel à projets Energie Intelligente
Europe EIE 2011
• Etudes Energétiques en Entreprise : des quicksscans aux analyses de cycle de vie
Le jeudi 31 mars 2011 à Namur
Comment intégrer la démarche environnementale dans votre
PME ?
Vous souhaitez connaître les pistes d’améliorations énergétiques applicables dans votre entreprise ? Pour cela, la
réalisation d’une étude énergétique est le point de départ
idéal, l’outil d’aujourd’hui.
Comment, en tant qu’industriel, faire le choix du bon
outil selon l’objectif poursuivi ? Quels sont les avantages
et inconvénients des différents types d’études ? Qui va
réaliser l’étude ? Quel en sera le coût ? Quelle sera l’implication de l’entreprise ? Autant de questions qui seront
abordées au cours du séminaire.
Plus d'informations sur www.icedd.be
• Bois et Habitat 2011
Du 25 au 28 mars 2011 à NamurExpo
www.bois-habitat.be
Avril 2011
• Présentation du plan d'action d'efficacité énergétique
Le jeudi 28 avril 2011 à Namur
formations
- Cahier général
• Devenir certificateur de bâtiments résidentiels
existants, responsable PEB...
L'offre de formation relative à ces nouveaux rôles est
présentée sur energie.wallonie.be dans la rubrique
Professionnels > Formations, agréments, certifications.
Consciente des enjeux économiques, sociaux et environnementaux liés à la production et à la consommation
d’énergie, l’Union européenne consacre dans le cadre du
programme Énergie intelligente – Europe (EIE) 2007-2013
un budget de 67 millions d’euros en 2011 pour soutenir
les idées créatives contribuant à atteindre ses objectifs en
matière :
- d’efficacité énergétique
- d’énergies renouvelables
- d’énergie dans les transports
L’objectif est de favoriser les retombées technologiques
et le transfert de bonnes pratiques entre pays afin d’améliorer la compétitivité et l’innovation européennes.
Toutes les organisations privées ou publiques établies sur
le territoire de l’UE peuvent s’associer à d’autres organisations dans d’autres Etats membres pour répondre à l’appel
à propositions et bénéficier du financement européen de
leur projet à hauteur de 75 % (les 25 % restants pouvant
être sollicités auprès des Etats membres).
La date limite pour le dépôt des projets est fixée au 12 mai
2011 à 17 heures.
• Une journée d’analyse des dossiers, d’échange d’expériences et de conseils sur mesure est organisée par le
Service public de Wallonie le 18 mars 2011 à Jambes.
Infos auprès de [email protected]
BRève
•QUEST : un nouveau label pour promouvoir
l’énergie verte
QUEST vient de délivrer ses premiers labels de qualité à
des entreprises d’installation de systèmes photovoltaïques
et à des pompes à chaleur. Une nouvelle référence nationale pour faciliter la diffusion et le placement d’installations performantes et de qualité. Objectif : répondre aux
besoins des consommateurs et aux objectifs régionaux en
matière d’énergie renouvelable.
Informations sur www.q4q.be.
Votre commune, votre entreprise, votre organisation...
fait des efforts pour économiser l'énergie ?
Si vous souhaitez partager votre expérience avec les autres
lecteurs du REactif, n'hésitez pas à prendre contact avec :
Valérie Martin - 081/33.55.53
[email protected], en vue d'un reportage.
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