Vieillissement cardiaque Vieillissement artériel Vieillissement pulmonaire Vieillissement rénal Vieillissement digestif Vieillissement osseux Vieillissement articulaire Vieillissement musculaire Vieillissement cognitif Vieillissement sensoriel et de l'équilibre Vieillissement du tissu hématopoïétique L'ABSORPTION DIGESTIVE 1 - La vidange gastrique et le péristaltisme - Le temps moyen de demi-vidange gastrique est allongé : 123 min / versus 47 min chez l'adulte jeune. 2 - L'acidité gastrique et les sécrétions du pancréas exocrines - La sécrétion acide de l'estomac diminue avec l'âge et même une achlorhydrie s'observe chez 68 % des patients : âge > 65 ans [Bird et al. Gastric histology and its relation to anemia in the elderly. Gerontology 1977]. La modification du pH favorise le déséquilibre de la flore intestinale. - La sécrétion du pancréas exocrine diminue avec l'âge [Veillas]. L'ABSORPTION DIGESTIVE (suite) 3 - La surface digestive - La muqueuse digestive peut devenir atrophique. - La taille des villosités intestinales diminue avec l'âge, d'où diminution de la surface d'absorption qui a peu d'impact. 4 - La réduction des flux sanguins hépatiques et planchniques chez les patients très âgés : on peut observer une réduction des flux de 40 %. LA BIOTRANSFORMATION HEPATIQUE 1 - Modifications anatomiques du foie La masse cellulaire hépatique diminue avec l'âge : - à 50 ans : 2,5 % de la masse corporelle - à 90 ans : 1,6 % de la masse corporelle : le débit sanguin hépatique avec de l'effet premier passage. LA BIOTRANSFORMATION HEPATIQUE (suite) 2 - Les clairances hépatiques - Une franche diminution de l'élimination de la bromosulfone - phtaléine (BSP) : - 30 % à 65 ans ; - 43 % à 75 ans. - Une baisse du métabolisme oxydatif microsomal hépatique étudiée par la mesure des clairances de l'antipyrine : entre 20 et 92 ans : 18 % de l'antipyrine - Une stabilité relative des fonctions d'acétylation et de conjugaison (sulfo et glucuroconjugaison) - La synthèse protéique : on observe une modification de la structure de certaines protéines, ce qui peut expliquer une réduction de la liaison des protéines aux médicaments ; inconstant albumine - plasmatique ; gamma - globulines Vieillissement cardiaque Vieillissement artériel Vieillissement pulmonaire Vieillissement rénal Vieillissement digestif Vieillissement osseux Vieillissement articulaire Vieillissement musculaire Vieillissement cognitif Vieillissement sensoriel et de l'équilibre Vieillissement du tissu hématopoïétique LE VIEILLISSEMENT OSSEUX La perte osseuse due à l'âge est un processus physiologique d'une amplitude variable selon le sexe et le type d'os considéré. Le squelette est formé : 80 % os cortical os long 20 % os trabéculaire corps vertébraux antérieurs et métaphyses des os longs Le remodelage osseux est beaucoup plus rapide dans l'os trabéculaire (car contact avec la moelle) que dans l'os cortical. LA PERTE OSSEUSE TRABECULAIRE Chez l'homme : la perte est linéaire dès la 3ème décade : - sans plateau entre 20 et 40 ans - 40 % entre 20 et 80 ans Chez la femme : plateau entre 20 et 40 ans : - puis perte brutale au décours de la ménopause - 50 % entre 20 et 80 ans LA PERTE OSSEUSE CORTICALE L'augmentation de la porosité corticale est identique dans les 2 sexes. L'amincissement de la corticale par résorption endostéale est + marqué chez la femme : Perte corticale homme : 2 % par décade Perte corticale femme : 30 % entre 30 et 80 ans LES FACTEURS SUSCEPTIBLES D'INFLUENCER LE VIEILLISSEMENT OSSEUX La carence oestrogénique - Elle induit une augmentation plus importante de la résorption (explorée par le rapport calciurie sur créatiurie, à jeun et par l'hydroxyprolinurie) que de la formation osseuse (explorée par le taux des phosphatases alcalines et de l'ostéocalcine) - La ménopause crée un déséquilibre avec perte osseuse aussi bien corticale que trabéculaire. L'apport alimentaire moyen en calcium insuffisant (500 à 700 mg au lieu de 1000 mg de besoins). La carence en Vitamine D par absence d'exposition au soleil et faible alimentation en corps gras. Le discret hyperparathyroïdisme secondaire à la baisse de la calcémie avec l'âge. Le défaut d'activité physique et l'immobilisation durant l'adolescence (rôle sur le pic de masse osseuse). l'alcoolisme et la consommation de tabac. La carence en fluor. MESURE DE LA DIMINUTION DE LA MASSE OSSEUSE Densité minérale osseuse DMO T score à la DEXA - Densité normale - Ostéopénie - Ostéoporose (OP) - OP sévère > - 1 DS - 1 et - 2,5 DS - 2,5 DS < - 2,5 avec ATD de fracture T score = écart de la mesure observée par rapport à la DMO moyenne d'un groupe de sujets jeunes (20 - 30 ans) et de même sexe en situation de pic de masse osseuse LIEN ENTRE LA DENSITE MINERALE (DMO) ET LE RISQUE DE FRACTURE Vieillissement cardiaque Vieillissement artériel Vieillissement pulmonaire Vieillissement rénal Vieillissement digestif Vieillissement osseux Vieillissement articulaire Vieillissement musculaire Vieillissement cognitif Vieillissement sensoriel et de l'équilibre Vieillissement du tissu hématopoïétique MODIFICATIONS ANATOMIQUES DU CARTILAGE Le cartilage prend un aspect terne, moins humide, avec des zones plus ou moins altérées par un processus de fissuration, d'irrégularité. Il contient moins de cellules, mais plus de protéines, de protéoglycanes déficients en souffre et d'acide hyaluronique. Le collagène de la couche superficielle est le siège de microfractures de fibres collagéniques. Le cartilage du sujet âgé est moins hydraté et moins riche en chondrocytes. La substance fondamentale produite par les chondrocytes contient moins de protéoglycanes et d'acide hyaluronique. La résistance à la traction du cartilage articulaire diminue régulièrement après l'âge de 40 ans. Des contraintes mécaniques anormales sur une articulation vieillissante favorisent le développement de l'arthrose (surmenage des sportifs, arthrose professionnelle…). MODIFICATIONS FONCTIONNELLES BIOMECANIQUES L'amplitude articulaire diminue considérablement avec l'âge (- 30 à -50 % entre 20 et 60 ans). Les surfaces articulaires d'une jointure normale du sujet jeune sont blanc - bleuâtre, humides, très glissantes et lisses ; celles du sujet âgé, surtout au niveau des articulations portantes, sont ternes, moins humides, avec des zones plus ou moins altérées par un processus de fissuration, d'érosion et d'abrasion du cartilage. L'articulation fémoro-patellaire est rarement normale après 60 ans [Mitrovic 1987]. Les contraintes mécaniques anormales favorisent le vieillissement articulaire (arthrose professionnelle de surmenage, arthrose post-traumatique ou des sportifs). MODIFICATIONS BIOMECANIQUES L'appareil discoligamentaire du rachis perd son élasticité avec le vieillissement par l'appauvrissement liquidien du nucleus créant un pincement de l'espace discal et par la perte de l'élasticité des ligaments vertébraux. Cela provoque un enraidissement axial souvent plus important que l'enraidissement des articulations rhizoméliques (baisse de l'indice de Schobert). Au niveau des articulations distales, il se crée des atrophies musculotendineuses petites déformations articulaires. avec de Vieillissement cardiaque Vieillissement artériel Vieillissement pulmonaire Vieillissement rénal Vieillissement digestif Vieillissement osseux Vieillissement articulaire Vieillissement musculaire Vieillissement cognitif Vieillissement sensoriel et de l'équilibre Vieillissement du tissu hématopoïétique MODIFICATIONS ANATOMIQUES Une diminution de 30 à 45 % de la masse des muscles squelettiques est observée entre la 3ème et la 8ème décennie de la vie. Le tissu musculaire lui-même est associé à une infiltration adipeuse. Le nombre de fibres musculaires décroît avec l'âge. Il y a une réduction du nombre d'unités motrices fonctionnelles reflétant une perte de motoneurones alpha au niveau de la corne spinale antérieure (cause ou conséquence ?). Sur le plan qualitatif, les fibres de type II (à contraction rapide) sont plus affectées que les fibres de type I (à contraction lente). A l'examen, le tissu musculaire paraît avec le vieillissement constitué de façon uniforme de fibres voisines du type I. MODIFICATIONS METABOLIQUES Sur le plan histochimique, le contenu par fibre de glycogène, de créatinine phosphate et d'ATP, diminue. Sur le plan métabolique, il existe une réduction de la capillarisation, de l'activité de l'ATPase de la myosine, de l'incorporation cellulaire du glucose par les transporteurs membranaires du glucose. La chute de concentration de carnitine et la baisse du pH intracellulaire pourraient contribuer à l'altération des propriétés contractiles de la fibre musculaire au cours du vieillissement. L'activité des voies oxydatives est moins réduite que celle des voies glycolytiques [Péronnet 1980]. APTITUDE PHYSIQUE La dégradation de la fonction musculaire est l'un des facteurs directs de la perte d'autonomie qui survient chez les personnes âgées. C'est la perte de force qui limite des actes élémentaires lit - fauteuil. Il existe une relation inverse entre les chutes et la réduction de la force musculaire des fléchisseurs et extenseurs des genoux et de la cheville qui sont impliqués dans la fonction d'équilibration. La baisse des performances physiques au 3ème âge est liée à des modifications de l'ensemble des fonctions de l'organisme, qu'il s'agisse du système de transport de l'oxygène ou des fonctions neuromusculaires et ostéo-articulaires. Cette réduction des performances concerne aussi l'aptitude au sprint. Vieillissement cardiaque Vieillissement artériel Vieillissement pulmonaire Vieillissement rénal Vieillissement digestif Vieillissement osseux Vieillissement articulaire Vieillissement musculaire Vieillissement cognitif Vieillissement sensoriel et de l'équilibre Vieillissement du tissu hématopoïétique ETUDE DU VIEILLISSEMENT PHYSIOLOGIQUE DE LA COGNITION DIFFICILE, CAR Biais de sélection lors des études transversales Effet cohorte des sujets plus âgés ayant fait peu d'études, manuels plus qu'intellectuels Biais méthodologique confusion entre le vieillissement cognitif et des situations très prévalentes avec l'avance en âge : déficience sensorielle, peu de motivation état dépressif, interaction avec les médicaments ou certaines maladies (apnée du sommeil…) Etude longitudinale image plus optimiste Ex : Seattle Study test / 7 ans : baisse de performance modérée entre 65 et 81 ans VIEILLISSEMENT COGNITIF La cognition est l'ensemble des processus psychiques qui aboutissent à la connaissance, c'est-à-dire mémoire, langage, compréhension, écriture, orientation, praxies, gnosies. La plainte de mémoire est très fréquente. - Elle concerne 70 % des plus de 70 ans. - Si elle fait l'objet d'un bilan spécialisé 60 % tests normaux 20 % anxiété - dépression 20 % organique (1/2 Alzheimer) VIEILLISSEMENT COGNITIF Sur le plan anatomique Atrophie cérébrale banale Sur le plan immunochimique Présence habituelle chez les sujets de plus de 75 ans non déments de protéine Tau pathologique dans la région entorhinale, puis hippocampique. Pas de dépôt significatif de protéine A Bêta Si association protéine Tau (constituant de la dégénérescence neurofibrillaire) avec des dépôts de protéine A Bêta, cela démontre un stade infraclinique de DTA. Selon Delacourte Revue de Gériatrie 2002 Selon Delacourte Revue de Gériatrie 2002 Selon Delacourte Revue de Gériatrie 2002 VIEILLISSEMENT COGNITIF Déclin très hétérogène de la mémoire d'un individu à l'autre et d'une mémoire à l'autre La mémoire immédiate passive - sensorielle ultracourte stable ; mais réduction de l'attention sélective et de l'attention partagée pour des tâches complexes. La mémoire à court terme ou mémoire de travail est un système de capacité limitée (3 mn de durée) qui maintient une information consciente jusqu'à son transfert dans la mémoire à long terme déclin progressif (Ex : capacité de rétention de numéros de téléphone). VIEILLISSEMENT COGNITIF La mémoire résultante de plusieurs éléments différents - De la voie sensorielle utilisée (auditive, visuelle, tactile) (vieillissement des capteurs sensoriels) - De la nature du matériel à mémoriser (chiffres, mots, événements) - Du type d'évocation (rappel ou reconnaissance) - De l'attention sélective porté à un flux d'information (capacité à ne pas se laisser distraire par des stimuli non pertinents) - De la vitesse de l'influx nerveux, de l'amplitude de l'onde de dépolarisation, de la concentration des neuromédiateurs VIEILLISSEMENT COGNITIF La mémoire à long terme (ou secondaire) nécessite un traitement de l'information en 3 étapes : avec un encodage, un stockage avec effort et une récupération ou évocation. - La mémoire récente ou antérograde devient plus fragile par déficit du processus d'acquisition (attention et encodage) ; cela affecte la mémoire épisodique (trouble de l'évocation). - La mémoire ancienne ou rétrograde reste stable. La mémoire procédurale et implicite reste stable. Vieillissement cardiaque Vieillissement artériel Vieillissement pulmonaire Vieillissement rénal Vieillissement digestif Vieillissement osseux Vieillissement articulaire Vieillissement musculaire Vieillissement cognitif Vieillissement sensoriel et de l'équilibre Vieillissement du tissu hématopoïétique L'AUDITION La presbyacousie est l'altération de la fonction auditive liée au vieillissement - Il s'agit d'une surdité de perception bilatérale d'intensité symétrique, observance à partir de 50 ans, sans autre cause que l'âge. - Très fréquente : 30 % après 60 ans, 50 % après 85 ans. Le vieillissement génère une baisse du métabolisme cellulaire des cellules sensorielles ciliées internes et externes de l'organe de Corti (¢ externes les fragiles), des altérations circulatoires, un ralentissement de la transmission synaptique permettant l'identification et l'analyse des bruits. L'OUÏE La gêne auditive apparaît lorsque la perte est supérieure à 30 dB à 2000 Hz. Elle se manifeste - Par une altération de la discrimination du langage : les interlocuteurs parlent trop bas, trop vite, n'articulent pas. - Par un phénomène de recrutement des sons avec une mauvaise compréhension dans le bruit. L'examen otoscopique est normal. Il existe dans 1 / 3 des cas des acouphènes, dans 1 / 4 des cas des vertiges. L'OUÏE Le bilan repose sur l'audiométrie - Tonale : déficit prédominant sur les aigus symétriques, d'importance variable Vocale : liste de mots monosyllabiques : Altération marquée de l'intelligibilité Appréciation des possibilités d'appareillage La recherche de facteurs aggravants L'exposition au bruit, les facteurs vasculaires Les médicaments ototoxiques (aminoside, cisplatine, salicylés, diurétiques de l'anse). L'appareillage auditif indispensable dès 50 décibels de perte bilatéral, durant la journée, précoce, car plus l'oreille est stimulée, moins elle régresse. LA STATION DEBOUT ET L'EQUILIBRE Le maintien de la station debout est régulé en permanence par des afférences vestibulaires, visuelles et proprioceptives, et est maintenu par le jeu périphérique des muscles agonistes et antagonistes qui est automatique, permanent et coordonné. Avec le vieillissement, on constate des oscillations croissantes du polygone de sustentation en position debout. Plus de la moitié des personnes âgées de plus de 65 ans ont de la difficulté à se tenir sur un pied 5 secondes et plus (test de maintien de la posture unipodale). L'EQUILIBRE Le vestibule comprend l'utricule et le saccule dont les cellules sensorielles sont sensibles au déplacement linéaire de la tête et les canaux semi-circulaires dont les cellules sont sensibles à l'accélération angulaire de la tête. Le vieillissement entraîne une altération des otoconies qui sont les cristaux cylindriques qui stimulent les cellules sensorielles ; les informations arrivant au cortex vestibulaire sont amoindries ; la réponse motrice est ralentie. La presbyvestibulie entraîne une sensation d'instabilité posturale (terrains accidentés, escaliers), avec restriction des déplacements (confinement). L'EQUILIBRE Le vieillissement du système postural modifie l'équilibre et la marche chez le sujet âgé. Pour l'équilibre, le sujet utilise de façon variable la vision (perception des contrastes, de l'espace, du champ visuel), la proprioception (sensibilité plantaire, sens de la position) et la fonction vestibulaire. La presbyastasie est l'altération de la fonction d'équilibration : le sujet âgé utilise davantage sa vision et moins sa fonction vestibulaire (presbyvestibulie) et sa proprioception. LA VISION Avec le vieillissement, il existe une modification de la transparence et une argumentation du poids du cristallin, ce qui favorise la vision trouble et surtout le risque d'éblouissement avec le soleil et avec les feux de croisement. A partir de 50 ans, il existe une réduction progressive et régulière du champ visuel dans le secteur nasal et temporal (JOHNSON chez 10 000 sujets âgés sains : 13 % déficit important du champ visuel, 3,5 % déficit sévère). La réduction de la taille de la pupille et l'augmentation de l'opalescence du cristallin avec l'âge réduisent la luminosité atteignant les photorécepteurs de la rétine. Cela provoque une baisse de la discrimination des couleurs et des contrastes et une augmentation du temps d'adaptation aux conditions de mauvaise visibilité ou de nuit. LA VUE Les modifications des fonctions visuelles La presbytie due à la perte des possibilités de modifier son rayon de courbure lors de l'effort accommodation. Le seuil visuel : soit la plus petite quantité de lumière qui permet de voir un objet diminue avec l'âge ; il existe une moindre adaptation de la vision après un passage dans l'obscurité. L'acuité visuelle : soit la capacité à distinguer deux objets proches ; baisse surtout après 80 ans ; gêne pour l'étude des profondeurs. Le champ visuel se rétrécit progressivement (- 15 % vers 70 ans). Le déclin progressif de la perception des couleurs (lié au jaunissement du cristallin, atteinte jaune > bleu > vert). LA VUE Le vieillissement de l'œil et de ses annexes Le vitré se liquéfie par dépolymérisation de l'acide hyaluronique -> décollement postérieur du vitré, augmentation du risque de déchirures rétiniennes périphériques. La rétine devient moins épaisse et moins riche en bâtonnets, surtout en périphérie (rôle de l'exposition à la lumière) ; il existe une accumulation de matériel extracellulaire sous la rétine (Drusen) et des dépôts de lipofuscine ; au niveau de la fovea, baisse de la densité des cônes, baisse des pigments photorécepteurs (rhodopsine). Le relâchement cutané et musculotendineux des paupières : entropion, ectropion, ptosis. La réduction de la qualité et de la quantité de la sécrétion lacrymale. LA VUE Le vieillissement de l'œil et de ses annexes La cornée s'épaissit et sa courbure diminue Il en résulte un astigmatisme (dispersion des rayons lumineux par défaut de courbure). La sensibilité cornéenne baisse. Les cellules endothéliales s'altèrent et se réduisent en nombre -> dystrophie avec perte de transparence. Le cristallin s'épaissit (25 mm / élasticité et sa transparence. année) ; il perd son L'ouverture pupillaire se réduit (car atrophie des muscles dilatateurs / constricteurs de l'iris). LE GOUT ET LA SECHERESSE DE LA BOUCHE Le seuil de détection des 4 sensations de base du goût est augmenté (hypogueusie) - Réduction par ordre : salé > amer > acide > sucré - Appétence pour le sucre, dégoût pour le salé La capacité discriminative pour les saveurs complexes est réduite : les saveurs salées sont les plus touchées, d'où effet anorexigène des régimes hyposodés Les distorsions du goût : dysgueusie Rôle joué par plus de 250 médicaments LE GOUT ET LA SECHERESSE DE LA BOUCHE La xérostomie (du grec xeros "sec" et stoma "bouche") est la conséquence d'une insuffisance de production de salive - Le débit salivaire (hyposialie) passe de 0,4 ± 0,2 ml/min à des valeurs de 0,1 ± 0,1 ml/min. - Si elle est associée au déficit lacrymal, bronchique = syndrome sec (syndrome de Gougerot-Sjögren). L'hyposialie est évaluée par le test de la compresse (le sujet mâche pendant 2 minutes une compresse de 10 - 10 p en 4 -> pesée 5 g). Le vieillissement physiologique réduit modestement la diminution salivaire totale (baisse partielle des mucus et des IgA sécrétoires), d'où rechercher une maladie ou effet médicament (Morphine…). LE GOUT ET LA SECHERESSE DE LA BOUCHE L'hygiène buccale est importante pour prévenir les lésions buccolinguales et la réduction des apports alimentaires Hydratation régulière Eviction des sucres raffinés et des régimes sans sel Visite chez le dentiste, brossage et détartrage dentaire Prévention des surinfections mycosiques (sérum bicarbonaté) Arrêt d'une intoxication alcoolotabagique Relecture de l'utilité des médicaments responsables d'une hyposialie et d'une dysgueusie Si nécessaire, substitution salivaire : pulvérisation endobuccale (Artisial®), sécrétagogue (Sulfarlem®) L'ODORAT L'odorat est davantage affecté que le goût. La réduction du seuil de perception des odeurs commence dès l'âge de 30 ans ( intense chez l'homme) - Elle aboutit à une anosmie totale chez 15 % des sujets de 80 ans et plus. - La stimulation olfactive de l'appétit est moins grande. - La non perception du brûlé, du gaz, gêne la vie quotidienne. Le tabagisme est un grand pourvoyeur d'anosmie réversible. LE TOUCHER La sensibilité consciente est véhiculée par deux voies au niveau de la moelle La voie lemniscale rapide, directe, se projette sur le cortex somesthésique primaire (lobe pariétal). Elle véhicule le tact discriminatif (= épicritique), la sensibilité vibratoire, le sens de position. La voie extralemniscale, plus lente, avec une plus grande dispersion de l'information, se projette en partie dans la réticulée du tronc cérébral et des structures limbiques. Elle véhicule la sensibilité thermique et algique, le tact grossier (protopathique). LE TOUCHER Avec le vieillissement La sensibilité tactile baisse avec l'âge Elévation des seuils de perception En lien avec la baisse des corpuscules de Meissner La sensibilité à la piqûre, la sensibilité thermique et à la douleur, sont conservées. La sensibilité vibrotactile baisse plus aux MI / MS (fibre longue). L'habilité somesthésique complexe (distance entre objets) et la stéréognosie (reconnaissance par le toucher) diminuent fortement avec l'âge. LE TOUCHER Avec le vieillissement La sensibilité baisse - profonde proprioceptive Perte des fibres longues surtout aux MI Diminution des récepteurs des nerfs périphériques Vieillissement sous cutané avec baisse du corpuscule de Pacini et de Rufini Mauvaise intégration au niveau central Il en résulte une diminution de la sensibilité posturale ; majorée par le confinement ; ataxie possible. Vieillissement cardiaque Vieillissement artériel Vieillissement pulmonaire Vieillissement rénal Vieillissement digestif Vieillissement osseux Vieillissement articulaire Vieillissement musculaire Vieillissement cognitif Vieillissement sensoriel et de l'équilibre Vieillissement du tissu hématopoïétique ANEMIE Surtout présente chez les dénutris et dans les carences vitaminiques. Néanmoins, la production d'érythropoïétine n'est pas réduite avec l'âge [Powers. Erythropoïetin response to anemia as a function of age. JAGS 1991]. Tolérance de la chimiothérapie lourde : au delà de 65 ans. 4. STRATEGIES POUR RALENTIR LE VIEILLISSEMENT STRATEGIES POUR RALENTIR LE VIEILLISSEMENT La restriction calorique Effet prouvé chez les rongeurs Doit être débutée tôt, prolongée L'activité physique Effet prouvé effet pléiotrope c'est-à-dire multiple Les antioxydants Etude Euromut Seneca L'inhibition de la glycation Etude chez le rat de l'inhibition de la glycation par l'amino-guanidine (substance qui clive les pontages glyqués du collagène) STRATEGIES POUR RALENTIR LE VIEILLISSEMENT La correction des déficits hormonaux GH, SDHEA, anabolisant Pas d'action directe sur la longévité L'intervention pharmacologique Prise d'acides gras de type omega-3 Prise d'inhibiteurs de l'HMG COA réductase (statines) Prise de faibles doses d'Aspirine Le contrôle du stress Constat du rôle délétère de la mauvaise autoperception de sa santé 5. VERS LE VIEILLISSEMENT REUSSI QU'EST-CE QUE LE VIEILLISSEMENT REUSSI ? Le vieillissement réussi est le vieillissement qui permet de transcender les limitations physiques et mentales provoquées par les maladies et les incapacités du grand âge, en sauvegardant son autonomie et sa qualité de vie. Il suppose une attitude mentale positive vis-àvis de la fragilité liée à l'âge. Le sujet demeure capable de ressentir du bien-être au sein de l'environnement où il se trouve. Il implique de développer des capacités de prévoyance pour réduire les probabilités de survenue de maladies. COMMENT ANTICIPER POUR REUSSIR LE VIEILLISSEMENT ? Promouvoir la santé La promotion de la santé consiste à accroître le bien-être personnel en développant les facteurs de robustesse et les conditions favorables à la santé. Il s'agit de donner aux citoyens les moyens d'exercer un meilleur contrôle de leur santé. Prévoyance Prévoir, c'est anticiper les conséquences physiques, psychologiques et sociales de l'avancée en âge et prendre suffisamment tôt les mesures qui en diminueront les aspects négatifs ou au contraire amplifieront les aspects positifs. La prévoyance repose sur une démarche volontaire. VERS LE VIEILLISSEMENT REUSSI Le vieillissement est de multicauses. La connaissance des mécanismes du vieillissement aide à comprendre le vieillissement usuel et à planifier la prévention d'un bon nombre de maladies associées au vieillissement (arthrose, affections cardiovasculaires…) pour tendre vers le vieillissement "réussi". Quels que soient les résultats de la recherche biologique, le "mental" et la perception positive de son état de santé sont une des composantes essentielles du vieillissement réussi.